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Pendant la « Guerre de libération nationale » contre la Grèce(1919-1922), un "Patriarcat turc orthodoxe" fut créé par le gouvernement d'Ankara pour "turciser" les chrétiens d'Anatolie et lutter contre l'influence du patriarche de Constantinople (il y avait près de 1,5 million orthodoxes grecs (en Anatolie). Fondée par 72 religieux en novembre 1921 à Césarée, ce pseudo-patriarcat indépendant turc orthodoxe prétendit représenter plus de 400 000 orthodoxes turcophones… Un prêtre de Cappadoce marié fut intronisé patriarche sous le nom de Baba Eftim ou Papa Eftim en 1923, avec l'appui du gouvernement d'Ankara.
Le gouvernement turc utilisa ce pseudo-patriarcat pour faire transférer en Grèce le Patriarcat œcuménique de Constantinople (considéré comme trop influencé par la Grèce) lors des négociations qui aboutirent au traité de Lausanne du 24 juillet 1923, mais son maintien à Istanbul sous la pression des Alliés et, l’échange de population qui a mis fin à la présence orthodoxe en Cappadoce rendirent cette juridiction inutile…
Le gouvernement turc utilisa ce pseudo-patriarcat pour faire transférer en Grèce le Patriarcat œcuménique de Constantinople (considéré comme trop influencé par la Grèce) lors des négociations qui aboutirent au traité de Lausanne du 24 juillet 1923, mais son maintien à Istanbul sous la pression des Alliés et, l’échange de population qui a mis fin à la présence orthodoxe en Cappadoce rendirent cette juridiction inutile…
Mais Pavli Eftim, s’installa à Istanbul avec 65 personnes et obtint plusieurs immeubles de Péra (Beyoğlu) abandonnés par des propriétaires grecs; il fut expulsé du siège du patriarcat œcuménique qu'il avait tenté d'occuper mais s'empara de l’église Panaghia Kaphatiani (Notre-Dame de Caffa dans le quartier Galata). Le Patriarcat œcuménique l’excommunia le 19 février 1924. Mustafa Kemal qualifiant Baba Eftim de « général sans soldats ».
"Cuisine familiale" et ultranationalistes
Pavli Eftim ordonna ses neveux et ses fils et son ainé devint le deuxième patriarche de l'Église orthodoxe turque en 1964 sous le nom d'Eftim II.Avec la complicité des autorités il put s'emparer de deux autres églises dans le quartier de Galata, Aghios Nicolaos et Aghios Ioannis Prodromos, en 1965. Le second fils devint patriarche sous le nom de Eftim III en en 1992. Puis ce fut le fils de ce dernier, Paşa Erenerol, qui devint le "patriarche" Pavli Eftim IV en 2002…
La sœur d'Eftim IV, Sevgi Erenerol, porte-parole du "patriarcat" depuis les années 1990 et une figure des meetings ultranationalistes où elle s'oppose à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne; elle a emprisonnée en janvier 2008 dans le cadre de l'affaire du réseau ultranationaliste et souverainiste « Ergenekon » qui aurait planifié des attentats. Le procès en appel est en cours.
La communauté de cette Église est limitée à la famille élargie des Erenerol qui comptait près de 40 membres en 2007. Les trois églises occupées en 1924 et 1965, les bâtiments annexes dans le quartier de Galata et les immeubles octroyés par le gouvernement lui assurent des revenus considérables en lui permettant d'échapper à tout contrôle fiscal, puisque ces biens appartiennent à une fondation religieuse. Deux de leurs églises restent fermées, tandis que la troisième (Aghios Ioannis Prodromos) est louée à la communauté assyrienne depuis le début des années 1990. Détail croustillant, un projet de rattacher l'Église orthodoxe des Gagaouzes (turcophones orthodoxes de Bessarabie), qui dépend de l'Église russe, fut évoqué en 1994 au niveau politique mais n'aboutit pas…
"Cuisine familiale" et ultranationalistes
Pavli Eftim ordonna ses neveux et ses fils et son ainé devint le deuxième patriarche de l'Église orthodoxe turque en 1964 sous le nom d'Eftim II.Avec la complicité des autorités il put s'emparer de deux autres églises dans le quartier de Galata, Aghios Nicolaos et Aghios Ioannis Prodromos, en 1965. Le second fils devint patriarche sous le nom de Eftim III en en 1992. Puis ce fut le fils de ce dernier, Paşa Erenerol, qui devint le "patriarche" Pavli Eftim IV en 2002…
La sœur d'Eftim IV, Sevgi Erenerol, porte-parole du "patriarcat" depuis les années 1990 et une figure des meetings ultranationalistes où elle s'oppose à l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne; elle a emprisonnée en janvier 2008 dans le cadre de l'affaire du réseau ultranationaliste et souverainiste « Ergenekon » qui aurait planifié des attentats. Le procès en appel est en cours.
La communauté de cette Église est limitée à la famille élargie des Erenerol qui comptait près de 40 membres en 2007. Les trois églises occupées en 1924 et 1965, les bâtiments annexes dans le quartier de Galata et les immeubles octroyés par le gouvernement lui assurent des revenus considérables en lui permettant d'échapper à tout contrôle fiscal, puisque ces biens appartiennent à une fondation religieuse. Deux de leurs églises restent fermées, tandis que la troisième (Aghios Ioannis Prodromos) est louée à la communauté assyrienne depuis le début des années 1990. Détail croustillant, un projet de rattacher l'Église orthodoxe des Gagaouzes (turcophones orthodoxes de Bessarabie), qui dépend de l'Église russe, fut évoqué en 1994 au niveau politique mais n'aboutit pas…
Question de sépultures
Les trois pseudo-patriarches sont inhumés au cimetière orthodoxe de Sisli par décision des autorités et malgré l'opposition du patriarcat œcuménique arguant qu'ils n'appartiennent pas à l'Église. Le quotidien "Cumhuriyet" ("La République" en turc), souvent considéré comme l'un des journaux de référence en Turquie, de tendance kémaliste (opposition actuelle) rappelle cette histoire dans son numéro du 22 août et fait état du souhait de la communauté orthodoxe d'Istanbul de voir ces sépultures déplacées hors du cimetière: "C'est le cimetière grec orthodoxe. Ces hommes n'étaient même pas orthodoxes, et encore moins grecques. Ils ont été excommuniés," dit Mihail Vasiliadis, propriétaire du quotidien grécophone d'Istanbul "Apoyevmatini".
V. Golovanow
Source ICI et ICI
Les trois pseudo-patriarches sont inhumés au cimetière orthodoxe de Sisli par décision des autorités et malgré l'opposition du patriarcat œcuménique arguant qu'ils n'appartiennent pas à l'Église. Le quotidien "Cumhuriyet" ("La République" en turc), souvent considéré comme l'un des journaux de référence en Turquie, de tendance kémaliste (opposition actuelle) rappelle cette histoire dans son numéro du 22 août et fait état du souhait de la communauté orthodoxe d'Istanbul de voir ces sépultures déplacées hors du cimetière: "C'est le cimetière grec orthodoxe. Ces hommes n'étaient même pas orthodoxes, et encore moins grecques. Ils ont été excommuniés," dit Mihail Vasiliadis, propriétaire du quotidien grécophone d'Istanbul "Apoyevmatini".
V. Golovanow
Source ICI et ICI
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 26 Août 2015 à 10:24
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