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Marie Genko
Le 30 juillet 1904 l’empereur Nicolas II écrivit dans son journal :
« C’est un grand jour inoubliable pour nous, la miséricorde divine a bien voulu s’étendre sur nous. Alix a mis au monde un fils, nous l’avons appelé Alexis, en l’accompagnant de nos prières.»
Le monde entier connaît la richesse du musée des marionnettes du grand théâtre académique d’Etat, portant le nom de Serge Obraztsov. Ce fut une surprise d’y découvrir les marionnettes du tsarévitch Alexis. Le 30 juillet 2007 fut retrouvé le paravent d’un guignol français et quelques marionnettes : Arlequin, Caporal et la Fiancée. Sur chacune des marionnettes, une étiquette en papier avec quatre lignes écrites à l’encre : « Palais Alexandre, étagère de l’héritier du trône Alexis, jeu N° 333 » L’étiquette figurant sur le paravent, mentionne que ce jeu est une exclusivité, vendue à Paris dans le magasin de jouets « Le monde des enfants ».
Ces marionnettes n’avaient pas fini de nous étonner : elles avaient une grande ressemblance avec l’empereur Nicolas, son épouse l’impératrice Alexandra Fédorovna, ce qui amena à rechercher d’autres similitudes. L’une des figurines s’avéra ressembler à l’impératrice douairière, Marie Fédorovna, une autre, « Polichinelle » au sérénissime prince Gortchakoff. « Arlequin » coquin et goinfre, mélange de grossièreté, de sottise et de grâce, avec son immense nez et sa barbe, cachés sous un masque noir, rappelait Grégory Raspoutine, l’ami de la famille impériale. Et la marionnette la moins attrayante, habillée en servante (Madelon, femme de Polichinelle) ressemblait indubitablement à M.I. Vechniakova, la nurse du tsarévitch.
Le 30 juillet 1904 l’empereur Nicolas II écrivit dans son journal :
« C’est un grand jour inoubliable pour nous, la miséricorde divine a bien voulu s’étendre sur nous. Alix a mis au monde un fils, nous l’avons appelé Alexis, en l’accompagnant de nos prières.»
Le monde entier connaît la richesse du musée des marionnettes du grand théâtre académique d’Etat, portant le nom de Serge Obraztsov. Ce fut une surprise d’y découvrir les marionnettes du tsarévitch Alexis. Le 30 juillet 2007 fut retrouvé le paravent d’un guignol français et quelques marionnettes : Arlequin, Caporal et la Fiancée. Sur chacune des marionnettes, une étiquette en papier avec quatre lignes écrites à l’encre : « Palais Alexandre, étagère de l’héritier du trône Alexis, jeu N° 333 » L’étiquette figurant sur le paravent, mentionne que ce jeu est une exclusivité, vendue à Paris dans le magasin de jouets « Le monde des enfants ».
Ces marionnettes n’avaient pas fini de nous étonner : elles avaient une grande ressemblance avec l’empereur Nicolas, son épouse l’impératrice Alexandra Fédorovna, ce qui amena à rechercher d’autres similitudes. L’une des figurines s’avéra ressembler à l’impératrice douairière, Marie Fédorovna, une autre, « Polichinelle » au sérénissime prince Gortchakoff. « Arlequin » coquin et goinfre, mélange de grossièreté, de sottise et de grâce, avec son immense nez et sa barbe, cachés sous un masque noir, rappelait Grégory Raspoutine, l’ami de la famille impériale. Et la marionnette la moins attrayante, habillée en servante (Madelon, femme de Polichinelle) ressemblait indubitablement à M.I. Vechniakova, la nurse du tsarévitch.
Quelques détails des costumes des marionnettes témoignent aussi qu’elles représentaient en effet les membres de la famille de Nicolas II et son entourage. Sur les boutons de l’habit de la marionnette ressemblant à Nicolas II, figure une ancre. Dans la symbolique chrétienne, l’ancre signifie le Salut et l’Espoir. Il faut ajouter que le nom Nicolas, associé à l’ancre, rappelle un autre Nicolas, Saint Nicolas, protecteur des marins.
Sur la tête de la marionnette représentant Alexandra Fédorovna, on peut voir quelques minuscules clous, vraisemblablement pour aider à fixer une parure, peut-être un diadème, qui était la parure favorite de l’impératrice. La marionnette ressemblant à l’impératrice douairière, Marie Fedorovna ne possède plus la partie frontale de sa coiffure, mais restent encore les orifices des petits clous, sur lesquels il était possible d’ajuster un chapeau. Sur sa nuque subsiste encore l’élément d’une natte, reproduction de la coiffure que Marie Fédorovna porta tout au long de sa vie.
La marionnette qui ressemble le moins à son modèle est celle de l’officier en tricorne, mais il ne fait aucun doute, qu’il s’agit du tsarévitch lui-même. Sous le tricorne se cachent des cheveux aussi blancs que neige, symbole de la grandeur divine.
A l’intérieur des têtes de certaines marionnettes furent retrouvés des lambeaux de papier, à l’aide desquels on enveloppait l’index de la main pour mieux ajuster la marionnette. En général, il s’agissait de papier kraft, mais dans l’une des têtes se trouvait un morceau de papier calque avec le fragment du plan d’un édifice. La disposition des chambres, les colonnes, les balcons, de même que les indications y figurant : « sanitaire » et « linge sale » permettent de supposer qu’il s’agit d’un morceau du plan du palais Catherine. Dans ce palais se trouvait l’infirmerie de Sa Majesté l’Impératrice Alexandra Fédorovna, où l’impératrice et ses deux filles aînées se dévouaient durant les années de la guerre 1914-17. L’héritier du trône s’y rendait également. On organisait pour les blessés des concerts auxquels se produisaient des artistes des théâtres impériaux. Il est possible que ces marionnettes aient participé, elles aussi, à des représentations semblables.
Il est probable que ce fut Raymond Poincaré, alors premier ministre français, qui apporta ce cadeau peu ordinaire, durant sa visite officielle à Saint-Pétersbourg, le 9 juillet 1914. Nicolas II nota à ce sujet dans son agenda : « A 11h30, Poincaré apporta lui-même des cadeaux pour Alix et les enfants. »
Alexandre Ligoussov,
artiste restaurateur du théâtre de marionnettes Obraztsov (Moscou)
Sur la tête de la marionnette représentant Alexandra Fédorovna, on peut voir quelques minuscules clous, vraisemblablement pour aider à fixer une parure, peut-être un diadème, qui était la parure favorite de l’impératrice. La marionnette ressemblant à l’impératrice douairière, Marie Fedorovna ne possède plus la partie frontale de sa coiffure, mais restent encore les orifices des petits clous, sur lesquels il était possible d’ajuster un chapeau. Sur sa nuque subsiste encore l’élément d’une natte, reproduction de la coiffure que Marie Fédorovna porta tout au long de sa vie.
La marionnette qui ressemble le moins à son modèle est celle de l’officier en tricorne, mais il ne fait aucun doute, qu’il s’agit du tsarévitch lui-même. Sous le tricorne se cachent des cheveux aussi blancs que neige, symbole de la grandeur divine.
A l’intérieur des têtes de certaines marionnettes furent retrouvés des lambeaux de papier, à l’aide desquels on enveloppait l’index de la main pour mieux ajuster la marionnette. En général, il s’agissait de papier kraft, mais dans l’une des têtes se trouvait un morceau de papier calque avec le fragment du plan d’un édifice. La disposition des chambres, les colonnes, les balcons, de même que les indications y figurant : « sanitaire » et « linge sale » permettent de supposer qu’il s’agit d’un morceau du plan du palais Catherine. Dans ce palais se trouvait l’infirmerie de Sa Majesté l’Impératrice Alexandra Fédorovna, où l’impératrice et ses deux filles aînées se dévouaient durant les années de la guerre 1914-17. L’héritier du trône s’y rendait également. On organisait pour les blessés des concerts auxquels se produisaient des artistes des théâtres impériaux. Il est possible que ces marionnettes aient participé, elles aussi, à des représentations semblables.
Il est probable que ce fut Raymond Poincaré, alors premier ministre français, qui apporta ce cadeau peu ordinaire, durant sa visite officielle à Saint-Pétersbourg, le 9 juillet 1914. Nicolas II nota à ce sujet dans son agenda : « A 11h30, Poincaré apporta lui-même des cadeaux pour Alix et les enfants. »
Alexandre Ligoussov,
artiste restaurateur du théâtre de marionnettes Obraztsov (Moscou)
Rédigé par Marie Genko le 30 Janvier 2012 à 18:00
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