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C’est une chapelle discrète mais bien vivante. Depuis plus d’un siècle, les fidèles de la communauté russe orthodoxe entretiennent et préservent les traditions de leur Eglise à Nilvange.
Un dôme en fer forgé surmonté d’une croix byzantine marque l’entrée au milieu d’une longue rangée de garages, rue de Verdun à Nilvange. L’église orthodoxe russe de la ville n’a rien d’un bâtiment tape à l’œil. Mais depuis près d’un siècle, elle reste l’un des rares lieux de culte russe orthodoxe en Lorraine et accueille toujours un office mensuel.
« Mais pourquoi une église orthodoxe russe à Nilvange ? On me pose toujours la question », sourit Boris Loukatcheff. Le représentant du conseil paroissial raconte avec passion les hasards de l’Histoire qui ont vu naître l’église nilvangeoise au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Un dôme en fer forgé surmonté d’une croix byzantine marque l’entrée au milieu d’une longue rangée de garages, rue de Verdun à Nilvange. L’église orthodoxe russe de la ville n’a rien d’un bâtiment tape à l’œil. Mais depuis près d’un siècle, elle reste l’un des rares lieux de culte russe orthodoxe en Lorraine et accueille toujours un office mensuel.
« Mais pourquoi une église orthodoxe russe à Nilvange ? On me pose toujours la question », sourit Boris Loukatcheff. Le représentant du conseil paroissial raconte avec passion les hasards de l’Histoire qui ont vu naître l’église nilvangeoise au lendemain de la Première Guerre mondiale.
Alliée de la France durant la Grande Guerre, l’armée russe reste fidèle au tsar après la révolution bolchévique de 1917. En 1918, à la fin des combats, ces troupes ne seront pas rapatriées en Russie mais demandent l’asile à leurs alliés, dont la France. « Beaucoup de soldats russes sont restés à Paris, Nice ou Cannes… », explique ainsi Boris Loukatcheff. Si une poignée d’officiers rejoint aussi la vallée de la Fensch, c’est par un autre hasard de l’Histoire.
« Le directeur de la SMK (Société métallurgique de Knutange) avait épousé la fille de l’ambassadeur de Russie. Il a ainsi fait venir un noyau d’officiers à Nilvange et leur a donné du travail à l’usine. » Cette petite communauté russe s’installe dans des baraquements au Konacker et c’est là qu’est créée la première église. « Elle aura trois autres adresses », sourit Boris. Né à Nilvange, lui-même sera baptisé dans la seconde : rue des Vosges. « Dans les années 1930, c’est une église en dur construite en même temps que le dispensaire mis à disposition de la communauté russe. »
Les reliques de saint Nicolas
Ce n’est qu’en 1946 que l’église orthodoxe emménage rue de Verdun, à Nilvange. « La SMK voulait récupérer le bâtiment de la rue des Vosges pour y installer une crèche. Elle nous a, en contrepartie, attribué cinq cellules de garage. »
Tous les objets du culte orthodoxe – dont une très belle iconostase (la cloison de bois peinte séparant le sanctuaire où se tient le prêtre de la nef de l’église) – tous "faits main" par les membres de la communauté ont été réinstallés et préservés depuis, comme le lieu soigneusement entretenu par une communauté désormais plus discrète. « Après la Seconde Guerre mondiale, la communauté russe de Nilvange a été divisée par deux. Staline ayant promis l’amnistie, beaucoup sont retournés en Russie. » Reste les descendants de cette première génération - « nés ici, nous avons tous épousé qui un Italien, qui une Polonaise, qui une Française… », sourit Boris Loukacheff – mais ils ont fait en sorte de perpétuer les traditions. La Saint-Nicolas, saint auquel est dédiée l’église, attire notamment les fidèles qui, conformément au calendrier grégorien du culte orthodoxe, la célèbrent le 18 décembre. À cette occasion, depuis quelques années, l’église orthodoxe de Nilvange accueille les reliques de saint Nicolas – transférées de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port – et s’ouvre à une cérémonie œcuménique.
Sans attendre l’année prochaine, la chapelle orthodoxe mérite ainsi plus qu’un coup d’œil. Une bonne résolution pour 2016 : guetter les Journées du patrimoine. Si on lui demande, Boris Loukacheff se fera un plaisir de raconter encore, en direct, l’histoire du lieu et des rites orthodoxes.
Lucie BOUVAREL. Lien
« Le directeur de la SMK (Société métallurgique de Knutange) avait épousé la fille de l’ambassadeur de Russie. Il a ainsi fait venir un noyau d’officiers à Nilvange et leur a donné du travail à l’usine. » Cette petite communauté russe s’installe dans des baraquements au Konacker et c’est là qu’est créée la première église. « Elle aura trois autres adresses », sourit Boris. Né à Nilvange, lui-même sera baptisé dans la seconde : rue des Vosges. « Dans les années 1930, c’est une église en dur construite en même temps que le dispensaire mis à disposition de la communauté russe. »
Les reliques de saint Nicolas
Ce n’est qu’en 1946 que l’église orthodoxe emménage rue de Verdun, à Nilvange. « La SMK voulait récupérer le bâtiment de la rue des Vosges pour y installer une crèche. Elle nous a, en contrepartie, attribué cinq cellules de garage. »
Tous les objets du culte orthodoxe – dont une très belle iconostase (la cloison de bois peinte séparant le sanctuaire où se tient le prêtre de la nef de l’église) – tous "faits main" par les membres de la communauté ont été réinstallés et préservés depuis, comme le lieu soigneusement entretenu par une communauté désormais plus discrète. « Après la Seconde Guerre mondiale, la communauté russe de Nilvange a été divisée par deux. Staline ayant promis l’amnistie, beaucoup sont retournés en Russie. » Reste les descendants de cette première génération - « nés ici, nous avons tous épousé qui un Italien, qui une Polonaise, qui une Française… », sourit Boris Loukacheff – mais ils ont fait en sorte de perpétuer les traditions. La Saint-Nicolas, saint auquel est dédiée l’église, attire notamment les fidèles qui, conformément au calendrier grégorien du culte orthodoxe, la célèbrent le 18 décembre. À cette occasion, depuis quelques années, l’église orthodoxe de Nilvange accueille les reliques de saint Nicolas – transférées de la basilique de Saint-Nicolas-de-Port – et s’ouvre à une cérémonie œcuménique.
Sans attendre l’année prochaine, la chapelle orthodoxe mérite ainsi plus qu’un coup d’œil. Une bonne résolution pour 2016 : guetter les Journées du patrimoine. Si on lui demande, Boris Loukacheff se fera un plaisir de raconter encore, en direct, l’histoire du lieu et des rites orthodoxes.
Lucie BOUVAREL. Lien
Eglise de la Sainte-Trinité – Saint Nicolas
Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontière
(Patriarcat de Moscou)
22, rue de Verdun
57240 Nilvange
Desservie par l’archiprêtre mitré Serge Poukh
Tél.: 03.82.34.71.21
Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontière
(Patriarcat de Moscou)
22, rue de Verdun
57240 Nilvange
Desservie par l’archiprêtre mitré Serge Poukh
Tél.: 03.82.34.71.21
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 29 Décembre 2015 à 18:50
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