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Vladimir Golovanow
Des centaines de fidèles se sont massés au monastère de Novodievitchi dimanche le 6 mai 2012 pour accueillir la plus ancienne copie de cette icône particulièrement révérée, solennellement remise au patriarche Cyrille par Vladimir Poutine . Le film de cet évènement peut être regardé sur 1TV.Ru
Une icône historique
Bien des faits intéressants sont liés à ND d'Ivérie en Russie: l’histoire de cette copie remonte aux premières années du règne du tsar Alexis Mikhaïlovitch Romanov (1645-1676), lorsque l’higoumène d’Iviron, l’archimandrite Pacôme, vint à Moscou pour récolter des fonds pour le monastère athonite. Ayant entendu parler de l’icône miraculeuse d’Iviron, appelée « Portaïtissa », l’archimandrite du monastère Novospassky à Moscou, Nicone, le futur patriarche de Moscou, s’adressa au moine athonite pour lui demander de l’offrir au royaume moscovite.
Des centaines de fidèles se sont massés au monastère de Novodievitchi dimanche le 6 mai 2012 pour accueillir la plus ancienne copie de cette icône particulièrement révérée, solennellement remise au patriarche Cyrille par Vladimir Poutine . Le film de cet évènement peut être regardé sur 1TV.Ru
Une icône historique
Bien des faits intéressants sont liés à ND d'Ivérie en Russie: l’histoire de cette copie remonte aux premières années du règne du tsar Alexis Mikhaïlovitch Romanov (1645-1676), lorsque l’higoumène d’Iviron, l’archimandrite Pacôme, vint à Moscou pour récolter des fonds pour le monastère athonite. Ayant entendu parler de l’icône miraculeuse d’Iviron, appelée « Portaïtissa », l’archimandrite du monastère Novospassky à Moscou, Nicone, le futur patriarche de Moscou, s’adressa au moine athonite pour lui demander de l’offrir au royaume moscovite.
Sachant que sans la volonté de la reine du Ciel, la Portaïtissa ne quitterait pas son monastère, le moine promit d’en faire une copie exacte pour le souverain russe. Selon le témoignage de l’archimandrite Pacôme, pendant toute la période de son travail, l’auteur de cette copie, l’iconographe Jamblique Romanov a jeûné strictement, ne prenant de la nourriture que le samedi et le dimanche, et toute la communauté du monastère d’Iviron célébrait des vigiles nocturnes deux fois par semaine, suivies de la liturgie. La copie est pleinement conforme à l’ancienne icône miraculeuse, ne se différant d’elle ni par les dimensions, ni par l’image elle-même. La signature du maître a été conservée sur l’icône : « Cette icône a été peinte avec minutie par Jamblique Romanov, vivant dans les cellules d’Iviron. Année 7156 (1648) ».
Le 13 octobre 1648, la copie de l’icône d’Iviron fut amenée à Moscou par trois moines athonites : l’ecclésiarque Pacôme, le hiérodiacre Damascène et le cellérier Ignace. Une procession solennelle, avec à sa tête le tsar Alexis Mikhaïlovitch et le patriarche Joseph, le clergé, les boïars et une multitude de fidèles, vint à la rencontre de l’icône aux portes de la Résurrection à Kitaï-gorod. En mémoire de la venue de l’icône d’Iviron à Moscou fut instituée sa célébration le 13/26 octobre. Dans un premier temps, l’icône fut déposée à la cathédrale de la Dormition, au Kremlin. En 1654, l’icône accompagna le tsar au cours de sa campagne militaire, qui se termina par la défaite des Polonais près de Viazma. À son retour à Moscou, le tsar Alexeï Mikhaïlovitch, pour exprimer sa gratitude envers la Mère de Dieu, fit installer l’icône en l’église de N.D. de Smolensk au monastère de Novodievitchi qui, au XVIème-XVIIème siècle était appelé la « Maison de la très sainte Mère de Dieu » et avait le statut de « Maison de prière impériale ». La vénération de l’icône de Notre Dame d’Iviron s’étendit rapidement à toute la Russie. La copie de l’icône resta au monastère de Novodievitchi durant trois siècles et demi et ne sortit qu’une seule fois, en 1913, à l’occasion du 300ème anniversaire de la maison des Romanov, où elle fut exposée en vue de la vénération par tout le peuple au monastère dit « des miracles » au Kremlin.
Après la fermeture du couvent de Novodievitchi par les bolcheviques, l’icône fut conservé dans les réserves du musée historique de Moscou avec d’autres reliques et objets précieux du monastère. Elle avait déjà été offerte à l'adoration des fidèles du 23 au 26 octobre 2009 dans l'église de la Dormition du monastère de Novodievitchi à Moscou et elle est donc enfin revenue là où elle aurait toujours du rester en refermant la douloureuse parenthèse de son exil bolchévique
Les origines
Notre Dame d'Ivérie appartient à la forme Hodegetria (Grec: Όδηγήτρια, littéralement : « Celle qui montre le chemin» ; Russe: Одигитрия): le Christ enfant bénissant est assis sur le bras gauche de Sa mère qui le désigne avec sa main droite. Notre Dame est ainsi "Celle qui montre le chemin vers Dieu". Selon la tradition cette icône a été peinte par saint Luc l'Evangéliste et, découvrant l'œuvre achevée, l'Enfantrice de Dieu aurait dit: "Mon aide accompagnera toujours cette image". Cette tradition est aussi reconnue chez les Catholiques où "Notre-Dame du Perpétuel Secours" et "Notre-Dame de Czestochova" reprennent la même iconographie et la même attribution à saint Luc.
Une caractéristique unique de l'icône de Notre Dame d'Ivérie est ce qui semble être une cicatrice sur la joue droite ou le menton de Notre Dame. D'après la tradition l'icône a été poignardée par un soldat dans Nicée (Anatolie – Turquie actuelle) pendant la période de l'iconoclasme (1) et l'icône a alors miraculeusement saigné, ce qui a entrainé la conversion du soldat iconoclaste. L'icône appartenait alors à une pieuse veuve de Nicée qui, pour la confia à la mer pour la protéger des iconoclastes. La mer la garda deux siècles et, au XIe siècle, elle apparut au large du Mont Athos où elle fut récupérée par les moines du monastère géorgien d'Ivérie (nom latin de la Géorgiem car c'était le monastère des Géorgiens) et placée dans l'église. Mais l'icône ne resta pas dans l'église et, chaque nuit, alla se placer au dessus du porche du monastère. Elle y a alors été installée de façon permanente et appelée "Portaitissa"
Autres copies
Une copie de l'icône avait été réalisée pour la chapelle qui lui était dédiée à l'entrée de la Place Rouge. ND d'Ivérie est considérée comme la protectrice de Moscou et tout voyageur arrivant dans la ville avait coutume de se recueillir devant elle. Est-ce cette copie qui a été volée en 1812 pour se retrouver dans la cathédrale des Trois Hiérarques à Paris
Le 13 octobre 1648, la copie de l’icône d’Iviron fut amenée à Moscou par trois moines athonites : l’ecclésiarque Pacôme, le hiérodiacre Damascène et le cellérier Ignace. Une procession solennelle, avec à sa tête le tsar Alexis Mikhaïlovitch et le patriarche Joseph, le clergé, les boïars et une multitude de fidèles, vint à la rencontre de l’icône aux portes de la Résurrection à Kitaï-gorod. En mémoire de la venue de l’icône d’Iviron à Moscou fut instituée sa célébration le 13/26 octobre. Dans un premier temps, l’icône fut déposée à la cathédrale de la Dormition, au Kremlin. En 1654, l’icône accompagna le tsar au cours de sa campagne militaire, qui se termina par la défaite des Polonais près de Viazma. À son retour à Moscou, le tsar Alexeï Mikhaïlovitch, pour exprimer sa gratitude envers la Mère de Dieu, fit installer l’icône en l’église de N.D. de Smolensk au monastère de Novodievitchi qui, au XVIème-XVIIème siècle était appelé la « Maison de la très sainte Mère de Dieu » et avait le statut de « Maison de prière impériale ». La vénération de l’icône de Notre Dame d’Iviron s’étendit rapidement à toute la Russie. La copie de l’icône resta au monastère de Novodievitchi durant trois siècles et demi et ne sortit qu’une seule fois, en 1913, à l’occasion du 300ème anniversaire de la maison des Romanov, où elle fut exposée en vue de la vénération par tout le peuple au monastère dit « des miracles » au Kremlin.
Après la fermeture du couvent de Novodievitchi par les bolcheviques, l’icône fut conservé dans les réserves du musée historique de Moscou avec d’autres reliques et objets précieux du monastère. Elle avait déjà été offerte à l'adoration des fidèles du 23 au 26 octobre 2009 dans l'église de la Dormition du monastère de Novodievitchi à Moscou et elle est donc enfin revenue là où elle aurait toujours du rester en refermant la douloureuse parenthèse de son exil bolchévique
Les origines
Notre Dame d'Ivérie appartient à la forme Hodegetria (Grec: Όδηγήτρια, littéralement : « Celle qui montre le chemin» ; Russe: Одигитрия): le Christ enfant bénissant est assis sur le bras gauche de Sa mère qui le désigne avec sa main droite. Notre Dame est ainsi "Celle qui montre le chemin vers Dieu". Selon la tradition cette icône a été peinte par saint Luc l'Evangéliste et, découvrant l'œuvre achevée, l'Enfantrice de Dieu aurait dit: "Mon aide accompagnera toujours cette image". Cette tradition est aussi reconnue chez les Catholiques où "Notre-Dame du Perpétuel Secours" et "Notre-Dame de Czestochova" reprennent la même iconographie et la même attribution à saint Luc.
Une caractéristique unique de l'icône de Notre Dame d'Ivérie est ce qui semble être une cicatrice sur la joue droite ou le menton de Notre Dame. D'après la tradition l'icône a été poignardée par un soldat dans Nicée (Anatolie – Turquie actuelle) pendant la période de l'iconoclasme (1) et l'icône a alors miraculeusement saigné, ce qui a entrainé la conversion du soldat iconoclaste. L'icône appartenait alors à une pieuse veuve de Nicée qui, pour la confia à la mer pour la protéger des iconoclastes. La mer la garda deux siècles et, au XIe siècle, elle apparut au large du Mont Athos où elle fut récupérée par les moines du monastère géorgien d'Ivérie (nom latin de la Géorgiem car c'était le monastère des Géorgiens) et placée dans l'église. Mais l'icône ne resta pas dans l'église et, chaque nuit, alla se placer au dessus du porche du monastère. Elle y a alors été installée de façon permanente et appelée "Portaitissa"
Autres copies
Une copie de l'icône avait été réalisée pour la chapelle qui lui était dédiée à l'entrée de la Place Rouge. ND d'Ivérie est considérée comme la protectrice de Moscou et tout voyageur arrivant dans la ville avait coutume de se recueillir devant elle. Est-ce cette copie qui a été volée en 1812 pour se retrouver dans la cathédrale des Trois Hiérarques à Paris
En tout cas la chapelle est maintenant reconstruite, avec une nouvelle copie faite au Mont Athos en 1995, et des offices s'y déroulent actuellement en permanence, avec un flot incessant de pèlerins (et de touristes!)
Une deuxième copie de ND d'Ivérie avait été commandée à la même époque que la première pour le monastère fondé en son honneur à Valdaï (sur l'ancienne route Moscou-Novgorod). Celle-ci a disparu lors de la fermeture du monastère en 1927. Lors de la réouverture du monastère, elle a été remplacée par une copie peinte en 1854 pour accompagner le contingent du Valdaï partant se battre en Crimée...
Enfin, une autre copie moderne est connue comme "ND d'Ivérie de Montréal". Elle a été peinte sur l'Athos en 1981 et donnée à José Munoz, un moine qui habitait à Montréal. Il a proposé l'icône à l'adoration des fidèles en l'accompagnant à travers le monde. Il été assassiné à Athènes le 31 octobre 1997 et l'icône a disparu (cf.Moinillon)
Ce commentaire essaye d'être strictement historique, mais ND d'Ivérie est la source de très nombreux miracles partout où elle se trouve.
(1) On appelle l'iconoclasme (du grec εικών eikon « icône » et klaô « casser ») la doctrine des opposants aux icônes qui, sous l'impulsion des empereurs qui régnèrent de 726 à 843 interdirent le culte des icones et détruisirent systématiquement les images les mosaïques icônes ou d’enluminures représentant le Christ, Notre Dame ou les saints. Le 7èm Concile œcuménique (843) mit fin à l’iconoclasme et rétablit le culte des icônes; l’Église orthodoxe le célèbre le premier dimanche du carême comme étant « la fête de l’orthodoxie » et la défaite de la « dernière grande hérésie ».
Une deuxième copie de ND d'Ivérie avait été commandée à la même époque que la première pour le monastère fondé en son honneur à Valdaï (sur l'ancienne route Moscou-Novgorod). Celle-ci a disparu lors de la fermeture du monastère en 1927. Lors de la réouverture du monastère, elle a été remplacée par une copie peinte en 1854 pour accompagner le contingent du Valdaï partant se battre en Crimée...
Enfin, une autre copie moderne est connue comme "ND d'Ivérie de Montréal". Elle a été peinte sur l'Athos en 1981 et donnée à José Munoz, un moine qui habitait à Montréal. Il a proposé l'icône à l'adoration des fidèles en l'accompagnant à travers le monde. Il été assassiné à Athènes le 31 octobre 1997 et l'icône a disparu (cf.Moinillon)
Ce commentaire essaye d'être strictement historique, mais ND d'Ivérie est la source de très nombreux miracles partout où elle se trouve.
(1) On appelle l'iconoclasme (du grec εικών eikon « icône » et klaô « casser ») la doctrine des opposants aux icônes qui, sous l'impulsion des empereurs qui régnèrent de 726 à 843 interdirent le culte des icones et détruisirent systématiquement les images les mosaïques icônes ou d’enluminures représentant le Christ, Notre Dame ou les saints. Le 7èm Concile œcuménique (843) mit fin à l’iconoclasme et rétablit le culte des icônes; l’Église orthodoxe le célèbre le premier dimanche du carême comme étant « la fête de l’orthodoxie » et la défaite de la « dernière grande hérésie ».
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Octobre 2016 à 08:05
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