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L’archiprêtre Michel Tikhomirov 1869–1931
En 1924 la situation de l’Eglise orthodoxe était bien sombre dans la capitale de Saint Pétersbourg, devenue successivement Petrograd. L’église « vivante » (obnovlentcheskaya jyvaya tzerkovj)avait annexé presque tputes les paroisses de la ville et tous les prêtres non ralliés en avaient été exclus, à part deux, le père Xénophonte Vinogradov et le père Michel Tikhomirov. L’archiprêtre Vinogradov qui s’occupait de l’église grecque de Petrograd, jouissait de la protection de l’ambassade de Grèce. Il mourut en 1935.
L’archiprêtre Tikhomirov, l’ancien aumônier d’un régiment de la Garde, dirigeait l’église de la Transfiguration (Preobrajenky), ancienne cathédrale de la Garde. Privé de toute aide, il n’avait plus une minute de liberté. Pendant la période du Grands Carême 1924, il devait confesser chaque jour deux à trois cent personnes, car les vrais orthodoxes ne voulaient pas avoir affaire à l’église progressiste révolutionnaire. Les confessions étaient courtes, mais le fait de se présenter dans cette église qui leur avait été laissée, constituait un témoignage de loyauté chrétienne. L’année suivante, en 1925, le père se trouva un peu soulagé par le retour à Petrograd de deux vicaires.
En 1924 la situation de l’Eglise orthodoxe était bien sombre dans la capitale de Saint Pétersbourg, devenue successivement Petrograd. L’église « vivante » (obnovlentcheskaya jyvaya tzerkovj)avait annexé presque tputes les paroisses de la ville et tous les prêtres non ralliés en avaient été exclus, à part deux, le père Xénophonte Vinogradov et le père Michel Tikhomirov. L’archiprêtre Vinogradov qui s’occupait de l’église grecque de Petrograd, jouissait de la protection de l’ambassade de Grèce. Il mourut en 1935.
L’archiprêtre Tikhomirov, l’ancien aumônier d’un régiment de la Garde, dirigeait l’église de la Transfiguration (Preobrajenky), ancienne cathédrale de la Garde. Privé de toute aide, il n’avait plus une minute de liberté. Pendant la période du Grands Carême 1924, il devait confesser chaque jour deux à trois cent personnes, car les vrais orthodoxes ne voulaient pas avoir affaire à l’église progressiste révolutionnaire. Les confessions étaient courtes, mais le fait de se présenter dans cette église qui leur avait été laissée, constituait un témoignage de loyauté chrétienne. L’année suivante, en 1925, le père se trouva un peu soulagé par le retour à Petrograd de deux vicaires.
Des dizaines de paroisses passées à l’église « vivante » commencèrent à rentrer librement dans l’Eglise orthodoxe. Tout le monde se demandait pourquoi la GPU (police politique) avait relâché son soutien à l’église « vivante ». Tout simplement parce que le pouvoir communiste avait changé ses plans. Il voulait maintenant mettre la main sur l’Eglise orthodoxe elle-même, en la reconnaissant officiellement, pour pouvoir la museler et la dominer. Il essayait de se faire bien voir d’elle.
Pour travailler plus librement, les communistes exilèrent le père Michel Tikhomirov à Tver.
En 1930, on le fit revenir pour être jugé avec les vingt responsables de sa paroisse qui avaient été arrétés. Ces personnes qui doivent veiller au bon état de bâtiment, au paiement des impôts et des amendes souvent répétées et écrasantes, étaient accusés d’avoir envoyé illégalement, comme souvenir, des décorations du régiment de la Garde à l’Impératrice douairière, Maria Fedorovna, réfugiée à Copenhague, dans son pays natal. (Le témoin qui nous l’a rapporté n’a pas vu vérifier si c’était vrai). Ce n’est qu’un an plus tard, ajoute ce témoin, que j’ai appris le sort de l’archiprêtre et de ses aides, alors que je me trouvais dans un camp de concentration en Carélie.
Voici les noms des personnes qui ont été fusillées, en février 1931, à cause de cette « affaire » : l’archiprêtre mitré Michel Tikhomirov, recteur de la paroisse ; le général Kazakevitch, déjà emprisonné auparavant pour motif religieux ; l’écrivain bien connu d’ouvrages spirituels Posselianine (de son vrai nom Pogorov) ; Serge Kartsev, charmant jeune homme de vingt un ans, fils d’amiral, qui avait critiqué avec force la politique équivoque du métropolite Serge de Moscou ; l’amiral I.K. Grigorovitch et Madame Lynkevitch, veuve de l’un des membres du Palais de justice de Kazan.
Quelques autres membres du groupe de soutien paroissial, au nombre desquels la mère du jeune homme fusillé, avaient été condamnés par la GPU à dix ans de camps de concentration. Ces condamnés, arrivés en février 1931 en Carélie, ont été expédiés au printemps à Solovki.
Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
Протоиерей ТИХОМИРОВ (Михаил Владимирович ) Арестован осенью 1930. Перевезен в Ленинград, приговорен к ВМН и расстрелян.АУФСБ СПб ЛО. П-28582; Копия приговора дела № 1287 (6 июля 1922); Минувшее: Исторический альманах. 1995. Вып. 15. С. 614; РГИА. Ф. 806. Оп. 14. Д. 1.
Pour travailler plus librement, les communistes exilèrent le père Michel Tikhomirov à Tver.
En 1930, on le fit revenir pour être jugé avec les vingt responsables de sa paroisse qui avaient été arrétés. Ces personnes qui doivent veiller au bon état de bâtiment, au paiement des impôts et des amendes souvent répétées et écrasantes, étaient accusés d’avoir envoyé illégalement, comme souvenir, des décorations du régiment de la Garde à l’Impératrice douairière, Maria Fedorovna, réfugiée à Copenhague, dans son pays natal. (Le témoin qui nous l’a rapporté n’a pas vu vérifier si c’était vrai). Ce n’est qu’un an plus tard, ajoute ce témoin, que j’ai appris le sort de l’archiprêtre et de ses aides, alors que je me trouvais dans un camp de concentration en Carélie.
Voici les noms des personnes qui ont été fusillées, en février 1931, à cause de cette « affaire » : l’archiprêtre mitré Michel Tikhomirov, recteur de la paroisse ; le général Kazakevitch, déjà emprisonné auparavant pour motif religieux ; l’écrivain bien connu d’ouvrages spirituels Posselianine (de son vrai nom Pogorov) ; Serge Kartsev, charmant jeune homme de vingt un ans, fils d’amiral, qui avait critiqué avec force la politique équivoque du métropolite Serge de Moscou ; l’amiral I.K. Grigorovitch et Madame Lynkevitch, veuve de l’un des membres du Palais de justice de Kazan.
Quelques autres membres du groupe de soutien paroissial, au nombre desquels la mère du jeune homme fusillé, avaient été condamnés par la GPU à dix ans de camps de concentration. Ces condamnés, arrivés en février 1931 en Carélie, ont été expédiés au printemps à Solovki.
Archiprêtre Michel Polsky, « Les nouveaux martyrs de la terre russe », éditions « Résiac », 1976
Протоиерей ТИХОМИРОВ (Михаил Владимирович ) Арестован осенью 1930. Перевезен в Ленинград, приговорен к ВМН и расстрелян.АУФСБ СПб ЛО. П-28582; Копия приговора дела № 1287 (6 июля 1922); Минувшее: Исторический альманах. 1995. Вып. 15. С. 614; РГИА. Ф. 806. Оп. 14. Д. 1.
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 19 Décembre 2017 à 17:20
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