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Le père Alexis est né le 9 février 1875 dans le village de Viélino (district de Bronnitsk, province de Moscou) dans la famille du prêtre Pierre Skvortsov.
En 1895, Alexis a terminé ses études au grand séminaire de Moscou et a été affecté en 1899 comme psalmiste à l’église de la Décollation-de-Saint-Jean-le-Précurseur du couvent de filles Saint-Jean à Moscou. Le 5 mars 1898, il fut ordonné diacre et en 1917 prêtre de la même église. En 1920, il fut honoré du port de la kamilavka.
Après qu’en 1918, époque de répression de l’Église orthodoxe russe, le monastère a été fermé par les incroyants et les cellules des sœurs transformées en prison pour condamnés politiques, l’église abbatiale Saint-Jean-le-Précurseur est devenue paroissiale, le père Alexis a continué d’y officier jusqu’à sa fermeture. Ensuite il a desservi la paroisse de la Dormition à Gjel (district de Bronnitsk).
En 1929, lorsque fut arrêté son recteur, le conseil de la paroisse de l’Archange-Michel du village de Zagornovo, situé non loin de Gjel, fit appel au père Alexis qui s’installa dans le village avec sa famille.
Au début des années trente, la section locale de la GPU a cherché le moyen d’arrêter le père Alexis.
En 1895, Alexis a terminé ses études au grand séminaire de Moscou et a été affecté en 1899 comme psalmiste à l’église de la Décollation-de-Saint-Jean-le-Précurseur du couvent de filles Saint-Jean à Moscou. Le 5 mars 1898, il fut ordonné diacre et en 1917 prêtre de la même église. En 1920, il fut honoré du port de la kamilavka.
Après qu’en 1918, époque de répression de l’Église orthodoxe russe, le monastère a été fermé par les incroyants et les cellules des sœurs transformées en prison pour condamnés politiques, l’église abbatiale Saint-Jean-le-Précurseur est devenue paroissiale, le père Alexis a continué d’y officier jusqu’à sa fermeture. Ensuite il a desservi la paroisse de la Dormition à Gjel (district de Bronnitsk).
En 1929, lorsque fut arrêté son recteur, le conseil de la paroisse de l’Archange-Michel du village de Zagornovo, situé non loin de Gjel, fit appel au père Alexis qui s’installa dans le village avec sa famille.
Au début des années trente, la section locale de la GPU a cherché le moyen d’arrêter le père Alexis.
Arrestations massives à Kiev dans les années 1930
Un kolkhoze avait été créé à Zagornovo en 1928, son président était un paysan du village qui connaissait bien et ses voisins et les conditions locales. En 1931, le comité local du Parti communiste désigna un nouveau président venu de la ville et commença le déclin du kolkhoze et la dilapidation de ses biens : le nouveau président considérait les kolkhoziens comme ses propres serfs, le mécontentement fit son apparition et nombre d’entre eux voulurent quitter le kolkhoze. Pour justifier sa mauvaise gestion, le président du kolkhoze fit courir le bruit que les koulaks voulaient le tuer ainsi que d’autres représentants des soviets.
Lire Femmes martyres pour la foi 1932-1938
Les agents de la GPU écrivirent : « Dans le village de Zagornovo, un groupuscule organisé de koulaks aisés ayant à leur tête le pope local Alexis Petrovitch Skvortsov, mène une campagne antisoviétique évidente visant à la destruction des actions de politique économique menées au village par le pouvoir soviétique, telles les semailles de blé, la collectivisation, l’emprunt, etc. Le groupe désigné se préparait à accomplir des actes terroristes comme l’assassinat des membres collectif local. » Des témoins ont été entendus. L’un d’eux a témoigné que sa femme était devenue exagérément renfermée et taciturne et qu’il en avait trouvé la cause, elle fréquentait souvent le prêtre du village, le père Alexis Skvortsov. Puis il l’avait entendue se plaindre de la vie difficile et critiquer la situation au village. Considérant que sa femme était incapable de concevoir de telles idées politiques, il fallait les imputer à l’influence du prêtre, c’est pourquoi il déposait devant l’enquêteur de la GPU.
Le 12 décembre 1932, le père Alexis Skvortsov fut arrêté et incarcéré à la prison de la Boutyrka à Moscou.
Le 23 décembre, au cours de son interrogatoire, il répondit : « Je ne me permettais pas de discuter avec qui que ce soit, parce que je craignais qu’on m’accuse de propos antisoviétique. Je prononçais rarement des homélies. Je me limitais à „Chrétiens orthodoxes, repentez-vous, purifiez-vous de vos péchés ». Je me souviens, un jour on nous a taxé l’église d’un important impôt, nous n’avions pas un sou en caisse, et j’ai dû faire appel aux paroissiens : „Chrétiens orthodoxes, on nous impose lourdement et nous n’avons pas de quoi payer ; si l’Église de Dieu vous est chère, donnez selon vos possibilités. » Je ne me reconnais coupable ni de l’accusation d’organisation d’un acte terroriste contre les communistes du village ni d’activités antisoviétiques. »
Malgré l’absence de quelque preuve que ce soit, le 10 janvier 1933 le père Alexis Skvortsov fut accusé d’avoir été « durant plusieurs années à la tête d’un groupuscule contre-révolutionnaire qui préparait au village des actes terroristes visant les communistes locaux. »
Le 26 février 1933, la troïka de la GPU condamna le père Alexis à cinq ans de relégation au Kazakhstan.
Au terme de son exil, le père Alexis revint desservir la paroisse de l’Archange-Michel à Zagornovo où était restée sa famille. Mais cela ne dura pas longtemps : le 25 mars 1938, il fut de nouveau arrêté et enfermé à la prison de détention provisoire de la section locale du NKVD ; le lendemain au cours de l’interrogatoire, on lui demanda :
« — Vous vous rendez souvent dans la loge du concierge de l’église ? Et avec qui ?
— Nous nous y retrouvions rarement, le diacre et la marguillière, qui est présidente du conseil paroissial, et moi. Il y avait aussi des paroissiens.
— Et de quoi parliez-vous au cours de ces conciliabules dans la loge du concierge ?
— Nous discutions de l’opportunité de célébrer les offices pour telle ou telle fête et d’autres problèmes d’organisation.
— Quelles conversations subversives à caractère contre-révolutionnaire antisoviétique teniez-vous ?
— Nous parlions de l’impôt que l’on impose à notre église, il est colossal et, bien sûr, nous exprimions notre mécontentement.
— Vous reconnaissez-vous coupable conversations contre-révolutionnaires antisoviétiques contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable. » En général, cette affirmation mettait un terme à l’interrogatoire.
À cette époque, ont commencé les arrestations d’agents du NKVD, ce fut le cas de l’agent qui menait l’affaire du père Alexis, et jusqu’en 1938, il a semblé qu’on l’avait oublié. Les interrogatoires reprirent après la nomination de nouveaux enquêteurs, alors on a recommencé à convoquer des témoins de métier.
Un kolkhoze avait été créé à Zagornovo en 1928, son président était un paysan du village qui connaissait bien et ses voisins et les conditions locales. En 1931, le comité local du Parti communiste désigna un nouveau président venu de la ville et commença le déclin du kolkhoze et la dilapidation de ses biens : le nouveau président considérait les kolkhoziens comme ses propres serfs, le mécontentement fit son apparition et nombre d’entre eux voulurent quitter le kolkhoze. Pour justifier sa mauvaise gestion, le président du kolkhoze fit courir le bruit que les koulaks voulaient le tuer ainsi que d’autres représentants des soviets.
Lire Femmes martyres pour la foi 1932-1938
Les agents de la GPU écrivirent : « Dans le village de Zagornovo, un groupuscule organisé de koulaks aisés ayant à leur tête le pope local Alexis Petrovitch Skvortsov, mène une campagne antisoviétique évidente visant à la destruction des actions de politique économique menées au village par le pouvoir soviétique, telles les semailles de blé, la collectivisation, l’emprunt, etc. Le groupe désigné se préparait à accomplir des actes terroristes comme l’assassinat des membres collectif local. » Des témoins ont été entendus. L’un d’eux a témoigné que sa femme était devenue exagérément renfermée et taciturne et qu’il en avait trouvé la cause, elle fréquentait souvent le prêtre du village, le père Alexis Skvortsov. Puis il l’avait entendue se plaindre de la vie difficile et critiquer la situation au village. Considérant que sa femme était incapable de concevoir de telles idées politiques, il fallait les imputer à l’influence du prêtre, c’est pourquoi il déposait devant l’enquêteur de la GPU.
Le 12 décembre 1932, le père Alexis Skvortsov fut arrêté et incarcéré à la prison de la Boutyrka à Moscou.
Le 23 décembre, au cours de son interrogatoire, il répondit : « Je ne me permettais pas de discuter avec qui que ce soit, parce que je craignais qu’on m’accuse de propos antisoviétique. Je prononçais rarement des homélies. Je me limitais à „Chrétiens orthodoxes, repentez-vous, purifiez-vous de vos péchés ». Je me souviens, un jour on nous a taxé l’église d’un important impôt, nous n’avions pas un sou en caisse, et j’ai dû faire appel aux paroissiens : „Chrétiens orthodoxes, on nous impose lourdement et nous n’avons pas de quoi payer ; si l’Église de Dieu vous est chère, donnez selon vos possibilités. » Je ne me reconnais coupable ni de l’accusation d’organisation d’un acte terroriste contre les communistes du village ni d’activités antisoviétiques. »
Malgré l’absence de quelque preuve que ce soit, le 10 janvier 1933 le père Alexis Skvortsov fut accusé d’avoir été « durant plusieurs années à la tête d’un groupuscule contre-révolutionnaire qui préparait au village des actes terroristes visant les communistes locaux. »
Le 26 février 1933, la troïka de la GPU condamna le père Alexis à cinq ans de relégation au Kazakhstan.
Au terme de son exil, le père Alexis revint desservir la paroisse de l’Archange-Michel à Zagornovo où était restée sa famille. Mais cela ne dura pas longtemps : le 25 mars 1938, il fut de nouveau arrêté et enfermé à la prison de détention provisoire de la section locale du NKVD ; le lendemain au cours de l’interrogatoire, on lui demanda :
« — Vous vous rendez souvent dans la loge du concierge de l’église ? Et avec qui ?
— Nous nous y retrouvions rarement, le diacre et la marguillière, qui est présidente du conseil paroissial, et moi. Il y avait aussi des paroissiens.
— Et de quoi parliez-vous au cours de ces conciliabules dans la loge du concierge ?
— Nous discutions de l’opportunité de célébrer les offices pour telle ou telle fête et d’autres problèmes d’organisation.
— Quelles conversations subversives à caractère contre-révolutionnaire antisoviétique teniez-vous ?
— Nous parlions de l’impôt que l’on impose à notre église, il est colossal et, bien sûr, nous exprimions notre mécontentement.
— Vous reconnaissez-vous coupable conversations contre-révolutionnaires antisoviétiques contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable. » En général, cette affirmation mettait un terme à l’interrogatoire.
À cette époque, ont commencé les arrestations d’agents du NKVD, ce fut le cas de l’agent qui menait l’affaire du père Alexis, et jusqu’en 1938, il a semblé qu’on l’avait oublié. Les interrogatoires reprirent après la nomination de nouveaux enquêteurs, alors on a recommencé à convoquer des témoins de métier.
Le 14 mai, le père Alexis fut soumis à un nouvel interrogatoire :
— Dites-nous, est-ce que vous vous reconnaissez coupable d’activités contre-révolutionnaires et de diffusion auprès de la population locale de propos diffamatoires contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable de l’accusation portée contre moi et je précise que je ne me suis jamais livré à aucune activité contre-révolutionnaire auprès de la population locale, je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit, je restais confiné chez moi.
On convoqua des témoins pour des confrontations où le père Alexis déclara qu’il voyait certains d’entre eux pour la première fois et qu’il n’avait jamais conversé avec les autres.
Le 7 juin 1938, la troïka du NKVD condamna à mort le père Alexis Skvortsov, il fut fusillé le 4 juillet 1938 et enterré dans la fosse commune du polygone de Boutovo près de Moscou.
Le prêtre et martyr Alexis Skvortsov a été canonisé et proclamé nouveau martyr et propagateur de la foi par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe des 13 – 16 août 2000.
Higoumène Damaskine : " Vies des néomartyrs et propagateurs de la foi russes du XXe siècle". Juin, Tver, 2008, p. 388 – 392. Traduction "PO"
205 Résultats pour votre recherche Nouveaux Martyrs du XX siècle
— Dites-nous, est-ce que vous vous reconnaissez coupable d’activités contre-révolutionnaires et de diffusion auprès de la population locale de propos diffamatoires contre le parti et le gouvernement ?
— Je ne me reconnais pas coupable de l’accusation portée contre moi et je précise que je ne me suis jamais livré à aucune activité contre-révolutionnaire auprès de la population locale, je n’ai jamais discuté avec qui que ce soit, je restais confiné chez moi.
On convoqua des témoins pour des confrontations où le père Alexis déclara qu’il voyait certains d’entre eux pour la première fois et qu’il n’avait jamais conversé avec les autres.
Le 7 juin 1938, la troïka du NKVD condamna à mort le père Alexis Skvortsov, il fut fusillé le 4 juillet 1938 et enterré dans la fosse commune du polygone de Boutovo près de Moscou.
Le prêtre et martyr Alexis Skvortsov a été canonisé et proclamé nouveau martyr et propagateur de la foi par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe des 13 – 16 août 2000.
Higoumène Damaskine : " Vies des néomartyrs et propagateurs de la foi russes du XXe siècle". Juin, Tver, 2008, p. 388 – 392. Traduction "PO"
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 19 Mars 2019 à 09:06
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