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Traduit par Laurence Guillon
La présentation du livre « Sœur Ioanna (Reitlinger) et le père Serge Boulgakov. Dialogues d’une artiste et d’un théologien » a eu lieu le 16 février, dans le centre culturel « Pokrovskie Vorota ». La publication de ces archives parues aux éditions « Nikeïa », le recueil a été préparé par Bronislava Popova.
Le livre est consacré au dialogue du prêtre Serge Boulgakov avec sa fille spirituelle, Ioulia Nikolaïevna Reitlinger (sœur Ioanna), peintre et iconographe. Il contient les journaux spirituels, les lettres et les souvenirs de Ioanna Reitlinger et du père Serge Boulgakov. L’essentiel des illustrations consiste en archives photographiques inédites, icônes et dessins issus de collections particulières et du Musée Central de culture et d’art russe ancien Andreï Roublev.
« Les relations du plus grand théologien du XX siècle et d’une de ses meilleures iconographes, moniale orthodoxe, leur dialogue en exil constituent le point central du livre, » a dit lors de la soirée le professeur André Zoubov.Selon lui, le livre amène à réfléchir sur de nombreux thèmes : les relations humaines et spirituelles, le niveau élevé de la réflexion et de sa transcription, le sens du phénomène de la création en tant que « épanchement du sang de l’âme, tendue vers Dieu et souffrant de son imperfection ».
La présentation du livre « Sœur Ioanna (Reitlinger) et le père Serge Boulgakov. Dialogues d’une artiste et d’un théologien » a eu lieu le 16 février, dans le centre culturel « Pokrovskie Vorota ». La publication de ces archives parues aux éditions « Nikeïa », le recueil a été préparé par Bronislava Popova.
Le livre est consacré au dialogue du prêtre Serge Boulgakov avec sa fille spirituelle, Ioulia Nikolaïevna Reitlinger (sœur Ioanna), peintre et iconographe. Il contient les journaux spirituels, les lettres et les souvenirs de Ioanna Reitlinger et du père Serge Boulgakov. L’essentiel des illustrations consiste en archives photographiques inédites, icônes et dessins issus de collections particulières et du Musée Central de culture et d’art russe ancien Andreï Roublev.
« Les relations du plus grand théologien du XX siècle et d’une de ses meilleures iconographes, moniale orthodoxe, leur dialogue en exil constituent le point central du livre, » a dit lors de la soirée le professeur André Zoubov.Selon lui, le livre amène à réfléchir sur de nombreux thèmes : les relations humaines et spirituelles, le niveau élevé de la réflexion et de sa transcription, le sens du phénomène de la création en tant que « épanchement du sang de l’âme, tendue vers Dieu et souffrant de son imperfection ».
Bronislava Popova, qui connut sœur Ioanna à la fin de sa vie, a remarqué que la vie de I.N. Reitlinger aide à mieux comprendre le siècle passé : Elle est née en 1898 à Saint-Pétersbourg, dans une famille noble et cultivée, et elle est morte en 1985, à Tachkent, « après de nombreuses épreuves ». En 1918, elle fit en Crimée connaissance du père Serge Boulgakov, en conséquence de quoi naquit « une relation spirituelle particulière qui les unit toute leur vie ». Comme l’a raconté Bronislava Popova, I. Reitlinger pose la question du monachisme au père Serge dès sa première lettre (1923), et au cours de nombreuses années, le prêtre « la prépara en secret à prendre l’habit », ce qui eut lieu en 1935, à Paris. Leurs lettres et leurs journaux témoignent de la manière dont ces deux êtres ont évolué ensemble : non seulement il lui donne beaucoup, en tant que père spirituel, mais elle aussi le soutient, il puise des forces à ce « puits d’eau pure ». Elle rappelle que c’est précisément sœur Ioanna qui assista constamment le père Serge pendant les quarante jours de sa dernière maladie, faisant de nombreux dessins de son visage. La moniale témoigne qu’elle a vu, sur les traits du prêtre, comment, à son dernier moment sur cette terre, « se reflétait la lumière de l’autre monde ».
Comme l’a noté le hiéromoine Ambroise (Timrot), qui a participé à la rédaction du livre, le père Serge Boulgakov aussi bien que sœur Ioanna se découvrent, dans cette édition, sous de nouveaux aspects. Ainsi le prêtre, célèbre théologien, apparaît en tant que pasteur et père spirituel, L’œuvre de l’iconographe est « le fruit de la direction spirituelle et des écrits théologique du père Serge, qui sont loin d’être accessible à tous, et demeurent jusqu’à aujourd’hui objet de dissensions », dit le père Ambroise. Lui-même iconographe, il a une haute idée de l’œuvre de sœur Ioanna : « Ses icônes reflètent l’essence de sa spiritualité, c’est-à-dire la liberté, dont parle l’apôtre Paul».
Guennadi Popov, le fameux spécialiste de l’art de la Russie ancienne, directeur du Musée Roublev parlait du chemin unique adopté par Ioanna Reitlinger, en tant qu’iconographe : « dessinatrice admirable », elle s’est imprégnée à la fois de l’art européen des temps nouveaux et de la tradition iconographique russe, dont les meilleurs exemples ne lui étaient connus qu’à travers quelques reproductions en noir et blanc. Faisant allusion à ses « épigones » le professeur Popov déclara : « Nous n’aurons pas de sitôt un niveau de liberté et de sincérité comparable à celui que possédait sœur Ioanna ».
Comme on l’a rappelé lors de la présentation du livre, la première exposition des icônes de sœur Ioanna eut lieu en 2000, dans le musée d’art ancien Andreï Roublev à Moscou. Il y a cinq ans, une partie de ses fresques fut exposée au Fond-bibliothèque de « La Russie à l’étranger » . Il est possible que dans un avenir proche, soit organisée une exposition plus importante, présentant l’œuvre de cette artiste remarquable.
Sœur Ioanna (Ioulia Nikolaïevna Reitlinger- 1898-1988) est née et a passé son enfance à Pétersbourg. En 1918, en Crimée, elle fait la connaissance du père Serge Boulgakov, et cette rencontre détermine toute la suite de sa vie. Le chemin de Ioulia Reitlinger, c’est l’histoire de l’émigration russe et du retour dans le pays. En 1921, elle déménage de Crimée à Varsovie, puis à Prague et à Paris, où elle se consacre à la peinture d’icône : consultations auprès de maîtres vieux-croyants et cours d’art religieux dans l’atelier de Maurice Denis. Ses recherches d’un nouveau langage « d’icône créative » la rapproche des cercles de penseurs religieux russes : Nicolas Berdiaïev, Boris Vycheslavtsev, Gueorgui Fédotov, Vassili Zenkovsky, Vladimir Iline et enfin mère Marie (Skobtsova).
Attirée par les grands formats, l’artiste reçoit la possibilité de peindre à fresque l’église de saint Jean le Guerrier à Meudon, et en 1947, la chapelle de la Fraternité saint Serge et Albain à Londres. Elle travaille beaucoup à Paris : elle y fait l’iconostase pour l’église-garage du foyer mère Marie, rue de Lourmel, un tryptique pour l’église de cette même Fraternité saint Serge et Albain, de nombreuses icônes. En 1935, elle prend l’habit devant le métropolite Euloge (Gueorguievski) et choisit comme mission « la création libre ». En mourant dans ses bras, le père Serge Boulgakov bénit son retour en Russie (1944).
De retour en Russie en 1955, sœur Ioanna fut installée à Tachkent.
Arrivant l’été à Moscou, elle fit la connaissance du père Alexandre Men, qui devint son père spirituel. A sa demande, elle peignit de nombreuses icônes, qu’elle envoyait en secret à ses enfants spirituels. Sœur Ioanna mourut « dans le grand habit monacal », elle était sourde et aveugle, elle a prié jusqu’à la dernière seconde .
Des icônes de sœur Ioanna Reitlinger sont conservées dans les paroisses de la Présentation-de-la-Vierge-au-Temple et Saint-Séraphin-de-Sarov à Paris.
Moscou, le 21 février Blagovest-info
Comme l’a noté le hiéromoine Ambroise (Timrot), qui a participé à la rédaction du livre, le père Serge Boulgakov aussi bien que sœur Ioanna se découvrent, dans cette édition, sous de nouveaux aspects. Ainsi le prêtre, célèbre théologien, apparaît en tant que pasteur et père spirituel, L’œuvre de l’iconographe est « le fruit de la direction spirituelle et des écrits théologique du père Serge, qui sont loin d’être accessible à tous, et demeurent jusqu’à aujourd’hui objet de dissensions », dit le père Ambroise. Lui-même iconographe, il a une haute idée de l’œuvre de sœur Ioanna : « Ses icônes reflètent l’essence de sa spiritualité, c’est-à-dire la liberté, dont parle l’apôtre Paul».
Guennadi Popov, le fameux spécialiste de l’art de la Russie ancienne, directeur du Musée Roublev parlait du chemin unique adopté par Ioanna Reitlinger, en tant qu’iconographe : « dessinatrice admirable », elle s’est imprégnée à la fois de l’art européen des temps nouveaux et de la tradition iconographique russe, dont les meilleurs exemples ne lui étaient connus qu’à travers quelques reproductions en noir et blanc. Faisant allusion à ses « épigones » le professeur Popov déclara : « Nous n’aurons pas de sitôt un niveau de liberté et de sincérité comparable à celui que possédait sœur Ioanna ».
Comme on l’a rappelé lors de la présentation du livre, la première exposition des icônes de sœur Ioanna eut lieu en 2000, dans le musée d’art ancien Andreï Roublev à Moscou. Il y a cinq ans, une partie de ses fresques fut exposée au Fond-bibliothèque de « La Russie à l’étranger » . Il est possible que dans un avenir proche, soit organisée une exposition plus importante, présentant l’œuvre de cette artiste remarquable.
Sœur Ioanna (Ioulia Nikolaïevna Reitlinger- 1898-1988) est née et a passé son enfance à Pétersbourg. En 1918, en Crimée, elle fait la connaissance du père Serge Boulgakov, et cette rencontre détermine toute la suite de sa vie. Le chemin de Ioulia Reitlinger, c’est l’histoire de l’émigration russe et du retour dans le pays. En 1921, elle déménage de Crimée à Varsovie, puis à Prague et à Paris, où elle se consacre à la peinture d’icône : consultations auprès de maîtres vieux-croyants et cours d’art religieux dans l’atelier de Maurice Denis. Ses recherches d’un nouveau langage « d’icône créative » la rapproche des cercles de penseurs religieux russes : Nicolas Berdiaïev, Boris Vycheslavtsev, Gueorgui Fédotov, Vassili Zenkovsky, Vladimir Iline et enfin mère Marie (Skobtsova).
Attirée par les grands formats, l’artiste reçoit la possibilité de peindre à fresque l’église de saint Jean le Guerrier à Meudon, et en 1947, la chapelle de la Fraternité saint Serge et Albain à Londres. Elle travaille beaucoup à Paris : elle y fait l’iconostase pour l’église-garage du foyer mère Marie, rue de Lourmel, un tryptique pour l’église de cette même Fraternité saint Serge et Albain, de nombreuses icônes. En 1935, elle prend l’habit devant le métropolite Euloge (Gueorguievski) et choisit comme mission « la création libre ». En mourant dans ses bras, le père Serge Boulgakov bénit son retour en Russie (1944).
De retour en Russie en 1955, sœur Ioanna fut installée à Tachkent.
Arrivant l’été à Moscou, elle fit la connaissance du père Alexandre Men, qui devint son père spirituel. A sa demande, elle peignit de nombreuses icônes, qu’elle envoyait en secret à ses enfants spirituels. Sœur Ioanna mourut « dans le grand habit monacal », elle était sourde et aveugle, elle a prié jusqu’à la dernière seconde .
Des icônes de sœur Ioanna Reitlinger sont conservées dans les paroisses de la Présentation-de-la-Vierge-au-Temple et Saint-Séraphin-de-Sarov à Paris.
Moscou, le 21 février Blagovest-info
Rédigé par Laurence Guillon le 1 Mars 2011 à 09:32
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