LE DÉSESPOIR
Extraits du livre de Jean-Claude Larchet "Le Starets Serge"

Parfois le starets Serge évoque la passion du désespoir, qui peut chez le chrétien, naître de la conscience aigüe d’un péché commis ou de son état de péché.

Le starets préconise plusieurs façons de sortir de cet état spirituel non seulement pathologique mais dangereux.

1. Nous ne devons jamais croire notre état de péché irrémédiable, mais au contraire être sûrs qu’il y a toujours un pardon pour toute faute, et qu’il suffit de le demander à Dieu pour l’obtenir.

2. Nous devons éviter d’être sous la dépendance de nos péchés et de nos états de péché antérieurs.

Pour cela nous devons : a) éviter de nous rappeler nos fautes dans le détail et de les « ruminer » ; b) commencer chaque jour comme si c’était un jour nouveau, « tout reprendre de zéro », ne pas être tourné vers le passé mais vers le présent et vers l’avenir.

3. Nous devons nous désolidariser de notre péché. Alors que le diable vise à nous identifier à notre péché, nous suggérant : « Tu es cela », pour nous pousser, justement, au désespoir, nous devons comprendre que le péché et les passions sont profondément étrangers à notre nature et à notre personne, qu’ils sont comme des abcès qui s’y sont surajoutés par accident, qui ont parasité notre peau mais ne font pas partie d’elle.

Plus simplement, quand nous constatons en nous des tendances au mal, il ne faut pas perdre de temps à s’interroger sur leur origine, se demander ce qui en nous a pu les produire ou les provoquer. Il ne faut surtout pas croire qu’elles font paretie de nous-mêmes, qu’elles révèlent un aspect caché de notre personnalité. Il y a un grand danger à se solidariser ainsi avec le mal, à le considérer comme faisant partie de soi. Il faut savoir que les tendances mauvaises qui se manifestent en nous sont des tentations qui nous viennent des démons. Ceux-ci cherchent à nous faire croire qu’ils n’existent pas et que tout le mal qui se présente en nous vient de nous et fait partie de nous.

Mais c’est en vérité à eux qu’il faut l’attribuer, et non à nous-mêmes. Il faut savoir que le mal est en vérité étranger à notre nature bien qu’il entre parfois en contact avec elle et cherche à se greffer sur nos propres tendances. Le fait cependant que les démons nous proposent souvent des tentations qui ne correspondent pas à nos tendances, à nos désirs et à nos goûts, qui ne nous concernent pas et pour lesquelles nous n’avons aucune attirance est le signe manifeste que le mal qui se manifeste en nous a en eux son origine profonde.

Tout cela n’exclut pas, bien au contraire, que l’on fasse pénitence de ses péchés et de son état de péché, la pénitence apparaissant, jointe aux attitudes précédentes et avec la prière comme l’une des principales façons de sortir du désespoir et de l’éviter.
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Décembre 2019 à 16:16 | 2 commentaires | Permalien



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