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Anna Khoudokormoff-Kotschoubey
L’ ARCHIPEL DES SOLOVKI
Petite icône des Solovki avec tchékistes
Que recouvre le mot Solovki ? Les Solovki sont un archipel qui se trouve au nord-ouest de la Russie, dans la mer Blanche, tout près du cercle polaire. Il y a six grandes îles principales, dont l’île d’Anzer qui deviendra tristement célèbre au XXème siècle. Mais l’archipel des Solovki c’est tout d’abord un prodigieux et très ancien monastère. C’est un tout haut lieu de la spiritualité orthodoxe russe. Le monastère est entouré de murs massifs (car il a servi de fortifications contre les suédois au XVIIème siècle) (hauts de 8 à 11 m, épais de 4 à 6 m), percés de portes et renforcés de tours. Ces murs sont faits de larges pierres, des rochers parfois atteignant 5 m de longueur. Au centre de cette forteresse oblongue, on trouve un magnifique ensemble de bâtiments religieux, dont un immense réfectoire vouté, la Cathédrale de la Dormition, la Cathédrale de la Transfiguration, un beffroi et d’autres églises.
L’ ARCHIPEL DES SOLOVKI
Petite icône des Solovki avec tchékistes
Que recouvre le mot Solovki ? Les Solovki sont un archipel qui se trouve au nord-ouest de la Russie, dans la mer Blanche, tout près du cercle polaire. Il y a six grandes îles principales, dont l’île d’Anzer qui deviendra tristement célèbre au XXème siècle. Mais l’archipel des Solovki c’est tout d’abord un prodigieux et très ancien monastère. C’est un tout haut lieu de la spiritualité orthodoxe russe. Le monastère est entouré de murs massifs (car il a servi de fortifications contre les suédois au XVIIème siècle) (hauts de 8 à 11 m, épais de 4 à 6 m), percés de portes et renforcés de tours. Ces murs sont faits de larges pierres, des rochers parfois atteignant 5 m de longueur. Au centre de cette forteresse oblongue, on trouve un magnifique ensemble de bâtiments religieux, dont un immense réfectoire vouté, la Cathédrale de la Dormition, la Cathédrale de la Transfiguration, un beffroi et d’autres églises.
Les premiers fondateurs du monastère sont les saints Sabbat et Germain arrivés en bateau à voile sur la grande île des Solovki en 1429. Ils y plantèrent une croix et se construisirent des cellules en bois. Après la mort de Sabbat, Germain a été rejoint par le novice Zossime, qui est considéré avec eux comme l’un des fondateurs du monastère. Au cours des siècles le monastère grandit et devint très riche et économiquement puissant, vivant en autarcie. Les moines avaient notamment construits un réseau de multiples canaux pour parcourir leur territoire en été, et en traineaux sur la glace, en hiver. Ces canaux sont utilisés jusqu’à nos jours.
Les moines fondateurs du monastère des Solovki, Zossime , Germain et Sabbat sont canonisés au 16ième siècle comme saints thaumaturges. La première translation des reliques des saints Zossime et Sabbat eut lieu en 1566.
La deuxième translation des reliques eut lieu en 1992, après la chute du régime communiste, lorsqu’on les découvrit enfouies sous les combles de la cathédrale de Notre Dame de Kazan à Saint-Pétersbourg, transformée en musée de l’athéisme par les soviétiques.
Que s’est-il passé dans ces Solovki, dont la magnificence des lieux est légendaire (Nombreuses photos en couleurs et noir et blanc), où le profond silence omniprésent est presque palpable, la beauté stupéfiante, l’air pur et diaphane, et où l’immensité de l’eau bleue, scintillante, argentée, complète l’atmosphère que l’on pourrait dire presque magique. Les innombrables skites parsemés dans une multitude d’îles et de presqu’îles forment un ensemble unique, inscrit d’ailleurs dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Que s’est-il donc passé aux Solovki ?
Avec la révolution tout bascule comme l’on sait. Le monastère est fermé en 1920 et transformé en camp de travail pour les ennemis de la révolution. De 1923 à 1939 tout le territoire des Solovki sera transformé en un vaste complexe répressif, qui a le triste privilège d’être le premier camp de concentration au monde, sinistrement appelé « Camps des Solovki à Destination Spéciale », ou en abrégé en russe : S.L.O.N. Le mot « slon » désignant en russe un éléphant, par dérision tous les documents du camp portent un cachet avec la représentation d’un éléphant bien sympathique, qui peut faire penser à une institution bien innocente… Les moines, sécularisés, restèrent pour accomplir des travaux forcés ainsi que pour accueillir les premiers déportés, avant de rejoindre la masse des prisonniers.
Je voudrais citer ici une phrase dite par Soljénitsyne parlant des Solovki : « L’archipel du Goulag commença ainsi son existence maligne et bientôt il y aura des métastases dans tout le corps du pays ».
Faut-il des chiffres? En 1923, lors de la décision d’établir un camp de travaux forcés aux Solovki il était prévu pour 8.000 personnes. Mais leur nombre ira grandissant et ils seront 71.000 en 1930. Cependant, le nombre de morts n’est pas connu avec précision.
Faut-il des images ? Elles existent. Mais les visionner n’est presque pas supportable… Je me contenterai de citer le supplice le plus atrocement « subtil » aux Solovki, celui de la mort par piqures de moustiques, lorsque attaché sans vêtements à un tronc d’arbre et laissé à la merci de ces minuscules insectes si voraces en été dans le grand Nord, on devenait fou tout simplement avant de succomber.
Je citerai aussi l’île d’Anzer, appelé le Deuxième Golgotha (photos). En-effet, la tradition rapporte que c’est la Mère de Dieu qui aurait demandé de donner le nom de « Golgotha » à une colline abrupte de l’île de Anzer. En 1713, le moine ermite Issous (ancien confesseur de Pierre le Grand) vint s’établir au pied de la colline dans un skite appelé Golgotha/Crucifixion. Plus tard on construisit une église dédiée à la Résurrection au sommet de la colline. Au XXème siècle les paroles prophétiques de la Mère de Dieu se sont accomplies : cet endroit fut l’épicentre des souffrances du camp des Solovki, c’est ici qu’on envoyait les prisonniers en punition où ils subissaient les pires sévices.
Je ferai également mention du Mont Sikirni (photo) au sommet duquel il y avait une église qui servit de lieu d’exécution. Là, on s’acharnait à un autre supplice où ligoté à des buches, des prisonniers étaient jetés sur un escalier escarpé de 238 marches qui finissait dans la mer : autant dit que la mort par noyade était certaine.
Mais ne nous trompons pas, il ne s’agit pas ici de parler de ténèbres, bien au contraire. Parce que notre propos c’est la Lumière que nous ressentons, par extraordinaire, dans cet endroit sublime et je voudrais maintenant spécifiquement citer tout de suite le père Serge Pravdolioubov. .....
Les moines fondateurs du monastère des Solovki, Zossime , Germain et Sabbat sont canonisés au 16ième siècle comme saints thaumaturges. La première translation des reliques des saints Zossime et Sabbat eut lieu en 1566.
La deuxième translation des reliques eut lieu en 1992, après la chute du régime communiste, lorsqu’on les découvrit enfouies sous les combles de la cathédrale de Notre Dame de Kazan à Saint-Pétersbourg, transformée en musée de l’athéisme par les soviétiques.
Que s’est-il passé dans ces Solovki, dont la magnificence des lieux est légendaire (Nombreuses photos en couleurs et noir et blanc), où le profond silence omniprésent est presque palpable, la beauté stupéfiante, l’air pur et diaphane, et où l’immensité de l’eau bleue, scintillante, argentée, complète l’atmosphère que l’on pourrait dire presque magique. Les innombrables skites parsemés dans une multitude d’îles et de presqu’îles forment un ensemble unique, inscrit d’ailleurs dans la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.
Que s’est-il donc passé aux Solovki ?
Avec la révolution tout bascule comme l’on sait. Le monastère est fermé en 1920 et transformé en camp de travail pour les ennemis de la révolution. De 1923 à 1939 tout le territoire des Solovki sera transformé en un vaste complexe répressif, qui a le triste privilège d’être le premier camp de concentration au monde, sinistrement appelé « Camps des Solovki à Destination Spéciale », ou en abrégé en russe : S.L.O.N. Le mot « slon » désignant en russe un éléphant, par dérision tous les documents du camp portent un cachet avec la représentation d’un éléphant bien sympathique, qui peut faire penser à une institution bien innocente… Les moines, sécularisés, restèrent pour accomplir des travaux forcés ainsi que pour accueillir les premiers déportés, avant de rejoindre la masse des prisonniers.
Je voudrais citer ici une phrase dite par Soljénitsyne parlant des Solovki : « L’archipel du Goulag commença ainsi son existence maligne et bientôt il y aura des métastases dans tout le corps du pays ».
Faut-il des chiffres? En 1923, lors de la décision d’établir un camp de travaux forcés aux Solovki il était prévu pour 8.000 personnes. Mais leur nombre ira grandissant et ils seront 71.000 en 1930. Cependant, le nombre de morts n’est pas connu avec précision.
Faut-il des images ? Elles existent. Mais les visionner n’est presque pas supportable… Je me contenterai de citer le supplice le plus atrocement « subtil » aux Solovki, celui de la mort par piqures de moustiques, lorsque attaché sans vêtements à un tronc d’arbre et laissé à la merci de ces minuscules insectes si voraces en été dans le grand Nord, on devenait fou tout simplement avant de succomber.
Je citerai aussi l’île d’Anzer, appelé le Deuxième Golgotha (photos). En-effet, la tradition rapporte que c’est la Mère de Dieu qui aurait demandé de donner le nom de « Golgotha » à une colline abrupte de l’île de Anzer. En 1713, le moine ermite Issous (ancien confesseur de Pierre le Grand) vint s’établir au pied de la colline dans un skite appelé Golgotha/Crucifixion. Plus tard on construisit une église dédiée à la Résurrection au sommet de la colline. Au XXème siècle les paroles prophétiques de la Mère de Dieu se sont accomplies : cet endroit fut l’épicentre des souffrances du camp des Solovki, c’est ici qu’on envoyait les prisonniers en punition où ils subissaient les pires sévices.
Je ferai également mention du Mont Sikirni (photo) au sommet duquel il y avait une église qui servit de lieu d’exécution. Là, on s’acharnait à un autre supplice où ligoté à des buches, des prisonniers étaient jetés sur un escalier escarpé de 238 marches qui finissait dans la mer : autant dit que la mort par noyade était certaine.
Mais ne nous trompons pas, il ne s’agit pas ici de parler de ténèbres, bien au contraire. Parce que notre propos c’est la Lumière que nous ressentons, par extraordinaire, dans cet endroit sublime et je voudrais maintenant spécifiquement citer tout de suite le père Serge Pravdolioubov. .....
Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 24 Janvier 2012 à 10:15
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