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prêtre Vladimir Zielinsky
"Il y a un seul Christ : il faut unir le Christ de l’histoire au Christ du calice », dit le Patriarche Athénagoras à Olivier Clément. Qu’entendait-il par là ? Nous ne connaissons qu’un seul « Christ de l’histoire », celui de l’histoire sainte, de la mémoire consacrée, du Credo, de la Tradition. C’est la Tradition qui unit la Sainte Cène il y a 2000 ans avec l’Eucharistie célébrée tous les jours sur toute la terre. C’est la Tradition qui proclame (au moins aux orthodoxes et aux catholiques) que le calice élevé par chaque prêtre est identique dans le sens sacramentel à celui que Jésus a offert à ses disciples.
Mais, il y a une autre histoire qui ne se mêle pas à la communion et n’approche pas des murs de l’Eglise.
Elle construit sa Schekina itinérante : un lieu de la présence de Dieu caché qui se révèle en homme. Ces deux façons de présence, dont l’une est traditionnelle et institutionnelle et l’autre est celle qui coule, voyage et se forme discrètement ne se reconnaissent pas souvent.
"Il y a un seul Christ : il faut unir le Christ de l’histoire au Christ du calice », dit le Patriarche Athénagoras à Olivier Clément. Qu’entendait-il par là ? Nous ne connaissons qu’un seul « Christ de l’histoire », celui de l’histoire sainte, de la mémoire consacrée, du Credo, de la Tradition. C’est la Tradition qui unit la Sainte Cène il y a 2000 ans avec l’Eucharistie célébrée tous les jours sur toute la terre. C’est la Tradition qui proclame (au moins aux orthodoxes et aux catholiques) que le calice élevé par chaque prêtre est identique dans le sens sacramentel à celui que Jésus a offert à ses disciples.
Mais, il y a une autre histoire qui ne se mêle pas à la communion et n’approche pas des murs de l’Eglise.
Elle construit sa Schekina itinérante : un lieu de la présence de Dieu caché qui se révèle en homme. Ces deux façons de présence, dont l’une est traditionnelle et institutionnelle et l’autre est celle qui coule, voyage et se forme discrètement ne se reconnaissent pas souvent.
« Mes petits enfants, que dans la douleur, j’enfante à nouveau, jusqu’à ce que le Christ soit formé en vous », exclame St Paul. L’Esprit qui parle par sa bouche crée de nouveau les images invisibles du Christ que nous sommes appelés à former et à éclaircir par nos actions, nos prières, nos recherches, nos joies, nos pèlerinages vers la vérité.
Ces images ne coïncident pas toujours avec les séjours privilégiés de l’Esprit et les chaires infaillibles de la vérité universelle. En effet, toute l’histoire, telle qu’elle est, est l’histoire de « l’enfantement » du Christ. Partout, où il y a des fruits de l’Esprit (« amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi », selon la même Lettre aux Galates), Jésus nous trouve et nous regarde par les yeux de sa création.
Il y a des figures innombrables de la communion au même Verbe qui s’est fait chair et dans chaque communion émerge son visage tout particulier. Ses expressions ne se ressemblent pas souvent, mais est-il possible que les visages de Jésus ne se reconnaissent pas entre autres ? Que ses images, stables ou fugitives, ne s’arrangent pas dans une mosaïque unique portant une empreinte du Règne qui s’est approché jadis et qui s’approche chaque fois quand la « silhouette » du Christ se forme d’une façon inattendue ? Ses « signes », trop souvent divisées appellent à la réconciliation. Ils veulent sortir de la logique de l’opposition qui tranche tous ces brebis qui ne sont pas de notre enclos de pensée. Car l’Esprit continue à parler par les langues étrangères et « gratuites » qu’il a envoyées.
Il ne s’agit pas du rongement de la sainte Tradition de l’Eglise, car le Christ du calice reste dans les formules immuables, forgées de l’or pur de la pensée apostolique. Mais l’or aussi a été extrait du courrant, du fleuve. Car dans la profondeur il y un seul Verbe, celui qui s’enferme dans la parole humaine et celui qui se forme inconnu dans le « monde » qui coule dans le temps.
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Ce texte est illustré par une œuvre de
Mère Marie (Skobtsov) "l’Eucharistie", aquarelle 1915
Ces images ne coïncident pas toujours avec les séjours privilégiés de l’Esprit et les chaires infaillibles de la vérité universelle. En effet, toute l’histoire, telle qu’elle est, est l’histoire de « l’enfantement » du Christ. Partout, où il y a des fruits de l’Esprit (« amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi », selon la même Lettre aux Galates), Jésus nous trouve et nous regarde par les yeux de sa création.
Il y a des figures innombrables de la communion au même Verbe qui s’est fait chair et dans chaque communion émerge son visage tout particulier. Ses expressions ne se ressemblent pas souvent, mais est-il possible que les visages de Jésus ne se reconnaissent pas entre autres ? Que ses images, stables ou fugitives, ne s’arrangent pas dans une mosaïque unique portant une empreinte du Règne qui s’est approché jadis et qui s’approche chaque fois quand la « silhouette » du Christ se forme d’une façon inattendue ? Ses « signes », trop souvent divisées appellent à la réconciliation. Ils veulent sortir de la logique de l’opposition qui tranche tous ces brebis qui ne sont pas de notre enclos de pensée. Car l’Esprit continue à parler par les langues étrangères et « gratuites » qu’il a envoyées.
Il ne s’agit pas du rongement de la sainte Tradition de l’Eglise, car le Christ du calice reste dans les formules immuables, forgées de l’or pur de la pensée apostolique. Mais l’or aussi a été extrait du courrant, du fleuve. Car dans la profondeur il y un seul Verbe, celui qui s’enferme dans la parole humaine et celui qui se forme inconnu dans le « monde » qui coule dans le temps.
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Ce texte est illustré par une œuvre de
Mère Marie (Skobtsov) "l’Eucharistie", aquarelle 1915
Rédigé par Prêtre Vladimir Zielinsky le 20 Mars 2011 à 14:03
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