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Le 1er mars 2019 Sa Sainteté Cyrille Patriarche de Moscou et de toute la Russie a présidé au rite de nomination du vice-chancelier du Patriarcat de Moscou l’archimandrite Savva (Toutounov) au titre d’’évêque de Zelenograd, vicaire du Patriarche de Moscou et de toute la Russie. Au cours de sa nomination, l’archimandrite Savva s’est adressé au primat de l’Église orthodoxe russe et aux hiérarques concélébrants par un discours de nomination.
Votre Sainteté, Monseigneur très vénéré et saint ! Vénérables évêques !
En ce jour mes sentiments et mes pensées sont pleins de confusion. Sur votre décision, Votre Sainteté, et sur celle du Saint Synode, je m’engage sur un chemin auquel rien, si ce n’est la puissance divine, ne peut préparer l’homme.
« Le Dieu de nos pères t'a prédestiné à connaître sa volonté » (Actes, 22:14), voilà ce qu’a entendu jadis le futur apôtre des gentils. J’ose m’approprier cette parole. J’avais cinq ans lorsque pour la première fois j’ai franchi le seuil du sanctuaire du Seigneur dans une petite chapelle de la banlieue parisienne. Dans cette église se réunissaient pour prier ceux qui avaient quitté leur patrie et leurs descendants. Je n’ai pas gardé le souvenir des sentiments qu’il y a 35 ans a éprouvé ce tout jeune acolyte, mais plus jamais je n’ai quitté l’église ; je ne m’imagine pas vivre loin de l’espace sacré du sanctuaire, loin de la beauté, de la grandeur céleste des célébrations de notre Église.
Votre Sainteté, Monseigneur très vénéré et saint ! Vénérables évêques !
En ce jour mes sentiments et mes pensées sont pleins de confusion. Sur votre décision, Votre Sainteté, et sur celle du Saint Synode, je m’engage sur un chemin auquel rien, si ce n’est la puissance divine, ne peut préparer l’homme.
« Le Dieu de nos pères t'a prédestiné à connaître sa volonté » (Actes, 22:14), voilà ce qu’a entendu jadis le futur apôtre des gentils. J’ose m’approprier cette parole. J’avais cinq ans lorsque pour la première fois j’ai franchi le seuil du sanctuaire du Seigneur dans une petite chapelle de la banlieue parisienne. Dans cette église se réunissaient pour prier ceux qui avaient quitté leur patrie et leurs descendants. Je n’ai pas gardé le souvenir des sentiments qu’il y a 35 ans a éprouvé ce tout jeune acolyte, mais plus jamais je n’ai quitté l’église ; je ne m’imagine pas vivre loin de l’espace sacré du sanctuaire, loin de la beauté, de la grandeur céleste des célébrations de notre Église.
La prière de l’Église du Christ, les paroles pleines d’inspiration des office – et tout particulièrement la prière eucharistique – sont désormais ce qui m’importe, ce que je désire le plus. Je me souviens, adolescent, combien j’avais été frappé par les mots prononcées doucement par le prêtre pendant la Liturgie des Saints Dons Présanctifiés : « La Lumière du Christ illumine tous les hommes ! » Cette proclamation m’a fait comprendre à quel point l’Église est convaincue de la toute-puissance du Verbe de Dieu, et que d’accomplir le commandement que notre Sauveur nous a donné à tous : « Allez, enseignez toutes les nations » (Mt 28 :19) – n’est pas un rêve inaccessible mais notre mission tout à fait concrète. Plus tard, alors que j’étudiais la théologie, ma conviction dans ce sens n’a fait que croître, de même que mon amour pour la Divine Liturgie.
De façon étonnante, c’est dans les mathématiques que le Seigneur m’a fait découvrir l’harmonie et la beauté de son dessein pour sa création – d’abord à l’école puis à l’université. De mes études j’ai gardé, j’ose l’espérer, la discipline intellectuelle et la capacité à voir l’ensemble au-delà du cas particulier, tout en faisant attention aux détails. Tout cela m’a été très utile dans mon service de l’Église.
Durant mon enfance, mon adolescence et ma jeunesse je n’ai pas eu de souhait plus vif que celui de revenir dans la patrie de mes pères ; tous les soirs ma prière d’enfant était pour que celle-ci se libère de l’athéisme d’État. Je remercie Dieu de m’avoir donné le bonheur de voir ma prière exaucée, et de pouvoir porter les sacrements du Corps et du Sang du Christ, d’être le serviteur de Sa Bonne Nouvelle ici, dans ma patrie terrestre.
Notre Souverain Pasteur, notre Sauveur Jésus-Christ, qui a soumis à ses lois le monde qu’Il a créé, confie de façon inconcevable à des mains humaines la tâche de choisir ses servants. Depuis les temps apostoliques et jusqu’à aujourd’hui la puissance divine s’accomplit dans la faiblesse. Mon chemin en tant que chrétien et prêtre est impensable sans les personnes qui m’ont entouré tout le long du chemin, à eux tous aujourd’hui j’apporte ma gratitude sincère et chaleureuse.
Mes toutes premières paroles de gratitude, je les adresse à mes parents, qui m’ont élevé dans un esprit de véritable liberté, si chère aux chrétiens, unie à l’amour de l’Église, de la patrie, des hommes, et à ma responsabilité à leur égard. L’amour de mes parents me soutient encore aujourd’hui. Je pense avec gratitude à feue ma grand’mère, qui m’a appris à aimer sereinement Dieu, la prière et l’esprit de sacrifice. Je ne peux pas ne pas citer mon tout premier père spirituel, l’archevêque Serge (Konovaloff) d’Eucarpie de bienheureuse mémoire, qui m’a dirigé vers les études théologiques et qui m’a tonsuré moine.
J’éprouve une profonde reconnaissance pour nombre de mes professeurs de l’Académie de théologie de Moscou. En particulier, je veux adresser mes remerciements au métropolite Antoine de Borispol et de Brovar, qui m’a pris spirituellement en charge durant mes premières années d’études, à l’archiprêtre Maxime Kozlov qui m’a jadis conseillé de m’inscrire dans les établissements théologiques de Moscou, ainsi qu’au professeur Vladimir Dmitrievitch Youdine, qui a donné aux étudiants l’exemple de l’honnêteté scientifique et de l’esprit de sacrifice.
Je garde un souvenir chaleureux de mes années de travail au sein du Département des relations ecclésiales extérieures, où sous la direction expérimentée et exigeante de mon maître l’archiprêtre Nicolas Balachov, et en collaboration avec nombre de personnes dévouées à l’Église, j’ai commencé mon cheminement au sein d’organisations ecclésiales. Dès ce moment le maître principal de ma vie, ce fut vous, votre Sainteté. Durant ces années, vous m’avez conféré la félicité de devenir prêtre, en imposant les mains sur moi lors des ordinations diaconale et sacerdotale.
Ces dix dernières années vous m’avez donné la bénédiction de travailler au sein de la chancellerie du Patriarcat de Moscou, sous la direction du métropolite Barsanuphe de Saint Pétersbourg et de Ladoga. Je peux témoigner que j’ai eu en celui-ci non seulement un chef, mais aussi un père spirituel. Mais c’est bien vous, Votre Sainteté, qui au cours de ces 13 dernières années avez été pour moi l’exemple du dévouement au Christ et à Son Église. C’est sous votre direction sage, sévère et attentive que je m’approche de mon ordination épiscopale. Je vous remercie pour votre confiance, je remercie Dieu sans cesse de vous avoir rencontré, et je Le prie de m’accorder encore pendant de nombreuses années de travailler à vos côtés et de vous seconder.
En contemplant le chemin de ma vie et toute l’expérience si variée reçue au sein de l’Église, je prie Dieu de m’accorder la sagesse, de toujours me souvenir que le plus important dans ma vie, quelles que soient les obédiences qui me sont confiées dans l’Église, c’est d’apporter au Seigneur l’offrande du Pain et du Vin, c’est la prédication du Christ crucifié et ressuscité, c’est l’annonce du Royaume de Dieu venu avec puissance (Mc 9:1).
Je vous demande de prier pour moi, Saint Père, et vous aussi, vénérables évêques, afin que je garde toujours cela en mémoire, qu’ainsi je comprenne toujours avec humilité ma faiblesse devant la Providence divine manifestée à mon égard et à l’égard de tous les hommes.
Traduction pour PO : Слово архимандрита Саввы (Тутунова) при наречении во епископа Зеленоградского + PHOTOS
De façon étonnante, c’est dans les mathématiques que le Seigneur m’a fait découvrir l’harmonie et la beauté de son dessein pour sa création – d’abord à l’école puis à l’université. De mes études j’ai gardé, j’ose l’espérer, la discipline intellectuelle et la capacité à voir l’ensemble au-delà du cas particulier, tout en faisant attention aux détails. Tout cela m’a été très utile dans mon service de l’Église.
Durant mon enfance, mon adolescence et ma jeunesse je n’ai pas eu de souhait plus vif que celui de revenir dans la patrie de mes pères ; tous les soirs ma prière d’enfant était pour que celle-ci se libère de l’athéisme d’État. Je remercie Dieu de m’avoir donné le bonheur de voir ma prière exaucée, et de pouvoir porter les sacrements du Corps et du Sang du Christ, d’être le serviteur de Sa Bonne Nouvelle ici, dans ma patrie terrestre.
Notre Souverain Pasteur, notre Sauveur Jésus-Christ, qui a soumis à ses lois le monde qu’Il a créé, confie de façon inconcevable à des mains humaines la tâche de choisir ses servants. Depuis les temps apostoliques et jusqu’à aujourd’hui la puissance divine s’accomplit dans la faiblesse. Mon chemin en tant que chrétien et prêtre est impensable sans les personnes qui m’ont entouré tout le long du chemin, à eux tous aujourd’hui j’apporte ma gratitude sincère et chaleureuse.
Mes toutes premières paroles de gratitude, je les adresse à mes parents, qui m’ont élevé dans un esprit de véritable liberté, si chère aux chrétiens, unie à l’amour de l’Église, de la patrie, des hommes, et à ma responsabilité à leur égard. L’amour de mes parents me soutient encore aujourd’hui. Je pense avec gratitude à feue ma grand’mère, qui m’a appris à aimer sereinement Dieu, la prière et l’esprit de sacrifice. Je ne peux pas ne pas citer mon tout premier père spirituel, l’archevêque Serge (Konovaloff) d’Eucarpie de bienheureuse mémoire, qui m’a dirigé vers les études théologiques et qui m’a tonsuré moine.
J’éprouve une profonde reconnaissance pour nombre de mes professeurs de l’Académie de théologie de Moscou. En particulier, je veux adresser mes remerciements au métropolite Antoine de Borispol et de Brovar, qui m’a pris spirituellement en charge durant mes premières années d’études, à l’archiprêtre Maxime Kozlov qui m’a jadis conseillé de m’inscrire dans les établissements théologiques de Moscou, ainsi qu’au professeur Vladimir Dmitrievitch Youdine, qui a donné aux étudiants l’exemple de l’honnêteté scientifique et de l’esprit de sacrifice.
Je garde un souvenir chaleureux de mes années de travail au sein du Département des relations ecclésiales extérieures, où sous la direction expérimentée et exigeante de mon maître l’archiprêtre Nicolas Balachov, et en collaboration avec nombre de personnes dévouées à l’Église, j’ai commencé mon cheminement au sein d’organisations ecclésiales. Dès ce moment le maître principal de ma vie, ce fut vous, votre Sainteté. Durant ces années, vous m’avez conféré la félicité de devenir prêtre, en imposant les mains sur moi lors des ordinations diaconale et sacerdotale.
Ces dix dernières années vous m’avez donné la bénédiction de travailler au sein de la chancellerie du Patriarcat de Moscou, sous la direction du métropolite Barsanuphe de Saint Pétersbourg et de Ladoga. Je peux témoigner que j’ai eu en celui-ci non seulement un chef, mais aussi un père spirituel. Mais c’est bien vous, Votre Sainteté, qui au cours de ces 13 dernières années avez été pour moi l’exemple du dévouement au Christ et à Son Église. C’est sous votre direction sage, sévère et attentive que je m’approche de mon ordination épiscopale. Je vous remercie pour votre confiance, je remercie Dieu sans cesse de vous avoir rencontré, et je Le prie de m’accorder encore pendant de nombreuses années de travailler à vos côtés et de vous seconder.
En contemplant le chemin de ma vie et toute l’expérience si variée reçue au sein de l’Église, je prie Dieu de m’accorder la sagesse, de toujours me souvenir que le plus important dans ma vie, quelles que soient les obédiences qui me sont confiées dans l’Église, c’est d’apporter au Seigneur l’offrande du Pain et du Vin, c’est la prédication du Christ crucifié et ressuscité, c’est l’annonce du Royaume de Dieu venu avec puissance (Mc 9:1).
Je vous demande de prier pour moi, Saint Père, et vous aussi, vénérables évêques, afin que je garde toujours cela en mémoire, qu’ainsi je comprenne toujours avec humilité ma faiblesse devant la Providence divine manifestée à mon égard et à l’égard de tous les hommes.
Traduction pour PO : Слово архимандрита Саввы (Тутунова) при наречении во епископа Зеленоградского + PHOTOS
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Mars 2019 à 08:22
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