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La chaîne « Koultoura » programme un cycle de films documentaires intitulé « L’Eglise dans l’histoire ». L’auteur de ces films est Monseigneur Hilarion, métropolite de Volokolamsk. Il vient d’accorder une interview au quotidien « Novye Izvestia », il y parle en particulier de son travail avec le réalisateur Pavel Lounguine. Il y dit également qu’il ne convient pas d’accorder une attention excessive à l’action des féministes du groupe « Pussy Riots » qui ont fait irruption dans la cathédrale du Christ Sauveur.
- Monseigneur, vous êtes l’auteur de la musique du film « Le chef d’orchestre » de Pavel Lounguine. Ce film vient de sortir en salles.
- Cette musique n’était pas destinée pour le film. Au contraire, le film a été tourné pour illustrer cette œuvre. Pour commencer Pavel Lounguine s’est intéressé à cette partition. Je lui ai suggéré de tourner un film apparenté à un documentaire et dont la musique serait celle de ma « Passion selon Mathieu ».Mon idée consistait à montrer à l’écran une série de fresques byzantines et serbes des XII-XIII siècles consacrées à la Passion du Christ. Lounguine m’a répondu qu’il n’avait jamais tourné de documentaires et m’a proposé un scénario avec des personnages. Voici la genèse du « Chef d’orchestre » dont l’action se passe essentiellement à Jérusalem. L’on peut dire qu’en définitive la musique y prévaut sur le scénario.
- Monseigneur, vous êtes l’auteur de la musique du film « Le chef d’orchestre » de Pavel Lounguine. Ce film vient de sortir en salles.
- Cette musique n’était pas destinée pour le film. Au contraire, le film a été tourné pour illustrer cette œuvre. Pour commencer Pavel Lounguine s’est intéressé à cette partition. Je lui ai suggéré de tourner un film apparenté à un documentaire et dont la musique serait celle de ma « Passion selon Mathieu ».Mon idée consistait à montrer à l’écran une série de fresques byzantines et serbes des XII-XIII siècles consacrées à la Passion du Christ. Lounguine m’a répondu qu’il n’avait jamais tourné de documentaires et m’a proposé un scénario avec des personnages. Voici la genèse du « Chef d’orchestre » dont l’action se passe essentiellement à Jérusalem. L’on peut dire qu’en définitive la musique y prévaut sur le scénario.
- Le cycle « L’Eglise dans l’histoire » est-il un nouveau projet ? En effet, vous avez l’année dernière présenté sur la chaîne « Koultoura » plusieurs documentaires intitulés « L’homme face à Dieu ». Il s’y agissait de la doctrine de l’Eglise orthodoxe et de la vie de l’Eglise.
- « L’Eglise dans l’histoire » est une suite de « L’homme face à Dieu ». Ces deux cycles s’inspirent de mon livre récent « L’Orthodoxie » paru aux éditions du monastère de la Sainte Rencontre. Les films explicitent les sujets dont je traite dans le livre. « L’Eglise dans l’histoire » a été tourné dans les lieux où je devais me rendre pour mes voyages officiels. Le programme de mes déplacements a été en 2011 très varié. Je me suis rendu en Terre Sainte, à Istanbul, Rome, Kiev et Saint Pétersbourg, c’est à dire dans les lieux où s’est faite l’histoire de l’Eglise.
- L’action scandaleuse du groupe « Pussy Riots » dans la cathédrale du Christ Sauveur a suscité des réactions très vives dans l’opinion. Que pouvez-vous dire à ce propos ?
- J’estime que nous accordons trop d’importance à tout ceci. Je suis assez étonné de constater que la presse en a fait quelque chose de sensationnel, comme si les journalistes anticipaient l’évènement depuis de longues années. Nous sommes fréquemment témoins de comportements scandaleux dans les rues de nos villes. Si nous nous mettions à en débattre avec autant de passion, il ne nous resterait plus de temps du tout pour les choses sérieuses. Il convient d’appliquer la loi. Les manifestations organisées pour défendre ces personnes sont absolument inutiles. Il s’agit d’une opération qui ne doit pas rester impunie car il s’agit d’un délit au vu de la morale publique. Si les principes de la morale ne suffisent pas à dissuader ces personnes, remettons nous en à la justice.
- Vous avez à plusieurs reprises évoqué la possibilité d’officier la divine liturgie en russe moderne. Est-ce que cela ne risquerait pas de désacraliser nos prières ? Nous parlons d’une tradition multiséculaire. La phonétique même de la lecture des textes sacrés exerce une action très forte sur ceux qui prient.
- Je n’ai jamais évoqué la possibilité de dire les offices en russe moderne. Il y a pour commencer la difficulté de compréhension qui est celle du slavon d’église. Il appartient à la hiérarchie ecclésiale de trouver une réponse à ceci mais rien ne saurait être entrepris contre le gré des fidèles. Je suis d’ailleurs tout à fait contre la russification intégrale des offices. J’admets cependant que, dans les conditions de la mission, certaines parties des offices peuvent être dites en russe. Par exemple, les cathismes, longs extraits du Psautier, sont dans de nombreuses paroisses tout simplement omis. Ces textes lus en slavons d’église sont complètement incompréhensibles. Qu’est-il préférable ? Que les fidèles soient distraits lors de la lecture des cathismes ? Lire les psaumes en russe moderne ? Ou les omettre ? Des initiatives réfléchies sont envisageables. C’est d’ailleurs bien ce qui est dit dans l’un des textes de l’Assemblée interconciliaire : « Les langues nationales peuvent être utilisées lors des offices au même titre que le slavon d’église ». Le russe, ainsi que l’ukrainien, le moldave, etc. sont des langues nationales, l’Eglise orthodoxe russe considère ces langues comme étant des langues liturgiques. Il ne saurait être question d’une russification intégrale des offices, cela conduirait à la déperdition de la poésie ecclésiale et de la tradition multiséculaire qui constituent notre patrimoine inaliénable.
"Novye Izvestia"
Новые Известия «Я принципиальный противник полной русификации богослужения» Митрополит Иларион. Интервью Татьяны Эсайловой
Traduction "Parlons d'orthodoxie"
- « L’Eglise dans l’histoire » est une suite de « L’homme face à Dieu ». Ces deux cycles s’inspirent de mon livre récent « L’Orthodoxie » paru aux éditions du monastère de la Sainte Rencontre. Les films explicitent les sujets dont je traite dans le livre. « L’Eglise dans l’histoire » a été tourné dans les lieux où je devais me rendre pour mes voyages officiels. Le programme de mes déplacements a été en 2011 très varié. Je me suis rendu en Terre Sainte, à Istanbul, Rome, Kiev et Saint Pétersbourg, c’est à dire dans les lieux où s’est faite l’histoire de l’Eglise.
- L’action scandaleuse du groupe « Pussy Riots » dans la cathédrale du Christ Sauveur a suscité des réactions très vives dans l’opinion. Que pouvez-vous dire à ce propos ?
- J’estime que nous accordons trop d’importance à tout ceci. Je suis assez étonné de constater que la presse en a fait quelque chose de sensationnel, comme si les journalistes anticipaient l’évènement depuis de longues années. Nous sommes fréquemment témoins de comportements scandaleux dans les rues de nos villes. Si nous nous mettions à en débattre avec autant de passion, il ne nous resterait plus de temps du tout pour les choses sérieuses. Il convient d’appliquer la loi. Les manifestations organisées pour défendre ces personnes sont absolument inutiles. Il s’agit d’une opération qui ne doit pas rester impunie car il s’agit d’un délit au vu de la morale publique. Si les principes de la morale ne suffisent pas à dissuader ces personnes, remettons nous en à la justice.
- Vous avez à plusieurs reprises évoqué la possibilité d’officier la divine liturgie en russe moderne. Est-ce que cela ne risquerait pas de désacraliser nos prières ? Nous parlons d’une tradition multiséculaire. La phonétique même de la lecture des textes sacrés exerce une action très forte sur ceux qui prient.
- Je n’ai jamais évoqué la possibilité de dire les offices en russe moderne. Il y a pour commencer la difficulté de compréhension qui est celle du slavon d’église. Il appartient à la hiérarchie ecclésiale de trouver une réponse à ceci mais rien ne saurait être entrepris contre le gré des fidèles. Je suis d’ailleurs tout à fait contre la russification intégrale des offices. J’admets cependant que, dans les conditions de la mission, certaines parties des offices peuvent être dites en russe. Par exemple, les cathismes, longs extraits du Psautier, sont dans de nombreuses paroisses tout simplement omis. Ces textes lus en slavons d’église sont complètement incompréhensibles. Qu’est-il préférable ? Que les fidèles soient distraits lors de la lecture des cathismes ? Lire les psaumes en russe moderne ? Ou les omettre ? Des initiatives réfléchies sont envisageables. C’est d’ailleurs bien ce qui est dit dans l’un des textes de l’Assemblée interconciliaire : « Les langues nationales peuvent être utilisées lors des offices au même titre que le slavon d’église ». Le russe, ainsi que l’ukrainien, le moldave, etc. sont des langues nationales, l’Eglise orthodoxe russe considère ces langues comme étant des langues liturgiques. Il ne saurait être question d’une russification intégrale des offices, cela conduirait à la déperdition de la poésie ecclésiale et de la tradition multiséculaire qui constituent notre patrimoine inaliénable.
"Novye Izvestia"
Новые Известия «Я принципиальный противник полной русификации богослужения» Митрополит Иларион. Интервью Татьяны Эсайловой
Traduction "Parlons d'orthodoxie"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 19 Avril 2012 à 14:06
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