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V.G. Partie 4
Je voudrais diviser notre seconde discussion en deux: parler un peu de la confession en commun des premiers siècles, de la transparence de chacun devant les autres et la responsabilité que tous prenaient les uns pour les autres et comprendre comment nous en sommes arrivés à la forme de confession que nous connaissons depuis quelques centaines d’années; puis confronter ensuite chacun d’entre nous, en commençant pas moi-même, aux grandes figures de l’ancien testament en ce qu’elles sont représentatives de nos péchés communs et en ce qu'elles peuvent nous permettre de nous en délivrer.
La communauté qui était devenue incapable de porter la croix de ses fidèles.
Je vous ai déjà dit que la transparence que l’on pouvait voir dans l'Église primitive n’existe plus aujourd’hui. Pourquoi? Parce qu’à un certain moment, quand l'Église a cessé d’être persécutée, quand il a cessé d’être dangereux d’être chrétien, Elle a accueilli une foule de personnes qui n’auraient jamais osé s’en approcher du temps des persécutions, qui n’auraient jamais osé se déclarer disciples du Christ, témoins du Christ dans un monde qui Lui était hostile. Il est devenu alors impossible de se confesser publiquement comme on le faisait avant; toute tentative aurait eu pour conséquence un rejet de la communauté chrétienne, la suspicion, la curiosité et la haine.
Je voudrais diviser notre seconde discussion en deux: parler un peu de la confession en commun des premiers siècles, de la transparence de chacun devant les autres et la responsabilité que tous prenaient les uns pour les autres et comprendre comment nous en sommes arrivés à la forme de confession que nous connaissons depuis quelques centaines d’années; puis confronter ensuite chacun d’entre nous, en commençant pas moi-même, aux grandes figures de l’ancien testament en ce qu’elles sont représentatives de nos péchés communs et en ce qu'elles peuvent nous permettre de nous en délivrer.
La communauté qui était devenue incapable de porter la croix de ses fidèles.
Je vous ai déjà dit que la transparence que l’on pouvait voir dans l'Église primitive n’existe plus aujourd’hui. Pourquoi? Parce qu’à un certain moment, quand l'Église a cessé d’être persécutée, quand il a cessé d’être dangereux d’être chrétien, Elle a accueilli une foule de personnes qui n’auraient jamais osé s’en approcher du temps des persécutions, qui n’auraient jamais osé se déclarer disciples du Christ, témoins du Christ dans un monde qui Lui était hostile. Il est devenu alors impossible de se confesser publiquement comme on le faisait avant; toute tentative aurait eu pour conséquence un rejet de la communauté chrétienne, la suspicion, la curiosité et la haine.
Cela nous indique quel affaiblissement, quelle perte d’unité et d’intégrité la communauté chrétienne a alors subis. Et ce phénomène c’est ensuite aggravé à chaque siècle. Nous devons nous interroger là-dessus, dans la mesure où chacun de nous est personnellement appelé à témoigner du Christ, à être au milieu des autres une image de ce qu’a été le Christ, ne serait-ce que timidement. Le Christ nous a dit: « Voilà que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups ». Et quelle attitude avons-nous: honteuse et peureuse? ou bien entreprenante et prête au sacrifice?
À la suite de la situation qui est apparue dès le IVe siècle, la confession change progressivement de forme. Historiquement, les évêques locaux ont commencé à recevoir seuls les confessions qui ne pouvaient plus avoir lieu publiquement. Ils les écoutaient au nom de toute l’assemblée, pas à un titre personnel et pas seulement au nom de Dieu, mais à la fois au nom du Christ Lui-même invisiblement et mystérieusement présent à ce moment d'ouverture des pensées et du cœur, et au nom de la communauté qui était devenue incapable de porter la croix de ses fidèles. Petit à petit, cette tâche réservée initialement aux évêques est passée aux plus expérimentés des prêtres. C’est ainsi qu’est née la confession sous la forme que nous connaissons aujourd’hui.
Qui ai-je blessé et qui m’a blessé ?
A cela s'ajoute quelque chose qui aggrave encore, de mon point de vue, la situation: au final les gens qui viennent voir un prêtre pour se confesser face au Christ, passent devant la file de tous les gens qu’ils ont peinés, abaissés et blessés. Peu d’entre nous ne pèchent que contre Dieu uniquement, la plupart de nos péchés consistent dans l’abaissement et l'agression de notre prochain. Nous confessons notre impatience, nos mensonges, notre égoïsme et beaucoup d’autres manquements, mais ces manquements se font au détriment de notre prochain. Mais lors de la confession, nous venons face à Dieu en passant devant notre prochain, sans nous en préoccuper. Premièrement nous devons admettre que nous n’avons pas le droit d’aller nous confesser face à Dieu de ce que nous avons fait, si au paravent nous ne sommes pas aller voir ceux à qui nous l’avons fait et devant qui nous sommes fautifs, ceux contre qui nous sommes fâchés, et que nous n’avons pas fait la paix avec eux. Se confesser devant Dieu de nos péchés, n’ayant pas fait la paix avec ceux qui sont la cause de ces péchés ou qui en sont les victimes, n’a simplement aucun sens; ou alors il faut que cette confession soit la prémisse de cette réconciliation.
J’ai dit qu’un homme peut être soit la cause soit la victime. Effectivement, il nous faut parfois nous réconcilier avec ceux devant qui nous sommes fautifs; d’autres fois, il se trouve que nous soyons dans l’obligation d’aller trouver quelqu’un et de lui dire: « Mon âme est en ébullition; j’ai de l’amertume, de la colère, une tempête de pensées fait rage en moi à cause de ce que tu m’as dit ou fait; peux-tu me guérir, peux-tu m’aider à te pardonner ? » C’est très important, et chacun devrait réfléchir à cela, parce que nous sommes blessés non seulement par nos péchés, mais aussi par ceux des autres. Nous sommes toujours blessés à deux, jamais en solitaire.
C’est pour cela que celui qui va se confesser devrait se poser la question: « qui ai-je blessé et qui m’a blessé ? » Et faire tout ce qui est en son pouvoir pour se réconcilier avec eux, même au risque de l’humiliation de soi. Et alors seulement, venir vers Dieu et dire: « de mon côté, j’ai fait tout ce que j’ai pu, maintenant je Te demande me pardonner, de m’aider et de me guérir ».
J’utilise volontairement le mot « humiliation ». On raconte que lorsque Dimitri Donskoï se préparait à combattre la Horde des mongols, il est venu demander une bénédiction à saint Serge de Radonège qui lui demanda: « Est-ce que tu as fait tout ce qui est en ton pouvoir pour éviter l’effusion de sang ? » Dimitri lui répondit: « Oui ». « Es-tu allé jusqu’à t’humilier personnellement », « oui » lui répondit Dimitri; « Dans ce cas là je te donne la bénédiction ». Il est très important de se souvenir de cela; parce qu’en la matière, la seule chose qui puisse sauver notre âme et l’âme de notre prochain, c’est la disposition que nous aurons à nous laisser humilier, nous préoccupant uniquement de sauver notre prochain de la tentation qui est apparue entre lui et nous.
Seigneur, je Te pardonne …
Je voudrais encore ajouter quelque chose qui peut-être vous paraître étrange ou en tout cas inhabituel. Avant d’obtenir le pardon de Dieu, il faut se demander si de notre côté nous pardonnons à Dieu pour la vie qu’Il nous fait mener. La question peut paraître étrange et même blasphématoire, mais en confession on entend si souvent: « Voilà mes péchés, mais comment voulez-vous que je ne pèche pas, alors que tout dans ma vie m’y contraint, que ma vie ne vaut rien et que tout va de travers ? » En fin de compte, cela veut dire: « Dieu ne m’a pas épargné ; Il a créé des circonstances telles que je n’avais pas d’autre choix que de pécher ! Je me repens d’avoir péché, mais au final c’est Dieu qui est fautif ». J’ai parfois répondu ces à gens-là: « Je ne peux pas vous donner la prière d’absolution, à moins que vous ne réfléchissiez sur ce que vous venez de dire et que vous ne disiez: Seigneur, je Te demande pardon, mais je Te pardonne aussi tout ce que je ne T’ai pas pardonné jusqu’à présent: le fait que tu m’aies créé, que tu m’aies fait naître, que tu aies rendu ma vie aussi effrayante, que je vive à une telle époque et que je sois désespéré ».
Cela pourrait vous paraître blasphématoire, mais en même temps c’est très réaliste, parce que se confesser c’est se réconcilier. Quand nous demandons pardon à un homme, et plus encore à Dieu, nous ne Lui disons pas: « Nous voilà devenus parfaits et Tu peux nous accueillir maintenant comme tes amis fidèles, réconciliés et rénovés ». On dira plutôt: « Seigneur, je suis venu me dévoiler devant Toi, je suis venu Te parler de tout ce qui en moi est sombre, sale, ténébreux et souillé; et je Te prie de me guérir ». Et quand le Christ nous dit qu’Il nous pardonne, cela veut dire qu’Il est prêt à nous accepter tels que nous sommes, à nous prendre sur Ses épaules et à nous porter dans l’enclos en sûreté, comme il est dit dans la parabole du bon Pasteur qui recherche la brebis perdue, la prend sur Ses épaules et la rapporte au milieu des autres. Il est aussi prêt, et c’est encore plus terrifiant, à nous prendre sur Ses épaules comme Il a pris Sa croix, et à mourir sur cette croix comme Il est mort pour nous et à cause de nous en disant: « Pardonne-leur Père car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Si c’est en ces termes que nous pensions à la confession, si nous envisagions le pardon dans ces catégories-là ou avec ces images-là, nous ne pardonnerions pas aussi facilement et nous ne demanderions pas pardon à la légère. Parce que le pardon est un acte qui engage sa responsabilité. Il signifie : j’ai assez de considération pour toi comme icône de Dieu, je t’aime suffisamment d’un amour sacrificiel, tel que tu es, pour te prendre sur mes épaules avec tes défauts et tes insuffisances, pourvu que tu guérisses.
Le pardon n’est pas ce court instant où l’on se dit facilement: « Oublions tout ! ». Non il ne faut pas oublier, car oublier c’est nécessairement remettre l’autre, d’ici un temps plus ou moins long, dans la même situation que celle qui l’a fait chuter aujourd’hui. Il faut au contraire se souvenir de la faiblesse de l’autre, de ses blessures, des dangers qui l’entourent et être prêt à le porter toujours, parce qu’en définitive lui et moi, nous sommes un.
Si nous envisagions la confession de ce point de vue, nous prendrions un long temps de réflexion sur nous-mêmes, nous examinerions attentivement nos relations avec chacun, nous questionnerions le sens que nous donnons à la vie et à chacun de ses événements, et nous accomplirions ce premier effort: se réconcilier. Il ne s’agit pas d’accueillir passivement son prochain, mais au contraire de venir au devant de lui, avec créativité, et faire tout ce qui est notre pouvoir, allant jusqu’à l’humiliation, pour que l’autre puisse lui aussi nous accueillir, parce que ce n’est pas chose aisée que la réconciliation.
Enfin réconcilié avec les autres, et ainsi réconcilié avec sa conscience, venir se confesser, se tenir devant Dieu et Lui dire: « maintenant il me reste deux choses. Je renie ma vie passée, mais ce passé je le prends sur moi comme une maladie qui n’a pas encore guéri et contre laquelle je vais lutter. Je Te demande de confirmer et d’affermir le pardon que j’ai obtenu de mon prochain et celui que je lui ai donné, consolide-les par la force de Ton pardon. Aide-moi à guérir; vois mes efforts et entends mon cri: aide-moi !». Toute confession doit devenir, d’une part, un bilan du passé, d’autre part, un programme pour la lutte future, pour la victoire sur soi au nom de Dieu et de son prochain.
Partie 1 et 2 et 3
À la suite de la situation qui est apparue dès le IVe siècle, la confession change progressivement de forme. Historiquement, les évêques locaux ont commencé à recevoir seuls les confessions qui ne pouvaient plus avoir lieu publiquement. Ils les écoutaient au nom de toute l’assemblée, pas à un titre personnel et pas seulement au nom de Dieu, mais à la fois au nom du Christ Lui-même invisiblement et mystérieusement présent à ce moment d'ouverture des pensées et du cœur, et au nom de la communauté qui était devenue incapable de porter la croix de ses fidèles. Petit à petit, cette tâche réservée initialement aux évêques est passée aux plus expérimentés des prêtres. C’est ainsi qu’est née la confession sous la forme que nous connaissons aujourd’hui.
Qui ai-je blessé et qui m’a blessé ?
A cela s'ajoute quelque chose qui aggrave encore, de mon point de vue, la situation: au final les gens qui viennent voir un prêtre pour se confesser face au Christ, passent devant la file de tous les gens qu’ils ont peinés, abaissés et blessés. Peu d’entre nous ne pèchent que contre Dieu uniquement, la plupart de nos péchés consistent dans l’abaissement et l'agression de notre prochain. Nous confessons notre impatience, nos mensonges, notre égoïsme et beaucoup d’autres manquements, mais ces manquements se font au détriment de notre prochain. Mais lors de la confession, nous venons face à Dieu en passant devant notre prochain, sans nous en préoccuper. Premièrement nous devons admettre que nous n’avons pas le droit d’aller nous confesser face à Dieu de ce que nous avons fait, si au paravent nous ne sommes pas aller voir ceux à qui nous l’avons fait et devant qui nous sommes fautifs, ceux contre qui nous sommes fâchés, et que nous n’avons pas fait la paix avec eux. Se confesser devant Dieu de nos péchés, n’ayant pas fait la paix avec ceux qui sont la cause de ces péchés ou qui en sont les victimes, n’a simplement aucun sens; ou alors il faut que cette confession soit la prémisse de cette réconciliation.
J’ai dit qu’un homme peut être soit la cause soit la victime. Effectivement, il nous faut parfois nous réconcilier avec ceux devant qui nous sommes fautifs; d’autres fois, il se trouve que nous soyons dans l’obligation d’aller trouver quelqu’un et de lui dire: « Mon âme est en ébullition; j’ai de l’amertume, de la colère, une tempête de pensées fait rage en moi à cause de ce que tu m’as dit ou fait; peux-tu me guérir, peux-tu m’aider à te pardonner ? » C’est très important, et chacun devrait réfléchir à cela, parce que nous sommes blessés non seulement par nos péchés, mais aussi par ceux des autres. Nous sommes toujours blessés à deux, jamais en solitaire.
C’est pour cela que celui qui va se confesser devrait se poser la question: « qui ai-je blessé et qui m’a blessé ? » Et faire tout ce qui est en son pouvoir pour se réconcilier avec eux, même au risque de l’humiliation de soi. Et alors seulement, venir vers Dieu et dire: « de mon côté, j’ai fait tout ce que j’ai pu, maintenant je Te demande me pardonner, de m’aider et de me guérir ».
J’utilise volontairement le mot « humiliation ». On raconte que lorsque Dimitri Donskoï se préparait à combattre la Horde des mongols, il est venu demander une bénédiction à saint Serge de Radonège qui lui demanda: « Est-ce que tu as fait tout ce qui est en ton pouvoir pour éviter l’effusion de sang ? » Dimitri lui répondit: « Oui ». « Es-tu allé jusqu’à t’humilier personnellement », « oui » lui répondit Dimitri; « Dans ce cas là je te donne la bénédiction ». Il est très important de se souvenir de cela; parce qu’en la matière, la seule chose qui puisse sauver notre âme et l’âme de notre prochain, c’est la disposition que nous aurons à nous laisser humilier, nous préoccupant uniquement de sauver notre prochain de la tentation qui est apparue entre lui et nous.
Seigneur, je Te pardonne …
Je voudrais encore ajouter quelque chose qui peut-être vous paraître étrange ou en tout cas inhabituel. Avant d’obtenir le pardon de Dieu, il faut se demander si de notre côté nous pardonnons à Dieu pour la vie qu’Il nous fait mener. La question peut paraître étrange et même blasphématoire, mais en confession on entend si souvent: « Voilà mes péchés, mais comment voulez-vous que je ne pèche pas, alors que tout dans ma vie m’y contraint, que ma vie ne vaut rien et que tout va de travers ? » En fin de compte, cela veut dire: « Dieu ne m’a pas épargné ; Il a créé des circonstances telles que je n’avais pas d’autre choix que de pécher ! Je me repens d’avoir péché, mais au final c’est Dieu qui est fautif ». J’ai parfois répondu ces à gens-là: « Je ne peux pas vous donner la prière d’absolution, à moins que vous ne réfléchissiez sur ce que vous venez de dire et que vous ne disiez: Seigneur, je Te demande pardon, mais je Te pardonne aussi tout ce que je ne T’ai pas pardonné jusqu’à présent: le fait que tu m’aies créé, que tu m’aies fait naître, que tu aies rendu ma vie aussi effrayante, que je vive à une telle époque et que je sois désespéré ».
Cela pourrait vous paraître blasphématoire, mais en même temps c’est très réaliste, parce que se confesser c’est se réconcilier. Quand nous demandons pardon à un homme, et plus encore à Dieu, nous ne Lui disons pas: « Nous voilà devenus parfaits et Tu peux nous accueillir maintenant comme tes amis fidèles, réconciliés et rénovés ». On dira plutôt: « Seigneur, je suis venu me dévoiler devant Toi, je suis venu Te parler de tout ce qui en moi est sombre, sale, ténébreux et souillé; et je Te prie de me guérir ». Et quand le Christ nous dit qu’Il nous pardonne, cela veut dire qu’Il est prêt à nous accepter tels que nous sommes, à nous prendre sur Ses épaules et à nous porter dans l’enclos en sûreté, comme il est dit dans la parabole du bon Pasteur qui recherche la brebis perdue, la prend sur Ses épaules et la rapporte au milieu des autres. Il est aussi prêt, et c’est encore plus terrifiant, à nous prendre sur Ses épaules comme Il a pris Sa croix, et à mourir sur cette croix comme Il est mort pour nous et à cause de nous en disant: « Pardonne-leur Père car ils ne savent pas ce qu’ils font ».
Si c’est en ces termes que nous pensions à la confession, si nous envisagions le pardon dans ces catégories-là ou avec ces images-là, nous ne pardonnerions pas aussi facilement et nous ne demanderions pas pardon à la légère. Parce que le pardon est un acte qui engage sa responsabilité. Il signifie : j’ai assez de considération pour toi comme icône de Dieu, je t’aime suffisamment d’un amour sacrificiel, tel que tu es, pour te prendre sur mes épaules avec tes défauts et tes insuffisances, pourvu que tu guérisses.
Le pardon n’est pas ce court instant où l’on se dit facilement: « Oublions tout ! ». Non il ne faut pas oublier, car oublier c’est nécessairement remettre l’autre, d’ici un temps plus ou moins long, dans la même situation que celle qui l’a fait chuter aujourd’hui. Il faut au contraire se souvenir de la faiblesse de l’autre, de ses blessures, des dangers qui l’entourent et être prêt à le porter toujours, parce qu’en définitive lui et moi, nous sommes un.
Si nous envisagions la confession de ce point de vue, nous prendrions un long temps de réflexion sur nous-mêmes, nous examinerions attentivement nos relations avec chacun, nous questionnerions le sens que nous donnons à la vie et à chacun de ses événements, et nous accomplirions ce premier effort: se réconcilier. Il ne s’agit pas d’accueillir passivement son prochain, mais au contraire de venir au devant de lui, avec créativité, et faire tout ce qui est notre pouvoir, allant jusqu’à l’humiliation, pour que l’autre puisse lui aussi nous accueillir, parce que ce n’est pas chose aisée que la réconciliation.
Enfin réconcilié avec les autres, et ainsi réconcilié avec sa conscience, venir se confesser, se tenir devant Dieu et Lui dire: « maintenant il me reste deux choses. Je renie ma vie passée, mais ce passé je le prends sur moi comme une maladie qui n’a pas encore guéri et contre laquelle je vais lutter. Je Te demande de confirmer et d’affermir le pardon que j’ai obtenu de mon prochain et celui que je lui ai donné, consolide-les par la force de Ton pardon. Aide-moi à guérir; vois mes efforts et entends mon cri: aide-moi !». Toute confession doit devenir, d’une part, un bilan du passé, d’autre part, un programme pour la lutte future, pour la victoire sur soi au nom de Dieu et de son prochain.
Partie 1 et 2 et 3
Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 14 Décembre 2012 à 17:55
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