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Le cahier juillet-août de l'excellente revue "La Nef" vient d'être mis en ligne. Au sommaire , un dossier consacré à l'orthodoxie russe. Avec l'aimable autorisation de la rédaction de "La Nef" nous vous proposons l'article de Vladimir Golovanow
Où en sont les rapports entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe ? Pour ce dossier, un point de vue orthodoxe nous a semblé particulièrement intéressant.
« Je dis au patriarche Cyrile ‘si tu m’appelles, je viens’ »: "J'ai fait savoir au patriarche Cyrile que je voulais le rencontrer. ‘Je viendrai où tu diras; appelles-moi et je viendrai, lui ai-je fait transmettre. Il est d'accord sur le principe mais avec cette guerre /en Ukraine/ et les autres évènements la question de notre rencontre est passée au second plan. Mais nous voulons avancer ensemble." - Pape François, 30/11/2014
Où en sont les rapports entre l’Église catholique et l’Église orthodoxe russe ? Pour ce dossier, un point de vue orthodoxe nous a semblé particulièrement intéressant.
« Je dis au patriarche Cyrile ‘si tu m’appelles, je viens’ »: "J'ai fait savoir au patriarche Cyrile que je voulais le rencontrer. ‘Je viendrai où tu diras; appelles-moi et je viendrai, lui ai-je fait transmettre. Il est d'accord sur le principe mais avec cette guerre /en Ukraine/ et les autres évènements la question de notre rencontre est passée au second plan. Mais nous voulons avancer ensemble." - Pape François, 30/11/2014
Le patriarche Cyrille a constaté avec satisfaction "le haut niveau des relations entre l'Église orthodoxe russe et l'Église catholique romaine, dicté par la nécessité d'unir les efforts des Orthodoxes et des Catholiques pour défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles." Il a aussi souligné que la coopération entre Orthodoxie et Catholicisme a acquis une actualité particulière dans la défense des Chrétiens contre les persécutions.
Discours du patriarche Cyrille, 30 avril 2015. : "Nous avons traité de nombreux thèmes, surtout les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique. On a traité les différences et les défis du dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et l’Église catholique. On a traité les défis de notre société, surtout la situation de la famille mais aussi beaucoup de défis au niveau culturel. On a approfondi des possibilités pour la collaboration culturelle et éthique entre l’Église orthodoxe russe et l’Église de Rome. On a aussi surtout parlé des problèmes politiques en Ukraine, en Syrie et au Moyen-Orient. "
Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille, 18 décembre 2013 : "Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine."
Métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou .
Ces quatre citations résument assez bien la nécessité et les difficultés du dialogue entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Nous allons essayer d'en expliciter les points principaux.
***
Le rôle incontournable de l'Église russe dans l'Orthodoxie
Contrairement au Catholicisme, l'Orthodoxie n'a pas une structure centralisée autour d'un primat universel. Elle est organisée en 15(1) Églises autocéphales (indépendantes) unies entre elles par la communion dont les plus honorées ont le titre de patriarcats. Chacune dirigée par son propre primat entouré d'un synode et parmi eux le patriarche de Constantinople porte le titre de Patriarche Œcuménique et bénéficie d'une primauté d'honneur (Primus inter pares, premier entre les égaux) mais n'a aucun pouvoir sur les autres Églises. L'Église russe est clairement la plus puissante: elle compte environ150 millions de fidèles (soit plus de la moitié, voire les deux tiers, des orthodoxes du monde estimés à 250 - 300 million), plus de 35 000 paroisses desservies par près de 40 000 clercs, 330 évêques et plusieurs écoles théologiques de haut niveau . Elle a donc un poids prépondérant dans le monde orthodoxe.
(2)14 pour certains car la dernière-née, l'Église Orthodoxe en Amériques (OCA, cf. http://oca.org/) n'est pas reconnue comme autocéphale par toutes les Églises orthodoxes
Fondée il y a mille ans, l'Église russe a subi bien des vicissitudes historiques: soumise au pouvoir impérial du XVIIIe au XXe siècles (Pierre le Grand avait remplacé le patriarche élu pas ses paires par un fonctionnaire nommé par l'empereur), martyrisée et quasiment détruites par le pouvoir bolchévique athée (il n'y avait plus que quatre évêques en liberté en 1930 et ses milliers de néomartyrs sont en cours de canonisation), sa résurrection après 1991, son indépendance du pouvoir et sa puissance actuelles tiennent du miracle.
Une confrontation historique
L'Église orthodoxe russe fut fondée par Constantinople qu'elle suivit donc lors du Grand Schisme de 1054. Lors du concile commun de Ferrare-Florence (1439), le primat de l'Église russe adhéra à l’Union avec Rome, comme la plupart des hiérarques orthodoxes présents, mais il fut désavoué et destitué par le grand-prince de Moscou qui en profita pour libérer l’Église russe de la tutelle de Constantinople ; cette indépendance fut reconnue en conférant à l'Église russe le titre de patriarcat de Moscou et de toutes les Russies en 1589). Et c'est la suite de ces évènements qui va envenimer la discorde en Ukraine occidentale: le patriarcat de Moscou est le continuateur de la chaire métropolitaine de Kiev, alors que toute la région était annexée au royaume lituano-polonais depuis le XIVe siècle. L'Eglise orthodoxe de ces territoires fut dès lors soumise à la pression de l'autorité royale, catholique, pour la séparer de Moscou et l'unir à Rome, si bien que la majorité des évêques signèrent l'Union avec Rome (Brest-Litovsk, 1596). Les Orthodoxes récalcitrants subirent alors une répression sévère: ils furent privés de tous droits religieux et les biens ecclésiaux, églises, monastères passèrent aux "uniates". Ces persécutions contre les Orthodoxes devinrent un abcès permanent entre Rome et l'Église russe et la confrontation se doubla d'un conflit militaire qui culmina lors de l'occupation de Moscou par les Polonais en 1610 et ne s'éteignit qu'avec les partages de la Pologne (1773-1795)
La plus grande partie de l'Ukraine actuelle fut alors rattachée à la Russie et les autorités impériales favorisèrent le retour à l'Orthodoxie de centaines de paroisses "uniates" tout au long du XIXe siècle. Mais cette Eglise fut au contraire favorisée dans les provinces occidentales rattachées à l'Autriche-Hongrie: le décret impérial de 1774 lui attribua les mêmes droits qu'à l'Eglise latine, majoritaire dans l'empire. (Cette Église fut alors dénommée "grecque-catholique pour distinguer des latins ces catholiques qui gardaient le rite grec-byzantin avec clergé marié, Credo sans "filioque", etc. Des Eglises "grecques-catholiques" furent aussi fondées dans d'autres régions de l'empire austro-hongrois (Roumanie, Slovaquie…) mais l'Église ukrainienne reste la plus importante.)
Martyr des Églises au XXe siècle et abcès de fixation:
En Ukraine: le métropolite orthodoxe de Kiev Vladimir fut l'un des premiers martyrs du pouvoir bolchévique et la métropole de Kiev subit le martyr de l'Eglise russe, l'Ukraine étant particulièrement frappée par la collectivisation et la famine ("Holodomor") . En Ukraine occidentale, annexée par la Pologne entre 1922 et 1945, les Eglises orthodoxe et grecque-catholique furent réprimées dans le cadre de la politique de polonisation du pays. Des paroisses qui avaient rejoint l'orthodoxie au XIXe se virent confisquer leurs églises .
Après l'annexion de 1945, l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine fut accusée de collaboration avec les nazis et dissoute par Staline. Prêtres, évêques et édifices religieux furent incorporés à l'Eglises orthodoxe, 1500 clercs, des centaines de religieux, des milliers de laïcs furent arrêtés, déportés, exécutés. L’Eglise orthodoxe, elle-même persécutée, entérina la situation. Le primat de l'Église grecque-catholique, réfugié au Vatican, fut élevé à la dignité de "Métropolite majeur" et pu prononcer des homélies quotidiennes en ukrainien sur radio-Vatican, ce qui provoqua plusieurs crises entre l'Église russe et le Vatican quand les relations furent renouées après 1965.
L’Eglise grecque-catholique d’Ukraine a pu renaitre en 1989, après la visite du président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, à Jean Paul II. Arès l'indépendance (1991) les gréco-catholiques "ont carrément privé d'église les communautés orthodoxes dans certaines villes et villages /VG: là où les églises orthodoxes avaient été détruites par le pouvoir soviétique/ et, malheureusement, cette situation perdure…" souligne le représentant du patriarcat de Moscou. . La demande du statut de "patriarcat de Kiev" n'aboutit pas en 1993 devant les protestation de Moscou et du patriarche de Constantinople qui écrivit au Pape que «cela fera sauter en éclats les tentatives de poursuite du dialogue» et « fera revenir le climat d'hostilité qui régnait il y a quelques décennies » , mais le siège de l'Église a été transféré de Lviv à Kiev en 2005 et le titre du primat a évolué "d'Archevêque majeur de Lviv" à "Archevêque majeur de Kiev et de Galicie", provoquant la protestation de patriarcat de Moscou. Pour finir l'Église grecque-catholique a pris parti pendant les évènements de 2014, provoquant une nouvelle crispation de l'Église russe, le patriarche de Moscou Cyrille déclarant que l'Église grecque-catholique se livre à des activités politiques directes, ce qui jette « une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican .
En Russie même: le catholicisme avait été pratiquement éliminé en URSS avant la guerre; le dernier de ses hiérarques fut supprimé dès 1927 et seules deux communautés fonctionnaient à Moscou et à Leningrad…
Mais un grand nombre de Catholiques de Lituanie, Biélorussie et Ukraine se retrouvèrent en URSS après la guerre et ils furent persécutés, surtout après la déclaration de Pie XII sur l’incompatibilité du communisme-stalinisme avec le christianisme (juillet 1949); les déportations se multiplièrent et la plupart des lieux de cultes furent fermés.
Là aussi le dégel et l'établissement de relations diplomatiques entre la Russie et le Vatican permirent la réouverture de communautés à travers tout le pays. On compte actuellement près de cinq cents paroisses organisées en quatre diocèses depuis 2002, mais l'Église orthodoxe conteste la création d'une "structure centralisée de l'Eglise catholique en Russie" en accusant Rome de prosélytisme.
Discours du patriarche Cyrille, 30 avril 2015. : "Nous avons traité de nombreux thèmes, surtout les relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique. On a traité les différences et les défis du dialogue théologique entre les Églises orthodoxes et l’Église catholique. On a traité les défis de notre société, surtout la situation de la famille mais aussi beaucoup de défis au niveau culturel. On a approfondi des possibilités pour la collaboration culturelle et éthique entre l’Église orthodoxe russe et l’Église de Rome. On a aussi surtout parlé des problèmes politiques en Ukraine, en Syrie et au Moyen-Orient. "
Cardinal Kurt Koch après sa rencontre avec le patriarche Cyrille, 18 décembre 2013 : "Je pense que le Pape François a une volonté de dialogue avec l’Église orthodoxe. Il est désolé par ce qui se produit actuellement en Ukraine. Et, naturellement, il faut continuer à le rencontrer, ainsi que les autres dirigeants de l’Église catholique romaine."
Métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou .
Ces quatre citations résument assez bien la nécessité et les difficultés du dialogue entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe. Nous allons essayer d'en expliciter les points principaux.
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Le rôle incontournable de l'Église russe dans l'Orthodoxie
Contrairement au Catholicisme, l'Orthodoxie n'a pas une structure centralisée autour d'un primat universel. Elle est organisée en 15(1) Églises autocéphales (indépendantes) unies entre elles par la communion dont les plus honorées ont le titre de patriarcats. Chacune dirigée par son propre primat entouré d'un synode et parmi eux le patriarche de Constantinople porte le titre de Patriarche Œcuménique et bénéficie d'une primauté d'honneur (Primus inter pares, premier entre les égaux) mais n'a aucun pouvoir sur les autres Églises. L'Église russe est clairement la plus puissante: elle compte environ150 millions de fidèles (soit plus de la moitié, voire les deux tiers, des orthodoxes du monde estimés à 250 - 300 million), plus de 35 000 paroisses desservies par près de 40 000 clercs, 330 évêques et plusieurs écoles théologiques de haut niveau . Elle a donc un poids prépondérant dans le monde orthodoxe.
(2)14 pour certains car la dernière-née, l'Église Orthodoxe en Amériques (OCA, cf. http://oca.org/) n'est pas reconnue comme autocéphale par toutes les Églises orthodoxes
Fondée il y a mille ans, l'Église russe a subi bien des vicissitudes historiques: soumise au pouvoir impérial du XVIIIe au XXe siècles (Pierre le Grand avait remplacé le patriarche élu pas ses paires par un fonctionnaire nommé par l'empereur), martyrisée et quasiment détruites par le pouvoir bolchévique athée (il n'y avait plus que quatre évêques en liberté en 1930 et ses milliers de néomartyrs sont en cours de canonisation), sa résurrection après 1991, son indépendance du pouvoir et sa puissance actuelles tiennent du miracle.
Une confrontation historique
L'Église orthodoxe russe fut fondée par Constantinople qu'elle suivit donc lors du Grand Schisme de 1054. Lors du concile commun de Ferrare-Florence (1439), le primat de l'Église russe adhéra à l’Union avec Rome, comme la plupart des hiérarques orthodoxes présents, mais il fut désavoué et destitué par le grand-prince de Moscou qui en profita pour libérer l’Église russe de la tutelle de Constantinople ; cette indépendance fut reconnue en conférant à l'Église russe le titre de patriarcat de Moscou et de toutes les Russies en 1589). Et c'est la suite de ces évènements qui va envenimer la discorde en Ukraine occidentale: le patriarcat de Moscou est le continuateur de la chaire métropolitaine de Kiev, alors que toute la région était annexée au royaume lituano-polonais depuis le XIVe siècle. L'Eglise orthodoxe de ces territoires fut dès lors soumise à la pression de l'autorité royale, catholique, pour la séparer de Moscou et l'unir à Rome, si bien que la majorité des évêques signèrent l'Union avec Rome (Brest-Litovsk, 1596). Les Orthodoxes récalcitrants subirent alors une répression sévère: ils furent privés de tous droits religieux et les biens ecclésiaux, églises, monastères passèrent aux "uniates". Ces persécutions contre les Orthodoxes devinrent un abcès permanent entre Rome et l'Église russe et la confrontation se doubla d'un conflit militaire qui culmina lors de l'occupation de Moscou par les Polonais en 1610 et ne s'éteignit qu'avec les partages de la Pologne (1773-1795)
La plus grande partie de l'Ukraine actuelle fut alors rattachée à la Russie et les autorités impériales favorisèrent le retour à l'Orthodoxie de centaines de paroisses "uniates" tout au long du XIXe siècle. Mais cette Eglise fut au contraire favorisée dans les provinces occidentales rattachées à l'Autriche-Hongrie: le décret impérial de 1774 lui attribua les mêmes droits qu'à l'Eglise latine, majoritaire dans l'empire. (Cette Église fut alors dénommée "grecque-catholique pour distinguer des latins ces catholiques qui gardaient le rite grec-byzantin avec clergé marié, Credo sans "filioque", etc. Des Eglises "grecques-catholiques" furent aussi fondées dans d'autres régions de l'empire austro-hongrois (Roumanie, Slovaquie…) mais l'Église ukrainienne reste la plus importante.)
Martyr des Églises au XXe siècle et abcès de fixation:
En Ukraine: le métropolite orthodoxe de Kiev Vladimir fut l'un des premiers martyrs du pouvoir bolchévique et la métropole de Kiev subit le martyr de l'Eglise russe, l'Ukraine étant particulièrement frappée par la collectivisation et la famine ("Holodomor") . En Ukraine occidentale, annexée par la Pologne entre 1922 et 1945, les Eglises orthodoxe et grecque-catholique furent réprimées dans le cadre de la politique de polonisation du pays. Des paroisses qui avaient rejoint l'orthodoxie au XIXe se virent confisquer leurs églises .
Après l'annexion de 1945, l’Eglise grecque-catholique d’Ukraine fut accusée de collaboration avec les nazis et dissoute par Staline. Prêtres, évêques et édifices religieux furent incorporés à l'Eglises orthodoxe, 1500 clercs, des centaines de religieux, des milliers de laïcs furent arrêtés, déportés, exécutés. L’Eglise orthodoxe, elle-même persécutée, entérina la situation. Le primat de l'Église grecque-catholique, réfugié au Vatican, fut élevé à la dignité de "Métropolite majeur" et pu prononcer des homélies quotidiennes en ukrainien sur radio-Vatican, ce qui provoqua plusieurs crises entre l'Église russe et le Vatican quand les relations furent renouées après 1965.
L’Eglise grecque-catholique d’Ukraine a pu renaitre en 1989, après la visite du président de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev, à Jean Paul II. Arès l'indépendance (1991) les gréco-catholiques "ont carrément privé d'église les communautés orthodoxes dans certaines villes et villages /VG: là où les églises orthodoxes avaient été détruites par le pouvoir soviétique/ et, malheureusement, cette situation perdure…" souligne le représentant du patriarcat de Moscou. . La demande du statut de "patriarcat de Kiev" n'aboutit pas en 1993 devant les protestation de Moscou et du patriarche de Constantinople qui écrivit au Pape que «cela fera sauter en éclats les tentatives de poursuite du dialogue» et « fera revenir le climat d'hostilité qui régnait il y a quelques décennies » , mais le siège de l'Église a été transféré de Lviv à Kiev en 2005 et le titre du primat a évolué "d'Archevêque majeur de Lviv" à "Archevêque majeur de Kiev et de Galicie", provoquant la protestation de patriarcat de Moscou. Pour finir l'Église grecque-catholique a pris parti pendant les évènements de 2014, provoquant une nouvelle crispation de l'Église russe, le patriarche de Moscou Cyrille déclarant que l'Église grecque-catholique se livre à des activités politiques directes, ce qui jette « une ombre très mauvaise» sur les relations entre l’Église russe et le Vatican .
En Russie même: le catholicisme avait été pratiquement éliminé en URSS avant la guerre; le dernier de ses hiérarques fut supprimé dès 1927 et seules deux communautés fonctionnaient à Moscou et à Leningrad…
Mais un grand nombre de Catholiques de Lituanie, Biélorussie et Ukraine se retrouvèrent en URSS après la guerre et ils furent persécutés, surtout après la déclaration de Pie XII sur l’incompatibilité du communisme-stalinisme avec le christianisme (juillet 1949); les déportations se multiplièrent et la plupart des lieux de cultes furent fermés.
Là aussi le dégel et l'établissement de relations diplomatiques entre la Russie et le Vatican permirent la réouverture de communautés à travers tout le pays. On compte actuellement près de cinq cents paroisses organisées en quatre diocèses depuis 2002, mais l'Église orthodoxe conteste la création d'une "structure centralisée de l'Eglise catholique en Russie" en accusant Rome de prosélytisme.
Le revirement de la position catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie
Pourtant la position de l'Église catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie a beaucoup évolué. Alors que durant pratiquement tout le 2ème millénaire elle a violemment combattu les positions orthodoxes comme hérétiques (sac de Constantinople par les Croisé en 1204, Concile de Lyon 2 condamnant ceux qui nient le "filioque" en 1274, le projet uniate conçu comme un moyen de soumettre à Rome les Orthodoxes qui ont rejeté l'Union de Ferrare, promulgation des nouveaux dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Infaillibilité pontificale (1854-70) qui vont à l'encontre de la théologie orthodoxes… tout justifie l'appel de l'évêque de Limoges exhortant les troupes de Napoléon III partant en Crimée à "extirper le schisme photien" ,) la position changea radicalement au concile Vatican 2 (1962-65).
"Les relations des Églises orthodoxe et catholique-romaine ne se trouvent plus depuis lors dans un état de schisme accompli, mais seulement dans une rupture de communion, ce qui ouvre la perspective d’un dialogue théologique bilatéral entre elles, qui peut mener vers le rétablissement de la communion ecclésiale" . Et nous en arrivons à l'accolade entre le Pape de Rome et le patriarche œcuménique de Constantinople et à la levée des anathèmes de 1054 en 1965.
L'Église russe a immédiatement profité de cette ouverture.
Le dialogue bilatéral avec l'Église russe
Bien que le KGB accuse le soutien du Vatican à l'Église gréco-catholique d'Ukraine, d'entretenir l'agitation des fidèles demandant la réouverture de leurs églises, l'Église russe entame un dialogue très actif dès 1962. Sa délégation est la première des délégations orthodoxes à participer comme observateur au Concile de Vatican 2 et son représentant est reçu en audience privée par Paul VI; une première conférence théologique mixte se tient à l'Académie de théologie de St Petersbourg en 1967 et la possibilité d'une visite du Pape en URSS est officieusement posée; à partir de 1972 l'Église russe participe activement au mouvement Pax Christi . Il faut dire que la propagande soviétique utilise alors l'Église pour promouvoir ses positions pacifistes.
Le pape polonais Jean-Paul II se montre très actif vis à vis de l'Orthodoxie, parlant des deux poumons de l'Église, et d'Églises-sœurs et multipliant les contacts. Mais il soutient aussi l'Eglise gréco-catholique, ce qui provoque plusieurs crises dans les relations avec l'Eglise russe(3) et plusieurs tentatives de rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou capotent malgré le beau geste du pape rendant l'icône très vénérée de Notre Dame de Kazan en 2004
(3)Annulation d'une rencontre de théologiens orthodoxes et catholiques à Odessa en 1979, absence de la délégation russe à la 4ème réunion de la Commission Théologique mixte à Bari en 1986 …
Mais le dialogue se développe aussi dans le cadre général des discussions entre l'Orthodoxie et le Catholicisme et en particulier de la «Commission mixte internationale pour le dialogue théologique»(4). Un document particulièrement important a été adopté sur «L’uniatisme, méthode d’union du passé, et la recherche actuelle de la pleine communion»: (Balamand, 1993): "Il contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre, bien au contraire…" écrit le représentant du patriarcat de Moscou en 2009 .
Fondée en 1980, cette Commission est composée de 56 membres (2 pour chacune des 14 églises orthodoxes, 28 pour l'Église catholique), elle s'est réunie 13 fois de 1980 à 2014. Cf. http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/sub-index/index_orthodox-ch_fr.htm
La situation actuelle
L'Église russe se libère de la tutelle de l'état en 1991 et, après une dizaine d'années consacrées à son raffermissement, elle prend toute sa place dans le dialogue religieux international. En août 2000 le concile épiscopal adopte une véritable charte des relations avec les autres confessions chrétiennes qui précise:
Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne.
Pourtant la position de l'Église catholique vis-à-vis de l'Orthodoxie a beaucoup évolué. Alors que durant pratiquement tout le 2ème millénaire elle a violemment combattu les positions orthodoxes comme hérétiques (sac de Constantinople par les Croisé en 1204, Concile de Lyon 2 condamnant ceux qui nient le "filioque" en 1274, le projet uniate conçu comme un moyen de soumettre à Rome les Orthodoxes qui ont rejeté l'Union de Ferrare, promulgation des nouveaux dogmes de l'Immaculée Conception et de l'Infaillibilité pontificale (1854-70) qui vont à l'encontre de la théologie orthodoxes… tout justifie l'appel de l'évêque de Limoges exhortant les troupes de Napoléon III partant en Crimée à "extirper le schisme photien" ,) la position changea radicalement au concile Vatican 2 (1962-65).
"Les relations des Églises orthodoxe et catholique-romaine ne se trouvent plus depuis lors dans un état de schisme accompli, mais seulement dans une rupture de communion, ce qui ouvre la perspective d’un dialogue théologique bilatéral entre elles, qui peut mener vers le rétablissement de la communion ecclésiale" . Et nous en arrivons à l'accolade entre le Pape de Rome et le patriarche œcuménique de Constantinople et à la levée des anathèmes de 1054 en 1965.
L'Église russe a immédiatement profité de cette ouverture.
Le dialogue bilatéral avec l'Église russe
Bien que le KGB accuse le soutien du Vatican à l'Église gréco-catholique d'Ukraine, d'entretenir l'agitation des fidèles demandant la réouverture de leurs églises, l'Église russe entame un dialogue très actif dès 1962. Sa délégation est la première des délégations orthodoxes à participer comme observateur au Concile de Vatican 2 et son représentant est reçu en audience privée par Paul VI; une première conférence théologique mixte se tient à l'Académie de théologie de St Petersbourg en 1967 et la possibilité d'une visite du Pape en URSS est officieusement posée; à partir de 1972 l'Église russe participe activement au mouvement Pax Christi . Il faut dire que la propagande soviétique utilise alors l'Église pour promouvoir ses positions pacifistes.
Le pape polonais Jean-Paul II se montre très actif vis à vis de l'Orthodoxie, parlant des deux poumons de l'Église, et d'Églises-sœurs et multipliant les contacts. Mais il soutient aussi l'Eglise gréco-catholique, ce qui provoque plusieurs crises dans les relations avec l'Eglise russe(3) et plusieurs tentatives de rencontre entre le Pape et le patriarche de Moscou capotent malgré le beau geste du pape rendant l'icône très vénérée de Notre Dame de Kazan en 2004
(3)Annulation d'une rencontre de théologiens orthodoxes et catholiques à Odessa en 1979, absence de la délégation russe à la 4ème réunion de la Commission Théologique mixte à Bari en 1986 …
Mais le dialogue se développe aussi dans le cadre général des discussions entre l'Orthodoxie et le Catholicisme et en particulier de la «Commission mixte internationale pour le dialogue théologique»(4). Un document particulièrement important a été adopté sur «L’uniatisme, méthode d’union du passé, et la recherche actuelle de la pleine communion»: (Balamand, 1993): "Il contient plusieurs recommandations pratiques visant à réduire la tension entre orthodoxes et catholiques dans certaines régions. Hélas, ces recommandations sont souvent restées lettre morte: en pratique, certains gréco-catholiques n’ont pas souhaité les suivre, bien au contraire…" écrit le représentant du patriarcat de Moscou en 2009 .
Fondée en 1980, cette Commission est composée de 56 membres (2 pour chacune des 14 églises orthodoxes, 28 pour l'Église catholique), elle s'est réunie 13 fois de 1980 à 2014. Cf. http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/chrstuni/sub-index/index_orthodox-ch_fr.htm
La situation actuelle
L'Église russe se libère de la tutelle de l'état en 1991 et, après une dizaine d'années consacrées à son raffermissement, elle prend toute sa place dans le dialogue religieux international. En août 2000 le concile épiscopal adopte une véritable charte des relations avec les autres confessions chrétiennes qui précise:
Le dialogue avec l'Église catholique romaine est fondé et doit rester fondé à l'avenir sur le maintien de la succession apostolique des ordinations. En même temps il apparaît indispensable de prendre en considération le caractère du développement des bases doctrinales et de l'ethos de l'Église catholique romaine qui va assez souvent à l'encontre de la Tradition et de l'expérience spirituelle de l'Église Ancienne.
Le dialogue théologique avec l'Église catholique romaine doit se poursuivre parallèlement à l'examen des problèmes les plus considérables affectant les relations bilatérales. Les sujets les plus brûlants à l'heure actuelle demeurent la question du prosélytisme et le problème uniate. Actuellement et dans un futur proche, une des formes de collaboration les plus prometteuses avec l'Église catholique romaine est l'affermissement des liens régionaux existants avec les diocèses et les paroisses catholiques. Une autre forme de collaboration pourrait être la création ou le développement des liens existant déjà avec les Conférences épiscopales catholiques.
Ce document devient le véritable vade-mecum des relations entre les deux Églises, d'autant que le métropolite Cyrille de Smolensk, qui en fut le maître d'œuvre, sera élu patriarche de Moscou en 2009.
Le dialogue s'approfondi au plus haut niveau après cette élection, en particulier avec la nomination du métropolite Hilarion de Volokolamsk au poste de directeur du Département des Relations Ecclésiales Extérieures (DREE), véritable ministères des affaires étrangères du patriarcat de Moscou où il secondait précédemment le métropolite Cyrille. Très dynamique et polyglotte, le métropolite Hilarion multiplie rencontres, déplacements et déclarations en faveur du dialogue avec l'Église catholique. Dans une conférence très récente le métropolite souligne que "Le dialogue avec l'Église catholique est le plus prometteur /des dialogues interchrétiens/ car le catholicisme reste attaché à la Tradition et l'amélioration des relations vient de l'accent mis sur ce qui réunit et non ce qui divise: un héritage commun qui permet aux deux confessions de témoigner ensemble des valeurs permanentes de l'Évangile. C'est une "alliance stratégique" (sic) où il n'est pas prévu d'union formalisée, impossible actuellement, mais il faut apprendre à agir comme des alliés face aux défis du monde.
Et intervenant en 2014 au synode des évêques catholiques consacré aux « défis pastoraux de la famille» le métropolite précise les deux axes de ces actions communes: "Le plus important actuellement c'est la défense des Chrétiens en Afrique et au Moyen Orient qui subissent des persécutions inouïes, mais aussi la défense des valeurs chrétiennes et la lutte contre la discrimination des Chrétiens qui prend de plus en plus d'ampleur en Europe occidentale… Je veux espérer que nous saurons surmonter nos désaccords internes pour agir ensemble là où se pose la question du présent et de l'avenir du Christianisme."
La confrontation continue sur le territoire de l'ex-URSS: l'Église russe y est en position dominante et la coexistence est loin d'être satisfaisante. Outre le conflit ouvert en Ukraine, il y a beaucoup de méfiance de la part des fidèles Orthodoxes vis-à-vis des catholiques à qui ils reprochent les conflits historiques et leur présence actuelle vécue comme du prosélytisme. Les instances locales de l'Église russe ignorent d'ailleurs totalement les communautés catholiques locales: il n'y a pratiquement aucun contact au niveau des paroisses ou des diocèses et, le catholicisme n'étant pas reconnu comme "religion traditionnelle", il n'y a pas de représentants dans les instances interreligieuses.
Cela se passe clairement mieux dans les pays à majorité catholique comme la France: les contacts entamés depuis les années 1920, avec l'arrivée des émigrés russe-blancs majoritairement orthodoxes, se sont beaucoup développés après le virage de Vatican II. Des échanges pastoraux et manifestations communes ont lieu régulièrement à tous les niveaux et de nombreuses paroisses orthodoxes sont hébergées dans des locaux mis à disposition par les diocèses catholiques.
Le meilleur exemple de cette fructueuse collaboration sera certainement le séminaire ouvert par l'Église russe en 2009 à Épinay-sous-Sénart . Sa devise est tout un programme: "Au service de la formation et de la rencontre des chrétiens d'Orient et d'Occident" et tant la formation mixte (avec l'université catholique de Paris) que les nombreuses manifestations organisées avec les catholiques sont certainement le meilleur chemin vers une unité de cœur. «Je souhaite que le schisme entre Orient et Occident touche à sa fin, cette séparation est une grande souffrance pour moi. J’ai des amis prêtres catholiques et des amis prêtres orthodoxes et je souffre que nous ne puissions partager le sacerdoce et l’unité ecclésiale,» avait d'ailleurs clairement déclaré son recteur en 2013…
Lien " La NEF" le n°272 de juillet-août 2015
Ce document devient le véritable vade-mecum des relations entre les deux Églises, d'autant que le métropolite Cyrille de Smolensk, qui en fut le maître d'œuvre, sera élu patriarche de Moscou en 2009.
Le dialogue s'approfondi au plus haut niveau après cette élection, en particulier avec la nomination du métropolite Hilarion de Volokolamsk au poste de directeur du Département des Relations Ecclésiales Extérieures (DREE), véritable ministères des affaires étrangères du patriarcat de Moscou où il secondait précédemment le métropolite Cyrille. Très dynamique et polyglotte, le métropolite Hilarion multiplie rencontres, déplacements et déclarations en faveur du dialogue avec l'Église catholique. Dans une conférence très récente le métropolite souligne que "Le dialogue avec l'Église catholique est le plus prometteur /des dialogues interchrétiens/ car le catholicisme reste attaché à la Tradition et l'amélioration des relations vient de l'accent mis sur ce qui réunit et non ce qui divise: un héritage commun qui permet aux deux confessions de témoigner ensemble des valeurs permanentes de l'Évangile. C'est une "alliance stratégique" (sic) où il n'est pas prévu d'union formalisée, impossible actuellement, mais il faut apprendre à agir comme des alliés face aux défis du monde.
Et intervenant en 2014 au synode des évêques catholiques consacré aux « défis pastoraux de la famille» le métropolite précise les deux axes de ces actions communes: "Le plus important actuellement c'est la défense des Chrétiens en Afrique et au Moyen Orient qui subissent des persécutions inouïes, mais aussi la défense des valeurs chrétiennes et la lutte contre la discrimination des Chrétiens qui prend de plus en plus d'ampleur en Europe occidentale… Je veux espérer que nous saurons surmonter nos désaccords internes pour agir ensemble là où se pose la question du présent et de l'avenir du Christianisme."
La confrontation continue sur le territoire de l'ex-URSS: l'Église russe y est en position dominante et la coexistence est loin d'être satisfaisante. Outre le conflit ouvert en Ukraine, il y a beaucoup de méfiance de la part des fidèles Orthodoxes vis-à-vis des catholiques à qui ils reprochent les conflits historiques et leur présence actuelle vécue comme du prosélytisme. Les instances locales de l'Église russe ignorent d'ailleurs totalement les communautés catholiques locales: il n'y a pratiquement aucun contact au niveau des paroisses ou des diocèses et, le catholicisme n'étant pas reconnu comme "religion traditionnelle", il n'y a pas de représentants dans les instances interreligieuses.
Cela se passe clairement mieux dans les pays à majorité catholique comme la France: les contacts entamés depuis les années 1920, avec l'arrivée des émigrés russe-blancs majoritairement orthodoxes, se sont beaucoup développés après le virage de Vatican II. Des échanges pastoraux et manifestations communes ont lieu régulièrement à tous les niveaux et de nombreuses paroisses orthodoxes sont hébergées dans des locaux mis à disposition par les diocèses catholiques.
Le meilleur exemple de cette fructueuse collaboration sera certainement le séminaire ouvert par l'Église russe en 2009 à Épinay-sous-Sénart . Sa devise est tout un programme: "Au service de la formation et de la rencontre des chrétiens d'Orient et d'Occident" et tant la formation mixte (avec l'université catholique de Paris) que les nombreuses manifestations organisées avec les catholiques sont certainement le meilleur chemin vers une unité de cœur. «Je souhaite que le schisme entre Orient et Occident touche à sa fin, cette séparation est une grande souffrance pour moi. J’ai des amis prêtres catholiques et des amis prêtres orthodoxes et je souffre que nous ne puissions partager le sacerdoce et l’unité ecclésiale,» avait d'ailleurs clairement déclaré son recteur en 2013…
Lien " La NEF" le n°272 de juillet-août 2015
Vladimir Golovanow, laïc orthodoxe, a travaillé comme expert de l’UE et de la BERD dans les pays russophones où il a souvent séjourné depuis 1964 ; il intervient dans l'enseignement supérieur sur les relations avec la Russie. Il a notamment publié « La préparation du Concile panorthodoxe », in le Messager de l'Église orthodoxe russe, revue trimestrielle du diocèse de Chersonèse, n°25 d’avril-juin 2014 ; depuis 2009, plus de cent articles et commentaires sur le forum « Parlons Orthodoxie »
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Septembre 2015 à 11:33
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