A Beyrouth, célébration du 75e anniversaire de la Représentation de l’Église orthodoxe russe

Avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies, la représentation de l’Église orthodoxe russe à Beyrouth a fêté son 75e anniversaire du 6 au 8 novembre.

Le 6 novembre, samedi des défunts, le métropolite Antoine de Chersonèse et d’Europe occidentale a célébré un service funèbre à l’église Saint-Jean-le-Précurseur de Beyrouth.

L’archipasteur concélébrait avec l’évêque Antoine de Moravica, représentant du patriarche serbe auprès du patriarche de Moscou et de toutes les Russies ; l’archiprêtre Nectaire Khaïralla, représentant du métropolite Élie de Beyrouth ; l’archimandrite Séraphin (Chemiatovski), représentant de l’Église des Terres tchèques et de Slovaquie ; l’archimandrite Philippe (Vassiltsev), recteur de la représentant de l’Église russe à Beyrouth. Le métropolite Niphon de Philippopolis, représentant du patriarche d’Antioche auprès du patriarche de Moscou, l’archiprêtre Vladislav Tsypine, professeur de l’Académie de théologie de Moscou, et E. Skopenko, directeur de la Fondation de soutien à la culture et au patrimoine chrétiens, assistaient à la liturgie, célébrée en russe et en arabe. Les célébrants ont fait mémoire des recteurs et des paroissiens défunts.

Dans son homélie, l’archiprêtre Vladislav Tsypine a rappelé que le samedi des défunts est aussi appelé samedi de Saint-Dimitri, en mémoire de la victoire du prince Dimitri Donskoï et de ses armées au champ de Koulikovo, remarquant que Dieu attend des actes d’héroïsme de chaque chrétien.

Après la liturgie, le métropolite Antoine de Chersonèse et d’Europe occidentale a prononcé un discours adressé aux membres de la communauté et aux invités ; il leur a transmis la bénédiction et les bons vœux du patriarche Cyrille de Moscou et de toutes les Russies. Mgr Antoine a aussi exprimé sa joie d’avoir pu participer à la célébration du jubilé de la présence de l’Église russe au Liban, avec les représentants des Églises russe, serbe, et des Terres tchèques et de Slovaquie.

Ayant remercié l’archimandrite Philippe (Vassiltsev), recteur de la Représentation, pour l’organisation des festivités, Mgr Antoine a ajouté : « Cette célébration a lieu à une époque difficile, non seulement pour l’ensemble de l’humanité, alors que court toujours la maladie qui a tant changé nos vies, mais aussi pour l’État libanais. Cette visite est aussi l’occasion de soutenir le peuple libanais dans ces temps difficiles, ainsi que notre sְœur l'Église orthodoxe d'Antioche. Aujourd'hui, à la liturgie, nous avons prié pour la paix et pour la prospérité de ce beau pays. » Le clergé et les paroissiens de la représentation de l'Eglise russe prient inlassablement pour le Liban, a rappelé le métropolite.

« Cette célébration est l’occasion de réfléchir au sens de notre présence, non seulement pour les nombreux expatriés russes, mais aussi pour le maintien de bonnes relations fraternelles entre nos Églises locales » a déclaré le métropolite Antoine.

L’archimandrite Philippe a remercié ses hôtes de leur venue, soulignant que la célébration de cette liturgie par le métropolite Antoine inaugure les festivités du jubilé : « 75 ans, ont remarqué de nombreux organisateurs et participants, c’est le jubilé de diamant. L’occasion de faire le bilan de notre activité, celui du ministère de plusieurs générations d’ecclésiastiques, de paroissiens, de collaborateurs de notre métochion. Chaque église russe à l’étranger reflète d’une certaine façon l’histoire tragique de notre patrie au XXe siècle. La représentation de Beyrouth n’est pas une exception. Elle rappelle la première vague d’émigration russe, car beaucoup d’émigrés ont trouvé au Liban une seconde patrie dans les années 1920-30. Elle rappelle aussi la vague d’émigration qui suivit la guerre, et les nouveaux paroissiens dont se compose aujourd’hui notre communauté. Leur vie n’a pas toujours été facile, ils ont dû se battre pour conserver leur foi. »

« Nous existons sur le territoire canonique de notre sœur l’Église d’Antioche, c’est pourquoi le soutien et la participation à ce jubilé du représentant de l’Église orthodoxe d’Antioche auprès du patriarche de Moscou et de toutes les Russies, le métropolite Niphon de Philippopolis, né à Zahlé, et digne fils du Liban, sont très importants pour nous. Le soutien du métropolite Élie de Beyrouth, qui a envoyé son représentant, est aussi très important pour nous. Des représentants des Églises locales, Mgr Antoine, le révérend archimandrite Séraphin, participent aussi à notre fête. Ainsi, le jubilé d’un métochion, à première vue, de petite taille, se transforme en triomphe de l’Église orthodoxe. C’est un grand soutien pour nous. »

« Nous sommes très heureux que Mgr Antoine préside les célébrations, avec la bénédiction de Sa Sainteté le patriarche Cyrille. Au nom de notre communauté, j’ai la joie de vous souhaiter la bienvenue au Liban, où ont prêché de nombreux saints et des apôtres, où le Sauveur Lui-même est venu » a dit l’archimandrite Philippe au métropolite Antoine.

« Vous avez remarqué fort justement, Monseigneur, que le monde en général, et le Liban en particulier, traversent des temps difficiles. Nous faisons face à une crise économique, à une crise généralisée, à une dangereuse épidémie. Il semble qu’il n’y ait rien à fêter. Mais notre communauté souhaitait marquer ce jubilé, qui nous permet de sentir le soutien de la communauté orthodoxe du Liban. »

Des cadeaux ont été échangés à la fin de la cérémonie.

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La représentation de l’Église orthodoxe russe à Beyrouth fut fondée en 1946, un an après la visite d’une délégation conduite par le patriarche Alexis I au Proche-Orient. En 1948, l’église de l’Archange-Gabriel fut mise à la disposition du Patriarcat d’Antioche à Moscou. L’inauguration des deux métochions permit de consolider les relations entre les Églises orthodoxes russe et antiochienne.

La communauté russe ne possède pas d’église propre à Beyrouth. Les offices sont célébrés dans un cimetière, à l’église Saint-Jean-le-Précurseur, mise à la disposition de la communauté par la paroisse Saint-Élie de la métropole du Patriarcat d’Antioche à Beyrouth, ainsi qu’à l’église de l’Annonciation à Jal El-Dib.

La communauté se compose de russophones, originaires de nombreux pays faisant partie du territoire canonique du Patriarcat de Moscou. Environ 50 000 russophones résident actuellement au Liban.