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Dans le discours à la délégation du patriarcat de Constantinople, venue à Rome pour la fête des saints Pierre et Paul, le pape Benoît XVI a souligné son attachement au dialogue entre l'Église catholique et les Églises orthodoxes et exprimé son souhait que la composition des délégations orthodoxes dans la commission internationale mixte catholique-orthodoxe pour le dialogue théologique soit "plus amplement représentative de l'orthodoxie":
"Je souhaite, dit le pape, que les incompréhensions et les tensions rencontrées parmi les délégués orthodoxes lors des dernières sessions plénières de cette commission soient surmontées dans l’amour fraternel de sorte que ce dialogue soit plus amplement représentatif de l’orthodoxie."
Rappelons qu'à l'assemblée plénière de la commission mixte catholique-orthodoxe à Ravenne en octobre 2007, la délégation du patriarcat de Moscou dût quitter la session à cause des différends avec le patriarcat de Constantinople sur la composition des délégations des Églises orthodoxes locales. En effet, il semble évident que, sans le patriarcat de Moscou, qui rassemble plus de la moitié des orthodoxes dans le monde, la commission mixte ne serait pas vraiment représentative de l'orthodoxie.
"Je souhaite, dit le pape, que les incompréhensions et les tensions rencontrées parmi les délégués orthodoxes lors des dernières sessions plénières de cette commission soient surmontées dans l’amour fraternel de sorte que ce dialogue soit plus amplement représentatif de l’orthodoxie."
Rappelons qu'à l'assemblée plénière de la commission mixte catholique-orthodoxe à Ravenne en octobre 2007, la délégation du patriarcat de Moscou dût quitter la session à cause des différends avec le patriarcat de Constantinople sur la composition des délégations des Églises orthodoxes locales. En effet, il semble évident que, sans le patriarcat de Moscou, qui rassemble plus de la moitié des orthodoxes dans le monde, la commission mixte ne serait pas vraiment représentative de l'orthodoxie.
Rédigé par l'équipe de rédaction le 30 Juin 2009 à 09:07
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Une dépêche de l'Agence France Presse, 28 juin:
Le pape Benoît XVI a indiqué dimanche qu'une analyse scientifique partielle dans le tombeau renfermant les reliques de Saint Paul, jamais ouvert en 19 siècles, avait révélé la présence de fragments d'os humains qui seraient, selon lui, ceux de l'apôtre. Alors qu'il célébrait des vêpres en la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à Rome pour clore une année de manifestations consacrées à Saint Paul, le pape a annoncé que le sarcophage présent dans l'église avait été "récemment l'objet d'une analyse scientifique attentive". "Une minuscule perforation a été pratiquée pour introduire une sonde spéciale" qui a permis de sortir du sarcophage "de minuscules fragments d'os, dont l'examen au carbone 14 a montré qu'ils ont appartenu à une personne qui a vécu entre le 1er et le 2e siècle", a indiqué le pape. "Cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée qu'il s'agit de restes mortels de l'apôtre Paul", a affirmé Benoît XVI.
La sonde a également permis de mettre au jour "des traces d'un précieux tissu de lin coloré de pourpre, lamé d'or, et d'un tissu bleu avec des filaments de lin" ainsi que "des grains d'encens rouges", a-t-il indiqué. L'archiprêtre de la basilique romaine, Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, avait indiqué vendredi lors d'une conférence de presse que Benoît XVI n'excluait pas d'"ordonner un jour une analyse approfondie" du sarcophage. Le prélat avait précisé que des études avaient été menées sur le site de la tombe, située sous l'autel de la basilique, en vue d'un tel examen, mais que son ouverture constituerait "un gros travail, étant donné que le sarcophage est énorme et cela impliquerait la démolition de l'autel. Et le faire sur les lieux mêmes est difficile, mais n'est pas exclu", selon lui. Depuis fin 2006, les visiteurs peuvent voir la tombe grâce à une ouverture pratiquée sous l'autel principal. L'authenticité de la tombe de l'apôtre Paul, mort décapité en 67 à Rome, "ne fait aucun doute", avait à l'époque indiqué le cardinal Montezemolo.
Le pape Benoît XVI a indiqué dimanche qu'une analyse scientifique partielle dans le tombeau renfermant les reliques de Saint Paul, jamais ouvert en 19 siècles, avait révélé la présence de fragments d'os humains qui seraient, selon lui, ceux de l'apôtre. Alors qu'il célébrait des vêpres en la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à Rome pour clore une année de manifestations consacrées à Saint Paul, le pape a annoncé que le sarcophage présent dans l'église avait été "récemment l'objet d'une analyse scientifique attentive". "Une minuscule perforation a été pratiquée pour introduire une sonde spéciale" qui a permis de sortir du sarcophage "de minuscules fragments d'os, dont l'examen au carbone 14 a montré qu'ils ont appartenu à une personne qui a vécu entre le 1er et le 2e siècle", a indiqué le pape. "Cela semble confirmer la tradition unanime et incontestée qu'il s'agit de restes mortels de l'apôtre Paul", a affirmé Benoît XVI.
La sonde a également permis de mettre au jour "des traces d'un précieux tissu de lin coloré de pourpre, lamé d'or, et d'un tissu bleu avec des filaments de lin" ainsi que "des grains d'encens rouges", a-t-il indiqué. L'archiprêtre de la basilique romaine, Andrea Cordero Lanza di Montezemolo, avait indiqué vendredi lors d'une conférence de presse que Benoît XVI n'excluait pas d'"ordonner un jour une analyse approfondie" du sarcophage. Le prélat avait précisé que des études avaient été menées sur le site de la tombe, située sous l'autel de la basilique, en vue d'un tel examen, mais que son ouverture constituerait "un gros travail, étant donné que le sarcophage est énorme et cela impliquerait la démolition de l'autel. Et le faire sur les lieux mêmes est difficile, mais n'est pas exclu", selon lui. Depuis fin 2006, les visiteurs peuvent voir la tombe grâce à une ouverture pratiquée sous l'autel principal. L'authenticité de la tombe de l'apôtre Paul, mort décapité en 67 à Rome, "ne fait aucun doute", avait à l'époque indiqué le cardinal Montezemolo.
Des fouilles avaient permis en 2002 de mettre au jour ce tombeau dont l'existence était depuis des siècles tenue pour avérée en raison du culte rendu au saint en cet endroit. Le tombeau a été formellement attribué à Saint Paul en février 2005 par le Vatican. L'apôtre Paul, issu d'une famille juive de Tarse (Asie Mineure), s'est converti à la religion chrétienne naissante après en avoir pourchassé les premiers adeptes. Il a été l'évangélisateur des peuples païens du pourtour de la Méditerranée.
Le 27 juin 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - A 12h30 ce matin, le Saint-Père Benoît XVI a reçu en audience la Délégation du Patriarcat de Constantinople, réunie à Rome à l’occasion de la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul et de la conclusion de l'Année Paulinienne, célébrée pour le bimillénaire de la naissance de Saint Paul.
La Délégation participera le 28 juin, à la Célébration des Vêpres qui seront présidées par le Saint-Père à Saint-Paul-hors-les-Murs, en conclusion de l'Année Paulinienne ; le lundis 29 juin, ils participeront à la célébration présidée par le pape Benoît XVI dans la Basilique du Vatican en la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul.
Voici le discours que le Saint-Père a adressé ce matin aux Membres de la Délégation au cours de l'audience :
La Délégation participera le 28 juin, à la Célébration des Vêpres qui seront présidées par le Saint-Père à Saint-Paul-hors-les-Murs, en conclusion de l'Année Paulinienne ; le lundis 29 juin, ils participeront à la célébration présidée par le pape Benoît XVI dans la Basilique du Vatican en la Solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul.
Voici le discours que le Saint-Père a adressé ce matin aux Membres de la Délégation au cours de l'audience :
Discours du Saint-Père
« Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur » (Ep 1, 2)
Vénérables Frères,
c’est par ces paroles que saint Paul, « apôtre du Christ Jésus, par la volonté de Dieu », s’adressait « aux saints » qui vivaient à Ephèse et « aux fidèles dans le Christ Jésus » (Ep 1, 1). Aujourd’hui, par cette annonce de paix et de salut, je vous souhaite la bienvenue en la fête patronale des saints Pierre et Paul par laquelle nous allons conclure l’année paulinienne. L’an passé, le Patriarche œcuménique, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, a voulu nous honorer de sa présence pour célébrer ensemble l’inauguration de cette année de prière, de réflexion et d’échange de gestes de communion entre Rome et Constantinople. A notre tour, nous avions eu la joie d’envoyer une délégation aux célébrations analogues organisées par le Patriarcat œcuménique. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement en cette année consacrée à Saint Paul qui recommandait avec vigueur de « garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix », nous enseignant qu’il n’y a « qu’un seul Corps et un seul Esprit » (Ep 4, 3-4).
Soyez donc les bienvenus, chers frères qui avez été envoyés par Sa Sainteté le Patriarche œcuménique auquel, en retour, vous porterez mon salut chaleureux et fraternel dans le Seigneur. Ensemble, nous rendrons grâce au Seigneur pour tous les fruits et les bienfaits que nous a apportés la célébration du bimillénaire de la naissance de Saint Paul. Nous célébrerons dans la concorde la fête des saints Pierre et Paul, les protòthroni des apôtres, ainsi que les invoque la tradition liturgique orthodoxe, c’est-à-dire ceux qui occupent la première place parmi les apôtres et sont appelés « maîtres de l’écoumène ».
Par votre présence qui est signe de fraternité ecclésiale, vous nous rappelez notre engagement commun à la recherche de la pleine communion. Vous le savez déjà, mais j’ai plaisir aujourd’hui encore à confirmer que l’Eglise catholique entend contribuer de toutes les manières qui lui seront possibles au rétablissement de la pleine unité, en réponse à la volonté du Christ pour ses disciples et conservant en mémoire l’enseignement de Paul qui nous rappelle que nous avons été appelés « à une seule espérance ». Dans cette perspective, nous pouvons alors considérer avec confiance la bonne poursuite des travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre les orthodoxes et les catholiques. Celle-ci se réunira au mois d’octobre prochain pour affronter un thème crucial pour les relations entre Orient et Occident, à savoir le « rôle de l’évêque de Rome dans la communion de l’Eglise au cours du premier millénaire ». L’étude de cet aspect s’avère en effet indispensable pour pouvoir approfondir globalement cette question dans le cadre actuel de la recherche de la pleine communion. Cette commission, qui a déjà accompli un important travail, sera généreusement reçue par l’Eglise orthodoxe de Chypre à laquelle nous exprimons dès maintenant toute notre gratitude car l’accueil fraternel et le climat de prière qui entoureront nos conversations ne pourront que faciliter notre tâche et la compréhension réciproque.
Je désire que les participants au dialogue catholique-orthodoxe sachent que mes prières les accompagnent et que ce dialogue a l’entier soutien de l’Eglise catholique. De tout cœur, je souhaite que les incompréhensions et les tensions rencontrées parmi les délégués orthodoxes lors des dernières sessions plénières de cette commission soient surmontées dans l’amour fraternel de sorte que ce dialogue soit plus amplement représentatif de l’orthodoxie.
Très chers frères, je vous remercie encore d’être parmi nous en ce jour et je vous prie de transmettre mon salut fraternel au Patriarche œcuménique Sa Sainteté Bartholomée Ier, au Saint Synode et à tout le clergé ainsi qu’au peuple des fidèles orthodoxes. Que la joie de la fête des saints Apôtres Pierre et Paul que nous célébrons traditionnellement le même jour, comble vos cœurs de confiance et d’espérance.
Sources : www.vatican.va - E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.06.09 - T/Benoît XVI
« Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur » (Ep 1, 2)
Vénérables Frères,
c’est par ces paroles que saint Paul, « apôtre du Christ Jésus, par la volonté de Dieu », s’adressait « aux saints » qui vivaient à Ephèse et « aux fidèles dans le Christ Jésus » (Ep 1, 1). Aujourd’hui, par cette annonce de paix et de salut, je vous souhaite la bienvenue en la fête patronale des saints Pierre et Paul par laquelle nous allons conclure l’année paulinienne. L’an passé, le Patriarche œcuménique, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, a voulu nous honorer de sa présence pour célébrer ensemble l’inauguration de cette année de prière, de réflexion et d’échange de gestes de communion entre Rome et Constantinople. A notre tour, nous avions eu la joie d’envoyer une délégation aux célébrations analogues organisées par le Patriarcat œcuménique. Il ne pouvait d’ailleurs en être autrement en cette année consacrée à Saint Paul qui recommandait avec vigueur de « garder l’unité dans l’Esprit par le lien de la paix », nous enseignant qu’il n’y a « qu’un seul Corps et un seul Esprit » (Ep 4, 3-4).
Soyez donc les bienvenus, chers frères qui avez été envoyés par Sa Sainteté le Patriarche œcuménique auquel, en retour, vous porterez mon salut chaleureux et fraternel dans le Seigneur. Ensemble, nous rendrons grâce au Seigneur pour tous les fruits et les bienfaits que nous a apportés la célébration du bimillénaire de la naissance de Saint Paul. Nous célébrerons dans la concorde la fête des saints Pierre et Paul, les protòthroni des apôtres, ainsi que les invoque la tradition liturgique orthodoxe, c’est-à-dire ceux qui occupent la première place parmi les apôtres et sont appelés « maîtres de l’écoumène ».
Par votre présence qui est signe de fraternité ecclésiale, vous nous rappelez notre engagement commun à la recherche de la pleine communion. Vous le savez déjà, mais j’ai plaisir aujourd’hui encore à confirmer que l’Eglise catholique entend contribuer de toutes les manières qui lui seront possibles au rétablissement de la pleine unité, en réponse à la volonté du Christ pour ses disciples et conservant en mémoire l’enseignement de Paul qui nous rappelle que nous avons été appelés « à une seule espérance ». Dans cette perspective, nous pouvons alors considérer avec confiance la bonne poursuite des travaux de la Commission mixte internationale pour le dialogue théologique entre les orthodoxes et les catholiques. Celle-ci se réunira au mois d’octobre prochain pour affronter un thème crucial pour les relations entre Orient et Occident, à savoir le « rôle de l’évêque de Rome dans la communion de l’Eglise au cours du premier millénaire ». L’étude de cet aspect s’avère en effet indispensable pour pouvoir approfondir globalement cette question dans le cadre actuel de la recherche de la pleine communion. Cette commission, qui a déjà accompli un important travail, sera généreusement reçue par l’Eglise orthodoxe de Chypre à laquelle nous exprimons dès maintenant toute notre gratitude car l’accueil fraternel et le climat de prière qui entoureront nos conversations ne pourront que faciliter notre tâche et la compréhension réciproque.
Je désire que les participants au dialogue catholique-orthodoxe sachent que mes prières les accompagnent et que ce dialogue a l’entier soutien de l’Eglise catholique. De tout cœur, je souhaite que les incompréhensions et les tensions rencontrées parmi les délégués orthodoxes lors des dernières sessions plénières de cette commission soient surmontées dans l’amour fraternel de sorte que ce dialogue soit plus amplement représentatif de l’orthodoxie.
Très chers frères, je vous remercie encore d’être parmi nous en ce jour et je vous prie de transmettre mon salut fraternel au Patriarche œcuménique Sa Sainteté Bartholomée Ier, au Saint Synode et à tout le clergé ainsi qu’au peuple des fidèles orthodoxes. Que la joie de la fête des saints Apôtres Pierre et Paul que nous célébrons traditionnellement le même jour, comble vos cœurs de confiance et d’espérance.
Sources : www.vatican.va - E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 27.06.09 - T/Benoît XVI
Le site « Patriarchia.ru » a publié une interview importante et programmatique de Mgr Hilarion, président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, à l’hebdomadaire russe « Expert » (« Эксперт»).
Cette publication est intitulée « Notre mission dans le monde ». Les sujets traités sont nombreux:le bilan des premiers cent jours du patriarcat de l’ex-métropolite Cyrille. Le patriarche, conscient de la nécessité d’établir des passerelles entre l’Eglise et « la société civile », tient à simplifier le cheminement vers l'évangélisation parachevée du néophyte qui franchit pour la première fois le seuil d’une église et se sent souvent rejeté…Il est indispensable de mieux mobiliser les laïcs à la mission.
"L’attitude, encore trop répandue parmi le clergé consistant à croire: 'nous témoignons de la foi chrétienne par notre seule existence' - n’a plus lieu d’être. Si les apôtres avaient eu cette attitude le christianisme se serait éteint au bout de plusieurs générations.
Il convient de faire de sorte à ce que les diplômes des séminaires et des académies de théologie soient reconnus par l’Etat, ceci au risque de voir certains promus ne pas se faire ordonner et revenir dans le monde. Il est préférable de s’appuyer sur l’aide de ces futurs missionnaires que de rejeter d’emblée ceux qui, réflexion faite, renoncent à la prêtrise. Le nouveau patriarche s’appliquera à ce que les séminaires et les académies de théologie soient homologués par l’Etat.
Cette publication est intitulée « Notre mission dans le monde ». Les sujets traités sont nombreux:le bilan des premiers cent jours du patriarcat de l’ex-métropolite Cyrille. Le patriarche, conscient de la nécessité d’établir des passerelles entre l’Eglise et « la société civile », tient à simplifier le cheminement vers l'évangélisation parachevée du néophyte qui franchit pour la première fois le seuil d’une église et se sent souvent rejeté…Il est indispensable de mieux mobiliser les laïcs à la mission.
"L’attitude, encore trop répandue parmi le clergé consistant à croire: 'nous témoignons de la foi chrétienne par notre seule existence' - n’a plus lieu d’être. Si les apôtres avaient eu cette attitude le christianisme se serait éteint au bout de plusieurs générations.
Il convient de faire de sorte à ce que les diplômes des séminaires et des académies de théologie soient reconnus par l’Etat, ceci au risque de voir certains promus ne pas se faire ordonner et revenir dans le monde. Il est préférable de s’appuyer sur l’aide de ces futurs missionnaires que de rejeter d’emblée ceux qui, réflexion faite, renoncent à la prêtrise. Le nouveau patriarche s’appliquera à ce que les séminaires et les académies de théologie soient homologués par l’Etat.
N’idéalisons pas le statut de l’Eglise sous l’ancien régime : une grande partie de la nation s’en était éloignée lors de la révolution et des années qui la suivirent. Dans ses mémoires l’archiprêtre Georges Chavelsky, aumônier des armées et proche de la famille impériale, atteste d’un grand degré de laissez aller au sein de l’Eglise comme dans la société. Il parle de l’abîme qui existait entre les hauts responsables de l’Eglise et le monde tel qu’il était. Il y avait bien sûr beaucoup de facteurs positifs dans l’Eglise et la société avant la révolution. Mais il ne faut en aucun cas envisager un retour à la situation d’avant 1917. Il nous élaborer un nouveau modèle de relations entre l’Eglise et l’Etat qui rendrait impossibles les phénomènes négatifs ayant causé la révolution.
L’Eglise est actuellement séparée de l’Etat, juridiquement comme politiquement. L’Etat ne s’ingère pas dans les affaires de l’Eglise qui, à son tour, ne se mêle pas de politique, ne soutient aucun parti. L’Etat ne risque pas de se « cléricaliser », l’Eglise de devenir étatique. N’oublions pas cependant que c’est l’orthodoxie de tradition russe qui a dans les siècles exercé une influence déterminante sur la personnalité spirituelle de la Russie, pays multiconfessionnel et du peuple russe. Les deux grandes entités que sont l’Eglise et l’Etat poursuivent des objectifs souvent communs : plus de bien-être spirituel et matériel pour nos concitoyens.
Il y a des problèmes qu’il est impossible de résoudre en agissant d’une manière isolée, celui de la situation démographique, par exemple. Nous devons agir d’une manière concertée. L’Eglise orthodoxe est disposée à collaborer dans ce domaine avec les grandes religions traditionnelles.
Question « Expert »: - La récente intervention du patriarche Cyrille consacrée à la victoire de 1945 a suscité des réactions très critiques, y compris dans les milieux proches du pouvoir. Il était reproché au patriarche d’avoir dit que cette victoire relevait du miracle et que les souffrances des années de guerre avaient pour cause l’apostasie de 1917. Le patriarche est également critiqué pour avoir « sous-estimé » le rôle de Staline, celui des communistes. Comment réagissez-vous à ces critiques ?
Mgr Hilarion : - Je réfute ces assertions et, plus, je suis disposé à devenir moi-même la cible de ces critiques en vous faisant part de ma propre évaluation de Staline. J’estime que Staline était un monstre, un nabot spirituel, qu’il a mis en place un abominable système anti humain fondé sur le mensonge, la violence et la terreur. Il est l’instigateur du génocide des peuples du pays, il assume la responsabilité de l’extermination de nombreux millions d’innocents. Staline est en cela similaire à Hitler. Tous deux ont causé par leurs crimes tant de malheurs qu’aucun succès militaire ou politique ne saurait les justifier. Rien ne différencie Buchenwald du « polygone » de Boutovo (lieu dans les environs de Moscou où furent exécutés près de 150.000 personnes). Aucune différence entre le Goulag et les camps d’extermination nazis ! Les victimes de la terreur stalinienne ne sont pas moins nombreuses que celles de la Deuxième guerre.
La victoire de 1945 relève, en effet, du miracle car Staline s’était appliqué avant le début de la guerre à mettre le pays à bas. Il a fait fusiller tous les responsables de l’armée. A la suite de la terreur notre pays, naguère puissant, s’est trouvé dans une situation de survie. Le recensement de 1937 a mis en évidence la disparition de dizaines de millions d’habitants. Qu’étaient-ils devenus ? Ils avaient été exterminés par Staline. C’est exsangue que le pays est entré dans la guerre. Malgré cette monstrueuse campagne de répression le peuple a montré des prodiges d’héroïsme. Comment ne pas constater à un miracle ? Cette victoire appartient au peuple. Ce peuple qui a manifesté une fantastique volonté de résistance. Le miracle de cette victoire est celui force spirituelle de notre peuple. Ni Staline, ni Hitler n’en n’ont eu raison.
L’Eglise est actuellement séparée de l’Etat, juridiquement comme politiquement. L’Etat ne s’ingère pas dans les affaires de l’Eglise qui, à son tour, ne se mêle pas de politique, ne soutient aucun parti. L’Etat ne risque pas de se « cléricaliser », l’Eglise de devenir étatique. N’oublions pas cependant que c’est l’orthodoxie de tradition russe qui a dans les siècles exercé une influence déterminante sur la personnalité spirituelle de la Russie, pays multiconfessionnel et du peuple russe. Les deux grandes entités que sont l’Eglise et l’Etat poursuivent des objectifs souvent communs : plus de bien-être spirituel et matériel pour nos concitoyens.
Il y a des problèmes qu’il est impossible de résoudre en agissant d’une manière isolée, celui de la situation démographique, par exemple. Nous devons agir d’une manière concertée. L’Eglise orthodoxe est disposée à collaborer dans ce domaine avec les grandes religions traditionnelles.
Question « Expert »: - La récente intervention du patriarche Cyrille consacrée à la victoire de 1945 a suscité des réactions très critiques, y compris dans les milieux proches du pouvoir. Il était reproché au patriarche d’avoir dit que cette victoire relevait du miracle et que les souffrances des années de guerre avaient pour cause l’apostasie de 1917. Le patriarche est également critiqué pour avoir « sous-estimé » le rôle de Staline, celui des communistes. Comment réagissez-vous à ces critiques ?
Mgr Hilarion : - Je réfute ces assertions et, plus, je suis disposé à devenir moi-même la cible de ces critiques en vous faisant part de ma propre évaluation de Staline. J’estime que Staline était un monstre, un nabot spirituel, qu’il a mis en place un abominable système anti humain fondé sur le mensonge, la violence et la terreur. Il est l’instigateur du génocide des peuples du pays, il assume la responsabilité de l’extermination de nombreux millions d’innocents. Staline est en cela similaire à Hitler. Tous deux ont causé par leurs crimes tant de malheurs qu’aucun succès militaire ou politique ne saurait les justifier. Rien ne différencie Buchenwald du « polygone » de Boutovo (lieu dans les environs de Moscou où furent exécutés près de 150.000 personnes). Aucune différence entre le Goulag et les camps d’extermination nazis ! Les victimes de la terreur stalinienne ne sont pas moins nombreuses que celles de la Deuxième guerre.
La victoire de 1945 relève, en effet, du miracle car Staline s’était appliqué avant le début de la guerre à mettre le pays à bas. Il a fait fusiller tous les responsables de l’armée. A la suite de la terreur notre pays, naguère puissant, s’est trouvé dans une situation de survie. Le recensement de 1937 a mis en évidence la disparition de dizaines de millions d’habitants. Qu’étaient-ils devenus ? Ils avaient été exterminés par Staline. C’est exsangue que le pays est entré dans la guerre. Malgré cette monstrueuse campagne de répression le peuple a montré des prodiges d’héroïsme. Comment ne pas constater à un miracle ? Cette victoire appartient au peuple. Ce peuple qui a manifesté une fantastique volonté de résistance. Le miracle de cette victoire est celui force spirituelle de notre peuple. Ni Staline, ni Hitler n’en n’ont eu raison.
- Vous étiez déjà la commissaire de l’exposition « Impérial Saint Saint-Pétersbourg » en 2004 qui mettait à l’honneur l’œuvre de dignes représentants des Roma Romanov, à nov, l’image de Pierre le Grand et de Catherine II. Est Est-ce l’histoire qui se répète ?
« Ce n’est pas du tout la même exposition qui recommence. Ici on prend le sujet des
Romanov dans son cœur en focalisant sur Moscou, la vieille capitale qui symbolise le
véritable esprit de la Russie à travers l’Histoire. Pourquoi dans son désir de conquête,
Napoléon est-il allé jusqu’à Moscou et non pas à Saint-Pétersbourg ? Parce qu’il
voulait asservir l’âme de ce pays…Pourtant fondateur de Saint-Pétersbourg, Pierre le Grand lui-même a succombé au souffle historique de Moscou en s’y faisant couronner Tsar mais aussi Empereur.
De nombreux auteurs du XIXè siècle comme Théophile Gautier, Alexandre Dumas,
Jules Verne ont exhorté l’âme russe de Moscou, en opposition à Saint-Pétersbourg
l’occidentale.
- En quoi le terme « Splendeurs des Romanov » va va-t-il prendre ici un caractère exceptionnel ?
« Tout d’abord, il faut rappeler que lorsque Michel, Premier des Romanov, accède au
Trône en 1613, la Russie sort du « temps des troubles » qui a vu se succéder à sa tête des imposteurs et des étrangers et qui ont plongé le pays dans le marasme
économique. Cette splendeur retrouvée va être symbolisée par les cérémonies de couronnement qui se préparaient pas moins d’un an à l’avance, le temps de réunir et de confectionner les plus beaux tissus, les plus riches dentelles, les objets les plus exceptionnels, qui étaient ensuite pieusement rangés au Palais des Armures du Kremlin. C’est dans cette renaissance du faste que va nous entraîner l’exposition du Grimaldi Forum ».
« Ce n’est pas du tout la même exposition qui recommence. Ici on prend le sujet des
Romanov dans son cœur en focalisant sur Moscou, la vieille capitale qui symbolise le
véritable esprit de la Russie à travers l’Histoire. Pourquoi dans son désir de conquête,
Napoléon est-il allé jusqu’à Moscou et non pas à Saint-Pétersbourg ? Parce qu’il
voulait asservir l’âme de ce pays…Pourtant fondateur de Saint-Pétersbourg, Pierre le Grand lui-même a succombé au souffle historique de Moscou en s’y faisant couronner Tsar mais aussi Empereur.
De nombreux auteurs du XIXè siècle comme Théophile Gautier, Alexandre Dumas,
Jules Verne ont exhorté l’âme russe de Moscou, en opposition à Saint-Pétersbourg
l’occidentale.
- En quoi le terme « Splendeurs des Romanov » va va-t-il prendre ici un caractère exceptionnel ?
« Tout d’abord, il faut rappeler que lorsque Michel, Premier des Romanov, accède au
Trône en 1613, la Russie sort du « temps des troubles » qui a vu se succéder à sa tête des imposteurs et des étrangers et qui ont plongé le pays dans le marasme
économique. Cette splendeur retrouvée va être symbolisée par les cérémonies de couronnement qui se préparaient pas moins d’un an à l’avance, le temps de réunir et de confectionner les plus beaux tissus, les plus riches dentelles, les objets les plus exceptionnels, qui étaient ensuite pieusement rangés au Palais des Armures du Kremlin. C’est dans cette renaissance du faste que va nous entraîner l’exposition du Grimaldi Forum ».
VOYAGE AU CŒUR DE L’EXPOS L’EXPOSITION ITION
Section 1 : Le Couronnement des Romanov
Si depuis le XVIIIème siècle, la dynastie régnante des Romanov partage son temps
entre Saint-Pétersbourg élevé au rang de capitale de l’Empire Russe en 1712 par
Pierre le Grand et les résidences d’été des Tsars (Tsarskoïe Selo, Peterhof, Gatchina,Pavlosk et Oranienbaum), Moscou représente néanmoins l’étape originelle et incontournable, celle du couronnement des Souverains.
C’est pourquoi l’exposition ouvrira de manière majestueuse sur cette cérémonie du
sacre, avec la reconstitution de la Cathédrale de la Dormition sur la place du Kremlin
où tous les souverains sans exception ont été couronnés. Il est vrai que les cérémonies du sacre redonnaient à l’ancienne capitale le lustre dont l’avait dépossédé Saint- Pétersbourg.
Le visiteur revivra ainsi la procession religieuse avec tout son cérémonial et son décorum datant des XVIIè et XVIIIè siècles. Derrière le tsar symbolisé par les robes de couronnement issues des Collections du Musée du Kremlin, on reconnaît toutes les hautes personnalités du régime en costumes d’apparat en train de défiler vers l’iconostase.Sur les côtés, pièces de mobilier et icones étalent toujours plus de richesses. Au fond, domine l’impressionnante iconostase. Clou de la scène, cette cloison, de bois ou de pierre, qui dans les églises de rite byzantin, particulièrement orthodoxes, sépare le clergé célébrant des fidèles, symbolise la porte vers le monde divin. Restauré, cet ensemble de quatre rangées d’icones n’a jamais été montré en Occident.
Non loin de là, la sacristie renferme les objets de culte, véritable orfèvrerie religieuse,
les linges liturgiques ou encore les couronnes de mariage.
Section 2 : Les Splendeurs des Romanov
Dans cette salle circulaire prend place la galerie chronologique des portraits des
principaux souverains de la dynastie des Romanov, depuis Michel Ier (1613-1645)
jusqu’à Nicolas II (1895-1917).Au centre tournoie un kaléidoscope d’objets précieux symbolisant chacune des époques (porcelaines fabriquées à Moscou même, mobiliers, cristallerie moscovite aux armes des Tsars, services à café, flambeaux, robes brodées, trônes, médailles militaires et ordres de couronnement, imposant candélabre dit de la Tsarine créé par Baccarat en 1867).
Le vent de l’histoire balaie cette période de 300 ans, un véritable tourbillon renforcé par les effets de miroirs qui ornent le plafond. Il est intéressant de souligner la mise en exergue des fabrications artisanales moscovites au regard des grandes manufactures occidentales de l’époque.
Section 3 : Moscou, portrait d’une ville
Dans un accrochage épuré, donnant le sentiment de l’observer sous la neige, apparaît ici la ville de Moscou représentée par une trentaine de peintures et gravures provenant du Musée historique de Moscou. Cette section met en regard différentes vues de la cité, avant et après le grand
incendie de 1812 déclenché au moment de l’arrivée des soldats napoléoniens et qui
ravagea la quasi-totalité de la ville construite alors essentiellement en bois.
Avant : nous découvrons le travail du graveur Alexeiev qui dès 1801, à la demande
du Tsar Alexandre Ier, répertorie visuellement des quartiers de Moscou, tel qu’aurait
pu le réaliser un photographe.Après : d’après un travail de commandes auprès de peintres russes et étrangers, le graveur Datsiaro, qui avait également pignon sur rue Boulevard des Italiens à Paris,
entre en action à partir de 1840 et apporte ses témoignages visuels sur le renouveau
de Moscou.
Section 4 : Les Commandes impériales
Les fastes de la Cour sont traités au travers des commandes impériales et de
l’aristocratie russe dans le domaine de la bijouterie et de la joaillerie. Là encore,
l’accent est mis sur la prédominance d’une fabrication « made in Russia » et sur
l’évolution stylistique des grandes manufactures occidentales influencées par ce « goût russe » découvert lors des grandes Expositions internationales. L’utilisation de l’émail est particulièrement probante si l’on prend l’exemple des pendules créées par la Maison Cartier.
Comme Saint-Pétersbourg, Moscou était un grand centre de création qui abritait ses propres bijoutiers ou les filiales des plus importants fournisseurs de la cour impériale (Bolin, Fabergé, Tereshenko, Tschitscheleff…)
La plupart étaient établis sur Kouznetsky Most, une rue « pavée de diamants », centre du luxe moscovite. Leurs créations étaient souvent inspirées du passé national, un goût propre à Moscou, mais elles étaient également tournées vers les modèles occidentaux, capables de séduire une clientèle cosmopolite. La clientèle moscovite appréciant le goût français, est convoitée par les meilleurs créateurs parisiens. Dans un contexte historique favorable qui aboutira à l’alliance
franco-russe, une exposition commerciale française est organisée à Moscou en 1891.
Les bijoux et objets d’art des bijoutiers et joailliers parisiens tels Louis Aucoc, Frédéric Boucheron, Th. Bourdier, L. Coulon et Cie, Vever… suscitent l’enthousiasme et certains sont achetés par la famille impériale. Pour conquérir cette clientèle, Boucheron ouvre même une succursale à Moscou tandis que d’autres fabricants, à l’image de Cartier ou Chaumet, y envoient leur représentant et y exposent leurs œuvres.
Dans la vieille capitale de l’empire, les clients, issus de la Cour ou de l’aristocratie,
étaient les mêmes qu’à Saint-Pétersbourg. On rencontrait notamment à Moscou le
grand-duc Serge Alexandrovitch, gouverneur de la ville et son épouse, la grandeduchesse Elisabeth Feodorovna ou encore les Youssoupov, propriétaires de plusieurs résidences dans la région.
La grande-duchesse Wladimir ou la princesse Paley qui firent les beaux jours des
joailliers parisiens tels Boucheron ou Cartier, seront également évoquées dans cette
section.
Cette clientèle commune aux Russes et aux Français (Fabergé, Bolin, Boucheron,
Cartier, Chaumet…), formée au même goût, peut expliquer les parallèles de formes,
de styles et de techniques tel l’emploi des émaux guillochés ou de la néphrite, que l’on rencontre sur les créations de ces différentes maisons. Le noyau central de cette salle sera constitué par une incroyable exposition d’œufs de Pâques en joaillerie de Fabergé produits pour le compte des tsars Alexandre III et Nicolas II. A l’exception d’un exemplaire conservé dans les collections du Palais
Princier de Monaco, tous ces chefs d’œuvre proviendront d’une fabuleuse collection,
celle de Victor Vekselberg.
En février 2004, l’entrepreneur russe Victor Vekselberg achète la plus importante
collection privée d’Oeufs Impériaux de Pâques créée par Carl Fabergé, qui appartenait jusqu’alors aux descendants du milliardaire américain Malcom Forbes.
Cette collection, qui comprend neuf Oeufs Impériaux (dont 6 seront à Monaco) et près de 190 objets de la Maison Fabergé, fut exposée lors d’une vente Sotheby’s au risque de la voir se disséminer en plusieurs collections privées, si toutefois les enchères avaient eu lieu. La décision de Victor Vekselberg d’acquérir l’ensemble de la collection avant même que la vente ne commence reste en effet une grande première dans l’histoire de la maison Sotheby’s.
Ainsi, ces chefs-d’œuvre d’une valeur historique et culturelle inestimable retournèrent
en Russie où l’on pu les admirer.
Section 5 : Rouskii Style
Le style russe, apparu en 1850-60 prit sa forme définitive dans les années 1870. A
l’origine du style russe, de nombreux artistes remarquables tels que I. Zabiéline,
F.Solntsev, V.Stassov, I.Sakharov, V.Prokhorof, L.Dahl…
Aux XVIIIème et XIXème siècles, Saint-Pétersbourg était le centre artistique principal, mais cette situation changea dès la seconde moitié du XIXème siècle quand apparut à Moscou une culture artistique indépendante fondée sur l’étude de l’art russe ancien.
Malgré la tendance générale de cette période, la différence entre les écoles de Moscou et de Saint-Pétersbourg se fit sentir dans tous les aspects de l’art, y compris dans le travail de l’or et de l’argent. Pour Moscou, ce retour aux racines nationales faisait l’originalité et l’indépendance culturelle de l’ancienne capitale. Ce style russe fut accueilli par toutes les couches de la société, et gagna de nombreux amateurs et mécènes moscovites. Cela détermina le caractère national de l’Ecole de Moscou.
En 1870, le directeur du Musée de l’Ecole Impériale d’art industriel Stroganov,
Boutovski écrit dans son livre Sur l’application de l’éducation esthétique à l’industrie en Europe et en Russie en particulier : « … nos fabriques et métiers ne peuvent pas s’appuyer seulement sur les modèles et les dessins étrangers, voire sur des copies d’œuvres étrangères. Cet emprunt permanent fait notre faiblesse et est aux antipodes de nos conditions techniques… dans ce qui est notre propre bien national nous pouvons trouver des formes et des dessins originaux qui ne le cèdent pas en goût et en grâce aux occidentaux ».
La volonté de restaurer une ligne nationale de développement en se tournant vers
l’héritage russe d’avant Pierre Ier explique l’originalité stylistique de l’art à cette
période. Cette aspiration était bien entendu soutenue par le pouvoir tsariste,
notamment par les empereurs Alexandre III et Nicolas II.
Les orfèvres russes ont donc répondu à un besoin de la société russe d’un art national, on retrouvera l’utilisation de divers motifs comme des vues de villes, de monuments et de sujets historiques. On vit également apparaître différents objets comme des salières de la forme des salières paysannes, des kovch et des bratina avec des ornements du XVIIème siècle, ou des inscriptions de proverbes. Le porte-cigare imitant la moufle populaire en peau s’est également répandu. Ainsi l’art et la vie du peuple devenaient les sujets du décor de l’orfèvrerie russe.
La redécouverte du passé russe et l’émergence de ce style russe sont traitées dans
cette section de l’exposition à travers des objets d’Art : vase en cristal en forme de
kovch, Samovar de Serguei Alexandrovitch, service de table en dorure ciselé de
Constantin Alexandrovitch, coupes d’argent aux motifs russes, etc.
Section 6 : L’école russe des Peintres ambulants
Cette salle fait la part belle à la peinture russe qui trouve également au sein de la capitale un terrain privilégié pour s’exprimer.Des groupes d’artistes indépendants – en dehors du système académique – basés à Moscou constitueront de véritables écoles : « Les Ambulants », « Le Valet de carreau », «La Toison d’or », autant de groupes et d’écoles essentiels à la compréhension de l’art moderne.
L’école représentative des peintres Ambulants ou Itinérants est le terme donné au mouvement réaliste apparu en Russie en 1863 et qui exista jusqu'aux années 1890, en réaction contre l'enseignement, les sujets et les méthodes de l'Académie des beauxarts de Saint-Pétersbourg. Les expositions itinérantes dans les grandes villes russes avaient aussi un but pédagogique, et la volonté de rendre l'art plus accessible à un vaste public. Les peintres ambulants pratiquaient essentiellement une peinture de genre à caractère social et historique : le portrait, le paysage russe et peu de natures mortes. Contemporain des Herzen, Tchernychevski, Tourgueniev, Dostoïevski, Tolstoï, les Ambulants s'intéressèrent à la condition du peuple russe et mirent en évidence les inégalités criantes à l'époque. Les plus radicaux d'entre eux développèrent ensuite ce qui fut connu sous le nom de réalisme critique.
Section 7 : le Destin des Romanov
Cette section nous invite à entrer dans l’intimité du dernier des Romanov ; le Tsar
Nicolas II. Au travers d’un incroyable fond photographique, le public découvre non
sans émotion la vie de famille de Nicolas II avec son épouse Alexandra Feodorovna et leurs cinq enfants, le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch et quatre filles, Olga, Tatiana,
Marie et Anastasia. Des extraits de films issus des Archives fédérales de Moscou
viennent compléter ce tableau de famille rendu des plus vivants par la magie du
cinéma... Surgissant de ces images fortes car puisées dans une réalité quotidienne, des objets
emblématiques viennent ponctuer cette découverte, rendant la force de l’histoire
presque palpable : le dernier cadeau d’Alexandra à Nicolas –l’Evangile de Marfa, la
mère de Michel, Premier des Romanov ! L’emblématique robe blanche d’Alexandra, le costume militaire de Nicolas II, le service de verres Baccarat créé spécialement par la cristallerie française pour Nicolas II…Des objets en relief qui donneraient presque une lecture en 3D de ces images
d’époque !
Section 8 : Epilogue de l’exposition avec l’Avant l’Avant-Garde russe
Un changement d’époque se profile, l’histoire est en marche sur le plan politique,
social et économique. Dans le domaine des arts, à Saint-Pétersbourg, le mouvement
de Mir Iskousstva réunit un groupe d’intellectuels à culture européenne, plus
particulièrement française. Après la dissolution du groupe, c’est la revue la Toison d’or qui prend le relais, mais cette fois-ci à Moscou. C’est dans cette revue qu’est publiée une présentation exceptionnelle de l’œuvre de Matisse. Le groupe de la Rose Bleue, héritier de l’influence de Vroubel et de Borissov-Moussatov organise sa première exposition en 1907 chez Paul Kouznetsov à Moscou et c’est encore la Toison d’Or qui rend compte de son activité et qui, l’année suivante, confronte l’art russe et l’art français dans une exposition ou voisinent Larionov, Gontcharova, Braque, Matisse, Vlaminck. Les années suivantes voient l’apparition d’une école russe dont Moscou est le centre. Dès la fin de l’année 1910 se trouvent réunis, dans le cadre de l’exposition restée fameuse du Valet de carreau, tous les artistes regroupés aujourd’hui sous le nom d’avant-garde.
INFORMATIONS PRATIQUES
L’exposition « Moscou : Splendeurs des Romanov » produite par le Grimaldi Forum
Monaco bénéficie du soutien de la Compagnie Monégasque de Banque (CMB).
Commissariat : Brigitte de Montclos
Commiss Commissariat riat adjoint section bijoux : Wilfried Zeisler
Scénographie : François Payet
Lieu : Espace Ravel du Grimaldi Forum Monaco
10, avenue Princesse Grace - 98000 Monaco
Site Internet : www.grimaldiforum.mc
Dates : du 11 juillet au 13 septembre 2009
Horaires :
Ouverte tous les jours de 10h00 à 20h00
Section 1 : Le Couronnement des Romanov
Si depuis le XVIIIème siècle, la dynastie régnante des Romanov partage son temps
entre Saint-Pétersbourg élevé au rang de capitale de l’Empire Russe en 1712 par
Pierre le Grand et les résidences d’été des Tsars (Tsarskoïe Selo, Peterhof, Gatchina,Pavlosk et Oranienbaum), Moscou représente néanmoins l’étape originelle et incontournable, celle du couronnement des Souverains.
C’est pourquoi l’exposition ouvrira de manière majestueuse sur cette cérémonie du
sacre, avec la reconstitution de la Cathédrale de la Dormition sur la place du Kremlin
où tous les souverains sans exception ont été couronnés. Il est vrai que les cérémonies du sacre redonnaient à l’ancienne capitale le lustre dont l’avait dépossédé Saint- Pétersbourg.
Le visiteur revivra ainsi la procession religieuse avec tout son cérémonial et son décorum datant des XVIIè et XVIIIè siècles. Derrière le tsar symbolisé par les robes de couronnement issues des Collections du Musée du Kremlin, on reconnaît toutes les hautes personnalités du régime en costumes d’apparat en train de défiler vers l’iconostase.Sur les côtés, pièces de mobilier et icones étalent toujours plus de richesses. Au fond, domine l’impressionnante iconostase. Clou de la scène, cette cloison, de bois ou de pierre, qui dans les églises de rite byzantin, particulièrement orthodoxes, sépare le clergé célébrant des fidèles, symbolise la porte vers le monde divin. Restauré, cet ensemble de quatre rangées d’icones n’a jamais été montré en Occident.
Non loin de là, la sacristie renferme les objets de culte, véritable orfèvrerie religieuse,
les linges liturgiques ou encore les couronnes de mariage.
Section 2 : Les Splendeurs des Romanov
Dans cette salle circulaire prend place la galerie chronologique des portraits des
principaux souverains de la dynastie des Romanov, depuis Michel Ier (1613-1645)
jusqu’à Nicolas II (1895-1917).Au centre tournoie un kaléidoscope d’objets précieux symbolisant chacune des époques (porcelaines fabriquées à Moscou même, mobiliers, cristallerie moscovite aux armes des Tsars, services à café, flambeaux, robes brodées, trônes, médailles militaires et ordres de couronnement, imposant candélabre dit de la Tsarine créé par Baccarat en 1867).
Le vent de l’histoire balaie cette période de 300 ans, un véritable tourbillon renforcé par les effets de miroirs qui ornent le plafond. Il est intéressant de souligner la mise en exergue des fabrications artisanales moscovites au regard des grandes manufactures occidentales de l’époque.
Section 3 : Moscou, portrait d’une ville
Dans un accrochage épuré, donnant le sentiment de l’observer sous la neige, apparaît ici la ville de Moscou représentée par une trentaine de peintures et gravures provenant du Musée historique de Moscou. Cette section met en regard différentes vues de la cité, avant et après le grand
incendie de 1812 déclenché au moment de l’arrivée des soldats napoléoniens et qui
ravagea la quasi-totalité de la ville construite alors essentiellement en bois.
Avant : nous découvrons le travail du graveur Alexeiev qui dès 1801, à la demande
du Tsar Alexandre Ier, répertorie visuellement des quartiers de Moscou, tel qu’aurait
pu le réaliser un photographe.Après : d’après un travail de commandes auprès de peintres russes et étrangers, le graveur Datsiaro, qui avait également pignon sur rue Boulevard des Italiens à Paris,
entre en action à partir de 1840 et apporte ses témoignages visuels sur le renouveau
de Moscou.
Section 4 : Les Commandes impériales
Les fastes de la Cour sont traités au travers des commandes impériales et de
l’aristocratie russe dans le domaine de la bijouterie et de la joaillerie. Là encore,
l’accent est mis sur la prédominance d’une fabrication « made in Russia » et sur
l’évolution stylistique des grandes manufactures occidentales influencées par ce « goût russe » découvert lors des grandes Expositions internationales. L’utilisation de l’émail est particulièrement probante si l’on prend l’exemple des pendules créées par la Maison Cartier.
Comme Saint-Pétersbourg, Moscou était un grand centre de création qui abritait ses propres bijoutiers ou les filiales des plus importants fournisseurs de la cour impériale (Bolin, Fabergé, Tereshenko, Tschitscheleff…)
La plupart étaient établis sur Kouznetsky Most, une rue « pavée de diamants », centre du luxe moscovite. Leurs créations étaient souvent inspirées du passé national, un goût propre à Moscou, mais elles étaient également tournées vers les modèles occidentaux, capables de séduire une clientèle cosmopolite. La clientèle moscovite appréciant le goût français, est convoitée par les meilleurs créateurs parisiens. Dans un contexte historique favorable qui aboutira à l’alliance
franco-russe, une exposition commerciale française est organisée à Moscou en 1891.
Les bijoux et objets d’art des bijoutiers et joailliers parisiens tels Louis Aucoc, Frédéric Boucheron, Th. Bourdier, L. Coulon et Cie, Vever… suscitent l’enthousiasme et certains sont achetés par la famille impériale. Pour conquérir cette clientèle, Boucheron ouvre même une succursale à Moscou tandis que d’autres fabricants, à l’image de Cartier ou Chaumet, y envoient leur représentant et y exposent leurs œuvres.
Dans la vieille capitale de l’empire, les clients, issus de la Cour ou de l’aristocratie,
étaient les mêmes qu’à Saint-Pétersbourg. On rencontrait notamment à Moscou le
grand-duc Serge Alexandrovitch, gouverneur de la ville et son épouse, la grandeduchesse Elisabeth Feodorovna ou encore les Youssoupov, propriétaires de plusieurs résidences dans la région.
La grande-duchesse Wladimir ou la princesse Paley qui firent les beaux jours des
joailliers parisiens tels Boucheron ou Cartier, seront également évoquées dans cette
section.
Cette clientèle commune aux Russes et aux Français (Fabergé, Bolin, Boucheron,
Cartier, Chaumet…), formée au même goût, peut expliquer les parallèles de formes,
de styles et de techniques tel l’emploi des émaux guillochés ou de la néphrite, que l’on rencontre sur les créations de ces différentes maisons. Le noyau central de cette salle sera constitué par une incroyable exposition d’œufs de Pâques en joaillerie de Fabergé produits pour le compte des tsars Alexandre III et Nicolas II. A l’exception d’un exemplaire conservé dans les collections du Palais
Princier de Monaco, tous ces chefs d’œuvre proviendront d’une fabuleuse collection,
celle de Victor Vekselberg.
En février 2004, l’entrepreneur russe Victor Vekselberg achète la plus importante
collection privée d’Oeufs Impériaux de Pâques créée par Carl Fabergé, qui appartenait jusqu’alors aux descendants du milliardaire américain Malcom Forbes.
Cette collection, qui comprend neuf Oeufs Impériaux (dont 6 seront à Monaco) et près de 190 objets de la Maison Fabergé, fut exposée lors d’une vente Sotheby’s au risque de la voir se disséminer en plusieurs collections privées, si toutefois les enchères avaient eu lieu. La décision de Victor Vekselberg d’acquérir l’ensemble de la collection avant même que la vente ne commence reste en effet une grande première dans l’histoire de la maison Sotheby’s.
Ainsi, ces chefs-d’œuvre d’une valeur historique et culturelle inestimable retournèrent
en Russie où l’on pu les admirer.
Section 5 : Rouskii Style
Le style russe, apparu en 1850-60 prit sa forme définitive dans les années 1870. A
l’origine du style russe, de nombreux artistes remarquables tels que I. Zabiéline,
F.Solntsev, V.Stassov, I.Sakharov, V.Prokhorof, L.Dahl…
Aux XVIIIème et XIXème siècles, Saint-Pétersbourg était le centre artistique principal, mais cette situation changea dès la seconde moitié du XIXème siècle quand apparut à Moscou une culture artistique indépendante fondée sur l’étude de l’art russe ancien.
Malgré la tendance générale de cette période, la différence entre les écoles de Moscou et de Saint-Pétersbourg se fit sentir dans tous les aspects de l’art, y compris dans le travail de l’or et de l’argent. Pour Moscou, ce retour aux racines nationales faisait l’originalité et l’indépendance culturelle de l’ancienne capitale. Ce style russe fut accueilli par toutes les couches de la société, et gagna de nombreux amateurs et mécènes moscovites. Cela détermina le caractère national de l’Ecole de Moscou.
En 1870, le directeur du Musée de l’Ecole Impériale d’art industriel Stroganov,
Boutovski écrit dans son livre Sur l’application de l’éducation esthétique à l’industrie en Europe et en Russie en particulier : « … nos fabriques et métiers ne peuvent pas s’appuyer seulement sur les modèles et les dessins étrangers, voire sur des copies d’œuvres étrangères. Cet emprunt permanent fait notre faiblesse et est aux antipodes de nos conditions techniques… dans ce qui est notre propre bien national nous pouvons trouver des formes et des dessins originaux qui ne le cèdent pas en goût et en grâce aux occidentaux ».
La volonté de restaurer une ligne nationale de développement en se tournant vers
l’héritage russe d’avant Pierre Ier explique l’originalité stylistique de l’art à cette
période. Cette aspiration était bien entendu soutenue par le pouvoir tsariste,
notamment par les empereurs Alexandre III et Nicolas II.
Les orfèvres russes ont donc répondu à un besoin de la société russe d’un art national, on retrouvera l’utilisation de divers motifs comme des vues de villes, de monuments et de sujets historiques. On vit également apparaître différents objets comme des salières de la forme des salières paysannes, des kovch et des bratina avec des ornements du XVIIème siècle, ou des inscriptions de proverbes. Le porte-cigare imitant la moufle populaire en peau s’est également répandu. Ainsi l’art et la vie du peuple devenaient les sujets du décor de l’orfèvrerie russe.
La redécouverte du passé russe et l’émergence de ce style russe sont traitées dans
cette section de l’exposition à travers des objets d’Art : vase en cristal en forme de
kovch, Samovar de Serguei Alexandrovitch, service de table en dorure ciselé de
Constantin Alexandrovitch, coupes d’argent aux motifs russes, etc.
Section 6 : L’école russe des Peintres ambulants
Cette salle fait la part belle à la peinture russe qui trouve également au sein de la capitale un terrain privilégié pour s’exprimer.Des groupes d’artistes indépendants – en dehors du système académique – basés à Moscou constitueront de véritables écoles : « Les Ambulants », « Le Valet de carreau », «La Toison d’or », autant de groupes et d’écoles essentiels à la compréhension de l’art moderne.
L’école représentative des peintres Ambulants ou Itinérants est le terme donné au mouvement réaliste apparu en Russie en 1863 et qui exista jusqu'aux années 1890, en réaction contre l'enseignement, les sujets et les méthodes de l'Académie des beauxarts de Saint-Pétersbourg. Les expositions itinérantes dans les grandes villes russes avaient aussi un but pédagogique, et la volonté de rendre l'art plus accessible à un vaste public. Les peintres ambulants pratiquaient essentiellement une peinture de genre à caractère social et historique : le portrait, le paysage russe et peu de natures mortes. Contemporain des Herzen, Tchernychevski, Tourgueniev, Dostoïevski, Tolstoï, les Ambulants s'intéressèrent à la condition du peuple russe et mirent en évidence les inégalités criantes à l'époque. Les plus radicaux d'entre eux développèrent ensuite ce qui fut connu sous le nom de réalisme critique.
Section 7 : le Destin des Romanov
Cette section nous invite à entrer dans l’intimité du dernier des Romanov ; le Tsar
Nicolas II. Au travers d’un incroyable fond photographique, le public découvre non
sans émotion la vie de famille de Nicolas II avec son épouse Alexandra Feodorovna et leurs cinq enfants, le tsarévitch Alexis Nikolaïevitch et quatre filles, Olga, Tatiana,
Marie et Anastasia. Des extraits de films issus des Archives fédérales de Moscou
viennent compléter ce tableau de famille rendu des plus vivants par la magie du
cinéma... Surgissant de ces images fortes car puisées dans une réalité quotidienne, des objets
emblématiques viennent ponctuer cette découverte, rendant la force de l’histoire
presque palpable : le dernier cadeau d’Alexandra à Nicolas –l’Evangile de Marfa, la
mère de Michel, Premier des Romanov ! L’emblématique robe blanche d’Alexandra, le costume militaire de Nicolas II, le service de verres Baccarat créé spécialement par la cristallerie française pour Nicolas II…Des objets en relief qui donneraient presque une lecture en 3D de ces images
d’époque !
Section 8 : Epilogue de l’exposition avec l’Avant l’Avant-Garde russe
Un changement d’époque se profile, l’histoire est en marche sur le plan politique,
social et économique. Dans le domaine des arts, à Saint-Pétersbourg, le mouvement
de Mir Iskousstva réunit un groupe d’intellectuels à culture européenne, plus
particulièrement française. Après la dissolution du groupe, c’est la revue la Toison d’or qui prend le relais, mais cette fois-ci à Moscou. C’est dans cette revue qu’est publiée une présentation exceptionnelle de l’œuvre de Matisse. Le groupe de la Rose Bleue, héritier de l’influence de Vroubel et de Borissov-Moussatov organise sa première exposition en 1907 chez Paul Kouznetsov à Moscou et c’est encore la Toison d’Or qui rend compte de son activité et qui, l’année suivante, confronte l’art russe et l’art français dans une exposition ou voisinent Larionov, Gontcharova, Braque, Matisse, Vlaminck. Les années suivantes voient l’apparition d’une école russe dont Moscou est le centre. Dès la fin de l’année 1910 se trouvent réunis, dans le cadre de l’exposition restée fameuse du Valet de carreau, tous les artistes regroupés aujourd’hui sous le nom d’avant-garde.
INFORMATIONS PRATIQUES
L’exposition « Moscou : Splendeurs des Romanov » produite par le Grimaldi Forum
Monaco bénéficie du soutien de la Compagnie Monégasque de Banque (CMB).
Commissariat : Brigitte de Montclos
Commiss Commissariat riat adjoint section bijoux : Wilfried Zeisler
Scénographie : François Payet
Lieu : Espace Ravel du Grimaldi Forum Monaco
10, avenue Princesse Grace - 98000 Monaco
Site Internet : www.grimaldiforum.mc
Dates : du 11 juillet au 13 septembre 2009
Horaires :
Ouverte tous les jours de 10h00 à 20h00
Bien peu d'informations ont filtré sur les résultats de cette rencontre tant attendue: 2 communiqués (1) et 2 articles (2) dont les "nuances" amènent plus de questions que de réponses. C'est néanmoins à partir de ces documents que je vais proposer une analyse de la situation et je serais évidement très intéressé si des avis plus compétents ou informés pouvaient intervenir et compléter.
LA PART DE SUCCÈS
C'est bien entendu que ces rencontres aient lieu et que le dialogue reprenne entre orthodoxes qui est un grand succès. De plus, ce dialogue progresse: les deux communiqués annoncent des avancées sur la question de la diaspora, qui était la priorité à l'ordre du jour par décision de la Réunion au Phanar des Primats et des délégués des Églises orthodoxes locales (synaxe) en octobre 2008. Les documents préparatoires de 1990, 1993 et 1995 ont été précisés, corrigés et complétés et approuvés à l’unanimité(3); de même la Conférence "a décidé de créer de nouvelles Assemblées épiscopales dans certaines régions du monde pour régler la question de la Diaspora", en a précisé les objectifs(4) et "a également approuvé le projet modifié du règlement définissant les fondements de l'activité des assemblées épiscopales régionales dans la diaspora orthodoxe".
Aucun des documents définitifs n'a été publié, mais en fait toutes ces décisions restent, à ce stade, des "avis d'experts". Pour être applicables et avoir une valeur canonique, elles doivent encore être approuvées par les Églises de façon conciliaire (Saint Synode ou Concile selon le cas). On peut donc imaginer que c'est dans le cours de ces processus d'approbation que chaque Église les portera à la connaissance de ses membres…
LA PART DE SUCCÈS
C'est bien entendu que ces rencontres aient lieu et que le dialogue reprenne entre orthodoxes qui est un grand succès. De plus, ce dialogue progresse: les deux communiqués annoncent des avancées sur la question de la diaspora, qui était la priorité à l'ordre du jour par décision de la Réunion au Phanar des Primats et des délégués des Églises orthodoxes locales (synaxe) en octobre 2008. Les documents préparatoires de 1990, 1993 et 1995 ont été précisés, corrigés et complétés et approuvés à l’unanimité(3); de même la Conférence "a décidé de créer de nouvelles Assemblées épiscopales dans certaines régions du monde pour régler la question de la Diaspora", en a précisé les objectifs(4) et "a également approuvé le projet modifié du règlement définissant les fondements de l'activité des assemblées épiscopales régionales dans la diaspora orthodoxe".
Aucun des documents définitifs n'a été publié, mais en fait toutes ces décisions restent, à ce stade, des "avis d'experts". Pour être applicables et avoir une valeur canonique, elles doivent encore être approuvées par les Églises de façon conciliaire (Saint Synode ou Concile selon le cas). On peut donc imaginer que c'est dans le cours de ces processus d'approbation que chaque Église les portera à la connaissance de ses membres…
Il est en tout cas indéniable qu'un grand pas en avant a été franchi et l'orthodoxie dispose d'une bonne base pour avancer vers le règlement de ce problème de diaspora orthodoxe, qu'aucun des communiqués ne qualifie de "soi-disant" (5) et que Mgr Jean définit comme "les fidèles orthodoxes installés dans les régions situées en dehors des frontières traditionnelles des Églises orthodoxes locales'. Dont acte
CE QUI SUSCITE DES INQUIÉTUDES
Il parait claire que cette réunion n'a pas aplani les divergences ecclésiologiques qui étaient apparues. La meilleure preuve en est qu'il n'y a pas eu de communiqué commun et celui de Mgr Jean apparaît, de fait, comme une position personnelle au même titre que celui du département des relations extérieures apparaît comme définissant la position de la seule Église orthodoxe russe. Les autres délégations gardent le silence et nous ne pouvons que conjecturer l'objet et la portée des divergences. Comme la différence entre les deux communiqués porte sur la présidence des Assemblées épiscopales, point mis en avant par l’Église orthodoxe russe dès avant la conférence, il semble que ce soit là la question qui fait problème. Et il s'agit bien évidement d'un point important pour la suite: on ne peut imaginer aucune création nouvelle d'Assemblée épiscopale, ni aucun progrès dans le fonctionnement de celles qui existent (et de l'AEOF en premier lieu) tant qu'il ne sera pas tranché…
De plus, cela n'augure rien de bon pour la suite: les points laissés pour les prochaines réunions sont encore plus litigieux (6) car ils mettent en question des prérogatives de Constantinople qui sont en débat.
UN DÉBUT DE POLÈMIQUE
Les deux articles donnent, chacun dans son sens, un éclairage plus polémique qui montre probablement mieux l'ambiance que les communiqués officiels diplomatiquement lissés.
- Interfax titre "les propositions ‘anti-monopolistiques’ (sic) du patriarcat de Moscou sont mieux prises en compte à Chambesy" et continue en citant la déclaration préalable de l'archevêché de Chersonèse (voir par ailleurs sur ce forum) et le communiqué du département des relations extérieures qui précise à propos des Assemblées épiscopales, comme celui de Mgr Jean, que "les décisions dans les ces assemblées doivent être prises sur le fondement du consensus des Églises dont les évêques sont présents dans l'assemblée. L'activité de l'assemblée épiscopale n'admet aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque-membre et ne doit pas limiter les droits de son Église…". Ce titre me parait très exagéré car, comme je l'ai montré, c'est justement sur cette position de Moscou que le consensus ne s'est pas fait.
- L'article de "La Croix", basé sur une analyse de Carol Saba, responsable de la communication de l'AEOF, est nettement plus polémique. Ainsi, insistant sur les désordres de la diaspora, il écrit que "aux États-Unis, l'Église orthodoxe d'Amérique a proclamé sont autocéphalie, reconnue par le Patriarcat de Moscou mais pas par les autres" ce qui est faux: l'autocéphalie de l'OCA a été accordée par son Église mère, le Patriarcat de Moscou, et est reconnue par plusieurs autres Églises, et pas des moindres (Bulgarie, Géorgie, Serbie etc.). Et pour tirer les conclusions de la conférence de Chambésy, il reprend l'affirmation de Mgr Jean (7) pour estimer qu'il s'agit là "d'un revers pour Moscou, qui demande que ces présidents soient au contraire élus par leur assemblée".
Ces deux présentations en termes de "succès" ou "revers" de l'une des positions montrent bien que nous ne sommes plus sur le terrain du débat théologique (rappelons que "théologie" signifie "connaissance de Dieu"!), où l'on chercherait humblement à discerner une réponse du Saint Esprit, mais bien dans cet affrontement tristement humain qu'avait si bien décrit l'an dernier Philarète, pseudo-patriarche de Kiev, cité ailleurs sur ce forum. Je n'ai évidement aucune compétence pour trancher cette question théologique controversée et, ne connaissant pas la teneur des débats et les avis des autres Églises, il me semble difficile de savoir quelle position aurait l'avantage, mais il est claire que la position de Moscou en général a été renforcée en obtenant l'absence de l'Église non reconnue d'Estonie dans la juridiction du patriarcat de Constantinople, qui avait provoqué le départ de la délégation de l'Église russe lors des pourparlers de Ravenne (8) et bloqué le dialogue préconciliaire(9).
ET NOUS?
Nous n'avons aucune information sur la composition des autres délégations, mais la délégation de l’Église orthodoxe russe en tout cas comprenait des personnalités bien au fait des problèmes de notre diaspora: Mgr Hilarion de Volokolamsk y participe depuis plus de 10 ans et y a consacré l'essentiel de son ministère épiscopal et Mgr Marc de Berlin (Église russe hors frontières) en fait totalement partie. Il est d'ailleurs bien triste de constater une fois encore que Daru est privé de toute participation en persistant dans son rattachement provisoire à Constantinople. Nos excellents théologiens sont de fait exclus des débats panorthodoxes de haut niveau et contraints de rester, en quelque sorte, entre eux…
Notes:
(1) Mgr Jean de Pergame et Service communication du département des relations extérieures, cités par ailleurs sur ce forum. Ceux qui présentent le premier comme "Le communiqué final de la conférence panorthodoxe préconciliaire à Chambésy du 6 au 12 juin 2009", comme orthodoxie.com, me semblent bien exagérer: ce texte est simplement titré "communiqué", signé du seul Mgr Jean qui, malgré son titre de Président, ne peut engager toute la conférence comme je l'expose plus loin.
(2) "La Croix", cité sur Orthodoxie.com et Interfax en russe.
(3) Les textes de base en sont connus: cf. ici et ici pour les premiers, je n'ai pas de références pour le dernier.
(4) "Tous les évêques des Églises orthodoxes qui exercent leur ministère pastoral au sein des communautés existantes dans chacune de ces régions sont membres de ces Assemblées. Les Assemblées épiscopales ont pour mission de manifester et de promouvoir l’unité de l’Eglise orthodoxe, d’exercer ensemble la diaconie pastorale des fidèles de la région et de rendre au monde leur témoignage commun. Les décisions des Assemblées épiscopales sont prises conformément au principe d’unanimité des Églises représentées au sein de ces Assemblées par des évêques." d'après Mgr Jean, et le texte du département des relations extérieures et quasi identique, aux nuances de traduction prés. Cela me fait d'ailleurs penser qu'il y a bien eu tentative de communiqué commun dont ce texte aurait pu faire partie…
(5) Terme utilisé dans le message commun diffusé à l’issue la synaxe d'octobre 2008.
(6) "Mode de proclamation de l'autocéphalie et de l'autonomie, ordre des dyptiques" d'après le communiqué du département des relations extérieures.
(7) "Les présidents des Assemblées sont des évêques du Patriarcat œcuménique dans la région donnée, et en leur absence, les évêques suivants conformément à l’ordre des dyptiques des Églises"
(8) Dernière réunion du dialogue théologique Catholiques-Orthodoxes.
(9) Comme l'écrit fort justement "La Croix": "La période creux qui a suivi /les premières conférences/ s'explique par les évolutions dans les Pays de l'Est après la chute du Communisme, et par les tensions entre le Patriarcat de Moscou et celui de Constantinople, cristallisé autour de l'orthodoxie estonienne.
CE QUI SUSCITE DES INQUIÉTUDES
Il parait claire que cette réunion n'a pas aplani les divergences ecclésiologiques qui étaient apparues. La meilleure preuve en est qu'il n'y a pas eu de communiqué commun et celui de Mgr Jean apparaît, de fait, comme une position personnelle au même titre que celui du département des relations extérieures apparaît comme définissant la position de la seule Église orthodoxe russe. Les autres délégations gardent le silence et nous ne pouvons que conjecturer l'objet et la portée des divergences. Comme la différence entre les deux communiqués porte sur la présidence des Assemblées épiscopales, point mis en avant par l’Église orthodoxe russe dès avant la conférence, il semble que ce soit là la question qui fait problème. Et il s'agit bien évidement d'un point important pour la suite: on ne peut imaginer aucune création nouvelle d'Assemblée épiscopale, ni aucun progrès dans le fonctionnement de celles qui existent (et de l'AEOF en premier lieu) tant qu'il ne sera pas tranché…
De plus, cela n'augure rien de bon pour la suite: les points laissés pour les prochaines réunions sont encore plus litigieux (6) car ils mettent en question des prérogatives de Constantinople qui sont en débat.
UN DÉBUT DE POLÈMIQUE
Les deux articles donnent, chacun dans son sens, un éclairage plus polémique qui montre probablement mieux l'ambiance que les communiqués officiels diplomatiquement lissés.
- Interfax titre "les propositions ‘anti-monopolistiques’ (sic) du patriarcat de Moscou sont mieux prises en compte à Chambesy" et continue en citant la déclaration préalable de l'archevêché de Chersonèse (voir par ailleurs sur ce forum) et le communiqué du département des relations extérieures qui précise à propos des Assemblées épiscopales, comme celui de Mgr Jean, que "les décisions dans les ces assemblées doivent être prises sur le fondement du consensus des Églises dont les évêques sont présents dans l'assemblée. L'activité de l'assemblée épiscopale n'admet aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque-membre et ne doit pas limiter les droits de son Église…". Ce titre me parait très exagéré car, comme je l'ai montré, c'est justement sur cette position de Moscou que le consensus ne s'est pas fait.
- L'article de "La Croix", basé sur une analyse de Carol Saba, responsable de la communication de l'AEOF, est nettement plus polémique. Ainsi, insistant sur les désordres de la diaspora, il écrit que "aux États-Unis, l'Église orthodoxe d'Amérique a proclamé sont autocéphalie, reconnue par le Patriarcat de Moscou mais pas par les autres" ce qui est faux: l'autocéphalie de l'OCA a été accordée par son Église mère, le Patriarcat de Moscou, et est reconnue par plusieurs autres Églises, et pas des moindres (Bulgarie, Géorgie, Serbie etc.). Et pour tirer les conclusions de la conférence de Chambésy, il reprend l'affirmation de Mgr Jean (7) pour estimer qu'il s'agit là "d'un revers pour Moscou, qui demande que ces présidents soient au contraire élus par leur assemblée".
Ces deux présentations en termes de "succès" ou "revers" de l'une des positions montrent bien que nous ne sommes plus sur le terrain du débat théologique (rappelons que "théologie" signifie "connaissance de Dieu"!), où l'on chercherait humblement à discerner une réponse du Saint Esprit, mais bien dans cet affrontement tristement humain qu'avait si bien décrit l'an dernier Philarète, pseudo-patriarche de Kiev, cité ailleurs sur ce forum. Je n'ai évidement aucune compétence pour trancher cette question théologique controversée et, ne connaissant pas la teneur des débats et les avis des autres Églises, il me semble difficile de savoir quelle position aurait l'avantage, mais il est claire que la position de Moscou en général a été renforcée en obtenant l'absence de l'Église non reconnue d'Estonie dans la juridiction du patriarcat de Constantinople, qui avait provoqué le départ de la délégation de l'Église russe lors des pourparlers de Ravenne (8) et bloqué le dialogue préconciliaire(9).
ET NOUS?
Nous n'avons aucune information sur la composition des autres délégations, mais la délégation de l’Église orthodoxe russe en tout cas comprenait des personnalités bien au fait des problèmes de notre diaspora: Mgr Hilarion de Volokolamsk y participe depuis plus de 10 ans et y a consacré l'essentiel de son ministère épiscopal et Mgr Marc de Berlin (Église russe hors frontières) en fait totalement partie. Il est d'ailleurs bien triste de constater une fois encore que Daru est privé de toute participation en persistant dans son rattachement provisoire à Constantinople. Nos excellents théologiens sont de fait exclus des débats panorthodoxes de haut niveau et contraints de rester, en quelque sorte, entre eux…
Notes:
(1) Mgr Jean de Pergame et Service communication du département des relations extérieures, cités par ailleurs sur ce forum. Ceux qui présentent le premier comme "Le communiqué final de la conférence panorthodoxe préconciliaire à Chambésy du 6 au 12 juin 2009", comme orthodoxie.com, me semblent bien exagérer: ce texte est simplement titré "communiqué", signé du seul Mgr Jean qui, malgré son titre de Président, ne peut engager toute la conférence comme je l'expose plus loin.
(2) "La Croix", cité sur Orthodoxie.com et Interfax en russe.
(3) Les textes de base en sont connus: cf. ici et ici pour les premiers, je n'ai pas de références pour le dernier.
(4) "Tous les évêques des Églises orthodoxes qui exercent leur ministère pastoral au sein des communautés existantes dans chacune de ces régions sont membres de ces Assemblées. Les Assemblées épiscopales ont pour mission de manifester et de promouvoir l’unité de l’Eglise orthodoxe, d’exercer ensemble la diaconie pastorale des fidèles de la région et de rendre au monde leur témoignage commun. Les décisions des Assemblées épiscopales sont prises conformément au principe d’unanimité des Églises représentées au sein de ces Assemblées par des évêques." d'après Mgr Jean, et le texte du département des relations extérieures et quasi identique, aux nuances de traduction prés. Cela me fait d'ailleurs penser qu'il y a bien eu tentative de communiqué commun dont ce texte aurait pu faire partie…
(5) Terme utilisé dans le message commun diffusé à l’issue la synaxe d'octobre 2008.
(6) "Mode de proclamation de l'autocéphalie et de l'autonomie, ordre des dyptiques" d'après le communiqué du département des relations extérieures.
(7) "Les présidents des Assemblées sont des évêques du Patriarcat œcuménique dans la région donnée, et en leur absence, les évêques suivants conformément à l’ordre des dyptiques des Églises"
(8) Dernière réunion du dialogue théologique Catholiques-Orthodoxes.
(9) Comme l'écrit fort justement "La Croix": "La période creux qui a suivi /les premières conférences/ s'explique par les évolutions dans les Pays de l'Est après la chute du Communisme, et par les tensions entre le Patriarcat de Moscou et celui de Constantinople, cristallisé autour de l'orthodoxie estonienne.
Brussels, June 23, Interfax - The Moscow Patriarchate will make specific efforts to improve spiritual support of Russian nationals abroad.
In particular, the Department for External Church Relations decided to develop its data base on all parishes of the Russian Orthodox Church "to collect information on their needs, specific projects and initiatives focused on keeping the Russian Orthodox tradition," reads the release adopted following the results of the round-table discussion "Russian Orthodox Church and Russian Nationals in European Countries".
The discussion was held June 21-22 in Brussels upon the initiative of the Moscow Patriarchate and the Ministry for Foreign Affairs of the Russian Federation.
For providing and improving support to Russian nationals within the canonic territory of the Russian Orthodox Church, it was deemed reasonable to "support the existing information resources of dioceses and parishes and develop new resources, encourage training of teachers of Fundamentals of Orthodox Culture and Orthodox catechesis, and develop training courses and teaching aids on this subject with a view of specific conditions of living abroad."
The participants also expressed their support to organizing pilgrimages for Russian nationals to the holy places within the canonic territory of the Moscow Patriarchate, cultural events of parishes, Russian language training courses, expanding Russian cultural centers in foreign countries and their cooperation with the Church.
In particular, the Department for External Church Relations decided to develop its data base on all parishes of the Russian Orthodox Church "to collect information on their needs, specific projects and initiatives focused on keeping the Russian Orthodox tradition," reads the release adopted following the results of the round-table discussion "Russian Orthodox Church and Russian Nationals in European Countries".
The discussion was held June 21-22 in Brussels upon the initiative of the Moscow Patriarchate and the Ministry for Foreign Affairs of the Russian Federation.
For providing and improving support to Russian nationals within the canonic territory of the Russian Orthodox Church, it was deemed reasonable to "support the existing information resources of dioceses and parishes and develop new resources, encourage training of teachers of Fundamentals of Orthodox Culture and Orthodox catechesis, and develop training courses and teaching aids on this subject with a view of specific conditions of living abroad."
The participants also expressed their support to organizing pilgrimages for Russian nationals to the holy places within the canonic territory of the Moscow Patriarchate, cultural events of parishes, Russian language training courses, expanding Russian cultural centers in foreign countries and their cooperation with the Church.
Selon l'agence de presse Interfax, au cours de sa visite au Caire, le président russe Dimitri Medvedev s'est démarqué des tentatives d'enseigner la démocratie au monde arabe. Dans son discours au siège de la Ligue des États arabes, il affirma que la Russie se sent proche "de l'aspiration des pays arabes à concilier dans leur développement les tendances contemporaines avec le respect des traditions nationales et religieuses".
"Nous avons des choses à apprendre de la part du monde musulman. C'est pourquoi une approche de mentor, les leçons de démocratie et surtout une ingérence extérieure sont, à notre avis, absolument inadmissibles", a-t-il poursuivi. Selon Medvedev, "toutes tentatives... de créer un modèle universel de développement et de l'imposer au monde entier ne marchent pas, tournent à l'utopie et parfois amènent à des catastrophes".
Par ailleurs, le président russe a visité au Caire le monastère Saint-Georges où réside le patriarche d'Alexandrie.
"Nous avons des choses à apprendre de la part du monde musulman. C'est pourquoi une approche de mentor, les leçons de démocratie et surtout une ingérence extérieure sont, à notre avis, absolument inadmissibles", a-t-il poursuivi. Selon Medvedev, "toutes tentatives... de créer un modèle universel de développement et de l'imposer au monde entier ne marchent pas, tournent à l'utopie et parfois amènent à des catastrophes".
Par ailleurs, le président russe a visité au Caire le monastère Saint-Georges où réside le patriarche d'Alexandrie.
L'unique église orthodoxe russe en Mongolie, située à Oulan-Bator et dédiée à la très Sainte Trinité, a été consacré le dimanche 21 juin, fête de tous les saints de la terre russe. L'office de la dédicace était présidé par l'évêque Marc d'Egoriev, auxiliaire du diocèse de Moscou et responsable des établissements du patriarcat de Moscou à l'étranger.
L'église Sainte-Trinité à Oulan-Bator fut fondée en 1864, près le consulat russe. Elle fut fermée après la révolution de 1917 et ne rouvrit ses portes qu'en 1998.
L'église Sainte-Trinité à Oulan-Bator fut fondée en 1864, près le consulat russe. Elle fut fermée après la révolution de 1917 et ne rouvrit ses portes qu'en 1998.
Pendant son voyage en Ukraine du 27 juillet au 5 août, le patriarche Cyrille de Moscou se rendra à Chersonèse, antique colonie grecque près de la ville actuelle de Sébastopol, et célébrera la liturgie dans sa basilique (photo). Selon la tradition, c'est à Chersonèse que le prince Valdimir de Kiev reçut le baptême.
Cette ville est aussi le siège de l'évêque chargé des paroisses et communautés du patriarcat de Moscou en France, Espagne, Portugal et Suisse. La chaire épiscopale existe à Chersonèse depuis les premiers siècles de notre ère. Plusieurs de ses évêques du III-IV siècles sont canonisés comme martyrs.
C'est à Chersonèse qu'est mort en exil en 655 le pape Martin Ier, confesseur de la foi, qui a combattu l'hérésie monothélite.
Cette ville est aussi le siège de l'évêque chargé des paroisses et communautés du patriarcat de Moscou en France, Espagne, Portugal et Suisse. La chaire épiscopale existe à Chersonèse depuis les premiers siècles de notre ère. Plusieurs de ses évêques du III-IV siècles sont canonisés comme martyrs.
C'est à Chersonèse qu'est mort en exil en 655 le pape Martin Ier, confesseur de la foi, qui a combattu l'hérésie monothélite.
Selon les chiffres de l'ONU, la Serbie est le premier pays de l'Europe par le nombre de réfugiés sur son territoire. Elle accueille en effet 307 000 personnes qui ont fui différentes zones de conflits. La majorité de ces réfugiés - environ 236 000 - ont quitté le Kosovo depuis le conflit de 1998-1999 et depuis 2008, année où les autorités albanaises du Kosovo ont proclamé unilatéralement "l'indépendance" par rapport à Belgrade.
Selon le rapport de l'ONU, cité par RIA-Novosti, il n'y a pas eu de retour significatif au Kosovo des personnes qui avaient fui la région.
D'après les autorités serbes, plus de 10 % de la population du pays sont aujourd'hui des réfugiés arrivés depuis 1992. Plus de 200 000 parmi eux ont reçu déjà la nationalité serbe.
Selon le rapport de l'ONU, cité par RIA-Novosti, il n'y a pas eu de retour significatif au Kosovo des personnes qui avaient fui la région.
D'après les autorités serbes, plus de 10 % de la population du pays sont aujourd'hui des réfugiés arrivés depuis 1992. Plus de 200 000 parmi eux ont reçu déjà la nationalité serbe.
On Saturday, 27 June, on the feast of Prophet Elisha, at 10 am, a part of the Holy Relics of the righteous martyr Grand Duchess Elizabeth will arrive at the London Cathedral of the Dormition. Le samedi 27 Juin, le jour de la fête du prophète Elisée, à 10 heures, une partie des reliques de la sainte martyre juste Grande-Duchesse Elizabeth arrivera à l'église de la Dormition à Londres.
After the Meeting of the Holy Relics, the Divine Liturgy and Moleben will be celebrated. Après la réunion des saintes reliques, et la Divine Liturgie sera célébrée Moleben.
At 6 pm, an All-Night Vigil will be celebrated in the presence of the Holy Relics on the eve of the Feast of All Saints of Great Britain and Ireland. À 6 heures, un All-Night Vigil sera célébrée en présence des reliques du Saint, à la veille de la fête de Tous les Saints de Grande-Bretagne et en Irlande.
After the Meeting of the Holy Relics, the Divine Liturgy and Moleben will be celebrated. Après la réunion des saintes reliques, et la Divine Liturgie sera célébrée Moleben.
At 6 pm, an All-Night Vigil will be celebrated in the presence of the Holy Relics on the eve of the Feast of All Saints of Great Britain and Ireland. À 6 heures, un All-Night Vigil sera célébrée en présence des reliques du Saint, à la veille de la fête de Tous les Saints de Grande-Bretagne et en Irlande.
В субботу 27 июня, в день памяти святого пророка Елисея, в 10.00 в Успенский кафедральный собор прибывает частица святых мощей святой преподобномученицы Великой княгини Елисаветы.
После встречи святых мощей будет совершена торжественная Божественная Литургия и молебен.
Вечером, в 18.00 у святых мощей будет совершено всенощное бдение в канун праздника Всех святых, в земле Британской и Ирландской просиявших.
После встречи святых мощей будет совершена торжественная Божественная Литургия и молебен.
Вечером, в 18.00 у святых мощей будет совершено всенощное бдение в канун праздника Всех святых, в земле Британской и Ирландской просиявших.
Une église domestique avec une iconostase tactile s'ouvrira à la rentrée scolaire dans une école-internat de la ville de Lipetsk, en Russie. Les icônes de cette église seront en relief, pour que les enfants malvoyants puissent les toucher. Les inscriptions seront faites dans la langue de Braille.
L'évêque local, Mgr Nikon, a béni le projet de cette église des aveugles, dédiée à saint Pnatéléimon, très populaire en Russie. La chapelle est érigée par les moyens de l'école elle-même. Les icônes sont exécutées par deux enseignants croyants qui souhaitaient rendre accessible la beauté spirituelle de l'icône aux enfants aveugles.
N'est-ce pas une histoire merveilleuse?
L'évêque local, Mgr Nikon, a béni le projet de cette église des aveugles, dédiée à saint Pnatéléimon, très populaire en Russie. La chapelle est érigée par les moyens de l'école elle-même. Les icônes sont exécutées par deux enseignants croyants qui souhaitaient rendre accessible la beauté spirituelle de l'icône aux enfants aveugles.
N'est-ce pas une histoire merveilleuse?
Source: Blagovest-Info
La maison d'édition du patriarcat de Moscou fait paraître un quatrième disque de la série consacrée aux œuvres liturgiques des compositeurs de l'émigration russe. Cette fois-ci il s'agit des chants pour le Grand Carême et la Pâque de Boris Ledkovski (+ 2004), chef de chœur de l'église synodale Notre-Dame du Signe à New York.
Les œuvres de Ledkovski sont chantées sur ce disque par le chœur de l'église de la Résurrection au cimetière Semenovski de Moscou, sous la direction d'Alexeï Mouratov.
D'autres disque sont prévus dans la même série.
Les œuvres de Ledkovski sont chantées sur ce disque par le chœur de l'église de la Résurrection au cimetière Semenovski de Moscou, sous la direction d'Alexeï Mouratov.
D'autres disque sont prévus dans la même série.
Le rapport de la Chambre publique de Russie sur le danger de l'alcool affirme que près de 500 000 Russes meurent chaque année à cause de l'alcoolisme. C'est la raison pour laquelle l'espérance de vie en Russie est plus basse que dans les pays comme le Tadjikistan, le Honduras et le Bangladesh.
"L'épidémie de l'alcoolisme a conduit à ce que, en Russie, la mortalité parmi les hommes en liberté est environ trois fois supérieure à celle des hommes en détention, dans la même tranche d'âge", précise le rapport. Près de 80 % de meurtres sont commis par des personnes en état d'ébriété. De même, 40 % de suicides sont l'œuvre de personnes ivres.
L'Église orthodoxe russe a même créé récemment un comité publique pour la lutte contre l'alcoolisme. La dernière assemblée conciliaire du peuple russe, initiée par le patriarcat de Moscou, a publié une déclaration dénonçant l'abus d'alcool et appelant les autorités à des mesures concrètes contre cette "maladie" nationale.
"L'épidémie de l'alcoolisme a conduit à ce que, en Russie, la mortalité parmi les hommes en liberté est environ trois fois supérieure à celle des hommes en détention, dans la même tranche d'âge", précise le rapport. Près de 80 % de meurtres sont commis par des personnes en état d'ébriété. De même, 40 % de suicides sont l'œuvre de personnes ivres.
L'Église orthodoxe russe a même créé récemment un comité publique pour la lutte contre l'alcoolisme. La dernière assemblée conciliaire du peuple russe, initiée par le patriarcat de Moscou, a publié une déclaration dénonçant l'abus d'alcool et appelant les autorités à des mesures concrètes contre cette "maladie" nationale.
Selon le chef du parti communiste de Russie G. Ziouganov, un membre sur trois de ce mouvement politique qui se réclame successeur du parti de l'Union soviétique, serait aujourd'hui croyant. Ziouganov lui-même affirme qu'il va se baigner chaque année pour la Théophanie dans les eaux glacées ! Cela semble un élément important dans sa vision de la pratique religieuse orthodoxe.
Auparavant, le secrétaire général du parti communiste russe affirmait que l'Église a un rôle important à jouer dans la société. Il est persuadé qu'au fond, elle poursuit les mêmes objectifs que son parti, c'est-à-dire le bonheur de l'homme. Voilà un témoignage surprenant de la capacité d'adaptation des communistes russes !
Auparavant, le secrétaire général du parti communiste russe affirmait que l'Église a un rôle important à jouer dans la société. Il est persuadé qu'au fond, elle poursuit les mêmes objectifs que son parti, c'est-à-dire le bonheur de l'homme. Voilà un témoignage surprenant de la capacité d'adaptation des communistes russes !
Voici un compte-rendu de la catéchèse du pape Benoît XVI sur les saints Cyrille et Méthode, venant du site Eucharistie Miséricordieuse:
Cyrille et Méthode, apôtres des slaves et co-patrons de l'Europe, ont été évoqués par Benoît XVI à l'occasion de l'audience générale tenue place Saint-Pierre. Dressant la biographie des deux frères, le Pape a rappelé que Cyrille naquit vers 827 à Salonique où il reçut une bonne formation avant de recevoir jeune le sacerdoce. Son frère Méthode, né vers 815, abandonna une carrière de fonctionnaire pour se faire moine. Cyrille le rejoint dans son monastère sur l'Olympe. Quelques années plus tard, le gouvernement impérial chargea Cyrille d'une mission auprès des populations vivant au bord de la mer d'Azov qui réclamaient un lettré en mesure de dialoguer avec juifs et musulmans. Après son retour à Constantinople, l'empereur décida l'envoi de Cyrille accompagné cette fois de Méthode en Moravie, dont le prince Ratislaw désirait qu'on lui explique la foi chrétienne dans sa langue.
Cyrille et Méthode, apôtres des slaves et co-patrons de l'Europe, ont été évoqués par Benoît XVI à l'occasion de l'audience générale tenue place Saint-Pierre. Dressant la biographie des deux frères, le Pape a rappelé que Cyrille naquit vers 827 à Salonique où il reçut une bonne formation avant de recevoir jeune le sacerdoce. Son frère Méthode, né vers 815, abandonna une carrière de fonctionnaire pour se faire moine. Cyrille le rejoint dans son monastère sur l'Olympe. Quelques années plus tard, le gouvernement impérial chargea Cyrille d'une mission auprès des populations vivant au bord de la mer d'Azov qui réclamaient un lettré en mesure de dialoguer avec juifs et musulmans. Après son retour à Constantinople, l'empereur décida l'envoi de Cyrille accompagné cette fois de Méthode en Moravie, dont le prince Ratislaw désirait qu'on lui explique la foi chrétienne dans sa langue.
Cette mission, a souligné le Pape, eut un succès inespéré. Traduisant la liturgie en slavon les deux frères se gagnèrent les faveurs du peuple "mais eurent à subir l'hostilité du clergé franc présent en Moravie qu'il considérait territoire de sa juridiction ecclésiastique. En voyage vers Rome, Cyrille et Méthode eurent à Venise une vive discussion où ils s'opposèrent aux tenants de l'hérésie des trois langues qui affirmaient que seuls l'hébreux, le grec et le latin pouvaient être utilisés pour louer Dieu. Venus se justifier devant Adrien II, les frères furent bien accueilli par le Pape qui avait entendu vanter la valeur de leur mission. Ce dernier avait "compris que les peuples slaves allaient constituer un pont entre l'orient et l'occident et garantir l'unité des chrétiens de part et d'autre de l'empire. Il approuva vivement le travail des frères en Moravie et accepta l'utilisation du slavon comme langue liturgique". Gravement malade, Cyrille mourut à Rome le 14 février 869, tandis que son frère reprit le chemin de la Moravie et de la Pannonie l'année suivante, œuvrant à la constitution d'une Eglise particulière grâce à l'appui de ses disciples. Méthode mourut le 6 avril 885. "Le profil spirituel des frères de Salonique se révèle surtout dans l'attrait de Cyrille pour les écrits de Grégoire de Naziance, dont il apprit la valeur du langage pour la transmission de la Révélation. Cyrille et Méthode avaient travaillé au projet de traduire en slavon les dogmes chrétiens d'où la nécessité d'utiliser des lettres plus conforme que le grec à la langue parlée. C'est ainsi que naquit l'alphabet glagolitique, plus tard appelé cyrillique en l'honneur de saint Cyrille. Cyrille et Méthode avaient compris qu'un peuple ne peut considérer avoir reçu pleinement la Révélation avant de l'avoir entendue et lue dans sa langue. Tous deux sont la référence de ce qu'on nomme inculturation, en vertu de laquelle les peuples doivent imprimer dans leur culture propre le message révélé et exprimer la vérité du salut dans sa langue. En cela l'Eglise voit en eux une source d'inspiration et d'action toujours valable".
DIALOGUE RELIGIEUX ET EGLISES ORIENTALES
Après la catéchèse, Benoît XVI a salué en particulier une délégation de participants à la Conférence internationale de dialogue inter-religieux en cours à Rome. Je soutiens cette initiative de la Conférence épiscopale italienne et du Ministères des affaires étrangères italien, a-t-il dit, "qui s'efforce de sensibiliser les responsables internationaux du rôle des religions dans tout tissu social, et de les engager à des décisions politiques en faveur du bien commun". Puis il a salué la délégation syro-catholique, conduite par SB Mar Ignace Youssef III Younan, qui accompagne pour sa première visite officielle par ses prédécesseurs, des évêques et des fidèles venus du proche orient et des autres régions du monde où résident des communautés orientales liées à l'Evêque de Rome. "Je salue le nouveau Patriarche auquel j'ai confirmé la communion ecclésiale qui s'exprimera publiquement durant la cérémonie de demain en la Basilique Ste.Marie-Majeure. M'y représentera le Cardinal Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Je tiens à assurer de ma prière le Patriarche et tous ceux qui l'accompagnent, exprimant aussi ma sollicitude et ma grande considération pour toutes les Eglises orientales catholiques, que j'encourage à poursuivre leur mission malgré les difficultés, afin de bâtir partout où elles sont l'unité et la paix".
DIALOGUE RELIGIEUX ET EGLISES ORIENTALES
Après la catéchèse, Benoît XVI a salué en particulier une délégation de participants à la Conférence internationale de dialogue inter-religieux en cours à Rome. Je soutiens cette initiative de la Conférence épiscopale italienne et du Ministères des affaires étrangères italien, a-t-il dit, "qui s'efforce de sensibiliser les responsables internationaux du rôle des religions dans tout tissu social, et de les engager à des décisions politiques en faveur du bien commun". Puis il a salué la délégation syro-catholique, conduite par SB Mar Ignace Youssef III Younan, qui accompagne pour sa première visite officielle par ses prédécesseurs, des évêques et des fidèles venus du proche orient et des autres régions du monde où résident des communautés orientales liées à l'Evêque de Rome. "Je salue le nouveau Patriarche auquel j'ai confirmé la communion ecclésiale qui s'exprimera publiquement durant la cérémonie de demain en la Basilique Ste.Marie-Majeure. M'y représentera le Cardinal Sandri, Préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Je tiens à assurer de ma prière le Patriarche et tous ceux qui l'accompagnent, exprimant aussi ma sollicitude et ma grande considération pour toutes les Eglises orientales catholiques, que j'encourage à poursuivre leur mission malgré les difficultés, afin de bâtir partout où elles sont l'unité et la paix".
Agence France Presse, 15 juin
Comme il est de tradition depuis le G8 de Moscou en 2006, un G8 des religions rassemblant plus d'une centaine de responsables de presque toutes les religions est organisé à Rome mardi et mercredi, à l'occasion du G8 de L'Aquila début juillet, ont annoncé lundi les évêques italiens. "Pratiquement toutes les religions seront présentes, toutes les confessions chrétiennes, les juifs, les musulmans, les bouddhistes et les hindouistes...", a précisé Mgr Vincenzo Paglia, président de la commission pour l'oecuménisme et le dialogue interreligieux de la conférence des évêques italiens (CEI) lors d'une conférence de presse. Ces responsables "réfléchiront aux grands thèmes abordés lors du G8 de L'Aquila" (8-10 juillet) et concluront leurs deux jours de travaux par un document en forme d'appel qui devrait être remis aux responsables politiques, a-t-il indiqué. Ce sera un document fait "pour toucher les coeurs", a-t-il souligné. "La crise financière ne peut pas ne pas concerner les questions religieuses, tout comme l'écologie avec ses questions éthiques", a-t-il relevé.
Comme il est de tradition depuis le G8 de Moscou en 2006, un G8 des religions rassemblant plus d'une centaine de responsables de presque toutes les religions est organisé à Rome mardi et mercredi, à l'occasion du G8 de L'Aquila début juillet, ont annoncé lundi les évêques italiens. "Pratiquement toutes les religions seront présentes, toutes les confessions chrétiennes, les juifs, les musulmans, les bouddhistes et les hindouistes...", a précisé Mgr Vincenzo Paglia, président de la commission pour l'oecuménisme et le dialogue interreligieux de la conférence des évêques italiens (CEI) lors d'une conférence de presse. Ces responsables "réfléchiront aux grands thèmes abordés lors du G8 de L'Aquila" (8-10 juillet) et concluront leurs deux jours de travaux par un document en forme d'appel qui devrait être remis aux responsables politiques, a-t-il indiqué. Ce sera un document fait "pour toucher les coeurs", a-t-il souligné. "La crise financière ne peut pas ne pas concerner les questions religieuses, tout comme l'écologie avec ses questions éthiques", a-t-il relevé.
La réunion commencera par un déplacement à L'Aquila, la capitale de la région des Abruzzes victime d'un tremblement de terre début avril qui a fait près de 300 morts et détruit de très nombreux édifices, dont plusieurs églises. "Nous sommes convaincus que pour réfléchir aux problèmes du monde de manière adéquate il faut partir de ses blessures les plus profondes", a souligné Mgr Paglia. "Nous sommes convaincus que les religions sont revenues sur la scène du monde et doivent porter leur message" spirituel visant à la paix pour tous, a-t-il aussi estimé. La rencontre est co-organisée par le ministère des Affaires étrangères italien - l'Italie préside le G8 en 2009 - et le sous secrétaire aux Affaires étrangères Vincenzo Scotti a mis en avant l'"intérêt extrême" du ministère pour cette initiative. "On a vu que la crise a son origine dans le manque de règles et d'éthique de la part des opérateurs économiques, il est donc essentiel qu'il y ait une autre voix auprès des politiques", a-t-il relevé. Mercredi, une partie des participants assistera à l'audience publique du pape Benoît XVI place Saint-Pierre au Vatican.
La liturgie funèbre et les obsèques d'André Malinine, chef de chœur de l'église des Trois-Saints-Docteurs et un des jeunes les plus remarquables de l'émigration russe en France, membre des Vitiaz, ont été célébrés ce lundi 15 avril à l'église Saint-Alexandre-Nevski, rue Daru, à Paris. Les trois évêques des trois "branches" de l'orthodoxie russe en France concélébrèrent cet office émouvant et magnifique, chanté par deux chœurs, dont un comprenant des moines de la laure Trinité-Saint-Serge.
L'église comble des différentes générations d'orthodoxes de diverses origines a donné un beau témoignage de l'unité de notre Église, par delà les lamentables divisions historiques, autour d'André qui nous a quittés si tragiquement et si prématurément.
L'église comble des différentes générations d'orthodoxes de diverses origines a donné un beau témoignage de l'unité de notre Église, par delà les lamentables divisions historiques, autour d'André qui nous a quittés si tragiquement et si prématurément.
André Zoubov, professeur à l’Institut des relations Internationales de Moscou-MGIMO,
à propos du livre de l’archiprêtre Georges Mitrofanov : «La tragédie de la Russie : les sujets interdits de l’Histoire du XXe siècle»
Y a-t-il des thèmes tabous pour un historien ? Certainement pas. La science ne connait pas d’interdits. Elle n’a qu’une seule raison d'être – tendre vers la vérité en tout. C’est justement pour cette raison que l’archiprêtre, Georges Mitrofanov, lui-même historien, a mis le mot, interdits, entre guillemets, dans le titre de son nouveau livre. Car l’Histoire, en principe, ne doit se soumettre à aucun interdit, même si ces prohibitions ont existé pendant une longue période.
Pendant toute la période communiste, il était impensable de traiter de la terreur rouge et des programmes politiques des gouvernements "Blancs", de la famine des années 1922-1923, de même il était impossible de parler de l’extermination de presque tout le tissus social de l’Eglise, autant le clergé que les fidèles en 1937-1943. Pas question de rappeler le recensement de janvier 1937 et les annexes secrètes au pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Il était impossible de parler des ouvriers de Novo-Tcherkassy mitraillés en juin 1962 et de la déportation de peuples entiers dans les années 1943-1945. Il n’était pas question d’écrire un seul mot au sujet des excès commis pâr l’armée rouge en Europe orientale en 1944-1945 et au sujet des déplacements forcés de dizaines de milliers d’Allemands, de Finnois et de Roumains d’Europe orientale vers l’URSS en 1946-1947. Il n’était pas question d’analyser ne fût-ce qu'un seul mot de la Déclaration de Prague promulguée par le Comité de libération des peuples de Russie en 1944, ou les décision du congrès mondial de l’émigration en 1926. Nous avons été forcés d’oublier beaucoup de monde – Krasnov, écrivain et chef de guerre; le général André Vlassov, le général Kornilov, l’écrivain Vladimir Nabokov, le philosophe Ivan Iliine, le théologien Serge Boulgakov, le poète Georges Ivanov, le peintre Boris Grigoriev.
à propos du livre de l’archiprêtre Georges Mitrofanov : «La tragédie de la Russie : les sujets interdits de l’Histoire du XXe siècle»
Y a-t-il des thèmes tabous pour un historien ? Certainement pas. La science ne connait pas d’interdits. Elle n’a qu’une seule raison d'être – tendre vers la vérité en tout. C’est justement pour cette raison que l’archiprêtre, Georges Mitrofanov, lui-même historien, a mis le mot, interdits, entre guillemets, dans le titre de son nouveau livre. Car l’Histoire, en principe, ne doit se soumettre à aucun interdit, même si ces prohibitions ont existé pendant une longue période.
Pendant toute la période communiste, il était impensable de traiter de la terreur rouge et des programmes politiques des gouvernements "Blancs", de la famine des années 1922-1923, de même il était impossible de parler de l’extermination de presque tout le tissus social de l’Eglise, autant le clergé que les fidèles en 1937-1943. Pas question de rappeler le recensement de janvier 1937 et les annexes secrètes au pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Il était impossible de parler des ouvriers de Novo-Tcherkassy mitraillés en juin 1962 et de la déportation de peuples entiers dans les années 1943-1945. Il n’était pas question d’écrire un seul mot au sujet des excès commis pâr l’armée rouge en Europe orientale en 1944-1945 et au sujet des déplacements forcés de dizaines de milliers d’Allemands, de Finnois et de Roumains d’Europe orientale vers l’URSS en 1946-1947. Il n’était pas question d’analyser ne fût-ce qu'un seul mot de la Déclaration de Prague promulguée par le Comité de libération des peuples de Russie en 1944, ou les décision du congrès mondial de l’émigration en 1926. Nous avons été forcés d’oublier beaucoup de monde – Krasnov, écrivain et chef de guerre; le général André Vlassov, le général Kornilov, l’écrivain Vladimir Nabokov, le philosophe Ivan Iliine, le théologien Serge Boulgakov, le poète Georges Ivanov, le peintre Boris Grigoriev.
C’était l’époque de l’idéologie totalitaire , lorsque les anciens du politburo et « les camarades en épaulettes » décidaient à notre place, depuis la Loubianka, ce que nous devions savoir, en quoi nous devions croire et ce que nous devions lire. Ces temps sont, grâce à Dieu, depuis longtemps révolus. Il n’y a plus de thèmes interdits en Histoire, bien que de nombreux tomes de documents d’archives de l’ère soviétique sont inaccessibles jusqu’à ce jour, laissant les historiens se perdre en conjonctures et parfois se tromper. Les archives de l’époque soviétique sont tenues secrètes pour la seule raison d’éviter que la vérité mise au jour ne déshonore pas l’Etat communiste, ses dirigeants et autres « exécutants ». Nous pourrions croire que pour la Russie libre actuelle, ces personnages sombres et souvent sanguinaires, n’importent plus ; pourquoi protéger leur mémoire ? Mais non, ils sont sous la protection du gouvernement et ceci encore plus qu’il y a quinze années . Et cette protection est due au fait que le gouvernement actuel se déclare le successeur en droit de l’URSS bolchévique, et non de cette Russie historique qui fut anéantie durant les cinq années de guerre civile de 1917 à 1922. Et c’est justement parce que le gouvernement actuel se reconnaît dans l’ère communiste, que ces décennies sont protégée d’un excès de dénigrement. Voilà pourquoi sont conservés sous le sceau du secret beaucoup de dossiers et voilà aussi pourquoi la mention de nombreux faits de l’Histoire de notre peuple au XXè siècle, même si elle n'est plus interdite, reste indésirable.
C’est contre cela que s’élève le Père Georges Mitrofanov.
Il s’y oppose en tant que prêtre et en tant que chrétien. Par son ministère quotidien de prêtre, il sait parfaitement combien se révèlent destructrices pour l’homme, les péchés cachés et non confessés, que nous nous sommes efforcés d’oublier, les péchés dont nous nous sommes justifiés, en nous trouvant des excuses, comme s’il ne s’agissait pas de péché. Ce n’est qu’un repentir vrai, accompagné de larmes, qui guérit notre âme et notre volonté, ce n’est qu’un regard sincère sur notre passé, en éclairant une à une nos tâches sombres, qui permet au pécheur de transfigurer son intelligence et de rentrer à nouveau dans l’Eglise pour redevenir un membre du Corps du Christ.
Le livre du Père Georges Mitrofanov, est l’analyse d’un guide spirituel, qui pénètre de son regard l’Histoire récente du peuple russe comme il analyse le sens de sa propre vie.
Le Père Georges pose une question primordiale. La question d’un prêtre et d’un citoyen – Avec qui sommes-nous ? De quoi sommes-nous les continuateurs – de l’Histoire millénaire de la Russie, avec ses péchés et ses faiblesses, pays chrétien orthodoxe, depuis sa fondation, ou bien sommes-nous les continuateurs de l’URSS, Etat communiste athée aux fondements pervers ?
Nous ne pouvons pas être à la fois les continuateurs de l’un comme de l’autre. La pensée qu’il soit possible de servir à la fois Dieu et Satan – est un leurre spirituel et une erreur fatale. Hélas il faut admettre avec amertume que le gouvernement russe d’aujourd’hui se déclare continuateur de jure de l’URSS. Et en fait, il se tient à ce choix en conservant les statues des bolcheviques sur les places et leurs noms sur les rues, en veillant à leur honneur au prix de la dissimulation de l’histoire nationale, en fêtant au plus haut niveau le jubilée du Komsomol, des VTchK-NKVD-KGB et autres non moins horribles associations criminelles et athées.
Mais le peuple, avec qui se sent-il lié ?
Le peuple s’est-il libéré de la bassesse de ce « péché » dédaigner et conspuer son propre pays ? L’ère soviétique d’une lutte active anti russe est révolue, c’était le temps où par la volonté d’un pouvoir réellement satanique des milliers d’icônes étaient brûlées, d’anciennes cloches étaient brisées, des monastères et des églises étaient vandalisés et dynamités, les tableaux les plus précieux, d’anciens évangiles manuscrits et des chefs d’œuvres d’orfèvrerie étaient vendus aux Etats Unis et en Grand Bretagne ; mais le plus terrible était que l’Etat torturait et tuait les meilleurs parmi les Russes – les prêtres et les penseurs, les juges honnêtes, les agriculteurs laborieux, les militaires loyaux à leur serment et les fonctionnaires zélés. Ces temps effrayants sont révolus, mais une amnésie leur succède. Aujourd’hui, le peuple russe ne souhaite pas connaître son passé, il ne veut pas se souvenir des actions de ses pères et de ses aïeux. Nous nous bouchons les oreilles et fermons les yeux pour oublier les péchés de nos pères, et en faisant cela nous transformons de leurs péchés les notres. Nous ne réparons pas les conséquences de leurs actions funestes pour la Nation, mais nous nous solidarisons avec les péchés de nos ascendants en les justifiant ou en les taisant.
Pourquoi, le président Boris Eltsine, véritable porte-parole de la volonté populaire, devenu anticommuniste et disposant du plus grand pouvoir en Russie, pourquoi ne s’est-il pas décidé à rompre cette relation directe avec l’URSS bolchevique ? Pourquoi n’a-t-il pas déclaré hors la loi le parti et l’idéologie communiste, pourquoi n’a-t-il pas éliminé le KGB et n’a-t-il pas créé avec des hommes nouveaux un nouveau service de sécurité nationale pour la nouvelle Russie ? Le Père Georges pense que la cause de cette inconséquence est dans sa faiblesse et de son abjuration. Car il ne s’agit pas de sa trahison envers ses serments communistes, mais envers ses Pères et ses aïeux – les paysans russes dépossédés et détruits par les communistes. « En décidant de se réaliser dans la nomenclature du parti, Eltsine a certainement passé par pertes et profits la tragédie de sa famille et celle de millions de paysans russes offerts en victimes au régime totalitaire communiste. C’est ainsi que beaucoup de nos contemporains ont foulé aux pieds la mémoire de leurs pères » (p.179-180).
Le père Georges Mitrofanov pose la question suivante (p234) :
« Pouvons-nous des ruines de l’URSS faire un bond en arrière dans la Sainte Russie ? » et résolument, il répond « non ». Il est prêtre, et il sait que sans repentir il n’y a pas de renaissance. « Le présent ne naît pas uniquement du passé lointain, mais aussi du passé proche » Nous ne sommes pas les otages du passé lointain. L’ancienne Russie est morte – cela l’auteur le répète plus d’une fois. Mais le passé proche soviétique est encore bien vivant, et de la façon dont nous allons comporter par rapport à lui, ce que nous en prendrons et ce que nous en rejetterons – de cela dépend le destin de la nouvelle Russie.
C’est l’analyse sensée d’un historien compétant, d’un prêtre expérimenté, traçant pour nous un chemin de conduite morale du passé vers le futur.
C’est contre cela que s’élève le Père Georges Mitrofanov.
Il s’y oppose en tant que prêtre et en tant que chrétien. Par son ministère quotidien de prêtre, il sait parfaitement combien se révèlent destructrices pour l’homme, les péchés cachés et non confessés, que nous nous sommes efforcés d’oublier, les péchés dont nous nous sommes justifiés, en nous trouvant des excuses, comme s’il ne s’agissait pas de péché. Ce n’est qu’un repentir vrai, accompagné de larmes, qui guérit notre âme et notre volonté, ce n’est qu’un regard sincère sur notre passé, en éclairant une à une nos tâches sombres, qui permet au pécheur de transfigurer son intelligence et de rentrer à nouveau dans l’Eglise pour redevenir un membre du Corps du Christ.
Le livre du Père Georges Mitrofanov, est l’analyse d’un guide spirituel, qui pénètre de son regard l’Histoire récente du peuple russe comme il analyse le sens de sa propre vie.
Le Père Georges pose une question primordiale. La question d’un prêtre et d’un citoyen – Avec qui sommes-nous ? De quoi sommes-nous les continuateurs – de l’Histoire millénaire de la Russie, avec ses péchés et ses faiblesses, pays chrétien orthodoxe, depuis sa fondation, ou bien sommes-nous les continuateurs de l’URSS, Etat communiste athée aux fondements pervers ?
Nous ne pouvons pas être à la fois les continuateurs de l’un comme de l’autre. La pensée qu’il soit possible de servir à la fois Dieu et Satan – est un leurre spirituel et une erreur fatale. Hélas il faut admettre avec amertume que le gouvernement russe d’aujourd’hui se déclare continuateur de jure de l’URSS. Et en fait, il se tient à ce choix en conservant les statues des bolcheviques sur les places et leurs noms sur les rues, en veillant à leur honneur au prix de la dissimulation de l’histoire nationale, en fêtant au plus haut niveau le jubilée du Komsomol, des VTchK-NKVD-KGB et autres non moins horribles associations criminelles et athées.
Mais le peuple, avec qui se sent-il lié ?
Le peuple s’est-il libéré de la bassesse de ce « péché » dédaigner et conspuer son propre pays ? L’ère soviétique d’une lutte active anti russe est révolue, c’était le temps où par la volonté d’un pouvoir réellement satanique des milliers d’icônes étaient brûlées, d’anciennes cloches étaient brisées, des monastères et des églises étaient vandalisés et dynamités, les tableaux les plus précieux, d’anciens évangiles manuscrits et des chefs d’œuvres d’orfèvrerie étaient vendus aux Etats Unis et en Grand Bretagne ; mais le plus terrible était que l’Etat torturait et tuait les meilleurs parmi les Russes – les prêtres et les penseurs, les juges honnêtes, les agriculteurs laborieux, les militaires loyaux à leur serment et les fonctionnaires zélés. Ces temps effrayants sont révolus, mais une amnésie leur succède. Aujourd’hui, le peuple russe ne souhaite pas connaître son passé, il ne veut pas se souvenir des actions de ses pères et de ses aïeux. Nous nous bouchons les oreilles et fermons les yeux pour oublier les péchés de nos pères, et en faisant cela nous transformons de leurs péchés les notres. Nous ne réparons pas les conséquences de leurs actions funestes pour la Nation, mais nous nous solidarisons avec les péchés de nos ascendants en les justifiant ou en les taisant.
Pourquoi, le président Boris Eltsine, véritable porte-parole de la volonté populaire, devenu anticommuniste et disposant du plus grand pouvoir en Russie, pourquoi ne s’est-il pas décidé à rompre cette relation directe avec l’URSS bolchevique ? Pourquoi n’a-t-il pas déclaré hors la loi le parti et l’idéologie communiste, pourquoi n’a-t-il pas éliminé le KGB et n’a-t-il pas créé avec des hommes nouveaux un nouveau service de sécurité nationale pour la nouvelle Russie ? Le Père Georges pense que la cause de cette inconséquence est dans sa faiblesse et de son abjuration. Car il ne s’agit pas de sa trahison envers ses serments communistes, mais envers ses Pères et ses aïeux – les paysans russes dépossédés et détruits par les communistes. « En décidant de se réaliser dans la nomenclature du parti, Eltsine a certainement passé par pertes et profits la tragédie de sa famille et celle de millions de paysans russes offerts en victimes au régime totalitaire communiste. C’est ainsi que beaucoup de nos contemporains ont foulé aux pieds la mémoire de leurs pères » (p.179-180).
Le père Georges Mitrofanov pose la question suivante (p234) :
« Pouvons-nous des ruines de l’URSS faire un bond en arrière dans la Sainte Russie ? » et résolument, il répond « non ». Il est prêtre, et il sait que sans repentir il n’y a pas de renaissance. « Le présent ne naît pas uniquement du passé lointain, mais aussi du passé proche » Nous ne sommes pas les otages du passé lointain. L’ancienne Russie est morte – cela l’auteur le répète plus d’une fois. Mais le passé proche soviétique est encore bien vivant, et de la façon dont nous allons comporter par rapport à lui, ce que nous en prendrons et ce que nous en rejetterons – de cela dépend le destin de la nouvelle Russie.
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