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" Ouvre-moi les portes de la pénitence, ô Source de vie ! "
Une volonté consciente
À cette époque, l’Église prie pour l’ouverture des portes de la repentance. Quelles sont ces portes ? Où sont-elles ? Combien de fois nous nous plaignons et nous déplorons que nous ne connaissions pas le repentir, que nous ne savions pas comment se repentir ! Notre cœur reste vide et froid, même quand nous cherchons le repentir ; notre conscience continue à sommeiller.
Néanmoins, nous savons qu’il n’y a pas de salut sans repentir : sans le repentir, on ne peut pas s’approcher du Royaume de Dieu et la foi vivante demeure impossible. Le repentir est le sel qui donne à la nourriture toute sa saveur. Comment pouvons-nous connaître sa puissance ?
Photo, Crimée 1920
Le repentir commence en nous par une volonté consciente de voir et de reconnaître notre péché : " Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi " – l’âme témoigne contre elle-même dans le cri de repentance du psalmiste (Ps 50, 3).
Une volonté consciente
À cette époque, l’Église prie pour l’ouverture des portes de la repentance. Quelles sont ces portes ? Où sont-elles ? Combien de fois nous nous plaignons et nous déplorons que nous ne connaissions pas le repentir, que nous ne savions pas comment se repentir ! Notre cœur reste vide et froid, même quand nous cherchons le repentir ; notre conscience continue à sommeiller.
Néanmoins, nous savons qu’il n’y a pas de salut sans repentir : sans le repentir, on ne peut pas s’approcher du Royaume de Dieu et la foi vivante demeure impossible. Le repentir est le sel qui donne à la nourriture toute sa saveur. Comment pouvons-nous connaître sa puissance ?
Photo, Crimée 1920
Le repentir commence en nous par une volonté consciente de voir et de reconnaître notre péché : " Car je reconnais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi " – l’âme témoigne contre elle-même dans le cri de repentance du psalmiste (Ps 50, 3).
Pendant un certain temps, on peut manquer d’être conscient de son péché, tout en y restant esclave. L’âme est tombée dans un sommeil profond, qui est comme la mort, et si elle ne se réveille pas, ce sera véritablement le sommeil de la mort spirituelle. Tant que les gens, dans leur aveuglement païen, restent dans l’ignorance de leur péché, ils détestent le mot même de " péché ", et s’enragent par l’idée du péché. Même si vaguement, l’âme ressent que dans cette notion du péché est dissimulée une condamnation de l’ensemble de ses anciennes habitudes, ainsi qu’un appel au renouveau (" Repentez-vous et croyez à l’Évangile " (Mc 1,15)) en nous, l’inertie et l’amour-propre résistent à cet appel.
Sans entrer dans le repentir, l’homme " naturel " ne peut devenir homme spirituel. Et c’est cela la première porte de la repentance : la reconnaissance de son péché et de son asservissement au péché. Dans l’obscurité de l’âme un faisceau de lumière s’allume soudainement et dans cette lumière un être humain se voit devant la face de Dieu. L’œil de Dieu nous voit à travers notre conscience, qui est le témoin de Dieu sur lui-même dans l’âme de l’homme. La conscience nous juge d’un jugement juste, équitable et désabusé, et ce jugement est, pour ainsi dire, une anticipation du Jugement dernier du Christ. La conscience est le plus grand don de l’amour divin que Dieu a donné à l’homme, car que peut-il avoir " de plus nécessaire que la conscience " (dans les mots du Grand Canon de saint André de Crète) ?
la puissance du repentir
Par la conscience nous nous voyons à la lumière de la justice divine : " Ainsi, tu seras trouvé juste en tes paroles " (Ps 50, 6). Tout homme, non seulement le chrétien mais aussi le païen, reçoit ce don infiniment précieux de Dieu. Mais le premier mouvement de l’âme quand celle-ci se voit dans la lumière de la conscience de son péché, est le désir de se cacher de la face de Dieu, à l’ombre des arbres, comme nos ancêtres ont fait en Éden, quand ils ont vu leur nudité. La complaisance tranquille et l’autosatisfaction orgueilleuse quittent l’âme de l’homme et sont remplacées par la honte, la confusion, et même la crainte devant ce qui lui a été révélé sur lui-même.
C’est l’heure difficile et dangereuse avant l’aube, parce que l’abattement lâche guette habituellement à ce moment-là, une profonde déception en soi-même.
Cependant, la puissance du repentir nous amène, non pas à la contemplation passive du péché, mais à la lutte active contre lui. Le repentir nous oblige à chercher à nous libérer du péché, à la purification : " Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, et renouvelle en ma poitrine un esprit droit " (Ps 50, 12), prie l’âme avec le psalmiste. Désormais commence le travail de repentance, sans lequel le salut n’est pas accompli, et ce travail a un début mais il n’a pas de fin, car il s’étend sur toute notre vie. Sans ce travail il n’y peut y avoir de repentir ; il n’y a que le souhait.
Sans entrer dans le repentir, l’homme " naturel " ne peut devenir homme spirituel. Et c’est cela la première porte de la repentance : la reconnaissance de son péché et de son asservissement au péché. Dans l’obscurité de l’âme un faisceau de lumière s’allume soudainement et dans cette lumière un être humain se voit devant la face de Dieu. L’œil de Dieu nous voit à travers notre conscience, qui est le témoin de Dieu sur lui-même dans l’âme de l’homme. La conscience nous juge d’un jugement juste, équitable et désabusé, et ce jugement est, pour ainsi dire, une anticipation du Jugement dernier du Christ. La conscience est le plus grand don de l’amour divin que Dieu a donné à l’homme, car que peut-il avoir " de plus nécessaire que la conscience " (dans les mots du Grand Canon de saint André de Crète) ?
la puissance du repentir
Par la conscience nous nous voyons à la lumière de la justice divine : " Ainsi, tu seras trouvé juste en tes paroles " (Ps 50, 6). Tout homme, non seulement le chrétien mais aussi le païen, reçoit ce don infiniment précieux de Dieu. Mais le premier mouvement de l’âme quand celle-ci se voit dans la lumière de la conscience de son péché, est le désir de se cacher de la face de Dieu, à l’ombre des arbres, comme nos ancêtres ont fait en Éden, quand ils ont vu leur nudité. La complaisance tranquille et l’autosatisfaction orgueilleuse quittent l’âme de l’homme et sont remplacées par la honte, la confusion, et même la crainte devant ce qui lui a été révélé sur lui-même.
C’est l’heure difficile et dangereuse avant l’aube, parce que l’abattement lâche guette habituellement à ce moment-là, une profonde déception en soi-même.
Cependant, la puissance du repentir nous amène, non pas à la contemplation passive du péché, mais à la lutte active contre lui. Le repentir nous oblige à chercher à nous libérer du péché, à la purification : " Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, et renouvelle en ma poitrine un esprit droit " (Ps 50, 12), prie l’âme avec le psalmiste. Désormais commence le travail de repentance, sans lequel le salut n’est pas accompli, et ce travail a un début mais il n’a pas de fin, car il s’étend sur toute notre vie. Sans ce travail il n’y peut y avoir de repentir ; il n’y a que le souhait.
Et c’est la deuxième porte de la repentance. Malheur à nous si nous nous limitons à la connaissance du péché, mais, craignant ce travail, nous nous abstenions de la lutte directe contre le péché, car un tel homme n’a pas de " manteau " pour recouvrir son péché (Jn 15, 22). Mais la connaissance de soi conduit à se reprocher, et l’auto-accusation conduit à disposer de nouvelles connaissances sur soi-même : le gouffre du cœur devient plus large et plus béant, de nouveaux péchés sont révélés dans la mémoire, et enroulé à sa base même se trouve le serpent du péché originel.
Toutefois, le travail sur soi, le travail de l’esprit, ne conduit pas à l’affaiblissement ou à l’abattement de l’âme. Ce travail renforce notre courage, renouvelle les pouvoirs de notre âme, " assaisonne " l’essence de l’âme. Celui qui se repent de ses péchés fait un effort invisible, demeure dans un état d’intensité spirituelle, qui se reflète dans toute sa vie. Et il a des consolations, car le Père dans le ciel répand sur lui d’abondants dons dans le sacrement de la pénitence, il lui donne la joie du pardon. " Rends-moi la joie de ton salut, et fortifie-moi par l’Esprit souverain " (Ps 50, 14), prie une fois de plus l’âme repentante avec le psalmiste.
Le repentir libère
L’exploit ascétique de la repentance est au cœur de tous les exploits ascétiques. C’est pourquoi, parmi les grands ascètes, le repentir est associé à l’éclosion gracieuse de tous les pouvoirs spirituels. Le repentir libère le noyau originel de l’homme des distorsions causées par le péché. Afin de conférer sur le pécheur le fruit salvifique du repentir, le Seigneur a accordé la rémission des péchés dans le sacrement de pénitence. Par le repentir, ce qui était cesse d’être ; les plaies causées par le péché sont guéries par la puissance du Christ. Toutefois, seul est effacé ce qui est condamné et surmonté dans le cœur de l’homme. L’homme doit ouvrir lui-même les tristes pages du livre de sa vie afin qu’elles soient effacées par la grâce du sacrement. Ce qui n’est pas repenti n’est pas effacé. Le vrai repentir est utile en tout : il donne la guérison et la santé, la paix et la joie, l’humilité et le courage, la sobriété et la vigilance. Par son combat avec le péché, la repentance renforce notre amour pour Dieu et témoigne de cet amour. Nous avons toujours besoin de la puissance du repentir, et la Sainte Église a reconnu et a béni les quarante jours du Grand Carême comme la période expresse de la repentance.
Et en ce jour notre âme est appelée à se repentir par la prière : " Ouvre-moi les portes de la pénitence, ô Source de vie ! "
Traduit de l’anglais.
Source: www.pagesorthodoxes.net/theologiens/boulgakov/serge-boulgakov.htm#portes
Tires de VG
...................................
Sous les remparts de Chersonèse
Dialogues d’une artiste et d’un théologien
Toutefois, le travail sur soi, le travail de l’esprit, ne conduit pas à l’affaiblissement ou à l’abattement de l’âme. Ce travail renforce notre courage, renouvelle les pouvoirs de notre âme, " assaisonne " l’essence de l’âme. Celui qui se repent de ses péchés fait un effort invisible, demeure dans un état d’intensité spirituelle, qui se reflète dans toute sa vie. Et il a des consolations, car le Père dans le ciel répand sur lui d’abondants dons dans le sacrement de la pénitence, il lui donne la joie du pardon. " Rends-moi la joie de ton salut, et fortifie-moi par l’Esprit souverain " (Ps 50, 14), prie une fois de plus l’âme repentante avec le psalmiste.
Le repentir libère
L’exploit ascétique de la repentance est au cœur de tous les exploits ascétiques. C’est pourquoi, parmi les grands ascètes, le repentir est associé à l’éclosion gracieuse de tous les pouvoirs spirituels. Le repentir libère le noyau originel de l’homme des distorsions causées par le péché. Afin de conférer sur le pécheur le fruit salvifique du repentir, le Seigneur a accordé la rémission des péchés dans le sacrement de pénitence. Par le repentir, ce qui était cesse d’être ; les plaies causées par le péché sont guéries par la puissance du Christ. Toutefois, seul est effacé ce qui est condamné et surmonté dans le cœur de l’homme. L’homme doit ouvrir lui-même les tristes pages du livre de sa vie afin qu’elles soient effacées par la grâce du sacrement. Ce qui n’est pas repenti n’est pas effacé. Le vrai repentir est utile en tout : il donne la guérison et la santé, la paix et la joie, l’humilité et le courage, la sobriété et la vigilance. Par son combat avec le péché, la repentance renforce notre amour pour Dieu et témoigne de cet amour. Nous avons toujours besoin de la puissance du repentir, et la Sainte Église a reconnu et a béni les quarante jours du Grand Carême comme la période expresse de la repentance.
Et en ce jour notre âme est appelée à se repentir par la prière : " Ouvre-moi les portes de la pénitence, ô Source de vie ! "
Traduit de l’anglais.
Source: www.pagesorthodoxes.net/theologiens/boulgakov/serge-boulgakov.htm#portes
Tires de VG
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Sous les remparts de Chersonèse
Dialogues d’une artiste et d’un théologien
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Août 2017 à 09:13
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