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Vladimir Golovanow
"Ces instants privilégiés illuminent toujours ma vie spirituelle. Et me poussent à approfondir le dialogue."
Père Barsanuphe (1), 2004
PO a publié un article sur l'exposition-vente du monastère Notre-Dame-de-Chersonèse Mais ce monastère est connu bien au-delà de ce marché de Noël et de l'attraction qu'il exerce sur les Orthodoxes de la région. En fait sa réputation dépasse les frontières par l'activité exceptionnelle pour le dialogue interreligieux que développe son fondateur et aumônier, l'archimandrite Barsanuphe Ferrier (PM) depuis prés de 20 ans. Je vous propose ci-après une petite compilation de 3 articles, répartis sur les 8 dernières années, qui donnent un premier aperçu de cette activité.
* * *
2004 : "Le silence partagé"
Éric Vinson - publié le 01/06/2004
Engagé dans le dialogue interreligieux pour la paix, le père higoumène Barsanuphe, orthodoxe, témoigne de ce qu'il en a reçu : un silence qui devient Parole. Et prière.
"En route vers Jérusalem, ma vie bascula à vingt ans avec la découverte des monastères orthodoxes de Serbie, de Grèce et du Proche-Orient. Après une formation artistique, je me vouai alors à l'orthodoxie, jusqu'à devenir moine du patriarcat de Moscou, en 1964
"Ces instants privilégiés illuminent toujours ma vie spirituelle. Et me poussent à approfondir le dialogue."
Père Barsanuphe (1), 2004
PO a publié un article sur l'exposition-vente du monastère Notre-Dame-de-Chersonèse Mais ce monastère est connu bien au-delà de ce marché de Noël et de l'attraction qu'il exerce sur les Orthodoxes de la région. En fait sa réputation dépasse les frontières par l'activité exceptionnelle pour le dialogue interreligieux que développe son fondateur et aumônier, l'archimandrite Barsanuphe Ferrier (PM) depuis prés de 20 ans. Je vous propose ci-après une petite compilation de 3 articles, répartis sur les 8 dernières années, qui donnent un premier aperçu de cette activité.
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2004 : "Le silence partagé"
Éric Vinson - publié le 01/06/2004
Engagé dans le dialogue interreligieux pour la paix, le père higoumène Barsanuphe, orthodoxe, témoigne de ce qu'il en a reçu : un silence qui devient Parole. Et prière.
"En route vers Jérusalem, ma vie bascula à vingt ans avec la découverte des monastères orthodoxes de Serbie, de Grèce et du Proche-Orient. Après une formation artistique, je me vouai alors à l'orthodoxie, jusqu'à devenir moine du patriarcat de Moscou, en 1964
Mes trente années suivantes furent dédiées à la fondation d'églises et de monastères en France. En 1992, suite à une maladie grave, je décidai de faire de l'ouverture aux autres ma priorité. Déjà impliqué dans l'oecuménisme, cette ouverture prit naturellement pour moi la forme du dialogue interreligieux, selon une maxime qui depuis me guide : "Pas de paix entre les nations sans paix entre les religions, et pas de paix entre elles sans dialogue". Devenu en 1998 délégué diocésain aux relations interreligieuses, je fus ainsi envoyé par mon évêque en Roumanie pour la première réunion multi-religieuse internationale en terre orthodoxe. Et désormais, je fais "feu de tout bois" au service de cette cause : création d'un centre au monastère de Doumérac (que j'ai fondé en Charente), participation au voyage du Père Emile Shoufani à Auschwitz (2), animation du "Cercle de prière et de recueillement" de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (3) ou adhésion au Groupe d'Amitié Islamo-Chrétienne (4) (dont je suis vice-président) et à la Fraternité d'Abraham (5)...
Moine depuis quarante ans, l'interreligieux est avant tout pour moi un échange de paroles qui permet de s'exprimer, de manifester son respect et surtout d'écouter pour apprendre de l'autre. Paradoxalement, c'est cette dernière dimension qui m'a fait découvrir la richesse du silence, face à d'autres croyants dont je ne parlais pas la langue mais dont la présence et le regard étaient éloquents... Je pense à Guendune Rimpotché, l'un des pionniers du bouddhisme tibétain en France: vieillard lumineux, tout en sourire ridé, en prunelles insondables, qui m'a reçu quelquefois en son monastère auvergnat. Je pense ensuite au Sheikh Talgat, chef suprême des musulmans de Russie : à ses yeux acérés, son sourire brillant d'intelligence et de fraternité, croisés aux confins de l'Oural. Je pense enfin au rayonnement éclatant de bonté et d'énergie de Jean-Paul II, quand je fus reçu à sa table lors de la deuxième rencontre d'Assise... (1993)
Dans le silence, c'est le regard qui porte le mieux la lumière des personnes. Le regard de ces témoins m'a marqué et j'ai intériorisé ce silence partagé. Il est devenu pour moi une forme de prière, qui nous rapproche en profondeur et nous fait nous élever ensemble au-delà des mots, vers l'absolu de chacun. Vers l'essentiel. Cette communion du silence n'est-elle pas au fond la seule façon possible de partager la prière dans nos différences, en nous retrouvant "non pour prier ensemble, mais ensemble pour prier", comme le dit la déclaration d'Assise? En tout cas, ces instants privilégiés illuminent toujours ma vie spirituelle. Et me poussent à approfondir le dialogue."
* * *
2010: "Dépasser la notion communément admise d’interreligieux"
j 22 juillet 2010, par Brice buddhachannel
Sikhs, hindous, musulmans et bouddhistes échangeront samedi après-midi au centre interreligieux de Doumérac, près de Grassac. La démocratie sera au cœur du dialogue.
« On n’est pas là pour convertir à une religion ou au travail pour la paix. Toutes les convictions sont respectées », affirme le père Higoumène Barsanuphe, moine orthodoxe et vice-président de la Conférence mondiale des religions pour la paix (CMRP). Les rencontres interreligieuses de Doumérac, près veulent débattre et approfondir des idées, le but ultime recherché étant la paix.
La 17e édition de cet événement aura lieu samedi, à partir de 14 heures, au Centre de rencontres interreligieuses pour la paix (Crip), à côté du monastère orthodoxe. Le centre a été construit pour ces rencontres annuelles. La discussion aura pour sujet le dialogue interreligieux multilatéral et la démocratie, en vue de la paix. Cette année, le collectif interreligieux multilatéral pour la paix est partenaire de l’événement. Il est un groupe local de la CMRP. Des intervenants de qualité
Cette année, quatre religions seront représentées : l’islam, l’hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme. « L’intention du collectif est de dépasser la notion communément admise d’interreligieux », affirme le père Barsanuphe.
« D’habitude, il s’agit toujours des trois religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam), mais pour nous, ce n’est pas suffisant. Ces religions se connaissent, se ressemblent et restent entre elles. Nous voulons une plus grande diversité, mettre sur un pied d’égalité toutes les religions. » Une ouverture qui s’adresse aussi aux non-croyants. « Ils sont les bienvenus. Et lorsqu’ils apportent leur point de vue, c’est un enrichissement qui conduit au respect. C’est le sens de la paix », ajoute le moine.
Les quatre intervenants sont tous des personnes exerçant une fonction religieuse. Bhai Sahib Chain Singh Khalsa est dignitaire d’un temple sikh à Bobigny (93). Me Lavaniya Chanmuganathan, avocate, est une dignitaire hindouiste qui vient de Paris. Le professeur Babacar Cissé, docteur en sociologie, parlera au nom des musulmans. Enfin, Taiun Jean-Pierre Faure a fondé un monastère zen à La Coquille en Dordogne et en est le supérieur.
Chaque année, de nouveaux intervenants prennent la parole. « Au début, les rencontres ressemblaient plus à une conférence sur laquelle on posait des questions, se souvient le père Barsanuphe. Aujourd’hui, c’est plus convivial, c’est un dialogue entre les gens et les intervenants. » Mise à part l’islam, les autres religions qui seront représentées sont minoritaires en France.
Pour le moine orthodoxe, « la démocratie est la défense des minorités, des plus faibles. Si les religions font valoir le droit au respect et la liberté de culte, elles encourageront ainsi la démocratie qui avancera et sera conforme à elle-même. Ainsi, d’autres minorités pourront en profiter. » À travers la démocratie, c’est la paix qui pourra avancer.
Moine depuis quarante ans, l'interreligieux est avant tout pour moi un échange de paroles qui permet de s'exprimer, de manifester son respect et surtout d'écouter pour apprendre de l'autre. Paradoxalement, c'est cette dernière dimension qui m'a fait découvrir la richesse du silence, face à d'autres croyants dont je ne parlais pas la langue mais dont la présence et le regard étaient éloquents... Je pense à Guendune Rimpotché, l'un des pionniers du bouddhisme tibétain en France: vieillard lumineux, tout en sourire ridé, en prunelles insondables, qui m'a reçu quelquefois en son monastère auvergnat. Je pense ensuite au Sheikh Talgat, chef suprême des musulmans de Russie : à ses yeux acérés, son sourire brillant d'intelligence et de fraternité, croisés aux confins de l'Oural. Je pense enfin au rayonnement éclatant de bonté et d'énergie de Jean-Paul II, quand je fus reçu à sa table lors de la deuxième rencontre d'Assise... (1993)
Dans le silence, c'est le regard qui porte le mieux la lumière des personnes. Le regard de ces témoins m'a marqué et j'ai intériorisé ce silence partagé. Il est devenu pour moi une forme de prière, qui nous rapproche en profondeur et nous fait nous élever ensemble au-delà des mots, vers l'absolu de chacun. Vers l'essentiel. Cette communion du silence n'est-elle pas au fond la seule façon possible de partager la prière dans nos différences, en nous retrouvant "non pour prier ensemble, mais ensemble pour prier", comme le dit la déclaration d'Assise? En tout cas, ces instants privilégiés illuminent toujours ma vie spirituelle. Et me poussent à approfondir le dialogue."
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2010: "Dépasser la notion communément admise d’interreligieux"
j 22 juillet 2010, par Brice buddhachannel
Sikhs, hindous, musulmans et bouddhistes échangeront samedi après-midi au centre interreligieux de Doumérac, près de Grassac. La démocratie sera au cœur du dialogue.
« On n’est pas là pour convertir à une religion ou au travail pour la paix. Toutes les convictions sont respectées », affirme le père Higoumène Barsanuphe, moine orthodoxe et vice-président de la Conférence mondiale des religions pour la paix (CMRP). Les rencontres interreligieuses de Doumérac, près veulent débattre et approfondir des idées, le but ultime recherché étant la paix.
La 17e édition de cet événement aura lieu samedi, à partir de 14 heures, au Centre de rencontres interreligieuses pour la paix (Crip), à côté du monastère orthodoxe. Le centre a été construit pour ces rencontres annuelles. La discussion aura pour sujet le dialogue interreligieux multilatéral et la démocratie, en vue de la paix. Cette année, le collectif interreligieux multilatéral pour la paix est partenaire de l’événement. Il est un groupe local de la CMRP. Des intervenants de qualité
Cette année, quatre religions seront représentées : l’islam, l’hindouisme, le bouddhisme et le sikhisme. « L’intention du collectif est de dépasser la notion communément admise d’interreligieux », affirme le père Barsanuphe.
« D’habitude, il s’agit toujours des trois religions monothéistes (judaïsme, christianisme, islam), mais pour nous, ce n’est pas suffisant. Ces religions se connaissent, se ressemblent et restent entre elles. Nous voulons une plus grande diversité, mettre sur un pied d’égalité toutes les religions. » Une ouverture qui s’adresse aussi aux non-croyants. « Ils sont les bienvenus. Et lorsqu’ils apportent leur point de vue, c’est un enrichissement qui conduit au respect. C’est le sens de la paix », ajoute le moine.
Les quatre intervenants sont tous des personnes exerçant une fonction religieuse. Bhai Sahib Chain Singh Khalsa est dignitaire d’un temple sikh à Bobigny (93). Me Lavaniya Chanmuganathan, avocate, est une dignitaire hindouiste qui vient de Paris. Le professeur Babacar Cissé, docteur en sociologie, parlera au nom des musulmans. Enfin, Taiun Jean-Pierre Faure a fondé un monastère zen à La Coquille en Dordogne et en est le supérieur.
Chaque année, de nouveaux intervenants prennent la parole. « Au début, les rencontres ressemblaient plus à une conférence sur laquelle on posait des questions, se souvient le père Barsanuphe. Aujourd’hui, c’est plus convivial, c’est un dialogue entre les gens et les intervenants. » Mise à part l’islam, les autres religions qui seront représentées sont minoritaires en France.
Pour le moine orthodoxe, « la démocratie est la défense des minorités, des plus faibles. Si les religions font valoir le droit au respect et la liberté de culte, elles encourageront ainsi la démocratie qui avancera et sera conforme à elle-même. Ainsi, d’autres minorités pourront en profiter. » À travers la démocratie, c’est la paix qui pourra avancer.
2011: Le respect des différences et celui des droits sociaux
13 août 2011 à 01h59min LB
Ce jeudi soir à l’Ashram du Port, s’est déroulé un événement particulièrement important dans le cadre des rencontres entre Réunionnais pour construire une société meilleure : des échanges très riches ont eu lieu entre de nombreux représentants des diverses sensibilités religieuses réunionnaises pour voir ensemble comment renforcer la fraternité de notre peuple afin qu’elle contribue à la fraternité universelle.
Il y a cinq ans à Paris, lors d’une procession hindoue, le Swami Adwayananda du Port a rencontré le Père Higoumène Barsanuphe, un moine orthodoxe, vice-président de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (CMRP-France) et président du Collectif Interreligieux Multilatéral pour la Paix (CIMP). Les deux hommes ont échangé des informations sur les rapports entre les diverses religions à La Réunion et cela a très vite donné au religieux parisien l’idée puis la volonté de venir dans notre île pour encore mieux connaître et faire connaître en France comment nous vivons ici l’inter-religiosité et la laïcité.
* * *
Respect des droits sociaux
Après le message de bienvenue du Swami portois, Idriss Issop-Banian (6) a félicité le Père Higoumène Barsanuphe pour « cette initiative originale », dont il veut tirer des enseignements pour transmettre à la France cet « exemple réunionnais de notre vivre ensemble ». Pour le moine orthodoxe, militant de la paix, ce travail est d’autant plus important que lui-même dénonce avec force les inégalités de traitements et autres discriminations dont sont victimes les immigrés en France, où ils sont de plus en plus qualifiés d’« envahisseurs ».
Le Père Higoumène Barsanuphe a souligné que parmi les multiples conditions de la paix, il y a le respect des différences et celui des droits sociaux. Sinon il ne peut pas y avoir de société fraternelle, dit-il.
« Un nouveau départ »
Mgr Gilbert Aubry a plaidé dans le même sens, en dénonçant le fait que le monde soit dominé aujourd’hui et de plus en plus « par les marchés, la finance et la consommation ». L’évêque de l’Église catholique à La Réunion a souligné également que « les religions sont capables du meilleur comme du pire » et qu’il convient donc d’être vigilant afin que les diverses cultures héritées de nos ancêtres s’entendent dans notre société métissée pour que notre vivre-ensemble privilégie l’intérêt général.
Pour le confucéen Clément Ah-Line, cette rencontre « est un nouveau départ » dans la construction d’une société réunionnaise plus harmonieuse et, pour le représentant de l’assemblée spirituelle bahaïe (7), si La Réunion peut être prise comme un modèle en termes de relations inter-religieuses, « nous avons encore beaucoup à apprendre et à faire ». C’est dans ce sens que « le GDIR peut être un des ciments entre les Réunionnais ».
« Travailler ensemble »
Bien d’autres responsables religieux réunionnais — bouddhistes, chrétiens, musulmans, tamouls — sont intervenus dans le même esprit. Ils ont appelé leurs frères et sœurs des diverses religions à être au service des personnes en difficultés et à « offrir leur bonheur aux autres pour prendre le chemin de l’amour afin de construire une planète d’amour ». Et le GDIR peut plus que jamais contribuer avec d’autres à « cette volonté d’échanges et de partages entre nos différents idéaux », selon les termes de Daniel Minienpoullé.
Le Swami du Port a conclu cette rencontre en soulignant que ce fut « un moment très fort » mais en appelant tous les participants à rester vigilants et actifs car le contexte est très difficile. Et d’ajouter : « Nous devons continuer à travailler ensemble pour que cette fraternité réunionnaise devienne vraiment une réalité de tous les jours ».
.................................
(1) L'hégoumène Barsanuphe est supérieur de l'ermitage (skit) Saint-Esprit au Mesnil-Saint-Denis dans les Yvelines et membre du clergé de la paroisse orthodoxe de Vanves. Il est également aumônier des deux monastères féminins du diocèse de Chersonèse (PM): Notre-Dame-de-Chersonèse de Grassac et Notre-Dame-du-Signe de Mercenat
(2) Père Emile Shoufani est un théologien et éducateur chrétien arabe, de nationalité israélienne, activiste pour la paix, archimandrite de l'Église grecque-catholique melkite de la Terre Sainte
(3) La CMRP est une association loi de 1901, créée en 1986, qui réunit des membres des grandes traditions religieuses implantées en France et dont le but est de travailler à la rencontre entre religions, ainsi que de collaborer avec d'autres acteurs de la société civile, dans un objectif de paix, de solidarité, de vivre ensemble et de meilleure connaissance mutuelle
(4) Constitué de croyants, chrétiens et musulmans, le Groupe d'Amitié Islamo-Chrétienne s'est donné pour mission de contribuer au développement d'une meilleure connaissance mutuelle des communautés chrétiennes et musulmanes et de promouvoir les valeurs éthiques et spirituelles communes à l'islam et au christianisme dans le cadre d'une laïcité ouverte
(5) « Apportant le témoignage que le monde attend d'eux, des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans -dans le respect absolu de leurs religions et confessions- ont décidé de s'unir pour prendre conscience de tout ce qui, depuis Abraham, constitue leur commun patrimoine spirituel et culturel, mais aussi pour travailler ensemble à la réconciliation effective de tous ceux qui, de quelque manière, constituent, aujourd'hui, la descendance d'Abraham et pour libérer le monde des méfaits de la haine, des violences fanatiques, des orgueils de la race et du sang, en lui révélant les sources authentiques et divines d'un humanisme fraternel »
Fondée en 1967 la Fraternité d'Abraham (association laïque, loi 1901) poursuit ses objectifs par l'organisation de rencontres, de cercles d'études, de congrès et de publications
(6) Président du Groupe de Dialogue Interreligieux de La Réunion (GDIR)
(7) Le baha’isme est une petite communauté internationale dont les membres souhaitent être perçus comme les adhérents d’une « religion mondiale indépendante ». Elle a été fondée en 1863 par le persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī surnommé Bahá’u’lláh (« Gloire de Dieu » ou « splendeur de Dieu »). En 2011, cette religion met en avant dans ses documents le chiffre de 7 millions de membres appartenant à plus de 2 100 groupes ethniques, répartis dans plus de 189 pays. Son centre spirituel (lieu de pèlerinage) et administratif est situé à Haïfa et Acre, en Israël
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13 août 2011 à 01h59min LB
Ce jeudi soir à l’Ashram du Port, s’est déroulé un événement particulièrement important dans le cadre des rencontres entre Réunionnais pour construire une société meilleure : des échanges très riches ont eu lieu entre de nombreux représentants des diverses sensibilités religieuses réunionnaises pour voir ensemble comment renforcer la fraternité de notre peuple afin qu’elle contribue à la fraternité universelle.
Il y a cinq ans à Paris, lors d’une procession hindoue, le Swami Adwayananda du Port a rencontré le Père Higoumène Barsanuphe, un moine orthodoxe, vice-président de la Conférence Mondiale des Religions pour la Paix (CMRP-France) et président du Collectif Interreligieux Multilatéral pour la Paix (CIMP). Les deux hommes ont échangé des informations sur les rapports entre les diverses religions à La Réunion et cela a très vite donné au religieux parisien l’idée puis la volonté de venir dans notre île pour encore mieux connaître et faire connaître en France comment nous vivons ici l’inter-religiosité et la laïcité.
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Respect des droits sociaux
Après le message de bienvenue du Swami portois, Idriss Issop-Banian (6) a félicité le Père Higoumène Barsanuphe pour « cette initiative originale », dont il veut tirer des enseignements pour transmettre à la France cet « exemple réunionnais de notre vivre ensemble ». Pour le moine orthodoxe, militant de la paix, ce travail est d’autant plus important que lui-même dénonce avec force les inégalités de traitements et autres discriminations dont sont victimes les immigrés en France, où ils sont de plus en plus qualifiés d’« envahisseurs ».
Le Père Higoumène Barsanuphe a souligné que parmi les multiples conditions de la paix, il y a le respect des différences et celui des droits sociaux. Sinon il ne peut pas y avoir de société fraternelle, dit-il.
« Un nouveau départ »
Mgr Gilbert Aubry a plaidé dans le même sens, en dénonçant le fait que le monde soit dominé aujourd’hui et de plus en plus « par les marchés, la finance et la consommation ». L’évêque de l’Église catholique à La Réunion a souligné également que « les religions sont capables du meilleur comme du pire » et qu’il convient donc d’être vigilant afin que les diverses cultures héritées de nos ancêtres s’entendent dans notre société métissée pour que notre vivre-ensemble privilégie l’intérêt général.
Pour le confucéen Clément Ah-Line, cette rencontre « est un nouveau départ » dans la construction d’une société réunionnaise plus harmonieuse et, pour le représentant de l’assemblée spirituelle bahaïe (7), si La Réunion peut être prise comme un modèle en termes de relations inter-religieuses, « nous avons encore beaucoup à apprendre et à faire ». C’est dans ce sens que « le GDIR peut être un des ciments entre les Réunionnais ».
« Travailler ensemble »
Bien d’autres responsables religieux réunionnais — bouddhistes, chrétiens, musulmans, tamouls — sont intervenus dans le même esprit. Ils ont appelé leurs frères et sœurs des diverses religions à être au service des personnes en difficultés et à « offrir leur bonheur aux autres pour prendre le chemin de l’amour afin de construire une planète d’amour ». Et le GDIR peut plus que jamais contribuer avec d’autres à « cette volonté d’échanges et de partages entre nos différents idéaux », selon les termes de Daniel Minienpoullé.
Le Swami du Port a conclu cette rencontre en soulignant que ce fut « un moment très fort » mais en appelant tous les participants à rester vigilants et actifs car le contexte est très difficile. Et d’ajouter : « Nous devons continuer à travailler ensemble pour que cette fraternité réunionnaise devienne vraiment une réalité de tous les jours ».
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(1) L'hégoumène Barsanuphe est supérieur de l'ermitage (skit) Saint-Esprit au Mesnil-Saint-Denis dans les Yvelines et membre du clergé de la paroisse orthodoxe de Vanves. Il est également aumônier des deux monastères féminins du diocèse de Chersonèse (PM): Notre-Dame-de-Chersonèse de Grassac et Notre-Dame-du-Signe de Mercenat
(2) Père Emile Shoufani est un théologien et éducateur chrétien arabe, de nationalité israélienne, activiste pour la paix, archimandrite de l'Église grecque-catholique melkite de la Terre Sainte
(3) La CMRP est une association loi de 1901, créée en 1986, qui réunit des membres des grandes traditions religieuses implantées en France et dont le but est de travailler à la rencontre entre religions, ainsi que de collaborer avec d'autres acteurs de la société civile, dans un objectif de paix, de solidarité, de vivre ensemble et de meilleure connaissance mutuelle
(4) Constitué de croyants, chrétiens et musulmans, le Groupe d'Amitié Islamo-Chrétienne s'est donné pour mission de contribuer au développement d'une meilleure connaissance mutuelle des communautés chrétiennes et musulmanes et de promouvoir les valeurs éthiques et spirituelles communes à l'islam et au christianisme dans le cadre d'une laïcité ouverte
(5) « Apportant le témoignage que le monde attend d'eux, des Juifs, des Chrétiens et des Musulmans -dans le respect absolu de leurs religions et confessions- ont décidé de s'unir pour prendre conscience de tout ce qui, depuis Abraham, constitue leur commun patrimoine spirituel et culturel, mais aussi pour travailler ensemble à la réconciliation effective de tous ceux qui, de quelque manière, constituent, aujourd'hui, la descendance d'Abraham et pour libérer le monde des méfaits de la haine, des violences fanatiques, des orgueils de la race et du sang, en lui révélant les sources authentiques et divines d'un humanisme fraternel »
Fondée en 1967 la Fraternité d'Abraham (association laïque, loi 1901) poursuit ses objectifs par l'organisation de rencontres, de cercles d'études, de congrès et de publications
(6) Président du Groupe de Dialogue Interreligieux de La Réunion (GDIR)
(7) Le baha’isme est une petite communauté internationale dont les membres souhaitent être perçus comme les adhérents d’une « religion mondiale indépendante ». Elle a été fondée en 1863 par le persan Mīrzā Ḥusayn-ʿAlī Nūrī surnommé Bahá’u’lláh (« Gloire de Dieu » ou « splendeur de Dieu »). En 2011, cette religion met en avant dans ses documents le chiffre de 7 millions de membres appartenant à plus de 2 100 groupes ethniques, répartis dans plus de 189 pays. Son centre spirituel (lieu de pèlerinage) et administratif est situé à Haïfa et Acre, en Israël
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Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 27 Décembre 2012 à 10:45
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