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Le collectionneur Victor Scherrer expose au Centre du quai Branly près de 70 œuvres, peintures, gravures, dessins signés par des artistes tels qu’Oscar Rabine, Vladimir Nemoukhine, Ernst Neizvestny, Vladimir Svechnikov, Dimitri Plavinslyy, Edouard Zelenine, etc.
Ce sont le diocèse de Chersonèse ainsi que les éditions « Terra Mare » qui sont aux origines de cette exposition.
L’exposition a été inaugurée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse et M. Léonid Kadychev, ministre-conseiller de l’ambassade de la Fédération de Russie en France.
Victor Scherrer a parlé de l’histoire de sa collection. Le peintre Vladimir Titov est également intervenu. Le directeur des éditions « Terra Mare » a présenté le catalogue de l’exposition qui est en vente à la librairie du Centre spirituel et culturel du quai Branly
Exposition ouverte du 16 au 30 novembre. >>>> 12.00h - 14.00h et 15.00 h - 19.00h
Ce sont le diocèse de Chersonèse ainsi que les éditions « Terra Mare » qui sont aux origines de cette exposition.
L’exposition a été inaugurée par Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse et M. Léonid Kadychev, ministre-conseiller de l’ambassade de la Fédération de Russie en France.
Victor Scherrer a parlé de l’histoire de sa collection. Le peintre Vladimir Titov est également intervenu. Le directeur des éditions « Terra Mare » a présenté le catalogue de l’exposition qui est en vente à la librairie du Centre spirituel et culturel du quai Branly
Exposition ouverte du 16 au 30 novembre. >>>> 12.00h - 14.00h et 15.00 h - 19.00h
L’exposition des peintres non-conformistes est l’occasion, pour ceux qui ne s’y seraient encore rendus, de découvrir également la nouvelle cathédrale orthodoxe de Paris, dont les bulbes dorés scintillent désormais devant le pont de l’Alma. C’est d’ailleurs sous le patronage de Monseigneur Nestor, évêque de Chersonèse, qu’était mercredi soir présentée l’exposition de ces peintres dissidents par Victor Scherrer, le collectionneur qui les a soutenus, a rassemblé leurs toiles, et signe le livre associé à l’exposition, livre édité par Grégoire Boucher (Éditions Terra Marre), lequel est ensuite intervenu, avant que le peintre Vladimir Titov monte à son tour sur l’estrade pour dire en russe l’importance du primat spirituel.[
Les liens entre la France et la Russie étaient par ailleurs spécialement mis en valeur par le fait que la plupart de ces peintres menacés – voire emprisonnés – par le régime qui séduisait alors les intellectuels parisiens, avaient choisi la France pour asile, dans les années 70, à l’instar de leurs princes en 17.
« Êtes-vous hommes ou pédérastes ? » Cette question, qu’on devine rhétorique, c’est Khrouchtchev qui la pose en 1959, en découvrant les toiles de ces artistes dérogeant aux canons du réalisme socialiste, et qui ont pu profiter de « l’entrebâillement du rideau de fer » – après la mort de Staline – et des expositions de peintres occidentaux en Russie pour revivifier une peinture russe dont les ambitions formelles avaient été gelées depuis les années 20 par les rigueurs du climat idéologique.
C’est donc dans les premières années d’un bref « dégel » qu’éclot cette « Seconde avant-garde russe », d’abord de manière ouverte, puis, après la colère de Khrouchtchev – cet exemplaire plouc bolchévique (« Quels sont ces visages ? Tu ne sais pas dessiner ? Même mon petit-fils va mieux dessiner ! »), de manière clandestine. En effet, plus encore après une mythique « exposition des bulldozers » (1974), où nos peintres « dégénérés » furent chassés par les machines en question après avoir été frappés et qu’eurent été déchirées certaines toiles, continuer de peindre comme ils le font – à ciel ouvert dans le paradis rouge – mène illico chez le psychiatre, voire au goulag. On n’arrête pas le Progrès.
« Êtes-vous hommes ou pédérastes ? » Cette question, qu’on devine rhétorique, c’est Khrouchtchev qui la pose en 1959, en découvrant les toiles de ces artistes dérogeant aux canons du réalisme socialiste, et qui ont pu profiter de « l’entrebâillement du rideau de fer » – après la mort de Staline – et des expositions de peintres occidentaux en Russie pour revivifier une peinture russe dont les ambitions formelles avaient été gelées depuis les années 20 par les rigueurs du climat idéologique.
C’est donc dans les premières années d’un bref « dégel » qu’éclot cette « Seconde avant-garde russe », d’abord de manière ouverte, puis, après la colère de Khrouchtchev – cet exemplaire plouc bolchévique (« Quels sont ces visages ? Tu ne sais pas dessiner ? Même mon petit-fils va mieux dessiner ! »), de manière clandestine. En effet, plus encore après une mythique « exposition des bulldozers » (1974), où nos peintres « dégénérés » furent chassés par les machines en question après avoir été frappés et qu’eurent été déchirées certaines toiles, continuer de peindre comme ils le font – à ciel ouvert dans le paradis rouge – mène illico chez le psychiatre, voire au goulag. On n’arrête pas le Progrès.
Le terme de « Seconde avant-garde russe », que l’on doit au poète Mikhaïl Grossman, est à prendre très littéralement, dans le sens que ces peintres déviants rejouent l’esprit de la Première avant-garde durant la seconde moitié du XXe siècle, à ceci près qu’ils explorent ces voies en-dehors de toute école, sans le moindre manifeste et aucune injonction collective.
Tandis qu’en France, Mathieu et Soulages développent des abstractions lyriques ou noires, des voies presque symétriquement opposées au réalisme figé du Bloc de l’Est, les irréguliers du même Bloc reprennent les explorations formelles du tournant du XXe siècle, mais ils s’y jettent en solo – l’aventure intérieure et, de fait, secrète, prenant le pas sur le défi général. Anatoly Vassiliev développe un « synthétisme métaphysique », et, s’inspirant des icônes russes, travaille dans des directions similaires à celles des nabis en France, donnant des peintures post-impressionnistes qui tendent vers l’abstraction symbolique, tout à fait éblouissantes.
Vladimir Svechnikov poursuit clairement, quant à lui, la trajectoire du pointillisme, et si certaines toiles de Kilionsky évoquent Miro, il y a du futurisme dans le magnifique « Valet de carreau » de Nemoukhine, peintre dont Kanadourov fait un fabuleux portrait comme à demi émergé d’un rêve. Le « Métro » de Titov, datant de 1987, montre des hommes dissous dans les relativités du temps et de l’espace en élaborant une envoûtante « épaisseur fantomatique ».
Tandis qu’en France, Mathieu et Soulages développent des abstractions lyriques ou noires, des voies presque symétriquement opposées au réalisme figé du Bloc de l’Est, les irréguliers du même Bloc reprennent les explorations formelles du tournant du XXe siècle, mais ils s’y jettent en solo – l’aventure intérieure et, de fait, secrète, prenant le pas sur le défi général. Anatoly Vassiliev développe un « synthétisme métaphysique », et, s’inspirant des icônes russes, travaille dans des directions similaires à celles des nabis en France, donnant des peintures post-impressionnistes qui tendent vers l’abstraction symbolique, tout à fait éblouissantes.
Vladimir Svechnikov poursuit clairement, quant à lui, la trajectoire du pointillisme, et si certaines toiles de Kilionsky évoquent Miro, il y a du futurisme dans le magnifique « Valet de carreau » de Nemoukhine, peintre dont Kanadourov fait un fabuleux portrait comme à demi émergé d’un rêve. Le « Métro » de Titov, datant de 1987, montre des hommes dissous dans les relativités du temps et de l’espace en élaborant une envoûtante « épaisseur fantomatique ».
À l’exposition des toiles – un ensemble riche, varié, de grande qualité, qui, par l’effet d’amoncellement hétéroclite, donne presque le tournis – succède une salle où sont présentés les artistes dans leurs destinées singulières et leur histoire collective. C’est un prisme aux arêtes vives que présente cette fraction récente de l’histoire de l’art, puisque les rapports entre art, introspection, mystique, totalitarisme, représentation, progrès, réaction, s’y articulent de manière violente, déroutante et contrastée. En réalité, ces peintres dissidents, renouant avec la dimension métaphysique de certaines des premières avant-gardes et œuvrant en secret ou en exil, frayent un troisième chemin, étroit, sinueux, entre deux autoroutes du Progrès.
En effet, refusant le progrès socialiste pris dans une représentation grossière et factice, sans s’engager dans le progrès occidental poussant à la déréalisation, à l’abstraction puis au concept ; se distinguant tout autant de la matière lourde que de la matière devenu flux d’énergie, ces peintres s’en tiennent au progrès comme aventure de l’esprit et à des toiles qui ne sont ni des tracts ni de froides expériences, mais des mues intérieures. Ce n’est qu’au terme de la visite et par cette trajectoire sensible, qu’on saisit enfin ce qu’avait énoncé le peintre Vladimir Titov à son orée et que nous n’avions pas compris directement faute de savoir le russe : que toutes ces visions nous parlaient en réalité de la primauté de l’esprit. Ce qui vaut pour tout temps ; ce qui distingue la seule véritable avant-garde. SUITE En russe + PHOTOS
В выставочных залах Духовно-культурного центра на набережной Бранли начала работу уникальная выставка, посвященная творчеству русских художников нонконформистов, известных, среди прочего, как участников московской "Бульдозерной выставки" (1974).
Организаторами культурного мероприятия выступили Корсунская епархия и парижский издательский дом "Terra Mare".
Уникальность данной выставки заключается в том, что большая часть экспонируемых картин впервые выставляется на публике.
Выставочный фонд экспозиции начитывает около 70 картин, принадлежащих кисти О. Рабина, В. Немухина, Э. Неизвестного, Э. Зеленина, В. Кропивницкой, В. Шапиро, В. Свешникова, М. Шемякина, О. Целкова и прочих. Один из залов посвящен истории возниковения движения художников нонкоформистов, вниманию посетителей представлены исторические фотографии и афиши выставок.
Организаторами культурного мероприятия выступили Корсунская епархия и парижский издательский дом "Terra Mare".
Уникальность данной выставки заключается в том, что большая часть экспонируемых картин впервые выставляется на публике.
Выставочный фонд экспозиции начитывает около 70 картин, принадлежащих кисти О. Рабина, В. Немухина, Э. Неизвестного, Э. Зеленина, В. Кропивницкой, В. Шапиро, В. Свешникова, М. Шемякина, О. Целкова и прочих. Один из залов посвящен истории возниковения движения художников нонкоформистов, вниманию посетителей представлены исторические фотографии и афиши выставок.
В ходе официальной части с приветственными словами к собравшимся обратились епископ Корсунский Нестор, советник-посланник Посольства Российской Федерации во Франции по вопросам культурного сотрудничества Леонид Кадышев, собственник выставленной коллекции Виктор Шеррер, представитель движения нонконформистов художник Владимир Титов, а также директор издательского дома Terra Mare, представивший вышедшую в свет книгу-альбом, посвященную творчеству нонконформистов.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 28 Novembre 2017 à 20:55
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