"Laissez venir à Moi les petits enfants"
SUR L'EDUCATION DES ENFANTS

Le grand dommage de notre époque est que les enfants n'ont pas une bonne éducation.

Un soir, après une journée fatigante que le Seigneur avait passée à prêcher et à parler sans interruption avec le peuple, les pharisiens et ses disciples, quelques mères vinrent à Lui avec leurs enfants pour qu'Il les bénît. Les disciples cependant, ne voulant pas qu'ils dérangent le Seigneur, ne les laissèrent pas s'approcher. Le Seigneur dit alors ces paroles aimantes: «Laissez venir à Moi les petits enfants» (Lc 18:16). C'est exactement le devoir des parents chrétiens. Les obligations des pères et mères consistent à conduire leurs enfants au Christ Sauveur.
Mais vous allez me dire: «Comment est-il possible de faire cela maintenant que le Sauveur ne prêche plus sous une forme humaine sur terre?»
Cela s'accomplit si les parents mettent leurs enfants en contact avec le Christ Sauveur par la foi en Lui et les sacrements de notre Sainte Eglise et s'ils leur apprennent à L'aimer ardemment et à obéir à Ses paroles. L'éducation chrétienne des enfants est la route qui mène à Lui.

Le grand dommage de notre époque est que les enfants n'ont pas une bonne éducation. Vous, parents, vous vous en plaignez bien assez et malheureusement, vos plaintes sont bien fondées. Personne ne doute qu'à notre époque l'éducation des enfants soit très déficiente. On peut dire qu'elle est malade. Lorsqu'un médecin veut guérir un malade, la première question qu'il lui pose est: «Qu'est-ce qui vous fait mal?» Nous allons donc demander, nous aussi, tout d'abord: «Qu'est-ce qui fait mal à l'éducation de nos enfants?»

Ceux qui passent beaucoup de temps avec des enfants nous diront —s'ils sont sincères — que ce qui caractérise la jeunesse, c'est la négligence de leurs devoirs chrétiens. Les maîtres de religion dans les institutions d'éducation nous apprennent qu'à l'école, on rencontre souvent des enfants dont la famille ne se soucie pas du tout de leur éducation religieuse.

Si on demande à des enfants: «Pries-tu Dieu?» on reçoit fréquemment la réponse suivante: «Nous ne prions pas à la maison».

Les efforts des éducateurs ne trouvent souvent aucun soutien à la maison. Il est presque impossible de faire venir les enfants à l'Eglise au moment où ils doivent le faire et l'on voit même de petits enfants qui sont indifférents à l'église et à la prière. On entend souvent des enfants d'âge scolaire poursuivre des conversations impudentes concernant la vérité, dire des mensonges, faire des serments, des blasphèmes honteux ou même des déclarations nettes d'incroyance.

Nous remarquons de plus que les vertus qui devraient orner l'enfance font défaut chez les enfants de notre époque.
À propos de Jésus, nous lisons qu'à l'âge de douze ans Il allait avec ses parents au temple de Jérusalem et Il leur était soumis. Il grandissait et «croissait en sagesse, en stature et en grâce devant Dieu et devant les hommes» (Lc 2:52). Il est le modèle pour tous les enfants — c'est Lui qu'ils devraient imiter. Mais est-ce que c'est ce qui se passe aujourd'hui?
Permettez-moi de vous rappeler quelques-uns seulement des manquements des enfants actuels dont vous vous plaignez et je crois que vous serez d'accord avec moi.
Tout d'abord, vous dites vous-mêmes que vos enfants ont perdu leur modestie et vous vous plaignez de leur grossièreté, de leurs caprices, de leur cruauté et de leur sauvagerie. Il nous suffit d'observer comment certains enfants se comportent à l'égard de leurs parents et leurs ainés!
Vous vous plaignez vous-mêmes de la désobéissance et des mensonges de vos enfants, vous n'êtes pas d'accord avec leur attitude désinvolte en face de la vie et vous vous inquiétez parce qu'ils ne veulent entreprendre aucun travail sérieux. Vous faites des remarques sur leur manque d'attention et leur désir de gratification instantanée qui les domine.
Vous dites, en plus, que les enfants sont familiers de choses que même les adultes ne mentionnent qu'avec honte, et dont, selon les paroles de l'Apôtre, même des Chrétiens d'âge mûr ne devraient discuter.

Mais qui est responsable de tout cela?


La réponse courte mais exacte à cette question est la suivante: Si les enfants n'ont pas une bonne éducation, la responsabilité principale en incombe aux parents.
Certes, peu de parents reconnaîtront cela. La plupart croient et se vantent de remplir leur devoir consciencieusement. Mais qui est à blâmer quand les enfants ne reçoivent pas une éducation convenable? Peut-être allez-vous commencer à faire des reproches à Dieu! Mais Dieu a tout arrangé pour que la bonne éducation de vos enfants vous soit aisée. Dès le commencement, Il bénit l'union de l'homme et de la femme et rendit le lien du mariage indéfectible, pour permettre aux deux époux, grâce à leur amour commun pour leurs enfants, de les conduire au bien. Notre Seigneur Jésus Christ a élevé le mariage au rang de Sacrement en donnant aux parents l'assistance de la grâce divine, indispensable s'ils veulent remplir leur devoir. qui est celui de bien élever leurs enfants.

Au petit enfant, Dieu a donné un Ange gardien.
Par le sacrement du Baptême, Il a lavé l'âme de l'enfant du péché originel, et par le Sacrement de la Chrismation, il l'a pourvu de pouvoirs particuliers de grâce, de sorte que, avec le soutien des parents, chaque semence de bien puisse produire «beaucoup de fruits». Enfin, par le Sacrement de la Sainte Communion, le petit enfant s'unit mystiquement au même Seigneur, est fortifié dans sa vie spirituelle, et reçoit un gage de la vie éternelle.
Que peut-Il faire de plus pour aider les efforts des parents? Non, Dieu n'est pas coupable si la bonne éducation fait défaut et qu'en conséquence, vos enfants tournent mal.
Peut-être est-ce la faute des enseignants et des catéchistes? Je répondrai avec les paroles de l'ancien auteur Gidilianos: «Les enfants n'acquièrent pas de mauvaises habitudes à l'école; ils les apportent avec eux à l'école.»
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série d'homélies prononcées par l'Evêque Irénée de Simbirsk
et publiés en Russie pour la première fois en 1901

traduit du texte anglais édité par le skite Sainte Xénia en Californie

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 29 Janvier 2012 à 08:00 | 0 commentaire | Permalien



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