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V.Golovanow
Le père Jean Meyendorff est, avec son ami et collègue, le père Alexandre Schmemann, l'un des représentants les plus connus de cette "Ecole de Paris" si souvent accusée de "modernisme". Mais c'est oublier ses grand apports à la connaissance de la théologie byzantine dont son "Initiation à la théologie byzantine", publiée en 1975, constitue la première véritable synthèse. Son actualité a été démontrée par le colloque international qui a eu lieu à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge en février dernier et je vous en propose ci-dessous un compte-rendu de lecture publié sur le site "Graecia orthodoxa"
Compte-rendu de lecture de l’Initiation à la théologie byzantine de Jean Meyendorff Sophie Tyser, EPHE(*)
INTRODUCTION
Jusqu’à la parution de l’Essai sur la théologie mystique de l’Eglise d’Orient de Vladimir Lossky (1903-1958) en 1944, la théologie orthodoxe était peu connue en Occident. En effet, la théologie orthodoxe était alors essentiellement connue à travers l’œuvre du Père Irénée Hausherr (1891-1978), mais surtout par les études, critiques vis-à-vis de la dogmatique des auteurs byzantins, réalisées par Martin Jugie (1878-1954).
Le père Jean Meyendorff est, avec son ami et collègue, le père Alexandre Schmemann, l'un des représentants les plus connus de cette "Ecole de Paris" si souvent accusée de "modernisme". Mais c'est oublier ses grand apports à la connaissance de la théologie byzantine dont son "Initiation à la théologie byzantine", publiée en 1975, constitue la première véritable synthèse. Son actualité a été démontrée par le colloque international qui a eu lieu à l’Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge en février dernier et je vous en propose ci-dessous un compte-rendu de lecture publié sur le site "Graecia orthodoxa"
Compte-rendu de lecture de l’Initiation à la théologie byzantine de Jean Meyendorff Sophie Tyser, EPHE(*)
INTRODUCTION
Jusqu’à la parution de l’Essai sur la théologie mystique de l’Eglise d’Orient de Vladimir Lossky (1903-1958) en 1944, la théologie orthodoxe était peu connue en Occident. En effet, la théologie orthodoxe était alors essentiellement connue à travers l’œuvre du Père Irénée Hausherr (1891-1978), mais surtout par les études, critiques vis-à-vis de la dogmatique des auteurs byzantins, réalisées par Martin Jugie (1878-1954).
Ce sont notamment deux des ouvrages majeurs de Martin Jugie intitulés Theologia dogmatica christianorum orientalium ab ecclesia catholica dissidentium (I-V) (1926-1935) et De processione spiritus sancti ex fontibus revelationis et secundum orientales dissidentes (1936), qui contribuèrent largement à faire connaître la théologie de l‘Eglise dite orientale.
C’est dans un contexte de dialogue œcuménique que paraît alors l’Essai sur la théologie mystique de l’Eglise d’Orient, une étude centrale de l’œuvre de Vladimir Lossky qui se présente comme un « exposé de l’essentiel de la foi orthodoxe […] devenu un manuel » et « [jouissant] toujours d’un rayonnement exceptionnel » (P. Saulius Rumšas, Préface de l’Essai sur la théologie mystique de l’Eglise orientale de Vladimir Lossky). Dans cet ouvrage, Vladimir Lossky se réfère « aux œuvres de Denys l’Aréopagite à Saint Grégoire Palamas, à Macaire d’Egypte et à Saint Séraphin de Sarov, à Grégoire de Nysse et à Philarète de Moscou, à Maxime le Confesseur et aux théologiens russes modernes, sans avoir eu l’impression de changer de climat spirituel en passant d’une époque à l’autre » afin de « passer en revue quelques éléments de théologie qui sont à la base de la spiritualité orthodoxe. » (Vladimir Lossky) Comme le souligne ce dernier, l’Eglise orthodoxe – ou orientale – n’est pas limitée par un type de culture déterminée et son qualificatif d’oriental signifie bien des choses à la fois. En effet, « Qu’y a-t-il de commun entre l’hellénisme et la culture russe, malgré les origines byzantines du christianisme en Russie ? L’Orthodoxie a été le levain de cultures différentes, pour être considérée comme une forme culturelle du christianisme oriental : ces formes sont diverses, la foi est une. »
Si le monde chrétien orthodoxe manifeste une extrême hétérogénéité, il prend néanmoins ses racines historiques dans la capitale de l’Empire byzantin, Constantinople, qui, entre le concile de Chalcédoine et l’apparition au VIIe siècle de l’Islam submergeant les vieux patriarcats du Proche-Orient, deviendra le véritable centre de la vie orthodoxe pour de nombreux siècles. Ayant accompli une œuvre missionnaire de grande envergue, c’est Byzance qui a « converti (et civilisé) l’Europe orientale toute entière, du Caucase aux Carpathes et au cercle polaire » et organisé « les nouvelles églises en métropoles largement décentralisées, mais dont le métropolite est consacré par le patriarche de Constantinople. » (Olivier Clément, l’Eglise orthodoxe, p. 11). Byzance se révèle alors comme le fondement historique de ce que nous désignons aujourd’hui par l’Eglise chrétienne orthodoxe et étudier la théologie byzantine s’avère donc primordial afin de comprendre la théologie chrétienne orientale dans son ensemble.
Suite sur Graecorthodoxa
(*) Sophie Tyser, étudiante en Master à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE)
C’est dans un contexte de dialogue œcuménique que paraît alors l’Essai sur la théologie mystique de l’Eglise d’Orient, une étude centrale de l’œuvre de Vladimir Lossky qui se présente comme un « exposé de l’essentiel de la foi orthodoxe […] devenu un manuel » et « [jouissant] toujours d’un rayonnement exceptionnel » (P. Saulius Rumšas, Préface de l’Essai sur la théologie mystique de l’Eglise orientale de Vladimir Lossky). Dans cet ouvrage, Vladimir Lossky se réfère « aux œuvres de Denys l’Aréopagite à Saint Grégoire Palamas, à Macaire d’Egypte et à Saint Séraphin de Sarov, à Grégoire de Nysse et à Philarète de Moscou, à Maxime le Confesseur et aux théologiens russes modernes, sans avoir eu l’impression de changer de climat spirituel en passant d’une époque à l’autre » afin de « passer en revue quelques éléments de théologie qui sont à la base de la spiritualité orthodoxe. » (Vladimir Lossky) Comme le souligne ce dernier, l’Eglise orthodoxe – ou orientale – n’est pas limitée par un type de culture déterminée et son qualificatif d’oriental signifie bien des choses à la fois. En effet, « Qu’y a-t-il de commun entre l’hellénisme et la culture russe, malgré les origines byzantines du christianisme en Russie ? L’Orthodoxie a été le levain de cultures différentes, pour être considérée comme une forme culturelle du christianisme oriental : ces formes sont diverses, la foi est une. »
Si le monde chrétien orthodoxe manifeste une extrême hétérogénéité, il prend néanmoins ses racines historiques dans la capitale de l’Empire byzantin, Constantinople, qui, entre le concile de Chalcédoine et l’apparition au VIIe siècle de l’Islam submergeant les vieux patriarcats du Proche-Orient, deviendra le véritable centre de la vie orthodoxe pour de nombreux siècles. Ayant accompli une œuvre missionnaire de grande envergue, c’est Byzance qui a « converti (et civilisé) l’Europe orientale toute entière, du Caucase aux Carpathes et au cercle polaire » et organisé « les nouvelles églises en métropoles largement décentralisées, mais dont le métropolite est consacré par le patriarche de Constantinople. » (Olivier Clément, l’Eglise orthodoxe, p. 11). Byzance se révèle alors comme le fondement historique de ce que nous désignons aujourd’hui par l’Eglise chrétienne orthodoxe et étudier la théologie byzantine s’avère donc primordial afin de comprendre la théologie chrétienne orientale dans son ensemble.
Suite sur Graecorthodoxa
(*) Sophie Tyser, étudiante en Master à l'Ecole pratique des hautes études (EPHE)
Rédigé par Vladimir GOLOVANOW le 8 Mars 2012 à 20:06
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