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L'archevêché des églises russes en Europe occidentale continuera de relever de Son Eminence Emmanuel, métropolite de Gaule. Il est actuellement le locum tenens du siège épiscopal laissé vacant à la suite de la démission, pour raisons de santé, de l'évêque Gabriel de Comane. Cette décision vient d'être annoncée sur le site de l’archevêché.
Le 8 mars le Conseil de l'archevêché a publié un Communiqué consacré à la réunion qu'il a tenue le 6 mars sous la présidence du métropolite Emmanuel. Le communiqué indique que Sa Sainteté Bartholomée, patriarche de Constantinople, n'a pas validé la liste des trois candidats au siège épiscopal élaborée le 13 février par le Conseil sous la présidence du métropolite Emmanuel et transmise pour approbation au Phanar. Le patriarche Bartholomée estime: " ce dernier estimant que toutes les conditions de sérénité n’étaient pas, pour l’instant, réunies pour pouvoir procéder à l’élection d’un nouvel Archevêque ". Dans une lettre datée du 4 mars le patriarche soumet des propositions à l'AGE de l'archevêché qui doit se tenir les 29 et 30 mars 2013:
" 1. Le Locum Tenens de l’Archevêché, le Métropolite Emmanuel, « continue temporairement à assumer les tâches et responsabilités en qualité d’Exarque patriarcal »
2. L’Assemblée Générale de l’Archevêché pourra proposer une personne adéquate en qualité d’évêque auxiliaire auprès du Métropolite Emmanuel de France, qui sera chargé des « besoins religieux et liturgiques des fidèles de vos paroisses [de l’Archevêché], dans leur langue et tradition maternelles »
3. La mise en œuvre de cette proposition doit se faire en accord avec les statuts de l’Archevêché, qui fondent son existence et son fonctionnement organique, en référence constante avec Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique et le Saint-Synode ".
Il propose à l'Assemblée générale d'élire un évêque vicaire auprès du métropolite Emmanuel. Ce vicaire prendra en charge les besoins spirituels et liturgiques des fidèles. Deux experts ont accepté de commenter la situation qui s'est ainsi créée.
Le 8 mars le Conseil de l'archevêché a publié un Communiqué consacré à la réunion qu'il a tenue le 6 mars sous la présidence du métropolite Emmanuel. Le communiqué indique que Sa Sainteté Bartholomée, patriarche de Constantinople, n'a pas validé la liste des trois candidats au siège épiscopal élaborée le 13 février par le Conseil sous la présidence du métropolite Emmanuel et transmise pour approbation au Phanar. Le patriarche Bartholomée estime: " ce dernier estimant que toutes les conditions de sérénité n’étaient pas, pour l’instant, réunies pour pouvoir procéder à l’élection d’un nouvel Archevêque ". Dans une lettre datée du 4 mars le patriarche soumet des propositions à l'AGE de l'archevêché qui doit se tenir les 29 et 30 mars 2013:
" 1. Le Locum Tenens de l’Archevêché, le Métropolite Emmanuel, « continue temporairement à assumer les tâches et responsabilités en qualité d’Exarque patriarcal »
2. L’Assemblée Générale de l’Archevêché pourra proposer une personne adéquate en qualité d’évêque auxiliaire auprès du Métropolite Emmanuel de France, qui sera chargé des « besoins religieux et liturgiques des fidèles de vos paroisses [de l’Archevêché], dans leur langue et tradition maternelles »
3. La mise en œuvre de cette proposition doit se faire en accord avec les statuts de l’Archevêché, qui fondent son existence et son fonctionnement organique, en référence constante avec Sa Sainteté le Patriarche Œcuménique et le Saint-Synode ".
Il propose à l'Assemblée générale d'élire un évêque vicaire auprès du métropolite Emmanuel. Ce vicaire prendra en charge les besoins spirituels et liturgiques des fidèles. Deux experts ont accepté de commenter la situation qui s'est ainsi créée.
"Le patriarche de Constantinople met fin à l'existence autonome de l'exarchat"
Le père Dimitri Ageev auteur d'une recherche consacrée à l'histoire des relations entre l'exarchat et l'Eglise russe (Tzerkovny Istoritchesky Vestnik, N°12-13, 2007) nous a dit:
" Croire que cette décision entraînerait la rupture des liens entre l'archevêché et l'Eglise russe serait erroné. En effet, l'exarchat des paroisses orthodoxes de tradition russe (dénomination officielle de cette entité ) a rompu ses relations avec l'Eglise orthodoxe russe en 1931. Voilà pourquoi le changement de statut qui vient de survenir ne saurait nullement être considère comme un éloignement de l'Église russe. L'exarchat constitue une partie intégrante du patriarcat de Constantinople. Ce qui vient de se passer relève entièrement des affaires intérieures d'une autre Église orthodoxe locale. Aussi, il ne serait pas correct d'évaluer le bien fondé des décisions prises au sein d'une autre Église orthodoxe locale. Je me limiterai donc à retracer l'histoire de cet exarchat.
Conformément au statut de l'exarchat l'assemblée générale propose des candidats à la fonction d'Exarque. Cette doit liste être validée ou désapprouvée par le patriarche de Constantinople. C'est bien ce qui produisait de par le passé: après la tenue d'un scrutin l'assemblée proposait un candidat, le patriarche de Constantinople approuvait la candidature et procédait à la désignation.
Autant que je le sache le Conseil de l'archevêché à suggère récemment trois candidats, dont aucun n'a reçu l'assentiment du patriarche. Le métropolite de Gaule reste donc en charge de cette entité ecclésiale. Il est proposé à l'assemblée de se réunir à nouveau afin de proposer la candidature « acceptable » d'un évêque vicaire qui seconderait le métropolite Emmanuel: « besoins religieux et liturgiques des fidèles de vos paroisses [de l’Archevêché], dans leur langue et tradition maternelles »
Ainsi, le patriarche de Constantinople a mis fin à l'existence indépendante de cette entité, ce qui devait tôt ou tard fatalement se passer car le Phanar ne pouvait plus tolérer "la démocratie et le laissez faire" qui régnaient au sein de l’archevêché pendant de longues années, - éligibilité de l'évêque, gestion autonome, statut spécifique, etc. Le patriarche laissait faire tout cela tant qu'existait le risque, fut-il minime, de voir certain clercs et laïcs décider de s'unir avec l'Eglise orthodoxe russe dont ils s'étaient naguère séparés. Ce risque n'existe plus. Nul besoin désormais de faire comme si les principes de la démocratie étaient appliqués. A la suite de la constatation du nouvel état de chose il fut séance tenante proposé aux paroisses de tradition russe de s'incorporer à la métropole grecque.
C'est depuis 1931 qu'existe l'exarchat des paroisses russes en Europe occidentale. Le métropolite Euloge, administrateur à l'époque des paroisses russes en Europe occidentale, avait alors rompu les liens canoniques avec l'Eglise russe et s'était placé sous l'obédience immédiate du patriarche de Constantinople . Il est précisé dans le Tomos du patriarche en date de 1931 que l'existence de l'exarchat relève du provisoire et cessera lorsque l'Eglise russe connaîtra à nouveau des conditions normales.
Il y a longtemps que l'Eglise russe est revenue à des conditions d'existence normales et que les raisons d'être de l’exarchat en tant qu'entité indépendante ont disparu. Cela est évident. La dénomination même de l'exarchat comportait une reconnaissance implicite d'une certaine non canonicité de cette entité ("paroisses russes"). Nous pouvons aujourd'hui dire sans risque de nous tromper que l'ensemble des clercs, des paroisses, des laïcs qui avaient le désir de s'unir avec l'Eglise mère l'ont déjà fait. Le patriarcat de Constantinople a donc entamé le processus d'une dissolution progressive de l'exarchat en en faisant une sorte de vicariat tributaire de l'éparchie grecque en France. Ce qui vient de se produire suscite bien sûr la tristesse: comment oublier que l'archevêché à pendant si longtemps été le gardien de la tradition liturgique, théologique et culturelle russes en Europe occidentale! C'est au sein de l'exarchat que s'est constituée l'école théologique de Paris.
En 1965 le patriarche Athenagoras à unilatéralement rompu les liens juridictionnels qui l'unissaient à l'exarchat et a proposé à cette entité de réintégrer le sein de l'Eglise orthodoxe russe. C'était là une mesure canoniquement bien fondée. Malheureusement les responsables de l'exarchat ont alors préfère le schisme et se sont lancés dans une navigation solitaire. Cet état de chose a duré six ans accumulant les schismes au détriment de l'objectif de l'unité de l'Eglise. En 1971 le patriarche Athenagoras accepte à nouveau l'archevêché au sein de Constantinople mais en tant que l'un des diocèses de la métropole grecque en France.
Les choses se répètent et l'on en tire une impression de déjà-vu. Quelles ont été, en 1971, les raisons d'un revirement aussi prompt de Constantinople ? C'est probablement l'octroi par Moscou de l'autocéphalie à l'Eglise orthodoxe d’Amérique. Afin de prévenir d'éventuelles récidives Constantinople s'empressa de réintégrer les paroisses russes dans sa juridiction. Aujourd'hui, alors que l'unité canonique entre l'Eglise orthodoxe russe patriarcat de Moscou et l'Eglise orthodoxe russe hors frontières a été rétablie il n'est pas impossible que le Phanar ait décidé de se prémunir contre de telles évolutions en privant l'exarchat de son autonomie dans la prise de décisions.
En 2009 le patriarche Bartholomé à rétabli l'ancien statut de l'archevêché en le retirant du diocèse grec et en lui conférant un statut d'Exarchat. Or, les nouveaux documents promulgués à cet effet ne contenaient pas la moindre mention du caractère provisoire de cette entité .
Il y a longtemps que l'Eglise russe est revenue à des conditions d'existence normales et que les raisons d'être de l’exarchat en tant qu'entité indépendante ont disparu. Cela est évident. La dénomination même de l'exarchat comportait une reconnaissance implicite d'une certaine non canonicité de cette entité ("paroisses russes"). Nous pouvons aujourd'hui dire sans risque de nous tromper que l'ensemble des clercs, des paroisses, des laïcs qui avaient le désir de s'unir avec l'Eglise mère l'ont déjà fait. Le patriarcat de Constantinople a donc entamé le processus d'une dissolution progressive de l'exarchat en en faisant une sorte de vicariat tributaire de l'éparchie grecque en France. Ce qui vient de se produire suscite bien sûr la tristesse: comment oublier que l'archevêché à pendant si longtemps été le gardien de la tradition liturgique, théologique et culturelle russes en Europe occidentale! C'est au sein de l'exarchat que s'est constituée l'école théologique de Paris.
En 1965 le patriarche Athenagoras à unilatéralement rompu les liens juridictionnels qui l'unissaient à l'exarchat et a proposé à cette entité de réintégrer le sein de l'Eglise orthodoxe russe. C'était là une mesure canoniquement bien fondée. Malheureusement les responsables de l'exarchat ont alors préfère le schisme et se sont lancés dans une navigation solitaire. Cet état de chose a duré six ans accumulant les schismes au détriment de l'objectif de l'unité de l'Eglise. En 1971 le patriarche Athenagoras accepte à nouveau l'archevêché au sein de Constantinople mais en tant que l'un des diocèses de la métropole grecque en France.
Les choses se répètent et l'on en tire une impression de déjà-vu. Quelles ont été, en 1971, les raisons d'un revirement aussi prompt de Constantinople ? C'est probablement l'octroi par Moscou de l'autocéphalie à l'Eglise orthodoxe d’Amérique. Afin de prévenir d'éventuelles récidives Constantinople s'empressa de réintégrer les paroisses russes dans sa juridiction. Aujourd'hui, alors que l'unité canonique entre l'Eglise orthodoxe russe patriarcat de Moscou et l'Eglise orthodoxe russe hors frontières a été rétablie il n'est pas impossible que le Phanar ait décidé de se prémunir contre de telles évolutions en privant l'exarchat de son autonomie dans la prise de décisions.
En 2009 le patriarche Bartholomé à rétabli l'ancien statut de l'archevêché en le retirant du diocèse grec et en lui conférant un statut d'Exarchat. Or, les nouveaux documents promulgués à cet effet ne contenaient pas la moindre mention du caractère provisoire de cette entité .
Je crois que les apparences de conciliarité et de gestion démocratique étant respectées la majorité des membres de l'exarchat ne disposent d'aucun pouvoir décisionnaire réel. Le pouvoir y est en réalité détenu par un groupuscule de laïcs conduit par Nikita Struve. Ce sont des personnes mues par la haine à l'égard de l'Eglise russe et pour lesquelles l'avenir de l'exarchat n'est envisageable que si la séparation avec l'Eglise russe se perpétuait. Ces personnes accepteront donc les décisions du patriarche de Constantinople quelles qu'elles soient et ne les mettront jamais en cause.
Je ne crois pas que les modifications structurelles dont nous parlons puissent entraîner une quelconque détérioration des relations entre l'Eglise russe et Constantinople. Il s’agit en l’occurrence, répétons-le, d’une affaire exclusivement intérieure d’Istanbul. L’Eglise orthodoxe russe a toujours dit et pensé – mais c’est autre chose - que la majorité des paroisses de l’exarchat doivent revenir en son sein et rétablir leurs liens canoniques avec elle. L’Eglise russe n’a jamais reconnu la légitimité canonique de cette entité ecclésiale et le bien-fondé de son existence. Pour des considération d’économie (икономия ) elle n’a jamais rompu avec l’archevêché dans l’attente du retour du fils prodigue.
En avril 2003 le défunt patriarche de Moscou Alexis II s’est adressé aux évêques en charge de la diaspora russe ainsi qu’à toutes les paroisses orthodoxes de tradition russe les invitant à réintégrer l’Eglise mère dans le cadre d’une nouvelle métropole en Europe occidentale. Cette métropole devait disposer de larges droits d’auto administration. Les intérêts privés et les appréhensions de certaines personnes d’influence parmi les responsables de l’exarchat ont fait que cette offre a été rejetée.
Nous sommes, gloire à Dieu, en communion eucharistique et nos contacts n’ont presque jamais été interrompus. Cet état de chose a toujours été perçu comme une blessure sur le corps de l’Eglise orthodoxe russe – des paroisses russes coupées d’Elle alors que l’Eglise était en position de faiblesse. Cette douleur n’avait rien à voir avec le sentiment d’avoir perdu des biens immobiliers ou de l’influence comme certains essayent de l’affirmer fallacieusement. Absolument pas ! Notre histoire, notre patrimoine, nos traditions crées par les enfants de l’Eglise russe s’estompent lentement mais sûrement des mémoires et de la vie et ce qui nous rend tristes…
« PravMir » Artem Levtchenko
Архиепископия русских православных церквей в Западной Европе: отпадение от Русской Церкви или потеря независимости?
Traduction Nikita Krivocheine
Je ne crois pas que les modifications structurelles dont nous parlons puissent entraîner une quelconque détérioration des relations entre l'Eglise russe et Constantinople. Il s’agit en l’occurrence, répétons-le, d’une affaire exclusivement intérieure d’Istanbul. L’Eglise orthodoxe russe a toujours dit et pensé – mais c’est autre chose - que la majorité des paroisses de l’exarchat doivent revenir en son sein et rétablir leurs liens canoniques avec elle. L’Eglise russe n’a jamais reconnu la légitimité canonique de cette entité ecclésiale et le bien-fondé de son existence. Pour des considération d’économie (икономия ) elle n’a jamais rompu avec l’archevêché dans l’attente du retour du fils prodigue.
En avril 2003 le défunt patriarche de Moscou Alexis II s’est adressé aux évêques en charge de la diaspora russe ainsi qu’à toutes les paroisses orthodoxes de tradition russe les invitant à réintégrer l’Eglise mère dans le cadre d’une nouvelle métropole en Europe occidentale. Cette métropole devait disposer de larges droits d’auto administration. Les intérêts privés et les appréhensions de certaines personnes d’influence parmi les responsables de l’exarchat ont fait que cette offre a été rejetée.
Nous sommes, gloire à Dieu, en communion eucharistique et nos contacts n’ont presque jamais été interrompus. Cet état de chose a toujours été perçu comme une blessure sur le corps de l’Eglise orthodoxe russe – des paroisses russes coupées d’Elle alors que l’Eglise était en position de faiblesse. Cette douleur n’avait rien à voir avec le sentiment d’avoir perdu des biens immobiliers ou de l’influence comme certains essayent de l’affirmer fallacieusement. Absolument pas ! Notre histoire, notre patrimoine, nos traditions crées par les enfants de l’Eglise russe s’estompent lentement mais sûrement des mémoires et de la vie et ce qui nous rend tristes…
« PravMir » Artem Levtchenko
Архиепископия русских православных церквей в Западной Европе: отпадение от Русской Церкви или потеря независимости?
Traduction Nikita Krivocheine
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 11 Mars 2013 à 17:08
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