GRECE: séparation de l'Église et de l'État ?
Alexis Tsipras interrogé sur le réseau social Twitter au sujet de la séparation de l'Église et de l'État défendue par son parti ne s'est pas engagé outre mesure. "Une rationalisation de la relation est nécessaire", a-t-il évasivement répondu. Pour Georges Patronos, "Syriza au pouvoir n'osera pas entreprendre la séparation de l'Église et de l'État. La société grecque est encore régie par l'orthodoxie et elle n'est pas prête à un tel changement".

"Syriza" aura besoin de l'Église si, comme il s'y est engagé, il veut mettre fin à la "crise humanitaire" dans les premiers mois de son mandat. Non séparée de l'État, l'Église orthodoxe autocéphale de Grèce est omniprésente et omnipotente, à tel point qu'elle continue à échapper à l'impôt et donc au programme de rigueur imposé à la population depuis dix-huit mois. Un statut privilégié qui dérange une partie de l'opinion publique, à l'heure où la Grèce traverse l'une des plus douloureuses crises de son histoire moderne.

La puissante Église orthodoxe, protégée par la Constitution et financée par l'État, échappe à l'impôt!
Dans son programme, le "Syriza" affirme qu'il mettra fin aux exonérations fiscales nombreuses en Grèce. Mais les discours virulents d'Alexis Tsipras et d'autres membres du parti se dirigent davantage contre les oligarques, notamment les armateurs, que contre l'Église. Or, le clergé, selon des estimations circulant dans la presse grecque, possède une fortune variant de 700 millions à 2,5 milliards d'euros. Suite

"La Grèce est le seul État au monde où l'orthodoxie est la religion officielle. Donc, tous les prêtres sont des fonctionnaires rémunérés par le ministère de l'Éducation et des Cultes. Cela signifie que l'État grec débourse 350 à 400 millions d'euros par an pour payer les salaires des 8 500 prêtres et 82 dignitaires, sans compter les retraites du clergé. Et ce alors que l'Église est très riche", affirme Giorgos Kirtsos

Lire aussi: Sous le titre « Église et État en Grèce, vers un nouveau concordat ? », le périodique britannique « The Economist » analyse les conséquences d’une possible victoire en Grèce du parti de la gauche radicale « Syriza » dirigé par Alexis Tsipras SUITE

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 14 Février 2015 à 12:13 | 24 commentaires | Permalien



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