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Natalia Trouiller
Depuis la publication en janvier des archives secrètes de l'ère communiste, on sait que 11 des 15 métropolites de l'Eglise orthodoxe bulgare ont été des informateurs de l'Etat. Le Saint-Synode essaie de botter en touche.
BULGARIE: LES DOSSIERS SECRETS EMPOISONNENT L'EGLISE
C'est une scène digne d'un film comique, qui s'est déroulée à Sofia hier. Une journaliste de la Télévision Nationale Bulgare, Eliana Dimitrova, se tient dans la cour du Saint-Synode (la conférence orthodoxe des évêques) et filme l'arrivée des différents évêques. L'un d'eux, le métropolite Galaktion de Stara-Zagora ("agent Micho" sous l'ancien régime), fait un signe de la main et bénit les journalistes assemblés là. Ils sont nombreux: l'Eglise orthodoxe bulgare est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs semaines - depuis que les députés bulgares ont décidé d'ouvrir les archives communistes au public et que l'on a apprit avec stupéfaction que 11 des 15 métropolites de cette Eglise autocéphale, ainsi que de très nombreux prêtres, avaient été des agents au service de la dictature.
Depuis la publication en janvier des archives secrètes de l'ère communiste, on sait que 11 des 15 métropolites de l'Eglise orthodoxe bulgare ont été des informateurs de l'Etat. Le Saint-Synode essaie de botter en touche.
BULGARIE: LES DOSSIERS SECRETS EMPOISONNENT L'EGLISE
C'est une scène digne d'un film comique, qui s'est déroulée à Sofia hier. Une journaliste de la Télévision Nationale Bulgare, Eliana Dimitrova, se tient dans la cour du Saint-Synode (la conférence orthodoxe des évêques) et filme l'arrivée des différents évêques. L'un d'eux, le métropolite Galaktion de Stara-Zagora ("agent Micho" sous l'ancien régime), fait un signe de la main et bénit les journalistes assemblés là. Ils sont nombreux: l'Eglise orthodoxe bulgare est sous le feu des projecteurs depuis plusieurs semaines - depuis que les députés bulgares ont décidé d'ouvrir les archives communistes au public et que l'on a apprit avec stupéfaction que 11 des 15 métropolites de cette Eglise autocéphale, ainsi que de très nombreux prêtres, avaient été des agents au service de la dictature.
Quand le métropolite Kallinikos de Vratsa ("agent Velko" du temps du communisme) sort de voiture, en tenant un journal roulé dans sa main, les journalistes tentent de l'interviewer sur le sujet. Il profite alors d'un angle hors caméra pour... en asséner un coup sur Elenia Dimitrova. Celle-ci demande des explications, le métropolite nie, le ton monte, un nom d'oiseau sort de la bouche du prélat, et l'affaire en reste là. Mais l'anecdote montre bien la tension actuelle dans les rangs de l'Eglise orthodoxe du pays depuis la révélation du scandale.
Seuls le patriarche Maxime - le chef de l'Eglise - et les métropolites Gabriel de Lovech, Nicolas de Plovdiv et Ambrose de Silistra n'apparaissent pas comme agents dans les dossiers communistes.
Cependant, la presse parle d'un très haut responsable supplémentaire non encore identifié, ce qui ajoute au malaise. L'un des trois évêques catholiques du pays, Mgr George Yovchev de Sofia et Plovdiv, est également dans les listes de la police politique.
> Sitôt ces révélations faites, dès janvier, le Saint-Synode a demandé solennellement pardon au patriarche Maxime de Sofia pour ces collaborations, par la voix de Nicolas de Plovdiv (un des rares innocents), qui en a profité pour fustiger... la presse pour sa "malveillance" et ses "attaques contre l'Eglise". Après la cérémonie, les différents métropolites sont sortis par une porte discrète afin d'échapper aux questions des journalistes - à ce jour, seul le métropolite Dométien de Vidin ("agent Dobrev") a déclaré qu'il se repentirait devant Dieu si jamais quelqu'un avait souffert de ses agissements.
Le patriarche Maxime, lui, souhaite prendre le temps "d'examiner les dossiers".
> La classe politique - également touchée, comme les universitaires et finalement toutes les élites du pays - par ces révélations, s'est déclarée très choquée par le nombre de responsables d'Eglise impliqués. Quant à la population de ce pays très orthodoxe, elle est profondément clivée: le 5 mars dernier, un sondage révélait que 19% des sondés continuaient de faire confiance à l'Eglise, 23% lui retiraient leur confiance et 56% naviguaient entre ces deux pôles; toutefois, la moitié des sondés disent que l'Eglise orthodoxe doit agir, soit en faisant démissionner les patriarches coupables de collaboration (25%) soit en leur demandant des excuses publiques (25%). Et ils sont tout de même 19% à dire qu'ils refuseront désormais de recevoir les sacrements de ceux que l'on nomme aujourd'hui les "agents en soutane"....Suite "La Vie"
Seuls le patriarche Maxime - le chef de l'Eglise - et les métropolites Gabriel de Lovech, Nicolas de Plovdiv et Ambrose de Silistra n'apparaissent pas comme agents dans les dossiers communistes.
Cependant, la presse parle d'un très haut responsable supplémentaire non encore identifié, ce qui ajoute au malaise. L'un des trois évêques catholiques du pays, Mgr George Yovchev de Sofia et Plovdiv, est également dans les listes de la police politique.
> Sitôt ces révélations faites, dès janvier, le Saint-Synode a demandé solennellement pardon au patriarche Maxime de Sofia pour ces collaborations, par la voix de Nicolas de Plovdiv (un des rares innocents), qui en a profité pour fustiger... la presse pour sa "malveillance" et ses "attaques contre l'Eglise". Après la cérémonie, les différents métropolites sont sortis par une porte discrète afin d'échapper aux questions des journalistes - à ce jour, seul le métropolite Dométien de Vidin ("agent Dobrev") a déclaré qu'il se repentirait devant Dieu si jamais quelqu'un avait souffert de ses agissements.
Le patriarche Maxime, lui, souhaite prendre le temps "d'examiner les dossiers".
> La classe politique - également touchée, comme les universitaires et finalement toutes les élites du pays - par ces révélations, s'est déclarée très choquée par le nombre de responsables d'Eglise impliqués. Quant à la population de ce pays très orthodoxe, elle est profondément clivée: le 5 mars dernier, un sondage révélait que 19% des sondés continuaient de faire confiance à l'Eglise, 23% lui retiraient leur confiance et 56% naviguaient entre ces deux pôles; toutefois, la moitié des sondés disent que l'Eglise orthodoxe doit agir, soit en faisant démissionner les patriarches coupables de collaboration (25%) soit en leur demandant des excuses publiques (25%). Et ils sont tout de même 19% à dire qu'ils refuseront désormais de recevoir les sacrements de ceux que l'on nomme aujourd'hui les "agents en soutane"....Suite "La Vie"
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 16 Mars 2012 à 15:03
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