Plateforme libre de discussion
|
Selon un article du quotidien La Croix:
L’écrivain, à la fin de ses jours, poussé par ses disciples, était devenu une sorte de nouveau prophète, apôtre de la charité et de la non-violence, contestant l’enseignement de l’Église
Le 22 février 1901, le saint-synode de l’Église orthodoxe russe annonce l’excommunication de Léon Tolstoï . C’est l’aboutissement d’une évolution de l’écrivain. Dès 1881, il est revenu vers la religion, après avoir longtemps été sous l’influence des idées rationalistes. Il a entrepris de se rendre régulièrement à l’église.
Les dernières pages d’Anna Karénine, son roman paru en 1877, témoignent de cette évolution. Lévine, son personnage, est soudain illuminé de l’intérieur par l’évidence de sa foi nouvelle : « “Est-ce vraiment la foi ?” pensa-t-il, n’osant pas croire à son bonheur. “Mon Dieu, je Te remercie”, murmura-t-il retenant ses sanglots », fait-il dire à son personnage.
Mais Tolstoï le croyant se montre rapidement critique avec le clergé. Il lui reproche de flatter les riches et les puissants, quand le Christ prônait la pauvreté et la charité absolue. Le christianisme de Léon Nikolaïevitch est une recherche de l’abandon de soi dans l’amour de son prochain. L’écrivain veut vivre le message du Christ dans sa vie quotidienne. Il se sépare de ses biens au profit de sa famille, s’habille pauvrement, devient végétarien.
L’écrivain, à la fin de ses jours, poussé par ses disciples, était devenu une sorte de nouveau prophète, apôtre de la charité et de la non-violence, contestant l’enseignement de l’Église
Le 22 février 1901, le saint-synode de l’Église orthodoxe russe annonce l’excommunication de Léon Tolstoï . C’est l’aboutissement d’une évolution de l’écrivain. Dès 1881, il est revenu vers la religion, après avoir longtemps été sous l’influence des idées rationalistes. Il a entrepris de se rendre régulièrement à l’église.
Les dernières pages d’Anna Karénine, son roman paru en 1877, témoignent de cette évolution. Lévine, son personnage, est soudain illuminé de l’intérieur par l’évidence de sa foi nouvelle : « “Est-ce vraiment la foi ?” pensa-t-il, n’osant pas croire à son bonheur. “Mon Dieu, je Te remercie”, murmura-t-il retenant ses sanglots », fait-il dire à son personnage.
Mais Tolstoï le croyant se montre rapidement critique avec le clergé. Il lui reproche de flatter les riches et les puissants, quand le Christ prônait la pauvreté et la charité absolue. Le christianisme de Léon Nikolaïevitch est une recherche de l’abandon de soi dans l’amour de son prochain. L’écrivain veut vivre le message du Christ dans sa vie quotidienne. Il se sépare de ses biens au profit de sa famille, s’habille pauvrement, devient végétarien.
Une correspondance avec Gandhi
Il écrit au tsar pour lui demander de gracier les assassins de son père, victime d’un attentat. Il a une correspondance nourrie avec le jeune Gandhi et lui inspire les principes de l’action non violente. Il étudie la pensée orientale, s’en nourrit, puis se plonge dans l’étude des Évangiles. Pour cela, il apprend les langues anciennes. Il a 66 ans.
Très vite, il en vient à une remise en question de la doctrine orthodoxe. Il ne croit plus en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, ni en la virginité de Marie. Pour ses disciples, peut-être poussé par eux, il devient une sorte de nouveau prophète. Il s’oppose à la liturgie communautaire, mais prône la « prière solitaire qui consiste à renforcer en nous-même la conscience du sens de notre vie et le sentiment que nous devons dépendre de la volonté de Dieu ». L’Église se trouve contrainte de réagir.
Cent ans après sa mort, l’orthodoxie russe reste sur la même position et n’envisage pas de réviser son jugement. « Ce n’est pas possible de le réétudier, nous confirme le prêtre Vsevolod Tchapline, responsable du département Église et société au Patriarcat de Moscou. Léon Tolstoï s’est éloigné de l’Église orthodoxe. Il a lui-même jugé, dans sa réponse à l’Église, que son expulsion était justifiée. Il a créé sa propre interprétation du christianisme, et cette interprétation, de fait, a engendré une nouvelle religion. Dans les années 1990, à Moscou, quelques personnes ont d’ailleurs tenté de créer une “Église de Tolstoï ”, qui a ensuite disparu. Mais cela n’a plus rien à voir avec l’Église orthodoxe. »
Alain Guillemoles, à Moscou (Russie)
Il écrit au tsar pour lui demander de gracier les assassins de son père, victime d’un attentat. Il a une correspondance nourrie avec le jeune Gandhi et lui inspire les principes de l’action non violente. Il étudie la pensée orientale, s’en nourrit, puis se plonge dans l’étude des Évangiles. Pour cela, il apprend les langues anciennes. Il a 66 ans.
Très vite, il en vient à une remise en question de la doctrine orthodoxe. Il ne croit plus en la présence réelle du Christ dans l’Eucharistie, ni en la virginité de Marie. Pour ses disciples, peut-être poussé par eux, il devient une sorte de nouveau prophète. Il s’oppose à la liturgie communautaire, mais prône la « prière solitaire qui consiste à renforcer en nous-même la conscience du sens de notre vie et le sentiment que nous devons dépendre de la volonté de Dieu ». L’Église se trouve contrainte de réagir.
Cent ans après sa mort, l’orthodoxie russe reste sur la même position et n’envisage pas de réviser son jugement. « Ce n’est pas possible de le réétudier, nous confirme le prêtre Vsevolod Tchapline, responsable du département Église et société au Patriarcat de Moscou. Léon Tolstoï s’est éloigné de l’Église orthodoxe. Il a lui-même jugé, dans sa réponse à l’Église, que son expulsion était justifiée. Il a créé sa propre interprétation du christianisme, et cette interprétation, de fait, a engendré une nouvelle religion. Dans les années 1990, à Moscou, quelques personnes ont d’ailleurs tenté de créer une “Église de Tolstoï ”, qui a ensuite disparu. Mais cela n’a plus rien à voir avec l’Église orthodoxe. »
Alain Guillemoles, à Moscou (Russie)
Rédigé par L'équipe de rédaction le 28 Août 2009 à 14:35
|
0 commentaire
|
Permalien
C'est sous ce titre que le service analytique de Bogoslov.ru vient de faire paraître un article analysant le tournant des relations entre les patriarcats. Bogoslov.ru est généralement considéré comme très proche du patriarcat de Moscou et, venant après les déclarations de Mgr Hilarion (Alfeev), responsable du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, que nous avons commentées(1), nous pouvons considérer qu'il s'agit là de la position du patriarcat.
Comme nous l'avions aussi souligné sur ce blog, les relations compliquées de la dernière décennie ont tourné à la confrontation entre Moscou et Constantinople sur plusieurs sujets, mais les événements de cet été permettent de parler d'un véritable nouveau départ.
CHAMBEZY
Cette conférence panorthodoxe des 6-12 juin, largement commentée sur notre forum, était centrée sur la question de l'organisation de la diaspora orthodoxe, l'un des principaux points de désaccord entre les deux Patriarcats(2). L'article explique qu'il s'agit là d'une différence d'interprétation ecclésiologique: d'après le P. André Novikov, membre de la commission théologique du Synode, on considère traditionnellement que les paroisses et évêchés restent en union canonique avec l'Église autocéphale qui les a institués quel que soit leur situation géographique(3); mais Constantinople développe une ecclésiologie différente, d'après laquelle toutes les paroisses de la diaspora doivent dépendre de ce patriarcat quelle que soit l'Église autocéphale qui les a institués(4).
LA SITUATION EN FRANCE (majuscules de VG) apparaît comme particulièrement caractéristique: plusieurs juridictions orthodoxes y coexistent et l'auteur cite le message de l'archevêché de Chersonèse: constatant "ces dernières années, des tendances grandissantes de la part d’une juridiction /Constantinople/ à la domination au détriment du principe de conciliarité inhérent à l’Église orthodoxe".
Tous les espoirs reposaient sur la Conférence de Chambezy et une solution provisoire a été trouvée: la présidence des assemblées épiscopales sera assurée dans l'ordre des dytiques (donc par le représentant de Constantinople), mais les décisions y seront prises sur la base du consensus des Églises représentées et auront une portée consultative, sans aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque ni aucune limitation pour l'activité de chaque Église(5). Il s'agit d'un bon compromis(6), dont l'auteur souligne l'importance, et le fait même qu'il ait été signé indique ce nouveau départ dans les relations entre les deux patriarcats.
Comme nous l'avions aussi souligné sur ce blog, les relations compliquées de la dernière décennie ont tourné à la confrontation entre Moscou et Constantinople sur plusieurs sujets, mais les événements de cet été permettent de parler d'un véritable nouveau départ.
CHAMBEZY
Cette conférence panorthodoxe des 6-12 juin, largement commentée sur notre forum, était centrée sur la question de l'organisation de la diaspora orthodoxe, l'un des principaux points de désaccord entre les deux Patriarcats(2). L'article explique qu'il s'agit là d'une différence d'interprétation ecclésiologique: d'après le P. André Novikov, membre de la commission théologique du Synode, on considère traditionnellement que les paroisses et évêchés restent en union canonique avec l'Église autocéphale qui les a institués quel que soit leur situation géographique(3); mais Constantinople développe une ecclésiologie différente, d'après laquelle toutes les paroisses de la diaspora doivent dépendre de ce patriarcat quelle que soit l'Église autocéphale qui les a institués(4).
LA SITUATION EN FRANCE (majuscules de VG) apparaît comme particulièrement caractéristique: plusieurs juridictions orthodoxes y coexistent et l'auteur cite le message de l'archevêché de Chersonèse: constatant "ces dernières années, des tendances grandissantes de la part d’une juridiction /Constantinople/ à la domination au détriment du principe de conciliarité inhérent à l’Église orthodoxe".
Tous les espoirs reposaient sur la Conférence de Chambezy et une solution provisoire a été trouvée: la présidence des assemblées épiscopales sera assurée dans l'ordre des dytiques (donc par le représentant de Constantinople), mais les décisions y seront prises sur la base du consensus des Églises représentées et auront une portée consultative, sans aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque ni aucune limitation pour l'activité de chaque Église(5). Il s'agit d'un bon compromis(6), dont l'auteur souligne l'importance, et le fait même qu'il ait été signé indique ce nouveau départ dans les relations entre les deux patriarcats.
LA VISITE EN TURQUIE
Ce nouveau départ donné à Chambézy a été développé début juillet lors du voyage du Patriarche Cyrile I en Turquie et de sa rencontre avec le Primat de l'Église de Constantinople, le Patriarche Bartholomé I. Nombre de désaccords s'étaient accumulés entre les deux Patriarches, mais il est vite apparu, et cela a été confirmé officiellement, qu'une nouvelle page était ouverte dans leurs relations: "le résultat de la visite dépasse nos meilleures espérances" a déclaré Mgr Hilarion(7). Les questions de la création par Constantinople d'une hiérarchie parallèle sur le territoire canonique de l'Église russe(8), en Estonie, les tentatives de soutenir les dissidents ukrainiens l'été dernier(9) et d'autres questions aussi difficiles ont été abordées au cours des rencontres bilatérales. Le dialogue semble avoir donné satisfaction aux deux cotés: "cette visite marque le passage d'une époque de confrontation à une période de coopération" conclut Mgr Hilarion.
Et concrètement, le patriarche Cyrille I a proposé de détacher temporairement des prêtres russes dans la juridiction du patriarcat œcuménique pour desservir les paroisses russophones en Turquie. Cette proposition indique bien que Moscou ne cherche pas à s'implanter sur le territoire canonique du Patriarcat de Constantinople, et ce précédent sous entend évidement un geste réciproque de la part de Constantinople, a commencer par la fin des prétentions sur le territoire canonique de l'Eglise russe hors de la Fédération (Estonie, Ukraine etc.). Il est claire que Constantinople à tout intérêt à voir se développer des paroisses russes en Turquie: rien que du point de vue financier cela conforte sa position à l'heure ou son troupeau autochtone se réduit comme une peau de chagrin (la diaspora russo-ukrainienne est déjà plus nombreuses que les Orthodoxes turcs!). L'Eglise russe, de son coté, conforte ainsi ses positions sur son territoire canonique.
Et l'article se termine sur la même note optimiste que nos analyses précédentes, en espérant que ce "nouveau format" des relations permettra de résoudre les problèmes qui restent en suspens entre le deux Patriarcats. Et l'unité de l'Orthodoxie, que le Patriarche Cyrille I avait définie comme l'une de ses priorités, semble en bonne voie grâce à ses efforts.
Notes du rédacteur:
1. Cf. note dédié
2. Cf. en particulier la lettre du patriarche Alexis II, de bienheureuse mémoire, au patriarche Bartholomé I datée du 18 mars 2002
3. Cette position est très clairement exposée dans «L'Orthodoxie» de Mgr Hilarion (Alfeyev) (cf. recension de NICOLAS SENÈZE
4. Cf. en particulier la déclaration de P. Elpidophoros Lambrianidis le 16 mars 2009
5. Cf, note dédiée commentaire 2
6. J'avais présenté une analyse des concessions réciproques dans une note précédente.
7. Cf. note dédiée commentaire 3
8. La notion de "territoire canonique" est au centre de l'ecclésiologie de l'Eglise russe telle que la développe Mgr Hilarion (cf. (3) ci-dessus)
9. Cf. interview du patriarche autoproclamé Philarète.
Ce nouveau départ donné à Chambézy a été développé début juillet lors du voyage du Patriarche Cyrile I en Turquie et de sa rencontre avec le Primat de l'Église de Constantinople, le Patriarche Bartholomé I. Nombre de désaccords s'étaient accumulés entre les deux Patriarches, mais il est vite apparu, et cela a été confirmé officiellement, qu'une nouvelle page était ouverte dans leurs relations: "le résultat de la visite dépasse nos meilleures espérances" a déclaré Mgr Hilarion(7). Les questions de la création par Constantinople d'une hiérarchie parallèle sur le territoire canonique de l'Église russe(8), en Estonie, les tentatives de soutenir les dissidents ukrainiens l'été dernier(9) et d'autres questions aussi difficiles ont été abordées au cours des rencontres bilatérales. Le dialogue semble avoir donné satisfaction aux deux cotés: "cette visite marque le passage d'une époque de confrontation à une période de coopération" conclut Mgr Hilarion.
Et concrètement, le patriarche Cyrille I a proposé de détacher temporairement des prêtres russes dans la juridiction du patriarcat œcuménique pour desservir les paroisses russophones en Turquie. Cette proposition indique bien que Moscou ne cherche pas à s'implanter sur le territoire canonique du Patriarcat de Constantinople, et ce précédent sous entend évidement un geste réciproque de la part de Constantinople, a commencer par la fin des prétentions sur le territoire canonique de l'Eglise russe hors de la Fédération (Estonie, Ukraine etc.). Il est claire que Constantinople à tout intérêt à voir se développer des paroisses russes en Turquie: rien que du point de vue financier cela conforte sa position à l'heure ou son troupeau autochtone se réduit comme une peau de chagrin (la diaspora russo-ukrainienne est déjà plus nombreuses que les Orthodoxes turcs!). L'Eglise russe, de son coté, conforte ainsi ses positions sur son territoire canonique.
Et l'article se termine sur la même note optimiste que nos analyses précédentes, en espérant que ce "nouveau format" des relations permettra de résoudre les problèmes qui restent en suspens entre le deux Patriarcats. Et l'unité de l'Orthodoxie, que le Patriarche Cyrille I avait définie comme l'une de ses priorités, semble en bonne voie grâce à ses efforts.
Notes du rédacteur:
1. Cf. note dédié
2. Cf. en particulier la lettre du patriarche Alexis II, de bienheureuse mémoire, au patriarche Bartholomé I datée du 18 mars 2002
3. Cette position est très clairement exposée dans «L'Orthodoxie» de Mgr Hilarion (Alfeyev) (cf. recension de NICOLAS SENÈZE
4. Cf. en particulier la déclaration de P. Elpidophoros Lambrianidis le 16 mars 2009
5. Cf, note dédiée commentaire 2
6. J'avais présenté une analyse des concessions réciproques dans une note précédente.
7. Cf. note dédiée commentaire 3
8. La notion de "territoire canonique" est au centre de l'ecclésiologie de l'Eglise russe telle que la développe Mgr Hilarion (cf. (3) ci-dessus)
9. Cf. interview du patriarche autoproclamé Philarète.
Service de pèlerinage du Diocèse de Chersonèse en France
- Chaque premier vendredi du mois, à 15 heures, il est possible de vénérer la Sainte Couronne d'épines de Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (en la cathédrale Notre Dame de Paris)
- Un acathiste est lu tous les vendredis, à 16 heures, devant les reliques de la Sainte Impératrice, égale aux apôtres, Hélène. (en l'église Saint Leu- Saint Gilles)
L'information sur les pèlerinages peut être complétée ou modifiée. Vous en serez avertis à l'avance par courrier .
Si vous souhaitez recevoir régulièrement les informations sur les pèlerinages organisés en France, envoyer nous votre adresse e-mail.
Information au n° Tél: + 33 175 43 97 23
E-mail : pilgrim@alsgroupe.com :
11 septembre (vendredi)
Décollation du chef du prophète et précurseur Saint Jean- Baptiste
Programme 1 :
- Office d'action de grâce et vénération du chef du Prophète et Précurseur
Saint Jean-Baptiste (en la cathédrale d'Amiens)
- Immersion dans la source de Saint Jean-Baptiste dans la ville de Saintines.
19, 20 septembre
(samedi –dimanche)
Pèlerinage de 2 jours en Normandie
Mémoire du miracle accompli par le Saint Archistratège Michel à Chonia (en Asie Mineure –III ème siècle)
- Visite du monastère du Mont-Saint-Michel
- Vénération du chef du Saint évêque Auber (fondateur du monastère du Mont-Saint-Michel au VIII siècle)
- Divine liturgie à Hauteville s/mer (église orthodoxe dédiée à la Sainte Vierge d'Iveron)
- Eglise Sainte Catherine: vénération des reliques de Sainte Catherine (à Honfleur).
- Chaque premier vendredi du mois, à 15 heures, il est possible de vénérer la Sainte Couronne d'épines de Notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ (en la cathédrale Notre Dame de Paris)
- Un acathiste est lu tous les vendredis, à 16 heures, devant les reliques de la Sainte Impératrice, égale aux apôtres, Hélène. (en l'église Saint Leu- Saint Gilles)
L'information sur les pèlerinages peut être complétée ou modifiée. Vous en serez avertis à l'avance par courrier .
Si vous souhaitez recevoir régulièrement les informations sur les pèlerinages organisés en France, envoyer nous votre adresse e-mail.
Information au n° Tél: + 33 175 43 97 23
E-mail : pilgrim@alsgroupe.com :
11 septembre (vendredi)
Décollation du chef du prophète et précurseur Saint Jean- Baptiste
Programme 1 :
- Office d'action de grâce et vénération du chef du Prophète et Précurseur
Saint Jean-Baptiste (en la cathédrale d'Amiens)
- Immersion dans la source de Saint Jean-Baptiste dans la ville de Saintines.
19, 20 septembre
(samedi –dimanche)
Pèlerinage de 2 jours en Normandie
Mémoire du miracle accompli par le Saint Archistratège Michel à Chonia (en Asie Mineure –III ème siècle)
- Visite du monastère du Mont-Saint-Michel
- Vénération du chef du Saint évêque Auber (fondateur du monastère du Mont-Saint-Michel au VIII siècle)
- Divine liturgie à Hauteville s/mer (église orthodoxe dédiée à la Sainte Vierge d'Iveron)
- Eglise Sainte Catherine: vénération des reliques de Sainte Catherine (à Honfleur).
21 septembre (lundi)
Naissance de Notre Toute Sainte Souveraine Mère de Dieu et toujours Vierge Marie
- Vénération du Saint Voile de La Mère de Dieu (en la
cathédrale de Chartres).
Action de grâce et hymne
Acathiste à 14.30
28, 29, 30 septembre (lundi, mardi, mercredi)
Pèlerinage de 3 jours en Alsace
Les trois Saintes Martyres Foi, Espérance et Charité et leur mère Sainte Sophie
- Divine liturgie devant les reliques de Sainte Sophie (Abbaye de Saint Trophime à Eschau)
- Office d'action de grâce devant les reliques de Saint Nicolas le Thaumaturge
- Vénération du chef de Saint Lazare le Ressuscité
- Source miraculeuse et reliques de Sainte Odile (VII siècle)
- Vénération des reliques du Saint Martyr Elophe (IV siècle)
6 octobre(mardi)
Conception du juste et glorieux prophète et précurseur Saint Jean-Baptiste
- Divine liturgie et vénération du chef du prophète et précurseur Saint Jean-Baptiste (en la cathédrale d'Amiens)
- Immersion dans la Sainte Source de Saint Jean-Baptiste dans la ville de Saintines
Liturgie ou Action de grâce + immersion dans la Sainte Source
14 octobre (mercredi)
Fête de la Protection de Notre Toute Sainte Souveraine Mère de Dieu et toujours Vierge Marie
- Divine liturgie dans la crypte et vénération du Saint Voile
de La Mère de Dieu (en la cathédrale de Chartres)
- Visite de la cathédrale
Liturgie à 10h dans la crypte
Naissance de Notre Toute Sainte Souveraine Mère de Dieu et toujours Vierge Marie
- Vénération du Saint Voile de La Mère de Dieu (en la
cathédrale de Chartres).
Action de grâce et hymne
Acathiste à 14.30
28, 29, 30 septembre (lundi, mardi, mercredi)
Pèlerinage de 3 jours en Alsace
Les trois Saintes Martyres Foi, Espérance et Charité et leur mère Sainte Sophie
- Divine liturgie devant les reliques de Sainte Sophie (Abbaye de Saint Trophime à Eschau)
- Office d'action de grâce devant les reliques de Saint Nicolas le Thaumaturge
- Vénération du chef de Saint Lazare le Ressuscité
- Source miraculeuse et reliques de Sainte Odile (VII siècle)
- Vénération des reliques du Saint Martyr Elophe (IV siècle)
6 octobre(mardi)
Conception du juste et glorieux prophète et précurseur Saint Jean-Baptiste
- Divine liturgie et vénération du chef du prophète et précurseur Saint Jean-Baptiste (en la cathédrale d'Amiens)
- Immersion dans la Sainte Source de Saint Jean-Baptiste dans la ville de Saintines
Liturgie ou Action de grâce + immersion dans la Sainte Source
14 octobre (mercredi)
Fête de la Protection de Notre Toute Sainte Souveraine Mère de Dieu et toujours Vierge Marie
- Divine liturgie dans la crypte et vénération du Saint Voile
de La Mère de Dieu (en la cathédrale de Chartres)
- Visite de la cathédrale
Liturgie à 10h dans la crypte
Dans son discours à l'occasion de la fête nationale de l'Ukraine - le Jour de l'Indépendance - le président ukrainien Viktor Iouchtchenko est revenu, une fois de plus, sur l'affermissement de l'Église orthodoxe locale unifiée: "Nous avons commencé un vaste travail de rétablissement de la vérité et de la mémoire historique. Nous avons donné une impulsion à l'affermissement en Ukraine d'une seule Église orthodoxe locale. Profitant de l'occasion, du haut de cette tribune, je m'adresse au clergé orthodoxe ukrainien: commencez votre dialogue interconfessionnel ! C'est votre devoir. Sachez-le: aujourd'hui, l'Ukraine a besoin de l'unité spirituelle comme de l'air."
Source: site officiel de la présidence
Source: site officiel de la présidence
"Le Monde" 22.08.09
Une croix orthodoxe en bois sculptée de trois mètres de haut, qui se trouvait dans une propriété de l'Église orthodoxe roumaine en Seine-et-Marne, a été sciée et emportée par des inconnus, a annoncé samedi à l'AFP un responsable orthodoxe. Une plainte a été déposée jeudi auprès de la gendarmerie, a précisé le père Jean Boboc, prêtre de l'Église orthodoxe roumaine de Paris. Il n'a pas été en mesure de donner la date exacte du vol, cette propriété située à Ormesson (Seine-et-Marne) n'étant pas habitée.
Cette croix en bois avait été confectionnée par des artisans roumains et consacrée en 2003 par le métropolite Joseph, métropolite de l'Église orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale, sur un terrain de 20 hectares destiné à accueillir un centre monastique.
Environ 500.000 Roumains ou Français d'origine roumaine vivent en France, selon le père Boboc.
Une croix orthodoxe en bois sculptée de trois mètres de haut, qui se trouvait dans une propriété de l'Église orthodoxe roumaine en Seine-et-Marne, a été sciée et emportée par des inconnus, a annoncé samedi à l'AFP un responsable orthodoxe. Une plainte a été déposée jeudi auprès de la gendarmerie, a précisé le père Jean Boboc, prêtre de l'Église orthodoxe roumaine de Paris. Il n'a pas été en mesure de donner la date exacte du vol, cette propriété située à Ormesson (Seine-et-Marne) n'étant pas habitée.
Cette croix en bois avait été confectionnée par des artisans roumains et consacrée en 2003 par le métropolite Joseph, métropolite de l'Église orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale, sur un terrain de 20 hectares destiné à accueillir un centre monastique.
Environ 500.000 Roumains ou Français d'origine roumaine vivent en France, selon le père Boboc.
Le quotidien français La Croix publie le 21 août un entretien avec le hiéromoine Alexandre Siniakov, dont voici le contenu:
ENTRETIEN avec le hiéromoine Alexandre Siniakov, responsable des relations extérieures du diocèse de Chersonèse, recteur du séminaire orthodoxe russe en France
Quels changements observe-t-on dans l’Église russe orthodoxe depuis l’élection du patriarche Kirill, le 27 janvier ?
P. Alexandre Siniakov : L’élection du patriarche Kirill Ier n’a pas changé grand-chose sur le plan humain, puisqu’il était déjà le numéro deux du Patriarcat de Moscou (en tant que responsable des relations extérieures), si ce n’est qu’il est plus jeune et en meilleure santé que son prédécesseur, Alexis II. Sur le plan de l’organisation, le saint-synode, principal organe décisionnel de l’Église, s’est déjà réuni trois fois : en mars à Moscou, en mai à Saint-Pétersbourg et fin juillet à Kiev. Jamais auparavant cette instance ne s’était réunie aussi loin de Moscou. Lors de la première réunion, le nouveau patriarche a modifié l’organigramme en créant trois instances synodales : une commission Église et société, sous la direction du P. Vsevolod Chaplin (ancien vice-président des relations extérieures) ; un département Communications, confié à Vladimir Legoïda (un laïc : une première !) ; enfin, un organe conciliaire de réflexion rassemblant des prêtres, moines et moniales, mais aussi des laïcs de Russie et de l’étranger. La création de ces instances est significative du désir d’ouverture du Patriarcat à la société. Kirill Ier souhaite que l’Église participe davantage au débat public et que les laïcs y aient une place plus importante.
ENTRETIEN avec le hiéromoine Alexandre Siniakov, responsable des relations extérieures du diocèse de Chersonèse, recteur du séminaire orthodoxe russe en France
Quels changements observe-t-on dans l’Église russe orthodoxe depuis l’élection du patriarche Kirill, le 27 janvier ?
P. Alexandre Siniakov : L’élection du patriarche Kirill Ier n’a pas changé grand-chose sur le plan humain, puisqu’il était déjà le numéro deux du Patriarcat de Moscou (en tant que responsable des relations extérieures), si ce n’est qu’il est plus jeune et en meilleure santé que son prédécesseur, Alexis II. Sur le plan de l’organisation, le saint-synode, principal organe décisionnel de l’Église, s’est déjà réuni trois fois : en mars à Moscou, en mai à Saint-Pétersbourg et fin juillet à Kiev. Jamais auparavant cette instance ne s’était réunie aussi loin de Moscou. Lors de la première réunion, le nouveau patriarche a modifié l’organigramme en créant trois instances synodales : une commission Église et société, sous la direction du P. Vsevolod Chaplin (ancien vice-président des relations extérieures) ; un département Communications, confié à Vladimir Legoïda (un laïc : une première !) ; enfin, un organe conciliaire de réflexion rassemblant des prêtres, moines et moniales, mais aussi des laïcs de Russie et de l’étranger. La création de ces instances est significative du désir d’ouverture du Patriarcat à la société. Kirill Ier souhaite que l’Église participe davantage au débat public et que les laïcs y aient une place plus importante.
Quelles sont les relations entre le nouveau patriarche et le président Medvedev ?
Elles semblent constructives. Ils se sont vus le 21 juillet, dans le cadre d’une rencontre avec les représentants des quatre religions « traditionnelles » en Russie (christianisme, islam, judaïsme et bouddhisme). Lors de cette rencontre, deux demandes religieuses, restées dans l’impasse sous Alexis II, ont été débloquées par le président Medvedev : l’une concerne l’instauration de cours facultatifs de culture religieuse dans l’enseignement primaire et secondaire ; l’autre, l’introduction d’aumôniers de ces quatre traditions dans les armées d’ici à 2012. Ces deux questions avaient fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, provoquant la critique tant des anticléricaux que des religieux fondamentalistes.
L’actuel gouvernement semble vouloir se rapprocher de l’Église, pourquoi ?
Des deux côtés, on essaie de parvenir à des relations plus pacifiées. D’un côté, Kirill qui, en tant que principal auteur, en 2000, de la Doctrine sociale de l’Église russe orthodoxe (1), préconisait une non-ingérence totale entre Église et État – ce que d’aucuns lui avaient reproché –, a l’occasion désormais de mettre cela en pratique. D’un autre côté, de plus en plus de hauts fonctionnaires se font connaître comme orthodoxes pratiquants. Ainsi, l’actuel ministre de la justice est diplômé en théologie. Pour la nouvelle génération, devenir orthodoxe pratiquant est une bonne façon de se distinguer du passé soviétique. Un des grands défis pour l’Église est incontestablement de dépasser les clivages idéologiques et d’aider à l’unité du peuple russe. C’est pourquoi elle veille à ne pas prendre parti dans les débats actuels entre nostalgiques et dénonciateurs du communisme, et à ne pas se faire manipuler par des courants nationalistes et xénophobes. De même, sur le plan diplomatique, l’Église orthodoxe ne pourra aider à améliorer l’image de la Russie qu’en restant totalement autonome et indépendante par rapport à l’État. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle pourra représenter la Russie historique, éternelle. Mais le danger que l’Église russe se transforme à nouveau en excroissance de l’État est réel.
En quoi la foi orthodoxe peut-elle contribuer à une Russie plus forte, plus unie ?
L’Église apparaît comme la seule institution qui a subsisté à tous les régimes (quatre en un siècle !). En ce sens, elle bénéficie d’un formidable potentiel qu’elle n’a pas encore mis à profit. Or, le patriarche Kirill Ier a compris qu’il fallait être plus visible. Lui-même a le sens des médias ; il anime d’ailleurs depuis quinze ans l’émission très écoutée « Parole d’un pasteur », le samedi matin sur une chaîne publique. Le principal défi du nouveau patriarche est de faire revenir à l’église les millions de Russes baptisés qui n’y mettent jamais les pieds : 70 % des Russes se disent orthodoxes, mais moins de 5 % fréquentent l’église tous les dimanches.
Recueilli Claire LESEGRETAIN
(1) Publiée en français sous le titre Les Fondements de la doctrine sociale (Cerf, 194 p., 15 €).
Elles semblent constructives. Ils se sont vus le 21 juillet, dans le cadre d’une rencontre avec les représentants des quatre religions « traditionnelles » en Russie (christianisme, islam, judaïsme et bouddhisme). Lors de cette rencontre, deux demandes religieuses, restées dans l’impasse sous Alexis II, ont été débloquées par le président Medvedev : l’une concerne l’instauration de cours facultatifs de culture religieuse dans l’enseignement primaire et secondaire ; l’autre, l’introduction d’aumôniers de ces quatre traditions dans les armées d’ici à 2012. Ces deux questions avaient fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, provoquant la critique tant des anticléricaux que des religieux fondamentalistes.
L’actuel gouvernement semble vouloir se rapprocher de l’Église, pourquoi ?
Des deux côtés, on essaie de parvenir à des relations plus pacifiées. D’un côté, Kirill qui, en tant que principal auteur, en 2000, de la Doctrine sociale de l’Église russe orthodoxe (1), préconisait une non-ingérence totale entre Église et État – ce que d’aucuns lui avaient reproché –, a l’occasion désormais de mettre cela en pratique. D’un autre côté, de plus en plus de hauts fonctionnaires se font connaître comme orthodoxes pratiquants. Ainsi, l’actuel ministre de la justice est diplômé en théologie. Pour la nouvelle génération, devenir orthodoxe pratiquant est une bonne façon de se distinguer du passé soviétique. Un des grands défis pour l’Église est incontestablement de dépasser les clivages idéologiques et d’aider à l’unité du peuple russe. C’est pourquoi elle veille à ne pas prendre parti dans les débats actuels entre nostalgiques et dénonciateurs du communisme, et à ne pas se faire manipuler par des courants nationalistes et xénophobes. De même, sur le plan diplomatique, l’Église orthodoxe ne pourra aider à améliorer l’image de la Russie qu’en restant totalement autonome et indépendante par rapport à l’État. Ce n’est qu’à cette condition qu’elle pourra représenter la Russie historique, éternelle. Mais le danger que l’Église russe se transforme à nouveau en excroissance de l’État est réel.
En quoi la foi orthodoxe peut-elle contribuer à une Russie plus forte, plus unie ?
L’Église apparaît comme la seule institution qui a subsisté à tous les régimes (quatre en un siècle !). En ce sens, elle bénéficie d’un formidable potentiel qu’elle n’a pas encore mis à profit. Or, le patriarche Kirill Ier a compris qu’il fallait être plus visible. Lui-même a le sens des médias ; il anime d’ailleurs depuis quinze ans l’émission très écoutée « Parole d’un pasteur », le samedi matin sur une chaîne publique. Le principal défi du nouveau patriarche est de faire revenir à l’église les millions de Russes baptisés qui n’y mettent jamais les pieds : 70 % des Russes se disent orthodoxes, mais moins de 5 % fréquentent l’église tous les dimanches.
Recueilli Claire LESEGRETAIN
(1) Publiée en français sous le titre Les Fondements de la doctrine sociale (Cerf, 194 p., 15 €).
La revue OGONIOK publie une interview de Benjamin Vladimirovich Simonov, chef de l'inspection des banques et établissements financiers à la Chambres de comptes, dans le siècle, et hégoumène Philippe pour l'Église. Il est présenté comme l'unique religieux travaillant comme fonctionnaire en Russie.
Le cumul d'un emploi civil et d'une fonction religieuse est monnaie courante chez-nous: la plupart de nos prêtres le font par nécessité, pour subvenir aux besoins de leur famille. Nombre d'entre eux sont fonctionnaires(1). Il n'en est pas de même en Russie où tous les membres du clergé se consacrent exclusivement à leur sacerdoce et sont normalement rémunérés par l'Église. D'où la curiosité provoquée par ce cas exceptionnel qui montre en tout cas que l'Église russe n'est pas aussi monolithique que certains le pensent: il suffit de regarder la tenue du P. Philippe dans son bureau pour constater qu'il n'a pas la tenue d'un moine en Russie.
Benjamin Vladimirovich était fonctionnaire quand il s'est fait moine, en 1992. Ses supérieurs ont laissé faire et la hiérarchie ecclésiale ne lui a pas demandé de renoncer à ses fonctions. Par la suite sa carrière civile s'est développée et il a été promu dans les sphères du pouvoir, avec la bénédiction de son évêque et l'accord du patriarche Alexis II. Cyrille I avait fait appel à ses compétences pour des questions financières avant de devenir patriarche. Ses collègues le respectent et, si la loi de la fonction publique interdit tout prêche sur le lieu de travail, certains viennent le voir comme prêtre à titre personnel.
L'interview ne parle pas vraiment de sa vocation, mais il précise que "le monachisme est, en quelque sorte un système égoïste. Ton premier but – c'est de te sauver toi-même.
Le cumul d'un emploi civil et d'une fonction religieuse est monnaie courante chez-nous: la plupart de nos prêtres le font par nécessité, pour subvenir aux besoins de leur famille. Nombre d'entre eux sont fonctionnaires(1). Il n'en est pas de même en Russie où tous les membres du clergé se consacrent exclusivement à leur sacerdoce et sont normalement rémunérés par l'Église. D'où la curiosité provoquée par ce cas exceptionnel qui montre en tout cas que l'Église russe n'est pas aussi monolithique que certains le pensent: il suffit de regarder la tenue du P. Philippe dans son bureau pour constater qu'il n'a pas la tenue d'un moine en Russie.
Benjamin Vladimirovich était fonctionnaire quand il s'est fait moine, en 1992. Ses supérieurs ont laissé faire et la hiérarchie ecclésiale ne lui a pas demandé de renoncer à ses fonctions. Par la suite sa carrière civile s'est développée et il a été promu dans les sphères du pouvoir, avec la bénédiction de son évêque et l'accord du patriarche Alexis II. Cyrille I avait fait appel à ses compétences pour des questions financières avant de devenir patriarche. Ses collègues le respectent et, si la loi de la fonction publique interdit tout prêche sur le lieu de travail, certains viennent le voir comme prêtre à titre personnel.
L'interview ne parle pas vraiment de sa vocation, mais il précise que "le monachisme est, en quelque sorte un système égoïste. Ton premier but – c'est de te sauver toi-même.
Mais si Dieu t'a octroyé un talant, et tes supérieurs le regardent favorablement, alors tu peux essayer de sauver des gens autour, dans la mesure des tes forces spirituelles et de tes capacités.
/Il n'en dira pas plus de son activité pastorale dont on voit pourtant une photo./ Sauver son âme, c'est savoir 'rentrer en soi", se concentrer sur son monde intérieur, et pour cela il faut étouffer tous les facteurs extérieurs gênants. Il faut tellement se fatiguer par le travail spirituel ou physique, les métanies, le carême, pour qu'on n'ai plus envie de se laisser distraire par les plaisirs du monde. Mais si tu lis une prière un accompli ta règle monastique, et brusquement tu sens que tu es déconcentré et fatigué – arrêtes. Ainsi chaque moine a sa propre règle, et pour chaque règle il y a son interruption pour un travail physique ou intellectuel. Mon travail civil est justement cette interruption. On n'est pas obligé de bêcher un potager avec une pelle. Il y a bien d'autres moyens de s e fatiguer au point qu'il n'y ait plus aucune envie de regarder alentours."
Puis, parlant de son activité professionnelle, étroitement liée à la lute contre la délinquance financière, le P. Philippe précise qu'il faut appliquer la loi civile. "La loi de Dieu vous concerne personnellement. Elle ne touche pas la sphère économique (…) Les lois objectives du marché sont formée par le champ législatif. Le reste est l'affaire de votre conscience et vous devez comprendre que vous aurez à répondre devant Dieu si vous dépassez la ligne inscrite dans la loi."
Le reste de l'entretien est consacré à l'analyse de la crise financière, au demeurant assez classique: il précise toutefois que cette crise n'est pas une malédiction divine mais, en permettant de faire le ménage, c'est une bonne œuvre(благодеяние)…
Note (1): en dehors de l'enseignement public qui est interdit aux membres des congrégations religieuses en France.
Photos Kommersant (Ogoniok fait partie du groupe)
/Il n'en dira pas plus de son activité pastorale dont on voit pourtant une photo./ Sauver son âme, c'est savoir 'rentrer en soi", se concentrer sur son monde intérieur, et pour cela il faut étouffer tous les facteurs extérieurs gênants. Il faut tellement se fatiguer par le travail spirituel ou physique, les métanies, le carême, pour qu'on n'ai plus envie de se laisser distraire par les plaisirs du monde. Mais si tu lis une prière un accompli ta règle monastique, et brusquement tu sens que tu es déconcentré et fatigué – arrêtes. Ainsi chaque moine a sa propre règle, et pour chaque règle il y a son interruption pour un travail physique ou intellectuel. Mon travail civil est justement cette interruption. On n'est pas obligé de bêcher un potager avec une pelle. Il y a bien d'autres moyens de s e fatiguer au point qu'il n'y ait plus aucune envie de regarder alentours."
Puis, parlant de son activité professionnelle, étroitement liée à la lute contre la délinquance financière, le P. Philippe précise qu'il faut appliquer la loi civile. "La loi de Dieu vous concerne personnellement. Elle ne touche pas la sphère économique (…) Les lois objectives du marché sont formée par le champ législatif. Le reste est l'affaire de votre conscience et vous devez comprendre que vous aurez à répondre devant Dieu si vous dépassez la ligne inscrite dans la loi."
Le reste de l'entretien est consacré à l'analyse de la crise financière, au demeurant assez classique: il précise toutefois que cette crise n'est pas une malédiction divine mais, en permettant de faire le ménage, c'est une bonne œuvre(благодеяние)…
Note (1): en dehors de l'enseignement public qui est interdit aux membres des congrégations religieuses en France.
Photos Kommersant (Ogoniok fait partie du groupe)
La Croix publie dans son édition du 20 août 2009 un article sur le séjour en France d'un groupe des enfants de Beslan:
Plus de trois cents personnes sont mortes, en 2004, dans la prise d’otages de l’école de Beslan, en Ossétie du Nord. Cinq ans après, un groupe de jeunes survivants est accueilli dans le Jura, dans un centre de vacances de la RATP.
En silence, arrivés tôt le matin, les 16 enfants montent dans le car, prêts à quitter l’aéroport Roissy- Charles-de-Gaulle. Leur fatigue est visible, après vingt-quatre heures de voyage depuis Beslan, en Ossétie du Nord, une république de la fédération de Russie, dans le Caucase. Un périple qui s’explique par la fermeture de la frontière entre la Russie et la Géorgie. Proche de leur ville, l’aéroport de Tbilissi – capitale de la Géorgie – ne leur était pas accessible. Le groupe a donc parcouru 600 km, en bus, pour rejoindre l’aéroport de Krasnodar, près de la mer Noire. Mais le moral est bon : Atzamaz, 12 ans, se dit « très content d’être en France ». Pressé d’arriver, il en a presque oublié de récupérer sa valise sur le tapis roulant de l’aéroport.
Plus de trois cents personnes sont mortes, en 2004, dans la prise d’otages de l’école de Beslan, en Ossétie du Nord. Cinq ans après, un groupe de jeunes survivants est accueilli dans le Jura, dans un centre de vacances de la RATP.
En silence, arrivés tôt le matin, les 16 enfants montent dans le car, prêts à quitter l’aéroport Roissy- Charles-de-Gaulle. Leur fatigue est visible, après vingt-quatre heures de voyage depuis Beslan, en Ossétie du Nord, une république de la fédération de Russie, dans le Caucase. Un périple qui s’explique par la fermeture de la frontière entre la Russie et la Géorgie. Proche de leur ville, l’aéroport de Tbilissi – capitale de la Géorgie – ne leur était pas accessible. Le groupe a donc parcouru 600 km, en bus, pour rejoindre l’aéroport de Krasnodar, près de la mer Noire. Mais le moral est bon : Atzamaz, 12 ans, se dit « très content d’être en France ». Pressé d’arriver, il en a presque oublié de récupérer sa valise sur le tapis roulant de l’aéroport.
Comme les autres enfants du groupe, le garçon brun, au regard timide, a survécu au massacre de Beslan. Le 1er septembre 2004, cette petite ville fut le théâtre d’une prise d’otages sanglante et spectaculaire. En ce jour de rentrée des classes, une trentaine d’hommes armés menacent de faire sauter le gymnase de l’école, où ils retiennent plus de 1 000 personnes. Les terroristes exigent le retrait des troupes russes de Tchétchénie. Parmi les otages, une majorité d’enfants. La prise d’otages dure cinquante-deux heures, puis les soldats russes lancent l’assaut contre l’école. Bilan : 335 morts, dont 186 enfants. Les blessés souffrent de troubles de la vue et de l’audition.
« Il faut permettre aux enfants de se reconstruire, de voir autre chose », estime Christian Maton, vice-président de l’association « Solidarité enfants de Beslan ». En coopération avec la Croix-Rouge internationale, cette structure a mis en place 35 parrainages d’enfants par des familles françaises. Ingénieur en informatique, Christian Maton mobilise depuis l’année dernière son employeur, la RATP, pour qu’il ouvre ses structures de vacances aux enfants de Beslan. Comme déjà en 2008, le château de Ruffey-sur-Seille, dans le Jura, accueillera pendant dix jours un groupe de neuf filles et sept garçons. Les enfants pourront s’initier à l’équitation et à l’accrobranche, des activités de plein air qu’ils partageront avec des Français de leur âge. « L’essentiel est que l’on joue au football », s’exclame Georgy, le seul enfant du groupe qui revient cette année en France, après avoir participé au voyage de l’année dernière.
Vous pouvez lire la suite sur cette page.
« Il faut permettre aux enfants de se reconstruire, de voir autre chose », estime Christian Maton, vice-président de l’association « Solidarité enfants de Beslan ». En coopération avec la Croix-Rouge internationale, cette structure a mis en place 35 parrainages d’enfants par des familles françaises. Ingénieur en informatique, Christian Maton mobilise depuis l’année dernière son employeur, la RATP, pour qu’il ouvre ses structures de vacances aux enfants de Beslan. Comme déjà en 2008, le château de Ruffey-sur-Seille, dans le Jura, accueillera pendant dix jours un groupe de neuf filles et sept garçons. Les enfants pourront s’initier à l’équitation et à l’accrobranche, des activités de plein air qu’ils partageront avec des Français de leur âge. « L’essentiel est que l’on joue au football », s’exclame Georgy, le seul enfant du groupe qui revient cette année en France, après avoir participé au voyage de l’année dernière.
Vous pouvez lire la suite sur cette page.
Voici, pour réflexion en cette fête de la Transfiguration, un petit passage eschatologique du livre Job, un des livres les plus extraordinaires de l'Ancien Testament:
...Je dormirais, et alors j’aurais du repos, avec les rois et les conseillers du pays, qui se dressent des mausolées, ou avec des princes qui ont eu de l’or, qui ont rempli leurs maisons (mortuaires) d’argent, ou comme un avorton ignoré, comme ces fœtus informes qui n’ont pas vu la lumière. Là, les impies cessent d’être agités, et là trouvent du repos ceux dont la force est épuisée. Les captifs sont tranquilles ensemble ; ils n’entendent plus la voix de l’oppresseur. Le petit et le grand sont les mêmes là, et l’esclave est délivré de son maître.
Job 3, 13-19
...Je dormirais, et alors j’aurais du repos, avec les rois et les conseillers du pays, qui se dressent des mausolées, ou avec des princes qui ont eu de l’or, qui ont rempli leurs maisons (mortuaires) d’argent, ou comme un avorton ignoré, comme ces fœtus informes qui n’ont pas vu la lumière. Là, les impies cessent d’être agités, et là trouvent du repos ceux dont la force est épuisée. Les captifs sont tranquilles ensemble ; ils n’entendent plus la voix de l’oppresseur. Le petit et le grand sont les mêmes là, et l’esclave est délivré de son maître.
Job 3, 13-19
Le site «Pravoslavie.ru» publie le 14 août un entretien de Svetlana Boukharina avec le hiéromoine Alexis (Dumond), diocèse de Chersonèse, patriarcat de Moscou.
Le père Alexis, bilingue franco-russe, a été il y a trois ans accrédité par le Ministère de la défense en tant qu’aumônier orthodoxe de la Légion Étrangère. Cette formation est apparue dans l’armée française en 1831 à l’époque de la colonisation de l’Algérie.
Il serait simplifiant de considérer les étrangers et les Français qui s’engagent dans ces régiments d’élite comme des mercenaires. Ce sont des volontaires, ils sont actifs dans toutes les opérations du maintien de la paix conduites par l’ONU et l’OTAN, ils sont à la défense des faibles et des démunis. La solde qu’ils perçoivent est modeste, mais à la fin de leur engagement les légionnaires sont naturalisés français.
Des représentants de 138 ethnies servent dans ces unités. Les orthodoxes, russes, ukrainiens, biélorusses, roumains, bulgares, serbes, géorgiens, abkhazes, ossètes, grecs constituaient en 2003 plus de 40% du contingent.
Le père Alexis, bilingue franco-russe, a été il y a trois ans accrédité par le Ministère de la défense en tant qu’aumônier orthodoxe de la Légion Étrangère. Cette formation est apparue dans l’armée française en 1831 à l’époque de la colonisation de l’Algérie.
Il serait simplifiant de considérer les étrangers et les Français qui s’engagent dans ces régiments d’élite comme des mercenaires. Ce sont des volontaires, ils sont actifs dans toutes les opérations du maintien de la paix conduites par l’ONU et l’OTAN, ils sont à la défense des faibles et des démunis. La solde qu’ils perçoivent est modeste, mais à la fin de leur engagement les légionnaires sont naturalisés français.
Des représentants de 138 ethnies servent dans ces unités. Les orthodoxes, russes, ukrainiens, biélorusses, roumains, bulgares, serbes, géorgiens, abkhazes, ossètes, grecs constituaient en 2003 plus de 40% du contingent.
Il n’existait pas d’aumônier orthodoxe jusqu’en 2006.
Les légionnaires musulmans, d’ailleurs peu nombreux, lancèrent à l’époque « une mutinerie » en vue d’obtenir un imam en charge de leur vie religieuse. Dans la foulée il fut décidé de nommer un prêtre orthodoxe. L’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF- organe consultatif) choisit le père Alexis (Dumond) parmi d’autres candidats car la chose militaire ne lui était pas étrangère.
Les ouailles du père Alexis ont souvent éprouvés de grandes souffrances spirituelles, sont meurtris, ont connu de près la mort et les souffrances. Il leur arrive de perdre la foi et c’est auprès de ceux là que le père Alexis est le plus présent.
Les recrues venues des pays de l’Est ne parlent pas français, elles ont un passé douloureux. Leur besoin de se confier à un prêtre est très grand. Depuis sont affectation le père Alexis à procédé à douze baptêmes d’adultes, onze enfants de familles légionnaires ont été baptisés. De nombreux légionnaires orthodoxes fréquentent l’église.
Mais il n’existe pas à Marseille de paroisse relevant du patriarcat de Moscou. Aussi ils vont prier dans des églises grecques, d’autres communautés qui ne sont pas parfois tout à fait canoniques)… Le père Dumond espère que le commandement de la Légion portera de 30 à 120 jours sa disponibilité dans la Légion, lui attribuera des facilités de transport, une rémunération correcte, toute chose dont disposent ses collègues aumôniers catholiques…
Le père Alexis espère que les effectifs des prêtres orthodoxes de la Légion seront renforcés, qu’un Conseil de liaison avec les patriarcats orthodoxes sera mis en place, que la solde des prêtres militaires sera améliorée. L’essentiel est d’établir une présence dans l’ensemble des unités des Forces Armées françaises où des orthodoxes, ou des personnes de tradition orthodoxe, sont présentes.
Les légionnaires musulmans, d’ailleurs peu nombreux, lancèrent à l’époque « une mutinerie » en vue d’obtenir un imam en charge de leur vie religieuse. Dans la foulée il fut décidé de nommer un prêtre orthodoxe. L’Assemblée des évêques orthodoxes de France (AEOF- organe consultatif) choisit le père Alexis (Dumond) parmi d’autres candidats car la chose militaire ne lui était pas étrangère.
Les ouailles du père Alexis ont souvent éprouvés de grandes souffrances spirituelles, sont meurtris, ont connu de près la mort et les souffrances. Il leur arrive de perdre la foi et c’est auprès de ceux là que le père Alexis est le plus présent.
Les recrues venues des pays de l’Est ne parlent pas français, elles ont un passé douloureux. Leur besoin de se confier à un prêtre est très grand. Depuis sont affectation le père Alexis à procédé à douze baptêmes d’adultes, onze enfants de familles légionnaires ont été baptisés. De nombreux légionnaires orthodoxes fréquentent l’église.
Mais il n’existe pas à Marseille de paroisse relevant du patriarcat de Moscou. Aussi ils vont prier dans des églises grecques, d’autres communautés qui ne sont pas parfois tout à fait canoniques)… Le père Dumond espère que le commandement de la Légion portera de 30 à 120 jours sa disponibilité dans la Légion, lui attribuera des facilités de transport, une rémunération correcte, toute chose dont disposent ses collègues aumôniers catholiques…
Le père Alexis espère que les effectifs des prêtres orthodoxes de la Légion seront renforcés, qu’un Conseil de liaison avec les patriarcats orthodoxes sera mis en place, que la solde des prêtres militaires sera améliorée. L’essentiel est d’établir une présence dans l’ensemble des unités des Forces Armées françaises où des orthodoxes, ou des personnes de tradition orthodoxe, sont présentes.
Nous avons souligné à plusieurs reprises sur ce forum les efforts déployés pour préserver l'unité de l'orthodoxie entrepris par l'Église russe. Il devient en effet de plus en plus évident que notre Église, présente sur les cinq continents et représentant plus de la moitié de toute l'Orthodoxie, en est un élément essentiel, "l'objectif du patriarche Cyrille, en renouant et reconstituant les liens interrompus, c'est de faire comprendre au plus grand nombre que l'Église porte au monde un message qui sauve et unifie" écrit le 6 aout Mgr Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures, dans une interview. Après avoir rappelé les difficultés des 10 dernières années, au cours desquels "on a cassé beaucoup de bois entre Orthodoxes…" (et il cite l'Estonie comme un très mauvais exemple) il parle des deux premiers voyages du patriarche Cyrille à l'étranger et il me semble que son éclairage de la conférence de Chambesy (cf. note dédiée) va dans le même sens.
BILAN DE LA RENCONTRE AVEC LE PATRIARCHE DE CONSTANTINOPLE
"Le patriarche Cyrille a voulu poser de nouvelles bases aux relations entre Moscou et Constantinople au cours de cette visite, un nouveau paradigme fondé sur la coopération et non sur la concurrence. Nous attendons la réaction en réponse de Constantinople, une nouvelle méthode dans leurs relations avec nous", a dit Mgr Hilarion. Et il me semble bien que ce message soit passé (cf. note dédiée, commentaire 3) et que Constantinople comprenne tout l'avantage qu'il y aura a mieux coopérer dans l'unité avec la puissante Église russe, tant pour l'Orthodoxie en général que pour son patriarcat en particulier (les propositions concrètes d'assistance faites par le patriarche Cyrille sont détaillées dans le commentaire cité)
LA VISITE EN UKRAINE
Parlant de cette visite, Mgr Hilarion a rappelé que le but du patriarche Cyrille était là de "rencontrer les fidèles et aider les gens à comprendre que c'est le Patriarcat de Moscou qui est bien l'Église-Mère canonique, celle que reconnait la majorité du peuple ukrainien". "Je ne suis pas patriarche de la Fédération de Russie" a par ailleurs déclaré le primat au dernier jour de sa visite, "Il y a moins d'évêques dans la fédération qu'en dehors - 49% contre 51%, et vos problèmes me touchent autant que les problèmes qui existent dans la Fédération de Russie." Il avait dit auparavant qu'il était prêt à prendre la double nationalité russe et ukrainienne et, pour finir, il a expliqué qu'il avait fait ajouter dans sa salle de réception officielle, en plus du drapeau russe qui s'y trouvait déjà, les drapeaux de tous les pays qui entrent dans la juridiction du patriarcat de Moscou, y compris la Chine (sic).
LES RESULTATS DE CHAMBESY IV
Nous avions des interrogations (cf. note) sur le déroulement de cette Conférence préconciliaire(1) cruciale et cette nouvelle interview (2) de Mgr Hilarion nous en donne un éclairage qui conforte nos espoirs: Mgr Hilarion se dit satisfait des résultats de la Conférence: les textes adoptés "ont été largement améliorés et reflètent maintenant en majeure partie les positions de l'Église orthodoxe russe et ses préoccupations. En effet, considérant qu'il y a toujours des divergences entre les Églises locales et le fait que toutes les décisions des réunions interorthodoxes se prennent par consensus, on peut considérer que les résultats de cette dernière Conférence sont un grand pas en avant sur la voie de l'unité interorthodoxe." Puis il ajoute que "pour résoudre ces questions particulièrement complexes il faut être prêt à faire des concessions". La délégation russe a donc pour l'instant accepté que la présidence des assemblées épiscopales soit assurée dans l'ordre des dytiques (donc par le représentant de Constantinople), mais a obtenu que les décisions y soient prises sur la base du consensus des Églises représentées et qu'il n'y ait aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque-membre ni aucune limitation pour chaque Église d'avoir des relations directes avec les organisations internationales, les autorités publiques, la société civile, les médias…etc. C'est donc chaque Église autocéphale qui pourra continuer à développer son activité sans passer sous l'autorité de Constantinople, comme ce dernier patriarcat le recherchait (cf. en particulier la déclaration de P. Elpidophoros Lambrianidis le 16 mars 2009). Il apparaît ainsi que cette solution de compromis doit permettre de nouvelles avancées et donner de nouvelles possibilités, en particulier la création de nouvelles assemblées épiscopales(3).
"Le patriarche Cyrille a voulu poser de nouvelles bases aux relations entre Moscou et Constantinople au cours de cette visite, un nouveau paradigme fondé sur la coopération et non sur la concurrence. Nous attendons la réaction en réponse de Constantinople, une nouvelle méthode dans leurs relations avec nous", a dit Mgr Hilarion. Et il me semble bien que ce message soit passé (cf. note dédiée, commentaire 3) et que Constantinople comprenne tout l'avantage qu'il y aura a mieux coopérer dans l'unité avec la puissante Église russe, tant pour l'Orthodoxie en général que pour son patriarcat en particulier (les propositions concrètes d'assistance faites par le patriarche Cyrille sont détaillées dans le commentaire cité)
LA VISITE EN UKRAINE
Parlant de cette visite, Mgr Hilarion a rappelé que le but du patriarche Cyrille était là de "rencontrer les fidèles et aider les gens à comprendre que c'est le Patriarcat de Moscou qui est bien l'Église-Mère canonique, celle que reconnait la majorité du peuple ukrainien". "Je ne suis pas patriarche de la Fédération de Russie" a par ailleurs déclaré le primat au dernier jour de sa visite, "Il y a moins d'évêques dans la fédération qu'en dehors - 49% contre 51%, et vos problèmes me touchent autant que les problèmes qui existent dans la Fédération de Russie." Il avait dit auparavant qu'il était prêt à prendre la double nationalité russe et ukrainienne et, pour finir, il a expliqué qu'il avait fait ajouter dans sa salle de réception officielle, en plus du drapeau russe qui s'y trouvait déjà, les drapeaux de tous les pays qui entrent dans la juridiction du patriarcat de Moscou, y compris la Chine (sic).
LES RESULTATS DE CHAMBESY IV
Nous avions des interrogations (cf. note) sur le déroulement de cette Conférence préconciliaire(1) cruciale et cette nouvelle interview (2) de Mgr Hilarion nous en donne un éclairage qui conforte nos espoirs: Mgr Hilarion se dit satisfait des résultats de la Conférence: les textes adoptés "ont été largement améliorés et reflètent maintenant en majeure partie les positions de l'Église orthodoxe russe et ses préoccupations. En effet, considérant qu'il y a toujours des divergences entre les Églises locales et le fait que toutes les décisions des réunions interorthodoxes se prennent par consensus, on peut considérer que les résultats de cette dernière Conférence sont un grand pas en avant sur la voie de l'unité interorthodoxe." Puis il ajoute que "pour résoudre ces questions particulièrement complexes il faut être prêt à faire des concessions". La délégation russe a donc pour l'instant accepté que la présidence des assemblées épiscopales soit assurée dans l'ordre des dytiques (donc par le représentant de Constantinople), mais a obtenu que les décisions y soient prises sur la base du consensus des Églises représentées et qu'il n'y ait aucune ingérence dans la juridiction diocésaine de chaque évêque-membre ni aucune limitation pour chaque Église d'avoir des relations directes avec les organisations internationales, les autorités publiques, la société civile, les médias…etc. C'est donc chaque Église autocéphale qui pourra continuer à développer son activité sans passer sous l'autorité de Constantinople, comme ce dernier patriarcat le recherchait (cf. en particulier la déclaration de P. Elpidophoros Lambrianidis le 16 mars 2009). Il apparaît ainsi que cette solution de compromis doit permettre de nouvelles avancées et donner de nouvelles possibilités, en particulier la création de nouvelles assemblées épiscopales(3).
Notes
(1) Rappelons, comme le fait d'ailleurs Mgr Hilarion au début de son interview, que ces conférences se placent dans la préparation du prochain Saint et Grand Concile de l'Église Orthodoxe. Ce processus a débuté en 1961 par la première conférence des représentants plénipotentiaires des Églises locales à Rhodes, puis plusieurs Conférences et réunions de commissions avaient eu lieu à différents niveaux, en particulier au Centre Orthodoxe du Patriarcat Œcuménique à Chambesy-Genève, où siège le Secrétariat pour la préparation du saint et grand Concile de l’Église orthodoxe (voir les étapes sur le site du Secrétariat), jusqu'en 1995, où la question estonienne a provoqué une rupture entre Moscou et Constantinople allant jusqu'à l'interruption de la communion en 1996. Les thèmes restants préparés pour le Concile sont le mode de proclamation de l’autocéphalie et de l’autonomie et l’ordre des diptyques; ils seront examinés par les réunions suivantes des Commissions inter-orthodoxes préparatoires, à partir décembre 2009, puis soumis pour approbation aux Conférences panorthodoxes préconciliaires suivantes.
(2) Voir aussi extraits en russe dans le commentaire 18 à la note ci-dessus
(3) À ma connaissance il n'en existe actuellement que 2, la SCOBA en Amérique et l'AEOF en France. Le fonctionnement de la première diffère des principes adoptés puisque, en particulier, le président est élu…
Photos www.patriarchia.ru
Dans le quotidien français La Croix, un article du père Michel Kubler revient sur la suppression en 1946 de l'Église gréco-catholique (uniate) en Ukraine, voulue par Staline. La plus grande partie de cette Église fut annexée de force au patriarcat de Moscou. Une opération analogue aboutira, en 1948, à l’intégration de force de l’Église gréco-catholique de Transylvanie dans le patriarcat orthodoxe de Roumanie.
La découverte d’une lettre de Khrouchtchev au maître du Kremlin confirme de vieux soupçons.
On soupçonnait depuis longtemps la main du Kremlin derrière les manœuvres qui aboutirent en 1946 à la suppression de l’Église gréco-catholique d’Ukraine (1). Cette communauté de plusieurs millions de fidèles, dont le lien avec le Vatican était perçu comme un danger, fut alors intégrée de force, dans l’Église orthodoxe, au terme d’une parodie de synode à Lvov. Celui-ci, manipulé par Moscou, vota le « retour » à l’Église dont les « uniates » s’étaient séparés depuis l’union avec Rome votée à Brest-Litovsk en 1596. Il n’y eut cependant que 30 % de son clergé à accepter de rejoindre le Patriarcat de Moscou. Quelque 10 % des prêtres fondèrent une Église clandestine, 10 % partirent en exil.
La découverte d’une lettre de Khrouchtchev au maître du Kremlin confirme de vieux soupçons.
On soupçonnait depuis longtemps la main du Kremlin derrière les manœuvres qui aboutirent en 1946 à la suppression de l’Église gréco-catholique d’Ukraine (1). Cette communauté de plusieurs millions de fidèles, dont le lien avec le Vatican était perçu comme un danger, fut alors intégrée de force, dans l’Église orthodoxe, au terme d’une parodie de synode à Lvov. Celui-ci, manipulé par Moscou, vota le « retour » à l’Église dont les « uniates » s’étaient séparés depuis l’union avec Rome votée à Brest-Litovsk en 1596. Il n’y eut cependant que 30 % de son clergé à accepter de rejoindre le Patriarcat de Moscou. Quelque 10 % des prêtres fondèrent une Église clandestine, 10 % partirent en exil.
Vous pouvez lire la suite sur le site de La Croix://.
Le numéro d’août de la Revue du patriarcat de Moscou ("Journal Moskovskoj Patriarkhiï") publie une longue interview avec l’archevêque Hilarion, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.
En voici quelques extraits :
Les problèmes de la diaspora orthodoxe ont été parmi ceux qui ont le plus occupé la récente rencontre panorthodoxe de Chambésy. Pourquoi ?
- Il avait été prévu que quatre sujets, d’ailleurs liés entre eux, seront prioritaires dans l’ordre du jour de la rencontre : la diaspora orthodoxe, l’autocéphalie et les modalités de son octroi, l’autonomie et son octroi, les diptyques qui déterminent l’ordre dans lequel sont mentionnés les primats des Églises orthodoxes. Il fut ultérieurement décidé de consacrer la rencontre panorthodoxe à l’examen de la question la plus difficile et épineuse de cette liste, celle de la diaspora. La commission orthodoxe préconciliaire s’était réunie en 1990 et 1993 tandis qu’une conférence consacrée à la diaspora a réuni en 1995 de nombreux spécialistes du droit canoniqu. Par la suite, la discussion fut interrompue car des difficultés étaient survenues dans les relations entre le patriarcat de Constantinople et celui de Moscou, difficultés dues à la mise en place en Estonie d’une juridiction ecclésiale parallèle dépendante de Constantinople.
La préparation du concile panorthodoxe a repris après la rencontre à Istanbul, en octobre 2008, des primats des Églises orthodoxes et des représentants des Églises orthodoxes locales. Il fut décidé de confier l’examen des problèmes de la diaspora à la prochaine session de la conférence préconciliaire. Le règlement de ces problèmes revêt une importance particulière pour un meilleur témoignage orthodoxe et une mission plus efficace dans de nombreuses régions du monde.
En voici quelques extraits :
Les problèmes de la diaspora orthodoxe ont été parmi ceux qui ont le plus occupé la récente rencontre panorthodoxe de Chambésy. Pourquoi ?
- Il avait été prévu que quatre sujets, d’ailleurs liés entre eux, seront prioritaires dans l’ordre du jour de la rencontre : la diaspora orthodoxe, l’autocéphalie et les modalités de son octroi, l’autonomie et son octroi, les diptyques qui déterminent l’ordre dans lequel sont mentionnés les primats des Églises orthodoxes. Il fut ultérieurement décidé de consacrer la rencontre panorthodoxe à l’examen de la question la plus difficile et épineuse de cette liste, celle de la diaspora. La commission orthodoxe préconciliaire s’était réunie en 1990 et 1993 tandis qu’une conférence consacrée à la diaspora a réuni en 1995 de nombreux spécialistes du droit canoniqu. Par la suite, la discussion fut interrompue car des difficultés étaient survenues dans les relations entre le patriarcat de Constantinople et celui de Moscou, difficultés dues à la mise en place en Estonie d’une juridiction ecclésiale parallèle dépendante de Constantinople.
La préparation du concile panorthodoxe a repris après la rencontre à Istanbul, en octobre 2008, des primats des Églises orthodoxes et des représentants des Églises orthodoxes locales. Il fut décidé de confier l’examen des problèmes de la diaspora à la prochaine session de la conférence préconciliaire. Le règlement de ces problèmes revêt une importance particulière pour un meilleur témoignage orthodoxe et une mission plus efficace dans de nombreuses régions du monde.
-Des solutions diverses sont préconisées pour l’organisation canonique de la diaspora. Quelles sont les positions du patriarcat de Moscou ? Quelles sont les Églises locales qui ont des positions similaires ? Quelles solutions alternatives sont-elles proposées ?
- Le patriarcat de Moscou, ainsi que plusieurs Églises locales, considèrent que chacune d’entre elles est en droit, dans les régions qui ne font pas partie du territoire canonique de l’une d’entre elles, de conduire des activités pastorales et missionnaires parmi ses fidèles dispersés. En effet, le Christ a dit à chacun de ses disciples « Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit (Mt 28-19) ». Il est évident que la situation actuelle dans la diaspora - quand des juridictions parallèles coexistent dans plusieurs régions et que des chaires épiscopales de diverses Églises locales sont présentes dans une même ville - n’est pas tout à fait en conformité avec la tradition. Un tel état de chose s’explique par l’histoire qu’a connue le XXe siècle. Les révolutions et les guerres ont entraîné la migration de millions de fidèles orthodoxes. Nos compatriotes ont dû, très nombreux, fuir le pays à la suite de la révolution de 1917.
Des phénomènes similaires ont concerné d’autres nations orthodoxes : Grecs, peuples de l’Asie Mineure, Roumains, Serbes, Arabes. Nous devons le respect à tous ceux qui ont été contraints de s’installer à l’étranger et qui souhaitent préserver des liens spirituels avec leurs patries. Il ne s’agit pas de savoir, lorsqu’il s’agit de la diaspora, de qui doivent relever tel ou tel diocèse, telle ou telle paroisse, par qui doivent-ils être administrés ? Comment doivent être spirituellement guidés ceux de nos compatriotes qui de par la volonté de la Providence vivent en dehors du territoire canonique de l’Eglise à laquelle ils appartiennent ? Ils ressentent le besoin de prier dans leur langue maternelle, ils en ont le droit…
-Quelles sont les décisions adoptées par la conférence préconciliaires ?
- Ont été approuvés les textes élaborés par la commission préparatoire panorthodoxe ainsi que par la conférence sur le droit canonique de 1995, cela avec des amendements et des ajouts importants. Les délégations ont été d’accord pour dire que la méthode la plus efficace permettant de renforcer l’unité orthodoxe et la collaboration au sein de la diaspora pourrait être les conférences des évêques réunissant les responsables des diocèses canoniques dans telle ou telle région…
La présidence de ces conférences serait assumée conformément à l’ordre des diptyques, alors que toutes les décisions seraient prises à l’unanimité des Églises représentées par leurs évêques au sein de la conférence. Les droits des conférences et de leurs présidents sont exposés d’une manière détaillée dans les règles de procédures approuvées par la rencontre de Chambésy. Il y est souligné que les conférences des évêques ne s’ingèrent pas dans le domaine de compétence diocésaine de chacun des évêques qui continuent à relever de l’Eglise locale qui les a nommée. Les conférences ne limitent en rien le droit des Églises locales à avoir des relations indépendantes avec les organisations internationales, les pouvoirs publics, les autres confessions et organisations religieuses.
Les textes qui avaient été proposés la Commission préparatoire et la conférence des canonistes ont été selon considérablement améliorés à Chambésy et reflètent mieux maintenant les positions de l’Eglise orthodoxes russe. Le principe du consensus dans l’adoption des décisions par les conférences des évêques est très important en vue d’atteindre l’unité panorthodoxe. Il y a encore, en effet, de sérieuses divergences entre les Églises. Il est, bien sur, indispensable de faire, lorsqu’il s’agit de questions particulièrement compliquées, des concessions, ceci au nom de la paix et de l’entente ecclésiales. Ainsi, des approches diverses se sont fait jour lors de la discussion de la question de la présidence des conférences des évêques.
La délégation de l’Eglise orthodoxe russe, celles de plusieurs autres Églises locales proposaient l’élection des présidents par les conférences ou bien la mise en place d’une présidence tournante selon les principes de la rotation. Il est apparu qu’il est aujourd’hui pour l'instant impossible d’atteindre l’unanimité sur cette question. Aussi, les délégations ont accepté de s’en tenir aux diptyques, alors que le mandat des présidents des conférences des évêques et des membres de ces conférences a été formulés d’une manière très précise et dans une rédaction nouvelle.
La commission panorthodoxe se réunira la prochaine fois en décembre 2009…
Le site Orthodoxie.com propose un sondage publié par InfoCatho sur l'identité religieuse en Russie.
Un récent sondage révèle que 72,6% des habitants de la Fédération de Russie doit être considérée comme orthodoxe, mais seulement de 3% d'entre eux vont à l'église chaque semaine, selon un récent sondage.
Les chiffres montrent que 72,6% des personnes interrogées déclarant orthodoxes et seulement 7,3% affirment être athée. Les proportions de ceux qui se disent appartenir à d'autres confessions religieuses sont de 1, 2%, pour le catholicisme tandis que le judaïsme, l'islam et le bouddhisme recueillent 6,3% des réponses.
La recherche du Centre Levada montre que parmi ceux qui se considèrent orthodoxes seulement 42% disent croire en Dieu "sans condition". L'étude note également que 55% de ces croyants déclarent fréquenter l'église à l'occasion des grandes fêtes, tandis que 12% disent ne jamais aller à l'église.
Un récent sondage révèle que 72,6% des habitants de la Fédération de Russie doit être considérée comme orthodoxe, mais seulement de 3% d'entre eux vont à l'église chaque semaine, selon un récent sondage.
Les chiffres montrent que 72,6% des personnes interrogées déclarant orthodoxes et seulement 7,3% affirment être athée. Les proportions de ceux qui se disent appartenir à d'autres confessions religieuses sont de 1, 2%, pour le catholicisme tandis que le judaïsme, l'islam et le bouddhisme recueillent 6,3% des réponses.
La recherche du Centre Levada montre que parmi ceux qui se considèrent orthodoxes seulement 42% disent croire en Dieu "sans condition". L'étude note également que 55% de ces croyants déclarent fréquenter l'église à l'occasion des grandes fêtes, tandis que 12% disent ne jamais aller à l'église.
Vous pouvez lire la suite ici.
Le prochain déplacement hors Moscou du patriarche Cyrille est prévu pour les 20-22 août. Il se rendra dans les monastères et ermitages de l’archipel des îles Solovki, haut lieu du martyr des peuples de la Russie dans les années vingt et trente du siècle dernier. Basile Goundïaev, grand-père de Cyrille I, a souffert dans ces camps de concentration pour avoir fondé une école orthodoxe du dimanche.
Parmi les déportés de ces camps, les premiers crées sous Lénine, le philosophe Florensky, l’académicien Serge Likhatchev, l’écrivain Oleg Volkov…
En août 2007 un grand crucifix y fut béni dans le monastère de la Transfiguration et solennellement transporté à Moscou pour être érigé au « polygone » de Boutovo, lieu où des dizaines de milliers de victimes de la vague de terreur de 1937-1938 furent exécutées.
En novembre 2008, une délégation de l'Église catholique de France, conduite par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a visité le monastère de Solovki pour rendre hommage aux martyrs chrétiens.
Parmi les déportés de ces camps, les premiers crées sous Lénine, le philosophe Florensky, l’académicien Serge Likhatchev, l’écrivain Oleg Volkov…
En août 2007 un grand crucifix y fut béni dans le monastère de la Transfiguration et solennellement transporté à Moscou pour être érigé au « polygone » de Boutovo, lieu où des dizaines de milliers de victimes de la vague de terreur de 1937-1938 furent exécutées.
En novembre 2008, une délégation de l'Église catholique de France, conduite par le cardinal André Vingt-Trois, archevêque de Paris, a visité le monastère de Solovki pour rendre hommage aux martyrs chrétiens.
Les monastères ont été fondés en 1436 par Zossima, Sabbati, et Hermann. Ils connurent la prospérité au XVI siècle.
Le patriarche Cyrille célèbrera plusieurs offices à l’ermitage de l’Ascension et dans l’île d’Anzer à la mémoire des victimes des camps Solovki.
Le patriarche Cyrille célèbrera plusieurs offices à l’ermitage de l’Ascension et dans l’île d’Anzer à la mémoire des victimes des camps Solovki.
Le Pape Jean-Paul II avait marqué l'Église catholique par ses nombreux déplacements pastoraux. Il semble bien que le patriarche Cyrille de Moscou fasse de même: après la Turquie et l'Ukraine, il prévoit de visiter la Biélorussie en septembre et l'Égypte en novembre, annonce Mgr Hilarion de Volokolamsk, président du département des relations extérieures.
Cette visite au Patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique confirme l'intention du patriarche Cyrille de rencontrer les primats orthodoxes dans l'ordre des dytiques(1). Au cours de son voyage pastoral de 9 jours en Ukraine le patriarche de Moscou a visité 7 diocèses et 9 monastères. (cf. photo)
Il est incontestable que ces déplacements pastoraux illustrent le souci d'unité de l'Orthodoxie, que nous avons souligné à plusieurs reprises, et le rôle prépondérant que l'Église russe jouera pour y parvenir.
Cette visite au Patriarche d'Alexandrie et de toute l'Afrique confirme l'intention du patriarche Cyrille de rencontrer les primats orthodoxes dans l'ordre des dytiques(1). Au cours de son voyage pastoral de 9 jours en Ukraine le patriarche de Moscou a visité 7 diocèses et 9 monastères. (cf. photo)
Il est incontestable que ces déplacements pastoraux illustrent le souci d'unité de l'Orthodoxie, que nous avons souligné à plusieurs reprises, et le rôle prépondérant que l'Église russe jouera pour y parvenir.
(1) Les dyptiques comprennent actuellement 15 Églises: Constantinople, Alexandrie, Antioche, Jérusalem, Moscou, Géorgie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Chypre, Grèce, Albanie, Pologne, Tchéquie et Slovaquie et l'Église orthodoxe en Amérique
Photo blagovest.ru. Dernier jour en Ukraine, liturgie à la laure de Pochaevo
Photo blagovest.ru. Dernier jour en Ukraine, liturgie à la laure de Pochaevo
Les premiers déplacements à l'étranger du patriarche Cyrille de Moscou montrent un nouveau style et une nouvelle présence de l'Église russe dans le monde orthodoxe. La rencontre avec le patriarche Barthélemy de Constantinople, comme la visite pastorale en Ukraine (voir les notes et commentaires dédiés) démontrent son rayonnement bien au-delà des frontières de la Russie: dans son entretien avec le président Iouchtchenko, le patriarche Cyrille a souligné que dans le tomos du patriarche de Constantinople instituant le patriarcat de Moscou (1589) son titre était "Patriarche de Moscou, de Russie et de tous les pays du nord". Il n'en faut pas plus pour relancer les spéculations sur les idées "byzantines" qui ont, parfois effectivement fleuri en Russie.
Le Courrier de Russie avait publié un article sur ce sujet le 9 juillet et j'en reproduis ci-dessous in extenso la deuxième partie. Il fait un point complet de la question et donne un éclairage intéressant et réellement partagé par certains milieux intellectuels russes. De plus son style journalistique rend la lecture attrayante, même si le manque de sources référencées nous met dans l'impossibilité d'en vérifier toutes les assertions…
Article de Inna Doulkina, "C’est Byzance !" Le Courrier de Russie, 9 Juillet 2009
Le Courrier de Russie avait publié un article sur ce sujet le 9 juillet et j'en reproduis ci-dessous in extenso la deuxième partie. Il fait un point complet de la question et donne un éclairage intéressant et réellement partagé par certains milieux intellectuels russes. De plus son style journalistique rend la lecture attrayante, même si le manque de sources référencées nous met dans l'impossibilité d'en vérifier toutes les assertions…
Article de Inna Doulkina, "C’est Byzance !" Le Courrier de Russie, 9 Juillet 2009
« Et les voûtes anciennes de Sainte Sophie, dans la Byzance renouvelée, abriteront de nouveau l’autel du Christ. Agenouille-toi devant elles, ô tsar russe, et relève-toi comme tsar de tous les Slaves ! », Sergueï Ivanov me récite ces vers de Tiouttchev, dans son bureau rempli d’encyclopédies dans toutes les langues et de manuscrits anciens. Docteur en histoire et l’un des plus grands spécialistes sur Byzance, il décortique sans complaisance le «rêve byzantin» russe, aussi bien que ceux qui s’en réclament, anciens ou modernes.
" Byzance revient sur l’avant-scène des discussions philosophiques dans la deuxième moitié du XIXè siècle" explique le chercheur. "Certains slavophiles exploitent alors son image pour justifier l’impossibilité, pour la Russie, de s’intégrer dans l’Europe. Cent cinquante ans s’étaient écoulés depuis les réformes de Pierre le Grand et, pourtant, le retard de la Russie par rapport aux états occidentaux restait considérable. Les Russes cherchaient à comprendre pourquoi."
i[La Russie a un caractère particulier, avançait Tiouttchev. On ne peut pas la comprendre par la voie de la raison [...], on ne peut que croire en elle]i. "
Selon le poète, la Russie ne devait pas suivre la voie européenne mais celle de Byzance, son empire précurseur. Sa mission aurait été de rassembler tous les peuples orthodoxes sous sa couronne, avec une capitale à... Constantinople. L’empereur Nicolas I ne considérait pas ces idées comme utopiques. Dans sa correspondance, il affirmait qu’une entrée surprise des navires russes dans le détroit du Bosphore pourrait permettre de prendre Constantinople sans trop de difficultés. Le tsar a dû subir la défaite cuisante de la guerre de Crimée (1853-1856) pour réduire ses ambitions byzantines à la baisse... Le diplomate et écrivain Konstantin Leontiev reprenait les idées de Tiouttchev, opposant la « complexité florissante » byzantine de races, d’ethnies et de couches sociales de la Russie à une Europe « monotone » aspirant à l’égalité, autrement dit à la simplification et à l’uniformité, courant ainsi à une chute inévitable... Pour se défendre de la « maladie » occidentale du capitalisme comme de celle du socialisme, la Russie devait, selon Leontiev, se détourner de l’Europe « contagieuse » pour concentrer ses forces sur la conquête de Constantinople, sa capitale promise.
« Les slavophiles du XIXème siècle ont inventé une Byzance qui n’a jamais existé, affirme Alexeï Mouraviev, moscovite, Vieux Croyant, spécialiste de grec ancien et des vicissitudes de l’histoire byzantine, un empire imaginaire qui devait servir de fondement spirituel à l’empire pétersbourgeois. Une absurdité si l’on considère que le nouvel empire reniait complètement l’héritage de l’ancien. Pierre le Grand, au lieu d’aspirer à l’harmonie de l’Eglise et de l’Etat, a soumis l’Eglise à l’Etat. Cette séparation relève d’une tradition occidentale étrangère à la Russie. »
« L’influence de l’héritage byzantin sur la Moscovie n’a jamais été aussi importante que ce que les créateurs du mythe byzantin ont voulu imaginer », précise Sergueï Ivanov.
Ainsi, la fameuse formule « Moscou, troisième Rome » ne traduit pas «l’esprit national russe», ni ne représente « une source vitale d’impérialisme », comme les slavophiles byzantinistes aimaient à l’affirmer. Tout simplement parce que l’idée de la transmission de la couronne de Constantinople à la Moscovie n’est pas née en Russie, mais en Europe. Chez les Bulgares et les Serbes d’abord qui, après la chute de Constantinople, souhaitaient voir en Moscou la nouvelle capitale orthodoxe ; chez les Italiens et les Autrichiens ensuite, qui voulaient séduire les Russes grâce au « rêve byzantin », afin de les soulever contre les Turcs. Ceux-ci venaient en effet de terminer la construction de minarets autour de Sainte Sophie, et méditaient sur leurs prochaines conquêtes : pourquoi pas Vienne, ou même Rome ?..
Pour prévenir ce déroulement des choses, le Vatican décida de se rapprocher de la Moscovie et d’en faire un état allié. Dans le cadre de ce projet, le patriarche latin de Constantinople, Basilius Bessarion (créateur, notamment, d’un plan d’union des Eglises de Byzance et de Rome, qui lui valut l’aversion terrible des Grecs) propose sa pupille, Sophie Paléologue, nièce de Constantin XI, dernier empereur de Byzance, en mariage à Ivan III le Grand, prince de Moscovie (3). Le prince épouse Sophie, mais ne manifeste pas la moindre intention de se rapprocher du Vatican.
Quand Sophie arrive, en 1472, accompagnée de Basilius Bessarion, à Moscou, Ivan le Grand envoie un émissaire à leur rencontre pour faire retirer la croix catholique que le patriarche latin a tenue devant lui tout au long de leur voyage. Le messager du Vatican reçoit ensuite un accueil des plus froids, et se retire bientôt au Saint Siège.
Ivan le Grand reste également indifférent, au grand dépit des slavophiles bizantinistes, à la perspective de s’approprier la couronne de Constantinople. Quand un des frères de Sophie lui propose d’acheter les droits de succession, il refuse.« Contrairement à l’avis très répandu, l’aigle bicéphale n’a pas non plus été apporté en Russie par Sophie, précise Sergueï. Ce blason n’apparaît sur le tampon du prince moscovite que vingt ans après le mariage, et les dernières recherches en héraldique montrent que l’aigle russe a été emprunté à l’Empire autrichien, et non à Byzance. »
Ivan le Terrible n’a pas non plus manifesté beaucoup d’intérêt pour le trône byzantin.
" Byzance revient sur l’avant-scène des discussions philosophiques dans la deuxième moitié du XIXè siècle" explique le chercheur. "Certains slavophiles exploitent alors son image pour justifier l’impossibilité, pour la Russie, de s’intégrer dans l’Europe. Cent cinquante ans s’étaient écoulés depuis les réformes de Pierre le Grand et, pourtant, le retard de la Russie par rapport aux états occidentaux restait considérable. Les Russes cherchaient à comprendre pourquoi."
i[La Russie a un caractère particulier, avançait Tiouttchev. On ne peut pas la comprendre par la voie de la raison [...], on ne peut que croire en elle]i. "
Selon le poète, la Russie ne devait pas suivre la voie européenne mais celle de Byzance, son empire précurseur. Sa mission aurait été de rassembler tous les peuples orthodoxes sous sa couronne, avec une capitale à... Constantinople. L’empereur Nicolas I ne considérait pas ces idées comme utopiques. Dans sa correspondance, il affirmait qu’une entrée surprise des navires russes dans le détroit du Bosphore pourrait permettre de prendre Constantinople sans trop de difficultés. Le tsar a dû subir la défaite cuisante de la guerre de Crimée (1853-1856) pour réduire ses ambitions byzantines à la baisse... Le diplomate et écrivain Konstantin Leontiev reprenait les idées de Tiouttchev, opposant la « complexité florissante » byzantine de races, d’ethnies et de couches sociales de la Russie à une Europe « monotone » aspirant à l’égalité, autrement dit à la simplification et à l’uniformité, courant ainsi à une chute inévitable... Pour se défendre de la « maladie » occidentale du capitalisme comme de celle du socialisme, la Russie devait, selon Leontiev, se détourner de l’Europe « contagieuse » pour concentrer ses forces sur la conquête de Constantinople, sa capitale promise.
« Les slavophiles du XIXème siècle ont inventé une Byzance qui n’a jamais existé, affirme Alexeï Mouraviev, moscovite, Vieux Croyant, spécialiste de grec ancien et des vicissitudes de l’histoire byzantine, un empire imaginaire qui devait servir de fondement spirituel à l’empire pétersbourgeois. Une absurdité si l’on considère que le nouvel empire reniait complètement l’héritage de l’ancien. Pierre le Grand, au lieu d’aspirer à l’harmonie de l’Eglise et de l’Etat, a soumis l’Eglise à l’Etat. Cette séparation relève d’une tradition occidentale étrangère à la Russie. »
« L’influence de l’héritage byzantin sur la Moscovie n’a jamais été aussi importante que ce que les créateurs du mythe byzantin ont voulu imaginer », précise Sergueï Ivanov.
Ainsi, la fameuse formule « Moscou, troisième Rome » ne traduit pas «l’esprit national russe», ni ne représente « une source vitale d’impérialisme », comme les slavophiles byzantinistes aimaient à l’affirmer. Tout simplement parce que l’idée de la transmission de la couronne de Constantinople à la Moscovie n’est pas née en Russie, mais en Europe. Chez les Bulgares et les Serbes d’abord qui, après la chute de Constantinople, souhaitaient voir en Moscou la nouvelle capitale orthodoxe ; chez les Italiens et les Autrichiens ensuite, qui voulaient séduire les Russes grâce au « rêve byzantin », afin de les soulever contre les Turcs. Ceux-ci venaient en effet de terminer la construction de minarets autour de Sainte Sophie, et méditaient sur leurs prochaines conquêtes : pourquoi pas Vienne, ou même Rome ?..
Pour prévenir ce déroulement des choses, le Vatican décida de se rapprocher de la Moscovie et d’en faire un état allié. Dans le cadre de ce projet, le patriarche latin de Constantinople, Basilius Bessarion (créateur, notamment, d’un plan d’union des Eglises de Byzance et de Rome, qui lui valut l’aversion terrible des Grecs) propose sa pupille, Sophie Paléologue, nièce de Constantin XI, dernier empereur de Byzance, en mariage à Ivan III le Grand, prince de Moscovie (3). Le prince épouse Sophie, mais ne manifeste pas la moindre intention de se rapprocher du Vatican.
Quand Sophie arrive, en 1472, accompagnée de Basilius Bessarion, à Moscou, Ivan le Grand envoie un émissaire à leur rencontre pour faire retirer la croix catholique que le patriarche latin a tenue devant lui tout au long de leur voyage. Le messager du Vatican reçoit ensuite un accueil des plus froids, et se retire bientôt au Saint Siège.
Ivan le Grand reste également indifférent, au grand dépit des slavophiles bizantinistes, à la perspective de s’approprier la couronne de Constantinople. Quand un des frères de Sophie lui propose d’acheter les droits de succession, il refuse.« Contrairement à l’avis très répandu, l’aigle bicéphale n’a pas non plus été apporté en Russie par Sophie, précise Sergueï. Ce blason n’apparaît sur le tampon du prince moscovite que vingt ans après le mariage, et les dernières recherches en héraldique montrent que l’aigle russe a été emprunté à l’Empire autrichien, et non à Byzance. »
Ivan le Terrible n’a pas non plus manifesté beaucoup d’intérêt pour le trône byzantin.
Il ne s’est pas laissé séduire par la proposition du messager de Rome, le jésuite Antoine Possevin, de « ressusciter Byzance » ni de « devenir l’empereur de l’Orient ». À l’image de son grand-père, il faisait la conquête des terres voisines, ne se souciant pas des rives lointaines. Il a adopté néanmoins le rite du couronnement byzantin, mais dans une version abrégée. « Ivan le Terrible a refusé de choisir, au moment du couronnement, le marbre pour sa tombe, comme le rite byzantin le prescrivait », explique Sergueï Ivanov. Un détail qui montre à quel point le basileus byzantin, abandonnant généralement son trône à la suite d’un coup d’état, avait peu en commun avec le tsar russe qui tenait son pouvoir de son père et de son grand père, et le transmettait à son fils. Un empereur byzantin ne devait jamais oublier que la période de son règne était temporaire, Dieu seul décidant de la durée de celui-ci. Un tsar russe se présentait comme gouverneur « éternel », puisant sa légitimité dans des traditions ancestrales.
Mais malgré – ou grâce à ? – son caractère artificiel et chauvin, le rêve byzantin obsède, à la fin du XIXè siècle, un grand nombre de Russes. En 1885, l’empereur Alexandre III ouvre un institut archéologique russe à Constantinople, où l’on étudiera la géographie et l’histoire ancienne de Byzance jusqu’en 1914. La byzantinologie russe s’épanouit : les byzantinologues du monde entier apprennent le russe. Quarante cathédrales de style néobyzantin se dressent dans différents coins de l’empire (4). L’empereur Nicolas II commence sérieusement à étudier la possibilité de reconquérir Constantinople.« Ce n’est qu’au début du XXème siècle, et pas 400 ans plus tôt, comme on aime à le croire, que le pouvoir russe proclame ses droits sur la couronne byzantine », ajoute Sergueï Ivanov. Quand la première guerre mondiale éclate, le plus grand byzantinologue de l’époque, Fiodor Ouspenskyi, envoie à Nicolas II un document décrivant en détail la façon de reconstruire Constantinople après sa future reconquête par l’armée russe. Si les Russes n’ont jamais pris Constantinople, ils ont, en revanche, conquis, en 1916, Trébizonde, une des anciennes capitales de l’empire byzantin. Sa cathédrale conserve une fresque sur laquelle un soldat russe avait laissé sa signature.
« C’est le moment où la Russie a atteint le maximum de ses ambitions impériales, commente Ivanov. Ensuite elle s’est écroulée ». Trébizone a été prise le 5 avril et, huit mois plus tard, le 4 décembre, l’ambassadeur de France en Russie, Maurice Paléologue écrivait dans son journal : « Le paragraphe de la déclaration ministérielle, relatif à Constantinople, n’a pas éveillé plus d’écho dans le public qu’à la Douma. C’est le même effet d’indifférence et d’étonnement, comme si Trepov (président du Conseil, ndlr) avait exhumé une vieille utopie, caressée jadis et depuis longtemps oubliée. Voilà plusieurs mois que j’observe dans l’âme nationale cet effacement progressif du rêve byzantin. Le charme est rompu. Se détacher de ses rêves, se déprendre de ce qu’on a poursuivi, convoité, avec le plus d’ardeur, savourer même une sorte de joie amère et corrosive à constater sa déception et son désenchantement, comme c’est russe. »
Et pourtant, le rêve ne meurt pas définitivement. Il ressuscite en 1943 quand Staline – ayant abandonné le rêve de révolution socialiste internationale – autorise les prêtres orthodoxes à exercer leur culte et les byzantinologues à continuer leurs recherches, après une décennie « muette » pendant laquelle la byzantinologie avait été déclarée « science ennemie ». En 1948, la revue du Patriarchat moscovite écrit que la troisième Rome a trouvé sa nouvelle incarnation dans la capitale soviétique. Comme le dernier tsar russe, le premier dictateur communiste évoque l’héritage byzantin pour persuader le peuple du caractère sacré de son pouvoir. Par la suite, l’idée de Byzance devient symbole de régime totalitaire.
« Quand les gens voulaient parler de l’URSS, ils disaient « Byzance », explique Ivanov. Mon maître, le grand scientifi que Alexandre Kajdan, voyait en Byzance l’État précurseur de l’URSS. J’ai aussi choisi d’étudier Byzance pour mieux comprendre le fonctionnement d’un État autoritaire. Même s’il est absurde – parce que parfaitement anachronique – d’affirmer que Byzance était « totalitaire ».
« Byzance est-elle dans l’air ? » : je pose ma dernière question à Alexeï Mouraviev, souhaitant, au fond, qu’il me dise oui. Car, sinon, pourquoi ces titres de unes dans les journaux, ces noms de parfums et marques de chocolats, ces petites phrases qui courent, ici et là ? On dit Byzance, pour dire « fastes », « intrigues », « mystères », « clans », « tortures ». Pour dire Russie aussi. À chaque nouvelle période historique, on redécouvre dans la Russie de nouveaux traits, indéniablement byzantins. Alors ? « Non, je ne le ressens pas, répond-il platement. Byzance, c’est la « Rus », l’ancienne Russie. Elle a été complètement engloutie. Il n’en reste plus rien. À part un rêve, peut-être. Un rêve byzantin ».
Inna Doulkina
Illustration: Natalia Livandovskaïa
Photographie: le patriarche Cyrille pendent sa "prière silencieuse" à Sainte-Sophie de Constantinople (cf. note dédiée)
2)Fiodor (Théodore) Ivanovitch Tiouttchev en russe : Фёдор Иванович Тютчев (1803 1873) est un des plus grands poètes russes.
3) Ivan III, grand-père d'Ivan IV, "le Terrible"
(4) L'intérieur de la cathédrale de la rue Daru, consacrée en 1861, est aussi de style néobyzantin.
Mais malgré – ou grâce à ? – son caractère artificiel et chauvin, le rêve byzantin obsède, à la fin du XIXè siècle, un grand nombre de Russes. En 1885, l’empereur Alexandre III ouvre un institut archéologique russe à Constantinople, où l’on étudiera la géographie et l’histoire ancienne de Byzance jusqu’en 1914. La byzantinologie russe s’épanouit : les byzantinologues du monde entier apprennent le russe. Quarante cathédrales de style néobyzantin se dressent dans différents coins de l’empire (4). L’empereur Nicolas II commence sérieusement à étudier la possibilité de reconquérir Constantinople.« Ce n’est qu’au début du XXème siècle, et pas 400 ans plus tôt, comme on aime à le croire, que le pouvoir russe proclame ses droits sur la couronne byzantine », ajoute Sergueï Ivanov. Quand la première guerre mondiale éclate, le plus grand byzantinologue de l’époque, Fiodor Ouspenskyi, envoie à Nicolas II un document décrivant en détail la façon de reconstruire Constantinople après sa future reconquête par l’armée russe. Si les Russes n’ont jamais pris Constantinople, ils ont, en revanche, conquis, en 1916, Trébizonde, une des anciennes capitales de l’empire byzantin. Sa cathédrale conserve une fresque sur laquelle un soldat russe avait laissé sa signature.
« C’est le moment où la Russie a atteint le maximum de ses ambitions impériales, commente Ivanov. Ensuite elle s’est écroulée ». Trébizone a été prise le 5 avril et, huit mois plus tard, le 4 décembre, l’ambassadeur de France en Russie, Maurice Paléologue écrivait dans son journal : « Le paragraphe de la déclaration ministérielle, relatif à Constantinople, n’a pas éveillé plus d’écho dans le public qu’à la Douma. C’est le même effet d’indifférence et d’étonnement, comme si Trepov (président du Conseil, ndlr) avait exhumé une vieille utopie, caressée jadis et depuis longtemps oubliée. Voilà plusieurs mois que j’observe dans l’âme nationale cet effacement progressif du rêve byzantin. Le charme est rompu. Se détacher de ses rêves, se déprendre de ce qu’on a poursuivi, convoité, avec le plus d’ardeur, savourer même une sorte de joie amère et corrosive à constater sa déception et son désenchantement, comme c’est russe. »
Et pourtant, le rêve ne meurt pas définitivement. Il ressuscite en 1943 quand Staline – ayant abandonné le rêve de révolution socialiste internationale – autorise les prêtres orthodoxes à exercer leur culte et les byzantinologues à continuer leurs recherches, après une décennie « muette » pendant laquelle la byzantinologie avait été déclarée « science ennemie ». En 1948, la revue du Patriarchat moscovite écrit que la troisième Rome a trouvé sa nouvelle incarnation dans la capitale soviétique. Comme le dernier tsar russe, le premier dictateur communiste évoque l’héritage byzantin pour persuader le peuple du caractère sacré de son pouvoir. Par la suite, l’idée de Byzance devient symbole de régime totalitaire.
« Quand les gens voulaient parler de l’URSS, ils disaient « Byzance », explique Ivanov. Mon maître, le grand scientifi que Alexandre Kajdan, voyait en Byzance l’État précurseur de l’URSS. J’ai aussi choisi d’étudier Byzance pour mieux comprendre le fonctionnement d’un État autoritaire. Même s’il est absurde – parce que parfaitement anachronique – d’affirmer que Byzance était « totalitaire ».
« Byzance est-elle dans l’air ? » : je pose ma dernière question à Alexeï Mouraviev, souhaitant, au fond, qu’il me dise oui. Car, sinon, pourquoi ces titres de unes dans les journaux, ces noms de parfums et marques de chocolats, ces petites phrases qui courent, ici et là ? On dit Byzance, pour dire « fastes », « intrigues », « mystères », « clans », « tortures ». Pour dire Russie aussi. À chaque nouvelle période historique, on redécouvre dans la Russie de nouveaux traits, indéniablement byzantins. Alors ? « Non, je ne le ressens pas, répond-il platement. Byzance, c’est la « Rus », l’ancienne Russie. Elle a été complètement engloutie. Il n’en reste plus rien. À part un rêve, peut-être. Un rêve byzantin ».
Inna Doulkina
Illustration: Natalia Livandovskaïa
Photographie: le patriarche Cyrille pendent sa "prière silencieuse" à Sainte-Sophie de Constantinople (cf. note dédiée)
2)Fiodor (Théodore) Ivanovitch Tiouttchev en russe : Фёдор Иванович Тютчев (1803 1873) est un des plus grands poètes russes.
3) Ivan III, grand-père d'Ivan IV, "le Terrible"
(4) L'intérieur de la cathédrale de la rue Daru, consacrée en 1861, est aussi de style néobyzantin.
Mgr Paolo Pezzi, archevêque du diocèse catholique de la Mère de Dieu à Moscou, demande aux autorités moscovites un terrain ou un immeuble pour l'installation d'une nouvelle paroisse dans la capitale russe. Dans la lettre qu'il a transmise aux autorités de Moscou par l'intermédiaire du vice-maire S. Baïdakov, il note que l'Église catholique en Russie "a la possibilité d'exister paisiblement et de se développer, mais a besoin du soutien des autorités civiles".
L'archevêque souligne que les deux églises catholiques de Moscou - la cathédrale de l'Immaculée-Conception et Saint-Louis-des-Français sont surchargées: le dimanche, "jusqu'à 15 saintes messes sont célébrées dans la cathédrale". La troisième église se trouve à Lublino, un quartier éloigné du centre de la ville. Elle est toujours en travaux.
Mgr Paolo Pezzi demande également la restitution de la chapelle catholique Marie-Madeleine au cimetière Vvédenski de Moscou. De nombreux catholiques, dont des prêtres, sont enterrés près de cette chapelle où l'archevêque souhaite recommencer les offices à la mémoire des défunts.
L'archevêque souligne que les deux églises catholiques de Moscou - la cathédrale de l'Immaculée-Conception et Saint-Louis-des-Français sont surchargées: le dimanche, "jusqu'à 15 saintes messes sont célébrées dans la cathédrale". La troisième église se trouve à Lublino, un quartier éloigné du centre de la ville. Elle est toujours en travaux.
Mgr Paolo Pezzi demande également la restitution de la chapelle catholique Marie-Madeleine au cimetière Vvédenski de Moscou. De nombreux catholiques, dont des prêtres, sont enterrés près de cette chapelle où l'archevêque souhaite recommencer les offices à la mémoire des défunts.
Source: Interfax
Georges Nivat est un des plus éminents spécialistes de la Russie, de son histoire, de sa culture et de sa littérature.
Pour écouter l'émission cliquez sur le lien L'entretien commence à la suite des infos.
Nous évoquons avec lui son parcours bien sûr, et puisque nous commémorons aujourd’hui, le premier anniversaire de la mort de Alexandre Soljenitsyne – et que c’est un auteur qu’il a très bien connu et à qui il vient de consacrer une biographie - nous évoquons avec Georges Nivat le souvenir de cet auteur russe incontournable et trop mal connu en France.
Pour écouter l'émission cliquez sur le lien L'entretien commence à la suite des infos.
Nous évoquons avec lui son parcours bien sûr, et puisque nous commémorons aujourd’hui, le premier anniversaire de la mort de Alexandre Soljenitsyne – et que c’est un auteur qu’il a très bien connu et à qui il vient de consacrer une biographie - nous évoquons avec Georges Nivat le souvenir de cet auteur russe incontournable et trop mal connu en France.
Georges Nivat
Le phénomène Soljénitsyne
Fayard - février 2009
Ce livre embrasse tous les aspects du « phénomène Soljénitsyne » : la naissance d’un athlète de la dissidence, le labeur d’un écrivain comparable à Balzac, l’érection de deux « cathédrales » d’écriture, L’Archipel du Goulag sur la fabrique d’inhumain en utopie, et La Roue rouge sur le
« déraillement » de l’histoire russe, enfin, le poète-philosophe des
« Miettes en prose », de La Maison de Matriona, des dialogues stoïciens du Premier Cercle.
Alexandre Soljénitsyne lut attentivement la première version de ce livre en russe (publiée à 800 000 exemplaires à Moscou, en pleine perestroïka) et il porta ce jugement : « Une vision littéraire pleine d’acuité, une intuition morale très fine, et des conclusions générales qui visent juste. » (Esquisses d’exil)
Le nouvel ouvrage tient compte de plusieurs remarques envoyées par Soljénitsyne à l’auteur. L’ancien volume est totalement refondu et largement augmenté. Georges Nivat y conduit la réflexion littéraire et morale jusqu’au terme de la longue vie d’écrivain-lutteur d’Alexandre Soljénitsyne.
(Note de l'éditeur)
Le phénomène Soljénitsyne
Fayard - février 2009
Ce livre embrasse tous les aspects du « phénomène Soljénitsyne » : la naissance d’un athlète de la dissidence, le labeur d’un écrivain comparable à Balzac, l’érection de deux « cathédrales » d’écriture, L’Archipel du Goulag sur la fabrique d’inhumain en utopie, et La Roue rouge sur le
« déraillement » de l’histoire russe, enfin, le poète-philosophe des
« Miettes en prose », de La Maison de Matriona, des dialogues stoïciens du Premier Cercle.
Alexandre Soljénitsyne lut attentivement la première version de ce livre en russe (publiée à 800 000 exemplaires à Moscou, en pleine perestroïka) et il porta ce jugement : « Une vision littéraire pleine d’acuité, une intuition morale très fine, et des conclusions générales qui visent juste. » (Esquisses d’exil)
Le nouvel ouvrage tient compte de plusieurs remarques envoyées par Soljénitsyne à l’auteur. L’ancien volume est totalement refondu et largement augmenté. Georges Nivat y conduit la réflexion littéraire et morale jusqu’au terme de la longue vie d’écrivain-lutteur d’Alexandre Soljénitsyne.
(Note de l'éditeur)
Aujourd'hui:
L'Église russe fait mémoire de l'apparition miraculeuse de la Mère de Dieu la très sainte et toujours vierge Marie, qui sauva le monastère de Potchaïev de l'attaque des Turcs et des Tatares en 1675.
L'icône de la Vierge de Potchaev (le patriarche Cyrille vient de se rendre en pèlerinage dans cette laure) a été révélée en 1340. Un moine eut la vision de la Vierge debout sur une pierre , entourée de flammes. Le moine appela un frère, un berger se joignit à eux, tous trois rendirent grâce à Dieu.
Une empreinte du pied droit de la Vierge resta gravée suer cette pierre....
L'Église russe fait mémoire de l'apparition miraculeuse de la Mère de Dieu la très sainte et toujours vierge Marie, qui sauva le monastère de Potchaïev de l'attaque des Turcs et des Tatares en 1675.
L'icône de la Vierge de Potchaev (le patriarche Cyrille vient de se rendre en pèlerinage dans cette laure) a été révélée en 1340. Un moine eut la vision de la Vierge debout sur une pierre , entourée de flammes. Le moine appela un frère, un berger se joignit à eux, tous trois rendirent grâce à Dieu.
Une empreinte du pied droit de la Vierge resta gravée suer cette pierre....
Почаевская икона Божией Матери находится в Почаевской обители. На горе, где сейчас расположен монастырь, поселились два инока в 1340 году. Один инок после молитвы пошел к вершине горы и, вдруг, увидел Божию Матерь, стоявшую на камне и окруженную пламенем. Он позвал брата посмотреть на чудо. Третьим свидетелем видения был пастух Иоанн Босой. Он взбежал на гору, и они втроем прославили Бога. На камне, где стояла Пресвятая Богородица, навсегда остался отпечаток Ее правой стопы.
В 1559 году Константинопольский митрополит Неофит, проезжая через Волынь, посетил жившую в имении Орля, недалеко от Почаева, дворянку Анну Гойскую. В благословение он оставил Анне привезенную из Константинополя икону Богородицы. Стали замечать, что от иконы исходит сияние. Когда перед иконой исцелился брат Анны Филипп, она передала в 1597 г. чудотворный образ инокам, поселившимся на Почаевской горе. Святой образ был поставлен в храм, воздвигнутый в честь Успения Божией Матери. Позже там основан монастырь, на содержание которого Анна Гойская передала большие средства.
Чудотворная икона стала называться Почаевской. Среди многих свидетельств о помощи Царицы Небесной известно следующее.Монах Почаевского монастыря был захвачен в плен татарами, Находясь в неволе, он вспоминал Почаевскую обитель, ее святыни, Богослужения, песнопения. Особенно тосковал инок при наступлений праздника Успения Пресвятой Богородицы и слезно молил Божию Матерь об избавлении из плена. И вот, по молитвам Пресвятой Девы, однажды исчезли стены темницы, а инок оказался у стен Почаевской обители.
В 1559 году Константинопольский митрополит Неофит, проезжая через Волынь, посетил жившую в имении Орля, недалеко от Почаева, дворянку Анну Гойскую. В благословение он оставил Анне привезенную из Константинополя икону Богородицы. Стали замечать, что от иконы исходит сияние. Когда перед иконой исцелился брат Анны Филипп, она передала в 1597 г. чудотворный образ инокам, поселившимся на Почаевской горе. Святой образ был поставлен в храм, воздвигнутый в честь Успения Божией Матери. Позже там основан монастырь, на содержание которого Анна Гойская передала большие средства.
Чудотворная икона стала называться Почаевской. Среди многих свидетельств о помощи Царицы Небесной известно следующее.Монах Почаевского монастыря был захвачен в плен татарами, Находясь в неволе, он вспоминал Почаевскую обитель, ее святыни, Богослужения, песнопения. Особенно тосковал инок при наступлений праздника Успения Пресвятой Богородицы и слезно молил Божию Матерь об избавлении из плена. И вот, по молитвам Пресвятой Девы, однажды исчезли стены темницы, а инок оказался у стен Почаевской обители.
Derniers commentaires
-
Surprenantes fresques dans un monastère en Serbie
19/09/2024 13:35 - Patrick -
"Il n'y a aucune excuse pour ceux qui déclenchent des guerres", - Mgr Onuphre, Primat de l'Eglise d’Ukraine, PM
14/04/2023 05:58 - Gilles -
Le père George Egorov, sa visite pastorale à la Légion étrangère
12/12/2022 12:55 - Baron André -
OSCE demande à Russie ce cesser la destruction d'églises en Ukraine
10/05/2022 03:22 - pere jean -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 19:15 - Hai Lin -
Deux hiérarques russes s’expriment à titre personnel à propos de la guerre et de la paix, de la situation en Russie
14/04/2022 10:39 - Marie Genko -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
14/04/2022 10:26 - Marie Genko -
Le Parlement Européen a condamné le patriarche Cyrille et a félicité le clergé orthodoxe qui s'est opposé à la guerre en Ukraine
13/04/2022 21:21 - Gilles -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 23:05 - Théophile -
Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
12/04/2022 22:00 - Nadejda na Mir
Liens francophones