Je n'aimais pas "Charlie Hebdo"....
L'un de nos contributeurs nous envoie ce texte que nous croyons possible, dans le contexte des terribles évènements survenus le jours de la fête de la Nativité, de mettre en ligne, P.O.

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Bon, ce n'est pas un journal que je lisais régulièrement, c'est sûr, mais à chaque fois que je suis tombé dessus, je n'ai pas aimé. Il ne me faisait pas rire, pas même sourire.

D'abord, je n'aime pas leur "trait", leur style de graphisme. Ensuite, je les trouvais souvent injuste, méprisants, volontairement blessants lorsque – au nom d'une prétendue "lutte contre la connerie" – ils s'en prenaient en un immonde amalgame à tout ce qui peut être religieux, du "catho de base" au djihadiste, ne connaissant que l'outrance comme mode d'expression.

Aussi, pour tout dire, si ce journal – qui connaissait des difficultés financières – avait simplement cessé de paraître, ça ne m'aurait fait ni chaud ni froid.

Mais voila... ça ne s'est pas passé comme ça.

Il y a eu cet assassinat de groupe par deux "vengeurs de prophète"...

Et non ! Même si je n'aimais pas Charlie Hebdo, même si leur insolence dirigée m'a souvent blessé et blessé des personnes pour qui j'ai de l'estime, même si je trouve que leurs gribouillages ne valaient pas tripette, même si leur "génie" m'a souvent semblé ne pas dépasser le niveau du "pipi-caca" de maternelle, même si je trouvais qu'ils avaient le rire méchant de ceux qui "rient de" et non "avec", même si tout ça et sans doute plus encore,

on ne tue pas des gens pour ça !

D'ailleurs, "on ne tue pas des gens".


Alors, je n'ai pas mis "Je suis Charlie" sur mon Facebook ; ce n'aurait pas été juste.

Mais c'est comme si je l'avais mis.

Parce que je suis du même côté de la kalashnikov qu'eux... pas du côté de la gâchette, de l'autre.

Et ce vendredi, j'irais rejoindre le groupe de ceux qui se rassembleront à cause de ça, dans mon village.

Officiellement, c'est le maire du village qui a lancé l'initiative locale. En vrai, elle lui a été soufflée par un pasteur protestant. Parce qu'on est comme ça, nous les "bigots", les "culs-bénits", les "religieux", ceux que l'équipe de Charlie méprisait avec tant de morgue : on est avec eux ; on est ensemble, avec eux.

J'espère que - si le journal reparaît - ceux qui prendront la suite sauront s'en souvenir.
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 8 Janvier 2015 à 19:46 | Permalien



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