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"Les évêques orthodoxes de France appellent de leurs vœux un débat à la hauteur des enjeux et invitent les fidèles à accomplir leur devoir citoyen, chacun selon sa conscience, d'une manière conforme à leur foi et la conscience de l'Eglise" (Extrait de la Déclaration des Evêques Orthodoxes de France)
I. Les prochaines élections dans notre pays constituent un moment crucial. Elles interviennent à une période charnière marquée par des crises à répétition. Les enjeux de ces élections sont multiples et nombreux. Les français sont appelés à faire des choix majeurs qui engagent l’avenir de la France. La campagne électorale qui se déroule sur fond d’une crise économique et internationale aiguë, doit éclairer les choix des français, avec responsabilité et vérité, sur les véritables défis à venir et les décisions majeures à prendre. Les questions essentielles sont malheureusement, parfois, détournées par des polémiques et des amalgames regrettables.
I. Les prochaines élections dans notre pays constituent un moment crucial. Elles interviennent à une période charnière marquée par des crises à répétition. Les enjeux de ces élections sont multiples et nombreux. Les français sont appelés à faire des choix majeurs qui engagent l’avenir de la France. La campagne électorale qui se déroule sur fond d’une crise économique et internationale aiguë, doit éclairer les choix des français, avec responsabilité et vérité, sur les véritables défis à venir et les décisions majeures à prendre. Les questions essentielles sont malheureusement, parfois, détournées par des polémiques et des amalgames regrettables.
Les évènements tragiques de ces derniers jours ajoutent une épaisseur dramatique et inquiétante à ce contexte. Ils nous rappellent à tous la nécessité de bien mesurer la portée des dangers qui nous guettent et à ne pas se détourner de l’essentiel ni des véritables enjeux.
II. Plusieurs thèmes ont été abordés dans la campagne jusqu’à ce jour. D’autres le seront certainement, au cours de cette dernière étape. Il n’est pas question ici d’en dresser la liste. Ni de soutenir ou de critiquer les propositions des candidats. L'Eglise orthodoxe qui fait partie intégrante de la communauté nationale française, est néanmoins très attentive aux questions qui touchent à la vision de la société, à la dignité, l’intégrité de la personne humaine et à ses libertés, notamment la liberté de croire ou de ne pas croire. Elle est particulièrement concernée aussi par les questions ayant trait au travail, à l’éducation comme pédagogie de vie capable de transmettre valeurs et connaissances, au respect de l’éthique de la vie et de l’environnement, au développement d’une société de confiance, une société fraternelle, juste et solidaire, une société attentive aux faibles, aux exclus et aux plus démunis, à l’intégration et l'accueil de l'étranger avec dignité, à une gouvernance politique et économique qui donne de l’espérance, qui mobilise, rassemble et responsabilise, à la promotion de la paix, de la justice, des valeurs de tolérance et de respect de l’autre, au développement d’un dialogue pacifié des cultures, des religions et des civilisations, au rejet de toutes les formes d’intégrisme et de fondamentalisme etc.
III. L’Eglise orthodoxe regrette certaines tendances qui cherchent constamment à opposer « croyances » et « connaissances », dans une critique systématique du fait religieux. Le rapport « à la foi » ne doit plus se concevoir dans nos sociétés modernes, en opposition à la raison, la science et/ou au progrès. Croyants et non croyants ont le droit d’exister et de « parler » à la société. Davantage, ils ont le devoir de se respecter, de dialoguer et d’œuvrer ensemble dans la mesure du possible pour le bien commun et la cohésion nationale. Le souci de l’unité est aussi important que celui de la diversité. Mais, unité ne signifie pas uniformité. Et diversité n’implique pas forcément les fractures et les clivages. L’Eglise orthodoxe met en garde par ailleurs contre les risques latents d’instrumentalisation de la laïcité. Etant au cœur du dispositif du « vouloir vivre en commun » de notre pacte républicain, celle-ci ne doit pas être un instrument de surenchère politique. Elle ne doit pas non plus se conjuguer avec des lectures radicales et/ou dogmatiques qui enfermeraient la laïcité dans des considérations relevant d’une autre époque. L’évolution plus que centenaire de la laïcité française est fortement marquée par une tradition de coopération étroite entre les cultes, la société et les pouvoirs publics. Ceci a permis ici et là des avancées considérables qui ont marqué notre droit positif et ont pacifié les esprits. Evitons donc de revenir sur ces acquis et de sanctuariser la laïcité. Laissons la vivre et respirer pour qu’elle soit attentive aux évolutions de la vie et de la société. Seule une laïcité de « bonne intelligence » est capable d’apporter à toute situation nouvelle, des réponses sereines et concertées qui tiennent compte des spécificités de chacun dans le respect du bien commun, des valeurs et des lois de la République.
IV. L’engagement « politique » est et reste un choix personnel. L'Eglise respecte la personne et le choix de chacun. Elle ne cherche pas à l'orienter. Elle rappelle néanmoins à chaque chrétien orthodoxe la nécessité, inhérente à l’être chrétien et à sa mission dans le monde, d'être un témoin actif et discerné du Christ au cœur de la Cité. « Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14). Le chrétien ne peut ainsi rester indifférent aux interrogations qui secouent le monde, ni se tenir à l’écart des souffrances qui s’y développent. L’Eglise n’est pas en retrait du monde. Elle est au cœur du monde, même si le monde l’ignore. Elle a des choses à dire sur la vie de l’homme contemporain et les défis qui sont ceux de la société moderne. Le chrétien est donc appelé, à l’occasion d’une élection, de chaque élection, et bien au-delà, à œuvrer, à travers un engagement citoyen, pour empêcher que le monde ne soit défiguré, pour le rendre plus juste et solidaire et puis, en un mot, pour le transfigurer.
V. Conscients des responsabilités qui sont les nôtres au sein de la société, il est important de rappeler que l’acte électoral est, plus particulièrement dans le contexte actuel de crise, un acte citoyen par excellence. C’est une liberté essentielle mais aussi, et surtout, un devoir. Les élections constituent l’épine dorsale de tout système démocratique respectueux de chaque personne humaine, de ses droits fondamentaux et de ses libertés essentielles. Il est du devoir de chaque citoyen de veiller à leur bon déroulement. Les évêques orthodoxes de France appellent de leurs vœux un débat à la hauteur des enjeux et invitent les fidèles à accomplir leur devoir citoyen, chacun selon sa conscience, d'une manière conforme à leur foi et la conscience de l'Eglise.
Paris le 22 mars 2012
AEOF
II. Plusieurs thèmes ont été abordés dans la campagne jusqu’à ce jour. D’autres le seront certainement, au cours de cette dernière étape. Il n’est pas question ici d’en dresser la liste. Ni de soutenir ou de critiquer les propositions des candidats. L'Eglise orthodoxe qui fait partie intégrante de la communauté nationale française, est néanmoins très attentive aux questions qui touchent à la vision de la société, à la dignité, l’intégrité de la personne humaine et à ses libertés, notamment la liberté de croire ou de ne pas croire. Elle est particulièrement concernée aussi par les questions ayant trait au travail, à l’éducation comme pédagogie de vie capable de transmettre valeurs et connaissances, au respect de l’éthique de la vie et de l’environnement, au développement d’une société de confiance, une société fraternelle, juste et solidaire, une société attentive aux faibles, aux exclus et aux plus démunis, à l’intégration et l'accueil de l'étranger avec dignité, à une gouvernance politique et économique qui donne de l’espérance, qui mobilise, rassemble et responsabilise, à la promotion de la paix, de la justice, des valeurs de tolérance et de respect de l’autre, au développement d’un dialogue pacifié des cultures, des religions et des civilisations, au rejet de toutes les formes d’intégrisme et de fondamentalisme etc.
III. L’Eglise orthodoxe regrette certaines tendances qui cherchent constamment à opposer « croyances » et « connaissances », dans une critique systématique du fait religieux. Le rapport « à la foi » ne doit plus se concevoir dans nos sociétés modernes, en opposition à la raison, la science et/ou au progrès. Croyants et non croyants ont le droit d’exister et de « parler » à la société. Davantage, ils ont le devoir de se respecter, de dialoguer et d’œuvrer ensemble dans la mesure du possible pour le bien commun et la cohésion nationale. Le souci de l’unité est aussi important que celui de la diversité. Mais, unité ne signifie pas uniformité. Et diversité n’implique pas forcément les fractures et les clivages. L’Eglise orthodoxe met en garde par ailleurs contre les risques latents d’instrumentalisation de la laïcité. Etant au cœur du dispositif du « vouloir vivre en commun » de notre pacte républicain, celle-ci ne doit pas être un instrument de surenchère politique. Elle ne doit pas non plus se conjuguer avec des lectures radicales et/ou dogmatiques qui enfermeraient la laïcité dans des considérations relevant d’une autre époque. L’évolution plus que centenaire de la laïcité française est fortement marquée par une tradition de coopération étroite entre les cultes, la société et les pouvoirs publics. Ceci a permis ici et là des avancées considérables qui ont marqué notre droit positif et ont pacifié les esprits. Evitons donc de revenir sur ces acquis et de sanctuariser la laïcité. Laissons la vivre et respirer pour qu’elle soit attentive aux évolutions de la vie et de la société. Seule une laïcité de « bonne intelligence » est capable d’apporter à toute situation nouvelle, des réponses sereines et concertées qui tiennent compte des spécificités de chacun dans le respect du bien commun, des valeurs et des lois de la République.
IV. L’engagement « politique » est et reste un choix personnel. L'Eglise respecte la personne et le choix de chacun. Elle ne cherche pas à l'orienter. Elle rappelle néanmoins à chaque chrétien orthodoxe la nécessité, inhérente à l’être chrétien et à sa mission dans le monde, d'être un témoin actif et discerné du Christ au cœur de la Cité. « Vous êtes le sel de la terre … Vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5, 13-14). Le chrétien ne peut ainsi rester indifférent aux interrogations qui secouent le monde, ni se tenir à l’écart des souffrances qui s’y développent. L’Eglise n’est pas en retrait du monde. Elle est au cœur du monde, même si le monde l’ignore. Elle a des choses à dire sur la vie de l’homme contemporain et les défis qui sont ceux de la société moderne. Le chrétien est donc appelé, à l’occasion d’une élection, de chaque élection, et bien au-delà, à œuvrer, à travers un engagement citoyen, pour empêcher que le monde ne soit défiguré, pour le rendre plus juste et solidaire et puis, en un mot, pour le transfigurer.
V. Conscients des responsabilités qui sont les nôtres au sein de la société, il est important de rappeler que l’acte électoral est, plus particulièrement dans le contexte actuel de crise, un acte citoyen par excellence. C’est une liberté essentielle mais aussi, et surtout, un devoir. Les élections constituent l’épine dorsale de tout système démocratique respectueux de chaque personne humaine, de ses droits fondamentaux et de ses libertés essentielles. Il est du devoir de chaque citoyen de veiller à leur bon déroulement. Les évêques orthodoxes de France appellent de leurs vœux un débat à la hauteur des enjeux et invitent les fidèles à accomplir leur devoir citoyen, chacun selon sa conscience, d'une manière conforme à leur foi et la conscience de l'Eglise.
Paris le 22 mars 2012
AEOF
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 24 Mars 2012 à 20:16
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