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Voici un troisième extrait de la thèse de doctorat soutenue par
L’hiéromoine Joseph ( Pavlinciuc), archevêché de Chesonèse
LES RELATIONS ENTRE L’EGLISE ET L’ETAT A L’EPOQUE DE STALINE ET KHROUCHTCHEV : L’EXEMPLE DU DIOCESE DE CHISINAU, MOLDAVIE
………………………….
Les persécutions de la fin de la période Khrouchtchévienne (1959-1964)
et leurs conséquences pour le diocèse de Chisinau.
L’attitude du clergé en cette période critique fut, selon les termes mêmes des rapports officiels, une combinaison de persistance et d’adaptation. «En ce qui concerne les prêtres, remarque en 1963 le plénipotentiaire, ils sont par nature et en toute occasion intéressés non seulement à stopper le déclin de l’Église mais également à la renforcer, à avoir plus de croyants, à célébrer autant d’offices divins et de rituels religieux que possible. L’attitude la plus courante de la part des prêtres est l’adaptation, pour laquelle ils ont une grande capacité. De nombreux prêtres changent visiblement de conduite non seulement face aux croyants, mais également devant les travailleurs. Ils ne font pas de sermons à l’église, mais profitent largement de leurs rencontres avec des citoyens isolés ou en petits groupes dans les rues des villages» .
En 1961, un sérieux coup fut porté à la vie paroissiale. Le président du Conseil pour les Affaires de l’EOR au sein du Conseil des Ministres de l’URSS, V. A. Kouroyédov, proposa au Synode de l’Église Orthodoxe Russe, avec à sa tête le Patriarche, de mener une réforme totale de la gestion paroissiale.
L’hiéromoine Joseph ( Pavlinciuc), archevêché de Chesonèse
LES RELATIONS ENTRE L’EGLISE ET L’ETAT A L’EPOQUE DE STALINE ET KHROUCHTCHEV : L’EXEMPLE DU DIOCESE DE CHISINAU, MOLDAVIE
………………………….
Les persécutions de la fin de la période Khrouchtchévienne (1959-1964)
et leurs conséquences pour le diocèse de Chisinau.
L’attitude du clergé en cette période critique fut, selon les termes mêmes des rapports officiels, une combinaison de persistance et d’adaptation. «En ce qui concerne les prêtres, remarque en 1963 le plénipotentiaire, ils sont par nature et en toute occasion intéressés non seulement à stopper le déclin de l’Église mais également à la renforcer, à avoir plus de croyants, à célébrer autant d’offices divins et de rituels religieux que possible. L’attitude la plus courante de la part des prêtres est l’adaptation, pour laquelle ils ont une grande capacité. De nombreux prêtres changent visiblement de conduite non seulement face aux croyants, mais également devant les travailleurs. Ils ne font pas de sermons à l’église, mais profitent largement de leurs rencontres avec des citoyens isolés ou en petits groupes dans les rues des villages» .
En 1961, un sérieux coup fut porté à la vie paroissiale. Le président du Conseil pour les Affaires de l’EOR au sein du Conseil des Ministres de l’URSS, V. A. Kouroyédov, proposa au Synode de l’Église Orthodoxe Russe, avec à sa tête le Patriarche, de mener une réforme totale de la gestion paroissiale.
Il justifiait sa démarche par le mécontentement qu’aurait provoqué chez les croyants le déficit de démocratie de l’Église : «dans notre pays parfaitement démocratique, dans lequel la direction de l'État se fait par le peuple», demeurent des communautés religieuses dans lesquelles la direction est assurée par un pouvoir dictatorial détenu par une seule personne. «Il faut revoir certains points précis de la «Directive sur la direction de l’Église Orthodoxe Russe», pour qu’à la tête de la communauté il y ait un organe exécutif, et non le pasteur de l’église» . L’Église, séparée du gouvernement, n’était pas obligée de suivre, dans sa vie interne, les tendances politiques, qui, d’ailleurs, n’avaient rien en commun avec la démocratie. Cette nouvelle décision fut un pas vers l’anarchie, dans la mesure où les ouailles perdirent leur chef en la personne du prêtre.
La soumission des communautés paroissiales et des clercs aux soi-disant «organes exécutifs» accompagnée du rejet par ces organes du prêtre avait pour but, selon les projets des initiateurs de la réforme, de semer la discorde dans la vie paroissiale, de déchirer l’ordre canonique de la direction ecclésiastique et de simplifier la procédure de fermeture des paroisses. L’influence des plénipotentiaires sur les desservants du culte fut limitée en raison du fait que le prêtre était lié par la discipline canonique ecclésiastique, par le serment qu’il avait prêté et par son devoir envers ses ouailles. En revanche, la composition des réunions paroissiales et des conseils paroissiaux des organes exécutifs était sous le contrôle total des administrateurs, et par ce biais, il était plus simple de mener à bien une politique anticléricale.
Le 18 avril 1961, le Très-Saint Synode fut contraint de prendre une directive édictant des «mesures en vue de l’amélioration de l’état actuel de la vie paroissiale et de sa régularisation au regard de la législation civile» . Il fallut que le Concile des évêques confirme cette directive au cours d’une session le 18 juillet de la même année, à la Laure de la Trinité-Saint-Serge. A ce concile, qui fut réuni à l’improviste, participèrent seulement les évêques qui étaient venus assister à la fête du Saint Serge. Sur les conséquences de la réforme de la direction paroissiale, le « plénipotentiaire » camarade Оleïnik écrivit «dans l’ensemble, la réforme de la direction ecclésiastique et le renforcement du contrôle pour le respect des lois soviétiques concernant les cultes ont eu une influence remarquable sur la limitation de l’activité du clergé et des fidèles. Les organes exécutifs de la direction ecclésiastique se soucient désormais moins des travaux de rénovation et d'embellissement des églises. Par ailleurs, suite à la réforme, les membres des organes exécutifs ecclésiastiques ont commencé à visiter fréquemment l’administrateur. Sur nos recommandations, les organes exécutifs des paroisses ont cessé de sonner les cloches quasiment partout, dans les régions densément peuplées le prêtre n’accompagne plus les défunts au cimetière, nous avons surtout réussi liquider un rituel tel que la bénédiction des maisons, pratique qui était auparavant très largement répandue en Moldavie. Par la voie de recommandations adressées aux organes exécutifs ecclésiastiques, nous avons obtenu que les enfants en âge d’aller à l’école cessent de fréquenter l’église etc.» . Ainsi, cette réforme paroissiale imposée exprime-t-elle la volonté des autorités soviétiques de placer sous leur contrôle toute la vie ecclésiastique et de centraliser la communauté religieuse paroissiale.
A cette période, les autorités accordèrent une attention particulière à «la réquisition des églises inactives à des fins socio-culturelles», c'est-à-dire à leur profanation et à leur destruction.
. «Le Parti et les organisations soviétiques exécutent un grand travail en vue de la réquisition des édifices des églises inactives. Au 1er janvier 1962 ces édifices ont été affectés à des clubs, à des bibliothèques, à des infrastructures sportives, et aux besoins agricoles (98) ; détruits pour cause de vétusté ou en raison de la reconstruction de logements habitables (67). En tout, 165 bâtiments ont été réquisitionnés. Doivent être réquisitionnés à l’avenir 557 édifices d’églises inactives parmi lesquels : а) 125 pour des besoins socioculturels ; b) 242 pour des besoins agricoles ; c) 109 à détruire pour cause de vétusté ; d) 12 [à détruire] aux fins de reconstruction de logements d’habitation ; e) 69 à détruire à cause de l’impossibilité de les utiliser» , - écrivit l’administrateur Oleïnik. Le 18 février 1963 fut envoyée une lettre au Conseil des Ministres de la RSSM concluant sur la suppression de certains édifices de la liste des monuments d’architecture et la destruction de l’un des plus anciens et précieux monuments de la ville de Chisinau – le clocher de l’ancienne cathédrale. Dans sa lettre, l’administrateur pour les affaires de l’EOR auprès du Conseil des Ministres d’URSS pour la RSSM écrivit : «Le clocher gâche la vue du centre-ville, de même à cause de lui on ne voit pas l’édifice du musée, en outre, il n’est d’aucune valeur en tant que monument d’architecture» . Sous un tel prétexte, le clocher de la ville de Balti fut également retiré de la liste des monuments d’architecture . Les deux clochers furent dynamités en1963-1964.
Un coup sérieux fut porté aux monastères et à la vie monacale.
Des couvents célèbres furent dépouillés et fermés comme, par exemple, celui de Gherbovăţi (1961), Noul-Niamţ ou Căpriana (1962). Le monastère de Gherbovăţi était connu pour son icône miraculeuse de la Mère de Dieu, qui apparaissait comme la protectrice de la terre moldave. Après la fermeture du monastère, l’icône fut transférée dans la cathédrale Saint Vladimir de Kiev (elle fut rendue au monastère Gherbovăţi en 1990). Le monastère Noul-Neamţ, fondé par les disciples de saint Paisii Velicicovskii (1722-1794), héritier de la tradition de la laure de Niamţ, était l’un des lieux saints par excellence de la Moldavie. Căpriana, le monastère le plus ancien (fondé en 1429), avait été le lieu où nombre de souverains (hospodars) moldaves passaient leur enfance et recevaient leur éducation. Les frères de ces monastères furent contraints de les quitter «de leur propre gré» et de s’occuper à un «travail utile à la société» dans les kolkhozes, les sovkhozes et dans les usines de la république.
Au 1er janvier 1963, dans le diocèse de Chisinau, il y avait 257 églises actives et un monastère de femmes. Sur les 257 églises actives, la divine liturgie était célébrée dans seulement 218 églises . En 1963, 39 églises et autant de communautés paroissiales furent radiées des registres. De la sorte, pendant la période allant de 1959 à 1964, furent fermés plus de 300 églises et 13 monastères, et le nombre des serviteurs du culte fut réduit à 148 personnes. Les effectifs des moines et des moniales avaient été réduits à 1.500 religieux environ , et l’on n’entendait plus le son des cloches dans le pays.
Malgré toutes les mesures prises en vue de l’affaiblissement de l’Église, l’autorité du clergé parmi le peuple resta intacte. Bien que les autorités usaient de tous les moyens pour extirper aux gens leur religiosité, ceux-ci continuaient, comme auparavant, à chercher Dieu. Les quelques églises restées ouvertes dans la république ne désemplissaient pas et les rares prêtres ne manquaient pas d’ouailles. Les plans du plénipotentiaire en vue de réduire encore le nombre des églises actives ne furent pas réalisés. Ainsi, son plan de «préparation de toutes les conditions requises pour la fermeture du dernier monastère féminin de Jabca» resta seulement sur le papier et ce projet échoua. De même, le plan suivant de «réduction du réseau d’églises actives» ne fut pas réalisé .
Après « la démission » de Khrouchtchev le 14 octobre 1964 (jour de la fête de l’Intercession de la Mère de Dieu), l’arrivée au pouvoir de Léonide Bréjnev changea le caractère des relations de l'État avec l’Église. La question des violations de la législation soviétique par les croyants fut discutée au Tribunal Suprême d’URSS en commission spéciale , et, en janvier 1965, le Présidium du Conseil Suprême de l’URSS adopta une disposition "Au sujet de quelques faits de violation de la loi socialiste en relation avec les croyants". Elle donnait le signal d’une modération nouvelle. Il fut recommandé d’entreprendre des études complémentaires des dossiers en cours et de réexaminer certaines décisions de justice. C’est ainsi que de nombreux croyants condamnés furent réhabilités et purent retourner au lieu de leur première résidence.
Avec l’éviction de N. S. Khrouchtchev, la dernière vague de répressions massives contre l’Église et les croyants prit fin. La fermeture massive des communautés religieuses, parmi lesquelles des églises orthodoxes, fut stoppée. Mais les églises fermées à l’époque des persécutions khrouchtéviennes, ne furent pas pour autant rendues aux croyants pendant les vingt années de la "stagnation" (1964-1984). Le pari des autorités était que la pratique religieuse s’éteindrait d’elle-même, avec l’extinction des vieilles générations.
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
SCIENCES HISTORIQUES, PHILOLOGIQUES ET RELIGIEUSES
MENTION « SCIENCES DES RELIGIONS ET SOCIETE »
Directeur de recherche : Monsieur le professeur Pierre Gonneau - 2009
La soumission des communautés paroissiales et des clercs aux soi-disant «organes exécutifs» accompagnée du rejet par ces organes du prêtre avait pour but, selon les projets des initiateurs de la réforme, de semer la discorde dans la vie paroissiale, de déchirer l’ordre canonique de la direction ecclésiastique et de simplifier la procédure de fermeture des paroisses. L’influence des plénipotentiaires sur les desservants du culte fut limitée en raison du fait que le prêtre était lié par la discipline canonique ecclésiastique, par le serment qu’il avait prêté et par son devoir envers ses ouailles. En revanche, la composition des réunions paroissiales et des conseils paroissiaux des organes exécutifs était sous le contrôle total des administrateurs, et par ce biais, il était plus simple de mener à bien une politique anticléricale.
Le 18 avril 1961, le Très-Saint Synode fut contraint de prendre une directive édictant des «mesures en vue de l’amélioration de l’état actuel de la vie paroissiale et de sa régularisation au regard de la législation civile» . Il fallut que le Concile des évêques confirme cette directive au cours d’une session le 18 juillet de la même année, à la Laure de la Trinité-Saint-Serge. A ce concile, qui fut réuni à l’improviste, participèrent seulement les évêques qui étaient venus assister à la fête du Saint Serge. Sur les conséquences de la réforme de la direction paroissiale, le « plénipotentiaire » camarade Оleïnik écrivit «dans l’ensemble, la réforme de la direction ecclésiastique et le renforcement du contrôle pour le respect des lois soviétiques concernant les cultes ont eu une influence remarquable sur la limitation de l’activité du clergé et des fidèles. Les organes exécutifs de la direction ecclésiastique se soucient désormais moins des travaux de rénovation et d'embellissement des églises. Par ailleurs, suite à la réforme, les membres des organes exécutifs ecclésiastiques ont commencé à visiter fréquemment l’administrateur. Sur nos recommandations, les organes exécutifs des paroisses ont cessé de sonner les cloches quasiment partout, dans les régions densément peuplées le prêtre n’accompagne plus les défunts au cimetière, nous avons surtout réussi liquider un rituel tel que la bénédiction des maisons, pratique qui était auparavant très largement répandue en Moldavie. Par la voie de recommandations adressées aux organes exécutifs ecclésiastiques, nous avons obtenu que les enfants en âge d’aller à l’école cessent de fréquenter l’église etc.» . Ainsi, cette réforme paroissiale imposée exprime-t-elle la volonté des autorités soviétiques de placer sous leur contrôle toute la vie ecclésiastique et de centraliser la communauté religieuse paroissiale.
A cette période, les autorités accordèrent une attention particulière à «la réquisition des églises inactives à des fins socio-culturelles», c'est-à-dire à leur profanation et à leur destruction.
. «Le Parti et les organisations soviétiques exécutent un grand travail en vue de la réquisition des édifices des églises inactives. Au 1er janvier 1962 ces édifices ont été affectés à des clubs, à des bibliothèques, à des infrastructures sportives, et aux besoins agricoles (98) ; détruits pour cause de vétusté ou en raison de la reconstruction de logements habitables (67). En tout, 165 bâtiments ont été réquisitionnés. Doivent être réquisitionnés à l’avenir 557 édifices d’églises inactives parmi lesquels : а) 125 pour des besoins socioculturels ; b) 242 pour des besoins agricoles ; c) 109 à détruire pour cause de vétusté ; d) 12 [à détruire] aux fins de reconstruction de logements d’habitation ; e) 69 à détruire à cause de l’impossibilité de les utiliser» , - écrivit l’administrateur Oleïnik. Le 18 février 1963 fut envoyée une lettre au Conseil des Ministres de la RSSM concluant sur la suppression de certains édifices de la liste des monuments d’architecture et la destruction de l’un des plus anciens et précieux monuments de la ville de Chisinau – le clocher de l’ancienne cathédrale. Dans sa lettre, l’administrateur pour les affaires de l’EOR auprès du Conseil des Ministres d’URSS pour la RSSM écrivit : «Le clocher gâche la vue du centre-ville, de même à cause de lui on ne voit pas l’édifice du musée, en outre, il n’est d’aucune valeur en tant que monument d’architecture» . Sous un tel prétexte, le clocher de la ville de Balti fut également retiré de la liste des monuments d’architecture . Les deux clochers furent dynamités en1963-1964.
Un coup sérieux fut porté aux monastères et à la vie monacale.
Des couvents célèbres furent dépouillés et fermés comme, par exemple, celui de Gherbovăţi (1961), Noul-Niamţ ou Căpriana (1962). Le monastère de Gherbovăţi était connu pour son icône miraculeuse de la Mère de Dieu, qui apparaissait comme la protectrice de la terre moldave. Après la fermeture du monastère, l’icône fut transférée dans la cathédrale Saint Vladimir de Kiev (elle fut rendue au monastère Gherbovăţi en 1990). Le monastère Noul-Neamţ, fondé par les disciples de saint Paisii Velicicovskii (1722-1794), héritier de la tradition de la laure de Niamţ, était l’un des lieux saints par excellence de la Moldavie. Căpriana, le monastère le plus ancien (fondé en 1429), avait été le lieu où nombre de souverains (hospodars) moldaves passaient leur enfance et recevaient leur éducation. Les frères de ces monastères furent contraints de les quitter «de leur propre gré» et de s’occuper à un «travail utile à la société» dans les kolkhozes, les sovkhozes et dans les usines de la république.
Au 1er janvier 1963, dans le diocèse de Chisinau, il y avait 257 églises actives et un monastère de femmes. Sur les 257 églises actives, la divine liturgie était célébrée dans seulement 218 églises . En 1963, 39 églises et autant de communautés paroissiales furent radiées des registres. De la sorte, pendant la période allant de 1959 à 1964, furent fermés plus de 300 églises et 13 monastères, et le nombre des serviteurs du culte fut réduit à 148 personnes. Les effectifs des moines et des moniales avaient été réduits à 1.500 religieux environ , et l’on n’entendait plus le son des cloches dans le pays.
Malgré toutes les mesures prises en vue de l’affaiblissement de l’Église, l’autorité du clergé parmi le peuple resta intacte. Bien que les autorités usaient de tous les moyens pour extirper aux gens leur religiosité, ceux-ci continuaient, comme auparavant, à chercher Dieu. Les quelques églises restées ouvertes dans la république ne désemplissaient pas et les rares prêtres ne manquaient pas d’ouailles. Les plans du plénipotentiaire en vue de réduire encore le nombre des églises actives ne furent pas réalisés. Ainsi, son plan de «préparation de toutes les conditions requises pour la fermeture du dernier monastère féminin de Jabca» resta seulement sur le papier et ce projet échoua. De même, le plan suivant de «réduction du réseau d’églises actives» ne fut pas réalisé .
Après « la démission » de Khrouchtchev le 14 octobre 1964 (jour de la fête de l’Intercession de la Mère de Dieu), l’arrivée au pouvoir de Léonide Bréjnev changea le caractère des relations de l'État avec l’Église. La question des violations de la législation soviétique par les croyants fut discutée au Tribunal Suprême d’URSS en commission spéciale , et, en janvier 1965, le Présidium du Conseil Suprême de l’URSS adopta une disposition "Au sujet de quelques faits de violation de la loi socialiste en relation avec les croyants". Elle donnait le signal d’une modération nouvelle. Il fut recommandé d’entreprendre des études complémentaires des dossiers en cours et de réexaminer certaines décisions de justice. C’est ainsi que de nombreux croyants condamnés furent réhabilités et purent retourner au lieu de leur première résidence.
Avec l’éviction de N. S. Khrouchtchev, la dernière vague de répressions massives contre l’Église et les croyants prit fin. La fermeture massive des communautés religieuses, parmi lesquelles des églises orthodoxes, fut stoppée. Mais les églises fermées à l’époque des persécutions khrouchtéviennes, ne furent pas pour autant rendues aux croyants pendant les vingt années de la "stagnation" (1964-1984). Le pari des autorités était que la pratique religieuse s’éteindrait d’elle-même, avec l’extinction des vieilles générations.
ECOLE PRATIQUE DES HAUTES ETUDES
SCIENCES HISTORIQUES, PHILOLOGIQUES ET RELIGIEUSES
MENTION « SCIENCES DES RELIGIONS ET SOCIETE »
Directeur de recherche : Monsieur le professeur Pierre Gonneau - 2009
Rédigé par l'équipe de rédaction le 24 Juin 2010 à 15:00
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