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Rare conjonction: en 2012 nous vénérons Sainte Marie l’Égyptienne le 31mars /1 avril, date de la mort de mère Marie (Skobtzov) à Ravensbrück. Elle avait choisi son nom de moniale en l'honneur de Sainte Marie l’Égyptienne. C'est Mgr Euloge qui avait accepté ses voeux.
Voici le texte de la préface rédigée par le patriarche Cyrille pour le le livre de Xenia Krivochéine "La beauté qui sauve..." (Saint Saint-Pétersbourg, 2004) Traduction père Serge Model
L’exploit de mère Marie
... Viendra le jour : dans l’étendue des mondes –
Ayant vaincu en tout la force de destruction –
Pour glorifier le Créateur, nous nous lèverons des tombes,
Accomplissant le commandement d’amour et de résurrection.
Ainsi écrivait, peu avant sa fin tragique au camp de concentration de Ravensbrück, la moniale Marie (Skobtsov). Elle fut mise à mort le 31 mars 1945, durant le saint Carême, quand, dans l’espérance de la Résurrection du Christ, le monde admirable créé par Dieu se renouvelle et revit.
Voici le texte de la préface rédigée par le patriarche Cyrille pour le le livre de Xenia Krivochéine "La beauté qui sauve..." (Saint Saint-Pétersbourg, 2004) Traduction père Serge Model
L’exploit de mère Marie
... Viendra le jour : dans l’étendue des mondes –
Ayant vaincu en tout la force de destruction –
Pour glorifier le Créateur, nous nous lèverons des tombes,
Accomplissant le commandement d’amour et de résurrection.
Ainsi écrivait, peu avant sa fin tragique au camp de concentration de Ravensbrück, la moniale Marie (Skobtsov). Elle fut mise à mort le 31 mars 1945, durant le saint Carême, quand, dans l’espérance de la Résurrection du Christ, le monde admirable créé par Dieu se renouvelle et revit.
À première vue, il peut sembler que le chemin qu’avait choisi mère Marie n’était pas celui par lequel s’élevaient, en se « perfectionnant » graduellement, les grands maîtres de la vie monastique. Mais le monachisme authentique consiste en un renoncement à soi : « Jésus dit à ses disciples : si quelqu’un veut venir à ma suite, qu’il renonce à lui-même et prenne sa croix, et qu’il me suive » (Мt. 16, 24). Tant la vie que la mort de mère Marie appartiennent à ce chemin de renoncement à soi-même, de service à ceux qui sont loin ou près (Еph. 2, 17), d’amour agissant, compatissant et miséricordieux.
Les personnes qui entouraient la moniale Marie avaient vécu la destruction de la Russie ancienne avant tout comme une tragédie personnelle. Mère Marie, elle, était de ceux qui avaient perçu dans la conjoncture du temps quelque chose de plus : l’appel à la créativité chrétienne. Elle participa de ce courant qui avait emporté les « derniers Romains » de l’ « Âge d’argent » depuis la sophistication excessive de la culture prérévolutionnaire pétersbourgeoise vers la simplicité apostolique des premiers chrétiens, l’âge d’or de l’Église. Elle écrivait : « Nous sommes inexistants. Est-ce là le hasard ? Ou notre malchance existentielle ? À quelle époque malheureuse – à ce qu’on dit – sommes-nous nés ? Dans le domaine de la vie spirituelle, il n’y pas de hasard, ni d’époques chanceuses ou non, mais il y a des signes qu’il faut déchiffrer, et des chemins qu’il faut emprunter. Et nous sommes appelés à la grandeur, parce que nous sommes appelés à la liberté ... » C’est là le sens de la vie et de l’œuvre de mère Marie. Elle considérait la liberté comme un don sans prix de Dieu, et elle acceptait des sacrifices visibles ou invisibles aux yeux du monde, afin de préserver ce don pour ceux qui l’entouraient. Et ce, tout en restant elle-même une personne véritablement libre.
Cette liberté était préservée à travers la désorganisation de son existence terrestre : dans les églises, aménagées à la va-vite dans des garages et des écuries, dans les « sièges » fabriqués à partir de tas d’annuaires téléphoniques, dans la porte sans serrure de sa chambrette sous l’escalier de service. Sa liberté se réalisait dans le service désintéressé des pauvres, des misérables, des désespérés. C’est là que se révélait la vocation suprême du service de mère Marie.
Je connais seulement les joies du don,
Pour éteindre par notre sacrifice le chagrin du monde,
Pour que le feu et la clameur des aubes sanglantes
Soient noyés dans les pleurs de compassion.
« Si nous apportons en Russie un esprit neuf – libre, créateur, audacieux – notre mission sera accomplie », disait mère Marie à ses collaborateurs. Ce don admirable de Dieu l’a accompagnée toute sa vie : même au camp de la mort, à la fin de sa vie, elle n’a pas abandonné sa créativité. Son foulard de détenue, brodé à Ravensbrück, est aujourd’hui conservé comme un trésor sans prix. Et il est regrettable qu’on n’ait pas sauvegardé son icône brodée, représentant la Mère de Dieu, tenant dans ses mains le Sauveur du monde.
Maintenant, l’exploit d’amour de mère Marie, son héritage artistique devient de mieux en mieux connu de nos contemporains. Nous croyons que son exemple inspiré affermira nos forces au service du Christ Sauveur ressuscité des morts.
Mère Marie fut martyrisée le jour où l’Eglise orthodoxe commémore les défunts, le samedi de la deuxième semaine du grand Carême. Ayant refermé les pages de cette vie passagère, elle est entrée dans les demeures éternelles. L’amour terrestre agissant s’est uni à celui, triomphant, dans les cieux.
Mémoire éternelle à toi, notre sœur bienheureuse, que nous commémorons maintenant ...
Patriarche CYRILLE de Moscou
et de toutes les Russies
.....................
Site consacré à mère Marie (Skobtsov)
Les personnes qui entouraient la moniale Marie avaient vécu la destruction de la Russie ancienne avant tout comme une tragédie personnelle. Mère Marie, elle, était de ceux qui avaient perçu dans la conjoncture du temps quelque chose de plus : l’appel à la créativité chrétienne. Elle participa de ce courant qui avait emporté les « derniers Romains » de l’ « Âge d’argent » depuis la sophistication excessive de la culture prérévolutionnaire pétersbourgeoise vers la simplicité apostolique des premiers chrétiens, l’âge d’or de l’Église. Elle écrivait : « Nous sommes inexistants. Est-ce là le hasard ? Ou notre malchance existentielle ? À quelle époque malheureuse – à ce qu’on dit – sommes-nous nés ? Dans le domaine de la vie spirituelle, il n’y pas de hasard, ni d’époques chanceuses ou non, mais il y a des signes qu’il faut déchiffrer, et des chemins qu’il faut emprunter. Et nous sommes appelés à la grandeur, parce que nous sommes appelés à la liberté ... » C’est là le sens de la vie et de l’œuvre de mère Marie. Elle considérait la liberté comme un don sans prix de Dieu, et elle acceptait des sacrifices visibles ou invisibles aux yeux du monde, afin de préserver ce don pour ceux qui l’entouraient. Et ce, tout en restant elle-même une personne véritablement libre.
Cette liberté était préservée à travers la désorganisation de son existence terrestre : dans les églises, aménagées à la va-vite dans des garages et des écuries, dans les « sièges » fabriqués à partir de tas d’annuaires téléphoniques, dans la porte sans serrure de sa chambrette sous l’escalier de service. Sa liberté se réalisait dans le service désintéressé des pauvres, des misérables, des désespérés. C’est là que se révélait la vocation suprême du service de mère Marie.
Je connais seulement les joies du don,
Pour éteindre par notre sacrifice le chagrin du monde,
Pour que le feu et la clameur des aubes sanglantes
Soient noyés dans les pleurs de compassion.
« Si nous apportons en Russie un esprit neuf – libre, créateur, audacieux – notre mission sera accomplie », disait mère Marie à ses collaborateurs. Ce don admirable de Dieu l’a accompagnée toute sa vie : même au camp de la mort, à la fin de sa vie, elle n’a pas abandonné sa créativité. Son foulard de détenue, brodé à Ravensbrück, est aujourd’hui conservé comme un trésor sans prix. Et il est regrettable qu’on n’ait pas sauvegardé son icône brodée, représentant la Mère de Dieu, tenant dans ses mains le Sauveur du monde.
Maintenant, l’exploit d’amour de mère Marie, son héritage artistique devient de mieux en mieux connu de nos contemporains. Nous croyons que son exemple inspiré affermira nos forces au service du Christ Sauveur ressuscité des morts.
Mère Marie fut martyrisée le jour où l’Eglise orthodoxe commémore les défunts, le samedi de la deuxième semaine du grand Carême. Ayant refermé les pages de cette vie passagère, elle est entrée dans les demeures éternelles. L’amour terrestre agissant s’est uni à celui, triomphant, dans les cieux.
Mémoire éternelle à toi, notre sœur bienheureuse, que nous commémorons maintenant ...
Patriarche CYRILLE de Moscou
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Rédigé par Xenia KRIVOCHEINE le 31 Mars 2012 à 08:58
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