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A Vladimir qui demande un commentaire sur son article en 2 parties sur l'hesychasme d'il y a un an Partie 1 et 2
Sans revenir sur mes deux commentaires précédents dont le bien-fondé n'est que confirmé par vos remarques dans votre post 6 (est-il étonnant que toutes ces personnes sont en accord entre elles, puisqu'elles se meuvent dans le même cadre du stéréotype ?), après avoir lu votre article d'il y a un an, j'ajouterai ceci:
Votre article contient de nombreuses imprécisions ou erreurs. Pour ne signaler que les principales
La définition du terme "hésychasme": "une pratique spirituelle mystique", une "pratique visant la paix de l'âme, la paix du cœur, le silence en Dieu". Le terme même d'hésychasme ne se rencontre nulle part chez les Saints Pères. Nous n'y trouvons que le substantif "hesychia" et le verbe "ησυχάζω". St Grégoire Palamas intitule ses Triades "Περί των ιερώς ησυχασοντων" ("ceux qui saintement vivent dans l'hesychia").
Sans revenir sur mes deux commentaires précédents dont le bien-fondé n'est que confirmé par vos remarques dans votre post 6 (est-il étonnant que toutes ces personnes sont en accord entre elles, puisqu'elles se meuvent dans le même cadre du stéréotype ?), après avoir lu votre article d'il y a un an, j'ajouterai ceci:
Votre article contient de nombreuses imprécisions ou erreurs. Pour ne signaler que les principales
La définition du terme "hésychasme": "une pratique spirituelle mystique", une "pratique visant la paix de l'âme, la paix du cœur, le silence en Dieu". Le terme même d'hésychasme ne se rencontre nulle part chez les Saints Pères. Nous n'y trouvons que le substantif "hesychia" et le verbe "ησυχάζω". St Grégoire Palamas intitule ses Triades "Περί των ιερώς ησυχασοντων" ("ceux qui saintement vivent dans l'hesychia").
En inventant ce terme d'hesychasme, on suggère une idéologie, un isme de quelque sorte. Rien n'est plus faux. Ce qu'on nomme en Occident (et par une imitation maintenant aussi en Orient) "hésychasme", est en réalité quelque chose de beaucoup plus complet, c'est un mode de vie, une "politeia".
C'est, en termes évangéliques, la Voie étroite qui mène au Royaume de Dieu. Réduire cela à une "répétition du Nom de Jésus" et à l'objectif "paix de l'âme, paix du cœur, silence en Dieu" n'est pas seulement une terrible simplification, mais le signe d'une ignorance totale du sujet. On comprend d'ailleurs mal pourquoi vous donnez une telle définition erronée, quand un peu plus bas, dans la présentation des Pères Neptiques par Vassa Kontouma, les choses sont présentées correctement.
Ensuite vous dites que la prière de Jésus a été formulée par les Pères du Désert. Mais en réalité, cette prière provient de l'Evangile, de la prière du publicain en Luc 18,14, ou encore de celle de l'aveugle en Mc 10,48. De plus, cette prière n'est pas une "méditation", chose complètement étrangère à la spiritualité orthodoxe.
Vous dites ensuite que les moines "se forgeaient une manière de pensée liée à leur expérience". Drôle de façon d'appréhender l'illumination par le Saint Esprit! Elle serait digne d'un Barlaam.... Forge-t-on les inspirations divines, les effets de la Grâce de Dieu? En Orthodoxie, la Grâce est incréée. Il n'y a que les Roméo-catholiques qui la considèrent comme créée, ce qui permet toute désinvolture devant ses effets.
Dans cette partie historique vous dites ensuite que "le monachisme égyptien s'essouffla dans les querelles théologiques". Pour être plus précis, il faut dire qu'en Egypte le monachisme déclina à cause du schisme des monophysites, lesquelles se séparèrent au 5e siècle de l'Eglise et perdirent la Grâce.
"Après les invasions arabes, l'hésychasme se réfugia dans et autour de Byzance avec saint Maxime le Confesseur (+ 662) et ses successeurs. La pression des Turcs ...." etc. Vous parlez du 7e siècle - il n'y a pas de Turc qui court à cette époque, les Seldjouks n'arrivant qu'au 11e siècle). Vous oubliez ensuite la Palestine, la Terre Sainte, qui ne cessa jamais d'être un des hauts lieux du monachisme et surtout de l'érémitisme. A noter p. ex., après "les civilisateurs du désert" du 4e, 5e et 6e siècles, Saints Chariton, Euthyme le Grand, Sabas le Sanctifié, Théodose le Cénobiarche, Jean l'Hésychaste et bien d'autres, au 6e et 7e siècle les grandes figures de Sts Barsanuphe et Jean ainsi que celle de St Georges de Chozeba, contemporain de St Maxime le Confesseur, les moines de la Grande Laure de St Sabas où au 8e siècle brillent St Jean Damascène et d'autres hommes de Dieu et où, au siècle suivant, on traduit les écrits d'Isaac le Syrien. Il y a aussi la célèbre Laure de Suka, fondée au 4e siècle par St Chariton, laquelle fonctionna jusqu'au 13e siècle.
Vous oubliez aussi la Syrie où les ermites illuminés sont nombreux tout au long des âges jusqu'au 13 siècle également (pensons notamment au Monastère de St Symeon du Mont Admirable près d'Antioche et de la colonie d'ermites géorgiens dans ses parages). D'autre part, St. Maxime le Confesseur, au 7e siècle, ne se réfugia pas à Byzance, comme vous dites, mais s'en enfuit devant les envahisseurs Avares et Perses et s'établit en Afrique du Nord où il se lia avec St Sophrone, le futur patriarche de Jérusalem, puis alla à Rome, pour lutter avec le pape orthodoxe St Martin contre les monothélites. Là, il fut enfin arrêté et déporté à Constantinople où qu'il fut, comme on sait, condamné comme hérétique, amputé de sa main droite et de sa langue et envoyé en captivité en Anatolie où il mourut en saint confesseur.
Vous dites ensuite que St Grégoire Palamas "développa la contemplation fondée sur la paix du cœur et la répétition de la «prière de Jésus» ". Le terme "contemplation" en Orthodoxie n'a pas le sens roméo-catholique que vous lui donnez ici. Pour les Saints Pères, la contemplation correspond à un des stades de l'ascension vers le Royaume et n'a rien a voir avec votre mécanique "répétition de la prière de Jésus". Si vous voulez dire que St Grégoire contribua à faire revivre la pratique de la prière intérieure au Mont Athos, vous avez raison, toutefois il n'était pas le premier, car avant lui, il y eut St Grégoire du Sinaï qui en fit autant.
Par la suite, vos sources occidentales vous trompent encore plus en vous faisant dire que "saint Grégoire va proposer une théorie hardie et vigoureuse, jugée trop aventureuse par beaucoup, notamment en Occident..." etc. St Grégoire Palamas ne proposa pas une théorie, mais exposa la doctrine traditionnelle des Saints Peres que les Occidentaux (et leurs émules en Orient), rendus aveugles par leurs hérésies, évidemment ignoraient ou déformaient.
"Il introduit", dites-vous, "en Dieu une distinction entre l’essence et les « énergies »."
Cher Vladimir, quand des Occidentaux avancent de telles sornettes, on peut le comprendre, étant ce qu'ils sont.
Mais vous en tant qu'Orthodoxe, vous devriez savoir mieux! En effet, cette distinction se trouve déjà bien avant lui dans de nombreux écrits des Saints Peres. Il n'y a là absolument rien de nouveau. Mais étant devenus étrangers à la Tradition spirituelle de l'Eglise, les Occidentaux ont classé cela – ils adorent les classifications! - sous le vocable de "palamisme", lequel n'est qu'un produit de leur ignorance.
Plus bas, vous écrivez à propos du mouvement philocalique au Mont Athos: "...admettant certaines des idées nouvelles avec le retour aux véritables sources de l'hésychasme. Ce renouveau fut combattu pour cela par une fraction de moines de l'Athos: querelle entre « anciens et modernes » " etc. Cette présentation est confuse et inexacte. En fait, il s'agit du conflit entre les Collyvades, Athonites défenseurs de la Tradition, de la communion fréquente et de la prière intérieure, et leurs adversaires athonites qui se sentaient eux aussi comme défenseurs de la Tradition, mais considéraient la communion fréquente comme une présomption et la grande importance que les Collyvades accordaient à la prière comme teintée d'hérésie messalienne. Les uns comme les autres eurent comme opposants les "humanistes" occidentalisés et philopapistes de Constantinople, ce qui est une autre affaire.
Vous louez ensuite le "grand succès des écrits philocaliques en Occident", "l’enthousiasme du public occidental" auquel ouvrit la porte la 'Petite philocalie' de Jean Gouillard: "la spiritualité orthodoxe... fut vraiment réintroduite en Occident... ". Spiritualité orthodoxe pour les hétérodoxes? Voila deux choses incompatibles, mais malheureusement propagée par les œcuménistes. Il convient à cet égard d'attirer l'attention sur une remarque fort pertinente et importante faite par les traducteurs et éditeurs de la Philocalie en anglais (Faber & Faber, London 1979) dans leur introduction - remarque qui résume aussi toutes les objections qu'on peut faire à votre article. Après avoir souligné que les Peres neptiques, dont la collection intitulée "Philocalie" reproduit certains écrits ascétiques, étaient orthodoxes dans leur Foi et vivaient une vie orthodoxe, incorporée à l'Eglise Orthodoxe et ses sacrements, et que leurs textes s'adressent à des disciples également orthodoxes – raison pour laquelle les références à des questions de Foi et de vie ecclésiale y sont rares, puisque c'étaient des choses allant de soi -, ces traducteurs et éditeurs (G.E.H. Palmer, Philip Sherrard, Kallistos Ware) disent:
"Cette voie spirituelle appelée 'hesychasme' ne peut être suivie dans un vacuum. Bien que la plupart des textes de la Philocalie ne soient pas spécifiquement doctrinaux, tous ils présupposent la doctrine, même quand ils ne la mentionnent pas. De plus, cette doctrine implique une ecclésiologie donnée. Elle implique une conception particulière de l'Eglise et une vue du salut inextricablement liée à la vie sacramentelle et liturgique. Ceci revient à dire que l'hesychasme n'est pas quelque chose qui se serait développé indépendamment de ou parallèlement à la vie sacramentelle et liturgique de l'Eglise. Il en est tout au contraire une partie intégrante et organique. Lui aussi est une tradition ecclésiale. Pour cette raison, la tentative de le pratiquer en-dehors d'une participation active à cette vie sacramentelle et liturgique revient à le couper de ces racines vivantes. C'est aussi un abus de l'intention de ceux qui le présentent et l'enseignent, ce qui constitue un acte de présomption qui risque d'avoir des conséquences désastreuses, aussi bien mentales que corporelles."
***
Je dois encore ajouter ceci à ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi si souvent, Vladimir, vous utilisez et dirigez les lecteurs vers la littérature secondaire, c'est à dire des commentaires, des études, la plupart de source hétérodoxe, et non pas vers les sources premières, les écrits des Saints Pères eux-mêmes. C'est une notion bien occidentale que de penser que les Saints Pères nous sont devenus étrangers, inaccessibles et que donc nous avons besoin d'intermédiaires modernes pour nous les expliquer, avec évidemment le grand risque, mille fois vérifié, que ces "explications" tournent à la déformation, soit par ignorance, soit par intention.
La règle d'or pour qui veut connaitre la spiritualité orthodoxe, c'est de s'en tenir aux sources premières et de veiller à se procurer des traductions fiables, de préférence faites par des traducteurs orthodoxes. Et s'il n'a accès qu'à des traductions par des hétérodoxes, que du moins il écarte ou approche avec une grande précaution et avec discernement les introductions – souvent plus volumineuses que les textes traduits! – et les notes en bas de page.
C'est, en termes évangéliques, la Voie étroite qui mène au Royaume de Dieu. Réduire cela à une "répétition du Nom de Jésus" et à l'objectif "paix de l'âme, paix du cœur, silence en Dieu" n'est pas seulement une terrible simplification, mais le signe d'une ignorance totale du sujet. On comprend d'ailleurs mal pourquoi vous donnez une telle définition erronée, quand un peu plus bas, dans la présentation des Pères Neptiques par Vassa Kontouma, les choses sont présentées correctement.
Ensuite vous dites que la prière de Jésus a été formulée par les Pères du Désert. Mais en réalité, cette prière provient de l'Evangile, de la prière du publicain en Luc 18,14, ou encore de celle de l'aveugle en Mc 10,48. De plus, cette prière n'est pas une "méditation", chose complètement étrangère à la spiritualité orthodoxe.
Vous dites ensuite que les moines "se forgeaient une manière de pensée liée à leur expérience". Drôle de façon d'appréhender l'illumination par le Saint Esprit! Elle serait digne d'un Barlaam.... Forge-t-on les inspirations divines, les effets de la Grâce de Dieu? En Orthodoxie, la Grâce est incréée. Il n'y a que les Roméo-catholiques qui la considèrent comme créée, ce qui permet toute désinvolture devant ses effets.
Dans cette partie historique vous dites ensuite que "le monachisme égyptien s'essouffla dans les querelles théologiques". Pour être plus précis, il faut dire qu'en Egypte le monachisme déclina à cause du schisme des monophysites, lesquelles se séparèrent au 5e siècle de l'Eglise et perdirent la Grâce.
"Après les invasions arabes, l'hésychasme se réfugia dans et autour de Byzance avec saint Maxime le Confesseur (+ 662) et ses successeurs. La pression des Turcs ...." etc. Vous parlez du 7e siècle - il n'y a pas de Turc qui court à cette époque, les Seldjouks n'arrivant qu'au 11e siècle). Vous oubliez ensuite la Palestine, la Terre Sainte, qui ne cessa jamais d'être un des hauts lieux du monachisme et surtout de l'érémitisme. A noter p. ex., après "les civilisateurs du désert" du 4e, 5e et 6e siècles, Saints Chariton, Euthyme le Grand, Sabas le Sanctifié, Théodose le Cénobiarche, Jean l'Hésychaste et bien d'autres, au 6e et 7e siècle les grandes figures de Sts Barsanuphe et Jean ainsi que celle de St Georges de Chozeba, contemporain de St Maxime le Confesseur, les moines de la Grande Laure de St Sabas où au 8e siècle brillent St Jean Damascène et d'autres hommes de Dieu et où, au siècle suivant, on traduit les écrits d'Isaac le Syrien. Il y a aussi la célèbre Laure de Suka, fondée au 4e siècle par St Chariton, laquelle fonctionna jusqu'au 13e siècle.
Vous oubliez aussi la Syrie où les ermites illuminés sont nombreux tout au long des âges jusqu'au 13 siècle également (pensons notamment au Monastère de St Symeon du Mont Admirable près d'Antioche et de la colonie d'ermites géorgiens dans ses parages). D'autre part, St. Maxime le Confesseur, au 7e siècle, ne se réfugia pas à Byzance, comme vous dites, mais s'en enfuit devant les envahisseurs Avares et Perses et s'établit en Afrique du Nord où il se lia avec St Sophrone, le futur patriarche de Jérusalem, puis alla à Rome, pour lutter avec le pape orthodoxe St Martin contre les monothélites. Là, il fut enfin arrêté et déporté à Constantinople où qu'il fut, comme on sait, condamné comme hérétique, amputé de sa main droite et de sa langue et envoyé en captivité en Anatolie où il mourut en saint confesseur.
Vous dites ensuite que St Grégoire Palamas "développa la contemplation fondée sur la paix du cœur et la répétition de la «prière de Jésus» ". Le terme "contemplation" en Orthodoxie n'a pas le sens roméo-catholique que vous lui donnez ici. Pour les Saints Pères, la contemplation correspond à un des stades de l'ascension vers le Royaume et n'a rien a voir avec votre mécanique "répétition de la prière de Jésus". Si vous voulez dire que St Grégoire contribua à faire revivre la pratique de la prière intérieure au Mont Athos, vous avez raison, toutefois il n'était pas le premier, car avant lui, il y eut St Grégoire du Sinaï qui en fit autant.
Par la suite, vos sources occidentales vous trompent encore plus en vous faisant dire que "saint Grégoire va proposer une théorie hardie et vigoureuse, jugée trop aventureuse par beaucoup, notamment en Occident..." etc. St Grégoire Palamas ne proposa pas une théorie, mais exposa la doctrine traditionnelle des Saints Peres que les Occidentaux (et leurs émules en Orient), rendus aveugles par leurs hérésies, évidemment ignoraient ou déformaient.
"Il introduit", dites-vous, "en Dieu une distinction entre l’essence et les « énergies »."
Cher Vladimir, quand des Occidentaux avancent de telles sornettes, on peut le comprendre, étant ce qu'ils sont.
Mais vous en tant qu'Orthodoxe, vous devriez savoir mieux! En effet, cette distinction se trouve déjà bien avant lui dans de nombreux écrits des Saints Peres. Il n'y a là absolument rien de nouveau. Mais étant devenus étrangers à la Tradition spirituelle de l'Eglise, les Occidentaux ont classé cela – ils adorent les classifications! - sous le vocable de "palamisme", lequel n'est qu'un produit de leur ignorance.
Plus bas, vous écrivez à propos du mouvement philocalique au Mont Athos: "...admettant certaines des idées nouvelles avec le retour aux véritables sources de l'hésychasme. Ce renouveau fut combattu pour cela par une fraction de moines de l'Athos: querelle entre « anciens et modernes » " etc. Cette présentation est confuse et inexacte. En fait, il s'agit du conflit entre les Collyvades, Athonites défenseurs de la Tradition, de la communion fréquente et de la prière intérieure, et leurs adversaires athonites qui se sentaient eux aussi comme défenseurs de la Tradition, mais considéraient la communion fréquente comme une présomption et la grande importance que les Collyvades accordaient à la prière comme teintée d'hérésie messalienne. Les uns comme les autres eurent comme opposants les "humanistes" occidentalisés et philopapistes de Constantinople, ce qui est une autre affaire.
Vous louez ensuite le "grand succès des écrits philocaliques en Occident", "l’enthousiasme du public occidental" auquel ouvrit la porte la 'Petite philocalie' de Jean Gouillard: "la spiritualité orthodoxe... fut vraiment réintroduite en Occident... ". Spiritualité orthodoxe pour les hétérodoxes? Voila deux choses incompatibles, mais malheureusement propagée par les œcuménistes. Il convient à cet égard d'attirer l'attention sur une remarque fort pertinente et importante faite par les traducteurs et éditeurs de la Philocalie en anglais (Faber & Faber, London 1979) dans leur introduction - remarque qui résume aussi toutes les objections qu'on peut faire à votre article. Après avoir souligné que les Peres neptiques, dont la collection intitulée "Philocalie" reproduit certains écrits ascétiques, étaient orthodoxes dans leur Foi et vivaient une vie orthodoxe, incorporée à l'Eglise Orthodoxe et ses sacrements, et que leurs textes s'adressent à des disciples également orthodoxes – raison pour laquelle les références à des questions de Foi et de vie ecclésiale y sont rares, puisque c'étaient des choses allant de soi -, ces traducteurs et éditeurs (G.E.H. Palmer, Philip Sherrard, Kallistos Ware) disent:
"Cette voie spirituelle appelée 'hesychasme' ne peut être suivie dans un vacuum. Bien que la plupart des textes de la Philocalie ne soient pas spécifiquement doctrinaux, tous ils présupposent la doctrine, même quand ils ne la mentionnent pas. De plus, cette doctrine implique une ecclésiologie donnée. Elle implique une conception particulière de l'Eglise et une vue du salut inextricablement liée à la vie sacramentelle et liturgique. Ceci revient à dire que l'hesychasme n'est pas quelque chose qui se serait développé indépendamment de ou parallèlement à la vie sacramentelle et liturgique de l'Eglise. Il en est tout au contraire une partie intégrante et organique. Lui aussi est une tradition ecclésiale. Pour cette raison, la tentative de le pratiquer en-dehors d'une participation active à cette vie sacramentelle et liturgique revient à le couper de ces racines vivantes. C'est aussi un abus de l'intention de ceux qui le présentent et l'enseignent, ce qui constitue un acte de présomption qui risque d'avoir des conséquences désastreuses, aussi bien mentales que corporelles."
***
Je dois encore ajouter ceci à ce que je ne comprends pas, c'est pourquoi si souvent, Vladimir, vous utilisez et dirigez les lecteurs vers la littérature secondaire, c'est à dire des commentaires, des études, la plupart de source hétérodoxe, et non pas vers les sources premières, les écrits des Saints Pères eux-mêmes. C'est une notion bien occidentale que de penser que les Saints Pères nous sont devenus étrangers, inaccessibles et que donc nous avons besoin d'intermédiaires modernes pour nous les expliquer, avec évidemment le grand risque, mille fois vérifié, que ces "explications" tournent à la déformation, soit par ignorance, soit par intention.
La règle d'or pour qui veut connaitre la spiritualité orthodoxe, c'est de s'en tenir aux sources premières et de veiller à se procurer des traductions fiables, de préférence faites par des traducteurs orthodoxes. Et s'il n'a accès qu'à des traductions par des hétérodoxes, que du moins il écarte ou approche avec une grande précaution et avec discernement les introductions – souvent plus volumineuses que les textes traduits! – et les notes en bas de page.
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 25 Février 2014 à 08:00
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