Le site du Patriarcat de Moscou publie la déclaration suivante du métropolite Hilarion :

«Il n’y a pas eu d’avancées marquantes lors de la dernière session de la Commission mixte pour le dialogue théologique entre catholiques et orthodoxes. Les publications de la presse à ce sujet sont sans fondements. La commission a pour l’essentiel débattu du rôle de l’évêque de Rome pendant le premier millénaire. Le groupe de coordination de la commission a présenté un texte sur ce sujet qui avait été discuté l’année dernière à Chypres. La première mouture de ce texte a « fuité » dans les journaux. Dans la réalité le débat qui portait sur le statut officiel du texte en question a pris beaucoup de temps à la commission. La partie orthodoxe a dès le début de la session insisté sur le fait que le document élaboré dans l’île de Crête et complété à Chypres ne peut être publié par la commission ni signé par ses membres.

Ce texte demande à être retravaillé en profondeur.
Ce n’est qu’à la suite de ce travail de rédaction qu’il pourra être considéré comme document de travail de la commission. C’est un texte d’ordre purement préparatoire et n’ayant par conséquent aucun statut officiel. Le texte élaboré dans l’île de Crête est de nature purement historique, il traite du rôle de l’évêque en ne faisant pratiquement pas mention de la place des évêques des autres Eglises locales. Aussi, le tableau qu’il donne de la répartition des pouvoirs au sein de l’Eglise des premiers siècles est erroné.

Les auteurs s’abstiennent de dire d’une manière suffisamment claire que la juridiction de l’évêque de Rome n’englobait pas les terres d’Orient. Nous espérons que ces omissions seront corrigées lors du travail de rédaction qui va se poursuivre. La commission a conclu à sa session de Vienne que le texte en question doit être amendé et que son examen se poursuivra à la prochaine session plénière, c’est à dire dans à peu près deux ans. Un nouveau texte sera élaboré entre-temps qui sera consacré au même sujet mais cette fois abordé d’un point de vue théologique. Il est évident pour la partie orthodoxe de la commission que la juridiction de l’évêque de Rome n’était au premier millénaire admise que dans les terres d’Occident. Les régions orientales étaient partagées par quatre patriarcats : ceux de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem. L’évêque de Rome n’avait aucun pouvoir juridictionnel en Orient bien qu’il arrivait aux évêques d’Orient de s’adresser à lui en sollicitant un arbitrage lors de divergences d’ordre théologique.
Cette pratique n’était aucunement systématique et ne peut en aucun cas être interprétée comme une preuve de ce que l’Orient percevait l’évêque de Romme comme étant le détenteur du pouvoir suprême au sein de l’Eglise universelle. Nous espérons qu’à l’avenir la partie catholique de la commission acceptera la validité de ce point de vue qui est corroboré par de nombreux témoignages historiques ».

Traduction " P.O."

Rédigé par l'équipe de rédaction le 29 Septembre 2010 à 13:41 | 4 commentaires | Permalien



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