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"Le Figaro"
De notre correspondant à Moscou, Pierre Avril
Des milliers de Moscovites sont venus s'incliner devant les reliques d'Elisaveta Feodorovna, victime de la police secrète bolchevique.
Dans une Russie acquise à la renaissance du sentiment religieux, le rappel de la vie sainte d'Elisaveta Feodorovna a ému des milliers de Moscovites venus, lundi, rendre hommage à cette épouse modèle de la famille Romanov balayée il y a près de cent ans par la révolution bolchevique. De l'église Sainte-Marie-Madeleine de Jérusalem où elles reposaient depuis 1921, une partie des reliques d'Elisaveta Feodorovna - deux humérus déposés dans une boîte en verre - a été officiellement transférée au couvent moscovite de Sainte-Marthe-et-Sainte-Marie, mi-hospice de charité, mi-retraite spirituelle, qu'elle avait fondé en 1909 après l'assassinat de son mari, le grand-duc Sergueï Alexandrovitch, par un socialiste révolutionnaire. Elle connaîtra le même sort neuf ans plus tard, jetée dans un puits par la police secrète bolchevique, dans cette même région de l'Oural ou périt le tsar Nicolas II. D'origine allemande et luthérienne, la grande-duchesse, sœur de la dernière impératrice Alexandra, s'était spontanément convertie à la foi orthodoxe, avant d'embrasser la cause du peuple russe et de ses nécessiteux.
De notre correspondant à Moscou, Pierre Avril
Des milliers de Moscovites sont venus s'incliner devant les reliques d'Elisaveta Feodorovna, victime de la police secrète bolchevique.
Dans une Russie acquise à la renaissance du sentiment religieux, le rappel de la vie sainte d'Elisaveta Feodorovna a ému des milliers de Moscovites venus, lundi, rendre hommage à cette épouse modèle de la famille Romanov balayée il y a près de cent ans par la révolution bolchevique. De l'église Sainte-Marie-Madeleine de Jérusalem où elles reposaient depuis 1921, une partie des reliques d'Elisaveta Feodorovna - deux humérus déposés dans une boîte en verre - a été officiellement transférée au couvent moscovite de Sainte-Marthe-et-Sainte-Marie, mi-hospice de charité, mi-retraite spirituelle, qu'elle avait fondé en 1909 après l'assassinat de son mari, le grand-duc Sergueï Alexandrovitch, par un socialiste révolutionnaire. Elle connaîtra le même sort neuf ans plus tard, jetée dans un puits par la police secrète bolchevique, dans cette même région de l'Oural ou périt le tsar Nicolas II. D'origine allemande et luthérienne, la grande-duchesse, sœur de la dernière impératrice Alexandra, s'était spontanément convertie à la foi orthodoxe, avant d'embrasser la cause du peuple russe et de ses nécessiteux.
Un parcours rêvé
Un parcours rêvé aux yeux des dirigeants du pays. «Sa vie et son destin servent d'exemple moral et encouragent à l'accomplissement de bonnes actions au profit de la Russie», a déclaré l'épouse du président Medvedev, Svetlana, lors de la messe, en présence du nouveau patriarche Cyrille. Comme elle l'a fait pour Nicolas II ou Elisaveta Feodorovna, l'Église russe canonise à tour de bras les membres de la famille impériale, sous le regard bienveillant du Kremlin.
Dès le matin, des dizaines de babouchkas se pressaient devant les grilles du couvent, dans l'attente d'accéder aux lieux saints. «Elisaveta a consacré toute sa vie à ce monastère» , admire l'une d'elles, Nelly Leomila, qui a découvert la foi après son départ à la retraite. Nelly a néanmoins été baptisée à 25 ans, à l'insu de ses parents, farouchement communistes, tout comme son mari, désormais décédé. «Aujourd'hui, je ne peux même pas prier pour lui», se désole-t-elle. «Dans ma vie quotidienne, je m'efforce d'être aussi courageuse que la grande-duchesse et de compatir au sort des gens», renchérit Galina, une enseignante quinquagénaire. La plupart se souviennent des circonstances précises de la mort d'Elisaveta.
«Lorsque son corps fut découvert, ses trois doigts étaient réunis» , affirme Nelly en référence au pouce, à l'index et au majeur utilisés dans le signe de croix orthodoxe. À l'intérieur de l'église, les croyants se signent et se prosternent inlassablement. Afin de perpétuer cette atmosphère de recueillement, les autorités de Sainte-Marthe-et-Sainte-Marie ont ouvert un café orthodoxe dans l'enceinte du couvent et projettent d'ouvrir un magasin dédié à la mode orthodoxe. Natalia Mikhaïlovna, l'assistante de la supérieure du couvent, s'en félicite.
«À Moscou, on ne trouve que des cafés bruyants, des jupes courtes ; ici, c'est calme, on peut se reposer et les femmes y trouveront des robes longues…»
Un parcours rêvé aux yeux des dirigeants du pays. «Sa vie et son destin servent d'exemple moral et encouragent à l'accomplissement de bonnes actions au profit de la Russie», a déclaré l'épouse du président Medvedev, Svetlana, lors de la messe, en présence du nouveau patriarche Cyrille. Comme elle l'a fait pour Nicolas II ou Elisaveta Feodorovna, l'Église russe canonise à tour de bras les membres de la famille impériale, sous le regard bienveillant du Kremlin.
Dès le matin, des dizaines de babouchkas se pressaient devant les grilles du couvent, dans l'attente d'accéder aux lieux saints. «Elisaveta a consacré toute sa vie à ce monastère» , admire l'une d'elles, Nelly Leomila, qui a découvert la foi après son départ à la retraite. Nelly a néanmoins été baptisée à 25 ans, à l'insu de ses parents, farouchement communistes, tout comme son mari, désormais décédé. «Aujourd'hui, je ne peux même pas prier pour lui», se désole-t-elle. «Dans ma vie quotidienne, je m'efforce d'être aussi courageuse que la grande-duchesse et de compatir au sort des gens», renchérit Galina, une enseignante quinquagénaire. La plupart se souviennent des circonstances précises de la mort d'Elisaveta.
«Lorsque son corps fut découvert, ses trois doigts étaient réunis» , affirme Nelly en référence au pouce, à l'index et au majeur utilisés dans le signe de croix orthodoxe. À l'intérieur de l'église, les croyants se signent et se prosternent inlassablement. Afin de perpétuer cette atmosphère de recueillement, les autorités de Sainte-Marthe-et-Sainte-Marie ont ouvert un café orthodoxe dans l'enceinte du couvent et projettent d'ouvrir un magasin dédié à la mode orthodoxe. Natalia Mikhaïlovna, l'assistante de la supérieure du couvent, s'en félicite.
«À Moscou, on ne trouve que des cafés bruyants, des jupes courtes ; ici, c'est calme, on peut se reposer et les femmes y trouveront des robes longues…»
Rédigé par l'équipe de rédaction le 8 Septembre 2009 à 18:19
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