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Avec la bénédiction du Pape d'Alexandrie Thèodore II, le métropolite de Carthage Alexis est venu à Bizerte le dimanche 18 octobre avec le père Dimitri Netsvetaev, recteur de l'église russe de Tunis, et Ioannis Dintsiko, président de la communauté hellénique de Tunisie, pour redonner courage à cette petite communauté de six femmes perdue en terre musulmane.
La Sainte Liturgie a été célébrée "à portes closes", pour éviter toute provocation en cette période de tensions préélectorales; dans son homélie, le métropolite a souligné que "les paroles du Seigneur "Ne crains point, petit troupeau" deviennent ici une réalité tangible. Et ce témoignage dans des conditions particulièrement difficiles renforce les Chrétiens du monde entier." Et il a terminé en disant que les Chrétiens de la capitale sont venus témoigner leur soutien à la minuscule communauté de Bizerte.
La Sainte Liturgie a été célébrée "à portes closes", pour éviter toute provocation en cette période de tensions préélectorales; dans son homélie, le métropolite a souligné que "les paroles du Seigneur "Ne crains point, petit troupeau" deviennent ici une réalité tangible. Et ce témoignage dans des conditions particulièrement difficiles renforce les Chrétiens du monde entier." Et il a terminé en disant que les Chrétiens de la capitale sont venus témoigner leur soutien à la minuscule communauté de Bizerte.
L’église Saint-Alexandre-Nevski
L'histoire de cette église remonte à la fin de la Guerre Civile": les trente-cinq navires de guerre de l'Armée blanche russe, derniers bâtiments de de la flotte impériale arborant le drapeau de Sait André, arrivèrent dans le port de Bizerte après l'évacuation de la Crimée avec leurs aumôniers militaires. Les services liturgiques eurent d'abord lieu dans la chapelle du cuirassé Georges le Victorieux, le plus gros bâtiment de la flotte, et à la chapelle Saint-Paul, aménagée dans l'une des casemates du vieux fort de Djebel Kébir, qui fut desservie jusqu'en 1925 environ.
Après le démantèlement de la flotte, remise aux autorités soviétiques en 1924, la plupart des marins russes émigrèrent en France métropolitaine et il ne restait plus que 700 Russes à Bizerte en 1925. Les offices ont alors eu lieu dans un appartement de Tunis et la communauté paroissiale fut placée sous la juridiction de l’Église orthodoxe russe hors frontières.
Mais un comité de Russes blancs se créa pour construire une église en souvenir de l’escadre. Les autorités françaises donnèrent l’autorisation en 1936, la construction débuta en 1937 avec un financement par souscription et l'église saint Alexandre Nevski consacrée le 10 septembre 1938. Elle est construite en style néo-russe et c'est le pavillon à croix de saint André qui servit longtemps de rideau des Portes royales, marquant clairement la continuité avec l'escadre (se pavillon se trouve maintenant dans la cathédrale de ND de Kazan, à Saint Petersbourg, au-dessus du tombeau du maréchal Koutouzov).
La plupart des paroissiens russes quittèrent le pays après l’indépendance de 1956 mais la vie paroissiale renaît peu à peu à partir de la fin des années 1980, lorsque quelques dizaines d’émigrants de l'ex-URSS s’installent dans les environs. Ce sont surtout des épouses de Tunisiens issues de Russie, de Biélorussie ou d’Ukraine. La paroisse se place sous la juridiction du patriarcat de Moscou en février 1992 et il est particulièrement remarquable que ce sont des offices panorthodoxes qui y sont célébrés.
Le conseil municipal de Bizerte a décidé en 2006 de baptiser la place devant l’église du nom d’Anastasia Chirinskaïa-Manstein (1912-2009) qui fut officieusement à la tête des paroissiens pendant de nombreuses années et la dernière survivante de l’époque de l’escadre russe.
V.G.
Source et photo - Tunisie-Religion : Des orthodoxes en terre d’islam Voir aussi
L'histoire de cette église remonte à la fin de la Guerre Civile": les trente-cinq navires de guerre de l'Armée blanche russe, derniers bâtiments de de la flotte impériale arborant le drapeau de Sait André, arrivèrent dans le port de Bizerte après l'évacuation de la Crimée avec leurs aumôniers militaires. Les services liturgiques eurent d'abord lieu dans la chapelle du cuirassé Georges le Victorieux, le plus gros bâtiment de la flotte, et à la chapelle Saint-Paul, aménagée dans l'une des casemates du vieux fort de Djebel Kébir, qui fut desservie jusqu'en 1925 environ.
Après le démantèlement de la flotte, remise aux autorités soviétiques en 1924, la plupart des marins russes émigrèrent en France métropolitaine et il ne restait plus que 700 Russes à Bizerte en 1925. Les offices ont alors eu lieu dans un appartement de Tunis et la communauté paroissiale fut placée sous la juridiction de l’Église orthodoxe russe hors frontières.
Mais un comité de Russes blancs se créa pour construire une église en souvenir de l’escadre. Les autorités françaises donnèrent l’autorisation en 1936, la construction débuta en 1937 avec un financement par souscription et l'église saint Alexandre Nevski consacrée le 10 septembre 1938. Elle est construite en style néo-russe et c'est le pavillon à croix de saint André qui servit longtemps de rideau des Portes royales, marquant clairement la continuité avec l'escadre (se pavillon se trouve maintenant dans la cathédrale de ND de Kazan, à Saint Petersbourg, au-dessus du tombeau du maréchal Koutouzov).
La plupart des paroissiens russes quittèrent le pays après l’indépendance de 1956 mais la vie paroissiale renaît peu à peu à partir de la fin des années 1980, lorsque quelques dizaines d’émigrants de l'ex-URSS s’installent dans les environs. Ce sont surtout des épouses de Tunisiens issues de Russie, de Biélorussie ou d’Ukraine. La paroisse se place sous la juridiction du patriarcat de Moscou en février 1992 et il est particulièrement remarquable que ce sont des offices panorthodoxes qui y sont célébrés.
Le conseil municipal de Bizerte a décidé en 2006 de baptiser la place devant l’église du nom d’Anastasia Chirinskaïa-Manstein (1912-2009) qui fut officieusement à la tête des paroissiens pendant de nombreuses années et la dernière survivante de l’époque de l’escadre russe.
V.G.
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Novembre 2014 à 13:29
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