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V.Golovanow
Dans le calendrier julien, chez les romains, c'était la fête de la naissance du Sol Invictus (le Soleil Invaincu) car c'était le jour du solstice d'hiver : c'est en effet à partir de cette date que les jours se rallongent : le soleil renaît... Bien entendu cette fête est très ancienne: on peut imaginer nos ancêtres inquiets de cette progressive disparition de la lumière. Le soleil va-t-il disparaître complètement? Et quelle joie en ce jour qui marque le retour à l'accroissement, la renaissance de la lumière…
Pour nous il s'agit de la lumière divine: Fiat lux! "Ta naissance, ô Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de l’intelligence." (Tropaire de Noël). La première mention de la fête de Noël au 24 Décembre se trouve dans le calendrier romain des martyrs (le Martyrologue de 354 établi à partir d’un texte qui remonte à 336)." St Jérôme et St Léon écrivent sur le Mystère de Noël: "Jusqu’à ce jour les ténèbres croissaient, à partir d’aujourd’hui elles décroissent : la lumière croit, décroissent les ténèbres : le jour croit, l’erreur décroît, la vérité s’avance. Aujourd’hui naît notre soleil de justice ..." (St Jérôme, 347-420), St Augustin vers 415 dit: "Nous fêtons en ce jour, non le soleil, mais celui qui à fait le soleil et, en 425, l'empereur Théodose II codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël.
Ainsi cette fête est liée au solstice d'hiver qui apparaît comme un signe cosmique: c'est là que l'univers entier célèbre la naissance de la Lumière. Cette année c'était, objectivement, le 22 décembre et on peut se demander comment justifier le décalage des dates que nous constatons.
Dans le calendrier julien, chez les romains, c'était la fête de la naissance du Sol Invictus (le Soleil Invaincu) car c'était le jour du solstice d'hiver : c'est en effet à partir de cette date que les jours se rallongent : le soleil renaît... Bien entendu cette fête est très ancienne: on peut imaginer nos ancêtres inquiets de cette progressive disparition de la lumière. Le soleil va-t-il disparaître complètement? Et quelle joie en ce jour qui marque le retour à l'accroissement, la renaissance de la lumière…
Pour nous il s'agit de la lumière divine: Fiat lux! "Ta naissance, ô Christ notre Dieu, a fait resplendir dans le monde la lumière de l’intelligence." (Tropaire de Noël). La première mention de la fête de Noël au 24 Décembre se trouve dans le calendrier romain des martyrs (le Martyrologue de 354 établi à partir d’un texte qui remonte à 336)." St Jérôme et St Léon écrivent sur le Mystère de Noël: "Jusqu’à ce jour les ténèbres croissaient, à partir d’aujourd’hui elles décroissent : la lumière croit, décroissent les ténèbres : le jour croit, l’erreur décroît, la vérité s’avance. Aujourd’hui naît notre soleil de justice ..." (St Jérôme, 347-420), St Augustin vers 415 dit: "Nous fêtons en ce jour, non le soleil, mais celui qui à fait le soleil et, en 425, l'empereur Théodose II codifie officiellement les cérémonies de la fête de Noël.
Ainsi cette fête est liée au solstice d'hiver qui apparaît comme un signe cosmique: c'est là que l'univers entier célèbre la naissance de la Lumière. Cette année c'était, objectivement, le 22 décembre et on peut se demander comment justifier le décalage des dates que nous constatons.
Lire Pourquoi certains orthodoxes fêtent-ils Noël après les catholiques ? Une question de calendrier expliquée par le père Hyacinthe Destivelle du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens. Il explique également la liturgie et les traditions populaires de ce temps festif.
Bien évidement c'est du à l'imprécision scientifique du calendrier julien (1) et cela nous pose la question de la relation de l'Église à la science: dans les premiers siècles la science était "dans" l'Église, les seuls "scientifiques" étant des clercs leurs travaux étaient reçus par l'Église comme des vérités d'évidence et c'est cela qui a permis, entre autre, de calculer à l'avance les dates de Pâques puis de déterminer l'année de la naissance du Christ pour débuter notre calendrier... Mais ensuite la science s'est affranchie de l'Église et si l'Église catholique a continué à en tenir compte, pour accepter le calendrier grégorien ou pour contester Copernic et Galilée, l'Orthodoxie a pris une position différente: la science et la religion agissent dans des domaines différents. "De même que la religion, par nature, ne peut être la source de connaissances physiques et ne doit jamais y prétendre, aussi la science ne peut fournir de renseignements religieux" écrit Mgr Cyrille (2) pour résumer la situation.
Lire La crèche russe : un art né de la foi
Ainsi la question de la précision scientifique du calendrier liturgique ne se pose tout simplement pas; pour changer ses règles, l'Église attend non une preuve scientifique mais un signe du Seigneur et c'est le consensus du Peuple de Dieu qui constitue le plus souvent ce signe. Et nous n'en avons pas eu, au contraire: en 1923 les Eglise orthodoxes décidèrent de passer au calendrier dit "julien révisé" (3) mais ce changement a été rejeté par la majorité des fidèles: les Églises de Russie, Serbie, Géorgie et Jérusalem ainsi que le mont Athos, qui constituent la majorité de l'Orthodoxie en nombre de fidèles, sont alors revenus à l'ancien calendrier alors que les autres Églises, restées au julien révisé, subissent les dissidences des "paléo-calendaristes" (tenants de l'ancien calendrier). Seule l'Église orthodoxe de Finlande a adopté strictement le calendrier grégorien. Voilà pourquoi nous constatons autant de différences sur ce sujet.
Ma note n'a par pour but de rouvrir ce débat mais uniquement d'expliquer la situation et, pour conclure, je citerai encore Sa Sainteté Cyrille I: "la changement de calendrier n'est pas à l'ordre du jour et, de toute façon, le salut n'est pas une question de calendrier."
Bien évidement c'est du à l'imprécision scientifique du calendrier julien (1) et cela nous pose la question de la relation de l'Église à la science: dans les premiers siècles la science était "dans" l'Église, les seuls "scientifiques" étant des clercs leurs travaux étaient reçus par l'Église comme des vérités d'évidence et c'est cela qui a permis, entre autre, de calculer à l'avance les dates de Pâques puis de déterminer l'année de la naissance du Christ pour débuter notre calendrier... Mais ensuite la science s'est affranchie de l'Église et si l'Église catholique a continué à en tenir compte, pour accepter le calendrier grégorien ou pour contester Copernic et Galilée, l'Orthodoxie a pris une position différente: la science et la religion agissent dans des domaines différents. "De même que la religion, par nature, ne peut être la source de connaissances physiques et ne doit jamais y prétendre, aussi la science ne peut fournir de renseignements religieux" écrit Mgr Cyrille (2) pour résumer la situation.
Lire La crèche russe : un art né de la foi
Ainsi la question de la précision scientifique du calendrier liturgique ne se pose tout simplement pas; pour changer ses règles, l'Église attend non une preuve scientifique mais un signe du Seigneur et c'est le consensus du Peuple de Dieu qui constitue le plus souvent ce signe. Et nous n'en avons pas eu, au contraire: en 1923 les Eglise orthodoxes décidèrent de passer au calendrier dit "julien révisé" (3) mais ce changement a été rejeté par la majorité des fidèles: les Églises de Russie, Serbie, Géorgie et Jérusalem ainsi que le mont Athos, qui constituent la majorité de l'Orthodoxie en nombre de fidèles, sont alors revenus à l'ancien calendrier alors que les autres Églises, restées au julien révisé, subissent les dissidences des "paléo-calendaristes" (tenants de l'ancien calendrier). Seule l'Église orthodoxe de Finlande a adopté strictement le calendrier grégorien. Voilà pourquoi nous constatons autant de différences sur ce sujet.
Ma note n'a par pour but de rouvrir ce débat mais uniquement d'expliquer la situation et, pour conclure, je citerai encore Sa Sainteté Cyrille I: "la changement de calendrier n'est pas à l'ordre du jour et, de toute façon, le salut n'est pas une question de calendrier."
Notes
1. Rappelons que 365 jours et 6 heures (soit 1 jour supplémentaire tous les 4 ans) du calendrier julien font 11 minutes en plus de l'année astronomique, soit 18 heures par siècle. Erreur corrigée par le calendrier grégorien qui, toutefois, ne corrige pas l'erreur originelle pour Noël en gardant le décalage de 4 jours qu'il avait au Ve siècle…
2. In "L'Évangile et la liberté", Métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, Cerf, Paris, juin 2006. Page 116
3. Dans ce calendrier, le cycle des fêtes fixes (Annonciation, Noël, Théophanie, Transfiguration, …) ainsi que les fêtes des saints suivent le calendrier grégorien, tandis que le cycle mobile (Grand carême, Pâques, Ascension, Pentecôte) est calculé en fonction du calendrier julien.
1. Rappelons que 365 jours et 6 heures (soit 1 jour supplémentaire tous les 4 ans) du calendrier julien font 11 minutes en plus de l'année astronomique, soit 18 heures par siècle. Erreur corrigée par le calendrier grégorien qui, toutefois, ne corrige pas l'erreur originelle pour Noël en gardant le décalage de 4 jours qu'il avait au Ve siècle…
2. In "L'Évangile et la liberté", Métropolite Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, Cerf, Paris, juin 2006. Page 116
3. Dans ce calendrier, le cycle des fêtes fixes (Annonciation, Noël, Théophanie, Transfiguration, …) ainsi que les fêtes des saints suivent le calendrier grégorien, tandis que le cycle mobile (Grand carême, Pâques, Ascension, Pentecôte) est calculé en fonction du calendrier julien.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 24 Décembre 2021 à 11:30
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