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Traduction JUSTINE
L'histoire de l’église russe à Darmstadt, patrie de deux Saints orthodoxes
Dans la ville allemande de Darmstadt, il y a une gare de chemin de fer rarement utilisée, exception faite d'un magasin de location de bicyclettes qui en occupe une partie. Ce gaspillage, si peu caractéristique de l'Allemagne, a une raison historique. Le fait est que la gare fut construite jadis dans un seul but – accueillir les trains à grand écart de rail venant de Russie. Il y avait plus de quatre cent wagons de ces trains. On acheminait ainsi du granit en provenance de l'Oural, du Caucase et de Sibérie. Ceci non pas parce que l'Allemagne n'aurait pas eu son propre granit, mais parce que on construisait alors à Darmstadt une église orthodoxe russe dédiée à Sainte Marie-Madeleine Egale-aux-Apôtres, la sainte patronne de la mère de l'Empereur Nicolas II.
On avait décidé que l'église serait construite avec de la pierre importée de Russie et sur de la terre russe. L'église fut construite pour l'impératrice Alexandra Feodorovna Romanova, née princesse de Hesse-Darmstadt. L'Impératrice et son époux, l'Empereur Nicolas, désiraient avoir la possibilité de prier dans une Église orthodoxe quand ils visitaient l'Allemagne. L'église fut bâtie grâce à des fonds personnels de l'Empereur. Son style architectural est dénommé "Yaroslavl primitif". L’ auteur du plan, Léon Benois, fut gratifié du titre "Architecte de la Cour" pour ses efforts. Les esquisses des objets liturgiques furent approuvées par la Tsarine Alexandra elle-même.
L'histoire de l’église russe à Darmstadt, patrie de deux Saints orthodoxes
Dans la ville allemande de Darmstadt, il y a une gare de chemin de fer rarement utilisée, exception faite d'un magasin de location de bicyclettes qui en occupe une partie. Ce gaspillage, si peu caractéristique de l'Allemagne, a une raison historique. Le fait est que la gare fut construite jadis dans un seul but – accueillir les trains à grand écart de rail venant de Russie. Il y avait plus de quatre cent wagons de ces trains. On acheminait ainsi du granit en provenance de l'Oural, du Caucase et de Sibérie. Ceci non pas parce que l'Allemagne n'aurait pas eu son propre granit, mais parce que on construisait alors à Darmstadt une église orthodoxe russe dédiée à Sainte Marie-Madeleine Egale-aux-Apôtres, la sainte patronne de la mère de l'Empereur Nicolas II.
On avait décidé que l'église serait construite avec de la pierre importée de Russie et sur de la terre russe. L'église fut construite pour l'impératrice Alexandra Feodorovna Romanova, née princesse de Hesse-Darmstadt. L'Impératrice et son époux, l'Empereur Nicolas, désiraient avoir la possibilité de prier dans une Église orthodoxe quand ils visitaient l'Allemagne. L'église fut bâtie grâce à des fonds personnels de l'Empereur. Son style architectural est dénommé "Yaroslavl primitif". L’ auteur du plan, Léon Benois, fut gratifié du titre "Architecte de la Cour" pour ses efforts. Les esquisses des objets liturgiques furent approuvées par la Tsarine Alexandra elle-même.
Les Romanov visitaient Darmstadt à intervalles réguliers d'un an et demi ou deux ans.
Alexandra Feodorovna, qui à sa naissance reçût le nom de sa mère, Alix, était le sixième des sept enfants nés au Grand-Duc Louis IV. Une de ses sœurs ainées s'appelait Ella, et ce fut elle qui allait devenir la Grande-Duchesse Elizaveta Feodorovna Romanova. La famille fut éprouvée par deux grands malheurs: un de leurs frères mourut en bas âge, et quelques années plus tard, leur mère et leur sœur cadette succombèrent à la diphtérie. Demi-orphelines, Ella et Alix allaient souvent faire de longs séjours chez leur grand-mère, la Reine Victoria d'Angleterre.
A coté de l'église russe se trouve la tour dite "du Mariage".
Les habitants du lieu la nomment "Tour des cinq doigts" ou "Couronne de la ville". Elle fut construite à l'occasion du second mariage du Grand-Duc Ernst-Ludwig, frère d'Ella et Alix. Cette tour symbolise les cinq mariages dynastiques d'enfants de la maison ducale de Darmstadt avec des représentants de cinq dynasties européennes.
L'intérieur de l'église se caractérise par une décoration peu habituelle. Il n'y a que peu de fresques ou icones, par contre une grande mosaïque de la Mère de Dieu jaillit au-dessus de l'autel. Son visage est représenté d'une manière rappelantla manière de l'artiste Viktor Vasnetsov. De fait, les esquisses furent faites de sa main, tandis que la mosaïque fut réalisée par les frères Frolov. L'iconostase fut importée de Londres. Elle comporte une seule rangée d'icones (qui révèle la mosaïque de l'autel) et fut peinte à l'huile, méthode populaire de l'époque, par Karl Neff. Les murs sont décorés de lys stylisés, fleurs particulièrement aimées par Alexandra Feodorovna (elle aimait aussi les œillets et les roses). Les décorateurs de l'église avaient à l'esprit la splendeur d'Eden, pour cela on y voit de nombreuses vignes couvrant les espaces.
Du côté de la rue, l'extérieur de l'église est orné d'icones en mosaïque des patrons célestes de la famille du Tsar, y compris St Nicolas, St Alexandre de la Neva, les parents de St Jean Baptiste – Elisabeth et Zacharie. Au-dessus de l'entrée, on aperçoit une image de Ste Olga Egale-aux-Apôtres, sainte patronne de la fille ainée de l'Empereur Nicolas.
Parmi les objets le plus sacrés dans l'église se trouvent des fragments d'une plashchanitsa (linceul) brodée par Alexandra Feodorvna ainsi qu'une icone de la Mère de Dieu de Kazan qui appartenait à la Grande-Duchesse Elisaveta Feodorovna. L'église à Darmstadt la reçut d'un prêtre qui transféra les reliques des Saintes Elisaveta et Barbara de la Russie en Terre Sainte. Les traits de la Mère de Dieu rappellent à maints égards ceux d'Elizaveta Feodorovna elle-même.
Ont survécu également deux khorougvi (bannieres) qui avaient eté spécialement confectionnés pour cette église sur ordre de l'Impératrice.
A Darmstadt il y a aussi plusieurs maisons appartenant à la famille ducale. La parcelle du Rosengarten comprend les ruines d'un palais où les Romanov avaient souvent séjourné. Un autre château se trouvait au centre de la ville, mais fut détruit lors d'une attaque aérienne en 1944. La photo montre un bâtiment qui a été préservé. Mais les Romanov n'aimaient pas beaucoup cette maison-là. La "Chambre Russe" avec ses réminiscences a été transférée à la propriété du musée municipal.
Le destin de la dynastie de Hesse-Darmstadt est tragique.
En 1918, Elizaveta Feodorovna, Alexandra Feodorovna et tous leurs enfants périrent de la main des révolutionnaires. En 1937, non loin de Darmstadt leur frère, Ernst-Ludwig, mourut. A ce moment, il n'était plus Grand-duc – il avait abdiqué à la suite de la Révolution de Novembre de 1918 dans l'Empire allemand. Sa veuve, son fils aîné Georg Donatus, la femme enceinte de ce dernier et leurs deux enfants moururent dans un accident d'avion, alors qu'ils étaient en route vers l'Angleterre pour assister au mariage de leur fils cadet, Ludwig. Le frère de Ludwig demeura sans enfants, et après son décès en 1968, il ne resta pas d'héritier mâle de la dynastie de Hesse-Darmstadt.
Le narthex de l'église de Ste Marie-Madeleine à Darmstadt contient deux portraits – celui de l'Empereur Nicholas II et celui de sa femme, l'Impératrice Alexandra, désormais glorifiés comme Porteurs-de-la Passion (Strastoterpzi). Ces portraits ont été peints peu de temps avant la canonisation de la Famille Impériale. Immédiatement après leur canonisation par l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières en 1981, les icones furent apportées à l'église et suspendues sous des veilleuses perpétuelles. Chaque année au 17 juillet, anniversaire de l'exécution de la Famille Royale, des centaines de personnes se rassemblent ici pour la Divine Liturgie.
La paroisse de Darmstadt réunit Serbes, Roumains, Bulgares et, bien sûr, des Russes.
Deux frères célèbrent les offices divins ici – le Protopresbytre Jean et le prêtre Konstantin Grintchouk. Une paroissienne, Ekaterina Egenberger, nous servit de guide pour un tour fascinant de cette église à l’histoire si riche. A la fin, dans un petit réfectoire, on nous offrit une excellente collation pour accompagner nos conversations. Le réfectoire ne comporte pas beaucoup de places assises, mais est ouvert à tous. Il y avait un plat avec des œufs peints, exposés tout au long de l'année. Les magasins de Darmstadt vendent des œufs cuits qui sont toujours peints, afin qu'on ne les confonde pas avec les œufs crus, et ainsi on nous régala avec un souvenir quotidien de Pâque....
Nous remercions le Centre de Pèlerinage du Saint Apôtre Thomas en Europe et en particulier Timothy Kitnis pour les matériaux qui ont servi à composer cet article.
FOMA - Photos par Nikolai Sheshin
Alla Mitrofanova
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Alexandra Feodorovna, qui à sa naissance reçût le nom de sa mère, Alix, était le sixième des sept enfants nés au Grand-Duc Louis IV. Une de ses sœurs ainées s'appelait Ella, et ce fut elle qui allait devenir la Grande-Duchesse Elizaveta Feodorovna Romanova. La famille fut éprouvée par deux grands malheurs: un de leurs frères mourut en bas âge, et quelques années plus tard, leur mère et leur sœur cadette succombèrent à la diphtérie. Demi-orphelines, Ella et Alix allaient souvent faire de longs séjours chez leur grand-mère, la Reine Victoria d'Angleterre.
A coté de l'église russe se trouve la tour dite "du Mariage".
Les habitants du lieu la nomment "Tour des cinq doigts" ou "Couronne de la ville". Elle fut construite à l'occasion du second mariage du Grand-Duc Ernst-Ludwig, frère d'Ella et Alix. Cette tour symbolise les cinq mariages dynastiques d'enfants de la maison ducale de Darmstadt avec des représentants de cinq dynasties européennes.
L'intérieur de l'église se caractérise par une décoration peu habituelle. Il n'y a que peu de fresques ou icones, par contre une grande mosaïque de la Mère de Dieu jaillit au-dessus de l'autel. Son visage est représenté d'une manière rappelantla manière de l'artiste Viktor Vasnetsov. De fait, les esquisses furent faites de sa main, tandis que la mosaïque fut réalisée par les frères Frolov. L'iconostase fut importée de Londres. Elle comporte une seule rangée d'icones (qui révèle la mosaïque de l'autel) et fut peinte à l'huile, méthode populaire de l'époque, par Karl Neff. Les murs sont décorés de lys stylisés, fleurs particulièrement aimées par Alexandra Feodorovna (elle aimait aussi les œillets et les roses). Les décorateurs de l'église avaient à l'esprit la splendeur d'Eden, pour cela on y voit de nombreuses vignes couvrant les espaces.
Du côté de la rue, l'extérieur de l'église est orné d'icones en mosaïque des patrons célestes de la famille du Tsar, y compris St Nicolas, St Alexandre de la Neva, les parents de St Jean Baptiste – Elisabeth et Zacharie. Au-dessus de l'entrée, on aperçoit une image de Ste Olga Egale-aux-Apôtres, sainte patronne de la fille ainée de l'Empereur Nicolas.
Parmi les objets le plus sacrés dans l'église se trouvent des fragments d'une plashchanitsa (linceul) brodée par Alexandra Feodorvna ainsi qu'une icone de la Mère de Dieu de Kazan qui appartenait à la Grande-Duchesse Elisaveta Feodorovna. L'église à Darmstadt la reçut d'un prêtre qui transféra les reliques des Saintes Elisaveta et Barbara de la Russie en Terre Sainte. Les traits de la Mère de Dieu rappellent à maints égards ceux d'Elizaveta Feodorovna elle-même.
Ont survécu également deux khorougvi (bannieres) qui avaient eté spécialement confectionnés pour cette église sur ordre de l'Impératrice.
A Darmstadt il y a aussi plusieurs maisons appartenant à la famille ducale. La parcelle du Rosengarten comprend les ruines d'un palais où les Romanov avaient souvent séjourné. Un autre château se trouvait au centre de la ville, mais fut détruit lors d'une attaque aérienne en 1944. La photo montre un bâtiment qui a été préservé. Mais les Romanov n'aimaient pas beaucoup cette maison-là. La "Chambre Russe" avec ses réminiscences a été transférée à la propriété du musée municipal.
Le destin de la dynastie de Hesse-Darmstadt est tragique.
En 1918, Elizaveta Feodorovna, Alexandra Feodorovna et tous leurs enfants périrent de la main des révolutionnaires. En 1937, non loin de Darmstadt leur frère, Ernst-Ludwig, mourut. A ce moment, il n'était plus Grand-duc – il avait abdiqué à la suite de la Révolution de Novembre de 1918 dans l'Empire allemand. Sa veuve, son fils aîné Georg Donatus, la femme enceinte de ce dernier et leurs deux enfants moururent dans un accident d'avion, alors qu'ils étaient en route vers l'Angleterre pour assister au mariage de leur fils cadet, Ludwig. Le frère de Ludwig demeura sans enfants, et après son décès en 1968, il ne resta pas d'héritier mâle de la dynastie de Hesse-Darmstadt.
Le narthex de l'église de Ste Marie-Madeleine à Darmstadt contient deux portraits – celui de l'Empereur Nicholas II et celui de sa femme, l'Impératrice Alexandra, désormais glorifiés comme Porteurs-de-la Passion (Strastoterpzi). Ces portraits ont été peints peu de temps avant la canonisation de la Famille Impériale. Immédiatement après leur canonisation par l'Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières en 1981, les icones furent apportées à l'église et suspendues sous des veilleuses perpétuelles. Chaque année au 17 juillet, anniversaire de l'exécution de la Famille Royale, des centaines de personnes se rassemblent ici pour la Divine Liturgie.
La paroisse de Darmstadt réunit Serbes, Roumains, Bulgares et, bien sûr, des Russes.
Deux frères célèbrent les offices divins ici – le Protopresbytre Jean et le prêtre Konstantin Grintchouk. Une paroissienne, Ekaterina Egenberger, nous servit de guide pour un tour fascinant de cette église à l’histoire si riche. A la fin, dans un petit réfectoire, on nous offrit une excellente collation pour accompagner nos conversations. Le réfectoire ne comporte pas beaucoup de places assises, mais est ouvert à tous. Il y avait un plat avec des œufs peints, exposés tout au long de l'année. Les magasins de Darmstadt vendent des œufs cuits qui sont toujours peints, afin qu'on ne les confonde pas avec les œufs crus, et ainsi on nous régala avec un souvenir quotidien de Pâque....
Nous remercions le Centre de Pèlerinage du Saint Apôtre Thomas en Europe et en particulier Timothy Kitnis pour les matériaux qui ont servi à composer cet article.
FOMA - Photos par Nikolai Sheshin
Alla Mitrofanova
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L'Église russe poursuit son hommage à la famille Romanov
Une peinture murale représentant le saint martyr Nicolas II a été retrouvée dans le monastère serbe de Žiča (Jitcha)
105 ans se sont écoulés depuis la naissance du tsarévitch-martyr
Bruxelles: Bénédiction icône-reliquaire Ste Elisabeth de Russie
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 18 Mars 2014 à 21:19
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