" Enfourchez ce pope! " : saint Méthode (1868-1921) évêque de Petropavlovsk
Le 17 février, l’Eglise orthodoxe russe fête la mémoire de saint Méthode, évêque de Petropavlovsk, évêque auxiliaire du diocèse d’Omsk. Lors d’une molébèn près de l’église Saint-Nicolas à Petropavlovsk,

Mgr Méthode a été arrêté par des soldats de l’Armée rouge et tué à coups de baïonnettes. Les meurtriers ont porté encore plusieurs blessures et planté ensuite une croix dans la dépouille de l’évêque. Les gens qui se tenaient à côté gardaient le silence.


Croix enfoncée dans une blessure

En 1921, une révolte des paysans contre le pouvoir soviétique a éclaté en Sibérie. Cette révolte a pris des dimensions considérables et s'est propagée dans les villes de Petropavlovsk, Ichim, Tobolsk.

Un gouvernement de la Sibérie du Nord a été créé. La répression de la révolte était accompagnée par une violence des bolchéviques auparavant inconnue. Les soldats ont tué des centaines de personnes dans les villages et villes envahis dont plusieurs ont été brûlés de fond en comble. En février 1921, à Petropavlovsk, les bolchéviques, par le feu et le sang, restaurent le pouvoir soviétique qui sera accueilli sans enthousiasme par la population.

Le 4 février à Petropavlovsk, un conflit entre les paysans et les bolchéviques s’est produit sur la place devant l’église St-Nicolas où l’évêque Méthode avait célébré une liturgie. Le sang a coulé. Après avoir célébré un office d’intercession, le futur saint est sorti de l’église sur la place et appelé le peuple à la paix. En ce moment, des cris ont retenti dans la foule : « Que ce pope soit enfourché ! » et les soldats lui ont infligé plusieurs blessures à la baïonnette. Dans l' une d’elles, ils ont enfoncé une croix alors que, selon certaines affirmations, l’évêque était encore vivant.

Fils d’un lecteur, il est né dans le village de Vyatskoe et a été baptisé Michel. Sa famille éprouvait des difficultés et vivait dans une pauvreté extrême. Le père, un homme très croyant, a appris à ses enfants à ne se plaindre de rien et à voir, dans tout ce qui se produit dans la vie, la providence Divine.

A l’époque, un grand nombre d’enfants dans les familles du clergé étudaient dans des séminaires. Le futur évêque est sorti d'une école de formation religieuse à Sarapoul et ensuite du séminaire de Vyatka. En 1891, à l’âge de 23 ans, il a été ordonné prêtre et envoyé dans une église de campagne. Ensuite il a déménagé à Sarapoul où il célébrait dans l’église de l’Ascension et enseignait les fondements de la foi dans l’école paroissiale de la ville.

L’an 1898 a apporté un grand malheur au père Michel : il est devenu veuf. Après la mort de son épouse, il décide de consacrer tout le reste de sa vie au service de l’Eglise. Pour approfondir ses études en théologie, il s'inscrit à l’Académie de théologie à Kazan dont le recteur était un archevêque célèbre, Mgr Antoine (Khrapovitski), « pécheur des âmes pour la tonsure monacale » qui a beaucoup influencé le père Michel. En 1900, dans deux ans, il est tonsuré et devient l’hiéromoine Méthode.

Ayant terminé l’Académie, il travaille dans le système de l’enseignement religieux. En 1906 il est nommé recteur du séminaire d’Oufa et élevé au rang de l’archimandrite. Après son ordination épiscopale en 1913, il est envoyé à Omsk en tant que l’évêque auxiliaire avec le titre d’Akmolensk (en 1914 son siège est remporté à Petropavlovsk).
" Enfourchez ce pope! " : saint Méthode (1868-1921) évêque de Petropavlovsk

Évêque non-progressiste

Dans l’épiscopat russe de l’époque pré révolutionnaire, Mgr Méthode est marqué par ses prédications exprimant l’inquiétude sur l’état de la foi en Russie. Les sentiments de triomphe, de faux patriotisme et de béatitude qui étaient très caractéristiques dans la période d’après la défaite de la Première révolution russe, ne lui étaient pas familiers. Il prévoyait la catastrophe de 1917 bien avant que la société russe ait connu le pouvoir bolchévique.

Ainsi dans son discours du début de la nouvelle année universitaire en 1908 au séminaire d’Oufa, il a prononcé des mots très vifs et, comme on dirait actuellement, non corrects par rapport à la politique de l'époque. Il disait notamment :
« La franc-maçonnerie ainsi que les sectes sont une force hostile à la foi qui se propage très vite dans la chrétienté. Dans ses diverses manifestations, elle promet de façon ouverte et cynique de détruire le christianisme et de lui faire un joyeux repas funéraire. Le rationalisme religieux et le matérialisme ont un ton belliqueux à l'égard de l’Eglise du Christ. A la place de l’évangile, on se met à lire les blasphèmes de Renan et le Capital de Marx. Avec fanatisme et certitude, ils prêchent l’avènement du « royaume céleste spirituel de la vie éternelle » sur terre. Nombreux sont ceux qui ont quitté l’orthodoxie pour les religions juive, musulmane et même païenne ou sont restés sans aucune religion. En rejetant l'évangile du Christ comme le livre des idéaux inaccomplis, nos maîtres contemporains essayent de diminuer l’influence de l’Evangile,de délivrer l’homme de toute responsabilité pour son comportement personnel. Selon la morale contemporaine antichrétienne, toute action la plus mauvaise de l’homme peut être reconnu comme un acte moral. »

Comme nous le savons, dans les années de la révolution de 1905-7, un grand nombre de prêtres et de séminaristes en Russie ont manifesté leurs vues socialistes. Nombreux d’entre eux sympathisaient à l’idée révolutionnaire et y voyaient une continuation légitime des préceptes évangéliques. N’ayant pas peur de ne pas être progressiste, Mgr Méthode refusait une quelconque proximité du christianisme et du communisme :
« Les bases de la vie antichrétiennes sous les noms plausibles et trompeurs de nouvelle foi, de recherche de Dieu, de socialisme, de communisme etc. tâchent d’ombrager et de défigurer complètement les idéaux chrétiens, la lumière de la vérité de l’Evangile du Christ. »

Les paroles de l’évêque Méthode, adressées aux adeptes du christianisme appelé « rose » ou « libéral », sont bien d’actualité de nos jours : «

Acceptant le mal qui nous entoure, nous croyons accomplir la loi du Christ ; ne luttant pas contre le mal à cause de notre mauvaise compréhension de la liberté de la conscience, nous nous habituons au mal et commençons à le tenir pour un fait normal, nous devenons être indifférent envers le bien. Dans la vie sociale, dans les relations entre nous, nous exprimons parfois une sorte d'hyperhumanité : nous sommes généreux par rapport à la lâcheté, indulgents pour la dépravation, nous sommes prêts à nous taire quand il s’agit de l’incrédulité et parfois de blasphèmes, nous estimons qu’il est criminel de toucher à la conscience tranquille du prochain. Nous récompensons la lutte pour la vérité et la piété par le mépris, leur « saint zèle », nous l’appelons le fanatisme, la psychopathie… » (Sermon prononcé le 22 mars 1909 dans la cathédrale d’Oufa).

Il faut également remarquer que l’évêque Méthode prononçaient des paroles véhémentes et n’avait pas peur d’« aller dans le peuple ». Comme saint Jean de Cronstadt, il est devenu missionnaire au niveau social le plus bas de la population urbaine. Avec l’aide de ses étudiants-séminaristes, il s’entretenait régulièrement avec les gens dans l’asile de nuit municipal, y célébrait des molébèns, les vigiles, distribuait des livres et des brochures sur la foi et l’Eglise, répondait aux questions. Le saint évêque luttait contre l’alcoolisme, aidait l’Association diocésaine de la sobriété. Pendant la période de son service pastoral, plus de 400 personnes sont entrées dans la Fraternité des abstèmes.

L’assassinat du saint évêque Méthode a été accompli en plein jour, sur une place publique en présence d’un grand nombre de gens. Quand les soldats de l’Armée rouge ont enfourché l’évêque, personne n’ est intervenu : il n’y a aucun témoignage du fait que quelqu’un ait essayé de le sauver. Sans aucun doute, personne à Petropavlovsk n’a estimé nécessaire d’enterrer Mgr Méthode selon les traditions chrétiennes. Jusqu’aujourd’hui, le lieu de sa sépulture reste inconnu. On croit qu’il a été enterré dans une fosse commune.

En 2000, l’évêque Méthode (Krasnoperov) a été canonisé en tant que nouveau martyr et confesseur de la foi .

Pravmir.ru Traduction Dimitri Garmonov

Les nouveaux martyrs de la terre russe - 146 Résultats pour votre recherche

Епископ Мефодий (Краснопёров) 1868 -1921 (в миру Михаил Платонович Краснопёров)

Крестильный храм в честь священномученика Мефодия епископа Петропавловского
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Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Février 2020 à 12:01 | 0 commentaire | Permalien

Du mensonge à l’infarctus
Par le père Jean Valentin Istrati (prêtre roumain)

Si vous voulez ne plus éprouver de douleurs cardiaques commencez par aimer de tout votre cœur, prier et éprouver de la joie pour tous les humains.

Nous vivons dans un monde dans lequel les nouvelles technologies proclament avoir maîtrisé la matière.

Cela n’empêche en rien les hommes de souffrir des séquelles de la désobéissance d’Adam : elle a conduit à la fragilité de notre être et à la corruption qui suit la mort.Il y a longtemps que nous avons franchi le mur du son, que nous allons dans l’espace, nous sommes prêts d’avoir épuisé les ressources naturelles de notre planète.

Nous voilà aptes à faire tenir des macro bibliothèques dans un objet qui fait la taille d’une boîte d’allumettes.Nous restons ébaubis en contemplant le ciel étoilé et nous scrutons les ossements des dinosaures en éprouvant une indicible nostalgie du lointain passé. Notre vie ne s’en trouve pas de meilleure qualité.

Du mensonge à l’infarctus
Toute autres choses égales cette vie n’est en rien plus belle que celle que menaient nos ancêtres. Malgré les inouïs progrès obtenus en génétique, en pharmacologie, en biologie moléculaire nous ne nous sommes pas rapprochés les uns des autres.

Nous communiquons d’écran à écran, souvent éloignés l’un de l’autre par des milliers de kilomètres. Comment ne pas conclure que la science, le progrès, la technique, la vitesse, l’omniprésence de l’information n’ont pas conféré la moindre plus-value à notre bonheur, à notre bien-être, à notre amour, ce n’est que trop souvent précisément le contraire.

Récemment j’ai eu connaissance d’une étude de l’OMS portant sur la morbidité dans le monde. J’ai été étonne de voir que la première cause de mortalité dans le monde sont les maladies cardio-vasculaires. Mais peut-on parler de « mort naturelle », quel que soit l’âge où elle survient. Quelles sont les raisons qui font qu’un cœur flanche ? Quel est le sens caché de ces maladies ? Les médecins se réfèrent aux modes de vie : sédentarité, obésité, diabète, stress, pollution. Ces facteurs, d’autant plus quand ils sont conjugués dérèglent la circulation sanguine. Le moteur de notre organisme, notre cœur s’en trouve à la longue affaibli.

Il y a une quinzaine je me trouvais dans une station service où j’ai vu un réparateur frapper de toutes ses forces une pièce en métal avec un immense pilon. Le fracas m’était intolérable. Je lui ai crié : « Ce vacarme me fait mal au cœur ! ».

Un contre-maître que je connaissais pour être une personne très croyante m’a remarqué : « De nos jours tout le monde souffre du cœur car nous ne vivons pas comme il le faut. Nous sommes mis à systématiquement mentir à notre cœur. Nous nous imaginons tous être bons, durs à la tâche, fidèles en amitié. En réalité nous ne faisons que feindre. Mais nos cœurs, quotidiennement blessés par le mensonge ne tiennent plus le coup ».

Du mensonge à l’infarctus
En effet, la vie d’une personne qui n’est pas mue par une foi active et profonde revient à un mensonge constant : à commencer par le sourire feint que nous adressons à une voisine agressive et jusqu’à notre faire semblant dans les réunions de travail, des airs que nous prenons en conversant avec nos supérieurs et même avec nos proches. Celui qui a le cœur pur voir la lumière partout et toujours, il illumine le monde qui l’entoure.

Un bienheureux dont le cœur est pur est à même d’éclairer les ténèbres, de transformer l’eau en vin, la nervosité en désir de sainteté, la cupidité en générosité, le désir charnel en amour sacrificiel et la mort en vie. Le Christ nous donne l’image suprême d’un cœur pur. Il est pour toujours le Cœur vivifiant de l’humanité. C’est l’amour des hommes qui L’a a conduit en enfer afin de rétablir en l’homme la dignité d’un fils de Dieu.

Aussi, si vous souhaitez ne plus jamais ressentir des douleurs au cœur mettez vous à aimer de tout votre cœur. Protégez les faibles, compatissez aux douleurs de ce monde. Cessez d’être envieux et mettez vous à vous réjouir du bonheur des autres. Et en y mettant tout votre cœur, priez pour tous les hommes. Le seul infarctus qui vous guettera sera alors celui de la mort et de la disparition du mal dans votre cœur. Vous ne respirerez que l’air pur de l’authentique amour de Dieu.

Traduction Larissa pour "PO"
Pravoslavie.ru

p. Jean Valentin Istrati
: pour votre recherche et
Une caméra vidéo camouflée dans nos âmes

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 17 Février 2020 à 10:00 | 5 commentaires | Permalien

Bernard Le Caro: SAINT JEAN DE SHANGHAÏ ÉTAIT-IL « SCHISMATIQUE » ?
Beaucoup a déjà été dit au sujet des tristes événements de la vie ecclésiale du peuple orthodoxe durement éprouvé en Ukraine. Aussi semblait-il que le Patriarcat de Constantinople ait déjà épuisé tous ses arguments pour justifier ses agissements à Kiev. Or, les représentants de Constantinople s'efforcent maintenant de prouver que «les Russes» ont fait dans le passé ce qu'ils font eux-mêmes aujourd'hui.

C’est ainsi qu’à l'occasion de la fête patronale de la cathédrale orthodoxe grecque de Paris, «Son Éminence, le Métropolite Emmanuel de France (…) a évoqué la question de l’unité à partir de l’exemple de la relation d’une Église schismatique, l’Église orthodoxe russe hors frontières, avec le Patriarcat de Moscou pendant cent ans. L’Église russe n’a pas demandé pas la réordination de ses clercs : « L’union bénie de l’Église orthodoxe russe hors frontières avec le Patriarcat de Moscou a permis la restauration dans l’Église canonique de cette Église et de ses nombreuses âmes. Pendant près d’un siècle, cette Église se trouvait en état de schisme.

Les évêques schismatiques ont ordonné d’autres évêques pendant trois ou quatre générations. Mais le moment était venu pour le Patriarcat de Moscou, par une simple signature, sans remettre en cause la succession apostolique de ces évêques et sans aucune hésitation, de les réintégrer en pleine communion au sein de l’Église russe en 2007.

En effet, une figure de sainteté, comme saint Jean Maximovitch, qui était né dans le schisme, avait été ordonné évêque par des schismatiques et était mort schismatique, a été reconnu par le Patriarcat de Moscou comme saint et est aujourd’hui honoré comme saint par nous tous ».

L'auteur des présentes lignes ayant rédigé, avec l'aide de Dieu, la biographie du saint hiérarque Jean et, en outre, participé au IVème Concile clérico-laïc de l'Église hors-frontières en 2006 à San Francisco, lequel s’était prononcé pour l'entrée en communion entre l'Église russe hors-frontières et le Patriarcat de Moscou, il considère de son devoir de rétablir la vérité sur le saint hiérarque et sur le rétablissement de la communion eucharistique entre les deux Églises en 2007.

1. Avant d'entrer dans le vif du sujet, force est de constater que l'affirmation selon laquelle un schismatique peut être canonisé est pour le moins étrange lorsque l'on sait que, selon les saints Pères, le sang même du martyre ne peut laver le péché du schisme…

2. Pour ce qui concerne S. Jean Maximovitch lui-même, le futur hiérarque est né à Adamovka, dans le gouvernement de Kharkov de l'Empire russe, sur le territoire de l'Ukraine actuelle. À cette époque, il n'y avait qu'une seule Église de toute la Russie : il n'y avait ni Église russe hors-frontières, pas même de Patriarcat de Moscou, lequel n'a été rétabli, comme on le sait, en 1917… Affirmer que S. Jean «est né dans le schisme» est tout simplement absurde…

3. Alors, si S. Jean n'est pas «né dans le schisme», a-t-il pour autant «été ordonné évêque par des schismatiques ?» Comme cela est connu, c'est le métropolite Antoine (Khrapovitzky), anciennement de Kiev et de Galicie, primat de l'Église orthodoxe russe hors-frontières, qui a présidé le sacre épiscopal de S. Jean à Belgrade. Aussi, il nous semble nécessaire de définir si l'Église russe hors-frontières était une quelconque organisation semblable au «Patriarcat de Kiev» ou à «l'Église autocéphale ukrainienne», ces deux entités étant maintenant réunies, ou plutôt à demi réunies dans «l'Église orthodoxe d'Ukraine». Tout d’abord, un rappel historique.

A lire: Émigration russe en Chine. Saint Jean de Shanghai au milieu des enfants de l’orphelinat de saint Tikhon de Zadonsk.

L'Église orthodoxe russe hors-frontières a été créée en 1920 sur la base de l'oukaze N°362 du saint patriarche Tikhon, du Saint-Synode et du Conseil Suprême de l'Église orthodoxe de Russie, c'est-à-dire l'autorité la plus élevée de l'Église orthodoxe russe.

C'est là la première différence entre l'Église hors-frontières et le schisme ukrainien : tous les évêques russes de l'étranger ont reçu un sacre légitime et ont créé leur structure ecclésiale avec la bénédiction du pouvoir ecclésial, alors que Philarète Denissenko ne s’est pas soumis à la hiérarchie et a créé un schisme. En outre, Macaire Maletitch et ses partisans tirent leur «succession» de l'aventurier Vincent (Tchékaline), qui ne peut prétendre avoir reçu un sacre épiscopal : alors qu’il demandait, en 1989, à être reçu dans l’Église russe hors-frontières, prétendant avoir reçu un sacre épiscopal « d’évêques des catacombes », il écrivit lui-même : « La consécration a eu lieu en secret… J’ai un certificat d’ordination en tant que diacre [du Patriarcat de Moscou, qui l’a défroqué], mais je n’ai rien pour confirmer mes rangs sacerdotal et épiscopal ». Le 31 décembre 1989, le Synode de l’Église russe hors-frontières a décidé à son sujet : « Sur la base de l’information présentée par le demandeur… le Synode considère impossible de lui reconnaître le rang de prêtre ou d’évêque ».
Bernard Le Caro: SAINT JEAN DE SHANGHAÏ ÉTAIT-IL « SCHISMATIQUE » ?

C'est-à-dire que ce ne sont pas les hiérarques de l'Église hors-frontières qui ne disposent pas de la succession apostolique, mais les schismatiques. C'est la première et principale différence.

· Il est vrai que plus tard, en 1934, le métropolite Serge (Stragorodsky), locum tenens du Trône patriarcal de Moscou, sous une immense pression du pouvoir soviétique, a interdit de célébration le métropolite Antoine (Khrapovitzky) et sept autres évêques de l’Église hors-frontières. Partant de l’opinion que cet interdit n’était pas l’expression de la libre volonté du métropolite, le célèbre canoniste S.V. Troïtzky écrivit alors qu’ « aucune Église orthodoxe n’avait prêté attention à son interdit (i.e. du métropolite Serge) et n’a cessé la communion avec les hiérarques russes de l’étranger ».

· Il est intéressant d’examiner comment les Patriarcats de Moscou et de Constantinople ont considéré cet interdit. En ce qui concerne le Patriarcat de Moscou, rappelons seulement que le patriarche Alexis Ier, en voyage à Belgrade en 1957, avait célébré un office de pannychide sur la tombe du métropolite Antoine. Eût-il célébré un office sur la tombe d’un schismatique ? Et quelle était l’attitude de Constantinople à l’égard des « schismatiques » hors-frontières jusqu’à un passé récent ? Nous ne citerons que deux exemples parmi de nombreux autres. En 1964, l’évêque du Patriarcat de Constantinople en Australie Denis (Psiakhas) a participé à l’office d’élévation au rang d’évêque de Brisbane de l’archimandrite Philarète (Voznesensky), futur primat de l’Église russe hors-frontières.

Dans les années soixante, le futur patriarche Bartholomée, alors diacre et étudiant à Rome, a concélébré la Liturgie dans cette ville avec un évêque de l’Église hors-frontières. Et le plus important : dès le début du séjour du Synode hors-frontières en Yougoslavie en 1921 jusqu’à la signature de l’acte canonique de 1987, l’Église orthodoxe russe hors-frontières se trouvait en communion eucharistique avec l’Église orthodoxe serbe, ce qui est témoigné par le fait que le métropolite du Monténégro Amphiloque, avec la bénédiction du patriarche de Moscou Alexis II, a participé au IVème Concile de la diaspora et a concélébré la Liturgie avec le métropolite Laure à San Franciso, et ce une année avant l’entrée en communion de l’Église hors-frontières et du Patriarcat de Moscou. Cela signifie que l’Église russe hors-frontières a toujours été en communion avec l’Église orthodoxe universelle. Y avait-il quelque chose de semblable avec les schismatiques ukrainiens ? C’est la deuxième différence.

À ce sujet, il y a une troisième différence : en cas d'interdit (même si celui prononcé par le métropolite Serge avait été légal), l'évêque reste évêque, tandis qu'en cas de déposition – comme cela a été le cas de Philarète Denisenko – l'évêque est privé de la grâce divine, comme le sont toutes ses «ordinations».

4. Mais il y a encore une quatrième différence, non moins importante. Le métropolite Emmanuel, à l’instar du patriarche de Constantinople, répète sans cesse que leur intention était de faire revenir les schismatiques dans la communion avec l'Église universelle, ce qui eût été louable. Mais il ne faut pas oublier que, selon les saints Pères, le bien qui n'est pas bien fait n'est pas un bien. S. Justin de Tchélié ajoutait encore: «non pas comme chez les Jésuites, chez lesquels la fin justifie les moyens». Il est intéressant à cet égard de rappeler comment a eu lieu la réunification de l'Église russe en 2007 d'une part, et, d'autre part, comment s'est déroulé «le concile de réunification» à Kiev en 2018.

· Le premier pas important sur la voie de la réunification de l'Église orthodoxe russe a été la convocation du IVème Concile de la diaspora, à San Francisco en 2006. Sur l'insistance du primat de l'Église russe hors-frontières, le métropolite Laure, toutes les tendances devaient être représentées, dont les opposants à la réunification, qui étaient assez nombreux. Pour cette raison, après de longs débats au Concile, les parties ne pouvaient parvenir à une résolution. Constatant l'impasse, un groupe de prêtres chargés de la rédaction du message du Concile se souvinrent du miracle de la sainte grande-martyre Euphémie : les hiérarques orthodoxes et leurs ennemis avaient alors écrit leur confession de foi sur des parchemins séparés et les avaient posés sur les reliques de la sainte. Trois jours après, le patriarche ouvrit le coffre contenant les reliques : la sainte tenait la confession orthodoxe dans sa main droite, tandis que la confession hérétique se trouvait sous ses pieds… Sur cet exemple, au Concile de la diaspora, les prêtres posèrent sur le reliquaire de S. Jean de Changhaï le projet de message, dans lequel les participants du Concile demandaient à la hiérarchie d'entrer en communion avec le Patriarcat de Moscou. En même temps, les prêtres célébrèrent un office d'intercession devant les reliques, en commémorant les noms de chacun des participants au Concile. Le jour suivant, à l'étonnement de tous, le message a été adopté à l'unanimité.

Ce ne sont donc pas par des efforts et des calculs humains, mais par la Grâce divine qu'est atteinte l'unité de l'Église, lorsqu'elle a été détruite par l'ennemi du genre humain. L'unité est accomplie par l'Esprit Saint Lui-même et non par nous. Le fruit de l'acte canonique de 2007 n'a pas été seulement la réunification de l'Église orthodoxe russe, mais la joie du monde orthodoxe entier et l'unanimité des saintes Églises de Dieu à cette occasion.

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· Contrairement au Concile de la diaspora, «le concile de réunification à Kiev» a rassemblé tous les schismatiques avec seulement deux évêques canoniques, et le résultat a été un simple fiasco : jusqu'à maintenant, la triste situation perdure en Ukraine. Bien plus : le «patriarche d'honneur» Philarète a retiré sa signature du document entérinant la liquidation du «Patriarcat de Kiev» et a rétabli celui-ci, constitué désormais de dix «évêques». Toute cette affaire ne peut être considéré comme un agissement du Saint-Esprit, Lequel «soude toute l'institution ecclésiale», comme il est dit dans l'office de la Pentecôte. Il ne la disperse pas ! À la différence de l'acte canonique de 2007, le «Tomos» a semé le trouble, la discorde, le schisme dans le monde orthodoxe entier, entre les Églises orthodoxes locales et au sein même de celles-ci, comme dans les Églises de Grèce et d’Alexandrie qui, anti-conciliairement, ont reconnu la soi-disant «Église d'Ukraine». On peut donc conclure au sujet du Tomos : «Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons ?» (Matth. VII, 16).

Encore une différence : l'Église russe hors-frontières n'a pas persécuté «par le feu et le glaive» ces peu nombreuses communautés qui n'ont pas accepté l'Acte canonique, bien qu'elle pouvait les poursuivre devant les tribunaux pour récupérer les lieux de culte qui lui avaient été soustraits. En Ukraine, par contre, il est connu de tous que, pratiquement chaque jour, la nouvelle «église» s'empare par la violence des lieux de culte de l'Église canonique (tandis que Constantinople et les «démocrates» occidentaux observent un silence assourdissant à ce sujet).

4. Revenons maintenant à S. Jean de Changhaï, «honoré par nous tous». Quel était son point de vue sur la politique du Trône œcuménique ? Dans son rapport au IIème Concile de la diaspora, en 1938, il protesta vigoureusement contre les agissements néo-papistes de Constantinople, dont certains concernaient l’Église russe, et a prononcé ces paroles malheureusement prophétiques : «… Au vicaire du métropolite Euloge à Paris, ordonné avec l'autorisation du Patriarche œcuménique, est attribué le titre d'évêque de Chersonèse, ville qui se trouve maintenant sur le territoire de la Russie… La prochaine mesure conséquente du Patriarcat œcuménique serait de déclarer toute la Russie sous la juridiction de Constantinople». Force est de constater que ces paroles se sont réalisées en Ukraine.

5. Il ressort de ce qui précède que le Patriarcat de Moscou est entré en communion avec les hiérarques de l'Église orthodoxe russe hors-frontières, sachant que ceux-ci ont été légalement ordonnés et ne sont pas des schismatiques. Il ne l'a pas fait «par une simple signature» comme l'a fait en revanche Constantinople avec les auto-consacrés, c'est-à-dire sans succession apostolique, ainsi que les «hiérarques» légitimement défroqués en Ukraine.

6. Au lieu de toutes sortes de justifications, la première des Églises orthodoxes, selon l'expression de S. Jean de Changhaï, avec à sa tête son Patriarche dont l'amoindrissement ne peut en aucun cas être permis, comme le disait le métropolite Antoine (Khrapovitzky), pourrait entendre la voix des nombreux archipasteurs, pasteurs et laïcs de presque toutes les Églises locales, et convoquer un Concile véritablement œcuménique, constitué de tous les hiérarques canoniques de l'Église du Christ. Ce Concile pourrait être, comme l'exprima en son temps le hiérarque de l'Église de Constantinople, l'archevêque d'Eudociade Georges (Wagner), un nouveau Concile «In Trullo» qui unifierait et complèterait les normes ecclésiales. Dans ce cas, ce Concile pourrait, dans le Saint-Esprit, non seulement régler la question ukrainienne, mais éclaircir conciliairement le sens du 28ème canon de Chalcédoine et ainsi définir les droits dont dispose réellement le siège de Constantinople, et quels sont les droits qu'il n'a pas. Alors, comme l'a dit encore S. Jean, «une telle humiliation extérieure [par les Turcs] du hiérarque de la cité de S. Constantin, naguère la capitale de l'oikouméné, n'affaiblirait pas la vénération envers lui parmi les orthodoxes qui sont pleins de respect devant la cathèdre des saints Jean Chrysostome et Grégoire le Théologien». Si, au contraire, les hiérarques constantinopolitains continuent à ignorer ces appels du monde orthodoxe, il risque de se produire ce contre quoi les avait mis en garde S. Justin de Tchélié : « Nous savons… ce qu’il advient de ceux qui ne tiennent pas compte des reproches et des conseils de qui que ce soit. Nous savons tous ce qui s’est produit dans l’ancienne Rome lorsqu’elle cessa d’écouter les conseils et les reproches fraternels de ses frères orthodoxes d’Orient. Ne faisant que lutter pour la primauté, l’honneur et l’autorité sur les autres Églises de Dieu, elle s’est détachée de la Vérité ». Et nous tomberons sous le jugement de ces terribles paroles de l'apôtre Paul : «À cause de vous, le nom de Dieu est blasphémé par les païens» (Rom. II, 24).

Bernard Le Caro

Genève, janvier 2020

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Bernard Le Caro: SAINT JEAN DE SHANGHAÏ ÉTAIT-IL « SCHISMATIQUE » ?

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 16 Février 2020 à 06:25 | 3 commentaires | Permalien

Le chef de l’Archevêché des Eglises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale s’est rendu à Tcherkizovo
Le 2 février 2020 la paroisse du Saint Prophète Élie de Tcherkizovo a reçu la visite du métropolite Jean de Doubna, chef de l’Archevêché des églises de tradition en Europe occidentale, accompagné de plusieurs clercs, ainsi que du diacre André Psarev de l’Église orthodoxe russe hors-frontières, clerc du monastère de la Sainte-Trinité à Jordanville. À la fin de la Divine Liturgie l’évêque Savva ( Toutounov) de Zelenograd a chaleureusement salué les hôtes de la paroisse.

« Aujourd’hui nous accueillons dans notre église quelques-uns de nos frères et sœurs d’Europe, ainsi qu’un diacre venu des États-Unis.

Je vous souhaite la bienvenue dans notre église, cher Monseigneur Jean, métropolite à la tête de l’Archevêché des églises de tradition russe en Europe occidentale. Autrefois ici c’était la banlieue de Moscou. Je pense que cette banlieue n’avait encore jamais vu de métropolite français, né en France, chair de la chair du peuple français.

Nous en sommes très heureux, car votre présence témoigne de l’universalité de l’Orthodoxie. Ici même, dans cette ancienne banlieue désormais intégrée à Moscou, nous témoignons du fait que l’orthodoxie est présente partout, que le Royaume de Dieu est venu avec puissance dans le monde entier. Monseigneur, je vous prie de dire quelques mots à notre peuple, et je traduirai. Et donnez-leur votre bénédiction archiépiscopale. »

Le chef de l’Archevêché des Eglises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale s’est rendu à Tcherkizovo
Le métropolite Jean de Doubna a répondu ainsi :

« Bien-aimés frères et sœurs ! Je suis très heureux de me trouver aujourd’hui ici dans votre communauté, et de pouvoir témoigner de la gratitude que nous ressentons en Occident pour vos prières. Nous avons vécu des années de très difficiles épreuves. Maintenant nous sommes en union avec le Patriarcat de Moscou. Nous sommes ici dans notre famille orthodoxe.

Au cours de l’histoire cette famille orthodoxe a été divisée. Mais maintenant elle est à nouveau une : une dans la foi, une dans l’amour, une dans la confiance.

Nous vous demandons de prier pour nous qui vivons en Europe occidentale. Nous avons beaucoup de communautés. Mais bien sûr, elles ne sont pas aussi peuplées que la vôtre. Cependant, nous restons fermement attachés à notre foi orthodoxe et nous vivons dans l’espérance. Avec nos modestes moyens, nous nous efforçons de témoigner de la foi que nous partageons ; de la foi qui nous apporte la joie ; de la foi qui nous donne notre monde intérieur ; de la foi qui nous apprend à agir avec amour et miséricorde, comme le Christ nous y invite.

En cette Semaine de Zachée, nous sommes tous comme de petits Zachée. Nous n’arrivons pas à nous hisser sur le sycomore. Mais le Seigneur est à notre recherche. Le temps du grand carême qui bientôt s’ouvre devant nous, nous fera rencontrer le Christ. Aussi, en cette Semaine de Zachée, ouvrons nos cœurs au regard du Christ.

Priez pour nous, et sachez que nous aussi nous prions pour vous. Dans nos ecténies nous commémorons toujours la Russie et son peuple. »

Le chef de l’Archevêché des Eglises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale s’est rendu à Tcherkizovo
L’évêque Savva de Zelenograd a montré Tcherkizovo à ses hôtes. En particulier, le recteur a fait visiter la résidence historique des métropolites de Moscou, où se trouvent l’école du dimanche, la bibliothèque de la paroisse, un centre de conférences, et où un espace inclusif pour les enfants et la jeunesse est en cours de création. Les hôtes venus de l’étranger ont également visité l’ancien quartier pittoresque de Tcherkizovo.

Глава Архиепископии приходов в Западной Европе русской традиции посетил Черкизово Traduction pour "PO"

Le chef de l’Archevêché des Eglises orthodoxes de tradition russe en Europe occidentale s’est rendu à Tcherkizovo
Епископ Зеленоградский Савва провел для гостей экскурсию по Черкизову. В частности, настоятель показал историческую резиденцию Московских митрополитов, в здании которой располагается воскресная школа, приходская библиотека, общественный лекторий, где создается сейчас инклюзивная среда для детей и молодежи. Также гости из зарубежья осмотрели живописные окрестности древнего района Черкизова.


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2020 à 15:39 | 0 commentaire | Permalien

Il sera interdit aux membres du clergé de bénir des armes de destruction massive
P.O. avait en 2019 mis en ligne un document élaboré par Mgr Sabba Toutounov et intitulé "Les armes de destruction massive ne doivent pas être bénies par le clergé". Ce document se référait aux résultats de la discussion de cette question dans le cadre de la Commission interconciliaire de l'Eglise orthodoxe russe chargée du droit canon.

La Commission interconciliaire de l'Eglise orthodoxe russe a élaboré un projet de document intitulé "A propos de la bénédiction des chrétiens orthodoxes en vue d'assumer leur devoir militaire". Il y est dit: "Il ne convient pas de bénir des armes dont l'utilisation est susceptible d'entraîner la mort d'un nombre indéfini de victimes, il s'agit en particulier des armes de destruction massive".

Les auteurs du projet rappellent que la bénédiction d'un guerrier au début de son service dans les forces armées remonte à une tradition très ancienne. Sont bénis le militaire ainsi que ses armes personnelles et ses moyens de protection. Il est également envisageable de bénir des moyens de transport, qu'ils soient terrestres, maritimes ou aériens. Il convient de préciser que le Seigneur n'est pas sollicité de bénir les munitions et les armes mais de protéger les militaires.   

Ce projet peut-être commenté jusqu'au 1 juin 2020.

Священникам хотят запретить освящать оружие массового поражения Trad "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2020 à 11:35 | 0 commentaire | Permalien

La Sainte Rencontre ou Présentation du Christ au Temple
Père Lev Gillet
L'icône: la Sainte Rencontre (détail)

On nomme aussi la fête "la sainte rencontre" ou "hypapanthe" du grec «aller au-devant». La fête est appelée également la chandeleur car elle se fêtait à la lumière des chandelles pour exprimer le témoignage de Siméon sur Jésus-Christ: "lumière pour la révélation aux nations".

On la nomme aussi la fête de la Purification parce que, quarante jours après la naissance du Seigneur, la Vierge vint au Temple se purifier, selon la loi de Moïse.

Jésus fut présenté au Temple par Marie et Joseph, il rencontra le vieillard Siméon et la prophétesse Anne qui se trouvaient alors dans le Temple. La Sainte Rencontre est celle de Dieu et de son peuple, elle préfigure la rencontre liturgique.

"Chaque âme devrait être un Temple de Dieu, où Marie apporte Jésus. Et chacun de nous, comme Siméon, devrait prendre l'enfant dans ses bras et dire au Père: «Mes yeux ont vu ton salut».

La prière de Siméon, «laisse ton serviteur s'en aller en paix», ne signifie pas seulement que celui qui a vu Jésus et l'a tenu dans ses bras peut maintenant quitter cette vie, mourir en paix. Elle signifie encore pour nous que, ayant vu et touché le Sauveur, nous sommes délivrés de la servitude du péché et nous pou­vons nous éloigner en paix du royaume du mal."

Extrait de : L'An de grâce du Seigneur, Père Lev Gillet Editions du Cerf.
La Sainte Rencontre ou Présentation du Christ au Temple

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 15 Février 2020 à 10:50 | 6 commentaires | Permalien


« L’interaction entre les arts islamique et chrétien, presque inexistante pendant cette période, est marginale et limitée à un niveau purement décoratif », a déclaré Moutafov dans un communiqué publié par Artstudies.bg.


Le Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie a refusé d’accorder sa bénédiction au déplacement d’icônes et d’autres objets sacrés de leurs lieux de cultes respectifs pour être exposées au Musée du Louvre. « C’est une position de principe que les objets ne doivent pas sortir des lieux de culte et être envoyés à l’étranger, sauf pour les pèlerinages », a expliquél’évêque de Melnik Gérasime, secrétaire du Saint-Synode de l’Église orthodoxe de Bulgarie.

Le ministre de la Culture Boil Banov avait demandé que le Saint-Synode donne sa bénédiction pour que des croix, icônes, encensoirs, Évangiles, portes royales et autres objets – 16 en tout – soient transférés depuis le monastère de Batchkovo, le Museum national ecclésiastique, historique et archéologique, et l’Institut d’archives du Patriarcat de Bulgarie, pour être exposés à Paris.

L’exposition prévue, maintenant annulée, a également suscité l’indignation dans la société, dans les milieux académiques et ecclésiastiques, lorsque l’on a su qu’il était prévu d’exposer les icônes et autres objets d’art dans le département d’art islamique du musée, dans le but de démontrer un lien entre les arts chrétien et islamique en Bulgarie. L’exposition, intitulée « Arts et cultures en Bulgarie, XVIème et XVIIIème siècle » était programmée pour la période de juin à novembre 2020, et aurait comporté 60 objets religieux, dont des icônes, manuscrits, livres, bijoux et assiettes de l’époque où la Bulgarie faisait partie de l’Empire ottoman.

Tandis que le comité parlementaire bulgare pour la culture et les médias avait initialement déclaré que « les processus liés à la prochaine exposition bulgare au Louvre avançaient sans heurts », malgré le fait que les objets sacrés ne soient pas inclus, le ministre Banov a annoncé lundi que l’exposition serait annulée, selon les informations du site Balkan Insight. La décision du ministère de la Culture est venue après la réaction négative du Saint-Synode et d’Emmanuil Moutafov, directeur de l’Institut pour l’étude des arts à l’Académie bulgare des sciences, qui pense que le musée du Louvre a mal interprété les événements historiques.

« L’interaction entre les arts islamique et chrétien, presque inexistante pendant cette période, est marginale et limitée à un niveau purement décoratif », a déclaré Moutafov dans un communiqué publié par Artstudies.bg. Le Saint-Synode a également pris sa décision avec la contribution du Dr Christo Tomalski, directeur de l’Institut d’histoire et des archives de l’Église, dont le rapport a détaillé un certain nombre des questions concernant l’exposition. Après la décision d’annulation, l’historienne de l’art Klemena Antonova a déclaré à la Radio nationale bulgare que « cela montre que les gens en Bulgarie s’offensent facilement. Mais, et c’est plus important, cela montre un malentendu total de la part du Louvre pour l’histoire et la culture bulgares ».

Dans une interview à Epicenter.bg, le ministre Boil a souligné que le Louvre avait été prévenu à l’avance qu’il n’y avait que peu de chance que le Saint-Synode donne sa bénédiction pour une telle exposition, alors que le musée avait décidé d’aller de l’avant et de sélectionner des objets dans lesquels il était intéressé ». Cela aurait été la troisième exposition d’art bulgare au Louvre, et le ministère bulgare de la Culture a annoncé qu’il proposera d’autres idées au musée pour de futures expositions.

Orthodoxie.com

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 13 Février 2020 à 15:11 | 0 commentaire | Permalien

Marie-Hélène Congourdeau
Chargée de recherche au CNRS

L'hésychasme est un mouvement spirituel de l'Église d'Orient, marqué principalement par la répétition du nom de Jésus

Il remonte aux premiers siècles du christianisme, où il concernait principalement les provinces orientales de l'empire byzantin : Égypte, Palestine, Syrie. Il connut un renouveau spectaculaire au XIVe siècle, au cœur de l'empire byzantin et au mont Athos, suscitant une polémique autour de sa légitimité théologique, et finit par être adopté comme doctrine officielle de l'orthodoxie.

Après la chute de l'Empire byzantin, il eut une existence souterraine, en pays d'islam puis dans les monastères slaves. La publication d'un recueil de textes hésychastes, la Philocalie, à la fin du XVIIIe siècle, provoqua un nouvel essor de ce mouvement spirituel, qui de nos jours déborde sur les Églises d'Occident. Nous avons demandé à Marie-Hélène Congourdeau de nous en donner les premières définitions.

Une grande spiritualité orthodoxe: l'hésychasme et PRIERE DE SAINT ISAAC LE  SYRIEN
Le mot hésychasme a un double sens dans l'Église byzantine. Il désigne soit une vie solitaire, hésychaste est alors synonyme d'ermite, soit une forme de prière intérieure, continuelle, qui mène l'orant à prendre conscience de la présence du Christ en lui. Ces deux sens cohabitent dans les sources. Ainsi, au VIe siècle, Jean Climaque, abbé du monastère du Sinaï, l'actuel monastère Sainte-Catherine, écrit dans son Échelle : « Mieux vaut un cénobite pauvre qu'un hésychaste distrait » (Échelle, degré 27, 59), où l'hésychaste s'oppose au cénobite, le moine menant la vie commune dans un monastère ; mais il écrit aussi : « Hésychaste est celui qui dit : je dors mais mon cœur veille » (degré 27, 18), qui évoque la prière continuelle.

Plus généralement, on appelle hésychasme le mouvement spirituel qui remonte aux origines du monachisme et qui, par la prière intérieure, recherche la présence sensible de Dieu et la déification de l'orant. D'abord réservé aux ermites, il s'est répandu peu à peu dans les monastères, pour se diffuser dans le monde à partir du XIVe siècle.

Les grands thèmes de la prière hésychaste

La garde du cœur

Hésychasme vient du grec hèsychia qui évoque le silence et la tranquillité. Jean Climaque écrit : « Le commencement de l'hèsychia est d'éloigner tout bruit, parce que le bruit trouble les profondeurs de l'âme. Et sa perfection est de ne craindre aucun trouble et d'y demeurer insensible. » (degré 27, 4) Pour atteindre cet état, il faut se garder de toute pensée. La pensée – ou raisonnement – distrait de Dieu, et le démon utilise les pensées pour troubler le moine ; le moine mène donc le combat contre ces pensées pour acquérir la paix du cœur. Selon Jean Climaque, « l'ami de l'hèsychia est celui dont la pensée, toujours en éveil, se tient avec courage et intransigeance à la porte du cœur pour détruire ou repousser les pensées qui surviennent. » (degré 27, 3).

La prière de Jésus

La route vers l'hèsychia passe par la prière de Jésus. Il s'agit d'une prière monologique, c'est-à-dire composée d'une phrase courte, indéfiniment répétée, qui unifie alors que l'abondance de paroles disperse. Abba Macaire, un moine du désert de Scété au IVe siècle, disait déjà : « Point n'est besoin de se perdre en paroles ; il suffit d'étendre les mains et de dire : "Seigneur, comme il vous plaît et comme vous savez, ayez pitié." » (Apophtegmes des Pères du désert). Très tôt, le nom de Jésus devient le centre de cette invocation. Diadoque, évêque de Photicé en Grèce au Ve siècle, écrit : « L'esprit réclame de nous, lorsque nous fermons toutes ses issues par le souvenir de Dieu, une œuvre qui satisfasse pleinement sa capacité d'exercice. Il faut donc lui donner le "Seigneur Jésus" comme la seule occupation pour arriver entièrement à ce but. » (c. 59).

Dès le VIe siècle, la prière de Jésus fait partie de l'équipement du moine. « Arme-toi de la prière, écrit Jean Climaque, flagelle tes ennemis [les démons] avec le nom de Jésus » (degré 20, 7). Elle devient progressivement la caractéristique de l'hésychasme. Hésychius, moine au monastère de Batos, près du Sinaï, écrit : « Ne cessons de faire tournoyer le nom de Jésus dans les espaces de notre cœur comme l'éclair tournoie au firmament quand s'annonce la pluie. » (c. 105, in Philocalie, I, p. 207).

Les fruits de l'hésychia : la vision de lumière

À l'expérience de la garde du cœur et de la prière de Jésus se joint une mystique de lumière. Bien qu'on en trouve des traces dès les Pères du désert, cette mystique se développe surtout au Ve siècle, dans un corpus de textes que les historiens restituent à un certain Syméon de Mésopotamie, mais qui fut lu par les moines byzantins comme une œuvre de Macaire – on l'appelle aussi, de ce fait, le Pseudo-Macaire. Dans ses Homélies spirituelles, cet auteur décrit des expériences de vision de Dieu et d'extases lumineuses. L'homme gratifié de ces visions devient lui-même lumineux, tel Moïse descendant… du Sinaï précisément.

Grandes étapes de l'hésychasme

L'hésychasme érémitique

Dès le IVe siècle, l'effort spirituel des moines du désert égyptien se partage entre la prière intérieure et l'ascèse, cherchant une harmonie entre les deux. Et pourtant déjà une déviation menace, qui portera sur l'hésychasme la suspicion des théologiens : certains moines qu'on appelle euchites, les « prieurs », prétendent ne rien vouloir faire d'autre que prier. Contre cette tentation, les Pères recommandent rigoureusement le travail manuel, qui accompagne la prière tout en permettant d'aider de plus pauvres que soi.

L'expérience spirituelle des Pères du désert est théorisée à la fin du IVe siècle par l'un d'entre eux, Évagre le Pontique, qui expose de manière synthétique la démarche de l'hésychaste : celui-ci doit passer par les étapes de l'ascèse corporelle – jeûne, veille – puis de l'ascèse des pensées – lutte contre l'orgueil, la colère, l'envie – pour parvenir à la prière pure, « relation intime avec Dieu » (Sur la Prière, c. 3), qui doit être sans figure ni imagination.

Au Ve siècle, la déviation « euchite » devient menaçante : tout un courant sectaire, celui des messaliens – traduction syriaque du grec euchites – se répand dans les provinces orientales de l'empire. Leur doctrine, qui exclut tout ce qui n'est pas la prière et donc les sacrements et la vie ecclésiale, consiste à dire que le baptême est inutile et que seule la prière continuelle peut expulser le démon qui habite en tout homme dès sa naissance ; le départ du démon provoque une expérience sensible de l'Esprit Saint, seule garante du salut. Ce mouvement sera condamné par le concile d'Ephèse en 431.

En fait, le messalianisme n'est que la frange sectaire d'un mouvement spirituel plus vaste, celui que représente le Pseudo-Macaire. Ce mouvement, qui plonge ses racines en Syrie et en Mésopotamie, s'oppose à la tentation d'intellectualisme désincarné qui était en germe dans la théorisation d'Évagre ; à côté de la prière pure, sans figures, d'Évagre, Syméon-Macaire redonne une place à l'affectivité, au « goûter Dieu » dans la plénitude du cœur.

Le danger messalien et sa condamnation radicale – qui jette la suspicion sur tous ceux qui parlent de prière continuelle et de perception de Dieu – écarteront pour longtemps la prière hésychaste des grands centres byzantins. Le mouvement se réfugiera dans les marges de l'empire, qui craignent moins les foudres d'une orthodoxie sourcilleuse :

– au Sinaï, avec Jean Climaque qui décrit la prière hésychaste – « Le chat guette la souris ; et l'esprit de l'hésychaste guette la souris spirituelle » (degré 27, 8) – et ses fruits sensibles – « Quand le feu vient résider dans le cœur, il ressuscite la prière ; et quand celle-ci se sera réveillée et sera montée au ciel, il se fera une descente du feu dans le cénacle de l'âme » (degré 28, 48) ;

– en Palestine, avec le reclus Barsanuphe et son disciple Dorothée de Gaza, qui insistent sur l'insouciance et la confiance totale en Dieu ;

– en Syrie, avec Isaac le Syrien, ermite devenu évêque de Ninive puis redevenu moine, qui insiste sur la transformation qu'opère la prière hésychaste : « Que [l'orant] dorme ou qu'il veille, la prière désormais ne s'en va pas de son âme. Qu'il mange, qu'il boive, qu'il dorme, quoi qu'il fasse, et jusque dans le sommeil profond, le parfum de la prière s'élève sans peine dans son cœur. » (Traités ascétiques, 85). Cette transformation donne à l'orant un nouveau regard sur les êtres et les choses, un regard de compassion universelle qui englobe jusqu'aux serpents.

Mais dès le VIIe siècle, dans ces marges byzantines devenues terres d'islam, l'hésychasme ne s'exprime plus que mezzo voce.

Syméon le Nouveau Théologien, ou l'hésychasme au monastère

Au Xe siècle, à Constantinople, un moine hors du commun, Syméon le Nouveau Théologien, retrouve les principaux thèmes hésychastes, mais en les intégrant cette fois à la vie cénobitique. Doté d'expériences mystiques dès sa jeunesse, il réconcilie la vie commune et la prière intérieure, en affirmant que la sainteté ne dépend pas du mode de vie. Il revendique la possibilité de pratiquer au monastère une prière contemplative et continuelle, et de vivre « de nos jours encore » une expérience consciente et lumineuse de l'Esprit Saint.....SUITE BIBLIOTHEQUE

V. Golovanow

Isaac le Syrien est un ascète, écrivain, évêque, mystique et théologien nestorien syrien - VII siècle

Né dans l'actuel Qatar (golfe Persique), avec son frère, il devint moine alors qu'il était très jeune.

Sa pensée fait la synthèse des grands courants spirituels du christianisme ancien : celui d’Évagre le Pontique, plus spéculatif, qui met l’accent sur la purification de l’intellect ; celui de Macaire, plus biblique, centré sur les thèmes du « cœur » et de la « plénitude du Saint-Esprit » ; celui d’Origène, avec l’espérance du salut universel.

Pour Isaac, les voies de la connaissance de Dieu sont existentielles : la foi, la prière, l’humilité, la purification de l’esprit et son union avec le cœur. Alors le cœur s’élève jusqu’à ce qu’il atteigne les hauteurs de l’amour et que la joie demeure au fond de lui. La prière devient « spontanée » : l’homme devenant sanctifié, « qu’il mange, boive ou dorme, le parfum de la prière s’exhale spontanément de son âme ». Il réalise l’amour évangélique du prochain, devient un être d’accueil, de miséricorde, de bénédiction.

PRIERE DE SAINT ISSAC LE SYRIEN

Seigneur Jésus-Christ qui a pleuré Lazare et versé sur lui les larmes de la tristesse, reçois les larmes de mon amertume.
Par Tes souffrances, apaise mes souffrances. Par Tes plaies, guéris mes plaies. Par Ton sang, purifie mon sang. Et porte dans mon corps le parfum de Ton Corps vivifiant.

Que le fiel dont les ennemis T’ont abreuvé change en douceur dans mon âme l’amertume que m’a versée l’adversaire.
Que Ton Corps tendu sur l’arbre de la Croix déploie vers Toi mon intelligence écrasée par les démons. Que Ta tête inclinée sur la Croix relève ma tête que les ennemis ont outragée.

Que Tes saintes mains clouées par les infidèles me relèvent du gouffre de la perdition et me ramènent à Toi, comme Ta bouche l’a promis.

Que Ton visage, qui reçut des maudits les gifles et les crachats, éclaire mon visage qu’ont souillé les injustices.
Que Ton âme que sur la Croix Tu as soumise à Ton Père, me conduise à Toi dans Ta grâce.
Je n’ai ni cœur souffrant pour aller à Ta recherche, ni repentir, ni tendresse, rien de ce qui ramène les enfants à leur héritage.

Maître, je n’ai pas de larmes pour Te prier. Mon intelligence est enténébrée par les choses de cette vie, et n’a pas la force de tendre vers Toi dans la douleur. Mon cœur est froid sous le nombre des tentations, et les larmes de l’amour pour Toi ne peuvent le réchauffer.

Mais toi, Seigneur Jésus Christ mon Dieu, trésor des biens, donne-moi le repentir total et un cœur en peine, pour que de toute mon âme je sorte à Ta recherche. Car sans Toi je serai privé de tout bien.

Ô Dieu Bon, donne-moi Ta grâce ! Que le Père, qui dans l’éternité hors du temps, T’a engendré dans Son sein, renouvelle en moi les formes de Ton image. Je T’ai abandonné. Ne m’abandonne pas. Je suis sorti de toi. Sors à ma recherche. Conduis-moi dans Ton pâturage, compte-moi parmi les brebis de ton troupeau élu. Avec elles nourris-moi de l’herbe verte de Tes mystères divins dont le cœur pur est la demeure, ce cœur qui porte en lui la splendeur de Tes révélations, la consolation et la douceur de ceux qui se sont donné de la peine pour Toi dans les tourments et les outrages. Puissions-nous être dignes d’une telle splendeur, par Ta grâce et Ton amour pour l’homme, notre Sauveur Jésus Christ, dans les siècles des siècles. Amen.

(Saint ISAAC le Syrien, Œuvres spirituelles, Deuxième discours- Trad. Jacques Touraille, Coll. Théophanie, 1981)
Une grande spiritualité orthodoxe: l'hésychasme et PRIERE DE SAINT ISAAC LE  SYRIEN

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 10 Février 2020 à 15:17 | 1 commentaire | Permalien

L’Église orthodoxe russe admet qu’une femme, même laïque, puisse être à la tête d’un département synodal.
Il y a peu, au Vatican, pour la première fois, une femme, Francesca Di Giovanni, a été nommée Sous-secrétaire pour les relations avec les États.

« À terme, je pense qu’il n’y a aucun obstacle canonique à ce qu’une femme puisse être non seulement adjointe mais même chef d’un département synodal. Je pense même que, dans ce domaine, nous devançons même le Vatican : c’est une femme qui dirige le service juridique du Patriarcat » a déclaré le métropolite Hilarion, responsable du Département aux Relations extérieures ecclésiales de l’Église orthodoxe russe, en réponse au présentateur de l’émission « L’Église et le Monde » sur la chaîne de télévision Rossia-24.

Le métropolite a notamment souligné que la nomination d’une femme à la tête d’un département synodal est tout à fait possible parce que les statuts de l’Église orthodoxe russe ne requièrent pas qu’un département synodal soit présidé par un clerc. « Là où il n’y a pas une telle exigence, le poste peut être occupé par un laïc » a-t-il ajouté.

Le métropolite Hilarion a, à propos, dit son désaccord avec ceux qui prétendent qu’il y a dans l’Église orthodoxe une discrimination des femmes : « Ça ne correspond pas du tout à la réalité. » Et il a précisé que dans l’Église orthodoxe russe que parmi les chefs de chœurs qui dirigent y compris des choristes hommes, il y a une très grande majorité de femmes et que, dans les couvents de femmes, il y a des hégoumènes qui dirigent tout le monde, y compris les prêtres qui desservent les lieux.

Actuellement, il existe dans l’Église orthodoxe russe neuf départements synodaux, trois commissions synodales, trois commissions patriarcales, un comité synodal, un service de pèlerinage et une bibliothèque synodale.

Source : Moscou, 8 février 2020. INTERFAX.RU Traduction "PO"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Février 2020 à 09:02 | 4 commentaires | Permalien

Père Nicolas Rehbinder: Conférences sur l'Orthodoxie - Centre spirituel et culturel russe
Madame, Monsieur, cher(e) ami(e),

nous vous proposons un nouveau cycle de conférences en français sur l'Orthodoxie (spiritualité, histoire, doctrine).

 Ce cycle de conférences est gratuit et prévu pour  ceux qui s'intéressent à la vie et à la doctrine de l'église orthodoxe, peu importe quelle est leur appartenance confessionnelle, canonique ou juridique. 

Tous les mercredis à 19h30 "Centre spirituel et culturel orthodoxe russe", 1 quai Branly 75007 Paris bâtiment "Ecole", 2e étage, salle 35 /deuxième à droite/.

Entrée du côté "avenue Rapp", sonner "Sécurité".


Conférencier : P. Nicolas Rehbinder, Recteur de la Paroisse des Trois Saints Docteurs à Paris

Pour plus d'information : pole.etudes.russes@gmail.com
ou Site Etudes russes


Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Février 2020 à 04:17 | -1 commentaire | Permalien

Saint Jean Chrysostome (+ 407)
Le 9 février l'Église Orthodoxe commémore la translation des reliques de Saint Jean Chrysostome
Evêque de Constantinople, Docteur de l'Eglise


Le 30 janvier, les Eglises d'Orient font mémoire de la translation, à Constantinople, des reliques de saint Jean Chrysostome que l'Eglise d'Occident célèbre le 13 septembre. Son surnom 'Chrysostome' veut dire 'bouche d'or'. Il soutint la foi catholique même contre la pression du pouvoir impérial. Ce qui lui valut d'être destitué de son siège patriarcal de Constantinople et d'être exilé sur les bords de la mer Noire, aux confins du Caucase, à Soukhoumi en Abkhazie géorgienne.

Un pére de la doctrine sociale chrétienne

Le Pape a évoqué sa nomination en 397 comme évêque de Constantinople, capitale de l'empire romain d'orient, puis son projet de réforme de l'Eglise. "L'austérité de sa résidence -a précisé le Saint-Père- devait être un exemple pour tous", comme fut exemplaire "sa sollicitude envers les pauvres qui le fit surnommer l'aumônier... Il créa des institutions caritatives très appréciées".

"En vrai pasteur, il traitait tout le monde avec cordialité...et avait une attention particulière à la femme, au mariage et à la famille...invitant les fidèles à prendre leur part à la vie liturgique, qu'il rendit splendide et attractive. En liturgie, il fut d'une créativité géniale... Malgré sa bonté, il se trouva souvent plongé dans des intrigues politiques à cause de ses difficiles relations avec les autorités publiques". Ainsi finit-il par être condamné à l'exil, dans lequel il mourut en 407.

"On a dit que Dieu avait manifesté en Jean Chrysostome un second Paul, un docteur universel... Sa hauteur intellectuelle se dégage clairement dans son commentaire de la Genèse où il médite sur les huit oeuvres accomplies par Dieu en six jours, conduisant ensuite les fidèles de la Création au Créateur..., le Dieu de la condescendance...qui s'adressa à l'homme déchu et pécheur par l'Ecriture".

Cet Evêque de Constantinople appelait Dieu "Père de tendresse, médecin des âmes, mère et ami affectueux..., un Dieu qui s'est abaissé jusqu'à nous, s'est incarné...est mort en croix...devenant vraiment Dieu avec nous, notre frère".

"A ce Dieu visible à travers sa création, à ce Dieu qui nous parle dans l'Ecriture, à ce Dieu devenu l'un de nous, s'ajoute un quatrième aspect: dans la vie et les actions du chrétien, le principe vital et dynamique est l'Esprit qui se manifeste concrètement dans le monde. Ainsi Dieu entre dans nos vies...et nous transforme de l'intérieur".
Saint Jean Chrysostome (+ 407)

Dans son commentaire des Actes des apôtres, Jean Chrysostome propose le "modèle de l'Eglise primitive comme modèle de société, en développant le principe d'utopie sociale, d'une cité idéale qui donnerait une âme et un visage chrétien à la société. Il voulait faire comprendre que la charité ne suffit pas, qu'aider les pauvres individuellement ne suffit pas, mais qu'il faut créer une nouvelle architecture, un nouveau modèle social...fondé sur le message évangélique. Pour tout cela, on peut le considérer comme un des Pères de la doctrine sociale de l'Eglise".

Dans la lignée de Paul, a poursuivi Benoît XVI, saint Jean Chrysostome a "soutenu le primat de la personne, esclaves et pauvres compris", en opposition à la société du temps dans laquelle "de vastes catégories étaient exclues de la citoyenneté...alors que la communauté chrétienne reconnaît les mêmes droits à tous, frères et soeurs".

A la fin de sa vie, a conclu le Pape, Jean Chrysostome revint sur le "projet de Dieu pour l'humanité", réaffirmant que "Dieu aime chacun de nous d'un amour infini car il veut nous sauver tous".
Source: VIS 070926 (520) le 26 septembre 2007, Benoît XVI, catéchèse sur saint Jean Chrysostome.

Nominic
Saint Jean Chrysostome (+ 407)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 9 Février 2020 à 11:01 | 29 commentaires | Permalien

« Le mariage est l’union entre un homme et une femme » telle est la proposition d’inscription dans la Constitution de la Fédération de Russie que l’Église orthodoxe russe soutient
Vladimir Legoïda, responsable du Département de l’Église orthodoxe russe aux relations avec la société civile et les médias, a donné son soutien à la proposition d’inscrire dans la Constitution de la Fédération de Russie la défense des valeurs traditionnelles familiales en affirmant que la famille est « l’union entre un homme et une femme ».
Précédemment une telle proposition avait été présentée par Constantin Malofeev, vice-président l’Assemblée internationale du peuple russe.

Vladimir Legoïda a déclaré aux journalistes réunis ce vendredi à Moscou : « L’Église a toujours reconnu le caractère intangible de la loi morale naturelle selon laquelle la famille est reconnue comme l’union établie par Dieu entre un homme et une femme, ce qui est maintes fois répété dans la Bible. […] Seule l’union d’un homme et d’une femme, reposant sur l’amour et la fidélité, peut apporter le vrai bonheur à tous les membres de la famille. »

Selon V. Legoïda, la proposition de l’Assemblée internationale du peuple russe s’appuie sur la représentation traditionnelle du mariage que partagent les gens qui habitent de nombreux pays. Cette affirmation du mariage comme union entre un homme et une femme est inscrite dans la Constitution de nombreux pays comme le Brésil, Cuba, la Pologne, la Hongrie, la Bulgarie, l’Ukraine, la Lituanie, la Lettonie, la Moldavie, le Paraguay, la Colombie, la Bolivie, l’Équateur, etc.

Le responsable religieux a conclu : « Je pense que l’inscription de la Russie dans cette liste démontrerait clairement combien le peuple multiethnique de Russie porte d’attention à ses valeurs traditionnelles, dans le contexte de décadence actuelle de l’institution du mariage et de la famille. Nous saluons l’initiative d’Alexandre A. Lichas, président de groupe de travail pour la révision constitutionnelle, d’inscrire cette proposition dans le projet en discussion. »

Moscou, 31 janvier 2020, INTERFAX РПЦ поддерживает идею закрепить в Конституции понятия о браке как союзе мужчины и женщины Traduction PO

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 7 Février 2020 à 13:39 | 12 commentaires | Permalien

L’histoire d’un diplomate français devenu diacre orthodoxe
Le père Alexandre Brunet a été ordonné prêtre par Mgr Nestor, voilà 5 ans qu'il dessert la paroisse Saint Séraphin de  Sarov à Bordeaux

Bruges /Bordeaux/: les moniales de la congrégation Sainte Marthe ont définitivement remis l'église du couvent et le terrain adjacent au diocèse de Chersonèse

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La découverte de la foi relève toujours du miracle, pour Dieu chaque âme est précieuse. Des cas ordinaires de conversion n’existent probablement pas. Certains cas, cependant, sont tellement extraordinaires qu’ils méritent d’être relatés. Le diacre Alexandre Brunet, clerc de la Métropole de Kiev de l’Eglise Orthodoxe Ukrainienne a fait part de son choix le plus important dans la vie spécialement à la revue « L’Adolescent ».(1)


« Mes parents n’étaient pas très religieux. Mon père était catholique et toute la famille allait à l’église deux fois par an : à Pâques et à Noël. Ma mère était allemande et luthérienne.

A deux ans mes parents m’ont baptisé dans une église luthérienne de Paris. A 8 ans je suis devenu pensionnaire du collège catholique pour garçons de Juilly, dans un très beau bâtiment ancien. Beaucoup de personnes célèbres telles que Montesquieu, La Fontaine ainsi que des hommes politiques et des personnalités du monde de la culture y ont fait leurs études.

On m’y emmenait dimanche soir, le vendredi soir je revenais à la maison. La vie là-bas n’était pas toujours joyeuse. Mais le silence du parc avec des arbres séculaires, des bâtiments anciens et la présence des prêtres m’ont probablement fait développer un esprit de contemplation.J’ai acquis une expérience inappréciable de la camaraderie, de entraide, de la discipline et de l’apprentissage. Aux moments de solitude, le soir, je cherchais de la consolation en priant Jésus Christ et la Vierge. J’avais un baladeur et tous les soirs je captais une émission de Radio Notre-Dame pour écouter les moniales chanter : «Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur ». C’était une aide salvatrice, une présence affectueuse qui m’aidait à supporter la séparation avec mes parents.

L’histoire d’un diplomate français devenu diacre orthodoxe
Tel était mon cheminement vers Dieu.Au collège on nous enseignait la catéchisme. Je participais aux messes sans communier puisque je n’étais pas catholique. Etudiant, je suis devenu à nouveau paroissien d’une église luthérienne. J’aimais la liturgie luthérienne pour sa simplicité et son esprit du repentir. Je participais aux activités de l’association parisienne des jeunes étudiants protestants et je chantais dans la chorale de l’église. Nous chantions des chants des XVI–XVII siècles qui me faisaient me rapprocher de Dieu.

Au départ mon intérêt pour la Russie était plutôt intuitif qu’intellectuel.

Après le collège je voulais travailler dans le domaine des relations internationales, dans la diplomatie. J’ai commencé à apprendre le russe car je devais connaître une langue rare. En parallèle, je me suis inscrit à la faculté d’histoire de la Sorbonne où j’ai fait une maîtrise en histoire slave. Ensuite, j’ai continué mes études à l’Ecole des sciences politiques de Toulouse.Au bout du compte, j’ai amorcé ma carrière diplomatique en 2004. J’apprenais le russe et cela signifiait m’imprégner de la culture de ce pays qui m’a beaucoup touchée par l’humilité de son peuple, par ses souffrances et sa foi. En 2009 lors d’une rencontre télévisée avec des jeunes de Kiev, le patriarche Cyrille a noté que pour la culture latine le héros positif est un chevalier incarnant des valeurs médiévales comme la courtoisie, l’honnêteté, le courage. En Russie, un héros vaillant est un saint qu’il soit prince ou simple paysan, devenu ascète et glorifié par Dieu.

J’aime la littérature russe, son caractère épique et profond. J’aime l’harmonie pittoresque de la musique russe, la peinture et surtout les peintres Ambulants. La culture russe est marquée de même que la culture française d’un fort caractère universel.

Grâce à la culture russe j’ai rencontré l’Orthodoxie. D’abord, j’ai été profondément touché par ses chants qui ne laissent pas les européens indifférents. Ce sont, pourtant, des rencontres semble-t-il insignifiantes qui ont suscité en moi un intérêt plus profond.

En 1993 je suis venu en Russie avec des amis. De passage à Moscou nous sommes allés à un marché. Soudain une femme devant nous dans une file d’attente nous a parlé français. C’était une moniale catholique des Petites Sœurs de Jésus fondé par Charles de Foucauld. Elle vivait à Moscou avec d’autres sœurs dans un petit appartement depuis 1963. Elle nous a invité chez elle et nous a parlé de la vie du père Alexandre Men qu’elle connaissait bien personnellement ainsi que de la vie ecclésiastique clandestine. Ensuite, en 1995 j’ai vécu 7 mois dans la ville bulgare Veliko Tarnovo. Je montais souvent dans le monastère ancien de la Transfiguration aux fresques magnifiques. J’y ai été reçu par les frères. Je participais à la liturgie sans la comprendre. Profondément impressionné par l’office de Noël nocturne de 1998 dans l’église des agapes à la Laure de la Trinité Saint Serge, j’en garde toujours un enregistrement.

C’est en Russie que j’ai rencontré ma future femme.

Nous avons souvent parlé de la foi orthodoxe, de l’histoire de Byzance ainsi que des icônes orthodoxes qu’elle peignait. Les rencontres qui m’ont le plus marquées étaient celles avec des paroissiens orthodoxes en France. Ils témoignaient du Jésus Christ de par leur vie simple et selon l’Evangile, à laquelle tout chrétien est appelé. Le contraste était impressionnant : je pensais vivre une vie pleine et riche en événements et, soudain, j’ai fait face à une simplicité d’une telle force, à la renonciation de à la carrière sociale, tout ceci pour mieux servir Dieu.

Pour moi la recherche de Dieu et le chemin à l’Orthodoxie étaient avant tout la recherche d’une expérience de vie en Jésus comme en témoignent les saints ainsi que certains de nos contemporains croyants.

Ces rencontres m’ont incité à mieux connaître l’Eglise Orthodoxe et sa foi.

J’ai lu l’autobiographie de Mgr Kallistos (Ware) fait où il raconte son passage de la confession anglicane à l’orthodoxie. Ce qu’il a écrit me tenait à cœur puisqu’il a exactement exprimé ce qui m’attirait moi, luthérien dans l’Orthodoxie. Pour moi, de même que pour lui, la lecture de la vie de saints ascètes, l’existence de la lumière du Thabor, des exploits ascétiques, l'hésychasme, les prières et l’humilité étaient une véritable révélation qui a complètement changé mon monde intérieur. L’Eglise Orthodoxe conduit vers Dieu et c’est le chemin le plus sûr du salut.

Monseigneur Kallistos a donné une excellente définition de l’Orthodoxie en disant qu’elle représente la plénitude de la tradition chrétienne. Cette révélation m’a donné des réponses aux questions de fond irrésolues dans la confession luthérienne, à savoir l’absence de la succession aux apôtres et l’authentique eucharistie.

L’Eglise Orthodoxe m’a fait sentir « la continuité » dans l’Eglise des apôtres, des martyrs et des pères des Conciles Universels, et, par conséquent, j’ai découvert la vraie communion aux Saints Mystères du Jésus Christ. Je me sentais comme si « j’étais revenu à la maison », c’était une immense joie. De plus, la confession et la prière à la Vierge dans l’Orthodoxie occupent une place essentielle, dans le protestantisme nous en sommes privé.

Je me suis converti définitivement suite à ma rencontre avec le défunt archimandrite Amphiloque de la ville de Belaya Tzerkovj. Notre première rencontre fut brève mais pleine de grâce et je me rappelle surtout ses paroles : « Nous avons tous été baptisés par Dieu, notre foi est joie et lumière». Les propos de l’apôtre Paul « ne vous modelez pas sur le monde présent, mais que le renouvellement de votre jugement vous transforme » (Rom.12 ; 2) ont acquis leur sens.

A cette époque j’étais déjà prêt à me convertir en Orthodoxie. Bientôt dans l’Eglise du Linceul de la Vierge auprès de l’hôpital militaire Principal de Kiev j’ai reçu l’onction.

Etant luthérien je pensais déjà devenir clerc. Une fois devenu orthodoxe, j’envisageais d’arrêter la carrière diplomatique pour servir l’Eglise mais je n’ai pas obtenu de bénédiction pour cela. Ainsi, je continuais de travailler sur moi-même en rendant visite au père Amphiloque ainsi qu’à d’autres prêtres.

Le père Oleg Sknar, recteur de l’Eglise du Linceul était très attentif à mon appel intérieur. Je suis très reconnaissant à lui et aux paroissiens pour leur attention et confiance. Très rapidement j’ai été admis à aider dans l’autel, je servais d’abord comme lecteur et ensuite comme sacristain. Tout cela est très difficile pour un européen mais c’est un chemin spirituel… Pour m’assurer de l’authenticité de ma vocation je suis allé deux fois au Mont Athos où j’ai eu une rencontre étonnante.

L’histoire d’un diplomate français devenu diacre orthodoxe
Le livre « Flavian » du père Alexandre Torik relate la vie d’un humble moine français du monastère de Vatopedi.

En lisant ce livre j’ai pensé que cela aurait été un bonheur de rencontrer un français pratiquant l’ascèse au Mont Athos ! J’ai écrit au monastère et un mois après il m’a appelé ayant organisé tout le nécessaire pour mon séjour. Il s’est avéré qu’il était le père spirituel des frères du monastère. Nos entretiens étaient très utiles. De surcroît, dans la librairie j’ai eu la chance de croiser le chemin du père Alexandre Torik lui-même qui m’a inspiré à venir au monastère. En me faisant ses adieux il m’a dit « Dans ce petit monde orthodoxe il y a tant de rencontres incroyables que l’on s’y habitue et l’on ne s’en étonne plus ! »

Ainsi quand je suis devenu membre de l’Eglise Orthodoxe, le père Oleg a proposé de m’ordonner diacre. Le 14 mars 2010 dans l’église Saint Pantéleimon du couvent Theophania, j’ai été ordonné diacre par Monseigneur Vladimir, Métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine. Comme vous le savez, Mgr Vladimir a été à Paris Exarque pour l’Europe Occidentale pendant quelques années. Après l’ordination, Mgr Vladimir m’a béni pour accomplir ma première litanie en français.

Cela fait deux ans que je suis diacre.

J’essaye de me préparer à l’office scrupuleusement pour éviter que ma prononciation induise quelqu’un en erreur surtout pendant la lecture des Saintes Ecritures. Parfois, on me prend pour quelqu’un du cru mais ensuite, on s’étonne si je ne réagis pas de façon habituelle…Certes, des différences culturelles entre les croyants en Europe et en Ukraine existent. C’est avant tout le respect de la dignité sacerdotale et l’importance du prêtre. Ensuite, la richesse des églises. En France, toute richesse ostentatoire est considérée comme étant déplacée surtout. Sur ce point, un français attend que l’Eglise soit un exemple de modestie et de simplicité même dans son décor. En Russie et en Ukraine l’approche est tout autre.

Mes amis français étaient touchés par mon choix, chacun à sa façon mais cela n’a suscité aucune difficulté dans mes relations y compris en famille. Personne ne m’a demandé d’explications. J’ai été un vrai français en ce sens car je ne parlais pas de mon ordre et de mon service si on ne me le demandait pas. C’est probablement l’habitude de séparer vie privée et vie publique. Ce que je regrette le plus, c’est l’impossibilité d’accomplir un service funèbre et faire commémorer ma mère défunte, mes proches et mes amis.

On qualifie parfois la société française contemporaine de post chrétienne. Je ne partage pas cet avis. Le Seigneur mesure le temps d’une façon qui dépasse notre entendement. Regardez le passé récent de la Russie…

En effet, la France est un état laïc qui inculque la laïcité longtemps et fermement au point que les croyants considèrent la religion comme une affaire personnelle n’appartenant pas au cadre social. De plus, l’état ne privilégie aucune des confessions en dépit du fait que la culture française est issue de la tradition catholique : les us et coutumes des villes et des villages y ont leurs racines. L’individualisme et le relativisme dominent, effectivement, dans la société. Ce qui ce passe, pourtant aujourd’hui peut s’avérer éphémère. Les pèlerinages à Lourdes et Lisieux sont nombreux.

La France garde plusieurs saintes reliques telles que la tête de Saint Jean Baptiste à Amiens, la tunique du Sauveur à Argenteuil, la couronne d’épines à la cathédrale Notre-Dame de Paris, le linceul de la Vierge à Chartres. Saint Irénée de Lyon, Saint Martin le confesseur, Saint Geneviève de Paris et beaucoup d’autres saints glorifiés par l’Eglise Orthodoxe sont nés et morts comme martyrs en France. De même qu’en Russie beaucoup d’églises sont sous la protection de la Vierge. La France a toujours prié la Vierge et c’est ce qui la sauvera, selon la prophétie de Saint Séraphin de Sarov.

(1) La revue « L’Adolescent »

Traduction pour "Parlons d'orthodoxie" Elena Tastevin


Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 7 Février 2020 à 07:31 | -6 commentaire | Permalien

Saints Tite et Timothée
Disciples et compagnons de saint Paul (1er s.)

L'Eglise en Occident les unit comme disciples très chers de saint Paul qui leur confie la charge épiscopale dans l'Eglise naissante.

Timothée, que Paul appelle "son vrai fils dans la foi" est né en Asie mineure d'un père grec et d'une mère juive. Converti lors de la première mission de saint Paul, il devient son disciple et son collaborateur fidèle. Pour le faire accepter des juifs et des judéo-chrétiens, Paul le fait circoncire. Timothée partagera la première captivité de Paul qui, lors de sa seconde captivité, le réclamera encore.
Selon la tradition, saint Timothée serait mort évêque d'Ephèse.

Tite est un grec converti, mais non circoncis. C'est un diplomate habile à qui Paul confie des missions délicates, tout en lui demandant d'être ferme et catégorique. Il ramènera la paix dans la communauté de Corinthe et organisera les communautés naissantes de Crète.
La tradition nous dit en effet qu'il meurt évêque de Cnossos en Crète.

"Si je t'ai laissé en Crète, c'est pour que tu finisses de tout organiser et que, dans chaque ville, tu institues des Anciens comme je te l'ai commandé"(Saint Paul à Tite – Tt 1, 5)

Saint Tite de Kiev (+ 1190)

Moine vertueux, devenu prêtre, il vit monter en son coeur une haine violente contre Evagre, un autre moine. Ils avaient tous deux un caractère obstiné et les autres frères ne purent les réconcilier. Au moment où il sentit la mort s'approcher, il voulut demander pardon à Evagre qui lui refuse cette réconciliation. Evagre mourut alors et saint Tite passa le reste de ses jours dans la pénitence et la charité fraternelle.

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 4 Février 2020 à 18:00 | 0 commentaire | Permalien

Dimitri Stelletsky:" J'ai commencé à peindre l'église Saint Serge le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927"
" Le 30 janvier 1947 selon l'ancien style s'éteignait à la Maison de retraite russe de Sainte-Geneviève des Bois le peintre russe Dimitri Semionovitch Stelletski âgé de 73 ans , après une brève maladie .

Il est mort entouré des soins et de l'amour de ses voisins et amis de la maison de retraite qui s'étaient réunis pour soulager ses souffrances. Une angine de poitrine l'a terrassé mais depuis quelques années il était devenu presque aveugle et c'était pour lui une grande souffrance. Tous les pensionnaires de la maison, les étudiants et la paroissiens de Saint-Serge l'accompagnèrent lors de ses funérailles célébrées par le père Basile Zenkovsky.

Le choeur de Saint Serge chantait l'office des funérailles. Des couronnes de lauriers furent déposées par l'Institut et la paroisse : "Mémoire reconnaissante" et "A l'illustre artiste".


Dimitri Stelletsky:" J'ai commencé à peindre l'église Saint Serge le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927"
Photo: 23 juillet 2012 - L'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à Paris en 1926
Réunis autour du Métropolite Euloge devant l'église Saint Serge de la rue de Crimée à Paris, le père Serge Boulgakov, Léon Zander, Jean Lagovsky et tant d'autres prêtres et laics. Derrière eux, l'on distingue la première esquisse dessinée au fusain par Dimitri Stelletsky qui décora l'église (extérieur et intérieur) en deux ans seulement entre 1926 et 1927.

Le quarantième jour après sa mort, l'Institut de théologie, l'association l'Icône et la Société de sauvegarde des valeurs culturelles russes organiseront, rue de Crimée, une soirée solennelle en sa mémoire.

A cette occasion seront soulignés les multiples facettes de son art et l'apport irremplaçable de D.Stelletsky à l'art russe. Il est difficile d'appréhender l'héritage artistique de D.S, les spécialistes le font et le feront encore dans le futur. Mais mon propos n'est pas là. J'aimerais dire avant tout que Dimitri était un artiste profondément russe et orthodoxe. Son talent, il le mettait au service de l'Eglise orthodoxe. En Russie il avait en son temps entièrement décoré l'intérieur d'une église construite à Borodino à l'occasion du centenaire de la célèbre bataille. Ici, hors de Russie, il a créé sous nos yeux l’œuvre de sa vie. Mis à part des icônes et des iconostases mobiles créés pour les églises de toiles des camps de jeunesse russes, il s'est construit ici un mémorial inoubliable ; l’œuvre de sa vie ; les décorations intérieures et extérieures de l'Eglise Saint Serge. Il m'a été donné d'y participer activement, et j'aimerais y revenir plus en détail.

Si ma mémoire est bonne, deux mois après l'achat de l'Eglise Saint-Serge aux enchères au Palais de Justice, les 5-18 juillet 1924, la question de la décoration intérieure et de la peinture de l'iconostase par un iconographe compétent s'est posée. Par hasard, en devisant avec mon oncle Nicolas Victorovitch Gagarine, grand connaisseur dans le domaine de l'art aujourd'hui défunt, j'appris que Dimitri Stelletsky, habitant à Cannes, était le seul à même de mener à bien un projet si ambitieux.

Selon mon oncle, personne d'autre que lui ne pouvait convenir à un tel projet. Je ne le connaissais pas et décidais de lui écrire pour lui demander comment il réagirait à une proposition officielle. J'ai joint à ma lettre trois photos allemandes de l'église (qui fut un temple protestant avant 1914), que j'avais trouvées dans le grenier de Saint-Serge, elle représentaient l'église de l'extérieur mais également l'intérieur avec des enfants allemands autour d'un sapin de Noël et le portrait de l'empereur Wilhelm dans l'abside du temple. Je voulais donner à Dimitri Stelletsky une idée du travail à accomplir.

Cinq ou six jours plus tard je recevais un paquet et une lettre enthousiaste de D.S. Il acceptait de prendre en charge la décoration de l'église sans conditions et totalement gratuitement. Dans le paquet il avait joint des esquisses de l'iconostase et de la décoration des murs intérieurs de l'église faites d'après les photos allemandes, il y avait aussi une esquisse de l'extérieur du bâtiment à l'aspect "orthodoxisé" ("оправославленный вид") comme il l'écrivait lui-même.

Dimitri Stelletsky:" J'ai commencé à peindre l'église Saint Serge le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927"
Dimitri Stelletsky s'est révélé dans cet enthousiasme, cette volonté de se donner tout entier et gratuitement à ce travail au profit de l'Eglise.... Mais combien de difficultés restaient à vaincre jusqu'à ce qu'il fut officiellement invité à effectuer ce travail de façon officielle!

La question de la décoration de l'église Saint-Serge était de plus en plus débattue. De nombreux membres de notre "Comité pour la construction de Saint-Serge" avaient leurs propres candidats. Finalement un concours officiel pour la peinture de l'iconostase et des murs intérieurs fut ouvert. Dimitri Stelletsky a failli compromettre ses chances de concourir par le refus catégorique d'envoyer un projet. Il estimait m'avoir envoyé l'essentiel de son projet (mais ce n'était qu'une esquisse, faite à grands traits). Il refusa d'envoyer un projet détaillé, affirmant qu'en tant qu'artiste il savait ce qu'il avait à faire, ou bien on lui faisait confiance ou il se retirait du projet. Les autres candidats et en particulier le Prince M.C Poutiatine avaient présenté un projet très détaillé de l'iconostase. Le projet du prince Poutiatine plaisait à beaucoup et le ton brusque de la réponse de D. Stelletsky avait heurté les membres de notre Comité qui ne le connaissaient pas.

L'obstacle majeur pour une prise de décision définitive était l'absence de moyens financiers et cela, curieusement, favorisa la candidature de D.S. J'avais appris que la grande duchesse Maria Pavlovna possédait une émeraude précieuse qu'elle tenait de sa défunte tante, la grande duchesse Elisaveta Fédorovna qui voulait que cette pierre soit utilisée pour décorer une église. Lorsque je demandais à la grande duchesse de nous offrir la pierre pour notre église elle n'accepta qu'à la condition que le peintre choisi soit Dimitri Stelletsky et personne d'autre. Si cette condition était remplie, elle acceptait de présider le Comité artistique chargé de collecter les fonds pour les travaux futurs.

Finalement notre Comité confirma la candidature de Stelletsky et la grande duchesse commença la collecte qui rapporta en deux ans plus de 400 000 francs. D.S arriva à Paris, s'installa à Saint-Serge et commença à travailler. Sur la face interne des portes nord figure une inscription manuscrite de Stelletsky -" J'ai commencé à peindre l'église le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927 - Dimitri Semenovitch Stelletsky"

Dimitri Stelletsky:" J'ai commencé à peindre l'église Saint Serge le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927"
Cette rapidité d'exécution pour un si vaste chantier artistique caractérise une fois de plus l'immense talent du peintre. Il travaille sans la moindre hésitation, ayant par avance dans sa tête la globalité de la composition dans ses moindres détails.

Photo: Crucifix de l'église Saint-Serge

Je me souviens avec quelle virtuosité et rapidité (dix jours), toutes les planches blanches de l'iconostase, enduites de livkas (apprêt), préparées selon ses plans, furent dessinées par lui au fusain noir. Les contours des saints étaint précis et les aides de D.S (ils étaient entre deux et trois) n'avaient plus qu'à passer les contours à la pointe. Et je ne parte pas des peintures du plafons, des anges et des représentations symboliques des Evangélistes! Stelletsky avait les exactes mesures de la partie à dessiner, D.S étalait par terre du papier à la taille correspondante, fixait un fusain sut un bâton et traçait les dessins avec d'une main sûre et ferme les représentations souhaitées. Les aides du peintres n'avaient plus qu'à découper les silhouettes, à monter les patrons jusqu'au plafond et à les peindre selon les indication de Stelletsky qui contrôlait d'en bas leur travail.

La fidéle collaboratrice de Stelletky, la princesse Elena Lvova, avec son immense talent peignait les visages des saints sur toutes les icônes, D.S ne terminait jamais ce travail lui faisant entièrement confiance pour cette tâche. (Верная сотрудница Д.С по росписи храма княжна Елена Львова со свойственным ей талантом выписывала все лики святых на всех иконах, которые сам Стеллецкий никогда не дописывал, всецело доверяя эту работу ей.)

Dimitri Stelletsky:" J'ai commencé à peindre l'église Saint Serge le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927"
Comme Stelletky aimait notre église! Combien de fois par la suite il venait à Paris pour admirer son travail qui maintenant avait acquis une notoriété mondiale. Durant les deux dernières années de sa vie passées dans la Maison russe, il répondait par un refus catégorique à mes multiples propositions de nous rendre à Saint-Serge. Il disait qu'il ne voyait rien et qu'il ne pourrait que pleurer.

Maintenant qu'il n'est plus, nous tous, ses amis, nous nous sentons seuls et orphelins. Nous sommes réconforté à l'idée que Dieu a eu pitié de son serviteur Dimitri, qu'il a mis fin a ses souffrances et l'a récompensé pour sa foi pure et enfantine et son service passionné et désintéressé de l’Église orthodoxe.

Mémoire éternelle !
Michel Mikhailovitch Ossorguine Paris les 3-16 mars 1947

Traduction (approximative) du russe :AE Voir Bibliophilierusse

Dimitri Stelletsky:" J'ai commencé à peindre l'église Saint Serge le vendredi 6 novembre 1925. J'ai terminé le jeudi 1 décembre 1927"

Rédigé par Parlons d'orthodoxie le 4 Février 2020 à 05:32 | 0 commentaire | Permalien

Le 1er février 2020 a été célébré le onzième anniversaire de l’intronisation du patriarche de Moscou Cyrille. Le patriarche a célébré la Liturgie en la cathédrale du Christ Sauveur à Moscou, dans les ornements qu’il portait le jour de l’intronisation. 70 métropolites concélébraient la Liturgie, dont les métropolites Hilarion et Marc (Église russe hors-frontières) et le métropolite Jean de Doubna (Archevêché des Églises russes en Europe occidentale).

Le métropolite de Philippopolis Niphon (Église orthodoxe d’Antioche), et l’évêque de Moravica Antoine (Église orthodoxe serbe) participaient également à la célébration.

L’homélie a été prononcée par l’évêque de Zelenograd Savva, et les félicitations au patriarche de la part du Saint-Synode de l’Église orthodoxe russe ont été adressées par le métropolite de Kiev Onuphre.

В годовщину интронизации Святейший Патриарх Кирилл совершил Литургию в Храме Христа Спасителя

1 февраля 2020 года, в одиннадцатую годовщину интронизации Святейшего Патриарха Московского и всея Руси Кирилла, в кафедральном соборном Храме Христа Спасителя в Москве совершена Божественная литургия.
На телеканалах «Союз» и «Спас» шла прямая трансляция Патриаршего богослужения

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 3 Février 2020 à 09:48 | 3 commentaires | Permalien

La Douma de la Fédération de Russie a débattu d'une proposition consistant à mentionner Dieu dans le texte de la Constitution
Michel Emelianov, premier vice-président de la Douma d'Etat pour  la législation, a admis la possibilité de faire mentionner Dieu dans le texte de la Constitution du pays.

Il a ainsi commenté la proposition avancée par le patriarche Cyrille et consistant à compléter la législation russe par une mention de Dieu dont l’existence est reconnue par la majorité des citoyens du pays: "Si le patriarche avait proposé de déclarer l’orthodoxie, l'islam ou le bouddhisme religions officielles de l'Etat cela aurait contredit la nature laïque de notre pays.

Je rappellerai que conformément à l'article 14 de la Constitution l'Eglise est séparée de l'Etat. Aussi, aucun religion ne saurait être déclarée comme étant officielle.

En l’occurrence, le patriarche se réfère à Dieu comme à une notion abstraite, diverses religions proclament leur foi en Lui. Du point de vue de  la moralité de la société une telle mention est possible. En effet, la majorité de la population a la foi en Dieu, qu'il s'agisse de Jésus ou d'Allah". 

Lien Traduction PO

Lire aussi Proposition d’affirmer dans la Constitution que l’orthodoxie est la religion prédominante dans la Fédération de Russie

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Février 2020 à 11:46 | 4 commentaires | Permalien

MONUMENTS RUSSES EN FRANCE : Photographies de K. SEMENOFF-TIAN-CHANSKY
Dans le cadre du XIe Salon du Livre Russe

Samedi 8 et Dimanche 9 Février 2020, Mairie du Ve - Ouverture à 11 heures

Remise du Prix « Russophonie » en présence de S. E. l’Ambassadeur de Russie à 18 heures

ARTCORUSSE sera heureux de vous accueillir sur son stand et vous présentera une série d’objets russes et :

Présentation-Vente & Dédicaces de Photographies Noir & Blanc et Couleur sur le thème des Monuments Russes en France par Kyrill Semenoff-Tian-Chansky

Reproductions de haute qualité 21 x 15 cm imprimées par Suisse Imprimerie à Paris, co-organisatrice des Trophées de l’Imprimerie Française à utiliser comme Carte de Vœux de prestige,

Reproductions à encadrer, Objets de décoration ou à offrir


Une présentation-vente de photographies par Kyrill Semenoff-Tian-Chansky, tirées par le Laboratoire Dupon et imprimées par Suisse Imprimerie à Paris aura lieu dans le cadre du XIe Salon du Livre Russe à la Mairie du Ve arrondissement à Paris. Les images sont reproduites par une presse HP Indigo dernière génération sous forme de cartes-vues de grandes dimensions (21 x 15 cm soit deux fois la surface d’une carte habituelle) et proposées avec l’enveloppe Opale unie « Antalys ».

Ces images constituent l’avant-projet d’un album consacré aux monuments de l’émigration russe en France, au XIXe siècle et après la révolution russe et le grand exode, dans la brillante diaspora russe jusqu’aux années 70 du siècle dernier. Le projet a une double orientation, poétique sur l’esprit de ces lieux souvent très fragiles et au bord de la disparition, et de description topographique et de rappel historique.

Kyrill Semenoff-Tian-Chansky est historien d’art, diplômé de l’Ecole du Louvre et d’un Master de Sociologie et Histoire des Arts à l’Université de Bourgogne à Dijon, et photographe spécialisé dans la photographie patrimoniale et de reproduction des objets d’art. Il est membre de l’Union des Photographes Professionnels (UPP), a exposé au Salon de la Photographie du XIe arrondissement, à la Galerie Bansard à Paris, et a publié notamment dans « L’Estampille – L’Objet d’Art » et « Demeures & Châteaux ».



Кириллъ Петрович Семеновъ-Тян-Шанскiй

Искусствовед и Фотохудожник

Historien d’Art et Photographe

e-mail : cyril.semenoff@cegetel.net

Tél. : (33) (0)1 45 37 02 96 et (33) (0)6 88 78 10 73

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 2 Février 2020 à 09:36 | 0 commentaire | Permalien

La situation au Monténégro se dégrade : après que le régime de Đukanović a imposé une loi visant à nationaliser l’Église orthodoxe et à entraver l’éducation religieuse, il intensifie désormais la répression contre ceux qui s’opposent à cette loi.

Ce matin du 31 janvier 2020, la police du Monténégro a violemment arrêté la mère de Milan Knežević, ainsi qu’un autre membre de sa famille. M. Knežević est membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE) et député de l’opposition au Parlement du Monténégro.

Ces arrestations sont certainement des représailles gouvernementales, à la suite de la conférence organisée hier par le député Knežević et l’European Centre for Law and Justice (ECLJ) au Conseil de l’Europe (Strasbourg). Cette conférence avait pour objet la dénonciation de la loi contre l’Église orthodoxe adoptée au Monténégro le 27 décembre 2019.

Cette loi vise à affaiblir l’Église orthodoxe serbe (l’Église majoritaire locale), à la spolier de ses propriétés, à lutter contre la transmission de la foi et à promouvoir une fausse « Église nationale » en lieu et place de l’Église orthodoxe. La loi s’attaque également aux autres confessions religieuses. Par exemple, elle interdit les écoles élémentaires religieuses ainsi que l’éducation religieuse des enfants de plus de 11 ans sans leur consentement. Cette loi provoque des manifestations massives et la contestation de nombreux responsables d’Églises à travers l’Europe et le monde (Lire ici la présentation de la loi).

Les organisateurs de la conférence ont été soumis à des pressions visant à la faire annuler. M. Milan Knežević, bien qu'il soit membre de l’APCE, n’a pas été autorisé à se rendre à Strasbourg pour la conférence, car son passeport lui a été retiré par les autorités.

Cependant, la conférence a eu lieu avec Slaven Radunović, député du Monténégro, Miroje Jovanović, avocat de M. Knežević, et Grégor Puppinck, directeur de l’ECLJ. Un grand nombre de membres de l’APCE et de diplomates étaient présents et ont été choqués par la situation.

Voir ici les autres vidéos de la conférence (en Anglais uniquement).

30 membres de l’APCE ont exhorté les autorités et la Cour constitutionnelle du Monténégro à abroger la loi et à rétablir un dialogue pacifique avec les communautés religieuses.

Depuis l’adoption de la loi, des dizaines de milliers de personnes manifestent deux fois par semaine contre cette loi. Les dirigeants des principales Églises chrétiennes ont exprimé leur inquiétude et leur soutien à l’Église orthodoxe serbe.

Le Monténégro fait partie du Conseil de l’Europe et négocie son adhésion à l’Union européenne. Cette situation est inacceptable en Europe. Nous vous prions de soutenir comme nous les chrétiens orthodoxes en signant notre pétition.

Cette pétition sera officiellement présentée au Parlement européen et au Conseil de l’Europe afin qu’ils se saisissent de la situation de toute urgence.
> L'Assemblée du Conseil de l'Europe aura l'obligation, conformément à son propre règlement, de se pronconcer. Une procédure similaire sera engagée au Parlement européen.

Lien "Centre européen pour le droit et la justice"

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 1 Février 2020 à 14:45 | 10 commentaires | Permalien

Ukraine - Il y a un an débutait la veillée de prière en Bucovine
P.O. publie à regret ces informations à propos de la situation de l'Eglise en Ukraine. Nous le faisons pour mieux renseigner nos lecteurs francophones.

Le 27 janvier 2020 marque le premier anniversaire de la veillée de prière, organisée par les paroissiens de l’église de la Dormition de la Mère de Dieu dans le village de Vaslovovtsy (district de Zastavna, région de Tchernovtsy).

24h/24 les fidèles élèvent leurs prières pour la paix en Ukraine et le droit de fréquenter librement leur église.

L’église de la Dormition est l’une des premières dans le diocèse dont les partisans de la schismatique « Église orthodoxe d’Ukraine » ont tenté de s’emparer. Durant toute l’année, les paroissiens ont subi les vexations des autorités locales, la persécution de leurs enfants à l’école, les injures et les quolibets de leurs concitoyens.

Des actions judiciaires sont toujours en cours concernant le ré-engistrement illégal de leur paroisse au profit de l’Église orthodoxe d’Ukraine, Mgr Épiphane Doumenko

Le jour anniversaire de la veillée de prière, Le métropolite Mélèce de Tchernovtsy et de Bucovine a offert à la communauté trois grands gâteaux portant l’image de leur église, a déclaré le service de presse diocésain.

Le conflit religieux autour de l’église de la Dormition de l’Église orthodoxe ukrainienne, dans le village de Vlaslovotsy (district de Zastavna, région de Tchernotvsy), a débuté le 27 janvier 2019. Ce jour-là, deux réunions se sont tenues dans le village – celle de la communauté territoriale, qui a voté pour le transfert de la paroisse de la Dormition au sein de la schismatique « Église orthodoxe d’Ukraine », et celle de la communauté religieuse, qui a confirmé à l’unanimité sa fidélité à l’Église orthodoxe ukrainienne et au bienheureux métropolite Onuphre de Kiev et de toute l’Ukraine

Afin de défendre son église contre son usurpation, la communauté a initié une veillée de prière continue. En mai 2019, après une tentative des schismatiques de pénétrer sur le territoire de l’église, la communauté a dû en appeler à l’aide du président de l’Ukraine.

Исполнился год с момента начала молитвенного стояния на Буковине Traduction PO
Ukraine - Il y a un an débutait la veillée de prière en Bucovine

Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 31 Janvier 2020 à 14:59 | 2 commentaires | Permalien

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