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Nous vous proposons de découvrir l’activité pastorale de Mgr Kallistos, évêque métropolite de l’Église de Constantinople et professeur à Oxford. Cet entretien concerne un des problèmes actuels, celui de la préparation à la communion et de ses rapports à la confession, il met au jour des différences entre les pratiques grecque et russe.
En 2012, à Moscou s’est tenue une conférence pastorale du type table ronde où ont été traitées les questions du jeûne, du cycle de prières et de la confession avant la communion. Dans l’Église orthodoxe russe s’est instaurée la tradition de se préparer à la communion par un jeûne de trois jours, la lecture des trois canons et du cycle de prières préparatoires à la communion et de se confesser.
Pensez-vous que l’on puisse alléger cette préparation à la communion ?
Mgr Kallistos — Nous devons tenir compte des traditions de chaque Église locale et ne pas modifier les exigences inconsidérément. La question que vous soulevez est importante, surtout pour nous qui vivons en Occident où les orthodoxes grecs vivent aux côtés d’orthodoxes russes, et parfois dans une même paroisse, comme c’est le cas, par exemple, à Oxford.
En 2012, à Moscou s’est tenue une conférence pastorale du type table ronde où ont été traitées les questions du jeûne, du cycle de prières et de la confession avant la communion. Dans l’Église orthodoxe russe s’est instaurée la tradition de se préparer à la communion par un jeûne de trois jours, la lecture des trois canons et du cycle de prières préparatoires à la communion et de se confesser.
Pensez-vous que l’on puisse alléger cette préparation à la communion ?
Mgr Kallistos — Nous devons tenir compte des traditions de chaque Église locale et ne pas modifier les exigences inconsidérément. La question que vous soulevez est importante, surtout pour nous qui vivons en Occident où les orthodoxes grecs vivent aux côtés d’orthodoxes russes, et parfois dans une même paroisse, comme c’est le cas, par exemple, à Oxford.
Personnellement je suis partisan d’une communion fréquente. Fréquente, mais sans légèreté ou désinvolture, elle doit toujours être minutieusement préparée. Mais quelle doit être la préparation convenable ?
D’abord, en ce qui concerne la confession. Dans la tradition byzantine et grecque actuelle on n’a jamais exigé que les chrétiens se confessent avant chaque communion. La confession et la communion sont considérées comme des sacrements indépendants. Je n’ai pas connaissance que des Conciles œcuméniques aient adopté des canons concernant une confession obligatoire avant de communier.
C’est devenu une habitude dans les Églises roumaine et slaves. Je préfère la pratique grecque : chaque chrétien doit régulièrement se confesser, mais pas nécessairement chaque fois qu’il communie. C’est à Oxford la pratique des Grecs et des Russes. Je souhaiterais que l’on considère la confession comme un sacrement indépendant, et non comme un élément de la préparation à la communion. Je comprends les difficultés pastorales rencontrées en Russie où nombreux sont ceux qui souhaitent communier et où les prêtres n’ont pas le temps d’entendre toutes les confessions. Je pense qu’il serait mieux de ne pas se confesser si souvent et que la confession soit effectivement un sacrement sérieux, que le repentant ait vraiment le temps d’ouvrir son cœur et le prêtre de suivre le processus, ce qui est impossible s’il y a une queue d’une centaine de personnes qui attendent leur tour.
Mais alors se pose la question, comment puis-je me préparer à la sainte Communion si depuis ma dernière confession j’ai commis des péchés. Même s’ils n’ont pas la gravité d’un meurtre ou d’un adultère, mais de petits péchés de tous les jours, qui sont tous des péchés.
D’abord, en ce qui concerne la confession. Dans la tradition byzantine et grecque actuelle on n’a jamais exigé que les chrétiens se confessent avant chaque communion. La confession et la communion sont considérées comme des sacrements indépendants. Je n’ai pas connaissance que des Conciles œcuméniques aient adopté des canons concernant une confession obligatoire avant de communier.
C’est devenu une habitude dans les Églises roumaine et slaves. Je préfère la pratique grecque : chaque chrétien doit régulièrement se confesser, mais pas nécessairement chaque fois qu’il communie. C’est à Oxford la pratique des Grecs et des Russes. Je souhaiterais que l’on considère la confession comme un sacrement indépendant, et non comme un élément de la préparation à la communion. Je comprends les difficultés pastorales rencontrées en Russie où nombreux sont ceux qui souhaitent communier et où les prêtres n’ont pas le temps d’entendre toutes les confessions. Je pense qu’il serait mieux de ne pas se confesser si souvent et que la confession soit effectivement un sacrement sérieux, que le repentant ait vraiment le temps d’ouvrir son cœur et le prêtre de suivre le processus, ce qui est impossible s’il y a une queue d’une centaine de personnes qui attendent leur tour.
Mais alors se pose la question, comment puis-je me préparer à la sainte Communion si depuis ma dernière confession j’ai commis des péchés. Même s’ils n’ont pas la gravité d’un meurtre ou d’un adultère, mais de petits péchés de tous les jours, qui sont tous des péchés.
Mgr Kallistos — Vous avez tout à fait raison : nous sommes tous pécheurs, nous commettons des péchés tous les jours, toutes les heures. Mais nous devons clairement distinguer les péchés graves, qui doivent nécessairement être confessés, de ceux qui sont moins sérieux. Bien sûr, une telle distinction n’a pas de fondement, devant Dieu chaque péché est grave mais malgré tout nous devons faire cette distinction. Si quelqu’un a commis un adultère, il doit obligatoirement s’en confesser et, certainement, faire pénitence. D’un autre côté, si nous avons péché en pensée, ce ne peut être un obstacle à la communion. Si nous nous sommes durement querellés avec un ami, nous devons nous en repentir avant de communier. Mais si la querelle a été d’un instant et que nous nous sommes réconciliés, nous pouvons, me semble-t-il, communier sans nous confesser.
Revenons, si vous le voulez bien, au jeûne préparatoire à la communion?
Mgr Kallistos — Le jeûne préparatoire de trois jours ou d’une semaine est aussi une habitude locale russe. Les canons conciliaires mentionnent les jeûnes du mercredi et du vendredi et des quatre périodes de jeûne qui marquent l’année. Mais il n’y a rien dans ces canons qui concernent la nécessité de jeûner trois jours ou une semaine avant de communier.
Je pense que dans les Églises où la communion est peu fréquente il serait néfaste de modifier les habitudes et d’exiger que les croyants communient tous les dimanches. Mais il me semble que ne communier que trois ou quatre fois l’an est trop peu. Dans la pratique il est très bien de communier chaque dimanche.
C’est pourquoi je dis : observez les jeûnes du mercredi et du vendredi, jeûnez aussi le samedi soir, confessez-vous au moins une fois par mois et communiez aussi souvent que possible. C’est la pratique que je conseille à ceux que prépare à entrer dans l’Église orthodoxe.
Si quelqu’un ne communie qu’une fois par mois, ou moins fréquemment, je dis que c’est trop rarement. Si nous regardons la pratique de l’Église primitive et l’enseignement des Pères, nous voyons qu’ils témoignent d’une communion fréquente.
De nombreux chrétiens confessent chaque fois les mêmes péchés, dimanche après dimanche. Comment peut-on promettre en confession de ne plus pécher ainsi, alors que l’on sait que l’on va recommencer de commettre ces « petits péchés de tous les jours » ?
Mgr Kallistos — Aller trop souvent à confesse peut relever de la superstition. Il faut se souvenir que la communion est une grâce, et le diable ne veut pas que nous recevions la grâce, c’est pourquoi il fait tout ce qu’il peut pour que nous cessions de communier. Quand il arrive qu’une idée pécheresse nous envahit, cela peut arriver pendant la divine Liturgie, nous devons nous en repentir en notre fors intérieur, ne pas nous soumettre à cette tentation du diable et demander la sainte Communion.
La confession ne doit pas être trop fréquente. Il faut la pratiquer avec responsabilité. Y avoir recours trop souvent la déprécie.
Nous devons comprendre que nous avons effectivement besoin de confesser encore et encore les mêmes péchés. Il ne faut pas renoncer à la confession parce que nous commettons toujours les mêmes péchés. Nous devons lutter, continuellement nous dépasser. La grâce divine opère en nous une conversion. Il se peut que nous ne la remarquions pas, mais elle se produit. Par nos efforts quotidiens, la grâce divine, la confession et surtout la communion aux saints Dons, nous allons de l’avant, paisiblement et lentement.
Traduction PO: extraits d'une longue interview accordée par Monseigneur Kalistos (Ware)
Texte intégral en russe
Revenons, si vous le voulez bien, au jeûne préparatoire à la communion?
Mgr Kallistos — Le jeûne préparatoire de trois jours ou d’une semaine est aussi une habitude locale russe. Les canons conciliaires mentionnent les jeûnes du mercredi et du vendredi et des quatre périodes de jeûne qui marquent l’année. Mais il n’y a rien dans ces canons qui concernent la nécessité de jeûner trois jours ou une semaine avant de communier.
Je pense que dans les Églises où la communion est peu fréquente il serait néfaste de modifier les habitudes et d’exiger que les croyants communient tous les dimanches. Mais il me semble que ne communier que trois ou quatre fois l’an est trop peu. Dans la pratique il est très bien de communier chaque dimanche.
C’est pourquoi je dis : observez les jeûnes du mercredi et du vendredi, jeûnez aussi le samedi soir, confessez-vous au moins une fois par mois et communiez aussi souvent que possible. C’est la pratique que je conseille à ceux que prépare à entrer dans l’Église orthodoxe.
Si quelqu’un ne communie qu’une fois par mois, ou moins fréquemment, je dis que c’est trop rarement. Si nous regardons la pratique de l’Église primitive et l’enseignement des Pères, nous voyons qu’ils témoignent d’une communion fréquente.
De nombreux chrétiens confessent chaque fois les mêmes péchés, dimanche après dimanche. Comment peut-on promettre en confession de ne plus pécher ainsi, alors que l’on sait que l’on va recommencer de commettre ces « petits péchés de tous les jours » ?
Mgr Kallistos — Aller trop souvent à confesse peut relever de la superstition. Il faut se souvenir que la communion est une grâce, et le diable ne veut pas que nous recevions la grâce, c’est pourquoi il fait tout ce qu’il peut pour que nous cessions de communier. Quand il arrive qu’une idée pécheresse nous envahit, cela peut arriver pendant la divine Liturgie, nous devons nous en repentir en notre fors intérieur, ne pas nous soumettre à cette tentation du diable et demander la sainte Communion.
La confession ne doit pas être trop fréquente. Il faut la pratiquer avec responsabilité. Y avoir recours trop souvent la déprécie.
Nous devons comprendre que nous avons effectivement besoin de confesser encore et encore les mêmes péchés. Il ne faut pas renoncer à la confession parce que nous commettons toujours les mêmes péchés. Nous devons lutter, continuellement nous dépasser. La grâce divine opère en nous une conversion. Il se peut que nous ne la remarquions pas, mais elle se produit. Par nos efforts quotidiens, la grâce divine, la confession et surtout la communion aux saints Dons, nous allons de l’avant, paisiblement et lentement.
Traduction PO: extraits d'une longue interview accordée par Monseigneur Kalistos (Ware)
Texte intégral en russe
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Novembre 2017 à 20:35
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