Le 21 mai 2013, le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie a reçu Thorbjørn Jagland, secrétaire général du Conseil de l’Europe. La rencontre s'est déroulée dans le monastère moscovite Saint-Daniel.
Dans le discours, adressé à M. Jagland et publié par le site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, le patriarche Cyrille a abordé la question du rapport entre le respect de la liberté individuelle et l'indispensable fondement éthique du droit civil. A ce propos, il s'est dit ému des manifestations des millions de Français contre la loi légalisant le mariage entre personnes du même sexe:
"Le droit a toujours eu un fondement moral. La notion de justice est une notion morale, elle touche la nature morale de l’homme si profondèment que les hommes dont prêts à donner leur vie pour la justice. En Afrique du Sud, les lois de l’apartheid sont un excellent exemple de réaction douloureuse à des lois dépourvues de justice. A l’époque, j’avais eu l’occasion de visiter l’Afrique du Sud et de dialoguer avec le gouvernement blanc. Notre argument principal était que les lois auxquelles se référait le gouvernement n’étaient pas fondées sur la morale et ne pouvaient donc être reçues comme justes", a affirmé le patriarche, ajoutant qu'il juge dangereuse la tendance à adopter des lois assimilant les unions homosexuelles au mariage et donnant à ces couples le droit d’adopter des enfants, ce qui va contre la nature morale de l'être humain.
"Dans ce cas, la référence à la liberté et aux droits de l’homme ne correspond nullement à la référence à la responsabilité morale de la personne. Nous avons été très émus de voir des millions de Français s’élever contre la loi sur la légalisation des mariages homosexuels et avons été choqués de constater que l’opinion de ces millions n’a pas été prise en compte. La loi a été finalement adoptée à quelques voix près au Sénat. La société française est toujours agitée, et le restera, j’en suis sûr. Un peu auparavant, en février de cette année, M. Cameron a proposé l’asile politique à ces couples. J’aimerais dire que nous avons une position de principe sur ce problème. L’Église russe respecte le choix libre de tout homme, même peccamineux. (…) On ne peut forcer personne à entrer dans le Royaume de Dieu. C’est une décision personnelle. Si quelqu’un veut commettre un péché, il le commet. De même pour les unions homosexuelles. Si les gens choisissent ce style de vie, c’est leur droit, mais ils portent la responsabilité de leur péché. Et la Bible déclare clairement qu’il s’agit d’un péché. {...} C’est pourquoi, ce qui nous préoccupe, ce n’est pas le fait de l’existence de couples homosexuels. Ce qui nous inquiète, profondément, c’est que pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, le péché est justifié au moyen de la loi. Et cela ouvre des perspectives à de nouvelles menaces, qui contribueront encore à la dégradation morale de la société."
Concluant l’entretien, le patriarche a remarqué que l’Église russe se considère comme faisait partie intégrante de l’Europe, comme partie organique de la civilisation européenne. « Nous sommes responsables de ce qui se produit dans cette civilisation, sur la base de notre expérience historique unique qu’aucun pays européen n’a vécu au XX siècle. C’est dans notre pays que se bâtissait une société sans Dieu. Nous savons ce que c’est que ce système. Et nous sommes prêts à dialoguer avec vous et avec toutes les puissances intéressées en Europe pour réfléchir à notre avenir commun », a ajouté le primat de l’Église russe.
Source: site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou
Dans le discours, adressé à M. Jagland et publié par le site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, le patriarche Cyrille a abordé la question du rapport entre le respect de la liberté individuelle et l'indispensable fondement éthique du droit civil. A ce propos, il s'est dit ému des manifestations des millions de Français contre la loi légalisant le mariage entre personnes du même sexe:
"Le droit a toujours eu un fondement moral. La notion de justice est une notion morale, elle touche la nature morale de l’homme si profondèment que les hommes dont prêts à donner leur vie pour la justice. En Afrique du Sud, les lois de l’apartheid sont un excellent exemple de réaction douloureuse à des lois dépourvues de justice. A l’époque, j’avais eu l’occasion de visiter l’Afrique du Sud et de dialoguer avec le gouvernement blanc. Notre argument principal était que les lois auxquelles se référait le gouvernement n’étaient pas fondées sur la morale et ne pouvaient donc être reçues comme justes", a affirmé le patriarche, ajoutant qu'il juge dangereuse la tendance à adopter des lois assimilant les unions homosexuelles au mariage et donnant à ces couples le droit d’adopter des enfants, ce qui va contre la nature morale de l'être humain.
"Dans ce cas, la référence à la liberté et aux droits de l’homme ne correspond nullement à la référence à la responsabilité morale de la personne. Nous avons été très émus de voir des millions de Français s’élever contre la loi sur la légalisation des mariages homosexuels et avons été choqués de constater que l’opinion de ces millions n’a pas été prise en compte. La loi a été finalement adoptée à quelques voix près au Sénat. La société française est toujours agitée, et le restera, j’en suis sûr. Un peu auparavant, en février de cette année, M. Cameron a proposé l’asile politique à ces couples. J’aimerais dire que nous avons une position de principe sur ce problème. L’Église russe respecte le choix libre de tout homme, même peccamineux. (…) On ne peut forcer personne à entrer dans le Royaume de Dieu. C’est une décision personnelle. Si quelqu’un veut commettre un péché, il le commet. De même pour les unions homosexuelles. Si les gens choisissent ce style de vie, c’est leur droit, mais ils portent la responsabilité de leur péché. Et la Bible déclare clairement qu’il s’agit d’un péché. {...} C’est pourquoi, ce qui nous préoccupe, ce n’est pas le fait de l’existence de couples homosexuels. Ce qui nous inquiète, profondément, c’est que pour la première fois dans toute l’histoire de l’humanité, le péché est justifié au moyen de la loi. Et cela ouvre des perspectives à de nouvelles menaces, qui contribueront encore à la dégradation morale de la société."
Concluant l’entretien, le patriarche a remarqué que l’Église russe se considère comme faisait partie intégrante de l’Europe, comme partie organique de la civilisation européenne. « Nous sommes responsables de ce qui se produit dans cette civilisation, sur la base de notre expérience historique unique qu’aucun pays européen n’a vécu au XX siècle. C’est dans notre pays que se bâtissait une société sans Dieu. Nous savons ce que c’est que ce système. Et nous sommes prêts à dialoguer avec vous et avec toutes les puissances intéressées en Europe pour réfléchir à notre avenir commun », a ajouté le primat de l’Église russe.
Source: site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou