Le patriarche Cyrille juge insuffisante la pratique religieuse en Russie

A la rencontre le 11 mars avec le clergé du diocèse de Toula, le patriarche Cyrille s'est livré à une longue réflexion sur les difficultés du ministère pastoral aujourd'hui. Il a notamment souligné que de nos jours, il ne suffit pas d'attendre que les fidèles reviennent d'eux-mêmes dans les églises, mais il faut aller à leur rencontre. "Tout prêtre considère que son principal devoir est de célébrer les offices et de prêcher. On pense que les gens viendront et rempliront nos églises. Pour l'instant, cela marche parce qu'il y a encore très peu d'églises, surtout dans les grandes villes. Cependant, pour faire un vrai travail de pasteur, il faut connaître ses paroissiens. Mais est-il possible de connaître tous ceux qui fréquentent la cathédrale Christ-Sauveur à Moscou?.. Le prêtre doit connaître personnellement les fidèles et pour cela il faut augmenter le nombre de paroisses. Et pour que les nouvelles églises soient remplies, il faut qu'il y ait de notre part de vrais efforts."

Le patriarche a déclaré qu'il n'était plus juste de considérer la paroisse comme le lieu où les gens viennent par eux-mêmes. "Nous devons nous poser la question suivante: le nombre de ceux qui viennent d'eux-mêmes dans les églises est-il suffisant en Russie?" Il a rappelé que, selon les statistiques, 80 % de Russes sont baptisés dans l'Église orthodoxe, mais seulement 60 % se disent orthodoxes. "Où sont les autres 20 %? s'est interrogé le patriarche. Ils sont baptisés, mais ne viennent pas à l'église et ne se croient pas orthodoxes. Parmi les 60 % d'orthodoxes, en moyenne à peine 10 % vont régulièrement à l'église. Où donc sont les autres 70 % qui ont reçu le baptême?"

"Bien sûr, à certaines occasion beaucoup de gens viennent dans les églises, par exemple, pour les grandes fêtes, pour baptiser leurs enfants, pour se marier. Quand il y a des événements particuliers, le nombre de personnes dans les églises augmente. Mais ce ne sont pas des pratiquants réguliers. Aussi nous devons réfléchir à la question comment faire pour que les 80 % de nos concitoyens qui sont baptisés, ou ne serait-ce que la moitié parmi eux, viennent à l'église?" a ajouté le patriarche.