Sur les traces d'Andreï Roublev  (1360 — 1428)
L’Eglise orthodoxe compte beaucoup de peintre d’icônes mais le plus connu est indéniablement Andreï Roublev. Célébré en Russie, et aussi, grâce au film de Tarkovski, au-delà des frontières. Mais que savons-nous au juste de ce mystérieux personnage ?

Il a été canonisé en 1988, date du millénaire de la foi chrétienne en Russie.

Un destin clément

Andreï Roublev a vécu une vie plutôt heureuse : il était reconnu de son vivant, est mentionné dans les chroniques, les Grand-Princes et les monastères lui passaient des commandes, il a travaillé à Moscou, Vladimir, Zvenigorod.Et après sa mort, son nom a traversé les siècles. Ses icônes ont été reconnues comme modèles pour les autres iconographes par le Synode Stoglav dès 1551.

Ses icônes étaient particulièrement adulées par les Vieux-croyants. Elles incarnaient le canon iconographique et l’image religieuse orthodoxe par excellence. Même au XIXè siècle, alors que les icônes ont perdu de leur popularité, les siennes sont restée un modèle de l’art religieux.

A l’ère soviétique, Andreï Roublev est devenu le symbole de la culture de la vieille Russie. En 1960, l’UNESCO a fêté solennellement l’anniversaire de ses 600 ans et Moscou a inauguré le Musée de la culture et de l’art de l’ancienne Russie Andreï Roublev, tandis que les chercheurs et scientifiques ont commencé à s’intéresser à ses œuvres, rassemblées en grande partie à la Galerie Tretiakov.

Lire aussi: Un nouveau projet hors du commun sous le nom de Rublev.com une base de données sur l’Orthodoxie, un guide et réseau social pour les fidèles et tous ceux qui s’intéressent au christianisme. Chacun peut se joindre au projet : devenir bénévole ou produire un apport à cette bonne œuvre

Sur les traces d'Andreï Roublev  (1360 — 1428)
Sa vie, par petits bouts

Beaucoup d’ouvrages ont été écrits sur la vie et l’œuvre d’Andreï Roublev. Mais que savons-nous vraiment de ce personnage hors du commun ? Les données biographiques sont rares et il faut les glaner par petits bouts.

Né approximativement dans les années1360. Il est mort le 29 janvier 1430.

Il a grandi et vécu à une époque de troubles: la Russie était sous le joug des Tatars qui pillaient les villes, les églises et les monastères et faisaient prisonniers des populations entières.Tout cela dans un contexte de conflits entre principautés qui déchiraient le pays. A deux reprises, en 1364 et en 1366, Moscou a été frappée par l’épidémie de la peste. En 1365, elle a été ravagée par un énorme incendie et en 1368, a subi le siège d’Olgierd, le Grand-Duc de lituanie, puis connut la famine en 1371.

C’est au milieu de ce chaos qu’a grandi et vécu Andreï Roublev, chantre de l’harmonie céleste. Nous ne savons rien de ses parents, ni du milieu dont il est issu. Son nom de famille donne pourtant des indices.A l’époque, seules les personnes notables avaient un nom de famille. Souvent, il indiquait un métier qui se transmettait de père en fils. Roublev, provient probablement du verbe « roubit’ » ou du mot « roubel’ », instrument dont se servaient les tanneurs pour travailler le cuir.

Nous ne savons rien non plus de ses débuts. Ni où et de qui il a appris son art. C'est en 1405 que les chroniques mentionnent pour la première fois le nom de Roublev pour ses fresques dans la cathédrale de l'Annonciation au Kremlin de Moscou, où il travailla aux côtés de deux autres grands maîtres : Théophane le Grec et Prokhor de Gorodets. Cité en troisième, il était donc reconnu mais le cadet d’entre eux.

Roublev était un « tchernets », un moine. Il reçut la tonsure et son nom de moine, Andreï, au monastère de la Trinité Saint-Serge de Radonège, ce dont témoignent des manuscrits du XVIIIè siècle.

Il a beaucoup peint pour ce monasatère. Ses dernières années, Andreï les passa au monastère Saint-Andronikov, fondé par le disciple de Serge de Radonège. SUITE
Sur les traces d'Andreï Roublev  (1360 — 1428)

En 1408, André Roublev décore avec Daniel la cathédrale de l'Assomption à Vladimir.

Peu après 1422, le disciple bien-aimé de S. Serge, l'higoumène Nikon, l'invite au monastère de la Trinité Saint Serge- pour décorer la nouvelle église de la Trinité construite pour remplacer l'église primitive brûlée par les Τartares. André passa surtout de longues années au monastère Saint-Andronic, fondé par le métropolite de Moscou S. Alexis. Dans les années 20 du xve siècle, il y participe à l'édification de l'église de la Τransfiguration, s'intéressant aux plans, contribuant aux frais de construction. C'est là qu'il meurt le 9 janvier 1430. Οn ne connaît plus le lieu où il fut enseveli. Sa pierre tombale existait encore au xviii siècle, puis elle disparut.

Dans l'art liturgique de l'Eglise orthodoxe, l'œuvre de Roublev manifeste par l'image la sainteté et l'héritage spirituel de S. Serge de Radonège, cette pacification intime qui lui était propre et s'étendait à tous ses domaines d'activité, cette unité d'amour à l'image de la Τrinité divine dont l'expression artistique suprême reste la célèbre icône de la Sainte Trinité. Roublev la peignit justement à la gloire de saint Serge et pour son église. Dans un inventaire des peintures de la Laure de la Τrinité- Saint Serge, G. Α, Olsoufiev caractérisait ainsi, en 1920, cette icône: «Οn peut la dire sans pareille pour la synthèse parfaite d'une conception théologique sublime et du symbolisme artistique qui l'exprime par la structure des rythmes et des lignes, des couleurs et d'une plastique qui se transcende. Cette icοne est par excellence ontologique, nοn seulement dans sa conception, mais aussi dans tous ses détails ». SUITE Leonide Ouspensky: "André Roublev, son art, son époque"
Sur les traces d'Andreï Roublev  (1360 — 1428)

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La Trinité d'André Roublev serait dans un état critique

Dialogues d’une artiste et d’un théologien

Des icônes sur des tasses, assiettes, tee shirts...etc. : piété ou blasphème ?

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Juillet 2020 à 14:24 | 0 commentaire | Permalien



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