Le Synode de l'Église de Chypre a reconnu la nouvelle Eglise d’Ukraine
Le 20 novembre, le Saint-Synode de l’Eglise orthodoxe russe a constaté l’impossibilité de la communion eucharistique avec l’archevêque grec-orthodoxe de Chypre, qui a reconnu il y a un mois l’Eglise orthodoxe d’Ukraine.

Le Saint Synode de l'Église orthodoxe chypriote, à la majorité, a soutenu la décision de son chef, l'archevêque Chrysostome, de commémorer l'Épiphane Doumenko, responsable de l'Église orthodoxe d'Ukraine (EOU), que le patriarcat de Moscou considère comme non canonique .

Selon un rapport publié sur le site de l'Église de Chypre, lors de deux sessions du Synode, les 23 et 25 novembre, les évêques "ont discuté en détail de la question de l'Église ukrainienne et du problème qui s'est posé à cause de la commémoration d'Épiphane par l'archevêque Chrysostome en tant que primat de l'Église d'Ukraine". A cet égard, le Synode de Chypre a statué qu'il "ne s'opposait pas à la décision" de Mgr Chrysostome.

En même temps, le Synode espère des consultations plus larges, auxquelles participeront toutes les Églises locales, « afin de surmonter la crise actuelle qui menace de diviser l'Église du Christ ».

Selon le métropolite Nicéphore de Kykkos, "des divergences se sont fait jour" lors du Synode, et le résultat du vote sur la question ukrainienne a été de neuf à six, avec une abstention.

Ainsi, l'Église de Chypre est devenue la quatrième à reconnaître l'autocéphalie de l' EOU, après Constantinople, l'Église de Grèce et le Patriarcat d'Alexandrie Lien

Prise de distance avec la Russie ?

La position de Chrysostome II n’a pas toujours été la même. Dans une lettre datant de 2018, pour le 1030e anniversaire du baptême de la Russie, Chrysostome II avait clairement exprimé son soutien au Patriarcat de Moscou : « L’Eglise chypriote (…) soutiendra de toutes ses forces la position de l’Eglise orthodoxe russe (…). C’est là [en Ukraine] que sont vos racines spirituelles, et on ne saurait vous en arracher ». Il s’était ensuite proposé d’être un médiateur dans cette question ukrainienne. Les primats des Eglises d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem avaient même déclaré en avril 2019 souscrire à cette initiative.

Puis, en novembre 2019, Chrysostome II avait désapprouvé le comportement du Patriarcat de Moscou après la reconnaissance par le Patriarcat d’Athènes de la nouvelle Eglise d’Ukraine. « Je considère, avait-il dit, inacceptable la position du patriarche de Moscou. On ne cesse pas la commémoration d’un autre primat parce qu’on est en désaccord avec sa position. Ce n’est que lorsqu’il devient hérétique que l’on cesse la communion avec lui. Et ce que je sais, c’est que ni le patriarche œcuménique, ni l’archevêque d’Athènes, ne sont hérétiques ».

Le métropolite Hilarion de Volokolamsk, président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, a commenté le 24 octobre dernier, l’évolution de la position de Chrysostome II. « Ce n’est un secret pour personne, explique-t-il, que des pressions ont été exercées sur lui par le patriarche de Constantinople (…). Il y a eu aussi des pressions de la part des Etats-Unis, qui ont intérêt à affaiblir l’Eglise russe et à provoquer un conflit entre le monde grec et le monde slave ».

Toutefois, le métropolite a ajouté que le Patriarcat de Moscou restera « en communion » avec les hiérarques qui ne reconnaîtront pas l’opinion personnelle de l’archevêque de Chypre. « Les Russes, assure-t-il, ont toujours été proches des Chypriotes, nos pèlerins continueront à se rendre aux sanctuaires des métropoles de l’Eglise chypriote dont les chefs resteront en communion avec l’Eglise russe ».... Suite

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Novembre 2020 à 17:12 | 0 commentaire | Permalien



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