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Par JUSTINE
Sous le titre "Le Christ est le seul Primus sine Paribus", l'agence d'information ecclésiastiques grecque "Romfea" a publié hier un texte de la Sainte Métropole du Pirée où celle-ci, par son Bureau chargé de la lutte contre les hérésies, répond à la prise de position du Métropolite de Prousse du Patriarcat de Constantinople contre la Résolution-Déclaration du Saint Synode de l'Eglise de Russie sur la primauté dans l'Eglise Orthodoxe.
Ce texte de la Métropole du Pirée, signé par les théologiens Archimandrite Pavlos Dimitrakopoulos et Lampros Skontzos, dirigeants dudit Bureau, caractérise la déclaration du Saint Synode Russe comme "un acte venant de Dieu, une Providence divine, laquelle vient repousser certaines tendances hégémonistes et des tentatives d'interpréter l'institution des privilèges d'honneur dans l'Eglise Orthodoxe universelle selon des modèles papistes, couverts d'un 'mantelet' de théologie et ecclésiologie orthodoxes".
Sous le titre "Le Christ est le seul Primus sine Paribus", l'agence d'information ecclésiastiques grecque "Romfea" a publié hier un texte de la Sainte Métropole du Pirée où celle-ci, par son Bureau chargé de la lutte contre les hérésies, répond à la prise de position du Métropolite de Prousse du Patriarcat de Constantinople contre la Résolution-Déclaration du Saint Synode de l'Eglise de Russie sur la primauté dans l'Eglise Orthodoxe.
Ce texte de la Métropole du Pirée, signé par les théologiens Archimandrite Pavlos Dimitrakopoulos et Lampros Skontzos, dirigeants dudit Bureau, caractérise la déclaration du Saint Synode Russe comme "un acte venant de Dieu, une Providence divine, laquelle vient repousser certaines tendances hégémonistes et des tentatives d'interpréter l'institution des privilèges d'honneur dans l'Eglise Orthodoxe universelle selon des modèles papistes, couverts d'un 'mantelet' de théologie et ecclésiologie orthodoxes".
En ce qui concerne d'abord le document de Ravenne que le Métropolite de Prousse reproche aux Saint Synode Russe de "miner", les auteurs font remarquer que celui-ci n'a pas encore été examiné et évalué par les hiérarchies des autres Patriarcats et Eglises autocéphales, que le Synode Russe pour sa part vient de faire précisément cela, et que sa prise de position à l'égard de ce document en voie d'examination ne saurait donc être taxée de "minage": Elle correspond tout au contraire à une nécessite impérative en vue d'assurer le maintien de l'enseignement dogmatique orthodoxe de l'Eglise. A cet égard, les auteurs renvoient à deux études théologiques récemment publiées au sujet du document de Ravenne - l'une par le Saint Monastère Grigoriou du Mont Athos, l'autre par le théologien Dimitrios Tselenggidis de l'Université de Thessalonique - au vu desquelles, poursuivent-ils, ce document de Ravenne devrait être rejeté, puisqu'elles montrent clairement qu'il s'agit d'un texte rempli de thèses problématiques et ecclésiologiquement inacceptables.
Pour donner en bref les éléments principaux de cette réponse du Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée: La primauté sur toute l'Eglise appartient au Christ, seul véritable "Premier sans égal". De cette première et unique source d'autorité découle toute autre autorité dans l'Eglise, comme le montre Eph 4,11: "C'est Lui qui a donné aux uns d'être apôtres" etc. C'est Lui aussi qui a institué le régime synodal dans Son Eglise. Ainsi, en-dessous du Christ, il y a la primauté du Concile Œcuménique et non pas celui de quelque personne-évêque individuel. Ce sont les Saints Conciles Œcuméniques qui constituent la source des primautés d'honneur (ou plus exactement: "privilèges d'honneur", en grec:"τα πρεσβεία τιμής"), autant au niveau des éparchies qu'au niveau universel. Ces primautés sont donc des primautés de troisième ordre, après celle du Christ et celle du Concile œcuménique, puisqu'elles ont été instituées, comme on sait, par les Saints Conciles Œcuméniques II (canon 3), IV (canon 28) et VI (canon 36), confirmées historiquement tout au long des siècles par la vie ecclésiale. Ainsi est réfuté l'affirmation du métropolite de Prousse comme quoi la primauté du Patriarche œcuménique aurait sa source en lui-même! Il n'est pas source, mais réceptacle des privilèges d'honneur, souligne la réponse du Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée. Quant à l'affirmation du Métropolite de Prousse que le Patriarche œcuménique serait, en tant que tel, "premier sans égal", elle est "entièrement arbitraire", disent les auteurs de cette réponse, sans aucune base dans les saints canons et dans les témoignages des Saints Pères.
Concernant "le glissement plus grave encore" que constitue la tentative du Métropolite de Prousse de fonder cette primauté du Patriarche œcuménique sur les relations entre les Personnes de la Sainte Trinité, accusant le Saint Synode Russe d'ignorer "la monarchie" du Père, les auteurs montrent d'abord que le texte de St Grégoire le Théologien , sur lequel le Métropolite de Prousse prétend fonder cette thèse, dit en réalité tout le contraire (comme on l'a déjà signalé dans le post 13 ci-haut). Ils expriment ensuite leur affliction devant "cette déformation des paroles du Saint, affliction d'autant plus grande qu'elle provient d'un universitaire et même professeur à l'Université!" Ils signalent ensuite que des thèses du Métropolite de Prousse en cette matière il découle qu'il faut considérer le Fils comme un Dieu second et donc inférieur au Père, ce qui aboutit aux théories hérétiques d'Origène, lesquelles ont été condamnées par le 5e Concile Œcuménique.
Enfin, le Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée examine la question de la teneur concrète de la primauté de Constantinople et notamment sa prétention au privilège d'accorder et de révoquer l'autocéphalie.
Les auteurs se réfèrent au canon 9 du IVe Concile Œcuménique: "... Au cas où un clerc a un différend avec son propre évêque ou avec une autre évêque, qu'il soit décidé par le Synode de la province. Et si un évêque ou un clerc a un différend avec le Métropolite de la province, qu'il ait recours à l'Exarque du Diocèse ou au trône de la ville impériale de Constantinople et que l'affaire soit décidée par celui-ci." Puis ils citent le commentaire de ce canon par Saint Nicodème du Mont Athos: "Que le (patriarche) de Constantinople n'ait pas l'autorité d'agir dans les diocèses et paroisses des autres Patriarcats et que le présent canon ne l'élève pas non plus en instance d'appel pour l'ensemble de l'Eglise..., c'est évident." St Nicodème cite pour cela deux éléments qui confirment sa position: 1. "Les lois civiles et impériales ne stipulent pas que seul le jugement et la décision du (patriarche) de Constantinople soient sans appel, mais que ceux de chaque Patriarche et des Patriarches tous ensemble le sont, sans restriction. 2. Le cas du patriarche de Constantinople Anatolios, lequel "ayant agi au-delà de ses frontières .... fut réprimandai pour cela aussi bien par les autorités d'Etat que par le Concile (le IVe Œcuménique)".
"Et en ce qui concerne enfin le droit d'accorder ou de retirer l'autocéphalie", soulignent les auteurs de cette reponse, "nous notons que le Patriarcat œcuménique, dans la marche historique de l'Eglise, a en effet accordé l'autocéphalie et même la dignité de patriarcat à diverses Eglises locales, comme par exemple l'Eglise de Grèce, l'Eglise de Serbie, de Bulgarie, de Russie etc. Cependant, toutes ces périphéries ecclésiastiques locales avaient appartenu auparavant à la juridiction du Patriarcat oecuménique lui-même et non pas à un autre patriarcat. Il n'a jamais existé de cas où l'autocéphalie ou la dignité de patriarcat ait été octroyée par le Patriarcat œcuménique à une juridiction ecclésiastique d'un autre patriarcat. De plus, toutes ces décisions d'octroi de l'autocéphalie étaient des décisions synodales et non pas des décisions d'une seule personne, du (patriarche) œcuménique."
Le texte du Bureau pour la lutte contre les hérésies de la Métropole du Pirée conclut en rappelant l'exhortation du Seigneur à Ses disciples de ne pas suivre l'exemple des potentats de ce monde (cf Mc 10,42-44).
Il rappelle aussi que le fait que "les désirs pour les premières places et les disputes pour celles-ci ont trop souvent été la cause de nombreux schismes et scissions, dont le principal fut le grand schisme entre Est et Ouest, provoqué, comme on sait, tout d'abord et surtout par la prétention des papes à la domination ecclésiastique universelle. Il est particulièrement regrettable que les tendances hégémonistes au niveau universel qu'on observe ces derniers temps, démontrent de la manière la plus claire qu'on tente de construire une primauté analogue à celle du papisme, c'est à dire une primauté "de droit divin", fondée cette fois-ci non pas sur le "dogme Pétrinien" du papisme, mais sur le dogme de la Sainte Trinite."
Texte intégral en grec ICI
Et le texte grec du metropolite de Prousse ICI
Pour donner en bref les éléments principaux de cette réponse du Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée: La primauté sur toute l'Eglise appartient au Christ, seul véritable "Premier sans égal". De cette première et unique source d'autorité découle toute autre autorité dans l'Eglise, comme le montre Eph 4,11: "C'est Lui qui a donné aux uns d'être apôtres" etc. C'est Lui aussi qui a institué le régime synodal dans Son Eglise. Ainsi, en-dessous du Christ, il y a la primauté du Concile Œcuménique et non pas celui de quelque personne-évêque individuel. Ce sont les Saints Conciles Œcuméniques qui constituent la source des primautés d'honneur (ou plus exactement: "privilèges d'honneur", en grec:"τα πρεσβεία τιμής"), autant au niveau des éparchies qu'au niveau universel. Ces primautés sont donc des primautés de troisième ordre, après celle du Christ et celle du Concile œcuménique, puisqu'elles ont été instituées, comme on sait, par les Saints Conciles Œcuméniques II (canon 3), IV (canon 28) et VI (canon 36), confirmées historiquement tout au long des siècles par la vie ecclésiale. Ainsi est réfuté l'affirmation du métropolite de Prousse comme quoi la primauté du Patriarche œcuménique aurait sa source en lui-même! Il n'est pas source, mais réceptacle des privilèges d'honneur, souligne la réponse du Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée. Quant à l'affirmation du Métropolite de Prousse que le Patriarche œcuménique serait, en tant que tel, "premier sans égal", elle est "entièrement arbitraire", disent les auteurs de cette réponse, sans aucune base dans les saints canons et dans les témoignages des Saints Pères.
Concernant "le glissement plus grave encore" que constitue la tentative du Métropolite de Prousse de fonder cette primauté du Patriarche œcuménique sur les relations entre les Personnes de la Sainte Trinité, accusant le Saint Synode Russe d'ignorer "la monarchie" du Père, les auteurs montrent d'abord que le texte de St Grégoire le Théologien , sur lequel le Métropolite de Prousse prétend fonder cette thèse, dit en réalité tout le contraire (comme on l'a déjà signalé dans le post 13 ci-haut). Ils expriment ensuite leur affliction devant "cette déformation des paroles du Saint, affliction d'autant plus grande qu'elle provient d'un universitaire et même professeur à l'Université!" Ils signalent ensuite que des thèses du Métropolite de Prousse en cette matière il découle qu'il faut considérer le Fils comme un Dieu second et donc inférieur au Père, ce qui aboutit aux théories hérétiques d'Origène, lesquelles ont été condamnées par le 5e Concile Œcuménique.
Enfin, le Bureau antihérétique de la Métropole du Pirée examine la question de la teneur concrète de la primauté de Constantinople et notamment sa prétention au privilège d'accorder et de révoquer l'autocéphalie.
Les auteurs se réfèrent au canon 9 du IVe Concile Œcuménique: "... Au cas où un clerc a un différend avec son propre évêque ou avec une autre évêque, qu'il soit décidé par le Synode de la province. Et si un évêque ou un clerc a un différend avec le Métropolite de la province, qu'il ait recours à l'Exarque du Diocèse ou au trône de la ville impériale de Constantinople et que l'affaire soit décidée par celui-ci." Puis ils citent le commentaire de ce canon par Saint Nicodème du Mont Athos: "Que le (patriarche) de Constantinople n'ait pas l'autorité d'agir dans les diocèses et paroisses des autres Patriarcats et que le présent canon ne l'élève pas non plus en instance d'appel pour l'ensemble de l'Eglise..., c'est évident." St Nicodème cite pour cela deux éléments qui confirment sa position: 1. "Les lois civiles et impériales ne stipulent pas que seul le jugement et la décision du (patriarche) de Constantinople soient sans appel, mais que ceux de chaque Patriarche et des Patriarches tous ensemble le sont, sans restriction. 2. Le cas du patriarche de Constantinople Anatolios, lequel "ayant agi au-delà de ses frontières .... fut réprimandai pour cela aussi bien par les autorités d'Etat que par le Concile (le IVe Œcuménique)".
"Et en ce qui concerne enfin le droit d'accorder ou de retirer l'autocéphalie", soulignent les auteurs de cette reponse, "nous notons que le Patriarcat œcuménique, dans la marche historique de l'Eglise, a en effet accordé l'autocéphalie et même la dignité de patriarcat à diverses Eglises locales, comme par exemple l'Eglise de Grèce, l'Eglise de Serbie, de Bulgarie, de Russie etc. Cependant, toutes ces périphéries ecclésiastiques locales avaient appartenu auparavant à la juridiction du Patriarcat oecuménique lui-même et non pas à un autre patriarcat. Il n'a jamais existé de cas où l'autocéphalie ou la dignité de patriarcat ait été octroyée par le Patriarcat œcuménique à une juridiction ecclésiastique d'un autre patriarcat. De plus, toutes ces décisions d'octroi de l'autocéphalie étaient des décisions synodales et non pas des décisions d'une seule personne, du (patriarche) œcuménique."
Le texte du Bureau pour la lutte contre les hérésies de la Métropole du Pirée conclut en rappelant l'exhortation du Seigneur à Ses disciples de ne pas suivre l'exemple des potentats de ce monde (cf Mc 10,42-44).
Il rappelle aussi que le fait que "les désirs pour les premières places et les disputes pour celles-ci ont trop souvent été la cause de nombreux schismes et scissions, dont le principal fut le grand schisme entre Est et Ouest, provoqué, comme on sait, tout d'abord et surtout par la prétention des papes à la domination ecclésiastique universelle. Il est particulièrement regrettable que les tendances hégémonistes au niveau universel qu'on observe ces derniers temps, démontrent de la manière la plus claire qu'on tente de construire une primauté analogue à celle du papisme, c'est à dire une primauté "de droit divin", fondée cette fois-ci non pas sur le "dogme Pétrinien" du papisme, mais sur le dogme de la Sainte Trinite."
Texte intégral en grec ICI
Et le texte grec du metropolite de Prousse ICI
Rédigé par Justine le 28 Janvier 2014 à 19:55
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