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Acheté par Pierre Ier de Russie, un enfant de 8 ans capturé en Afrique arrive en 1704 à Saint-Pétersbourg. Ibrahim deviendra Hanibal, un homme exceptionnel. Après son baptême sous le nom de Piotr Petrovitch Petrov, l'élève est accueilli par le tsar comme s'il était l'un des siens.
Polyglotte, traducteur, mathématicien, il connaît alors une ascension fulgurante : il devient major-général. Il meurt à 85 ans, dans le domaine que lui a offert l'impératrice. Sa petite-fille donnera naissance au poète Alexandre Pouchkine.
***
A Saint-Pétersbourg, devenue la capitale de la Russie et l'emblème de son règne réformateur, le tsar Pierre Ier, dit le Grand, attend, un matin de mars 1704, l'arrivée de son ambassadeur Savva Vladislavitch. Pour l'accueillir, il a demandé à Alexandre Danilovitch Menchikov, puissant gouverneur général de la ville et complice des débauches de sa jeunesse, d'être auprès de lui. « Ne vous impatientez pas, Majesté. Ils devraient arriver d'une minute à l'autre », glisse, en soupirant, le gouverneur, une pointe d'agacement dans la voix.
Polyglotte, traducteur, mathématicien, il connaît alors une ascension fulgurante : il devient major-général. Il meurt à 85 ans, dans le domaine que lui a offert l'impératrice. Sa petite-fille donnera naissance au poète Alexandre Pouchkine.
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A Saint-Pétersbourg, devenue la capitale de la Russie et l'emblème de son règne réformateur, le tsar Pierre Ier, dit le Grand, attend, un matin de mars 1704, l'arrivée de son ambassadeur Savva Vladislavitch. Pour l'accueillir, il a demandé à Alexandre Danilovitch Menchikov, puissant gouverneur général de la ville et complice des débauches de sa jeunesse, d'être auprès de lui. « Ne vous impatientez pas, Majesté. Ils devraient arriver d'une minute à l'autre », glisse, en soupirant, le gouverneur, une pointe d'agacement dans la voix.
L'ambassadeur doit lui présenter trois jeunes esclaves africains. Ils ont été achetés clandestinement pour le compte du tsar et doivent intégrer sa maison comme pages. Au palais, c'est la mode des domestiques noirs : on les appelle les « araps ». Mais le général Menchikov sait bien que Pierre le Grand a d'autres vues sur ces enfants, au moins sur l'un d'entre eux.
Celui qui bénéficiera du soutien du tsar pour être élevé à l'européenne et devenir la preuve que l'éducation peut transformer les hommes les plus éloignés de la civilisation. Pour le général, ce projet semble extravagant, mais il n'en dit pas un mot au tsar, de peur d'éveiller sa colère légendaire.
Pierre le Grand le prend sous son aile
La porte s'ouvre enfin sur Savva Vladislavitch, suivi de sa délégation de jeunes Noirs. Le tsar reste à bonne distance, le temps d'observer les visages des garçons, âgés de 7 et 8 ans. Son regard se pose plus longuement sur l'un d'entre eux. L'enfant a un air de simplicité, de douceur, associé à un physique élégant et à un regard lumineux qui séduisent le tsar.
Alors que l'ambassadeur prononce son discours de présentation, Pierre le Grand s'approche, et demande : « Quel est le nom de ce jeune garçon ? » L'enfant est impressionné par la silhouette du tsar, qui mesure près de deux mètres !
« Ibrahim, Majesté, répond l'ambassadeur. Comme tous les Nègres (sic) capturés par les esclavagistes ottomans et destinés à la cour du sultan, il a été converti à l'islam. »
« D'où vient-il ? » s'enquiert le tsar.
« D'un lieu appelé Logone, près du lac Tchad, dit-on. »
Au palais, on a du mal à s'imaginer de si lointaines contrées. Après avoir jeté un coup d'oeil à Menchikov, le tsar se penche vers Ibrahim, qui le regarde, éberlué.
« Je vais faire de toi mon secrétaire, lui annonce-t-il. Tu devras te tenir prêt à noter mes pensées de nuit, celles qui me viennent lorsque je me réveille ou que je ne dors pas ! »
Celui qui bénéficiera du soutien du tsar pour être élevé à l'européenne et devenir la preuve que l'éducation peut transformer les hommes les plus éloignés de la civilisation. Pour le général, ce projet semble extravagant, mais il n'en dit pas un mot au tsar, de peur d'éveiller sa colère légendaire.
Pierre le Grand le prend sous son aile
La porte s'ouvre enfin sur Savva Vladislavitch, suivi de sa délégation de jeunes Noirs. Le tsar reste à bonne distance, le temps d'observer les visages des garçons, âgés de 7 et 8 ans. Son regard se pose plus longuement sur l'un d'entre eux. L'enfant a un air de simplicité, de douceur, associé à un physique élégant et à un regard lumineux qui séduisent le tsar.
Alors que l'ambassadeur prononce son discours de présentation, Pierre le Grand s'approche, et demande : « Quel est le nom de ce jeune garçon ? » L'enfant est impressionné par la silhouette du tsar, qui mesure près de deux mètres !
« Ibrahim, Majesté, répond l'ambassadeur. Comme tous les Nègres (sic) capturés par les esclavagistes ottomans et destinés à la cour du sultan, il a été converti à l'islam. »
« D'où vient-il ? » s'enquiert le tsar.
« D'un lieu appelé Logone, près du lac Tchad, dit-on. »
Au palais, on a du mal à s'imaginer de si lointaines contrées. Après avoir jeté un coup d'oeil à Menchikov, le tsar se penche vers Ibrahim, qui le regarde, éberlué.
« Je vais faire de toi mon secrétaire, lui annonce-t-il. Tu devras te tenir prêt à noter mes pensées de nuit, celles qui me viennent lorsque je me réveille ou que je ne dors pas ! »
Face à la mine étonnée de l'ambassadeur, l'empereur ajoute : « Mais pour commencer, ce garçon doit être baptisé, et je serai son parrain ! »
Comme promis, le tsar prend l'enfant sous son aile, au grand dam de certains courtisans, notamment du gouverneur.
Après son baptême sous le nom de Piotr Petrovitch Petrov , l'élève est accueilli par le tsar comme s'il était l'un des siens. Après avoir appris le russe, il devient, comme prévu, le secrétaire de nuit du tsar. Des rumeurs à propos de leur relation bruissent. Cette proximité dure jusqu'en 1717, année durant laquelle le tsar convoque, un jour, son protégé.
« Mon fils, tu me donnes entière satisfaction et même au-delà, lui confie-t-il. Pour parfaire ton éducation et faire de toi un homme complet, je vais t'envoyer en France pour étudier l'art de la guerre ! »
Devenu un jeune homme de 21 ans de grande taille, à la chevelure abondante, Ibrahim écarquille les yeux comme s'il allait accéder à un rêve impossible.
Il étudie trois ans à l'école d'artillerie de La Fère, près de Reims. Il y apprend plusieurs langues et s'avère doué pour les mathématiques.
Enrôlé dans les armées de Louis XV contre l'Espagne, il devient capitaine sous la régence de Philippe d'Orléans. Durant ce séjour, il change de nom pour Hanibal, en l'honneur du général carthaginois Hannibal (écrit avec deux « n »).
A Paris, c'est la coqueluche des salons. Son arrière-petit-fils Alexandre Pouchkine écrira, dans « Le Nègre de Pierre le Grand » : « L'apparition d'Ibrahim, son extérieur, son instruction et son intelligence naturelle éveillèrent à Paris l'attention générale. Toutes les dames voulaient voir chez elles le Nègre (sic) du tsar et se l'arrachaient. Le régent l'invita plus d'une fois à ses joyeuses soirées. » SUITE >>>Amélie de Bourbon Parme
Comme promis, le tsar prend l'enfant sous son aile, au grand dam de certains courtisans, notamment du gouverneur.
Après son baptême sous le nom de Piotr Petrovitch Petrov , l'élève est accueilli par le tsar comme s'il était l'un des siens. Après avoir appris le russe, il devient, comme prévu, le secrétaire de nuit du tsar. Des rumeurs à propos de leur relation bruissent. Cette proximité dure jusqu'en 1717, année durant laquelle le tsar convoque, un jour, son protégé.
« Mon fils, tu me donnes entière satisfaction et même au-delà, lui confie-t-il. Pour parfaire ton éducation et faire de toi un homme complet, je vais t'envoyer en France pour étudier l'art de la guerre ! »
Devenu un jeune homme de 21 ans de grande taille, à la chevelure abondante, Ibrahim écarquille les yeux comme s'il allait accéder à un rêve impossible.
Il étudie trois ans à l'école d'artillerie de La Fère, près de Reims. Il y apprend plusieurs langues et s'avère doué pour les mathématiques.
Enrôlé dans les armées de Louis XV contre l'Espagne, il devient capitaine sous la régence de Philippe d'Orléans. Durant ce séjour, il change de nom pour Hanibal, en l'honneur du général carthaginois Hannibal (écrit avec deux « n »).
A Paris, c'est la coqueluche des salons. Son arrière-petit-fils Alexandre Pouchkine écrira, dans « Le Nègre de Pierre le Grand » : « L'apparition d'Ibrahim, son extérieur, son instruction et son intelligence naturelle éveillèrent à Paris l'attention générale. Toutes les dames voulaient voir chez elles le Nègre (sic) du tsar et se l'arrachaient. Le régent l'invita plus d'une fois à ses joyeuses soirées. » SUITE >>>Amélie de Bourbon Parme
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 27 Décembre 2020 à 08:07
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