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En présentant à Varsovie l’édition en polonais du livre du patriarche Cyrille "Liberté et responsabilité: à la recherche de l'harmonie. Les droits de l'homme et la dignité de la personne" le métropolite Hilarion (Alféev) a dit : « La parution de ce livre a suscité un grand intérêt en Pologne. L’ouvrage du patriarche Cyrille contribuera à ce que le dialogue entre les théologiens, les hommes politiques russes et polonais devienne plus intense. Nous sommes les témoins du triomphe de la pensée technique et des technologies de pointe. La composante spirituelle de nos vies s’en trouve souvent altérée. Mais les problèmes qui préoccupent depuis toujours l’humanité et auxquels elle trouvait des réponses dans la tradition religieuse restent tout aussi d’actualité qu’il y a mille ans.Celui de notre liberté est parmi les premiers auxquels nous aspirons à trouver une réponse.
Nous entendons souvent dire que l’homme ne doit pas se perfectionner et qu’il est préférable à cela de chercher les plaisirs et les distractions, de suivre nos passions. Nous entendons dire que la liberté de l’individu n’est limitée que par les intérêts de ceux qui l’entourent. En réalité, l’individu privé de ses repères moraux est enclin au péché et à l’autodestruction. Il n’est plus apte à œuvrer pour le bien de la société, à coexister avec ses proches. Son libre arbitre devient un asservissement au péché. Voilà pourquoi le livre du patriarche traite essentiellement de la corrélation entre liberté et responsabilité. Il s’agit d’une ligne de démarcation que nous sommes tenus de tracer constamment dans notre comportement et dans nos pensées. Renoncer à donner une définition morale au comportement de l’individu, du pouvoir, du peuple rend impossible la réponse à de nombreuses questions. La société risque ainsi d’abdiquer la lutte contre des maux tels que l’ivrognerie, la toxicomanie, la permissivité sexuelle. La logique libérale nous dit que ces choix relèvent entièrement du libre arbitre. Aussi, l’Etat et la société n’ont pas à interférer dans ces choix mais au contraire ils doivent favoriser le passage à l’acte. En effet, la prostitution est omniprésente dans le monde, la drogue est légalisée dans certains pays, les bars, les discothèques, les bouges sont de plus en plus répandus. Un tel état de chose conduit au déclin des peuples, à la chute de la natalité. Les médias et le système éducatif inculquent aux jeunes encore non mâtures que l’amoralité est devenue une norme.
La crise financière mondiale n’a pas pour cause des lois de l’économie ou des à coups d’ordre technique, elle est déterminée par des vices tels que la cupidité, l’escroquerie, la trahison, le lucre, l’égoïsme. Si l’humanité ne se ressaisira pas elle risque le pire. Le libre arbitre devient de plus en plus une valeur absolue alors que la responsabilité qu’il implique est mise entre parenthèses. Or, la culture chrétienne sur laquelle se fonde la théorie moderne des droits et des libertés a toujours affirmé que l’amoralité n’est pas conforme à la dignité qui nous a été conférée par Dieu, qu’elle est un mal et une caricature de la liberté et qu’elle nous éloigne de notre Créateur.
Les documents internationaux adoptés après la guerre sur les droits de l’homme se fondent sur les liens qui existent entre liberté et responsabilité. La Déclaration de 1948 ainsi que la Déclaration européenne sur les droits et les libertés de 1950 contiennent des dispositions sur l’interdépendance qui existe entre libre arbitre et morale. Ces documents admettent que les droits de l’homme peuvent être sujets à restriction au nom de la morale. Les actes internationaux qui ont suivi, par exemple la Charte Européenne de 2000, n’établissent plus l’interconnexion entre les droits de l’homme et les principes moraux. Les libertés y sont ainsi abordées d’une manière absolument indépendante des principes moraux. La société moderne estime qu’il serait amoral de considérer que le droit est à même de restreindre la propension à pécher de l’individu. Ainsi, les droits de l’homme deviennent un système en soi qui est détaché de toute tradition spirituelle telle qu’elle a été maintenue par l’Eglise en Europe.
Le libéralisme se veut être la vérité ultime. Toute critique de l’amoralisme est considérée comme une manifestation d’intolérance et d’extrémisme religieux. Les chrétiens d’Europe restés fidèles à la tradition font déjà l’objet de persécution : la condamnation publique de l’homosexualité risque dans certains pays d’Europe de compromettre une carrière, voire de vous conduire en prison. Voilà à quoi mène le monopole sur la vérité que s’arroge le libéralisme. La christianophobie se renforce à vue d’œil en Europe. La décision adoptée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans la requête «Lautsi contre l’Italie, 3 novembre 2009 » en est un exemple probant. La Cour a conclu que la présence de crucifix dans les écoles publiques est une violation des droits de l’homme. Cette décision de la Cour place les croyants dans une situation d’inégalité : le sécularisme est ainsi proclamé fondement « neutre » de la vie sociale.
Il s’agit ici d’instaurer une nouvelle idéologie athée qui prive les chrétiens de la possibilité d’apporter une dimension religieuse à la vie de la société. L’Eglise Orthodoxe Russe a d’emblée accordé son soutien à l’Italie, la Russie et aux autres États qui ont exprimé leur désaccord avec cette décision (Bulgarie, Grèce, Chypres, Lituanie, Malte, Monaco, Roumanie, San Marino).Nous aurions aimé voir la Pologne dans cette énumération. La vision contemporaine des droits de l’homme sert de prétexte à restreindre les libertés des croyants. L’importance qu’a prise le débat sur les droits de l’homme a incité l’Eglise Orthodoxe Russe à s’exprimer.
L’élaboration de la « Doctrine sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme » qui a été adoptée par le Concile des évêques en 2008 a pris deux ans. C’est le patriarche Cyrille qui a supervisé ce travail. Plusieurs des interventions et articles du patriarche Cyrille repris dans l’ouvrage présenté ont servi de point de départ au débat qui a précédé l’élaboration de la « Doctrine ». Puisqu’il s’agit des droits de l’homme, le dialogue doit être mené dans un esprit de respect mutuel, d’ouverture. Le diktat et la coercition doivent en être exclus. Le christianisme nous apprend comment mener une vie juste, conforme à la dignité qui nous été conférée par Dieu. Une telle vie, et seule une telle vie, peut être vraiment libre et harmonieuse. J’espère que l’ouvrage du patriarche Cyrille contribuera à l’approfondissement du débat qui est mené en Pologne à propos de la problématique des droits de l’homme."
Religar.ru
Traduction pour "P.O." Larissa
La crise financière mondiale n’a pas pour cause des lois de l’économie ou des à coups d’ordre technique, elle est déterminée par des vices tels que la cupidité, l’escroquerie, la trahison, le lucre, l’égoïsme. Si l’humanité ne se ressaisira pas elle risque le pire. Le libre arbitre devient de plus en plus une valeur absolue alors que la responsabilité qu’il implique est mise entre parenthèses. Or, la culture chrétienne sur laquelle se fonde la théorie moderne des droits et des libertés a toujours affirmé que l’amoralité n’est pas conforme à la dignité qui nous a été conférée par Dieu, qu’elle est un mal et une caricature de la liberté et qu’elle nous éloigne de notre Créateur.
Les documents internationaux adoptés après la guerre sur les droits de l’homme se fondent sur les liens qui existent entre liberté et responsabilité. La Déclaration de 1948 ainsi que la Déclaration européenne sur les droits et les libertés de 1950 contiennent des dispositions sur l’interdépendance qui existe entre libre arbitre et morale. Ces documents admettent que les droits de l’homme peuvent être sujets à restriction au nom de la morale. Les actes internationaux qui ont suivi, par exemple la Charte Européenne de 2000, n’établissent plus l’interconnexion entre les droits de l’homme et les principes moraux. Les libertés y sont ainsi abordées d’une manière absolument indépendante des principes moraux. La société moderne estime qu’il serait amoral de considérer que le droit est à même de restreindre la propension à pécher de l’individu. Ainsi, les droits de l’homme deviennent un système en soi qui est détaché de toute tradition spirituelle telle qu’elle a été maintenue par l’Eglise en Europe.
Le libéralisme se veut être la vérité ultime. Toute critique de l’amoralisme est considérée comme une manifestation d’intolérance et d’extrémisme religieux. Les chrétiens d’Europe restés fidèles à la tradition font déjà l’objet de persécution : la condamnation publique de l’homosexualité risque dans certains pays d’Europe de compromettre une carrière, voire de vous conduire en prison. Voilà à quoi mène le monopole sur la vérité que s’arroge le libéralisme. La christianophobie se renforce à vue d’œil en Europe. La décision adoptée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme dans la requête «Lautsi contre l’Italie, 3 novembre 2009 » en est un exemple probant. La Cour a conclu que la présence de crucifix dans les écoles publiques est une violation des droits de l’homme. Cette décision de la Cour place les croyants dans une situation d’inégalité : le sécularisme est ainsi proclamé fondement « neutre » de la vie sociale.
Il s’agit ici d’instaurer une nouvelle idéologie athée qui prive les chrétiens de la possibilité d’apporter une dimension religieuse à la vie de la société. L’Eglise Orthodoxe Russe a d’emblée accordé son soutien à l’Italie, la Russie et aux autres États qui ont exprimé leur désaccord avec cette décision (Bulgarie, Grèce, Chypres, Lituanie, Malte, Monaco, Roumanie, San Marino).Nous aurions aimé voir la Pologne dans cette énumération. La vision contemporaine des droits de l’homme sert de prétexte à restreindre les libertés des croyants. L’importance qu’a prise le débat sur les droits de l’homme a incité l’Eglise Orthodoxe Russe à s’exprimer.
L’élaboration de la « Doctrine sur la dignité, la liberté et les droits de l’homme » qui a été adoptée par le Concile des évêques en 2008 a pris deux ans. C’est le patriarche Cyrille qui a supervisé ce travail. Plusieurs des interventions et articles du patriarche Cyrille repris dans l’ouvrage présenté ont servi de point de départ au débat qui a précédé l’élaboration de la « Doctrine ». Puisqu’il s’agit des droits de l’homme, le dialogue doit être mené dans un esprit de respect mutuel, d’ouverture. Le diktat et la coercition doivent en être exclus. Le christianisme nous apprend comment mener une vie juste, conforme à la dignité qui nous été conférée par Dieu. Une telle vie, et seule une telle vie, peut être vraiment libre et harmonieuse. J’espère que l’ouvrage du patriarche Cyrille contribuera à l’approfondissement du débat qui est mené en Pologne à propos de la problématique des droits de l’homme."
Religar.ru
Traduction pour "P.O." Larissa
Rédigé par l'équipe rédaction le 27 Juin 2010 à 17:17
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