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Ukraine: Étrangement ces deux épisodes coïncident dans le temps. Le 19 juin 2019 le Tribunal administratif de Kiev a accepté d'examiner une plainte portant sur l'illégitimité de la dénomination de la nouvelle église autocéphale. Le métropolite Épiphane dit ne pas comprendre ce qui s'est passé.
Si la justice venait à accepter d'examiner cette plainte la nouvelle entité ecclésiale ainsi que le Tomos octroyé par le patriarche Bartolomé resteront sans effet. Ainsi, l'Eglise orthodoxe d'Ukraine avec actuellement à sa tête le métropolite Onuphre a été officiellement reconnue déjà en 1991. La loi ne permet pas l'existence d'une autre entité portant le même nom.
Si la justice venait à accepter d'examiner cette plainte la nouvelle entité ecclésiale ainsi que le Tomos octroyé par le patriarche Bartolomé resteront sans effet. Ainsi, l'Eglise orthodoxe d'Ukraine avec actuellement à sa tête le métropolite Onuphre a été officiellement reconnue déjà en 1991. La loi ne permet pas l'existence d'une autre entité portant le même nom.
Mont Athos: On a appris en même temps que le patriarche Bartolomé exerce de fortes pressions sur les monastères du Mont Athos. Il exige que l'archimandrite Euloge, higoumène du monastère russe Saint Panteleimon, ne reçoive pas une délégation de la nouvelle église d'Ukraine dirigée par le métropolite Épiphane .
La majorité des monastères de l'Athos refusent de reconnaître la nouvelle église autocéphale. Le patriarcat œcuménique adopte des mesures sévères à l'égard des monastères qui, (monastère russe Saint Panteleimon en février 2019), n'ont pas ouvert leurs portes à la délégation ukrainienne. Le Synode de l'Athos ne reconnaît pas cette nouvelle église considérée schismatique par de nombreux moines. Personne ne sait quelle sera l'attitude de l'Athos à l'égard de la situation de l'Eglise en Ukraine. Il n'est pas impossible que le Phanar adopte des sanctions à l'égard du monastère Saint Panteleimon.
Source
et ICI
Суд открыл производство по иску УПЦ о незаконной регистрации центра ПЦУ Traduction PO
La majorité des monastères de l'Athos refusent de reconnaître la nouvelle église autocéphale. Le patriarcat œcuménique adopte des mesures sévères à l'égard des monastères qui, (monastère russe Saint Panteleimon en février 2019), n'ont pas ouvert leurs portes à la délégation ukrainienne. Le Synode de l'Athos ne reconnaît pas cette nouvelle église considérée schismatique par de nombreux moines. Personne ne sait quelle sera l'attitude de l'Athos à l'égard de la situation de l'Eglise en Ukraine. Il n'est pas impossible que le Phanar adopte des sanctions à l'égard du monastère Saint Panteleimon.
Source
et ICI
Суд открыл производство по иску УПЦ о незаконной регистрации центра ПЦУ Traduction PO
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 21 Juin 2019 à 18:42
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Nos lecteurs seront surpris d’apprendre que Constantinople a collaboré avec le régime soviétique dès son instauration, quitte à sacrifier le saint patriarche Tikhon. Les relations entre les deux patriarcats sont jusqu’à présent restées difficiles.
Le patriarche Meletios IV est le premier à avoir pratiqué la politique destructrice inhérente au Phanar. Un mois après son sacre, le 1 mars 1922 , il a abrogé le Tomos accordé aux paroisses grecques des Etats-Unis. Il a ainsi rétabli pour ces paroisses la juridiction de Constantinople. Cette décision a été désapprouvée par l’Eglise de Grèce. Ces dissensions persistent jusqu’à aujourd’hui.
En mars 1922 Meletios IV élabore, sans se concerter avec qui que ce soit, un autre Tomos « Sur le droit de Constantinople de superviser directement et de gérer l’ensemble des paroisses orthodoxes d’Eurоpe, d’Amérique, etc. En 1923 un autre Tomos annonce que le diocèse de Revel relevant de l’Eglise orthodoxe russe appartient désormais à sa juridiction sous le nom de Métropole orthodoxe d’Estonie. Un troisième Tomos annonce la création de l’Eglise orthodoxe de Finlande relevant du patriarcat de Constantinople.
***
Par Dimitri Safonov
Le patriarche Tikhon a dû, en juin 1924, faire face à des dangers suscités par la politique du patriarcat de Constantinople.
Le patriarche de Constantinople est traditionnellement considéré comme étant le primus inter pares. Il n’en découle cependant pas qu’il dispose de droits particuliers en ce qui concerne les Eglises orthodoxes locales. Au début des années 1920 la politique conduite par les patriarches de Constantinople a changé du tout au tout s’écartant de plus en plus de la tradition orthodoxe. [
Le patriarche Meletios IV est le premier à avoir pratiqué la politique destructrice inhérente au Phanar. Un mois après son sacre, le 1 mars 1922 , il a abrogé le Tomos accordé aux paroisses grecques des Etats-Unis. Il a ainsi rétabli pour ces paroisses la juridiction de Constantinople. Cette décision a été désapprouvée par l’Eglise de Grèce. Ces dissensions persistent jusqu’à aujourd’hui.
En mars 1922 Meletios IV élabore, sans se concerter avec qui que ce soit, un autre Tomos « Sur le droit de Constantinople de superviser directement et de gérer l’ensemble des paroisses orthodoxes d’Eurоpe, d’Amérique, etc. En 1923 un autre Tomos annonce que le diocèse de Revel relevant de l’Eglise orthodoxe russe appartient désormais à sa juridiction sous le nom de Métropole orthodoxe d’Estonie. Un troisième Tomos annonce la création de l’Eglise orthodoxe de Finlande relevant du patriarcat de Constantinople.
***
Par Dimitri Safonov
Le patriarche Tikhon a dû, en juin 1924, faire face à des dangers suscités par la politique du patriarcat de Constantinople.
Le patriarche de Constantinople est traditionnellement considéré comme étant le primus inter pares. Il n’en découle cependant pas qu’il dispose de droits particuliers en ce qui concerne les Eglises orthodoxes locales. Au début des années 1920 la politique conduite par les patriarches de Constantinople a changé du tout au tout s’écartant de plus en plus de la tradition orthodoxe. [
Cela s’est manifesté d’une manière évidente sous le règne du patriarche Meletios IV (Metaxakis), 1921-1924. Son objectif était d’introduire des changements radicaux, similaires à ceux que préconisaient les « rénovationnistes » en Russie soviétique dans la vie de l’Eglise.. Meletios IV s’ingérait d’une manière brutale dans la juridiction du patriarcat de Moscou. En violation des canons il octroya l’autocéphalie à des parties constituantes de l’Eglise russe se situant en Finlande, en Pologne et en Estonie.
En mai-juillet 1923 le patriarche Meletios a réuni à Constantinople son « Concile panorthodoxe ». A peine une dizaine de personnes y assistaient. Aucune d’entre eux ne représentait d’une manière officielle quelque patriarcat que ce soit. « Le Concile » introduisit le calendrier grégorien et abrogea le calendrier julien. Il y fut décidé d’amender le calendrier pascal établi d’une manière immuable par une décision du Premier Concile œcuménique. Les clercs se virent autorisé à arborer une coupe de cheveux, le port obligatoire de la soutane passa aux oubliettes, les mariages non canoniques autorisés ainsi que le deuxième mariage des prêtres. Le « Concile » a par ces décisions enfreint l’ordre et l’unité qui prévalaient au sein des Eglises autocéphales.
Le renforcement en Russie de l’église rénovationniste dite « vivante » a grandement contribué au succès de la politique conduite par Meletios. Les réformes modernistes des rénovationnistes étaient similaires à tout ce que préconisait Meletios. Lorsqu’il devint patriarche d’Alexandrie (1926) le synode de « l’église vivante » écrivit à Meletios : « Notre saint synode vous adresse ses vœux les plus sincères et se souvient avec reconnaissance du soutien moral que Votre Béatitude nous a accordé lorsque vous étiez patriarche de Constantinople nous reconnaissant en tant que seul et unique organe dirigeant légitime de l’Eglise orthodoxe russe ». Les successeurs de Meletios, Grégoire VII et Constantin VI, restèrent en communion avec « l’église vivante » Grégoire VII alla jusqu’à appeler le patriarche Tikhon à abdiquer.
Ce patriarche insistait auprès des archevêques russes Anastase et Alexandre séjournant alors à Constantinople pour qu’ils cessent d’intervenir contre le pouvoir des soviets en Russie et de commémorer le patriarche Tikhon. Il les exhortait à reconnaître la légitimité du pouvoir bolchevik. N’ayant pas été suivi il ordonna une enquête, puis interdit les deux archevêques a divinis. Grégoire VII s’adressa au patriarche Dimitri de Serbie le priant d’interdire le Synode des évêques russes à Sremski Karlovici. Il se heurta à un refus du patriarche serbe.
En mai-juillet 1923 le patriarche Meletios a réuni à Constantinople son « Concile panorthodoxe ». A peine une dizaine de personnes y assistaient. Aucune d’entre eux ne représentait d’une manière officielle quelque patriarcat que ce soit. « Le Concile » introduisit le calendrier grégorien et abrogea le calendrier julien. Il y fut décidé d’amender le calendrier pascal établi d’une manière immuable par une décision du Premier Concile œcuménique. Les clercs se virent autorisé à arborer une coupe de cheveux, le port obligatoire de la soutane passa aux oubliettes, les mariages non canoniques autorisés ainsi que le deuxième mariage des prêtres. Le « Concile » a par ces décisions enfreint l’ordre et l’unité qui prévalaient au sein des Eglises autocéphales.
Le renforcement en Russie de l’église rénovationniste dite « vivante » a grandement contribué au succès de la politique conduite par Meletios. Les réformes modernistes des rénovationnistes étaient similaires à tout ce que préconisait Meletios. Lorsqu’il devint patriarche d’Alexandrie (1926) le synode de « l’église vivante » écrivit à Meletios : « Notre saint synode vous adresse ses vœux les plus sincères et se souvient avec reconnaissance du soutien moral que Votre Béatitude nous a accordé lorsque vous étiez patriarche de Constantinople nous reconnaissant en tant que seul et unique organe dirigeant légitime de l’Eglise orthodoxe russe ». Les successeurs de Meletios, Grégoire VII et Constantin VI, restèrent en communion avec « l’église vivante » Grégoire VII alla jusqu’à appeler le patriarche Tikhon à abdiquer.
Ce patriarche insistait auprès des archevêques russes Anastase et Alexandre séjournant alors à Constantinople pour qu’ils cessent d’intervenir contre le pouvoir des soviets en Russie et de commémorer le patriarche Tikhon. Il les exhortait à reconnaître la légitimité du pouvoir bolchevik. N’ayant pas été suivi il ordonna une enquête, puis interdit les deux archevêques a divinis. Grégoire VII s’adressa au patriarche Dimitri de Serbie le priant d’interdire le Synode des évêques russes à Sremski Karlovici. Il se heurta à un refus du patriarche serbe.
Photo: Alexandre Ivanovitch Vvedenski /russe : Александр Иванович Введенский/ /Vitebsk, 30 août 1889 Moscou, 26 juillet 1946/ était un leader religieux orthodoxe et l un des principaux artisans de l Église vivante et du courant rénovationiste
En été 1924 le synode rénovationniste dit « Evdokimov » soutenu par la GPU faisait courir la rumeur que le patriarche de Constantinople avait démis le patriarche Tikhon et l’avait même interdit a divinis (Izvestia, N° 124, 1 juin 1924).
La GPU souhaitait faire valoir le prestige dont bénéficiait le patriarche de Constantinople pour renforcer les rénovationnistes et en faire le foyer de l’église russe. Et, en même temps, persuader le patriarche Tikhon de se retirer. La police politique mettait en œuvre tous ses moyens pour que ce soient précisément les rénovationnistes qui apparaissent être l’église légitime aux yeux du patriarche de Constantinople.
Il convient cependant de rappeler que le patriarche de Constantinople, certes premier dans les dyptiques, ne dispose d’aucun pouvoir sur le patriarche de Russie. La 2e Règle du II Concile œcuménique interdit aux évêques de s’ingérer dans la vie des autres diocèses. Quoi qu’il en soit la GPU, de concert avec les rénovationnistes, comptait se servir du patriarche de Constantinople pour se débarrasser du patriarche Tikhon.
Le 17 avril 1924 le synode du patriarcat de Constantinople décida d’envoyer une mission en Russie afin qu’elle y étudie la situation de l’Eglise. Il découlait du texte de la décision que Constantinople considérait « l’église vivante » comme seule légitime. La GPU soutenait au sein de l’église son agent, le prêtre Krasnitzky et, en même temps s’efforçait de discréditer le patriarche Tikhon.
La commission du patriarcat de Constantinople fut installée le 30 avril. Le 6 mai 1924 Grégoire VII intervenant à une réunion du synode appela le patriarche Tikhon à renoncer à ses fonctions et à ne plus gouverner l’Eglise russe. Le Synode chargea la commission « de s’appuyer dans son travail sur les tendances au sein de l’église qui sont fidèles au gouvernement de l’URSS », c’est-à-dire sur les rénovationnistes. Le Synode de Constantinople se prononça en même temps pour l’abrogation du patriarcat en Russie.
Cependant, les Eglises orthodoxes locales n’accordèrent pas toutes leur soutien aux rénovationnistes. Une délégation du patriarcat de Jérusalem se rendit en Russie en février 1924. Elle était conduite par Constantin Grigoriardi qui se fit une idée objective de la situation en Russie soviétique et qui se prononça sans réserve en faveur du patriarche Tikhon, légitimement élu. Il condamne le rénovationnisme en tant que tel.
Les documents cités sont conservés dans les archives d’Emelian Yaroslavsky (Mineï Goubelman de son vrai nom), président de la commission antireligieuse du Comité Central. Le pouvoir soviétique œuvrait à renforcer le prestige des rénovationnistes aux yeux de l’opinion mondiale et voulait faire croire qu’ils bénéficiaient du soutien de l’orthodoxie universelle.
Le 6 juin 1924 Basile Dimopoulo, représentant du patriarcat de Constantinople en URSS, fit parvenir au patriarche Tikhon des extraits du procès-verbal de la réunion du synode de Constantinople. Ce texte appelait le patriarche Tikhon à renoncer à ses fonctions. Le 18 juin, comme il s’en suit des messages des métropolites Pierre et Séra phin, le patriarche Tikhon adresse une lettre à Grégoire VII. Il y souligne la non canonicité de l’ingérence du patriarcat de Constantinople dans la vie de l’Eglise russe. Il est dit dans cette lettre : «Le peuple n’est pas avec les schismatiques mais avec son patriarche orthodoxe légitime. Le renoncement au patriarcat ne ferait que le jeu des rénovationnistes schismatiques ».
Après la réception de cette lettre Grégoire VII rompt tout contact avec le saint patriarche Tikhon et ne communique qu’avec les rénovationnistes. Sous l’influence des représentants des soviets à l’étranger d’autres patriarches orientaux suivent l’exemple donné par Grégoire VII. Les soviets réussissent donc à isoler du monde extérieur l’Eglise russe canonique ce qui représente une menace pour l’orthodoxie universelle. Le patriarcat de Constantinople projette la tenue en 1925 d’un Concile panorthodoxe. Ce devait être une assemblée rénovationniste illégitime. Le 10 juin 1924 une assemblée préconciliaire rénovationniste se réunit à Moscou et décide d’abroger le patriarcat en tant que tel. Un compte-rendu consacré à cette assemblée est établi par le pouvoir. Il y est dit : « 156 popes, 83 évêques, 84 laïcs ont pris part à cette assemblée. 126 agents secrets de la GPU ont été missionnés pour prendre part à l’assemblée » C’est-à-dire près de 40% des participants.
Traduction Nikita Krivochéine
Lien Pravoslavie.ru
En été 1924 le synode rénovationniste dit « Evdokimov » soutenu par la GPU faisait courir la rumeur que le patriarche de Constantinople avait démis le patriarche Tikhon et l’avait même interdit a divinis (Izvestia, N° 124, 1 juin 1924).
La GPU souhaitait faire valoir le prestige dont bénéficiait le patriarche de Constantinople pour renforcer les rénovationnistes et en faire le foyer de l’église russe. Et, en même temps, persuader le patriarche Tikhon de se retirer. La police politique mettait en œuvre tous ses moyens pour que ce soient précisément les rénovationnistes qui apparaissent être l’église légitime aux yeux du patriarche de Constantinople.
Il convient cependant de rappeler que le patriarche de Constantinople, certes premier dans les dyptiques, ne dispose d’aucun pouvoir sur le patriarche de Russie. La 2e Règle du II Concile œcuménique interdit aux évêques de s’ingérer dans la vie des autres diocèses. Quoi qu’il en soit la GPU, de concert avec les rénovationnistes, comptait se servir du patriarche de Constantinople pour se débarrasser du patriarche Tikhon.
Le 17 avril 1924 le synode du patriarcat de Constantinople décida d’envoyer une mission en Russie afin qu’elle y étudie la situation de l’Eglise. Il découlait du texte de la décision que Constantinople considérait « l’église vivante » comme seule légitime. La GPU soutenait au sein de l’église son agent, le prêtre Krasnitzky et, en même temps s’efforçait de discréditer le patriarche Tikhon.
La commission du patriarcat de Constantinople fut installée le 30 avril. Le 6 mai 1924 Grégoire VII intervenant à une réunion du synode appela le patriarche Tikhon à renoncer à ses fonctions et à ne plus gouverner l’Eglise russe. Le Synode chargea la commission « de s’appuyer dans son travail sur les tendances au sein de l’église qui sont fidèles au gouvernement de l’URSS », c’est-à-dire sur les rénovationnistes. Le Synode de Constantinople se prononça en même temps pour l’abrogation du patriarcat en Russie.
Cependant, les Eglises orthodoxes locales n’accordèrent pas toutes leur soutien aux rénovationnistes. Une délégation du patriarcat de Jérusalem se rendit en Russie en février 1924. Elle était conduite par Constantin Grigoriardi qui se fit une idée objective de la situation en Russie soviétique et qui se prononça sans réserve en faveur du patriarche Tikhon, légitimement élu. Il condamne le rénovationnisme en tant que tel.
Les documents cités sont conservés dans les archives d’Emelian Yaroslavsky (Mineï Goubelman de son vrai nom), président de la commission antireligieuse du Comité Central. Le pouvoir soviétique œuvrait à renforcer le prestige des rénovationnistes aux yeux de l’opinion mondiale et voulait faire croire qu’ils bénéficiaient du soutien de l’orthodoxie universelle.
Le 6 juin 1924 Basile Dimopoulo, représentant du patriarcat de Constantinople en URSS, fit parvenir au patriarche Tikhon des extraits du procès-verbal de la réunion du synode de Constantinople. Ce texte appelait le patriarche Tikhon à renoncer à ses fonctions. Le 18 juin, comme il s’en suit des messages des métropolites Pierre et Séra phin, le patriarche Tikhon adresse une lettre à Grégoire VII. Il y souligne la non canonicité de l’ingérence du patriarcat de Constantinople dans la vie de l’Eglise russe. Il est dit dans cette lettre : «Le peuple n’est pas avec les schismatiques mais avec son patriarche orthodoxe légitime. Le renoncement au patriarcat ne ferait que le jeu des rénovationnistes schismatiques ».
Après la réception de cette lettre Grégoire VII rompt tout contact avec le saint patriarche Tikhon et ne communique qu’avec les rénovationnistes. Sous l’influence des représentants des soviets à l’étranger d’autres patriarches orientaux suivent l’exemple donné par Grégoire VII. Les soviets réussissent donc à isoler du monde extérieur l’Eglise russe canonique ce qui représente une menace pour l’orthodoxie universelle. Le patriarcat de Constantinople projette la tenue en 1925 d’un Concile panorthodoxe. Ce devait être une assemblée rénovationniste illégitime. Le 10 juin 1924 une assemblée préconciliaire rénovationniste se réunit à Moscou et décide d’abroger le patriarcat en tant que tel. Un compte-rendu consacré à cette assemblée est établi par le pouvoir. Il y est dit : « 156 popes, 83 évêques, 84 laïcs ont pris part à cette assemblée. 126 agents secrets de la GPU ont été missionnés pour prendre part à l’assemblée » C’est-à-dire près de 40% des participants.
Traduction Nikita Krivochéine
Lien Pravoslavie.ru
Vladimir Golovanow
Une petite église orthodoxe de Nice, très peu connue, est menacée par la vente de l'immeuble qui l'abrite. L'intérêt du champion serbe Novak Djokovic l'a fait connaitre et va peut-être la sauver.
UN PETIT BIJOU FONDÉ PAR L'ÉCOF
L'église, dédiée à Notre-Dame-de-Laghet, ou les offices orthodoxes sont célébrés en français, fut fondée dans les années soixante en louant une ancienne cave à charbon de 75 m2 au pied du vieux Nice, à deux pas du port, dans le cadre de l'ECOF (Église Catholique Orthodoxe de France, cf. Nouvelle Forme de Communauté Orthodoxe).
Elle avait alors été recouverte de fresques par le père Eugraph Kovalevsky, (fondateur de l'ÉCOF, qui fut plus tard sacré évêque Jean de St Denis par St Jean de Shangaï). Ces peintures retracent la vie de la Vierge Marie et les douze apôtres, chacun associé à un saint régional; elles sont tout à fait remarquables par la tradition renouvelée de la vision iconographique qui leur donne une grande modernité.
Une petite église orthodoxe de Nice, très peu connue, est menacée par la vente de l'immeuble qui l'abrite. L'intérêt du champion serbe Novak Djokovic l'a fait connaitre et va peut-être la sauver.
UN PETIT BIJOU FONDÉ PAR L'ÉCOF
L'église, dédiée à Notre-Dame-de-Laghet, ou les offices orthodoxes sont célébrés en français, fut fondée dans les années soixante en louant une ancienne cave à charbon de 75 m2 au pied du vieux Nice, à deux pas du port, dans le cadre de l'ECOF (Église Catholique Orthodoxe de France, cf. Nouvelle Forme de Communauté Orthodoxe).
Elle avait alors été recouverte de fresques par le père Eugraph Kovalevsky, (fondateur de l'ÉCOF, qui fut plus tard sacré évêque Jean de St Denis par St Jean de Shangaï). Ces peintures retracent la vie de la Vierge Marie et les douze apôtres, chacun associé à un saint régional; elles sont tout à fait remarquables par la tradition renouvelée de la vision iconographique qui leur donne une grande modernité.
La communauté a rejoint la juridiction du patriarcat de Serbie après l'éclatement de l'ECOF, en 2001-2006, et devient le principal lieu de culte de la petite communauté serbe de la Côte qui compterait un millier d’Azuréens, dont cinq cents dans les Alpes-Maritimes d'après "Nice-Matin"
"C’est un endroit où la communauté serbe est nourrie. Les familles passent du bon temps ensemble. Les enseignants se portent volontaires pour jouer avec les enfants. Ils lisent des histoires, puis font du théâtre. C’était merveilleux de faire partie de cette journée spéciale, avec des familles serbes qui se rassemblent et partagent de beaux moments," écrit, Novak Djokovic sur son compte Instagram
"C’est un endroit où la communauté serbe est nourrie. Les familles passent du bon temps ensemble. Les enseignants se portent volontaires pour jouer avec les enfants. Ils lisent des histoires, puis font du théâtre. C’était merveilleux de faire partie de cette journée spéciale, avec des familles serbes qui se rassemblent et partagent de beaux moments," écrit, Novak Djokovic sur son compte Instagram
Dans son édition du 2 avril 2019, "Le Figaro" explique que le bail du local, qui permettait de le louer 115 euros par mois pendant des années, est arrivé à échéance le 31 août 2018 et les six héritiers de la propriétaire, décédée il y a deux ans, veulent vendre. Ils ont assigné les locataires en justice pour les déloger (l’affaire, appelée deux fois à l’audience devant le tribunal d’instance de Nice, a été renvoyée au 13 mai.)
Selon une des héritières, citée par le journal, les locataires ne souhaitent pas acheter, "ou alors au ras des pâquerettes", alors qu'elle aurait un acheteur à 265 000 euros ("cher, pour les 76 m2 d’une ancienne cave à charbon située au début de la rue Fodéré, dont le sol en ciment fait écho aux poutrelles d’acier qui renforcent son plafond, écrit "Nice-Matin".)
Selon une des héritières, citée par le journal, les locataires ne souhaitent pas acheter, "ou alors au ras des pâquerettes", alors qu'elle aurait un acheteur à 265 000 euros ("cher, pour les 76 m2 d’une ancienne cave à charbon située au début de la rue Fodéré, dont le sol en ciment fait écho aux poutrelles d’acier qui renforcent son plafond, écrit "Nice-Matin".)
UN SPORTIF TOURNE VERS LE CHRIST
Le 22 décembre dernier, Novak Djokovic avait raconté "Stefan et moi avons visité une église serbe très spéciale à Nice..." (cf. photo) et la notoriété du numéro 1 mondial a mis cette église très discrète sous les projecteurs médiatiques; le maire de Nice, Christian Estrosi, a déclaré vouloir faire son possible pour préserver le lieu de culte «dans les règles de la laïcité» et il est maintenant question que le tennisman aide financièrement la paroisse à conserver son église.
Le 22 décembre dernier, Novak Djokovic avait raconté "Stefan et moi avons visité une église serbe très spéciale à Nice..." (cf. photo) et la notoriété du numéro 1 mondial a mis cette église très discrète sous les projecteurs médiatiques; le maire de Nice, Christian Estrosi, a déclaré vouloir faire son possible pour préserver le lieu de culte «dans les règles de la laïcité» et il est maintenant question que le tennisman aide financièrement la paroisse à conserver son église.
Profondément orthodoxe, le champion a été décoré de l’ordre de Saint-Sava par le patriarche de l’Église serbe Irénée pour avoir contribué financièrement à la rénovation d’un monastère au Kosovo. Après avoir remporté le tournoi Masters d’Indian Wells et empoché un chèque de 600.000 dollars, le champion serbe a offert 100.000 euros au monastère de Gracanica (la somme a permis de racheter une parcelle avoisinante). Il avait aussi fait construire une chapelle dans le village natal de son père, au Monténégro, et soutenu financièrement le monastère des Saints-Archanges, près de Prizren (Kosovo), pillé et incendié pendant les émeutes de 2004, ainsi que le monastère serbe de Hilandar, sur le mont Athos, gravement endommagé par un incendie en 2004. Des donations cultuelles qui s’ajoutent à sa fondation « Novak » qui vient en aide aux enfants défavorisés de Serbie. Source ALETEIA
Les illustrations proviennent des articles cités…
Les illustrations proviennent des articles cités…
PHILARETE COMMENCE À DIRE LA VÉRITÉ : L'EGLISE ORTHODOXE UKRAINIENNE N'EST PAS CANONIQUE, CE N'EST PAS UNE VÉRITABLE UNIFICATION, ÉPIPHANIE N'EST PEUT-ÊTRE MÊME PAS PRÊTRE.
Alors que le "patriarche" Philarète Denisenko continue à préparer le Concile local du "patriarcat de Kiev" (PK) qui se tiendra jeudi à Kiev, le schismatique égocentrique a augmenté le niveau de sa rhétorique, mettant en question le statut de "l'église orthodoxe d'Ukraine" [schismatique créée par Constantinople] et son primat "métropolite" Epiphane Doumenko.
Philarète a parlé à maintes reprises de son mécontentement à l'égard des termes dictés dans le tomos d'autocéphalie de l'OCU par le patriarcat de Constantinople et de son statut de simple évêque diocésain, bien qu'il ait récemment déclaré qu'il rejetait totalement le tomos accordé par Constantinople le 6 janvier.
Alors que le "patriarche" Philarète Denisenko continue à préparer le Concile local du "patriarcat de Kiev" (PK) qui se tiendra jeudi à Kiev, le schismatique égocentrique a augmenté le niveau de sa rhétorique, mettant en question le statut de "l'église orthodoxe d'Ukraine" [schismatique créée par Constantinople] et son primat "métropolite" Epiphane Doumenko.
Philarète a parlé à maintes reprises de son mécontentement à l'égard des termes dictés dans le tomos d'autocéphalie de l'OCU par le patriarcat de Constantinople et de son statut de simple évêque diocésain, bien qu'il ait récemment déclaré qu'il rejetait totalement le tomos accordé par Constantinople le 6 janvier.
Sa juridiction du PK s'est unie à l'église orthodoxe autocéphale ukrainienne schismatique (UAOC) en décembre pour créer l'UCO, bien qu'il ait été révélé plus tard que ni le PK ni l'UAOC n'avaient été dissous comme Constantinople l'avait exigé, et Philarète consacre maintenant toute son énergie à ramener les schismatiques ukrainiens dans son « patriarcat ».
Lors d'une récente interview à l'émission de radio ukrainienne "Persona Grata", Philarète a lancé une attaque verbale contre l'OCU et ses créateurs dans le Patriarcat de Constantinople. Et, alors que le hiérarque schismatique de 90 ans parlait, comme toujours, de son propre intérêt, sa position contre l'OCU l'a néanmoins conduit à dire certaines vérités qui ont été exprimées par un certain nombre d'Églises locales et de hiérarques du monde orthodoxe.
Alors que le "concile d'unification" du 15 décembre a été salué par les schismatiques et le gouvernement ukrainiens et le patriarcat de Constantinople comme une unification des trois branches de « l'orthodoxie ukrainienne », Philarète a déclaré qu'on ne peut parler de véritable unification, puisque seulement 2 des 90 évêques de l'Église ukrainienne du Patriarcat de Moscou (UOC) y ont participé et ont rejoint l'OCU, point soulevé plusieurs fois par les Orthodoxes.
De plus, ces deux hiérarques n'amenaient presque pas de paroisses avec eux, note Philarète, et on ne peut donc pas dire de façon raisonnable qu'elles représentent l'UOC [canonique du Métropolite Onuphre] dans son ensemble.
"L'église autocéphale [schismatique] est venue avec 500 ou 600 paroisses. Et ces deux hiérarques du Patriarcat de Moscou ? L'un, Drabinko, est venu avec une paroisse, et l'autre [Siméon Chostatsky] est venu avec 20 paroisses, mais il y avait 300 paroisses dans son diocèse, alors quel genre d'unification est-ce ?! C'est purement une formalité ", a déclaré Philarète.
Comme le précise l'Union des journalistes orthodoxes, en réalité, moins de 10 paroisses ont apporté leur soutien à Chostatski, anciennement hiérarque du diocèse de Vinnitsa de l'Église canonique.
Et non seulement l'UCO [schismatique] ne représente pas une véritable unification, mais elle n'est même pas une Église canonique, comme aucune des Églises locales orthodoxes ne le reconnaît, à part le Patriarcat de Constantinople, confesse maintenant Philarète. SUITE - Version française Claude Lopez-Ginisty
Lors d'une récente interview à l'émission de radio ukrainienne "Persona Grata", Philarète a lancé une attaque verbale contre l'OCU et ses créateurs dans le Patriarcat de Constantinople. Et, alors que le hiérarque schismatique de 90 ans parlait, comme toujours, de son propre intérêt, sa position contre l'OCU l'a néanmoins conduit à dire certaines vérités qui ont été exprimées par un certain nombre d'Églises locales et de hiérarques du monde orthodoxe.
Alors que le "concile d'unification" du 15 décembre a été salué par les schismatiques et le gouvernement ukrainiens et le patriarcat de Constantinople comme une unification des trois branches de « l'orthodoxie ukrainienne », Philarète a déclaré qu'on ne peut parler de véritable unification, puisque seulement 2 des 90 évêques de l'Église ukrainienne du Patriarcat de Moscou (UOC) y ont participé et ont rejoint l'OCU, point soulevé plusieurs fois par les Orthodoxes.
De plus, ces deux hiérarques n'amenaient presque pas de paroisses avec eux, note Philarète, et on ne peut donc pas dire de façon raisonnable qu'elles représentent l'UOC [canonique du Métropolite Onuphre] dans son ensemble.
"L'église autocéphale [schismatique] est venue avec 500 ou 600 paroisses. Et ces deux hiérarques du Patriarcat de Moscou ? L'un, Drabinko, est venu avec une paroisse, et l'autre [Siméon Chostatsky] est venu avec 20 paroisses, mais il y avait 300 paroisses dans son diocèse, alors quel genre d'unification est-ce ?! C'est purement une formalité ", a déclaré Philarète.
Comme le précise l'Union des journalistes orthodoxes, en réalité, moins de 10 paroisses ont apporté leur soutien à Chostatski, anciennement hiérarque du diocèse de Vinnitsa de l'Église canonique.
Et non seulement l'UCO [schismatique] ne représente pas une véritable unification, mais elle n'est même pas une Église canonique, comme aucune des Églises locales orthodoxes ne le reconnaît, à part le Patriarcat de Constantinople, confesse maintenant Philarète. SUITE - Version française Claude Lopez-Ginisty
Le 16 juin 2019, jour de commémoration de la Sainte Trinité (la Pentecôte), est la fête patronale de la cathédrale du quai Branly à Paris.
La Liturgie solennelle y a été présidée par Monseigneur Antoine, métropolite de Chersonèse et d’Europe occidentale, Exarque de Sa Sainteté le patriarche Cyrille. Il s’agissait de sa première Liturgie en sa qualité de responsable de la métropole et de l’Exarchat.
Concélébraient lors de cette Liturgie: le père Maxime Politov, secrétaire de l’administration diocésaine; le père Zinovi Gombessa, recteur de la paroisse d’Amiens ainsi que des membres du clergé de la cathédrale – les pères Ion Dimitrov, Georges Sheshko, Serge Kim, le protodiacre Nicolas Rehbinder, le diacre Antony Ivachine et le diacre Roman Onika.
L’office a été dit en slavon d’église ainsi qu’en français.
La chorale de la cathédrale était conduite par Marina Politova.
La Liturgie solennelle y a été présidée par Monseigneur Antoine, métropolite de Chersonèse et d’Europe occidentale, Exarque de Sa Sainteté le patriarche Cyrille. Il s’agissait de sa première Liturgie en sa qualité de responsable de la métropole et de l’Exarchat.
Concélébraient lors de cette Liturgie: le père Maxime Politov, secrétaire de l’administration diocésaine; le père Zinovi Gombessa, recteur de la paroisse d’Amiens ainsi que des membres du clergé de la cathédrale – les pères Ion Dimitrov, Georges Sheshko, Serge Kim, le protodiacre Nicolas Rehbinder, le diacre Antony Ivachine et le diacre Roman Onika.
L’office a été dit en slavon d’église ainsi qu’en français.
La chorale de la cathédrale était conduite par Marina Politova.
L’homélie précédant la communion des fidèles a été dite par le père Georges Sheshko.
Après la Liturgie Monseigneur Antoine, le clergé et les fidèles ont marché en procession autour de l’église. Puis les vêpres avec des prières de génuflexion ont été célébrées.
A la fin des festivités liturgiques le métropolite Antoine s’est adressé aux croyants, il a parlé de l’importance de la fête de la Pentecôte. Il a salué le clergé et les fidèles de la cathédrale, les a félicités de la fête onomastique.
A la suite de la liturgie solennelle le métropolite Antoine a rencontré les collaborateurs de l’administration diocésaine Chacun des participants à cette rencontre a pu s'exprimer et poser à Son Éminence les questions qu'il souhaitait.
PHOTOS © D. Naberejny
Après la Liturgie Monseigneur Antoine, le clergé et les fidèles ont marché en procession autour de l’église. Puis les vêpres avec des prières de génuflexion ont été célébrées.
A la fin des festivités liturgiques le métropolite Antoine s’est adressé aux croyants, il a parlé de l’importance de la fête de la Pentecôte. Il a salué le clergé et les fidèles de la cathédrale, les a félicités de la fête onomastique.
A la suite de la liturgie solennelle le métropolite Antoine a rencontré les collaborateurs de l’administration diocésaine Chacun des participants à cette rencontre a pu s'exprimer et poser à Son Éminence les questions qu'il souhaitait.
PHOTOS © D. Naberejny
Престольные торжества Троицкого кафедрального собора в Париже
16 июня 2019 года, в праздник Святой Троицы (Пятидесятницы), в Париже состоялись торжества по случаю престольного праздника кафедрального собора в честь Живоначальной Троицы на набережной Бранли. Престольные торжества и первую Божественную литургию в качестве правящего архиерея на новом месте служения возглавил митрополит Корсунский и Западноевропейский Антоний.
Патриаршему Экзарху Западной Европы сослужили секретарь епархиального управления иерей Максим Политов, настоятель общины в Амьене иерей Зиновий Гомбесса и клирики собора: иерей Иоанн Димитров, иерей Георгий Шешко, иерей Сергий Ким, протодиакон Николай Ребиндер, диакон Антоний Ивашин и диакон Роман Оника.
Праздничное богослужение совершалось на церковнославянском и французском языках.
Богослужебные песнопения исполнил хор собора под управлением М. Политовой.
Проповедь перед причастие мирян произнес иерей Георгий Шешко.
По заамвонной молитве архипастырь, духовенство и прихожане совершили крестный ход и вечерню с коленопреклоненными молитвами, после чего Патриарший Экзарх обратился к собравшимся со словом назидания.
В своей проповеди владыка приветствовал клир и прихожан собора, поздравив всех с престольным праздником, а также рассказал о важности празднования Святой Пятидесятницы.
В ответном слове иерей Максим Политов приветствовал митрополита Антония от лица клира Троицкого собора и духовенства Корсунской епархии и преподнес архипастырю букет цветов.
Торжества завершились праздничной трапезой, во время которой Патриарший Экзарх имел общение с прихожанами и гостями собора.
16 июня 2019 года, в праздник Святой Троицы (Пятидесятницы), в Париже состоялись торжества по случаю престольного праздника кафедрального собора в честь Живоначальной Троицы на набережной Бранли. Престольные торжества и первую Божественную литургию в качестве правящего архиерея на новом месте служения возглавил митрополит Корсунский и Западноевропейский Антоний.
Патриаршему Экзарху Западной Европы сослужили секретарь епархиального управления иерей Максим Политов, настоятель общины в Амьене иерей Зиновий Гомбесса и клирики собора: иерей Иоанн Димитров, иерей Георгий Шешко, иерей Сергий Ким, протодиакон Николай Ребиндер, диакон Антоний Ивашин и диакон Роман Оника.
Праздничное богослужение совершалось на церковнославянском и французском языках.
Богослужебные песнопения исполнил хор собора под управлением М. Политовой.
Проповедь перед причастие мирян произнес иерей Георгий Шешко.
По заамвонной молитве архипастырь, духовенство и прихожане совершили крестный ход и вечерню с коленопреклоненными молитвами, после чего Патриарший Экзарх обратился к собравшимся со словом назидания.
В своей проповеди владыка приветствовал клир и прихожан собора, поздравив всех с престольным праздником, а также рассказал о важности празднования Святой Пятидесятницы.
В ответном слове иерей Максим Политов приветствовал митрополита Антония от лица клира Троицкого собора и духовенства Корсунской епархии и преподнес архипастырю букет цветов.
Торжества завершились праздничной трапезой, во время которой Патриарший Экзарх имел общение с прихожанами и гостями собора.
Митрополит Антоний провел встречу с сотрудниками епархиального управления Корсунской епархии
16 июня, после праздничной Божественной литургии в день Пятидесятницы, Управляющий Корсунской и Западноевропейской епархией митрополит Антоний встретился с клиром парижского Троицкого собора и сотрудниками епархиального управления Корсунской епархии.
Встреча, состоявшаяся в помещениях епархиального управления, прошла в теплой и доверительной обстановке. Архипастырь ознакомился с деятельностью епархиальных отделов и новыми проектами, связанными с жизнью Корсунской епархии.
Каждому участнику встречи было предоставлено слово, и все присутствовавшие имели возможность задать митрополиту Антонию волнующие их вопросы.
16 июня, после праздничной Божественной литургии в день Пятидесятницы, Управляющий Корсунской и Западноевропейской епархией митрополит Антоний встретился с клиром парижского Троицкого собора и сотрудниками епархиального управления Корсунской епархии.
Встреча, состоявшаяся в помещениях епархиального управления, прошла в теплой и доверительной обстановке. Архипастырь ознакомился с деятельностью епархиальных отделов и новыми проектами, связанными с жизнью Корсунской епархии.
Каждому участнику встречи было предоставлено слово, и все присутствовавшие имели возможность задать митрополиту Антонию волнующие их вопросы.
Une situation inédite
La raison pour laquelle la Sagrada Familia a mis tant de temps à obtenir ce permis de construire est finalement assez banale. Antoni Gaudí, l’architecte génie de Barcelone, avait bel et bien déposé en 1885 une demande de permis de construire à la mairie de Sant Martí Provençals, village absorbé désormais par Barcelone et quartier de la célèbre basilique. Mais jamais il n’obtiendra de réponse.
Depuis, le temple se construit donc dans la plus grande illégalité sans pour autant que cela pose problème aux maires qui se sont succédé. Une « anomalie historique » selon les termes de la conseillère municipale en charge du dossier, Janet Sanz, auquel le gouvernement municipal actuel a donc mis fin ce vendredi. La Sagrada Familia a célébré quant à elle pouvoir « continuer à construire le projet de Gaudí » et concluait : « aujourd’hui c’est une réalité, 137 ans plus tard la Sagrada Familia a régularisé son permis de construire ».
La raison pour laquelle la Sagrada Familia a mis tant de temps à obtenir ce permis de construire est finalement assez banale. Antoni Gaudí, l’architecte génie de Barcelone, avait bel et bien déposé en 1885 une demande de permis de construire à la mairie de Sant Martí Provençals, village absorbé désormais par Barcelone et quartier de la célèbre basilique. Mais jamais il n’obtiendra de réponse.
Depuis, le temple se construit donc dans la plus grande illégalité sans pour autant que cela pose problème aux maires qui se sont succédé. Une « anomalie historique » selon les termes de la conseillère municipale en charge du dossier, Janet Sanz, auquel le gouvernement municipal actuel a donc mis fin ce vendredi. La Sagrada Familia a célébré quant à elle pouvoir « continuer à construire le projet de Gaudí » et concluait : « aujourd’hui c’est une réalité, 137 ans plus tard la Sagrada Familia a régularisé son permis de construire ».
Un permis de construire qui a un coût, 4,6 millions d’euros
La Sagrada Familia paiera « comme tout le monde et sans privilège » a annoncé la mairie. Comme pour n’importe quelle autre construction, la société gérante du monument devra payer l’ICIO, l’impôt sur les Constructions, Installations et Travaux à hauteur de 4,6 millions d’euros. Une somme à laquelle s’ajoutent les 36 millions d’euros qu’en octobre dernier la Sagrada Familia s’était déjà engagée à payer sur 10 ans pour compenser les dépenses de la ville liées à l’aménagement urbain autour du temple. Rappelons que près de 20 millions de touristes contemplent tous les ans la Sagrada Familia, depuis l’extérieur du monument.
Des voisins mécontents
Des voisins dont les appartements donnent directement sur la dernière façade, celle qui n’est pas encore construite, se diraient mécontents. Selon les plans, une chapelle devrait s’ériger sur 25 mètres de hauteur et occuper une grande partie de la rue qui sépare le monument des immeubles voisins. Mais, sur ce nouveau permis de construire, aucune mention n’est faite de cet espace et l’inquiétude persiste donc pour ces Barcelonais. La mairie a assuré que les voisins seront « le moins affectés possible » et qu’elle organisera des réunions pour trouver une solution. Des négociations qui devront se faire rapidement : selon les dernières prévisions, le chantier financé exclusivement par les entrées et dons des visiteurs devrait se terminer en 2026, cent ans après la mort de l’architecte. Lien RFI
La Sagrada Familia paiera « comme tout le monde et sans privilège » a annoncé la mairie. Comme pour n’importe quelle autre construction, la société gérante du monument devra payer l’ICIO, l’impôt sur les Constructions, Installations et Travaux à hauteur de 4,6 millions d’euros. Une somme à laquelle s’ajoutent les 36 millions d’euros qu’en octobre dernier la Sagrada Familia s’était déjà engagée à payer sur 10 ans pour compenser les dépenses de la ville liées à l’aménagement urbain autour du temple. Rappelons que près de 20 millions de touristes contemplent tous les ans la Sagrada Familia, depuis l’extérieur du monument.
Des voisins mécontents
Des voisins dont les appartements donnent directement sur la dernière façade, celle qui n’est pas encore construite, se diraient mécontents. Selon les plans, une chapelle devrait s’ériger sur 25 mètres de hauteur et occuper une grande partie de la rue qui sépare le monument des immeubles voisins. Mais, sur ce nouveau permis de construire, aucune mention n’est faite de cet espace et l’inquiétude persiste donc pour ces Barcelonais. La mairie a assuré que les voisins seront « le moins affectés possible » et qu’elle organisera des réunions pour trouver une solution. Des négociations qui devront se faire rapidement : selon les dernières prévisions, le chantier financé exclusivement par les entrées et dons des visiteurs devrait se terminer en 2026, cent ans après la mort de l’architecte. Lien RFI
Par Marie Sentchoukova, agrégée de philosophie, professeur de culture orthodoxe et de l'histoire des religions
Traduction N.Krivocheine Pravoslavie i Mir
La Trinité
Aristote a écrit « la philosophie commence avec l’étonnement ». Cela se rapporte entièrement à la dogmatique chrétienne : comment pourrait-elle ne pas commencer avec l’étonnement ? Les univers bâtis par Tolkien, Carol Lewis et Michael Ende, avec toutes leurs énigmes féeriques, sont loin d’atteindre les profondeurs mystiques et paradoxales des dogmes chrétiens. Le christianisme se fonde sur le grand mystère de la Très Sainte Trinité.
C’est là le mystère de l’Amour Divin révélé en et par cette inconcevable unicité. Vladimir Lossky disait que nous voyons en la Trinité l’unité dans laquelle réside l’Eglise. De même que les Personnes de la Trinité ne sont pas fusionnées mais constituent un Tout, nous sommes tous réunis en un seul et unique Corps du Christ. Ce n’est ni une métaphore, ni un symbole mais une simple réalité, semblable à celle de la présence du Corps et du Sang du Christ dans l’eucharistie.
Traduction N.Krivocheine Pravoslavie i Mir
La Trinité
Aristote a écrit « la philosophie commence avec l’étonnement ». Cela se rapporte entièrement à la dogmatique chrétienne : comment pourrait-elle ne pas commencer avec l’étonnement ? Les univers bâtis par Tolkien, Carol Lewis et Michael Ende, avec toutes leurs énigmes féeriques, sont loin d’atteindre les profondeurs mystiques et paradoxales des dogmes chrétiens. Le christianisme se fonde sur le grand mystère de la Très Sainte Trinité.
C’est là le mystère de l’Amour Divin révélé en et par cette inconcevable unicité. Vladimir Lossky disait que nous voyons en la Trinité l’unité dans laquelle réside l’Eglise. De même que les Personnes de la Trinité ne sont pas fusionnées mais constituent un Tout, nous sommes tous réunis en un seul et unique Corps du Christ. Ce n’est ni une métaphore, ni un symbole mais une simple réalité, semblable à celle de la présence du Corps et du Sang du Christ dans l’eucharistie.
Comment expliciter un mystère ? Ce n’est envisageable qu’à travers un autre mystère. La joie mystique de l’incarnation a permis de représenter ce qui ne peut l’être. L’icône est en tant que telle un texte symbolique traitant de Dieu et de la sainteté. L’icône se situe dans l’éternité. L’icône révélée dans l’espace-temps évoque la forêt mystérieuse de « L’histoire sans fin » de Michael Ende, forêt créée par l’imagination du personnage principal, se met à exister, sans début et sans fin.
Un autre mystère de la dogmatique chrétienne nous aide à essayer de concevoir cette éternité : Dieu Lui-Même éclaire chaque chrétien en s’offrant Lui-Même en la personne du Saint-Esprit. Nous obtenons les dons du Saint-Esprit par le sacrement de la chrismation. Le Saint-Esprit imprègne l’univers entier et c’est grâce à Lui que l’univers est. Le Saint-Esprit nous fait ainsi entrevoir le mystère de la Trinité. Voilà pourquoi nous disons que la Pentecôte, jour de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres est aussi celui de la Sainte Trinité.
La Trinité et l’hospitalité d’Abraham – sujet de l’icône de la Vivifiante Trinité
Représenter ce qui n’est pas représentable n’est possible que dans la mesure de l’appréhension que nous en avons. Ce qui fait que l’Eglise a interdit la représentation de Dieu le Père. La représentation la plus « fiable » de la Trinité se fonde sur le canon iconographique de l’hospitalité d’Abraham qui nous renvoie à l’époque vétérotestamentaire :
« Yahvé lui apparut aux chênes de Mambré, tandis qu’il était assis à l’entrée de la tente, au plus chaud du jour. Ayant levé les yeux, voilà qu’il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui ; dès qu’il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit : « Monseigneur ! Je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter. Qu’on apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre. Que j’aille chercher un morceau de pain et vous vous réconforterez le cœur avant d’aller plus loin ; c’est bien pour cela que vous êtes passés près de votre serviteur !
Ils répondirent : « Fais donc comme tu as dis ».
Abraham se hâta vers la tente auprès de Sarah et dit : « Prends vite trois boisseaux de farine, de fleur de farine, pétris et fais des galettes ».
Puis Abraham courut au troupeau et prit un veau tendre et bon ; il le donna au serviteur qui se hâta de le préparer. Il prit du caillé, du lait, le veau qu’il avait apprêté et plaça le tout devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre et ils mangèrent (Gn, 18, 1-8) ».
Le thème du vieillard hospitalier ayant reconnu Dieu en les trois hommes est de par lui-même très touchant et édifiant pour tout croyant : en servant le prochain nous servons le Seigneur. C’est très tôt que nous rencontrons cette représentation dans l’iconographie.
La mosaïque de l’Arc de Triomphe de la basilique Santa Maria Maggiore à Rome
Cette mosaïque date du Ve siècle. Elle est divisée en deux compartiments (similaires aux « sceaux » des icônes). Celui du haut nous montre Abraham s’élançant à la rencontre des trois hommes ; le corps de l’un d’eux est auréolé, symbole de divinité. Le deuxième sceau représente les trois hommes attablés alors qu’Abraham les sert. Sarah se tient derrière Abraham qui tient le plat avec le veau apprêté.
Un autre mystère de la dogmatique chrétienne nous aide à essayer de concevoir cette éternité : Dieu Lui-Même éclaire chaque chrétien en s’offrant Lui-Même en la personne du Saint-Esprit. Nous obtenons les dons du Saint-Esprit par le sacrement de la chrismation. Le Saint-Esprit imprègne l’univers entier et c’est grâce à Lui que l’univers est. Le Saint-Esprit nous fait ainsi entrevoir le mystère de la Trinité. Voilà pourquoi nous disons que la Pentecôte, jour de la descente du Saint-Esprit sur les apôtres est aussi celui de la Sainte Trinité.
La Trinité et l’hospitalité d’Abraham – sujet de l’icône de la Vivifiante Trinité
Représenter ce qui n’est pas représentable n’est possible que dans la mesure de l’appréhension que nous en avons. Ce qui fait que l’Eglise a interdit la représentation de Dieu le Père. La représentation la plus « fiable » de la Trinité se fonde sur le canon iconographique de l’hospitalité d’Abraham qui nous renvoie à l’époque vétérotestamentaire :
« Yahvé lui apparut aux chênes de Mambré, tandis qu’il était assis à l’entrée de la tente, au plus chaud du jour. Ayant levé les yeux, voilà qu’il vit trois hommes qui se tenaient debout près de lui ; dès qu’il les vit, il courut de l’entrée de la tente à leur rencontre et se prosterna à terre. Il dit : « Monseigneur ! Je t’en prie, si j’ai trouvé grâce à Tes yeux, veuille ne pas passer près de ton serviteur sans t’arrêter. Qu’on apporte un peu d’eau, vous vous laverez les pieds et vous vous étendrez sous l’arbre. Que j’aille chercher un morceau de pain et vous vous réconforterez le cœur avant d’aller plus loin ; c’est bien pour cela que vous êtes passés près de votre serviteur !
Ils répondirent : « Fais donc comme tu as dis ».
Abraham se hâta vers la tente auprès de Sarah et dit : « Prends vite trois boisseaux de farine, de fleur de farine, pétris et fais des galettes ».
Puis Abraham courut au troupeau et prit un veau tendre et bon ; il le donna au serviteur qui se hâta de le préparer. Il prit du caillé, du lait, le veau qu’il avait apprêté et plaça le tout devant eux ; il se tenait debout près d’eux, sous l’arbre et ils mangèrent (Gn, 18, 1-8) ».
Le thème du vieillard hospitalier ayant reconnu Dieu en les trois hommes est de par lui-même très touchant et édifiant pour tout croyant : en servant le prochain nous servons le Seigneur. C’est très tôt que nous rencontrons cette représentation dans l’iconographie.
La mosaïque de l’Arc de Triomphe de la basilique Santa Maria Maggiore à Rome
Cette mosaïque date du Ve siècle. Elle est divisée en deux compartiments (similaires aux « sceaux » des icônes). Celui du haut nous montre Abraham s’élançant à la rencontre des trois hommes ; le corps de l’un d’eux est auréolé, symbole de divinité. Le deuxième sceau représente les trois hommes attablés alors qu’Abraham les sert. Sarah se tient derrière Abraham qui tient le plat avec le veau apprêté.
Le canon de « l’hospitalité d’Abraham » devient généralement accepté dès le XIVe siècle.
L’icône de la Trinité de Zyriansk a été peinte par Saint Stéphane de Perm, elle reprend à peu de choses près la mosaïque de Santa Maria Maggiore. Mais ce n’est plus trois hommes mais trois anges que nous voyons attablés.
Le veau est placé sous la table. A gauche, Abraham et Sarah, près d’une maison ornée d’une tourelle, symbole de la demeure d’Abraham. Au centre de l’icône, le chêne de Mambré.
Avec le temps la représentation est susceptible de changer alors que l’ensemble des symboles et des personnages restent immuables :
Trois anges, le couple qui les sert – Abraham et Sarah – ainsi que le veau se trouvant à terre (parfois un adolescent l’égorge), le chêne et la demeure d’Abraham.
L’icône de la Trinité de Zyriansk a été peinte par Saint Stéphane de Perm, elle reprend à peu de choses près la mosaïque de Santa Maria Maggiore. Mais ce n’est plus trois hommes mais trois anges que nous voyons attablés.
Le veau est placé sous la table. A gauche, Abraham et Sarah, près d’une maison ornée d’une tourelle, symbole de la demeure d’Abraham. Au centre de l’icône, le chêne de Mambré.
Avec le temps la représentation est susceptible de changer alors que l’ensemble des symboles et des personnages restent immuables :
Trois anges, le couple qui les sert – Abraham et Sarah – ainsi que le veau se trouvant à terre (parfois un adolescent l’égorge), le chêne et la demeure d’Abraham.
En 1580 l’icône de « La Sainte Trinité selon la Genèse » est entourée de sceaux représentant l’apparition de la Trinité. Abraham et Sarah, au lieu de servir la table, y sont assis avec les anges.
Une icône de Vologda datant du XVIe siècle nous montre les anges au centre alors qu’Abraham et Sarah sont déplacés à l’arrière-plan. L’adolescent égorge le veau à proximité de la table. Trois coupes sont disposées sur la table, les anges tendent vers elles leurs mains .
L’icône de la Trinité peinte par Saint André Roublev est considérée comme étant le chef d’œuvre et le sommet de l’iconographie russe.
Elle est pour ainsi dire minimaliste : les trois anges représentent la Sainte Trinité, une seule coupe symbolisant le sacrifice rédempteur, la table étant celle de la Cène et de l’eucharistie. La perspective inversée qui va s’élargissant à partir du regard du spectateur symbolise le monde d’En Haut infiniment plus vaste que le monde d’ici bas.
Détails reconnaissables : la montagne (le Golgotha), le chêne et la demeure d’Abraham.
L’icône de Roublev devient pour ainsi dire « la référence » dans l’iconographie russe. Nous trouvons dans les représentations ultérieures certaines variations dans les détails.
Elle est pour ainsi dire minimaliste : les trois anges représentent la Sainte Trinité, une seule coupe symbolisant le sacrifice rédempteur, la table étant celle de la Cène et de l’eucharistie. La perspective inversée qui va s’élargissant à partir du regard du spectateur symbolise le monde d’En Haut infiniment plus vaste que le monde d’ici bas.
Détails reconnaissables : la montagne (le Golgotha), le chêne et la demeure d’Abraham.
L’icône de Roublev devient pour ainsi dire « la référence » dans l’iconographie russe. Nous trouvons dans les représentations ultérieures certaines variations dans les détails.
Parfois, l’auréole de l’ange du milieu comporte un crucifix (icône du XVIIe siècle), il est le Christ.
Le canon de l’hospitalité d’Abraham est pour ainsi dire optimal pour représenter la Très Sainte Trinité. C’est ce canon qui permet de représenter les apparitions de la Trinité aux saints. Ainsi l’une des icônes les plus connues montre l’apparition de la Trinité à Saint Alexandre de Svir.
Le canon de l’hospitalité d’Abraham est pour ainsi dire optimal pour représenter la Très Sainte Trinité. C’est ce canon qui permet de représenter les apparitions de la Trinité aux saints. Ainsi l’une des icônes les plus connues montre l’apparition de la Trinité à Saint Alexandre de Svir.
Les représentations non canoniques de la Trinité
Une tête à trois faces, représentation très rare dans l’art d’église européen et russe de la Renaissance. Cette manière de représenter la Trinité ne s’est pas ancrée dans l’art d’église car hérétique en confondant les trois hypostases. L’art laïc n’a pas donné suite à cette représentation car elle loin d’être esthétique. Voici une Trinité signée par Hiéronyme Cocido de Navarre.
Une tête à trois faces, représentation très rare dans l’art d’église européen et russe de la Renaissance. Cette manière de représenter la Trinité ne s’est pas ancrée dans l’art d’église car hérétique en confondant les trois hypostases. L’art laïc n’a pas donné suite à cette représentation car elle loin d’être esthétique. Voici une Trinité signée par Hiéronyme Cocido de Navarre.
Nous avons déjà rappelé qu’il était interdit par le droit canon de représenter Dieu le Père. Cependant, nous voyons cette représentation apparaître dans l’école de Novgorod au XIVe siècle. Ce nouveau canon est désigné comme la Trinité néotestamentaire.
On y voit parfois le Père en tant que vieillard chenu tenant sur les genoux Jésus adolescent avec un globe dans ses mains, la colombe symbolisant le Saint Esprit. Autour du siège sur lequel est assis le Père se tiennent des chérubins, des séraphins et les saints. Quelle est l’origine du canon de la Trinité néotestamentaire comportant Dieu le Père que personne n’a vu et qu’il était interdit par les conciles des représenter ? La réponse est simple : il s’agissait d’une erreur. Le prophète Daniel mentionne « les anciens jours » (« Денми »), Vision de l'Ancien et du Fils d'Homme. « Tandis que je contemplais : Des trônes furent placés et un Ancien s’assit. Son vêtement, blanc comme la neige ; les cheveux de sa tête, purs comme la laine. ( Dn, 7-9) ».
Selon certains Daniel avait vu le Père tout comme l’apôtre Jean avait vu le Christ : « Je me retournais pour regarder la voix qui me parlait ; et m’étant retourné, je vis sept candélabres d’or, et, au milieu des candélabres, comme un Fils d’homme revêtu d’une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or. Sa tête, avec ses cheveux blancs et comme de la laine blanche, comme de la neige, ses yeux comme une flamme ardente. (Ap 1, 12-14) ».
La représentation « les anciens jours » existe de par elle-même : c’est l’image du Sauveur et non celle de la Sainte Trinité
On y voit parfois le Père en tant que vieillard chenu tenant sur les genoux Jésus adolescent avec un globe dans ses mains, la colombe symbolisant le Saint Esprit. Autour du siège sur lequel est assis le Père se tiennent des chérubins, des séraphins et les saints. Quelle est l’origine du canon de la Trinité néotestamentaire comportant Dieu le Père que personne n’a vu et qu’il était interdit par les conciles des représenter ? La réponse est simple : il s’agissait d’une erreur. Le prophète Daniel mentionne « les anciens jours » (« Денми »), Vision de l'Ancien et du Fils d'Homme. « Tandis que je contemplais : Des trônes furent placés et un Ancien s’assit. Son vêtement, blanc comme la neige ; les cheveux de sa tête, purs comme la laine. ( Dn, 7-9) ».
Selon certains Daniel avait vu le Père tout comme l’apôtre Jean avait vu le Christ : « Je me retournais pour regarder la voix qui me parlait ; et m’étant retourné, je vis sept candélabres d’or, et, au milieu des candélabres, comme un Fils d’homme revêtu d’une longue robe serrée à la taille par une ceinture en or. Sa tête, avec ses cheveux blancs et comme de la laine blanche, comme de la neige, ses yeux comme une flamme ardente. (Ap 1, 12-14) ».
La représentation « les anciens jours » existe de par elle-même : c’est l’image du Sauveur et non celle de la Sainte Trinité
La Mère de Dieu figure sur les représentations de la Trinité
Deux autres remarquables représentations de la Trinité vétérotestamentaire ont été influencées en Russie par l’iconographie catholique. Il s’agit de symboles qui apparaissent rarement mais méritent toute notre attention.
Le musée des beaux-arts de Vienne présente une toile d’Albert Dürer intitulée « la Vénération de la Sainte Trinité ».
Nous y voyons Dieu le Père dans la partie supérieure du tableau, plus bas la Crucifixion, tout au dessus une colombe, le Saint-Esprit. L’ensemble de l’Eglise Céleste vénère la Sainte Trinité : anges, tous les saints et la Mère de Dieu.
L’Eglise terrestre est représentée par ceux qui assument le pouvoir laïc : l’Empereur, le pape étant le pouvoir ecclésial. Il y là aussi les clercs et les fidèles.
Deux autres remarquables représentations de la Trinité vétérotestamentaire ont été influencées en Russie par l’iconographie catholique. Il s’agit de symboles qui apparaissent rarement mais méritent toute notre attention.
Le musée des beaux-arts de Vienne présente une toile d’Albert Dürer intitulée « la Vénération de la Sainte Trinité ».
Nous y voyons Dieu le Père dans la partie supérieure du tableau, plus bas la Crucifixion, tout au dessus une colombe, le Saint-Esprit. L’ensemble de l’Eglise Céleste vénère la Sainte Trinité : anges, tous les saints et la Mère de Dieu.
L’Eglise terrestre est représentée par ceux qui assument le pouvoir laïc : l’Empereur, le pape étant le pouvoir ecclésial. Il y là aussi les clercs et les fidèles.
Le musée du Prado possède un tableau du Greco intitulé « Le Couronnement de la Vierge » datant du XVIe siècle. Y sont reflétés les dogmes mariaux de l’Eglise de Rome ainsi que la grande vénération de la Sainte Vierge par tous les chrétiens, adoptée plus tard par l’orthodoxie.
Des icônes plus tardives représentent, au centre, la Mère de Dieu, le Père et le Fils qui tiennent une couronne au-dessus de Sa tête. Une colombe, le Saint Esprit, plane dans le ciel.
V. Golovanow
Tous les bijoux ornant l'icône la plus célèbre du Mont Athos ont été volés dans la nuit du 13 juin; ces bijoux sont des ex-voto précieux offerts en remerciements des nombreux bienfaits et guérisons, miraculeuses.
La malfaiteur a été pris sur le champ. Il s'agit d'un ressortissant roumain de 56 ans qui a été déféré au parquet de Salonique. Une vaste opération policière avait été lancée, avec hélicoptères des unités garde-côtes et chiens bergers. Le voleur s'est trouvé pris dans une nasse dans les hauteurs de l'Athos, il s'est débarrassé de son butin et les objet précieux ont été récupérés. Il s'est avéré qu'il avait plusieurs complices.
Une enquête est en cours
L'ICÔNE MIRACULEUSE DE NOTRE DAME D'IVÉRIE appartient à la forme Hodegitria (Grec: Όδηγήτρια, littéralement : « Celle qui montre le chemin» ; Russe: Одигитрия): le Christ enfant bénissant est assis sur le bras gauche de Sa mère qui le désigne avec sa main droite. Notre Dame est ainsi "Celle qui montre le chemin vers Dieu". On en ignore l'origine: selon la tradition, elle a été peinte par saint Luc l'Évangéliste du vivant de la Vierge Marie qui, découvrant l'œuvre achevée, aurait dit: "MON AIDE ACCOMPAGNERA TOUJOURS CETTE IMAGE".
Cette tradition est aussi reconnue chez les Catholiques où "Notre-Dame du Perpétuel Secours" (1) et "Notre-Dame de Czestochowa" (2) reprennent la même iconographie et la même attribution à saint Luc.
Tous les bijoux ornant l'icône la plus célèbre du Mont Athos ont été volés dans la nuit du 13 juin; ces bijoux sont des ex-voto précieux offerts en remerciements des nombreux bienfaits et guérisons, miraculeuses.
La malfaiteur a été pris sur le champ. Il s'agit d'un ressortissant roumain de 56 ans qui a été déféré au parquet de Salonique. Une vaste opération policière avait été lancée, avec hélicoptères des unités garde-côtes et chiens bergers. Le voleur s'est trouvé pris dans une nasse dans les hauteurs de l'Athos, il s'est débarrassé de son butin et les objet précieux ont été récupérés. Il s'est avéré qu'il avait plusieurs complices.
Une enquête est en cours
L'ICÔNE MIRACULEUSE DE NOTRE DAME D'IVÉRIE appartient à la forme Hodegitria (Grec: Όδηγήτρια, littéralement : « Celle qui montre le chemin» ; Russe: Одигитрия): le Christ enfant bénissant est assis sur le bras gauche de Sa mère qui le désigne avec sa main droite. Notre Dame est ainsi "Celle qui montre le chemin vers Dieu". On en ignore l'origine: selon la tradition, elle a été peinte par saint Luc l'Évangéliste du vivant de la Vierge Marie qui, découvrant l'œuvre achevée, aurait dit: "MON AIDE ACCOMPAGNERA TOUJOURS CETTE IMAGE".
Cette tradition est aussi reconnue chez les Catholiques où "Notre-Dame du Perpétuel Secours" (1) et "Notre-Dame de Czestochowa" (2) reprennent la même iconographie et la même attribution à saint Luc.
Les objet précieux ont été récupérés
Caractéristique unique de Notre Dame d'Ivérie, elle porte une trace qui ressemble à une cicatrice entre la joue droite et le menton de Notre Dame. D'après la tradition l'icône a été poignardée par un soldat dans Nicée (Anatolie – Turquie actuelle) pendant la période de l'iconoclasme (3) et l'icône a alors miraculeusement saigné, ce qui a entrainé la conversion du soldat iconoclaste. L'icône appartenait alors à une pieuse veuve de Nicée qui, la confia à la mer pour la protéger des iconoclastes. La mer la garda deux siècles et, au XIe siècle, elle apparut au large du Mont Athos où elle fut récupérée par les moines du monastère géorgien d'Ivérie (nom latin de la Géorgie, car c'était le monastère des Géorgiens) et placée dans l'église. Mais l'icône ne resta pas dans l'église et, chaque nuit, alla se placer au-dessus du porche du monastère. Elle y a alors été installée de façon permanente et appelée "Portaitissa"
L'icône de Notre Dame d'Ivérie est fêtée en Russie trois fois l'an, le 12/25 février, le 13/26 octobre et le mardi de la Semaine lumineuse.
Caractéristique unique de Notre Dame d'Ivérie, elle porte une trace qui ressemble à une cicatrice entre la joue droite et le menton de Notre Dame. D'après la tradition l'icône a été poignardée par un soldat dans Nicée (Anatolie – Turquie actuelle) pendant la période de l'iconoclasme (3) et l'icône a alors miraculeusement saigné, ce qui a entrainé la conversion du soldat iconoclaste. L'icône appartenait alors à une pieuse veuve de Nicée qui, la confia à la mer pour la protéger des iconoclastes. La mer la garda deux siècles et, au XIe siècle, elle apparut au large du Mont Athos où elle fut récupérée par les moines du monastère géorgien d'Ivérie (nom latin de la Géorgie, car c'était le monastère des Géorgiens) et placée dans l'église. Mais l'icône ne resta pas dans l'église et, chaque nuit, alla se placer au-dessus du porche du monastère. Elle y a alors été installée de façon permanente et appelée "Portaitissa"
L'icône de Notre Dame d'Ivérie est fêtée en Russie trois fois l'an, le 12/25 février, le 13/26 octobre et le mardi de la Semaine lumineuse.
Источник:
На Афоне в Иверском монастыре совершена кощунственная кража драгоценностей от чудотворной иконы «Вратарница»
VOIR AUSSI:
Notre-Dame-d-Iverie
et ICI
Notes:
Une enquête est en cours
(1) http://leblogdumesnil.unblog.fr/2008/06/27/103-notre-dame-du-perpetuel-secours/
(2) https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2010-2-page-315.htm#
(3) Rappel: l'iconoclasme (du grec εικών eikon « icône » et klaô « casser ») est la doctrine des opposants aux icônes qui s'imposa à Byzance de 730 à 843. Influencé par l'Islam, l’empereur Léon III l’Isaurien (empereur de 717 à 741) interdit l’usage des icônes et ordonne la destruction des images, mosaïques, d’enluminures… représentant le Christ, Notre Dame ou les saints (c'est pour cela qu'il n'y a pratiquement pas de représentation antérieures au IXe siècle en Orient.) Le 7ème Concile œcuménique (843) mit fin à l’iconoclasme et rétablit le culte des icônes, évènement célébré par l’Église orthodoxe le premier dimanche du carême comme étant « la fête de l’orthodoxie » et la défaite de la « dernière grande hérésie ».
На Афоне в Иверском монастыре совершена кощунственная кража драгоценностей от чудотворной иконы «Вратарница»
VOIR AUSSI:
Notre-Dame-d-Iverie
et ICI
Notes:
Une enquête est en cours
(1) http://leblogdumesnil.unblog.fr/2008/06/27/103-notre-dame-du-perpetuel-secours/
(2) https://www.cairn.info/revue-ethnologie-francaise-2010-2-page-315.htm#
(3) Rappel: l'iconoclasme (du grec εικών eikon « icône » et klaô « casser ») est la doctrine des opposants aux icônes qui s'imposa à Byzance de 730 à 843. Influencé par l'Islam, l’empereur Léon III l’Isaurien (empereur de 717 à 741) interdit l’usage des icônes et ordonne la destruction des images, mosaïques, d’enluminures… représentant le Christ, Notre Dame ou les saints (c'est pour cela qu'il n'y a pratiquement pas de représentation antérieures au IXe siècle en Orient.) Le 7ème Concile œcuménique (843) mit fin à l’iconoclasme et rétablit le culte des icônes, évènement célébré par l’Église orthodoxe le premier dimanche du carême comme étant « la fête de l’orthodoxie » et la défaite de la « dernière grande hérésie ».
Par l'archiprêtre Boris Stark, très connu dans la diaspora russe en France, ayant réintégré l'ex-URSS en 1948, décédé à Yaroslavl (1909-1996)
La coutume de décorer les églises et les maisons de branches de bouleau et de fleurs le jour de la Pentecôte existe depuis longtemps. Beaucoup se demandent quelles sont ses origines. L’une des raisons est historique et théologique, l’autre est symbolique.
Les branches nous rappellent les chênes de Mambre, le Seigneur y a visité Abraham sous l’apparence de trois anges : icônes de la Trinité.
Le jour de la Pentecôte où le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres, les juifs fêtaient leur exode d’Egypte. Le cinquantième jour ils se sont approchés du Mont Sinaï où le Seigneur a donné à Moïse les 10 commandements qui dirigent notre vie jusqu’aujourd’hui. Cela s’est produit au printemps lorsque le Sinaï était couvert d’arbres florissants. Aussi, des branches de bouleau et des fleurs pour la Pentecôte nous transfèrent mentalement au Mont Sinaï à côté de Moïse.
La coutume de décorer les églises et les maisons de branches de bouleau et de fleurs le jour de la Pentecôte existe depuis longtemps. Beaucoup se demandent quelles sont ses origines. L’une des raisons est historique et théologique, l’autre est symbolique.
Les branches nous rappellent les chênes de Mambre, le Seigneur y a visité Abraham sous l’apparence de trois anges : icônes de la Trinité.
Le jour de la Pentecôte où le Saint-Esprit est descendu sur les apôtres, les juifs fêtaient leur exode d’Egypte. Le cinquantième jour ils se sont approchés du Mont Sinaï où le Seigneur a donné à Moïse les 10 commandements qui dirigent notre vie jusqu’aujourd’hui. Cela s’est produit au printemps lorsque le Sinaï était couvert d’arbres florissants. Aussi, des branches de bouleau et des fleurs pour la Pentecôte nous transfèrent mentalement au Mont Sinaï à côté de Moïse.
La pièce où les disciples se sont réunis pour accueillir le Saint-Esprit a également été décorée de verdure. En mémoire de cela, nous décorons de même les églises.
Enfin, le sens symbolique implique l’éclosion de l’âme après une sorte d’hibernation . En hiver les branches sont nues et au printemps la verdure se réveille. Notre cœur était froid comme le temps. Il s’est épanoui quand le Saint Esprit l’a touché par sa Grâce.
La branche est vivante uniquement lorsqu’elle pousse sur l’arbre. Une fois arrachée, elle se dessèche. Ainsi l’âme humaine : tant qu’elle se tient à la vigne est vivante. S’il lui arrive de s’en détacher, elle se meurt. Le Seigneur a dit Lui-même: « Je suis la vigne, vous les sarments » (St-Jean 15 :5). Ainsi cherchons toujours à demeurer auprès de Dieu.
Ce jour de fête, prions le Seigneur de nous conférer la Grâce du Saint-Esprit que nous recevons dans les Mystères et de laquelle nous nous éloignons souvent par nos péchés et par nos mauvais actes.
Prions par la prière que nous entendons souvent à la liturgie. « Seigneur, Toi qui a envoyé Ton Saint-Esprit sur Tes disciples à la troisième heure, ne L’ôte pas de nous mais renouvelle-nous qui Te prions ».
Amen.
Протоиерей Борис Старк. Из проповеди в день Духа Святаго, 1981 г. “Вся моя жизнь чудо”. – М., 2007 г. – ПСТГУ.
Lien PravMir
Traduction Elena Tastevin
Enfin, le sens symbolique implique l’éclosion de l’âme après une sorte d’hibernation . En hiver les branches sont nues et au printemps la verdure se réveille. Notre cœur était froid comme le temps. Il s’est épanoui quand le Saint Esprit l’a touché par sa Grâce.
La branche est vivante uniquement lorsqu’elle pousse sur l’arbre. Une fois arrachée, elle se dessèche. Ainsi l’âme humaine : tant qu’elle se tient à la vigne est vivante. S’il lui arrive de s’en détacher, elle se meurt. Le Seigneur a dit Lui-même: « Je suis la vigne, vous les sarments » (St-Jean 15 :5). Ainsi cherchons toujours à demeurer auprès de Dieu.
Ce jour de fête, prions le Seigneur de nous conférer la Grâce du Saint-Esprit que nous recevons dans les Mystères et de laquelle nous nous éloignons souvent par nos péchés et par nos mauvais actes.
Prions par la prière que nous entendons souvent à la liturgie. « Seigneur, Toi qui a envoyé Ton Saint-Esprit sur Tes disciples à la troisième heure, ne L’ôte pas de nous mais renouvelle-nous qui Te prions ».
Amen.
Протоиерей Борис Старк. Из проповеди в день Духа Святаго, 1981 г. “Вся моя жизнь чудо”. – М., 2007 г. – ПСТГУ.
Lien PravMir
Traduction Elena Tastevin
Le Général Dzambolat Abatsiev (1857-1939), aide de camp de l'empereur Alexandre III, se trouvait à Livadia (lieu de villégiature estivale des derniers souverains de Russie en Crimée) où se trouvait l'empereur malade qui devait y mourir le 1er novembre 1894.
Le père Jean y avait été appelé au chevet de l'Empereur mourant le 17 octobre pour le faire communier lui donner l'Onction des malades. Il était déjà très connu pour ses guérisons miraculeuses et des gens accouraient de tout l’Empire pour le voir – orthodoxes, mais aussi musulmans et juifs. Des centaines de cas de guérisons furent dénombrés.
Un soir une dame demanda au général Abatsiev de lui obtenir une rencontre avec le père Jean et celui-ci décida d'aller le voir à 5 heures du matin. Malgré l'heure matinale une petite foule se pressait devant la maison du thaumaturge, y compris des Tatars locaux que la police ne laissait pas approcher.
Le père Jean y avait été appelé au chevet de l'Empereur mourant le 17 octobre pour le faire communier lui donner l'Onction des malades. Il était déjà très connu pour ses guérisons miraculeuses et des gens accouraient de tout l’Empire pour le voir – orthodoxes, mais aussi musulmans et juifs. Des centaines de cas de guérisons furent dénombrés.
Un soir une dame demanda au général Abatsiev de lui obtenir une rencontre avec le père Jean et celui-ci décida d'aller le voir à 5 heures du matin. Malgré l'heure matinale une petite foule se pressait devant la maison du thaumaturge, y compris des Tatars locaux que la police ne laissait pas approcher.
Sur le pas de la porte une femme Tatar pleurait à chaudes larmes et la police ne comprenait pas ce qu'elle voulait. Abatsiev connaissait le tatar, car il était né en Ossétie et l'avait appris, et il demanda à la femme de quoi il s'agissait. Celle-ci lui expliqua qu'elle avait amené son mari malade, qui était couché dans une charrette sur la route, et le supplia de la laisser approcher du "mollah Jean". Abatsiev trouva le père Jean à sa prière du matin, bien qu'il ne fut que5 heures, et lui parla de la Tatar. Le père Jean demanda de la laisser entrer.
Par le truchement d'Abatsiev le père Jean demanda à la Tatar si elle croyait en Dieu et, sur sa réponse affirmative, il lui dit: «Nous allons prier ensemble, tu pries à ta façon, et je vais prier à la mienne." Quand le père Jean termina sa prière, il bénit la Tatar d'un signe de croix puis Abatsiev sortit avec elle et, à leur stupéfaction, ils virent le mari malade venir vers eux parfaitement guéri.
Par le truchement d'Abatsiev le père Jean demanda à la Tatar si elle croyait en Dieu et, sur sa réponse affirmative, il lui dit: «Nous allons prier ensemble, tu pries à ta façon, et je vais prier à la mienne." Quand le père Jean termina sa prière, il bénit la Tatar d'un signe de croix puis Abatsiev sortit avec elle et, à leur stupéfaction, ils virent le mari malade venir vers eux parfaitement guéri.
Source: I.K Sourski, "Le père Jean de Kronstadt", Belgrade 1938-1940, en russe. I.K Sourski est le pseudonyme de Jacob V. Iliachevitch, né vers 1870, décédé à Sainte Geneviève des Bois en 1953. Il connut personnellement le père Jean de Kronstadt et fonda en 2009 "l'Association de la mémoire du père Jean de Kronstadt." Ayant émigré après la révolution en Yougoslavie, il y fonda la "Fraternité père Jean de Kronstadt," société de bienfaisance placée sous le patronage de la reine Marie, dont il fut le président, le président d'honneur étant le patriarche de Serbie Varnava
Traduction V. Golovanow
Voir aussi: Miracles de saint Jean de Cronstadt 1829-1908
Traduction V. Golovanow
Voir aussi: Miracles de saint Jean de Cronstadt 1829-1908
Le père Alexandre Volkov, secrétaire de presse du patriarche Cyrille, a annoncé, lors de la visite de Sa Sainteté à Strasbourg: "L'Eglise orthodoxe russe a l'intention de continuer à augmenter le nombre de ses paroisses en Europe occidentale. Nos fidèles souhaitent que cela se fasse, c'est là l'un des principaux objectifs de notre Eglise".
Il ne s'agit pas seulement d'un souhait des ressortissants russes, c'est aussi ce que veulent les Moldaves, les Ukrainiens et les Biélorusses. Autant que nous le sachions les autres Eglises orthodoxes n'ont pas ces dernières années inauguré de nouvelles paroisses en Europe occidentale.
Actuellement plusieurs églises de l'EOR s'y trouvent en chantier, en particulier à Limassol (Chypre) et Västerås (Suède).
Il ne s'agit pas seulement d'un souhait des ressortissants russes, c'est aussi ce que veulent les Moldaves, les Ukrainiens et les Biélorusses. Autant que nous le sachions les autres Eglises orthodoxes n'ont pas ces dernières années inauguré de nouvelles paroisses en Europe occidentale.
Actuellement plusieurs églises de l'EOR s'y trouvent en chantier, en particulier à Limassol (Chypre) et Västerås (Suède).
La mission orthodoxe se poursuit également en Asie du Sud-Est (Thaïlande, Philippines, Malaisie). Le patriarche Cyrille s’entretiendra bientôt avec le président du parlement sud-coréen qui se trouve actuellement en Russie. Il sera en particulier question de la vie de la communauté orthodoxe en Corée du Sud.
РПЦ откроет храм в Вестеросе Trad PO
РПЦ откроет храм в Вестеросе Trad PO
V. Golovanow
Ouvrant la Conférence internationale sur "les relations entre l’État et les confessions religieuses dans l’Union européenne", qui se déroulait au palais patriarcal de Bucarest, le 7 juin, le patriarche de Roumanie Daniel a prononcé un intéressant discours intitulé: « l’importance de la coopération Église-État dans le contexte européen ».
DES SITUATION TRES DIFFERENTES DANS DIFFERENTS ETATS DE L'UE
Rappelant que «L’Union Européenne respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres … et maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations »(1), le patriarche Daniel indique que les relation entre les communautés religieuses et l’autorité politique varient dans les États membres de l’Union européenne depuis la séparation radicale jusqu’à une quasi-identification entre une communauté religieuse particulière et un État, et il souligne que l’Union européenne se propose d’engager un dialogue avec les confessions religieuses de telle façon à ce qu’elles puissent exprimer leur contribution spécifique à la construction européenne.
Ouvrant la Conférence internationale sur "les relations entre l’État et les confessions religieuses dans l’Union européenne", qui se déroulait au palais patriarcal de Bucarest, le 7 juin, le patriarche de Roumanie Daniel a prononcé un intéressant discours intitulé: « l’importance de la coopération Église-État dans le contexte européen ».
DES SITUATION TRES DIFFERENTES DANS DIFFERENTS ETATS DE L'UE
Rappelant que «L’Union Européenne respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Églises et les associations ou communautés religieuses dans les États membres … et maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces églises et organisations »(1), le patriarche Daniel indique que les relation entre les communautés religieuses et l’autorité politique varient dans les États membres de l’Union européenne depuis la séparation radicale jusqu’à une quasi-identification entre une communauté religieuse particulière et un État, et il souligne que l’Union européenne se propose d’engager un dialogue avec les confessions religieuses de telle façon à ce qu’elles puissent exprimer leur contribution spécifique à la construction européenne.
Aujourd’hui, les Orthodoxes sont majoritaires dans quatre États membres de l'UE, Grèce, Chypre, Roumanie et Bulgarie, et des Églises autocéphales y sont implantées. Il y a aussi d’importantes communautés orthodoxes dans des états où, sans être majoritaires, elles sont organisées en Églises autocéphales (Pologne, République tchèque et Slovaquie) ou autonome (Finlande et Estonie). Il y a enfin aussi des États membres également avec des communautés orthodoxes conséquentes, organisées culturellement en tant que diaspora (Italie, Espagne, France, Allemagne, Belgique et Autriche). La Roumanie est le plus grand État de l’Union européenne ayant une population orthodoxe majoritaire avec plus de 16 millions de fidèles orthodoxes.
LE PRINCIPE BYZANTIN DE "SYMPHONIE" ÉGLISE-ÉTAT
Dans les pays à majorité orthodoxe, explique le patriarche, la relation Église-État suivait à l’origine le principe byzantin de « symphonie », c’est-à-dire l’harmonie, la compréhension et la coopération entre les deux institutions distinctes qui sont unies par la vie sociale commune du peuple, dans son double statut de citoyen de l’État et de fidèle de l’Église. Dans la perspective byzantine sur la société, il y avait deux systèmes hiérarchiques, l’un de l’Église, et l’autre de l’empire, coexistant dans le même espace, confessant une seule foi dans le Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur du monde, et poursuivant le même but : l’union du monde visible avec le Dieu invisible. Cependant, les deux systèmes hiérarchiques de l’Église et de l’État ont été conçus et compris comme différents et distincts, et toute tentative de les mélanger s’est avéré malheureuse.
L’Epanagogué (ou Eisagogué, codification de la loi byzantine promulguée en 886), donne un bon exemple de la relation entre les deux systèmes hiérarchiques; les législateurs ont juxtaposé distinctement les deux systèmes, sans les mélanger. L’Église coopère étroitement avec l’autorité impériale, reste autonome pour les activités ecclésiastiques. Pour autant, précise le patriarche Daniel, la symphonie Église-État a presque toujours été asymétrique, car l’Église était organisée et a fonctionné dans l’État, et a prié constamment pour les autorités de l’État. Ce fait historique illustre l’enseignement orthodoxe selon lequel l’Église se manifeste dans la société humaine qui est organisée en une communauté politique, c’est-à-dire que la place de l’Église est toujours dans l’État. La relation entre l’Église et l’État est fondée sur la doctrine selon laquelle l’Église est à la fois une réalité spirituelle, sacramentelle ou mystique, et une réalité institutionnelle, sociale. L’homme, sujet de l’histoire appartient à la fois au royaume des cieux et à celui de César (Matth. 22,21). D’un point de vue pratique, cette relation a lieu entre certaines limites et est basée sur des conditions mutuellement invoquées. De ce fait, le modèle orthodoxe de la relation Église-État comprend à la fois l’autonomie de l’Église dans sa relation à l’égard de l’État et leur coopération distincte et limitée dans un esprit de respect mutuel.
UNE ICÔNE DE LA TRINITÉ
Conformément à l’ecclésiologie orthodoxe, explique le patriarche, l’Église universelle est définie comme la communion d’Églises autocéphales qui sont en unité dogmatique, sacramentelle et canonique les unes avec les autres. En pratique, l’autocéphalie constitue le statut canonique d’une Église locale qui bénéficie d’une pleine autonomie ecclésiastique et a le droit d’élire son primat (πρῶτος – primus) par son propre Synode d’évêques sans aucune interférence extérieure. En conséquence, l’autocéphalie d’une Église locale est aussi une expression du concept de la liberté dans la communion, c’est-à-dire la liberté des Églises locales les unes envers les autres, tout en préservant simultanément l’unité de foi, de vie sacramentelle et de discipline canonique. Cette conception ecclésiologique est basée sur l’expérience profonde dont dispose l’orthodoxe par rapport au mystère de la très sainte Trinité, comprise comme une communion suprême de vie et d’amour éternel entre les personnes divines, égales et distinctes. Aussi, l’unité de l’Église est la communion de la vie trinitaire emplie de grâce, communiquée par le Saint-Esprit à ceux qui croient dans le Christ, afin d’atteindre la communion avec le Père. À cet égard, la vie trinitaire est en même temps une source et un modèle de communion ecclésiale (Jn 17, 21-22).
Du fait que les personnes de la très sainte Trinité sont égales, distinctes et consubstantielles, l’Église est également comprise comme une communion d’Églises autocéphales locales et consubstantielles, ce qui signifie que chacune d’entre elles séparément et toutes ensemble partagent la même plénitude dans la vérité de la foi, dans la vie sacramentelle et la discipline ecclésiale. Cela veut dire que chaque Église autocéphale a le droit d’établir sa relation avec l’État dans lequel elle est organisée et fonctionne. Dans le contexte européen, cependant, chaque Église autocéphale doit cultiver la coopération pratique et la solidarité chrétienne afin d’unir la liberté nationale et la co-responsabilité européenne de l’Église.
L'EXEMPLE DE LA ROUMANIE
Cinq jours seulement avant l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne, la loi N°489/2006 a été promulguée, laquelle réintroduisait le système de confessions religieuses reconnues, complété par certains éléments d’origine byzantine, concernant particulièrement les modalités pratiques de la coopération Église-État. Cette nouvelle loi garantit l’autonomie des confessions religieuses dans leur relation envers l’État et régit la coopération distincte entre l’État et les religions reconnues, de même que leur soutien par l’État. La nouvelle loi mentionne également les 18 confessions religieuses reconnues en Roumanie, leur conférant la personnalité juridique d’utilité publique et reconnaissant leur rôle spirituel, éducatif, socio-caritatif, culturel dans la vie de la société, de même que leur statut comme « facteurs de paix sociale » en partenariat avec l’État.
Aussi, conclue le patriarche Daniel, la législation roumaine actuelle sur la relation Église-État reflète dans une certaine mesure le fait que la Roumanie est le seul pays avec une majorité néolatine de tradition orthodoxe, appartenant à l’Orient chrétien par sa vie ecclésiale, mais aussi à l’Occident par sa linguistique latine. Cette spécificité unique représente la responsabilité personnelle de la Roumanie pour contribuer spirituellement et culturellement à la promotion de la coopération dans l’Union européenne, particulièrement en ce qui concerne la bonne coopération entre l’État et les confessions religieuses.
Notes:
(1) "Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, art. 17.11/17.3
Source : https://basilica.ro/importanta-cooperarii-dintre-biserica-si-stat-in-context-european/ Traduction: https://orthodoxie.com/discours-du-patriarche-de-roumanie-daniel-sur-limportance-de-la-cooperation-eglise-etat-dans-le-contexte-europeen/
LE PRINCIPE BYZANTIN DE "SYMPHONIE" ÉGLISE-ÉTAT
Dans les pays à majorité orthodoxe, explique le patriarche, la relation Église-État suivait à l’origine le principe byzantin de « symphonie », c’est-à-dire l’harmonie, la compréhension et la coopération entre les deux institutions distinctes qui sont unies par la vie sociale commune du peuple, dans son double statut de citoyen de l’État et de fidèle de l’Église. Dans la perspective byzantine sur la société, il y avait deux systèmes hiérarchiques, l’un de l’Église, et l’autre de l’empire, coexistant dans le même espace, confessant une seule foi dans le Seigneur Jésus-Christ, le Sauveur du monde, et poursuivant le même but : l’union du monde visible avec le Dieu invisible. Cependant, les deux systèmes hiérarchiques de l’Église et de l’État ont été conçus et compris comme différents et distincts, et toute tentative de les mélanger s’est avéré malheureuse.
L’Epanagogué (ou Eisagogué, codification de la loi byzantine promulguée en 886), donne un bon exemple de la relation entre les deux systèmes hiérarchiques; les législateurs ont juxtaposé distinctement les deux systèmes, sans les mélanger. L’Église coopère étroitement avec l’autorité impériale, reste autonome pour les activités ecclésiastiques. Pour autant, précise le patriarche Daniel, la symphonie Église-État a presque toujours été asymétrique, car l’Église était organisée et a fonctionné dans l’État, et a prié constamment pour les autorités de l’État. Ce fait historique illustre l’enseignement orthodoxe selon lequel l’Église se manifeste dans la société humaine qui est organisée en une communauté politique, c’est-à-dire que la place de l’Église est toujours dans l’État. La relation entre l’Église et l’État est fondée sur la doctrine selon laquelle l’Église est à la fois une réalité spirituelle, sacramentelle ou mystique, et une réalité institutionnelle, sociale. L’homme, sujet de l’histoire appartient à la fois au royaume des cieux et à celui de César (Matth. 22,21). D’un point de vue pratique, cette relation a lieu entre certaines limites et est basée sur des conditions mutuellement invoquées. De ce fait, le modèle orthodoxe de la relation Église-État comprend à la fois l’autonomie de l’Église dans sa relation à l’égard de l’État et leur coopération distincte et limitée dans un esprit de respect mutuel.
UNE ICÔNE DE LA TRINITÉ
Conformément à l’ecclésiologie orthodoxe, explique le patriarche, l’Église universelle est définie comme la communion d’Églises autocéphales qui sont en unité dogmatique, sacramentelle et canonique les unes avec les autres. En pratique, l’autocéphalie constitue le statut canonique d’une Église locale qui bénéficie d’une pleine autonomie ecclésiastique et a le droit d’élire son primat (πρῶτος – primus) par son propre Synode d’évêques sans aucune interférence extérieure. En conséquence, l’autocéphalie d’une Église locale est aussi une expression du concept de la liberté dans la communion, c’est-à-dire la liberté des Églises locales les unes envers les autres, tout en préservant simultanément l’unité de foi, de vie sacramentelle et de discipline canonique. Cette conception ecclésiologique est basée sur l’expérience profonde dont dispose l’orthodoxe par rapport au mystère de la très sainte Trinité, comprise comme une communion suprême de vie et d’amour éternel entre les personnes divines, égales et distinctes. Aussi, l’unité de l’Église est la communion de la vie trinitaire emplie de grâce, communiquée par le Saint-Esprit à ceux qui croient dans le Christ, afin d’atteindre la communion avec le Père. À cet égard, la vie trinitaire est en même temps une source et un modèle de communion ecclésiale (Jn 17, 21-22).
Du fait que les personnes de la très sainte Trinité sont égales, distinctes et consubstantielles, l’Église est également comprise comme une communion d’Églises autocéphales locales et consubstantielles, ce qui signifie que chacune d’entre elles séparément et toutes ensemble partagent la même plénitude dans la vérité de la foi, dans la vie sacramentelle et la discipline ecclésiale. Cela veut dire que chaque Église autocéphale a le droit d’établir sa relation avec l’État dans lequel elle est organisée et fonctionne. Dans le contexte européen, cependant, chaque Église autocéphale doit cultiver la coopération pratique et la solidarité chrétienne afin d’unir la liberté nationale et la co-responsabilité européenne de l’Église.
L'EXEMPLE DE LA ROUMANIE
Cinq jours seulement avant l’entrée de la Roumanie dans l’Union européenne, la loi N°489/2006 a été promulguée, laquelle réintroduisait le système de confessions religieuses reconnues, complété par certains éléments d’origine byzantine, concernant particulièrement les modalités pratiques de la coopération Église-État. Cette nouvelle loi garantit l’autonomie des confessions religieuses dans leur relation envers l’État et régit la coopération distincte entre l’État et les religions reconnues, de même que leur soutien par l’État. La nouvelle loi mentionne également les 18 confessions religieuses reconnues en Roumanie, leur conférant la personnalité juridique d’utilité publique et reconnaissant leur rôle spirituel, éducatif, socio-caritatif, culturel dans la vie de la société, de même que leur statut comme « facteurs de paix sociale » en partenariat avec l’État.
Aussi, conclue le patriarche Daniel, la législation roumaine actuelle sur la relation Église-État reflète dans une certaine mesure le fait que la Roumanie est le seul pays avec une majorité néolatine de tradition orthodoxe, appartenant à l’Orient chrétien par sa vie ecclésiale, mais aussi à l’Occident par sa linguistique latine. Cette spécificité unique représente la responsabilité personnelle de la Roumanie pour contribuer spirituellement et culturellement à la promotion de la coopération dans l’Union européenne, particulièrement en ce qui concerne la bonne coopération entre l’État et les confessions religieuses.
Notes:
(1) "Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, art. 17.11/17.3
Source : https://basilica.ro/importanta-cooperarii-dintre-biserica-si-stat-in-context-european/ Traduction: https://orthodoxie.com/discours-du-patriarche-de-roumanie-daniel-sur-limportance-de-la-cooperation-eglise-etat-dans-le-contexte-europeen/
Le 12 juin 2019, avec la bénédiction de l’Exarque du Patriarche en l’Europe occidentale, le secrétaire de l’Administration diocésaine le père Maxime Politov a pris part aux festivités solennelles organisées dans les murs de l'ambassade de la Russie à Paris à l’occasion de la fête nationale de la Russie.
Le secrétaire du diocèse a eu l'occasion de transmettre les félicitations du Mgr Antoine, le métropolite de Chersonèse et d’Europe Occidentale, adressées à Son Excellence Alexey Yourievitch Mechkov, ambassadeur extraordainaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie en France.
De nombreux invités et amis de divers pays ont également pris part aux cérémonies officielles.
Le secrétaire du diocèse a eu l'occasion de transmettre les félicitations du Mgr Antoine, le métropolite de Chersonèse et d’Europe Occidentale, adressées à Son Excellence Alexey Yourievitch Mechkov, ambassadeur extraordainaire et plénipotentiaire de la Fédération de Russie en France.
De nombreux invités et amis de divers pays ont également pris part aux cérémonies officielles.
Секретарь епархиального управления, священник Максим Политов, принял участие в торжественном приеме по случаю Дня России
Секретарь епархиального управления принял участие в торжественном приеме по случаю Дня России
В среду 12 июня в здании Посольства Российской Федерации в Париже состоялся официальный прием по случаю основного государственного праздника - "Дня России".
По приглашению Чрезвычайного и Полномочного Посла Российской Федерации во Франции Алексея Юрьевича Мешкова, праздничное мероприятие посетили послы и сотрудники посольств различных государств, видные французские общественные деятели, граждане России, проживающие во Франции, представители российской эмиграции.
По благословению Патриаршего Экзарха Западной Европы митрополита Антония со стороны Корсунской и Западноевропейской епархии в праздновании Дня России принял участие секретарь епархиального управления священник Максим Политов.
Секретарь епархиального управления принял участие в торжественном приеме по случаю Дня России
В среду 12 июня в здании Посольства Российской Федерации в Париже состоялся официальный прием по случаю основного государственного праздника - "Дня России".
По приглашению Чрезвычайного и Полномочного Посла Российской Федерации во Франции Алексея Юрьевича Мешкова, праздничное мероприятие посетили послы и сотрудники посольств различных государств, видные французские общественные деятели, граждане России, проживающие во Франции, представители российской эмиграции.
По благословению Патриаршего Экзарха Западной Европы митрополита Антония со стороны Корсунской и Западноевропейской епархии в праздновании Дня России принял участие секретарь епархиального управления священник Максим Политов.
Le 3 juin, Philarète Denisenko, "patriarche (sic)" du "Patriarcat de Kiev" (PK) et "Patriarche honoraire" de "l'église orthodoxe d'Ukraine" (EOU [Schismatique]), a rencontré les recteurs des paroisses du diocèse de Kiev de l'EOU, où la possibilité de réunir un concile local du PK a fait l'objet de discussions.
Aujourd'hui, au forum "Pour l'Église orthodoxe ukrainienne ! Pour le Patriarcat de Kiev" , Philarète a annoncé qu'un concile local du PK se tiendra en effet, le 20 Juin, rapporte BBC News Ukraine.
Philarète a donc l'intention de restaurer complètement le PK qu'il avait nominalement accepté de liquider le 15 décembre avant le début du "concile d'unification" qui a créé l'EOUà partir du PK et de l'"Église orthodoxe autocéphale ukrainienne" (EOAU).
Aujourd'hui, au forum "Pour l'Église orthodoxe ukrainienne ! Pour le Patriarcat de Kiev" , Philarète a annoncé qu'un concile local du PK se tiendra en effet, le 20 Juin, rapporte BBC News Ukraine.
Philarète a donc l'intention de restaurer complètement le PK qu'il avait nominalement accepté de liquider le 15 décembre avant le début du "concile d'unification" qui a créé l'EOUà partir du PK et de l'"Église orthodoxe autocéphale ukrainienne" (EOAU).
Le Patriarcat de Constantinople avait précédemment levé l'anathème du Patriarcat de Moscou imposé à Philarète pour ses actions schismatiques et l'avait reçu dans sa juridiction le 11 octobre, affirmant que la sanction lui avait été injustement imposée, alors que le Patriarche Bartholomée avait reconnu cet anathème.
"Nous convoquons un concile local qui n'approuvera pas la décision du concile du 15 décembre 2018. Cela signifie qu'il n'est pas obligatoire pour nous. Nous montrerons ainsi que le Patriarcat de Kiev était, est et sera. Nous convoquons le concile le 20 juin ", a annoncé Philarète lors du forum d'aujourd'hui, soulignant que ce sera un concile local du PK, et non de l'église orthodoxe ukrainienne [schismatique], qui est dirigée par le "métropolite" Épiphane Doumenko.
"Il n'y a pas eu de concile local du Patriarcat de Kiev le 15 décembre, mais une collecte de signatures en vertu de la résolution du concile local. Nous rejetterons cette résolution au concile local et elle sera invalide pour nous ", a expliqué Philarète. SUITE Orthodoxologie
"Nous convoquons un concile local qui n'approuvera pas la décision du concile du 15 décembre 2018. Cela signifie qu'il n'est pas obligatoire pour nous. Nous montrerons ainsi que le Patriarcat de Kiev était, est et sera. Nous convoquons le concile le 20 juin ", a annoncé Philarète lors du forum d'aujourd'hui, soulignant que ce sera un concile local du PK, et non de l'église orthodoxe ukrainienne [schismatique], qui est dirigée par le "métropolite" Épiphane Doumenko.
"Il n'y a pas eu de concile local du Patriarcat de Kiev le 15 décembre, mais une collecte de signatures en vertu de la résolution du concile local. Nous rejetterons cette résolution au concile local et elle sera invalide pour nous ", a expliqué Philarète. SUITE Orthodoxologie
V.Golovanow
L'une des plus imposante se déroule actuellement, du 3 au 8 juin dans le diocèse Viatka (950 km à l'est de Moscou, aux pieds des monts Oural): 27 000 personnes, d'après la police, sont parties de la cathédrale de la Dormition de Kirov (anciennement Viatka) pour rejoindre le village de Velikoretskoye, sur la rivière Velikaya (160 km aller-retour, voir photo.)
L'une des plus imposante se déroule actuellement, du 3 au 8 juin dans le diocèse Viatka (950 km à l'est de Moscou, aux pieds des monts Oural): 27 000 personnes, d'après la police, sont parties de la cathédrale de la Dormition de Kirov (anciennement Viatka) pour rejoindre le village de Velikoretskoye, sur la rivière Velikaya (160 km aller-retour, voir photo.)
Les processions vers des lieux de pèlerinage font partie intégrante de la tradition orthodoxe russe (voir le tableau de Repine, 1880-83).
Cette procession a lieu tous les ans en l'honneur de l'icône miraculeuse de saint Nicolas le thaumaturge de Velikoretskoye, qui fut trouvée en 1383 au bord de la rivière Velikaya. En 1392 elle fut transportée à Viatka, la capitale régionale, mais avec l'engagement de la rapporter chaque année, et ce fut le départ de cette procession des 3-8 juin qui perdure depuis six siècles.
L'une des plus imposante se déroule actuellement, du 3 au 8 juin dans le diocèse Viatka (950 km à l'est de Moscou, aux pieds des monts Oural): 27 000 personnes, d'après la police, sont parties de la cathédrale de la Dormition de Kirov (anciennement Viatka) pour rejoindre le village de Velikoretskoye, sur la rivière Velikaya (160 km aller-retour, voir photo.)
Cette procession a lieu tous les ans en l'honneur de l'icône miraculeuse de saint Nicolas le thaumaturge de Velikoretskoye, qui fut trouvée en 1383 au bord de la rivière Velikaya. En 1392 elle fut transportée à Viatka, la capitale régionale, mais avec l'engagement de la rapporter chaque année, et ce fut le départ de cette procession des 3-8 juin qui perdure depuis six siècles.
L'une des plus imposante se déroule actuellement, du 3 au 8 juin dans le diocèse Viatka (950 km à l'est de Moscou, aux pieds des monts Oural): 27 000 personnes, d'après la police, sont parties de la cathédrale de la Dormition de Kirov (anciennement Viatka) pour rejoindre le village de Velikoretskoye, sur la rivière Velikaya (160 km aller-retour, voir photo.)
Beaucoup de guérisons miraculeuses furent opérées pas l'icône et sa renommée s'étendit, si bien que le tsar Ivan le Terrible la fit apporter à Moscou en 1555 et Velikoretskoye fut fondé en XVème siècle en raison de la gloire de l’icône.
Bien qu'il soit resté un petit village de 350 âmes (46 en 1710), il s'enorgueillit d'un ensemble architectural exceptionnel, réalisé au XVIII-XIXe siècles pour recevoir les pèlerins de la procession, qui constitue l'un des objectifs touristiques les plus prisés de la région.
Les processions furent évidemment supprimées sous le régime bolchévique mais des pèlerinages de petits groupes persistèrent malgré menaces et interdictions. L'interdiction fut levée en 1989 et, à partir des années 2010, le nombre de pèlerins dépasse tous les ans 25 000 au départ de Kirov pour culminer à plus de 50 000 lors de la Liturgie célébrée à Velikoretskoye le 6 juin. En 2017 elle fut présidée par le patriarche Cyrille en personne.
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В ВЯТСКОЙ МИТРОПОЛИИ НАЧАЛСЯ ВЕЛИКОРЕЦКИЙ КРЕСТНЫЙ ХОД
В ВЯТСКОЙ МИТРОПОЛИИ НАЧАЛСЯ ВЕЛИКОРЕЦКИЙ КРЕСТНЫЙ ХОД
3 июня 2019 года в Вятской митрополии начался Великорецкий крестный ход – один из самых масштабных и продолжительных в Русской Православной Церкви. В этот раз в него отправились около 27 тысяч человек.
С 3 по 8 июня участники шествия пройдут со старинным списком Великорецкого образа святителя Николая Чудотворца на берег реки Великой, к месту явления чудотворного образа, сообщается на сайте Вятской епархии.
Крестный ход начался из Трифонова мужского монастыря Кирова, в Успенском соборе которого перед этим митрополит Таллинский и всея Эстонии Евгений возглавил Литургию.
После богослужения на Соборной площади Трифонова монастыря перед Великорецким образом святителя Николая был отслужен молебен с акафистом.
По данным УМВД по Кировской области, из Кирова крестным ходом вышло около 27 тысяч человек. Шествие возглавил митрополит Вятский и Слободской Марк.
Главные торжества Великорецкого крестного хода состоятся 6 июня на берегу реки Великой – месте явления Великорецкой иконы святителя Николая Чудотворца. Литургию и водосвятный молебен возглавит митрополит Вятский и Слободской Марк. Завершится крестный ход 8 июня.
Великорецкий крестный ход — один из самых продолжительных крестных ходов в России. Обретение иконы святителя Николая Чудотворца произошло в 1383 году. Крестьянин Агалаков из деревни Крутицы обнаружил образ на берегу реки Великой, отсюда пошло его название – Великорецкий. Около 1400 года образ был отправлен в город Хлынов, названный затем Вяткой, позже – Кировом. В 1935 году при разрушении кафедрального собора чудотворная икона была утрачена. Великорецкий крестный ход был запрещен в 1930-х годах и официально восстановлен в 1989 году.
По возобновленной традиции молитвенное шествие совершается ежегодно в начале июня. Теперь вместо утраченной иконы Николая Чудотворца верующие несут один из ее списков. В 2000 году Святейший Патриарх Алексий II своим указом присвоил крестному ходу статус Всероссийского.
Великорецкий крестный ход проходит ежегодно с 3 по 8 июня. Основные торжества совершаются 5 и 6 июня на реке Великой и в храмах Великорецкого подворья Свято-Трифонова монастыря (с. Великорецкое).
С 3 по 8 июня участники шествия пройдут со старинным списком Великорецкого образа святителя Николая Чудотворца на берег реки Великой, к месту явления чудотворного образа, сообщается на сайте Вятской епархии.
Крестный ход начался из Трифонова мужского монастыря Кирова, в Успенском соборе которого перед этим митрополит Таллинский и всея Эстонии Евгений возглавил Литургию.
После богослужения на Соборной площади Трифонова монастыря перед Великорецким образом святителя Николая был отслужен молебен с акафистом.
По данным УМВД по Кировской области, из Кирова крестным ходом вышло около 27 тысяч человек. Шествие возглавил митрополит Вятский и Слободской Марк.
Главные торжества Великорецкого крестного хода состоятся 6 июня на берегу реки Великой – месте явления Великорецкой иконы святителя Николая Чудотворца. Литургию и водосвятный молебен возглавит митрополит Вятский и Слободской Марк. Завершится крестный ход 8 июня.
Великорецкий крестный ход — один из самых продолжительных крестных ходов в России. Обретение иконы святителя Николая Чудотворца произошло в 1383 году. Крестьянин Агалаков из деревни Крутицы обнаружил образ на берегу реки Великой, отсюда пошло его название – Великорецкий. Около 1400 года образ был отправлен в город Хлынов, названный затем Вяткой, позже – Кировом. В 1935 году при разрушении кафедрального собора чудотворная икона была утрачена. Великорецкий крестный ход был запрещен в 1930-х годах и официально восстановлен в 1989 году.
По возобновленной традиции молитвенное шествие совершается ежегодно в начале июня. Теперь вместо утраченной иконы Николая Чудотворца верующие несут один из ее списков. В 2000 году Святейший Патриарх Алексий II своим указом присвоил крестному ходу статус Всероссийского.
Великорецкий крестный ход проходит ежегодно с 3 по 8 июня. Основные торжества совершаются 5 и 6 июня на реке Великой и в храмах Великорецкого подворья Свято-Трифонова монастыря (с. Великорецкое).
L'archevêque Antoine de Chersonèse et d'Europe Occidentale à été élevé à la dignité de métropolite
Les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe, réunis le 30 mai 2019 à Saint-Pétersbourg, ont débattu, entre autres, la question de la nomination des évêques pour les diocèses si situant à l’étranger /procès-verbal N°49/.
Il a été décidé que Mgr Jean, métropolite de Chersonèse et d’Europe Occidentale, quitte sa chaire ainsi que la fonction de l’Exarque du Patriarche en Europe Occidentale suite à sa nouvelle nomination en qualité du métropolite de Vienne et de Budapest.
L’Exarchat patriarcal et le diocèse de Chersonèse et d’Europe Occidentale seront désormais dirigés par Mgr Antoine, l’archevêque Vienne et de Budapest. Mgr Antoine conservera l’administration des établissements du Patriarcat de Moscou à l’étranger ainsi que la gestion temporaire des paroisses de l’Église orthodoxe russe en République italienne.
BIOGRAPHIE de Monseigneur ANTOINE (Sevryuk), métropolite de Chersonèse et d'Europe occidentale
Les membres du Saint-Synode de l’Église orthodoxe, réunis le 30 mai 2019 à Saint-Pétersbourg, ont débattu, entre autres, la question de la nomination des évêques pour les diocèses si situant à l’étranger /procès-verbal N°49/.
Il a été décidé que Mgr Jean, métropolite de Chersonèse et d’Europe Occidentale, quitte sa chaire ainsi que la fonction de l’Exarque du Patriarche en Europe Occidentale suite à sa nouvelle nomination en qualité du métropolite de Vienne et de Budapest.
L’Exarchat patriarcal et le diocèse de Chersonèse et d’Europe Occidentale seront désormais dirigés par Mgr Antoine, l’archevêque Vienne et de Budapest. Mgr Antoine conservera l’administration des établissements du Patriarcat de Moscou à l’étranger ainsi que la gestion temporaire des paroisses de l’Église orthodoxe russe en République italienne.
BIOGRAPHIE de Monseigneur ANTOINE (Sevryuk), métropolite de Chersonèse et d'Europe occidentale
ЖУРНАЛ № 49
ИМЕЛИ СУЖДЕНИЕ о назначении архиереев за рубежом.
ПОСТАНОВИЛИ:
1. Освободить митрополита Корсунского и Западноевропейского Иоанна от управления Корсунской епархией и приходами Московского Патриархата в Италии, а также от должности Патриаршего Экзарха Западной Европы.
2. Преосвященным Корсунским и Западноевропейским, Патриаршим Экзархом Западной Европы, временно управляющим приходами Московского Патриархата в Италии назначить архиепископа Венского и Будапештского Антония, освободив его от управления Венско-Австрийской и Будапештско-Венгерской епархиями, сохранив за ним должность руководителя Управления Московской Патриархии по зарубежным учреждениям.
3. Управляющим Венско-Австрийской и Будапештско-Венгерской епархиями с титулом «Венский и Будапештский» быть Преосвященному митрополиту Иоанну.
ИМЕЛИ СУЖДЕНИЕ о назначении архиереев за рубежом.
ПОСТАНОВИЛИ:
1. Освободить митрополита Корсунского и Западноевропейского Иоанна от управления Корсунской епархией и приходами Московского Патриархата в Италии, а также от должности Патриаршего Экзарха Западной Европы.
2. Преосвященным Корсунским и Западноевропейским, Патриаршим Экзархом Западной Европы, временно управляющим приходами Московского Патриархата в Италии назначить архиепископа Венского и Будапештского Антония, освободив его от управления Венско-Австрийской и Будапештско-Венгерской епархиями, сохранив за ним должность руководителя Управления Московской Патриархии по зарубежным учреждениям.
3. Управляющим Венско-Австрийской и Будапештско-Венгерской епархиями с титулом «Венский и Будапештский» быть Преосвященному митрополиту Иоанну.
Le Patriarcat de Constantinople a publié le 9 mars 2019, sur son site officiel, une lettre de Sa Sainteté le patriarche Bartholomée de Constantinople à Sa Béatitude l’archevêque Anastase d’Albanie, réponse à la lettre de ce dernier sur la question ukrainienne.
Le contenu de la lettre du patriarche Bartholomée justifie l’octroi non canonique d’une prétendue autocéphalie à des schismatiques en Ukraine, par le Patriarcat de Constantinople, ce qui touche directement l’Église russe. Afin de justifier son ingérence dans les affaires de celle-ci, le patriarche Bartholomée développe une théorie des droits exclusifs des patriarches de Constantinople dans l’Église orthodoxe, à l’explication de laquelle est consacrée la lettre au primat de l’Église albanaise.
Les membres et les experts de la Commission synodale biblique et théologique ont étudié les principales thèses de l’argumentation du patriarche Bartholomée. Ses principales conclusions sont reproduites ci-après.
Le contenu de la lettre du patriarche Bartholomée justifie l’octroi non canonique d’une prétendue autocéphalie à des schismatiques en Ukraine, par le Patriarcat de Constantinople, ce qui touche directement l’Église russe. Afin de justifier son ingérence dans les affaires de celle-ci, le patriarche Bartholomée développe une théorie des droits exclusifs des patriarches de Constantinople dans l’Église orthodoxe, à l’explication de laquelle est consacrée la lettre au primat de l’Église albanaise.
Les membres et les experts de la Commission synodale biblique et théologique ont étudié les principales thèses de l’argumentation du patriarche Bartholomée. Ses principales conclusions sont reproduites ci-après.
1. Le patriarche Bartholomée affirme que les saints canons ont confié au primat de l’Église constantinopolitaine « non le privilège, mais le sacrifice » d’une sorte de « responsabilité dépassant les frontières », dont l’objet est « le règlement définitif des problèmes survenant dans les Églises locales lorsqu’elles ne sont pas en état de les résoudre elles-mêmes ». Il remarque aussi que les prédécesseurs du patriarche Bartholomée au siège constantinopolitain ont été au service de « ce legs » de l’Église de Constantinople « durant tous les siècles passés ».
En réalité, il n’existe aucun canon conférant aux patriarches de Constantinople semblables pleins-pouvoirs, ce que confirme le patriarche Bartholomée lui-même en ne citant aucun décret conciliaire à l’appui de ses affirmations.
Les prédécesseurs de l’actuel patriarche de Constantinople, dont il fait mention ici, avaient une autre vision de la primauté, et, au contraire, rejetaient l’idée de droits exclusifs appartenant au premier d’honneur dans l’Église. On citera, à ce propos, la lettre encyclique patriarcale et synodale de l’Église de Constantinople, datée de 1895, en réponse à l’encyclique du pape Léon XIII sur la réunion des Églises. Polémiquant avec le chef de l’Église catholique-romaine, l’Église constantinopolitaine défendait à l’époque la conception orthodoxe du rôle du primat d’honneur, qui ne tolère aucune intervention d’un des primats dans les affaires des autres Églises locales :
« Tout évêque est le chef et le primat de son Église particulière, soumis uniquement aux décrets conciliaires et aux décisions de l’Église catholique comme étant seule infaillible, et l’évêque de Rome, comme le montre l’histoire ecclésiastique, n’a jamais fait exception à cette règle. Le seul et éternel Chef des maîtres, le Chef immortel de l’Église est notre Seigneur Jésus Christ, qui est la tête du corps de l’Église (Col 1,18).
Les divins pères, tout en révérant l’évêque de Rome comme l’évêque de la ville souveraine de l’empire, lui accordaient un privilège honorifique de préséance,mais voyaient en lui simplement le premier entre les autres évêques, c’est-à-dire le premier entre égaux, privilège qu’ils ont accordé ensuite à l’évêque de la ville de Constantinople, lorsque cette ville est devenue ville souveraine de l’Empire romain, comme en témoigne le 28e canon du 4e Concile œcuménique de Chalcédoine... De ce canon il ressort que l’évêque de Rome est égal en honneur à l’évêque de Constantinople et aux évêques des autres Églises, et on ne trouvera dans aucun canon, ni chez aucun des pères la moindre allusion à ce que l’évêque de Rome serait l’unique chef de l’Église catholique et le juge infaillible des évêques des autres Églises indépendantes et autocéphales...
A l’époque des sept Conciles œcuménique, chaque Église autocéphale particulière, en Orient, comme en Occident, était entièrement indépendante et auto-administrée. Les évêques des Églises autocéphales d’Orient, aussi bien que les évêques d’Afrique, d’Espagne, de Gaule, de Germanie et de Bretagne dirigeaient les affaires de leur Église, chacun au moyen de ses conciles locaux, tandis que l’évêque de Rome ne disposait pas du droit d’intervenir, étant lui-même assujeti aux décrets conciliaires. Sur les questions importantes, exigeant la ratification de l’Église catholique, on s’adressait au Concile œcuménique, qui était seul la plus haute autorité dans l’Église catholique . »
Affirmant que le ministère de « responsabilité dépassant les frontières » conféré aux primats de Constantinople « n’avait résolument jamais suscité le moindre doute ou la moindre inquiétude chez les autres patriarches », le patriarche Bartholomée produit une citation tirée de la lettre des pères du Concile de Carthage au pape Célestin, en 425.
L’emploi de cette citation, comme, plus généralement, le renvoi aux pères de ce fameux Concile, est plutôt étonnant.
On sait bien, en effet, que c’est l’intervention du pape Célestin dans les affaires de l’Église de Carthage et le jugement en appel d’un évêque africain, qui fournirent l’occasion de cette lettre. Blâmant cet acte de l’évêque de Rome, les pères du Concile écrivaient notamment :
« Ayant rempli l’obligation sudite de convenable salutation, nous vous prions instamment de ne plus admettre si facilement à votre oreille ceux qui viendraient d’ici, et de ne plus souhaiter recevoir dans votre communion ceux que nous avons excommuniés, ceci ayant été, comme pourra s’en convaincre aisément Votre honneur, déterminé dès le Concile de Nicée. En effet, alors que des mesures sont prévues concernant le bas clergé et les laïcs, il a, cependant, plu au Concile qu’elles soient d’autant plus appliquées aux évêques, afin que ceux qui ont été interdits dans leur province, ne soient pas restaurés précipitamment par ta saintété, ni de manière inapropriée . »
Il n’est pas inutile de citer entièrement le fragment dans lequel les pères du Concile de Carthage demandent au pape de ne pas envoyer ses représentants pour participer à la procédure. Dans la lettre du primat de l’Église de Constantinole, ce fragment n’est pas produit en son entier :
« N’envoyez ni d’admettez aucun légat (même clerc), afin de ne pas paraître apporter la hauteur fumeuse du monde dans l’Église du Christ, qui donne la lumière de la simplicité et la clarté de l’humilité à ceux qui souhaitent voir Dieu . »
La théorie de la « responsabilité dépassant les frontières » (ὑπερόριοι εὐθύναι) dans les affaires de l’Église, formulée à notre époque, est entièrement empruntée au lexique des évêques romains, qui, au Ve siècle, prétendaient déjà à « la sollicitude universelle » (universalis cura; sollicitudo omnium ecclesiarum), laquelle, selon eux, n’était pas un privilège, mais « un devoir singulier », un « ministère » de l’Église de Rome.
En 2008, le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe a fait savoir qu’elle était profondément inquiète de la nouvelle conception ecclésiologique diffusée par l’Église constantinopolitaine, soutenue par certains de ses hiérarques et certains théologiens, conception « en contradiction totale avec la tradition canonique séculaire ». Le décret conciliaire « De l’unité de l’Église » énumère les principales prétentions des patriarches de Constantinople, déclarées à l’époque par les représentants de cette Église. De façon caractéristique, durant la décennie écoulée, l’idée que se fait le primat de l’Église constantinopolitaine de ses pleins-pouvoirs s’est considérablement enrichie. Dans sa lettre à l’archevêque Anastase d’Albanie, le patriarche de Constantinople défend à présent son droit d’intervenir à sa guise dans les affaires des autres Églises locales à n’importe quel propos, ce qui revient à prétendre à la juridiction illimitée sur toutes les Églises autocéphales.
Malheureusement, l’appel de l’Église russe à s’abstenir d’actes unilatéraux, capables de porter des dommages irréparables à l’unité de l’Orthodoxie n’a pas été entendu :
« Considérant que les problèmes mentionnés ne pourront être résolus définitivement que par un concile œcuménique de l’Église orthodoxe, ce concile épiscopal appelle la Sainte Église de Constantinople à la prudence en attendant l’examen de ces nouveautés par l’ensemble de l’orthodoxie et à s’abstenir de gestes qui pourraient faire exploser l’unité orthodoxe. Cet avertissement concerne particulièrement les tentatives de revoir les frontières canoniques des Églises orthodoxes . »
2. Le patriarche Bartholomée affirme que le ministère de « responsabilité dépassant les frontières » est exercé par le patriarche de Constantinople dans le cadre « de l’institut canonique immuable de la Pentarchie ».
Cette thèse contient en soi une contradiction, puisque la théorie de la Pentarchie non seulement ne peut servir de fondement à de prétendus plein-pouvoirs exclusifs du premier évêque mais, au contraire, affirme l’égalité des cinq patriarches des sièges de l’Empire romain.
L’institut de la Pentarchie a été fondé au VIe siècle, par des ordonnances de l’empereur Justinien, qui fixait « l’ordre d’honneur » (τάξις τιμῆς) des cinq sièges les plus importants de l’Empire romain : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. La novelle 109 de l’empereur Justinien, datée de 541, proclamait ainsi :
« On appelait et nous appelons hérétiques ceux qui appartiennent à différentes hérésies... et, plus généralement, tous ceux qui ne sont pas membres de la Sainte Église, dans laquelle sont tous les sanctissimes patriarches de tout l'œcumène, de la Rome occidentale, de cette ville impériale, d’Alexandrie, de Théoupolis et de Jérusalem et tous les éminents évêques qui leur sont subordonnés, confessant ensemble la foi apostolique et la tradition . »
Durant la période impériale, l’ingérence d’un membre de la pentarchie sur le territoire d’un autre était interdit ; quant aux questions interecclésiales et aux appels, ils étaient adressés à l’empereur qui prescrivait la procédure de leur résolution. De nombreux auteurs de la période byzantine ont écrit sur l’égalité des pouvoirs et des responsabilités des cinq principaux sièges de l’empire. Le patriarche Pierre III d’Antioche (1052-1056), dans une lettre à l’archevêque de Grado ou d’Aquilea, écrivait :
« La grâce divine a ordonné qu’il y ait dans le monde cinq patriarches : ceux de Rome, de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem (...) (PG 120 col. 757). Le corps de l’homme est dirigé par une seule tête. Il a de nombreux membres, qui sont tous dirigés par seulement cinq sens (...) Le corps du Christ, c’est-à-dire l’Église des fidèles, composé des différents peuples, semblables à des membres, et dirigé par cinq sens, c’est-à-dire ceux qu’on appelle les grands sièges, est dirigé par une seule Tête, le Christ Lui-même (col. 760). »
En l’an 1200, le patriarche de Constantinople Jean X Kamateros remarquait dans une lettre au pape Innocent III, que les décrets conciliaires ne fournissaient aucun fondement aux prétentions des évêques romains :
« Nous n’y trouvons que l’énumération [des Églises] et l’ordre convenable, d’après lequel une est appelée première, une autre seconde, puis une troisième, etc. Mais ni par les sacrés décrets apostoliques, ni par leurs canons nous ne connaissons d’Églises catholiques qui engloberaient et seraient la mère des autres . »
Ce n’est que par la suite, du fait de certaines catastrophes historiques, de l’affaiblissement considérable et de la diminution des antiques Patriarcats, placés dans une situation difficile, compte tenu, également, de la position dominante du siège de Constantinople, situé dans la capitale, que l’égalité de fait entre le patriarche de Constantinople et les autres patriarches orientaux fut élevé en principe. La période byzantine tardive, et plus particulièrement la période de la domination ottomane, furent marquées par des cas fréquents d’abus de pouvoir de la part des patriarches de Constantinople. Il n’est donc pas étonnant que pratiquement tous les textes des primats de Constantinople cités par le patriarche Bartholomée dans sa lettre remontent précisément à cette période de l’histoire.
Remarquons en passant qu’en citant le patriarche de Constantinople « Calliste I à propos de l’affaire du patriarche de Tarnovo Germain II », le patriarche Bartholomée commet une erreur singulière : l’histoire ne connaît pas de patriarche de Tyrnovo de ce nom, et le siège de cette ville, sous le patriarcat de Calliste I, était occupé par le patriarche Théodose II.
Cependant, une anomalie canonique, causée par des évènements tragiques du passé, ne peut être élevée au rang de canon. Il est caractéristique que même à l’époque ottomane, lorsque les patriarches orientaux non seulement résidaient de longues périodes à Istanbul, mais y étaient souvent élus et intronisés, l’idée de l’égalité de tous les patriarches restait vivace, comme en témoigne, notamment, la polémique avec l’hétérodoxie.
Ainsi l’encyclique des patriarches orientaux de 1848 consacre-t-elle de longs développements au thème de la primauté. Les prétentions des papes de Rome à la prééminence dans l’Église du Christ y sont contestées. Les auteurs de l’Encyclique expliquent la prééminence de la première chaire, aussi bien durant les premiers siècles du christianisme qu’au XIXe siècle, par la situation de ce siège, établi dans la capitale d’un état, d’abord l’Empire romain, puis l’Empire ottoman. Ce n’étaient ni des droits sacrés, ni un statut canonique particulier qui forçaient à s’adresser à la capitale, Rome ou Constantinople, en cas de litige, mais le cours naturel des choses. Les décisions qui y étaient prises devaient l’être sous une forme fraternelle et non impérative, sans porter atteinte à la liberté des Églises locales, c’est-à-dire à leur autocéphalie. L’Encyclique souligne particulièrement que l’entremise fraternelle du patriarche de Constantinople n’était possible qu’à la demande expresse des primats des Églises locales, et ne pouvait leur être imposée .
3. La lettre qualifie l’institut de la pentarchie de « canoniquement immuable ».
Cette caractéristique est pour le moins étonnante.
La pentarchie ne doit pas son origine, comme on l’a dit plus haut, aux canons ecclésiastiques, mais aux ordonnances de l’empereur romain. En tant qu’institution de l’état, elle a donc perdu sa portée après la chute de l’empire. En même temps, au cours des siècles, des modifications ont été apportées dans l’ordre de la liste honorifique des patriarches orthodoxes. En 1590, au Concile de Constantinople, les patriarches orientaux ont accordé au primat de l’Église russe la cinquième place dans les dyptiques, comme en témoigne la charte d’institution du Patriarcat en Rus’ :
« Avons établi à Moscou le seigneur Job et par la grâce du Saint Esprit lui avons remis la charte patriarcale et par ladite charte il est institué et proclamé que l’archevêque de Moscou règnera comme cinquième patriarche et aura la dignité patriarcale et l’honneur d’être commémoré et vénéré avec les autres patriarches dans tous les siècles. »
4. Pour confirmer l’ancienneté de « la pratique antique de l’Église », accordant au patriarche de Constantinople le droit de s’immiscer dans les affaires des autres Églises, le patriarche Bartholomée cite le Tomos de 1663, plus connu comme « Manuscrit du pouvoir impérial et patriarcal », dans lequel les patriarches orientaux réglaient les questions « posées par le clergé de l’Église russe. »
Ce document, d’origine et de contenu douteux, est avant tout le témoin de l’usage d’une époque, celle de la domination ottomane, sous laquelle les patriarches orientaux, comme il a été dit plus haut, se trouvaient de fait en état de subordination par rapport au patriarche de Constantinople. Cependant, ce document, lu attentivement, ne confirme pas les prétentions actuelles de Constantinople.
Quoiqu’en dise le patriarche Bartholomée, le tomos de 1663 ne répond pas aux questions « posées par le clergé de l’Église russe ». Les chartes envoyées aux quatre patriarches orientaux pour les inviter à venir participer au Concile de Moscou, convoqué contre le patriarche Nikon, était signées uniquement du tsar Alexis Mikhaïlovitch, initiateur d’une procédure judiciaire contre le patriarche de Moscou. Ni la hiérarchie, ni le bas clergé de l’Église russe ne demandaient de réponses aux patriarches orientaux.
Le Tomos de 1663 n’a pas le statut de décret conciliaire. Les primats des Églises d’Alexandrie et d’Antioche, auxquels on porta une copie du Tomos, y apposèrent leur signature à une date considérablement ultérieure. On sait aussi que le patriarche Nectaire de Jérusalem n’accepta pas de signer le document comme tel, mais rédigea une note, dans laquelle il déclarait qu’il était possible de déposer n’importe quel patriarche, y compris celui de Constantinople, par un tribunal de métropolites et d’évêques ce qui était, en fait, un désaveu de la position exprimée dans le document sur les droits particuliers du patriarche de Constantinople . L’autorité de certains signataires du document n’est pas non plus sans poser question. L’un d’eux le patriarche Macaire d’Antioche, avait secrètement écrit une lettre au pape de Rome en 1662, reconnaissant sa subordination. Ce seul fait oblige à se demander si ce document est bien l’expression de la tradition ecclésiale authentique et intacte.
Quoiqu’il en soit, même du point de vue du système canonique présenté dans le Tomos de 1663, la conduite du patriache Bartholomée dans la question ukrainienne excède les pouvoirs des patriarches de Constantinople mentionnés dans le document. Ceci est confirmé par la 8e question-réponse du Tomos, partiellement citée par le patriarche Bartholomée. Elle se termine ainsi :
«Εἰ δὲ συναινοῦσι καὶ οἱ λοιποὶ Πατριάρχαι, εἰ τύχον εἴη μείζων ὑπόθεσις, ἀμετάβλητος ἔσται ἡ ἐξενεχθεῖσα ἀπόφασις» .
Et si les autres patriarches sont d’accord, dans le cas où la question serait plus considérable, que la sentence rendue soit irréversible.
La même idée est reprise à la fin de la 7e question-réponse :
«Ἐὰν δὲ περὶ ὧν ἐγκαλεῖτο, ἔκκλητον καλέσῃ ἀπὸ τοῦ θρόνου τῆς Κωνσταντινουπόλεως, τὴν ἀπόφασιν ἐκδεκτέον. Εἰ δὲ συναινέσειεν καὶ οἱ λοιποὶ Πατριάρχαι, οὐδεμίας ἔτι προφάσεως λείπεται χώρα, περὶ ὧν ἐγκαλεῖται» .
Et s’il fait appel au siège de Constantinople des charges produites contre lui, il convient d’attendre la sentence. Si les autres patriarches l’approuvent, il ne lui reste plus d’autres subterfuges concernant les accusations portées contre lui.
Ainsi, suivant le Tomos, les décisions du Patriarcat de Constantinople, premièrement ne sont pas définitives ; deuxièmement, pour qu’elles le deviennent, l’accord « des autres patriarches », c’est-à-dire des primats de toutes les Églises orthodoxes locales, est nécessaire. Ces points du document peuvent donc difficilement servir de confirmation à l’existence d’un droit spécifique des patriarches de Constantinople à s’immiscer dans les affaires internes d’une autre Église locale, sans se soucier ni de l’accord des autres Églises, ni de leur désapprobation clairement exprimée.
Le patriarche Bartholomée argumente de façon très arbitraire sa position en citant la 21e question-réponse, qui montre que le métropolite ou le patriarche relève de la compétence judiciaire des évêques de son Église, et ne se rapporte donc nullement à des droits particuliers du primat de Constantinople.
La 22e question-réponse, également mentionnée dans la lettre du patriarche Bartholomée, dit que si un évêque décide d’user de son droit d’appel à « une instance supérieure », étant à ce moment condamné par écrit par le patriarche de Constantinople et par les autres, cet évêque ne dispose déjà plus du droit d’appel. De façon caractéristique, cette norme non seulement dénonce les mesures prises par le patriarche Bartholomée en faveur de Michel (Philarète) Denissenko, dans le cas du recours de ce dernier en octobre 2018, mais les interdit positivement. La déposition de l’ex-métropolite de Kiev Philarète Denissenko par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe, avait été approuvée par écrit dès les années 1990 par les patriarches de la majorité des Églises locales, y compris par le patriarche Bartholomée lui-même. A la suite de quoi, selon la 22e question-réponse, l’ancien métropolite de Kiev a perdu le droit de faire appel.
5. Selon le patriarche Bartholomée, l’Église constantinopolitaine a la responsabilité « en tant que tuteur » et « arbitre » de résoudre les « litiges entre les saintes Églises de Dieu », de renforcer « les mesures parfois insuffisantes des dirigeants spirituels de certaines Églises » et, plus généralement, de prévenir « tout danger moral et matériel, menaçant la prospérité » des Églises locales. Par ailleurs, l’Église constantinopolitaine aurait le droit d’intervenir tant « de son plein gré et par le sentiment de son devoir » qu’ « à la demande des intéressés ».
Ces prétentions, justifiant l’ingérence unilatérale et non concertée dans les affaires de n’importe quelle Église autocéphale à n’importe quel sujet, ne sont évidemment pas confirmées par les canons. Bien plus, elles sont formellement contraires aux normes ecclésiastiques fondamentales, qui interdisent aux évêques d’une Église de se mêler des affaires d’une autre. Il est inutile d’ajouter que personne n’a jamais accordé au patriarche de Constantinople le droit de déterminer « l’insuffisance des mesures » prises par les primats d’autres Églises, personne ne lui a imposé l’obligation de mettre en évidence des « dangers » et de les prévenir. En même temps, l’histoire connaît plus d’un cas où les actes et la doctrine des patriarches de Constantinople eux-mêmes ont constitué une véritable menace pour l’Orthodoxie. Ainsi, pour mettre fin aux troubles provoqués par les erreurs du primat de l’Église constantinopolitaine, il fallut convoquer le IIIe Concile œcuménique, qui condamna l’hérésie du patriarche Nestorius, tandis qu’une délégation des pères Conciliaires réunis à Constantinople lui élisait un successeur orthodoxe en la personne de Maximin.
6. La lettre du patriarche Bartholomée affirme que « certains ont interprété par erreur » « les efforts et les initiatives interorthodoxes » entreprises par le Patriarcat de Constantinole « au siècle passé et en ce siècle... comme un abandon de son immuable responsabilité en même temps que de ses privilèges diaconaux, au nom d’une prétendue fédération parlementaire d’Églises locales particulières ».
L’abandon de la collégialité au profit du principe monarchique d’organisation ecclésiale est évident dans cette thèse. Les patriarches de Constantinople entérinent leur refus de jouer le rôle de coordinateur dans le monde orthodoxe, qu’ils avaient souvent mis en avant dans le passé, et proclament de fait la monarchie des primats de l’Église constantinopolitaine sous couvert de « responsabilité immuable » et de « privilèges diaconaux ».
Le système de direction collégiale de l’Église est appelé avec mépris « fédération parlementaire » dans la lettre du patriarche Bartholomée. On remarquera, néanmoins, que la comparaison de l’Église orthodoxe à une « fédération » est largement utilisée dans la littérature théologique des XIXe – XXe siècles. Imparfaite, comme tout modèle abstrait, elle est cependant entrée dans le vocabulaire théologique uniquement comme instrument de critique du monarchisme ecclésiastique romain . Cet usage du mot, nettement limité à cet emploi, n’a jamais suscité été critiqué par personne. Bien plus, durant la première moitié du XXe siècle, les hiérarques du Patriarcat de Constantinople eux-mêmes ont eu largement recours aux images de la « fédération » et du « démocratisme » pour décrire le modèle de l’Église orthodoxe. Le métropolite Germain (Strinopoulos) de Séleuque, par exemple, dans son discours à l’intronisation du patriarche Mélèce de Constantinople, en 1922, appelait le patriarcat de Constantinople « église-mère, centre où confluent et d’où prennent leur source toutes les Églises orthodoxes, qui composent un seul corps », tout en constatant plus loin : « Parlant ainsi, je n’introduit nullement une monarchie papiste et la concentration de tous les pouvoirs ecclésiaux entre les mains d’une seule Église locale ou d’un individu, foulant ainsi manifestement aux pieds les coutumes éternelles : l’organisation démocratique et fédérative (δημοκρατικοῦ καὶ ὁμοσπονδιακοῦ πολιτεύματος) dont l’Église orthodoxe s’est toujours ennorgueillie . » Le patriarche Mélèce, quant à lui, appelait le pape de Rome non le « chef » de l’Église chrétienne, mais « le primat de la fédération chrétienne » (Προέδρου τῆς Χριστιανικῆς Ὁμοσπονδίας) . L’abandon, ces dernières années, de l’image tout à fait compréhensible et limitée de la fédération pour décrire le modèle de l’Église orthodoxe, est symptomatique : certains hiérarques et théologiens du Patriarcat de Constantinople, le patriarche Bartholomée en tête, ont remis en question leur vision de l’organisation de l’Église, s’étant assimilé le modèle monarchique que leurs prédécesseurs avaient systématiquement critiqué durant plus d’un millénaire.
7. Dans la lettre du patriarche Bartholomée, l’Église constantinopolitaine est proclamée « nourrice commune des orthodoxes ». Il lui est donné le droit non seulement d’octroyer le statut d’autocéphalie, mais aussi de définir à sa discrétion le contenu de ce dernier dans chaque cas particulier.
Or, on sait que le droit canonique de l’Église orthodoxe ne contient aucune norme définissant la procédure de proclamation et de reconnaissance de l’autocéphalie. Le Patriarcat de Constantinople n’a aucun droit à s’appeler « nourrice commune des orthodoxes » : historiquement, les primats de l’Église constantinopolitaine ne déterminaient pas eux-mêmes les frontières ni des autres Églises, ni même les leurs.
Pendant la période byzantine, tous les changements de statut des métropoles du Patriarcat de Constantinople, de même que les modifications territoriales du Patriarcat lui-même, ont été effectués sur ordonnance des empereurs et à leur initiative. La juridiction du patriarche de Constantinople est établie par une ordonnance de l’empereur Marcien (450-457), sur la base du 28e canon du IVe Concile œcuménique de Chalcédoine, dans les limites des diocèses de Thrace, d’Asie et du Pont de l’Empire Romain. Par la suite, le territoire canonique du Patriarcat de Constantinople n’a cessén tantôt de s’élargir, tantôt de rétrécir. Ainsi, au VIIIe siècle, les empereurs iconoclastes soumirent à la juridiction du Patriarcat de Constantinople les territoires de l’Illyrie orientale, de l’Italie méridionale et de la Sicile. A l’époque ottomane, les autorités inclurent à la juridiction de l’Église constantinopolitaine les régions des patriarcats de Tarnono et de Peč, liquidés par les Ottomans, en plus des territoires que le patriarche de Constantinople continuait à diriger suivant les décisions prises auparavant par les empereurs byzantins.
Suivant l’usage byzantin, fondé sur la prérogative de l’empereur fixée par les lois romaines, à s’occuper « des choses divines » (res divinae) comme étant de droit public, l’empereur, en tant que « maître de l’univers » (δεσπότης τῆς οἰκουμένης) dirigeait les affaires extérieures de certaines Églises locales qui, suivant la terminologie byzantine, étaient appelées « œcuméniques » (οἰκουμενικαί или αἱ ἀνὰ πᾶσαν τὴν οἰκουμένην ἐκκλησίαι).
En conséquence de quoi, l’empereur fondait aussi bien de nouvelles métropoles que des Églises autocéphales entières, comprenant les territoires de plusieurs métropoles, et dirigées par des archevêques. Citons notamment l’octroi de privilèges à l’Église de la Première Justinienne en 533 par l’empereur Justinien, l’octroi de l’autocéphalie à l’Église de Ravenne par l’empereur Constant II en 666, la reconnaissance en 927 de l’autocéphalie de l’Église bulgare par les empereurs Constantin VII Porphyrogénète et Romain I Lécapène, la création en 1018 de l’archevêché d’Ochrid par l’empereur Basile II, l’octroi de l’autocéphalie à l’Église serbe en 1219 par l’empereur Théodore Laskaris.
L’octroi unilatéral du statut d’autocéphalie aux Églises de Grèce, de Roumanie, de Serbie et de quelques autres au XIXe et au XXe siècles relèvent d’un usage exclusivement moderne, auquel on ne trouverait pas de fondements dans les canons ecclésiastiques de l’époque des Conciles œcuméniques. En même temps, historiquement parlant, le Patriarcat de Constantinople n’est pas la seule Église à avoir octroyé l’autocéphalie hors des limites de l’empire. Ainsi, l’Église géorgienne a reçu son autocéphalie de l’Église d’Antioche, comme en témoigne Balsamon :
« L’Église géorgienne a été honorée par la décision du Concile d’Antioche : car on peut lire que sous le patriarche de Théoupolis et d’Antioche la Grande, le Seigneur Pierre, fut prise cette décision conciliaire : que soit libre et autocéphale l’Église de Géorgie, soumise jusqu’alors au patriarche d’Antioche. »
8. Poursuivant sur le thème de l’autocéphalie, le patriarche Bartholomée qualifie d’erronée l’idée « de [l’existence] d’Églises locales indépendantes », précisant que les statuts d’autocéphalie « ne sont pas un système inamovible et statique, mais adapté avec beaucoup de précautions aux nécessités pastorales de l’époque ». Les Églises autocéphalies existant actuellement, le patriarche les définit comme « contemporaines et prétendument autocéphales ».
Le modèle ecclésiologique proposé par le patriarche Bartholomée introduit une hiérarchie d’Églises à la tête desquelles se tient le Patriarcat de Constantinople, « arbitre », « tuteur », « nourrice commune des orthodoxes ». La seconde place revient aux Églises antiques dont le statut, fixé dans les actes des Conciles œcuméniques, est respecté, ce qui n’exclue pas, cependant, la possibilité d’une intervention dans leurs affaires intérieures de la part de Constantinople. Enfin, la dernière marche de cette hiérarchie est occupée par « les prétendues autocéphalies », c’est-à-dire par le reste des Églises orthodoxes autocéphales, dont le statut et l’étendue des pouvoirs est entièrement déterminé par le Patriarcat de Constantinople, ce qui peut aller jusqu’à la suppression de ces Églises par une décision arbitraire du Synode à Istanbul.
Cette conception déprécie complètement la notion d’autocéphalie et est contraire à l’ecclésiologie orthodoxe. Nous avons déjà parlé des droits égaux par principe de tous les Patriarcats, même dans le cadre de l’institut de la Pentarchie existant à l’époque byzantine et à laquelle renvoie le patriarche Bartholomée.
9. Le patriarche Bartholomée, pour justifier les décisions prises en faveur des schismatiques ukrainiens, admis à la communion de l’Église « dans leur rang ecclésiastique », évoque le précédent du schisme de Mélèce, auquel il fut mis fin au Premier Concile œcuménique, déclarant que les évêques méléciens, ayant été consacrés dans le schisme « ont été admis dans leur rang, sans réordination. » Pour appuyer sa position, le patriarche se réfère au traité du métropolite Basile (Asteriou) d’Anchialos, n’indiquant d’ailleurs pas correctement la date de sa publication (1887, au lieu de 1877 comme dans la lettre).
Pourtant, les documents du Concile de Nicée n’étayent pas cette affirmation du patriarche Bartholomée.
Dans la lettre du Concile consacrée à ce sujet, il est question de la réception dans la communion de l’Église « des évêques consacrés par lui [c’est-à-dire par l’évêque Mélèce de Lycopolis] et confirmés par une ordination plus sacrée [μυστικωτέρᾳ χειροτονίᾳ βεβαιωθέντας] ». Remarquons que le patriarche Bartholomée, à la suite du métropolite Basile d’Anchialos, reprend les réflexions de saint Théodore Studite, selon lequel les personnes revenant du schisme de Mélèce étaient reçues dans l’Église sans re-baptême, ni confirmation jusqu’au VIIe siècle. Cependant, le métropolite Basile (Asteriou), dans le traité duquel, selon le patriarche Bartholomée, « est reproduit la position séculaire de l’Église orthodoxe » sur la question de la validité des ordinations schismatiques, ajoute un élément important : « néanmoins, il est probable que ceux qui revenaient de ce schisme [de l’évêque Mélèce] étaient confirmés dans leurs ordres sacrés par une prière de chirothésie, suivant une résolution du Premier Concile œcuménique, exprimée dans la lettre synodale susdite et dans le 8e canon ».
Qu’une décision conciliaire était insuffisante pour reconnaître les chirotonies effectuées dans le schisme, c’est ce qu’affirme justement le 8e canon du Premier Concile œcuménique, consacré au schisme des Novatiens, auquel se réfère également le patriarche Bartholomée. Suivant ce canon, les clercs revenant des Novatiens étaient admis dans l’Église après célébration de la chirothésie (ὥστε χειροθετουμένους αὐτούς) et à condition qu’ils aient confessé la foi orthodoxe par écrit. Ainsi, dans les deux cas, la réception des clercs schismatiques dans la communion ecclésiale avait lieu au cas par cas. La concélébration avec les schismatiques ukrainiens et l’entrée en communion eucharistique avec eux sur le base de la seule résolution synodale de l’Église constantinopolitaine, sans confirmation et même sans examen de la présence de la succession apostolique dans les ordinations effectuées dans le schisme n’a rien à voir avec le règlement des schismes de Mélèce et des Novatiens.
Les exemples produits par le patriarche Bartholomée sont incorrects dans la mesure où la question même de la réception d’un évêque schismatique dans son rang n’est possible que si la succession apostolique n’a pas été interrompue ; or, une partie de « l’épiscopat » de « l’Église orthodoxe d’Ukraine » reconnue par Constantinople, en est dépourvue. La consécration de la majorité des « évêques » de l’ex-Église orthodoxe ukrainienne autocéphale, qui font désormais partie de « l’Église orthodoxe d’Ukraine », remonte à deux individus : l’ancien évêque de Jitomir Jean (Bodnartchouk), réduit à l’état laïc, et l’imposteur Victor (Vincent) Tchekaline, qui n’a jamais été consacré évêque, même dans le schisme. De toute évidence les consécrations effectuées par ces individus ne peuvent en aucun cas être considérées comme valides.
Il importe aussi de remarquer que le 8e canon et la Lettre conciliaire du Premier Concile œcuménique, mentionnés plus haut, limitent considérablement les droits des anciens évêques schismatiques ayant rejoint l’Église : ils sont placés en situation de dépendance par rapport aux évêques orthodoxes déjà installés canoniquement. Partant de cette logique, les dirigeants des groupes schismatiques en Ukraine, au cas où ils se se seraient repentis et seraient revenus à l’Église auraient pu être nommés vicaires d’évêques diocésains de l’Église orthodoxe Ukraine, ou mis en retraite. Cependant, le Patriarcat de Constantinople, en s’immisçant arbitrairement dans la situation de l’Église en Ukraine, a préféré ignorer totalement l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. En dépit du 8e canon de Nicée, qui interdit de créer une structure ecclésiale parallèle d’évêques ayant rejoint l’Église après un schisme, Constantinople a justement créé une structure semblable en Ukraine. Bien plus, même dans le cadre de « l’Église orthodoxe d’Ukraine », les « évêques » et les diocèses de ce qui furent jadis deux groupes schismatiques continuent à exister parallèlement les uns aux autres, et deux « hiérarques » portent le titre de primat de « Kiev et de toute l’Ukraine » qui ne peut d’ailleurs appartenir ni à l’un, ni à l’autre, puisqu’il est déjà porté par le béatissime métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine légitime, Mgr Onuphre.
10. Dans sa lettre, le patriarche Bartholomée compare le schisme ukrainien au schisme gréco-bulgare, ainsi qu’à la division entre l’Église orthodoxe russe et l’Église russe hors-frontières.
Il n’y a pourtant guère de rapports entre ces exemple et le schisme autocéphale en Ukraine.
Le cas ukrainien est un schisme à l’intérieur d’une Église locale, dans laquelle quelques évêques réduits à l’état laïc ont créé une hiérarchie parallèle non canonique, en l’absence de soutien de la part de la majorité absolue de l’épiscopat, du clergé et des laïcs. Dans le cas du schisme gréco-bulgare, il s’agit d’une Église locale entière rompant la communion avec l’Orthodoxie universelle dans son ensemble.
La réduction à l’état laïc des leaders du schisme ukrainien par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe a été reconnue par écrit par les primats des Églises orthodoxes locales, notamment, jusqu’à une date récente, par le Patriarcat de Constantinople. Au contraire, les sanctions imposées par l’Église constantinopolitaine à tous les hiérarques, clercs et laïcs de l’Exarchat bulgare, n’ont pas été approuvées dans l’ensemble du monde orthodoxe. Pour la première fois, le Patriarcat de Constantinople a imposé des sanctions aux Bulgares en 1872, mais, dès août-septembre, il dut convoquer un Concile pour donner à cette décision une dimension panorthodoxe. En dehors du patriarche de Constantinople, les primats des Églises d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem et de Chypre participèrent à cette assemblée. L’Église russe n’y participa pas, et ne répondit pas à la lettre du patriarche de Constantinople Anthème VI sur la proclamation du schisme. Considérant comme insuffisantes les raisons invoquées pour proclamer l’Exarchat bulgare schismatique, l’Église russe, bien qu’elle n’entretînt pas la communion avec lui, s’efforçait d’obtenir la fin de son isolement, ce qui s’exprima, notamment, par le don de Saint Chrème aux Bulgares par plusieurs hiérarques russes et même, dans plusieurs cas, par la concélébration de clercs russes et bulgares. Parmi les participants du Concile de Constantinople de 1872, tous ne soutinrent pas l’accusation de schisme. Le patriarche Cyrille II de Jérusalem refusa de signer les décrets du Concile. En même temps, les membres du Synode de l’Église antiochienne désapprouvèrent la signature de ce document par le patriarche Hiérothée d’Antioche.
La comparaison du schisme ukrainien avec la division entre l’Église orthodoxe russe hors-frontières et l’Église russe proprement dite, surmontée en 2007 est encore moins fondée. Les hiérarques de l’Église hors-frontières, durant toute la période de leur existence autonome, n’ont jamais été réduits à l’état laïc par l’Église orthodoxe russe. La succession apostolique des évêques de l’EORHF n’a jamais été remise en question par personne, en conséquence de quoi, les hiérarques et les clercs de l’EORHF qui changeaient de juridiction étaient reçus selon leur rang. L’Église russe hors-frontières demeuraient en même temps en communion partielle ou plénière avec le Patriarcat de Jérusalem et l’Église orthodoxe serbe. Des hiérarques de l’EORHF concélébraient avec des représentants du Patriarcat de Constantinople (l’archevêque Antoine (Bartochevitch) concélébra ainsi avec le métropolite Émilien (Timiadis) de Calabre). Par contraste avec les actes de Constantinople, la préparation à la restauration de l’unité canonique entre le Patriarcat de Moscou et de l’EORHF dura plusieurs années, car il paraissait évident qu’il fallait procéder à une étude canonique minutieuse de toutes les conditions à la restauration de cette unité. Notamment, concernant plusieurs hiérarques de l’Église russe hors-frontières qu’elle avait reçus en leur temps sans lettre de congé de leurs Églises orthodoxes locales, il fallut demander l’autorisation canonique de leur hiérarchie précédente. La précipitation des décisions prises à Constantinople en faveur des schismatiques ukrainiens témoigne de l’existence de facteurs non ecclésiaux aux mesures prises.
11. Arrêtons-nous plus en détail au titre d’un des leaders du schisme ukrainien, Macaire Malétitch, « ancien métropolite de Lvov ». Le patriarche Bartholomée parle de « la sollicitude de notre Modestie regardant le droit d’appel, sollicitude que nous avons mise en œuvre à l’égard de leurs Éminences l’ancien métropolite de Kiev Philarète et l’ancien métropolite de Lvov Macaire. »
La dénomination « d’ex-métropolite de Kiev » appliquée à Philarète Denissenko est, dans ce contexte, justifiée, puisqu’il avait reçu sa chirotanie épiscopale dans une Église canonique et, jusqu’à ce qu’il tombât dans le schisme, il portait effectivement le titre de « métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine ». Cependant, on est étonné de voir employer le titre « d’ancien métropolite de Lvov » à propos de Macaire Malétitch, qui est un ancien archiprêtre de l’Église orthodoxe russe, venu au schisme dans son rang de prêtre et ayant été consacré non canoniquement dans le schisme sous le titre d’ « évêque de Lvov ». Les documents officiels du Patriarcat de Constantinople intitulent souvent Macaire Malétitch « ancien métropolite de Lvov » (par exemple dans la lettre de Sa Sainteté le patriarche Bartholomée à Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie n°1119 du 24 décembre 2018), ainsi que dans les commentaires publics de hauts représentants de l’Église constantinopolitaine . Cette circonstance exclue la possibilité d’une erreur due au hasard et témoigne clairement que le patriarche Bartholomée et les membres du Synode du Patriarcat de Constantinople, ayant pris les 9-11 octobre 2018 la décision de rétablir Philarète Denissenko et Macaire Malétitch dans leur rang, ne connaissaient pas les principaux faits de la biographie des leaders du schisme ukrainien. Cela signifie par ailleurs qu’il n’y a pas eu d’enquête, comme cela se fait en cas d’appel. Par conséquent, le patriarche de Constantinople, qui s’est donné à lui-même le droit de recevoir et d’examiner les appelations, n’a pas exercé ce droit dans le cas du schisme ukrainien.
12. Les prétentions du patriarche Bartholomée à des pleins-pouvoirs particuliers dans le monde orthodoxe s’appuient sur la notion de primauté, que s’attribue le patriarche de Constantinople.
Pourtant, la notion de primauté d’honneur (τὰ πρεσβεῖα τῆς τιμῆς), connue de la tradition orthodoxe, est étroitement liée à celle d’autorité. « L’autorité » (auctoritas) et « l’honneur » (honor) sont liées depuis l’Antiquité, au même titre que des notions comme « dignité » (dignitas), « prudence » (consilium), « sérieux, gravité » (gravitas) . Par le droit romain, ces notions sont passées dans le droit ecclésiastique. La perte de la prudence ou de la dignité entraîne inévitablement la perte de l’autorité et de l’honneur. L’autorité s’appuie principalement sur la confiance, et non sur des pleins-pouvoirs formels, qui renvoient au concept de potestas et d’imperium.
Dans l’histoire ecclésiastique, la primauté d’honneur a d’abord été attribuée au siège de Rome, envisagé comme l’arbitre et le gardien de la doctrine orthodoxe. Mais les abus de confiance causèrent la perte de l’autorité et de la primauté d’honneur du siège de Rome. C’est donc le siège de la Nouvelle Rome, Constantinople, qui devint le plus éminent, puisque sa position centrale dans l’Orient chrétien et sa proximité avec le pouvoir impérial lui permettaient de résoudre de nombreux problèmes.
Cependant, la primauté d’honneur ne donne pas à celui qui la possède le droit de se donner des pleins-pouvoirs d’autorité supplémentaires et d’intervenir dans les affaires des autres Églises autocéphales sans leur accord. Dans le document officiel « La position du Patriarcat de Moscou sur la primauté dans l’Église universelle », il est précisé : « Le siège patriarcal constantinopolitain dispose d’une primauté d’honneur sur la base des saints dyptiques, reconnus par toutes les Églises orthodoxes locales. Le contenu de fond de cette primauté est défini par le consensus des Églises orthodoxes locales . »
L’autorité est toujours fragile. C’est une erreur de croire qu’elle peut être imposée ou fixée de façon formelle. L’abus de confiance entraîne inévitablement la perte de l’autorité et donc de la primauté d’honneur. Les actes du Patriarcat de Constantinople en Ukraine, qu’on ne peut qualifier autrement que d’arbitraires, ont porté atteinte à l’autorité de la Nouvelle Rome et remis en question la légitimité de son titre de première entre égaux.
Les pleins-pouvoirs particuliers que s’attribue l’Église de Constantinople ne sont pas confirmés ni par la tradition de l’Église orthodoxe, ni par le consensus des Églises autocéphales. En s’attribuant arbitrairement des pleins-pouvoirs sans l’accord de toutes les Églises autocéphales reconnues de tous comme telles, le Patriarcat de Constantinople ne commet rien d’autre qu’une usurpation de pouvoir, s’assimilant des droits que le siège de la Nouvelle Rome n’a jamais eu et n’a jamais pu avoir par rapport aux autres Églises orthodoxes locales.
13. En conclusion de sa lettre, le patriarche Bartholomée s’exclame : « Nous nous demandons comment cette audace et cette odieuse calomnie à l’égard de l’Église Mère et de notre Modestie personnellement peuvent être tolérées par certains qui, dans plusieurs cas, la font leur volontairement ou involontairement en l’approuvant et en répétant les arguments de ceux qui ont levé le talon sur leur bienfaiteur. Ces disciples aimeraient-ils l’Église et son unité plus que leurs maîtres ? Il n’en est rien. »
Les rapports entre maître et disciple sont, par nature, toujours temporaires, ils ont une fin. Tenter d’établir une subordination éternelle entre les peuples sur le principe « maître – élève » est intolérable dans l’Église du Christ.
L’indignation du primat de l’Église constantinopolitaine, comme on voit, est soulevée par le fait même d’une désapprobation argumentée de ses résolutions canoniques sur la question ukrainienne. La lettre du patriarche Bartholomée montre que les arguments qui y sont exposés en réponse ne supportent pas la critique.
En réalité, il n’existe aucun canon conférant aux patriarches de Constantinople semblables pleins-pouvoirs, ce que confirme le patriarche Bartholomée lui-même en ne citant aucun décret conciliaire à l’appui de ses affirmations.
Les prédécesseurs de l’actuel patriarche de Constantinople, dont il fait mention ici, avaient une autre vision de la primauté, et, au contraire, rejetaient l’idée de droits exclusifs appartenant au premier d’honneur dans l’Église. On citera, à ce propos, la lettre encyclique patriarcale et synodale de l’Église de Constantinople, datée de 1895, en réponse à l’encyclique du pape Léon XIII sur la réunion des Églises. Polémiquant avec le chef de l’Église catholique-romaine, l’Église constantinopolitaine défendait à l’époque la conception orthodoxe du rôle du primat d’honneur, qui ne tolère aucune intervention d’un des primats dans les affaires des autres Églises locales :
« Tout évêque est le chef et le primat de son Église particulière, soumis uniquement aux décrets conciliaires et aux décisions de l’Église catholique comme étant seule infaillible, et l’évêque de Rome, comme le montre l’histoire ecclésiastique, n’a jamais fait exception à cette règle. Le seul et éternel Chef des maîtres, le Chef immortel de l’Église est notre Seigneur Jésus Christ, qui est la tête du corps de l’Église (Col 1,18).
Les divins pères, tout en révérant l’évêque de Rome comme l’évêque de la ville souveraine de l’empire, lui accordaient un privilège honorifique de préséance,mais voyaient en lui simplement le premier entre les autres évêques, c’est-à-dire le premier entre égaux, privilège qu’ils ont accordé ensuite à l’évêque de la ville de Constantinople, lorsque cette ville est devenue ville souveraine de l’Empire romain, comme en témoigne le 28e canon du 4e Concile œcuménique de Chalcédoine... De ce canon il ressort que l’évêque de Rome est égal en honneur à l’évêque de Constantinople et aux évêques des autres Églises, et on ne trouvera dans aucun canon, ni chez aucun des pères la moindre allusion à ce que l’évêque de Rome serait l’unique chef de l’Église catholique et le juge infaillible des évêques des autres Églises indépendantes et autocéphales...
A l’époque des sept Conciles œcuménique, chaque Église autocéphale particulière, en Orient, comme en Occident, était entièrement indépendante et auto-administrée. Les évêques des Églises autocéphales d’Orient, aussi bien que les évêques d’Afrique, d’Espagne, de Gaule, de Germanie et de Bretagne dirigeaient les affaires de leur Église, chacun au moyen de ses conciles locaux, tandis que l’évêque de Rome ne disposait pas du droit d’intervenir, étant lui-même assujeti aux décrets conciliaires. Sur les questions importantes, exigeant la ratification de l’Église catholique, on s’adressait au Concile œcuménique, qui était seul la plus haute autorité dans l’Église catholique . »
Affirmant que le ministère de « responsabilité dépassant les frontières » conféré aux primats de Constantinople « n’avait résolument jamais suscité le moindre doute ou la moindre inquiétude chez les autres patriarches », le patriarche Bartholomée produit une citation tirée de la lettre des pères du Concile de Carthage au pape Célestin, en 425.
L’emploi de cette citation, comme, plus généralement, le renvoi aux pères de ce fameux Concile, est plutôt étonnant.
On sait bien, en effet, que c’est l’intervention du pape Célestin dans les affaires de l’Église de Carthage et le jugement en appel d’un évêque africain, qui fournirent l’occasion de cette lettre. Blâmant cet acte de l’évêque de Rome, les pères du Concile écrivaient notamment :
« Ayant rempli l’obligation sudite de convenable salutation, nous vous prions instamment de ne plus admettre si facilement à votre oreille ceux qui viendraient d’ici, et de ne plus souhaiter recevoir dans votre communion ceux que nous avons excommuniés, ceci ayant été, comme pourra s’en convaincre aisément Votre honneur, déterminé dès le Concile de Nicée. En effet, alors que des mesures sont prévues concernant le bas clergé et les laïcs, il a, cependant, plu au Concile qu’elles soient d’autant plus appliquées aux évêques, afin que ceux qui ont été interdits dans leur province, ne soient pas restaurés précipitamment par ta saintété, ni de manière inapropriée . »
Il n’est pas inutile de citer entièrement le fragment dans lequel les pères du Concile de Carthage demandent au pape de ne pas envoyer ses représentants pour participer à la procédure. Dans la lettre du primat de l’Église de Constantinole, ce fragment n’est pas produit en son entier :
« N’envoyez ni d’admettez aucun légat (même clerc), afin de ne pas paraître apporter la hauteur fumeuse du monde dans l’Église du Christ, qui donne la lumière de la simplicité et la clarté de l’humilité à ceux qui souhaitent voir Dieu . »
La théorie de la « responsabilité dépassant les frontières » (ὑπερόριοι εὐθύναι) dans les affaires de l’Église, formulée à notre époque, est entièrement empruntée au lexique des évêques romains, qui, au Ve siècle, prétendaient déjà à « la sollicitude universelle » (universalis cura; sollicitudo omnium ecclesiarum), laquelle, selon eux, n’était pas un privilège, mais « un devoir singulier », un « ministère » de l’Église de Rome.
En 2008, le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe a fait savoir qu’elle était profondément inquiète de la nouvelle conception ecclésiologique diffusée par l’Église constantinopolitaine, soutenue par certains de ses hiérarques et certains théologiens, conception « en contradiction totale avec la tradition canonique séculaire ». Le décret conciliaire « De l’unité de l’Église » énumère les principales prétentions des patriarches de Constantinople, déclarées à l’époque par les représentants de cette Église. De façon caractéristique, durant la décennie écoulée, l’idée que se fait le primat de l’Église constantinopolitaine de ses pleins-pouvoirs s’est considérablement enrichie. Dans sa lettre à l’archevêque Anastase d’Albanie, le patriarche de Constantinople défend à présent son droit d’intervenir à sa guise dans les affaires des autres Églises locales à n’importe quel propos, ce qui revient à prétendre à la juridiction illimitée sur toutes les Églises autocéphales.
Malheureusement, l’appel de l’Église russe à s’abstenir d’actes unilatéraux, capables de porter des dommages irréparables à l’unité de l’Orthodoxie n’a pas été entendu :
« Considérant que les problèmes mentionnés ne pourront être résolus définitivement que par un concile œcuménique de l’Église orthodoxe, ce concile épiscopal appelle la Sainte Église de Constantinople à la prudence en attendant l’examen de ces nouveautés par l’ensemble de l’orthodoxie et à s’abstenir de gestes qui pourraient faire exploser l’unité orthodoxe. Cet avertissement concerne particulièrement les tentatives de revoir les frontières canoniques des Églises orthodoxes . »
2. Le patriarche Bartholomée affirme que le ministère de « responsabilité dépassant les frontières » est exercé par le patriarche de Constantinople dans le cadre « de l’institut canonique immuable de la Pentarchie ».
Cette thèse contient en soi une contradiction, puisque la théorie de la Pentarchie non seulement ne peut servir de fondement à de prétendus plein-pouvoirs exclusifs du premier évêque mais, au contraire, affirme l’égalité des cinq patriarches des sièges de l’Empire romain.
L’institut de la Pentarchie a été fondé au VIe siècle, par des ordonnances de l’empereur Justinien, qui fixait « l’ordre d’honneur » (τάξις τιμῆς) des cinq sièges les plus importants de l’Empire romain : Rome, Constantinople, Alexandrie, Antioche et Jérusalem. La novelle 109 de l’empereur Justinien, datée de 541, proclamait ainsi :
« On appelait et nous appelons hérétiques ceux qui appartiennent à différentes hérésies... et, plus généralement, tous ceux qui ne sont pas membres de la Sainte Église, dans laquelle sont tous les sanctissimes patriarches de tout l'œcumène, de la Rome occidentale, de cette ville impériale, d’Alexandrie, de Théoupolis et de Jérusalem et tous les éminents évêques qui leur sont subordonnés, confessant ensemble la foi apostolique et la tradition . »
Durant la période impériale, l’ingérence d’un membre de la pentarchie sur le territoire d’un autre était interdit ; quant aux questions interecclésiales et aux appels, ils étaient adressés à l’empereur qui prescrivait la procédure de leur résolution. De nombreux auteurs de la période byzantine ont écrit sur l’égalité des pouvoirs et des responsabilités des cinq principaux sièges de l’empire. Le patriarche Pierre III d’Antioche (1052-1056), dans une lettre à l’archevêque de Grado ou d’Aquilea, écrivait :
« La grâce divine a ordonné qu’il y ait dans le monde cinq patriarches : ceux de Rome, de Constantinople, d’Alexandrie, d’Antioche et de Jérusalem (...) (PG 120 col. 757). Le corps de l’homme est dirigé par une seule tête. Il a de nombreux membres, qui sont tous dirigés par seulement cinq sens (...) Le corps du Christ, c’est-à-dire l’Église des fidèles, composé des différents peuples, semblables à des membres, et dirigé par cinq sens, c’est-à-dire ceux qu’on appelle les grands sièges, est dirigé par une seule Tête, le Christ Lui-même (col. 760). »
En l’an 1200, le patriarche de Constantinople Jean X Kamateros remarquait dans une lettre au pape Innocent III, que les décrets conciliaires ne fournissaient aucun fondement aux prétentions des évêques romains :
« Nous n’y trouvons que l’énumération [des Églises] et l’ordre convenable, d’après lequel une est appelée première, une autre seconde, puis une troisième, etc. Mais ni par les sacrés décrets apostoliques, ni par leurs canons nous ne connaissons d’Églises catholiques qui engloberaient et seraient la mère des autres . »
Ce n’est que par la suite, du fait de certaines catastrophes historiques, de l’affaiblissement considérable et de la diminution des antiques Patriarcats, placés dans une situation difficile, compte tenu, également, de la position dominante du siège de Constantinople, situé dans la capitale, que l’égalité de fait entre le patriarche de Constantinople et les autres patriarches orientaux fut élevé en principe. La période byzantine tardive, et plus particulièrement la période de la domination ottomane, furent marquées par des cas fréquents d’abus de pouvoir de la part des patriarches de Constantinople. Il n’est donc pas étonnant que pratiquement tous les textes des primats de Constantinople cités par le patriarche Bartholomée dans sa lettre remontent précisément à cette période de l’histoire.
Remarquons en passant qu’en citant le patriarche de Constantinople « Calliste I à propos de l’affaire du patriarche de Tarnovo Germain II », le patriarche Bartholomée commet une erreur singulière : l’histoire ne connaît pas de patriarche de Tyrnovo de ce nom, et le siège de cette ville, sous le patriarcat de Calliste I, était occupé par le patriarche Théodose II.
Cependant, une anomalie canonique, causée par des évènements tragiques du passé, ne peut être élevée au rang de canon. Il est caractéristique que même à l’époque ottomane, lorsque les patriarches orientaux non seulement résidaient de longues périodes à Istanbul, mais y étaient souvent élus et intronisés, l’idée de l’égalité de tous les patriarches restait vivace, comme en témoigne, notamment, la polémique avec l’hétérodoxie.
Ainsi l’encyclique des patriarches orientaux de 1848 consacre-t-elle de longs développements au thème de la primauté. Les prétentions des papes de Rome à la prééminence dans l’Église du Christ y sont contestées. Les auteurs de l’Encyclique expliquent la prééminence de la première chaire, aussi bien durant les premiers siècles du christianisme qu’au XIXe siècle, par la situation de ce siège, établi dans la capitale d’un état, d’abord l’Empire romain, puis l’Empire ottoman. Ce n’étaient ni des droits sacrés, ni un statut canonique particulier qui forçaient à s’adresser à la capitale, Rome ou Constantinople, en cas de litige, mais le cours naturel des choses. Les décisions qui y étaient prises devaient l’être sous une forme fraternelle et non impérative, sans porter atteinte à la liberté des Églises locales, c’est-à-dire à leur autocéphalie. L’Encyclique souligne particulièrement que l’entremise fraternelle du patriarche de Constantinople n’était possible qu’à la demande expresse des primats des Églises locales, et ne pouvait leur être imposée .
3. La lettre qualifie l’institut de la pentarchie de « canoniquement immuable ».
Cette caractéristique est pour le moins étonnante.
La pentarchie ne doit pas son origine, comme on l’a dit plus haut, aux canons ecclésiastiques, mais aux ordonnances de l’empereur romain. En tant qu’institution de l’état, elle a donc perdu sa portée après la chute de l’empire. En même temps, au cours des siècles, des modifications ont été apportées dans l’ordre de la liste honorifique des patriarches orthodoxes. En 1590, au Concile de Constantinople, les patriarches orientaux ont accordé au primat de l’Église russe la cinquième place dans les dyptiques, comme en témoigne la charte d’institution du Patriarcat en Rus’ :
« Avons établi à Moscou le seigneur Job et par la grâce du Saint Esprit lui avons remis la charte patriarcale et par ladite charte il est institué et proclamé que l’archevêque de Moscou règnera comme cinquième patriarche et aura la dignité patriarcale et l’honneur d’être commémoré et vénéré avec les autres patriarches dans tous les siècles. »
4. Pour confirmer l’ancienneté de « la pratique antique de l’Église », accordant au patriarche de Constantinople le droit de s’immiscer dans les affaires des autres Églises, le patriarche Bartholomée cite le Tomos de 1663, plus connu comme « Manuscrit du pouvoir impérial et patriarcal », dans lequel les patriarches orientaux réglaient les questions « posées par le clergé de l’Église russe. »
Ce document, d’origine et de contenu douteux, est avant tout le témoin de l’usage d’une époque, celle de la domination ottomane, sous laquelle les patriarches orientaux, comme il a été dit plus haut, se trouvaient de fait en état de subordination par rapport au patriarche de Constantinople. Cependant, ce document, lu attentivement, ne confirme pas les prétentions actuelles de Constantinople.
Quoiqu’en dise le patriarche Bartholomée, le tomos de 1663 ne répond pas aux questions « posées par le clergé de l’Église russe ». Les chartes envoyées aux quatre patriarches orientaux pour les inviter à venir participer au Concile de Moscou, convoqué contre le patriarche Nikon, était signées uniquement du tsar Alexis Mikhaïlovitch, initiateur d’une procédure judiciaire contre le patriarche de Moscou. Ni la hiérarchie, ni le bas clergé de l’Église russe ne demandaient de réponses aux patriarches orientaux.
Le Tomos de 1663 n’a pas le statut de décret conciliaire. Les primats des Églises d’Alexandrie et d’Antioche, auxquels on porta une copie du Tomos, y apposèrent leur signature à une date considérablement ultérieure. On sait aussi que le patriarche Nectaire de Jérusalem n’accepta pas de signer le document comme tel, mais rédigea une note, dans laquelle il déclarait qu’il était possible de déposer n’importe quel patriarche, y compris celui de Constantinople, par un tribunal de métropolites et d’évêques ce qui était, en fait, un désaveu de la position exprimée dans le document sur les droits particuliers du patriarche de Constantinople . L’autorité de certains signataires du document n’est pas non plus sans poser question. L’un d’eux le patriarche Macaire d’Antioche, avait secrètement écrit une lettre au pape de Rome en 1662, reconnaissant sa subordination. Ce seul fait oblige à se demander si ce document est bien l’expression de la tradition ecclésiale authentique et intacte.
Quoiqu’il en soit, même du point de vue du système canonique présenté dans le Tomos de 1663, la conduite du patriache Bartholomée dans la question ukrainienne excède les pouvoirs des patriarches de Constantinople mentionnés dans le document. Ceci est confirmé par la 8e question-réponse du Tomos, partiellement citée par le patriarche Bartholomée. Elle se termine ainsi :
«Εἰ δὲ συναινοῦσι καὶ οἱ λοιποὶ Πατριάρχαι, εἰ τύχον εἴη μείζων ὑπόθεσις, ἀμετάβλητος ἔσται ἡ ἐξενεχθεῖσα ἀπόφασις» .
Et si les autres patriarches sont d’accord, dans le cas où la question serait plus considérable, que la sentence rendue soit irréversible.
La même idée est reprise à la fin de la 7e question-réponse :
«Ἐὰν δὲ περὶ ὧν ἐγκαλεῖτο, ἔκκλητον καλέσῃ ἀπὸ τοῦ θρόνου τῆς Κωνσταντινουπόλεως, τὴν ἀπόφασιν ἐκδεκτέον. Εἰ δὲ συναινέσειεν καὶ οἱ λοιποὶ Πατριάρχαι, οὐδεμίας ἔτι προφάσεως λείπεται χώρα, περὶ ὧν ἐγκαλεῖται» .
Et s’il fait appel au siège de Constantinople des charges produites contre lui, il convient d’attendre la sentence. Si les autres patriarches l’approuvent, il ne lui reste plus d’autres subterfuges concernant les accusations portées contre lui.
Ainsi, suivant le Tomos, les décisions du Patriarcat de Constantinople, premièrement ne sont pas définitives ; deuxièmement, pour qu’elles le deviennent, l’accord « des autres patriarches », c’est-à-dire des primats de toutes les Églises orthodoxes locales, est nécessaire. Ces points du document peuvent donc difficilement servir de confirmation à l’existence d’un droit spécifique des patriarches de Constantinople à s’immiscer dans les affaires internes d’une autre Église locale, sans se soucier ni de l’accord des autres Églises, ni de leur désapprobation clairement exprimée.
Le patriarche Bartholomée argumente de façon très arbitraire sa position en citant la 21e question-réponse, qui montre que le métropolite ou le patriarche relève de la compétence judiciaire des évêques de son Église, et ne se rapporte donc nullement à des droits particuliers du primat de Constantinople.
La 22e question-réponse, également mentionnée dans la lettre du patriarche Bartholomée, dit que si un évêque décide d’user de son droit d’appel à « une instance supérieure », étant à ce moment condamné par écrit par le patriarche de Constantinople et par les autres, cet évêque ne dispose déjà plus du droit d’appel. De façon caractéristique, cette norme non seulement dénonce les mesures prises par le patriarche Bartholomée en faveur de Michel (Philarète) Denissenko, dans le cas du recours de ce dernier en octobre 2018, mais les interdit positivement. La déposition de l’ex-métropolite de Kiev Philarète Denissenko par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe, avait été approuvée par écrit dès les années 1990 par les patriarches de la majorité des Églises locales, y compris par le patriarche Bartholomée lui-même. A la suite de quoi, selon la 22e question-réponse, l’ancien métropolite de Kiev a perdu le droit de faire appel.
5. Selon le patriarche Bartholomée, l’Église constantinopolitaine a la responsabilité « en tant que tuteur » et « arbitre » de résoudre les « litiges entre les saintes Églises de Dieu », de renforcer « les mesures parfois insuffisantes des dirigeants spirituels de certaines Églises » et, plus généralement, de prévenir « tout danger moral et matériel, menaçant la prospérité » des Églises locales. Par ailleurs, l’Église constantinopolitaine aurait le droit d’intervenir tant « de son plein gré et par le sentiment de son devoir » qu’ « à la demande des intéressés ».
Ces prétentions, justifiant l’ingérence unilatérale et non concertée dans les affaires de n’importe quelle Église autocéphale à n’importe quel sujet, ne sont évidemment pas confirmées par les canons. Bien plus, elles sont formellement contraires aux normes ecclésiastiques fondamentales, qui interdisent aux évêques d’une Église de se mêler des affaires d’une autre. Il est inutile d’ajouter que personne n’a jamais accordé au patriarche de Constantinople le droit de déterminer « l’insuffisance des mesures » prises par les primats d’autres Églises, personne ne lui a imposé l’obligation de mettre en évidence des « dangers » et de les prévenir. En même temps, l’histoire connaît plus d’un cas où les actes et la doctrine des patriarches de Constantinople eux-mêmes ont constitué une véritable menace pour l’Orthodoxie. Ainsi, pour mettre fin aux troubles provoqués par les erreurs du primat de l’Église constantinopolitaine, il fallut convoquer le IIIe Concile œcuménique, qui condamna l’hérésie du patriarche Nestorius, tandis qu’une délégation des pères Conciliaires réunis à Constantinople lui élisait un successeur orthodoxe en la personne de Maximin.
6. La lettre du patriarche Bartholomée affirme que « certains ont interprété par erreur » « les efforts et les initiatives interorthodoxes » entreprises par le Patriarcat de Constantinole « au siècle passé et en ce siècle... comme un abandon de son immuable responsabilité en même temps que de ses privilèges diaconaux, au nom d’une prétendue fédération parlementaire d’Églises locales particulières ».
L’abandon de la collégialité au profit du principe monarchique d’organisation ecclésiale est évident dans cette thèse. Les patriarches de Constantinople entérinent leur refus de jouer le rôle de coordinateur dans le monde orthodoxe, qu’ils avaient souvent mis en avant dans le passé, et proclament de fait la monarchie des primats de l’Église constantinopolitaine sous couvert de « responsabilité immuable » et de « privilèges diaconaux ».
Le système de direction collégiale de l’Église est appelé avec mépris « fédération parlementaire » dans la lettre du patriarche Bartholomée. On remarquera, néanmoins, que la comparaison de l’Église orthodoxe à une « fédération » est largement utilisée dans la littérature théologique des XIXe – XXe siècles. Imparfaite, comme tout modèle abstrait, elle est cependant entrée dans le vocabulaire théologique uniquement comme instrument de critique du monarchisme ecclésiastique romain . Cet usage du mot, nettement limité à cet emploi, n’a jamais suscité été critiqué par personne. Bien plus, durant la première moitié du XXe siècle, les hiérarques du Patriarcat de Constantinople eux-mêmes ont eu largement recours aux images de la « fédération » et du « démocratisme » pour décrire le modèle de l’Église orthodoxe. Le métropolite Germain (Strinopoulos) de Séleuque, par exemple, dans son discours à l’intronisation du patriarche Mélèce de Constantinople, en 1922, appelait le patriarcat de Constantinople « église-mère, centre où confluent et d’où prennent leur source toutes les Églises orthodoxes, qui composent un seul corps », tout en constatant plus loin : « Parlant ainsi, je n’introduit nullement une monarchie papiste et la concentration de tous les pouvoirs ecclésiaux entre les mains d’une seule Église locale ou d’un individu, foulant ainsi manifestement aux pieds les coutumes éternelles : l’organisation démocratique et fédérative (δημοκρατικοῦ καὶ ὁμοσπονδιακοῦ πολιτεύματος) dont l’Église orthodoxe s’est toujours ennorgueillie . » Le patriarche Mélèce, quant à lui, appelait le pape de Rome non le « chef » de l’Église chrétienne, mais « le primat de la fédération chrétienne » (Προέδρου τῆς Χριστιανικῆς Ὁμοσπονδίας) . L’abandon, ces dernières années, de l’image tout à fait compréhensible et limitée de la fédération pour décrire le modèle de l’Église orthodoxe, est symptomatique : certains hiérarques et théologiens du Patriarcat de Constantinople, le patriarche Bartholomée en tête, ont remis en question leur vision de l’organisation de l’Église, s’étant assimilé le modèle monarchique que leurs prédécesseurs avaient systématiquement critiqué durant plus d’un millénaire.
7. Dans la lettre du patriarche Bartholomée, l’Église constantinopolitaine est proclamée « nourrice commune des orthodoxes ». Il lui est donné le droit non seulement d’octroyer le statut d’autocéphalie, mais aussi de définir à sa discrétion le contenu de ce dernier dans chaque cas particulier.
Or, on sait que le droit canonique de l’Église orthodoxe ne contient aucune norme définissant la procédure de proclamation et de reconnaissance de l’autocéphalie. Le Patriarcat de Constantinople n’a aucun droit à s’appeler « nourrice commune des orthodoxes » : historiquement, les primats de l’Église constantinopolitaine ne déterminaient pas eux-mêmes les frontières ni des autres Églises, ni même les leurs.
Pendant la période byzantine, tous les changements de statut des métropoles du Patriarcat de Constantinople, de même que les modifications territoriales du Patriarcat lui-même, ont été effectués sur ordonnance des empereurs et à leur initiative. La juridiction du patriarche de Constantinople est établie par une ordonnance de l’empereur Marcien (450-457), sur la base du 28e canon du IVe Concile œcuménique de Chalcédoine, dans les limites des diocèses de Thrace, d’Asie et du Pont de l’Empire Romain. Par la suite, le territoire canonique du Patriarcat de Constantinople n’a cessén tantôt de s’élargir, tantôt de rétrécir. Ainsi, au VIIIe siècle, les empereurs iconoclastes soumirent à la juridiction du Patriarcat de Constantinople les territoires de l’Illyrie orientale, de l’Italie méridionale et de la Sicile. A l’époque ottomane, les autorités inclurent à la juridiction de l’Église constantinopolitaine les régions des patriarcats de Tarnono et de Peč, liquidés par les Ottomans, en plus des territoires que le patriarche de Constantinople continuait à diriger suivant les décisions prises auparavant par les empereurs byzantins.
Suivant l’usage byzantin, fondé sur la prérogative de l’empereur fixée par les lois romaines, à s’occuper « des choses divines » (res divinae) comme étant de droit public, l’empereur, en tant que « maître de l’univers » (δεσπότης τῆς οἰκουμένης) dirigeait les affaires extérieures de certaines Églises locales qui, suivant la terminologie byzantine, étaient appelées « œcuméniques » (οἰκουμενικαί или αἱ ἀνὰ πᾶσαν τὴν οἰκουμένην ἐκκλησίαι).
En conséquence de quoi, l’empereur fondait aussi bien de nouvelles métropoles que des Églises autocéphales entières, comprenant les territoires de plusieurs métropoles, et dirigées par des archevêques. Citons notamment l’octroi de privilèges à l’Église de la Première Justinienne en 533 par l’empereur Justinien, l’octroi de l’autocéphalie à l’Église de Ravenne par l’empereur Constant II en 666, la reconnaissance en 927 de l’autocéphalie de l’Église bulgare par les empereurs Constantin VII Porphyrogénète et Romain I Lécapène, la création en 1018 de l’archevêché d’Ochrid par l’empereur Basile II, l’octroi de l’autocéphalie à l’Église serbe en 1219 par l’empereur Théodore Laskaris.
L’octroi unilatéral du statut d’autocéphalie aux Églises de Grèce, de Roumanie, de Serbie et de quelques autres au XIXe et au XXe siècles relèvent d’un usage exclusivement moderne, auquel on ne trouverait pas de fondements dans les canons ecclésiastiques de l’époque des Conciles œcuméniques. En même temps, historiquement parlant, le Patriarcat de Constantinople n’est pas la seule Église à avoir octroyé l’autocéphalie hors des limites de l’empire. Ainsi, l’Église géorgienne a reçu son autocéphalie de l’Église d’Antioche, comme en témoigne Balsamon :
« L’Église géorgienne a été honorée par la décision du Concile d’Antioche : car on peut lire que sous le patriarche de Théoupolis et d’Antioche la Grande, le Seigneur Pierre, fut prise cette décision conciliaire : que soit libre et autocéphale l’Église de Géorgie, soumise jusqu’alors au patriarche d’Antioche. »
8. Poursuivant sur le thème de l’autocéphalie, le patriarche Bartholomée qualifie d’erronée l’idée « de [l’existence] d’Églises locales indépendantes », précisant que les statuts d’autocéphalie « ne sont pas un système inamovible et statique, mais adapté avec beaucoup de précautions aux nécessités pastorales de l’époque ». Les Églises autocéphalies existant actuellement, le patriarche les définit comme « contemporaines et prétendument autocéphales ».
Le modèle ecclésiologique proposé par le patriarche Bartholomée introduit une hiérarchie d’Églises à la tête desquelles se tient le Patriarcat de Constantinople, « arbitre », « tuteur », « nourrice commune des orthodoxes ». La seconde place revient aux Églises antiques dont le statut, fixé dans les actes des Conciles œcuméniques, est respecté, ce qui n’exclue pas, cependant, la possibilité d’une intervention dans leurs affaires intérieures de la part de Constantinople. Enfin, la dernière marche de cette hiérarchie est occupée par « les prétendues autocéphalies », c’est-à-dire par le reste des Églises orthodoxes autocéphales, dont le statut et l’étendue des pouvoirs est entièrement déterminé par le Patriarcat de Constantinople, ce qui peut aller jusqu’à la suppression de ces Églises par une décision arbitraire du Synode à Istanbul.
Cette conception déprécie complètement la notion d’autocéphalie et est contraire à l’ecclésiologie orthodoxe. Nous avons déjà parlé des droits égaux par principe de tous les Patriarcats, même dans le cadre de l’institut de la Pentarchie existant à l’époque byzantine et à laquelle renvoie le patriarche Bartholomée.
9. Le patriarche Bartholomée, pour justifier les décisions prises en faveur des schismatiques ukrainiens, admis à la communion de l’Église « dans leur rang ecclésiastique », évoque le précédent du schisme de Mélèce, auquel il fut mis fin au Premier Concile œcuménique, déclarant que les évêques méléciens, ayant été consacrés dans le schisme « ont été admis dans leur rang, sans réordination. » Pour appuyer sa position, le patriarche se réfère au traité du métropolite Basile (Asteriou) d’Anchialos, n’indiquant d’ailleurs pas correctement la date de sa publication (1887, au lieu de 1877 comme dans la lettre).
Pourtant, les documents du Concile de Nicée n’étayent pas cette affirmation du patriarche Bartholomée.
Dans la lettre du Concile consacrée à ce sujet, il est question de la réception dans la communion de l’Église « des évêques consacrés par lui [c’est-à-dire par l’évêque Mélèce de Lycopolis] et confirmés par une ordination plus sacrée [μυστικωτέρᾳ χειροτονίᾳ βεβαιωθέντας] ». Remarquons que le patriarche Bartholomée, à la suite du métropolite Basile d’Anchialos, reprend les réflexions de saint Théodore Studite, selon lequel les personnes revenant du schisme de Mélèce étaient reçues dans l’Église sans re-baptême, ni confirmation jusqu’au VIIe siècle. Cependant, le métropolite Basile (Asteriou), dans le traité duquel, selon le patriarche Bartholomée, « est reproduit la position séculaire de l’Église orthodoxe » sur la question de la validité des ordinations schismatiques, ajoute un élément important : « néanmoins, il est probable que ceux qui revenaient de ce schisme [de l’évêque Mélèce] étaient confirmés dans leurs ordres sacrés par une prière de chirothésie, suivant une résolution du Premier Concile œcuménique, exprimée dans la lettre synodale susdite et dans le 8e canon ».
Qu’une décision conciliaire était insuffisante pour reconnaître les chirotonies effectuées dans le schisme, c’est ce qu’affirme justement le 8e canon du Premier Concile œcuménique, consacré au schisme des Novatiens, auquel se réfère également le patriarche Bartholomée. Suivant ce canon, les clercs revenant des Novatiens étaient admis dans l’Église après célébration de la chirothésie (ὥστε χειροθετουμένους αὐτούς) et à condition qu’ils aient confessé la foi orthodoxe par écrit. Ainsi, dans les deux cas, la réception des clercs schismatiques dans la communion ecclésiale avait lieu au cas par cas. La concélébration avec les schismatiques ukrainiens et l’entrée en communion eucharistique avec eux sur le base de la seule résolution synodale de l’Église constantinopolitaine, sans confirmation et même sans examen de la présence de la succession apostolique dans les ordinations effectuées dans le schisme n’a rien à voir avec le règlement des schismes de Mélèce et des Novatiens.
Les exemples produits par le patriarche Bartholomée sont incorrects dans la mesure où la question même de la réception d’un évêque schismatique dans son rang n’est possible que si la succession apostolique n’a pas été interrompue ; or, une partie de « l’épiscopat » de « l’Église orthodoxe d’Ukraine » reconnue par Constantinople, en est dépourvue. La consécration de la majorité des « évêques » de l’ex-Église orthodoxe ukrainienne autocéphale, qui font désormais partie de « l’Église orthodoxe d’Ukraine », remonte à deux individus : l’ancien évêque de Jitomir Jean (Bodnartchouk), réduit à l’état laïc, et l’imposteur Victor (Vincent) Tchekaline, qui n’a jamais été consacré évêque, même dans le schisme. De toute évidence les consécrations effectuées par ces individus ne peuvent en aucun cas être considérées comme valides.
Il importe aussi de remarquer que le 8e canon et la Lettre conciliaire du Premier Concile œcuménique, mentionnés plus haut, limitent considérablement les droits des anciens évêques schismatiques ayant rejoint l’Église : ils sont placés en situation de dépendance par rapport aux évêques orthodoxes déjà installés canoniquement. Partant de cette logique, les dirigeants des groupes schismatiques en Ukraine, au cas où ils se se seraient repentis et seraient revenus à l’Église auraient pu être nommés vicaires d’évêques diocésains de l’Église orthodoxe Ukraine, ou mis en retraite. Cependant, le Patriarcat de Constantinople, en s’immisçant arbitrairement dans la situation de l’Église en Ukraine, a préféré ignorer totalement l’Église orthodoxe ukrainienne canonique. En dépit du 8e canon de Nicée, qui interdit de créer une structure ecclésiale parallèle d’évêques ayant rejoint l’Église après un schisme, Constantinople a justement créé une structure semblable en Ukraine. Bien plus, même dans le cadre de « l’Église orthodoxe d’Ukraine », les « évêques » et les diocèses de ce qui furent jadis deux groupes schismatiques continuent à exister parallèlement les uns aux autres, et deux « hiérarques » portent le titre de primat de « Kiev et de toute l’Ukraine » qui ne peut d’ailleurs appartenir ni à l’un, ni à l’autre, puisqu’il est déjà porté par le béatissime métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine légitime, Mgr Onuphre.
10. Dans sa lettre, le patriarche Bartholomée compare le schisme ukrainien au schisme gréco-bulgare, ainsi qu’à la division entre l’Église orthodoxe russe et l’Église russe hors-frontières.
Il n’y a pourtant guère de rapports entre ces exemple et le schisme autocéphale en Ukraine.
Le cas ukrainien est un schisme à l’intérieur d’une Église locale, dans laquelle quelques évêques réduits à l’état laïc ont créé une hiérarchie parallèle non canonique, en l’absence de soutien de la part de la majorité absolue de l’épiscopat, du clergé et des laïcs. Dans le cas du schisme gréco-bulgare, il s’agit d’une Église locale entière rompant la communion avec l’Orthodoxie universelle dans son ensemble.
La réduction à l’état laïc des leaders du schisme ukrainien par le Concile épiscopal de l’Église orthodoxe russe a été reconnue par écrit par les primats des Églises orthodoxes locales, notamment, jusqu’à une date récente, par le Patriarcat de Constantinople. Au contraire, les sanctions imposées par l’Église constantinopolitaine à tous les hiérarques, clercs et laïcs de l’Exarchat bulgare, n’ont pas été approuvées dans l’ensemble du monde orthodoxe. Pour la première fois, le Patriarcat de Constantinople a imposé des sanctions aux Bulgares en 1872, mais, dès août-septembre, il dut convoquer un Concile pour donner à cette décision une dimension panorthodoxe. En dehors du patriarche de Constantinople, les primats des Églises d’Alexandrie, d’Antioche, de Jérusalem et de Chypre participèrent à cette assemblée. L’Église russe n’y participa pas, et ne répondit pas à la lettre du patriarche de Constantinople Anthème VI sur la proclamation du schisme. Considérant comme insuffisantes les raisons invoquées pour proclamer l’Exarchat bulgare schismatique, l’Église russe, bien qu’elle n’entretînt pas la communion avec lui, s’efforçait d’obtenir la fin de son isolement, ce qui s’exprima, notamment, par le don de Saint Chrème aux Bulgares par plusieurs hiérarques russes et même, dans plusieurs cas, par la concélébration de clercs russes et bulgares. Parmi les participants du Concile de Constantinople de 1872, tous ne soutinrent pas l’accusation de schisme. Le patriarche Cyrille II de Jérusalem refusa de signer les décrets du Concile. En même temps, les membres du Synode de l’Église antiochienne désapprouvèrent la signature de ce document par le patriarche Hiérothée d’Antioche.
La comparaison du schisme ukrainien avec la division entre l’Église orthodoxe russe hors-frontières et l’Église russe proprement dite, surmontée en 2007 est encore moins fondée. Les hiérarques de l’Église hors-frontières, durant toute la période de leur existence autonome, n’ont jamais été réduits à l’état laïc par l’Église orthodoxe russe. La succession apostolique des évêques de l’EORHF n’a jamais été remise en question par personne, en conséquence de quoi, les hiérarques et les clercs de l’EORHF qui changeaient de juridiction étaient reçus selon leur rang. L’Église russe hors-frontières demeuraient en même temps en communion partielle ou plénière avec le Patriarcat de Jérusalem et l’Église orthodoxe serbe. Des hiérarques de l’EORHF concélébraient avec des représentants du Patriarcat de Constantinople (l’archevêque Antoine (Bartochevitch) concélébra ainsi avec le métropolite Émilien (Timiadis) de Calabre). Par contraste avec les actes de Constantinople, la préparation à la restauration de l’unité canonique entre le Patriarcat de Moscou et de l’EORHF dura plusieurs années, car il paraissait évident qu’il fallait procéder à une étude canonique minutieuse de toutes les conditions à la restauration de cette unité. Notamment, concernant plusieurs hiérarques de l’Église russe hors-frontières qu’elle avait reçus en leur temps sans lettre de congé de leurs Églises orthodoxes locales, il fallut demander l’autorisation canonique de leur hiérarchie précédente. La précipitation des décisions prises à Constantinople en faveur des schismatiques ukrainiens témoigne de l’existence de facteurs non ecclésiaux aux mesures prises.
11. Arrêtons-nous plus en détail au titre d’un des leaders du schisme ukrainien, Macaire Malétitch, « ancien métropolite de Lvov ». Le patriarche Bartholomée parle de « la sollicitude de notre Modestie regardant le droit d’appel, sollicitude que nous avons mise en œuvre à l’égard de leurs Éminences l’ancien métropolite de Kiev Philarète et l’ancien métropolite de Lvov Macaire. »
La dénomination « d’ex-métropolite de Kiev » appliquée à Philarète Denissenko est, dans ce contexte, justifiée, puisqu’il avait reçu sa chirotanie épiscopale dans une Église canonique et, jusqu’à ce qu’il tombât dans le schisme, il portait effectivement le titre de « métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine ». Cependant, on est étonné de voir employer le titre « d’ancien métropolite de Lvov » à propos de Macaire Malétitch, qui est un ancien archiprêtre de l’Église orthodoxe russe, venu au schisme dans son rang de prêtre et ayant été consacré non canoniquement dans le schisme sous le titre d’ « évêque de Lvov ». Les documents officiels du Patriarcat de Constantinople intitulent souvent Macaire Malétitch « ancien métropolite de Lvov » (par exemple dans la lettre de Sa Sainteté le patriarche Bartholomée à Sa Sainteté le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie n°1119 du 24 décembre 2018), ainsi que dans les commentaires publics de hauts représentants de l’Église constantinopolitaine . Cette circonstance exclue la possibilité d’une erreur due au hasard et témoigne clairement que le patriarche Bartholomée et les membres du Synode du Patriarcat de Constantinople, ayant pris les 9-11 octobre 2018 la décision de rétablir Philarète Denissenko et Macaire Malétitch dans leur rang, ne connaissaient pas les principaux faits de la biographie des leaders du schisme ukrainien. Cela signifie par ailleurs qu’il n’y a pas eu d’enquête, comme cela se fait en cas d’appel. Par conséquent, le patriarche de Constantinople, qui s’est donné à lui-même le droit de recevoir et d’examiner les appelations, n’a pas exercé ce droit dans le cas du schisme ukrainien.
12. Les prétentions du patriarche Bartholomée à des pleins-pouvoirs particuliers dans le monde orthodoxe s’appuient sur la notion de primauté, que s’attribue le patriarche de Constantinople.
Pourtant, la notion de primauté d’honneur (τὰ πρεσβεῖα τῆς τιμῆς), connue de la tradition orthodoxe, est étroitement liée à celle d’autorité. « L’autorité » (auctoritas) et « l’honneur » (honor) sont liées depuis l’Antiquité, au même titre que des notions comme « dignité » (dignitas), « prudence » (consilium), « sérieux, gravité » (gravitas) . Par le droit romain, ces notions sont passées dans le droit ecclésiastique. La perte de la prudence ou de la dignité entraîne inévitablement la perte de l’autorité et de l’honneur. L’autorité s’appuie principalement sur la confiance, et non sur des pleins-pouvoirs formels, qui renvoient au concept de potestas et d’imperium.
Dans l’histoire ecclésiastique, la primauté d’honneur a d’abord été attribuée au siège de Rome, envisagé comme l’arbitre et le gardien de la doctrine orthodoxe. Mais les abus de confiance causèrent la perte de l’autorité et de la primauté d’honneur du siège de Rome. C’est donc le siège de la Nouvelle Rome, Constantinople, qui devint le plus éminent, puisque sa position centrale dans l’Orient chrétien et sa proximité avec le pouvoir impérial lui permettaient de résoudre de nombreux problèmes.
Cependant, la primauté d’honneur ne donne pas à celui qui la possède le droit de se donner des pleins-pouvoirs d’autorité supplémentaires et d’intervenir dans les affaires des autres Églises autocéphales sans leur accord. Dans le document officiel « La position du Patriarcat de Moscou sur la primauté dans l’Église universelle », il est précisé : « Le siège patriarcal constantinopolitain dispose d’une primauté d’honneur sur la base des saints dyptiques, reconnus par toutes les Églises orthodoxes locales. Le contenu de fond de cette primauté est défini par le consensus des Églises orthodoxes locales . »
L’autorité est toujours fragile. C’est une erreur de croire qu’elle peut être imposée ou fixée de façon formelle. L’abus de confiance entraîne inévitablement la perte de l’autorité et donc de la primauté d’honneur. Les actes du Patriarcat de Constantinople en Ukraine, qu’on ne peut qualifier autrement que d’arbitraires, ont porté atteinte à l’autorité de la Nouvelle Rome et remis en question la légitimité de son titre de première entre égaux.
Les pleins-pouvoirs particuliers que s’attribue l’Église de Constantinople ne sont pas confirmés ni par la tradition de l’Église orthodoxe, ni par le consensus des Églises autocéphales. En s’attribuant arbitrairement des pleins-pouvoirs sans l’accord de toutes les Églises autocéphales reconnues de tous comme telles, le Patriarcat de Constantinople ne commet rien d’autre qu’une usurpation de pouvoir, s’assimilant des droits que le siège de la Nouvelle Rome n’a jamais eu et n’a jamais pu avoir par rapport aux autres Églises orthodoxes locales.
13. En conclusion de sa lettre, le patriarche Bartholomée s’exclame : « Nous nous demandons comment cette audace et cette odieuse calomnie à l’égard de l’Église Mère et de notre Modestie personnellement peuvent être tolérées par certains qui, dans plusieurs cas, la font leur volontairement ou involontairement en l’approuvant et en répétant les arguments de ceux qui ont levé le talon sur leur bienfaiteur. Ces disciples aimeraient-ils l’Église et son unité plus que leurs maîtres ? Il n’en est rien. »
Les rapports entre maître et disciple sont, par nature, toujours temporaires, ils ont une fin. Tenter d’établir une subordination éternelle entre les peuples sur le principe « maître – élève » est intolérable dans l’Église du Christ.
L’indignation du primat de l’Église constantinopolitaine, comme on voit, est soulevée par le fait même d’une désapprobation argumentée de ses résolutions canoniques sur la question ukrainienne. La lettre du patriarche Bartholomée montre que les arguments qui y sont exposés en réponse ne supportent pas la critique.
Photo: Métropolite Zizioulas et son "patriarche"
Alexis Smirnov
Faut-il rappeler que Jean Zizioulas, était un des artisans de la tentative avortée de célébration commune entre le pape catholique romain et le "patriarche" d'Istanbul, pour faire l'union entre les deux églises!
En tant que théologien grec, John Zizioulas tente de justifier les prétentions papales du patriarche Bartholomée.
Les actions anti-canoniques du patriarche Bartholomée en Ukraine ont provoqué la plus grande crise de l’église orthodoxe depuis le schisme de 1054.
Et le problème ne réside pas uniquement dans l’intervention d’une église locale dans les affaires d’une autre, ni dans le différend portant sur un territoire canonique. De telles choses sont déjà arrivées. Et la rupture de la communion eucharistique n’est pas nouvelle. Ce fut le cas entre les églises d'Antioche et de Jérusalem, entre celles de Jérusalem et de Roumanie etc.
Alexis Smirnov
Faut-il rappeler que Jean Zizioulas, était un des artisans de la tentative avortée de célébration commune entre le pape catholique romain et le "patriarche" d'Istanbul, pour faire l'union entre les deux églises!
En tant que théologien grec, John Zizioulas tente de justifier les prétentions papales du patriarche Bartholomée.
Les actions anti-canoniques du patriarche Bartholomée en Ukraine ont provoqué la plus grande crise de l’église orthodoxe depuis le schisme de 1054.
Et le problème ne réside pas uniquement dans l’intervention d’une église locale dans les affaires d’une autre, ni dans le différend portant sur un territoire canonique. De telles choses sont déjà arrivées. Et la rupture de la communion eucharistique n’est pas nouvelle. Ce fut le cas entre les églises d'Antioche et de Jérusalem, entre celles de Jérusalem et de Roumanie etc.
Le problème principal réside dans la tentative de Constantinople d'imposer à tout le monde orthodoxe un nouvel enseignement sur l'Église et de le présenter comme traditionnelle pour l'Orthodoxie. À savoir, obliger tout le monde orthodoxe, en particulier la «nouvelle» autocéphalie (qui est apparue après les conciles œcuméniques), à se soumettre à un centre et à reconnaître les privilèges spéciaux de la «nouvelle Rome».
Jusqu'en 2016, de telles affirmations existaient davantage au niveau de la théorie que des pratiques et n'étaient soutenues, dans une certaine mesure, que par les églises grecques, le reste de ces affirmations étant étrangères et incompréhensibles pour les autres.
Il y a eu des discussions périodiquement sur la primauté, par exemple entre le l'Eglise orthodoxe russe et le métropolite Elpidifor (Lambriniadis) en 2014, qui n'ont toutefois pas abouti à des conflits majeurs.
Le signe avant-coureur de l'orage a été le Concile crétois, où le Phanar, par les règles imposées, a tenté de consolider son droit de convoquer les Conciles œcuméniques. Deux ans plus tard, l'invasion de Constantinople en Ukraine a suivi. Après cela, ils déclarèrent leur droit exclusif d'accorder l'autocéphalie et de mener un procès péremptoire contre tout membre du clergé. Le Tomos pour le patriarcat de Constantinople est devenu la quintessence des revendications papales du patriarche Bartholomée et de leur conception de référence. Après de telles actions, le conflit ouvert entre le Phanar et les églises locales est devenu inévitable et l’ensemble du monde orthodoxe s’y est impliqué.
Il est nécessaire de souligner une caractéristique: les revendications de pouvoir de Constantinople reposent non seulement sur des arguments canoniques historiques, mais également sur un système théologique et dogmatique particulier. Et ce système a été formé non pas hier, mais il y a plusieurs décennies. Son auteur principal est le métropolite de Pergame, Jean Zizioulas. Pour les Ukrainiens, il est surtout connu en tant que membre de la délégation de Constantinople qui, en 2018, a sillonné les églises locales pour les mettre devant le fait de l'octroi de l'autocéphalie à "l'Eglise d'Ukraine" [non canonique].
C'est pourquoi l'analyse du système théologique de ce hiérarque grec est nécessaire à la compréhension des processus actuels. L'analyse détaillée n'est pas l'affaire d'un seul article. Nous considèrerons les caractéristiques générales de ce système.
Enseignement à propos de l'Eglise locale
L'ecclésiologie de Zizioulas repose sur la doctrine de l'Église locale et de l'Eucharistie.
Pour beaucoup, l'identification de l'Église locale aux patriarcats autocéphales ou aux métropoles est coutumière. Cependant, Zizioulas l'utilise dans un sens différent, à savoir: L'église locale est ce qu'on appelle maintenant le diocèse. En analysant l'Évangile et les premiers textes chrétiens, il parvient à la conclusion que la communauté eucharistique, présidée par l'évêque, s'appelait à l'origine Eglise locale, entourée d'un comité d'anciens (prêtres). L'Eucharistie, la congrégation et l'évêque sont donc des éléments constitutifs de l'Église.
Selon Zizioulas, une telle communauté combine l’historique (ce qui était et ce qui est) et l’eschatologique (ce qui sera et ce qui devrait être - le royaume de Dieu). La catholicité et l’universalité sont les principales caractéristiques de l’Église locale: dans un lieu où se rassemblent tous les membres de l’Église de cette région, toutes les divisions naturelles et sociales sont surmontées - sexe, race, nationalité, langue, profession, statut, etc. Dans la compréhension de Zizioulas, chaque église locale exprime la plénitude de l'Église en tant que corps du Christ.
Le problème principal réside dans la tentative de Constantinople d'imposer à tout le monde orthodoxe un nouvel enseignement de l'Église et de le présenter comme un tradition pour l'Orthodoxie.
À première vue, tout est assez orthodoxe: l'Église, selon Zizioulas, n'est pas une organisation, c'est un mode de vie concentré dans l'Eucharistie. En lisant un tel raisonnement, on pourrait penser qu’il s’agit d’une véritable foi orthodoxe. Cependant, après avoir examiné les détails, on est surpris de constater une métamorphose étonnante.
Dans une section de son livre «Être en communion», Zizioulas parle beaucoup du fait qu’un évêque n’existe pas sans communauté, le service dans l’Église est impensable sans communauté, le pouvoir et le charisme de l’évêque sont de nature «relationnelle», etc. Mais alors, de façon inattendue, il prétend ensuite que l’évêque est le principe exclusif de l’unité de la communauté.
En 2014, cette thèse de Zizioulas sera reprise par le métropolite Elpidifor (Lambriniadis) dans l'article «Le premier sans égal»: «au niveau ecclésiologique de l'Église locale, le principe de l'unité n'est pas un presbyterium ou un ministère commun des chrétiens, mais l'identité de l'évêque!
La question se pose: si l'évêque est la source exclusive de l'unité de la communauté, alors quel est le contenu réel de la sobornost [1]? Comment la source de l'unité peut-elle être à l'extérieur ou au-dessus de la communauté?
Ainsi, déjà au niveau de l’enseignement de Zizioulas sur l’Église locale, on peut voir que la catholicité, la communauté et la communion revêtent un caractère abstrait et contradictoire.
Et cela semble lié à la dialectique schématique qu'il tire de la doctrine particulière de la Trinité, en essayant d'extrapoler ce schéma à tous les niveaux de la hiérarchie de l'Eglise.
Discours sur la doctrine de la "monarchie" du Père: l'hypostase de Dieu le Père est le principe (c'est-à-dire le début, la source) de l'unité de la Trinité. En même temps, Zizioulas oppose personne et essence, affirmant que l'unité de la Trinité est assurée non par une entité unique, mais par l'hypostase de Dieu le Père, qui est le "premier commencement" de la Trinité.
Doctrine de la primauté
Le rôle principal dans ses arguments sur la primauté est joué par le principe du «un-plusieurs», qu’il extrait par abstraction de la doctrine de la Trinité, du Christ et de l’Eucharistie. Selon ce principe, l'unité et la communication du "plusieurs" sont impossibles sans le "un", qui, chez Zizioulas, sans aucune explication est identifié au "premier".
Après cela, Zizioulas, par analogie, applique ce principe à une structure hiérarchique de l'Église, en faisant valoir qu'à tous les niveaux de la vie de l'église - locale, régionale et universelle - il doit y avoir un évêque primat.
Déjà ici, vous pouvez trouver la plus grave erreur méthodologique de Zizioulas. Une comparaison abstraite de la Trinité et de la structure de l'Église sans explications quelconques est absolument inacceptable. Parce que dans ce cas, relatif et absolu sont mêlés et qu'une hiérarchie intolérable est introduite dans la compréhension de la Trinité. Si Dieu le Père est un prototype de l'évêque «supérieur» dans l'Église, il s'avère que, dans la Trinité, il remplit la fonction de «supérieur», ce qui frise l'hérésie absolue et contredit les enseignements des Pères de l'Église en ce qui concerne l'égalité de toutes les personnes de la Trinité. D'autre part, la hiérarchie de l'Eglise est absolutisée et "divinisée".
"Au niveau ecclésiologique de l'Eglise locale, le principe de l'unité n'est pas le presbyterium ou le ministère commun des chrétiens, mais l'identité de l'évêque!" métropolite Elpidifor (Lumbriniadis)
En général, le «principe d'analogie» lui-même est discutable en tant que méthode théologique. Par exemple, l'archiprêtre Serge Boulgakov, représentant de l'École de théologie de Paris, a comparé les personnages de la Trinité aux différences de sexe d'une personne, et son Saint-Esprit était associé à la «féminité». De toute évidence, l'utilisation d'analogies peut mener à un pur fantasme qui dépasse la réalité. Il semble que dans le cas de Zizioulas, nous avons affaire au même fantasme.
La doctrine de la «monarchie du Père» a été utilisée pour justifier la primauté de Constantinople par le métropolite Elpidifor dans l'article susmentionné «Le premier sans égal», où il défendait également un «ordre théologique» spécial dans la Trinité: «L'Église a toujours compris systématiquement et la personnalité du Père comme le premier Primat dans la communion de la Sainte Trinité». Elpidifor a probablement emprunté cette thèse précisément à Zizioulas, établissant une analogie entre l'évêque et Dieu le Père.
Le théologien grec bien connu Hierotheos (Vlachos), est opposé à une analogie aussi vulgaire et primitive entre la Trinité et l'Église:
«Selon les enseignements de l'apôtre Paul, l'Église est le Corps du Christ. Le fondement de l'Église est Christocentrique et non pas triadocentrique, car le Christ est « un de la Sainte Trinité » et Il s'est incarné, c'est-à-dire qu'Il a accepté la nature humaine et l'a vécue. Lorsque l’Eglise est caractérisée comme une «image» ou «à l’image de la Sainte Trinité», alors du côté strictement théologique, il y a confusion entre théologie et économie et confusion entre incréé et créé. De plus, dans la définition de l'Église en tant qu'image de la Sainte Trinité, de nombreux problèmes se rapportent à la comparaison entre les Églises et les propriétés hypostatiques des personnes de la Sainte Trinité! »
Même si nous comparons les relations au sein de la Trinité et les relations entre les Églises locales, nous devons supposer qu'une Église devrait exister, qui serait la source et le début de toutes les autres Églises locales, tout comme Dieu le Père est la source de la Trinité et Christ est la source et le chef de l’Église. Faites attention à la rhétorique de Constantinople - elle s’appelle souvent «l’Église mère» et «la mère de toutes les Églises»! De telles affirmations ne sont nullement accidentelles et tiennent à la nécessité de se conformer à la logique du principe abstrait «un-plusieurs». Ceci est une démonstration pratique de l'influence de la doctrine de Zizioulas sur la rhétorique de Constantinople.
Mais le fait est que Constantinople n’a jamais été une source pour d’autres Églises. Seule l'église de Jérusalem a le droit de revendiquer ce rôle. Par conséquent, Constantinople doit rechercher des arguments supplémentaires en faveur du fait d'être le "début" et la "source" de toutes les Églises orthodoxes. Il y a donc des chimères idéologiques et des affirmations selon lesquelles Constantinople est la source de la pureté de l'enseignement orthodoxe, etc. Par conséquent, d'autres Églises locales ne pourraient maintenir leur conscience dogmatique dans la pureté que dans la communion avec le "premier trône" de Constantinople, qui est le porteur de cet "infaillible" hellénisme.....SUITE- Version Française Claude Lopez-Ginisty d'après Union des Journalistes Orthodoxes
Откуда взялось учение о первенстве Фанара в православном мире
Lire aussi Position du Patriarcat de Moscou au sujet de la primauté dans l’Église universelle
Jusqu'en 2016, de telles affirmations existaient davantage au niveau de la théorie que des pratiques et n'étaient soutenues, dans une certaine mesure, que par les églises grecques, le reste de ces affirmations étant étrangères et incompréhensibles pour les autres.
Il y a eu des discussions périodiquement sur la primauté, par exemple entre le l'Eglise orthodoxe russe et le métropolite Elpidifor (Lambriniadis) en 2014, qui n'ont toutefois pas abouti à des conflits majeurs.
Le signe avant-coureur de l'orage a été le Concile crétois, où le Phanar, par les règles imposées, a tenté de consolider son droit de convoquer les Conciles œcuméniques. Deux ans plus tard, l'invasion de Constantinople en Ukraine a suivi. Après cela, ils déclarèrent leur droit exclusif d'accorder l'autocéphalie et de mener un procès péremptoire contre tout membre du clergé. Le Tomos pour le patriarcat de Constantinople est devenu la quintessence des revendications papales du patriarche Bartholomée et de leur conception de référence. Après de telles actions, le conflit ouvert entre le Phanar et les églises locales est devenu inévitable et l’ensemble du monde orthodoxe s’y est impliqué.
Il est nécessaire de souligner une caractéristique: les revendications de pouvoir de Constantinople reposent non seulement sur des arguments canoniques historiques, mais également sur un système théologique et dogmatique particulier. Et ce système a été formé non pas hier, mais il y a plusieurs décennies. Son auteur principal est le métropolite de Pergame, Jean Zizioulas. Pour les Ukrainiens, il est surtout connu en tant que membre de la délégation de Constantinople qui, en 2018, a sillonné les églises locales pour les mettre devant le fait de l'octroi de l'autocéphalie à "l'Eglise d'Ukraine" [non canonique].
C'est pourquoi l'analyse du système théologique de ce hiérarque grec est nécessaire à la compréhension des processus actuels. L'analyse détaillée n'est pas l'affaire d'un seul article. Nous considèrerons les caractéristiques générales de ce système.
Enseignement à propos de l'Eglise locale
L'ecclésiologie de Zizioulas repose sur la doctrine de l'Église locale et de l'Eucharistie.
Pour beaucoup, l'identification de l'Église locale aux patriarcats autocéphales ou aux métropoles est coutumière. Cependant, Zizioulas l'utilise dans un sens différent, à savoir: L'église locale est ce qu'on appelle maintenant le diocèse. En analysant l'Évangile et les premiers textes chrétiens, il parvient à la conclusion que la communauté eucharistique, présidée par l'évêque, s'appelait à l'origine Eglise locale, entourée d'un comité d'anciens (prêtres). L'Eucharistie, la congrégation et l'évêque sont donc des éléments constitutifs de l'Église.
Selon Zizioulas, une telle communauté combine l’historique (ce qui était et ce qui est) et l’eschatologique (ce qui sera et ce qui devrait être - le royaume de Dieu). La catholicité et l’universalité sont les principales caractéristiques de l’Église locale: dans un lieu où se rassemblent tous les membres de l’Église de cette région, toutes les divisions naturelles et sociales sont surmontées - sexe, race, nationalité, langue, profession, statut, etc. Dans la compréhension de Zizioulas, chaque église locale exprime la plénitude de l'Église en tant que corps du Christ.
Le problème principal réside dans la tentative de Constantinople d'imposer à tout le monde orthodoxe un nouvel enseignement de l'Église et de le présenter comme un tradition pour l'Orthodoxie.
À première vue, tout est assez orthodoxe: l'Église, selon Zizioulas, n'est pas une organisation, c'est un mode de vie concentré dans l'Eucharistie. En lisant un tel raisonnement, on pourrait penser qu’il s’agit d’une véritable foi orthodoxe. Cependant, après avoir examiné les détails, on est surpris de constater une métamorphose étonnante.
Dans une section de son livre «Être en communion», Zizioulas parle beaucoup du fait qu’un évêque n’existe pas sans communauté, le service dans l’Église est impensable sans communauté, le pouvoir et le charisme de l’évêque sont de nature «relationnelle», etc. Mais alors, de façon inattendue, il prétend ensuite que l’évêque est le principe exclusif de l’unité de la communauté.
En 2014, cette thèse de Zizioulas sera reprise par le métropolite Elpidifor (Lambriniadis) dans l'article «Le premier sans égal»: «au niveau ecclésiologique de l'Église locale, le principe de l'unité n'est pas un presbyterium ou un ministère commun des chrétiens, mais l'identité de l'évêque!
La question se pose: si l'évêque est la source exclusive de l'unité de la communauté, alors quel est le contenu réel de la sobornost [1]? Comment la source de l'unité peut-elle être à l'extérieur ou au-dessus de la communauté?
Ainsi, déjà au niveau de l’enseignement de Zizioulas sur l’Église locale, on peut voir que la catholicité, la communauté et la communion revêtent un caractère abstrait et contradictoire.
Et cela semble lié à la dialectique schématique qu'il tire de la doctrine particulière de la Trinité, en essayant d'extrapoler ce schéma à tous les niveaux de la hiérarchie de l'Eglise.
Discours sur la doctrine de la "monarchie" du Père: l'hypostase de Dieu le Père est le principe (c'est-à-dire le début, la source) de l'unité de la Trinité. En même temps, Zizioulas oppose personne et essence, affirmant que l'unité de la Trinité est assurée non par une entité unique, mais par l'hypostase de Dieu le Père, qui est le "premier commencement" de la Trinité.
Doctrine de la primauté
Le rôle principal dans ses arguments sur la primauté est joué par le principe du «un-plusieurs», qu’il extrait par abstraction de la doctrine de la Trinité, du Christ et de l’Eucharistie. Selon ce principe, l'unité et la communication du "plusieurs" sont impossibles sans le "un", qui, chez Zizioulas, sans aucune explication est identifié au "premier".
Après cela, Zizioulas, par analogie, applique ce principe à une structure hiérarchique de l'Église, en faisant valoir qu'à tous les niveaux de la vie de l'église - locale, régionale et universelle - il doit y avoir un évêque primat.
Déjà ici, vous pouvez trouver la plus grave erreur méthodologique de Zizioulas. Une comparaison abstraite de la Trinité et de la structure de l'Église sans explications quelconques est absolument inacceptable. Parce que dans ce cas, relatif et absolu sont mêlés et qu'une hiérarchie intolérable est introduite dans la compréhension de la Trinité. Si Dieu le Père est un prototype de l'évêque «supérieur» dans l'Église, il s'avère que, dans la Trinité, il remplit la fonction de «supérieur», ce qui frise l'hérésie absolue et contredit les enseignements des Pères de l'Église en ce qui concerne l'égalité de toutes les personnes de la Trinité. D'autre part, la hiérarchie de l'Eglise est absolutisée et "divinisée".
"Au niveau ecclésiologique de l'Eglise locale, le principe de l'unité n'est pas le presbyterium ou le ministère commun des chrétiens, mais l'identité de l'évêque!" métropolite Elpidifor (Lumbriniadis)
En général, le «principe d'analogie» lui-même est discutable en tant que méthode théologique. Par exemple, l'archiprêtre Serge Boulgakov, représentant de l'École de théologie de Paris, a comparé les personnages de la Trinité aux différences de sexe d'une personne, et son Saint-Esprit était associé à la «féminité». De toute évidence, l'utilisation d'analogies peut mener à un pur fantasme qui dépasse la réalité. Il semble que dans le cas de Zizioulas, nous avons affaire au même fantasme.
La doctrine de la «monarchie du Père» a été utilisée pour justifier la primauté de Constantinople par le métropolite Elpidifor dans l'article susmentionné «Le premier sans égal», où il défendait également un «ordre théologique» spécial dans la Trinité: «L'Église a toujours compris systématiquement et la personnalité du Père comme le premier Primat dans la communion de la Sainte Trinité». Elpidifor a probablement emprunté cette thèse précisément à Zizioulas, établissant une analogie entre l'évêque et Dieu le Père.
Le théologien grec bien connu Hierotheos (Vlachos), est opposé à une analogie aussi vulgaire et primitive entre la Trinité et l'Église:
«Selon les enseignements de l'apôtre Paul, l'Église est le Corps du Christ. Le fondement de l'Église est Christocentrique et non pas triadocentrique, car le Christ est « un de la Sainte Trinité » et Il s'est incarné, c'est-à-dire qu'Il a accepté la nature humaine et l'a vécue. Lorsque l’Eglise est caractérisée comme une «image» ou «à l’image de la Sainte Trinité», alors du côté strictement théologique, il y a confusion entre théologie et économie et confusion entre incréé et créé. De plus, dans la définition de l'Église en tant qu'image de la Sainte Trinité, de nombreux problèmes se rapportent à la comparaison entre les Églises et les propriétés hypostatiques des personnes de la Sainte Trinité! »
Même si nous comparons les relations au sein de la Trinité et les relations entre les Églises locales, nous devons supposer qu'une Église devrait exister, qui serait la source et le début de toutes les autres Églises locales, tout comme Dieu le Père est la source de la Trinité et Christ est la source et le chef de l’Église. Faites attention à la rhétorique de Constantinople - elle s’appelle souvent «l’Église mère» et «la mère de toutes les Églises»! De telles affirmations ne sont nullement accidentelles et tiennent à la nécessité de se conformer à la logique du principe abstrait «un-plusieurs». Ceci est une démonstration pratique de l'influence de la doctrine de Zizioulas sur la rhétorique de Constantinople.
Mais le fait est que Constantinople n’a jamais été une source pour d’autres Églises. Seule l'église de Jérusalem a le droit de revendiquer ce rôle. Par conséquent, Constantinople doit rechercher des arguments supplémentaires en faveur du fait d'être le "début" et la "source" de toutes les Églises orthodoxes. Il y a donc des chimères idéologiques et des affirmations selon lesquelles Constantinople est la source de la pureté de l'enseignement orthodoxe, etc. Par conséquent, d'autres Églises locales ne pourraient maintenir leur conscience dogmatique dans la pureté que dans la communion avec le "premier trône" de Constantinople, qui est le porteur de cet "infaillible" hellénisme.....SUITE- Version Française Claude Lopez-Ginisty d'après Union des Journalistes Orthodoxes
Откуда взялось учение о первенстве Фанара в православном мире
Lire aussi Position du Patriarcat de Moscou au sujet de la primauté dans l’Église universelle
V. Golovanow
Les structures de l’orthodoxie russe en France sont profondément remodelées depuis le début de la crise opposant les patriarcats de Moscou et Constantinople: L'ARCHEVÊCHÉ DE ÉGLISES RUSSES EN EUROPE OCCIDENTALE se cherche et LE PATRIARCAT DE MOSCOU nomme un nouveau métropolite à Paris.
Deux articles de Pierre Sautreuil (1) publiés dans "La Croix" le 8 janvier et le 5 juin 2019 donnent un éclairage intéressant sur une situation qui est loin d'être dénouée.
CRISE OUVERTE PAR CONSTANTINOPLE
Alors que les Patriarcats de Moscou et de Constantinople se déchirent autour de la reconnaissance de l’Église de Kiev, l’Église décidant une rupture de communion le 15 octobre, "le Patriarcat de Constantinople ouvrait le bal /à Paris/ le 28 novembre 2018, écrit le journaliste, en décidant le rattachement des paroisses de l'Archevêché "de Daru" aux métropoles du patriarcat de Constantinople dans les pays où elles se trouvent (2).
Les structures de l’orthodoxie russe en France sont profondément remodelées depuis le début de la crise opposant les patriarcats de Moscou et Constantinople: L'ARCHEVÊCHÉ DE ÉGLISES RUSSES EN EUROPE OCCIDENTALE se cherche et LE PATRIARCAT DE MOSCOU nomme un nouveau métropolite à Paris.
Deux articles de Pierre Sautreuil (1) publiés dans "La Croix" le 8 janvier et le 5 juin 2019 donnent un éclairage intéressant sur une situation qui est loin d'être dénouée.
CRISE OUVERTE PAR CONSTANTINOPLE
Alors que les Patriarcats de Moscou et de Constantinople se déchirent autour de la reconnaissance de l’Église de Kiev, l’Église décidant une rupture de communion le 15 octobre, "le Patriarcat de Constantinople ouvrait le bal /à Paris/ le 28 novembre 2018, écrit le journaliste, en décidant le rattachement des paroisses de l'Archevêché "de Daru" aux métropoles du patriarcat de Constantinople dans les pays où elles se trouvent (2).
Par là-même le patriarche Bartolomeos signait la disparition de cet archevêché né de l’émigration russe blanche dans les années 1920. Jamais justifiée explicitement par le Phanar, cette décision a été interprétée comme la volonté de Constantinople d’affirmer son autorité exclusive sur la diaspora, mais aussi de mettre au pas un archevêché vu comme trop indépendant," continue Pierre Sautreuil.
Réunis en assemblée générale extraordinaire le 23 février 2019, les délégués des paroisses de l’archevêché, clercs et laïcs, refusaient ce dictat. (3) La rupture avec le patriarche Bartholomée pour rejoindre une nouvelle Église est envisagée et une nouvelle Assemblée générale devra être réunie à l'automne pour en décider. Cette future AG a été précédée d'une réunion préparatoire du clergé (4) dont les documents (5) montrent bien l'étendue des divergences.
"La réponse du Patriarcat de Moscou n’a pas tardé, continue l'article. Un mois après l'annonce du Phanar, le 28 décembre 2018, le patriarcat de Moscou formait une métropole-exarchat de Chersonèse et d’Europe occidentale regroupant les îles britanniques, la péninsule ibérique, le Benelux, la France, la Suisse et l’Italie; son siège est à Paris, dans la nouvelle cathédrale russe du quai Branly, consacrée en décembre 2016 (6), et c'est le métropolite Jean de Bogorodsk, chargé de l’administration des paroisses de l’Église russe en Italie, qui est nommé à sa tête (7).
UN "DIPLOMATE" PROCHE DU PATRIARCHE CYRILLE À PARIS
Cinq mois après, le 30 mai, le synode de l'Église russe décide d'effectuer ce qu'on appelle un roque aux échecs: le métropolite Jean est nommé à la tête des diocèses de Vienne et de Budapest et c'est Mgr Antoine, titulaire de ces chaires, promu métropolite, qui prend la tête du diocèse de Chersonèse et d’Europe occidentale et l’administration des paroisses du patriarcat de Moscou en Italie en devenant Exarque du patriarche en Europe occidentale. Il reste aussi responsable du service du patriarcat de Moscou pour les institutions à l’étranger. (8)
Réunis en assemblée générale extraordinaire le 23 février 2019, les délégués des paroisses de l’archevêché, clercs et laïcs, refusaient ce dictat. (3) La rupture avec le patriarche Bartholomée pour rejoindre une nouvelle Église est envisagée et une nouvelle Assemblée générale devra être réunie à l'automne pour en décider. Cette future AG a été précédée d'une réunion préparatoire du clergé (4) dont les documents (5) montrent bien l'étendue des divergences.
"La réponse du Patriarcat de Moscou n’a pas tardé, continue l'article. Un mois après l'annonce du Phanar, le 28 décembre 2018, le patriarcat de Moscou formait une métropole-exarchat de Chersonèse et d’Europe occidentale regroupant les îles britanniques, la péninsule ibérique, le Benelux, la France, la Suisse et l’Italie; son siège est à Paris, dans la nouvelle cathédrale russe du quai Branly, consacrée en décembre 2016 (6), et c'est le métropolite Jean de Bogorodsk, chargé de l’administration des paroisses de l’Église russe en Italie, qui est nommé à sa tête (7).
UN "DIPLOMATE" PROCHE DU PATRIARCHE CYRILLE À PARIS
Cinq mois après, le 30 mai, le synode de l'Église russe décide d'effectuer ce qu'on appelle un roque aux échecs: le métropolite Jean est nommé à la tête des diocèses de Vienne et de Budapest et c'est Mgr Antoine, titulaire de ces chaires, promu métropolite, qui prend la tête du diocèse de Chersonèse et d’Europe occidentale et l’administration des paroisses du patriarcat de Moscou en Italie en devenant Exarque du patriarche en Europe occidentale. Il reste aussi responsable du service du patriarcat de Moscou pour les institutions à l’étranger. (8)
"À peine âgé de 35 ans, Mgr Antoine se retrouve ainsi à la tête d’une des juridictions les plus stratégiques du Patriarcat de Moscou analyse" Pierre Sautreuil. "Une nomination qui vient coiffer un parcours fulgurant dans l’administration des paroisses étrangères de l’Église orthodoxe russe, écrit Pierre Sautreuil. Diplômé de l’Académie de théologie de Saint-Pétersbourg, Mgr Antoine s’est attaché dès sa sortie du séminaire en 2007 au service du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, dirigé alors par le futur Patriarche Cyrille, dont il devient le secrétaire particulier. Nommé directeur du secrétariat du patriarche après l’élection de Cyrille en 2009, il gravit rapidement les échelons après cette date. Hiéromoine en 2010, il est muté à Rome en 2011 pour y administrer les paroisses italiennes et participer au dialogue inter-religieux. En 2015, à tout juste 31 ans, il est nommé évêque, et directeur du département des institutions du Patriarcat à l’étranger. Fin connaisseur de la diplomatie du Patriarcat et de ses rouages, Mgr Antoine est décrit par le journal russe "Novaya Gazeta" (9) comme un « favori » du patriarche, et même comme l’homme qui pourrait un jour remplacer Hilarion Alfeyev, l’omniprésent directeur des relations extérieures du Patriarcat…"
"ABSORBER LA DIASPORA « BLANCHE »"
Et l'article revient sur le sort de l'Archevêché en citant toujours "Novaya Gazeta": "la principale mission de Mgr Antoine à Paris sera de négocier le rattachement au Patriarcat de Moscou de l’Archevêché des églises russes en Europe occidentales, …". Il est vrai que les contours de la métropole confiée au métropolite Antoine épousent pour l'essentiel ceux de l’Archevêché (il manque toutefois l'Allemagne, l'Italie et les pays scandinaves, où l'Archevêché a aussi des paroisses). "Les structures sont en places. Tâche désormais à Mgr Antoine de finaliser cette unification historique," conclut Pierre Sautreuil … Ajoutons que c'est Mgr Antoine qui avait signé la lettre du 21/02/2019 précisant les conditions proposées à l'Archevêché par le patriarche Cyrille, qui a été lue lors de l'Assemblée Générale du 23 février (ibid. 3). Il est donc effectivement parfaitement au courant e la situation…
Mais cette possibilité ne constitue que l'une des possibilités pour l'Archevêché, comme l'analysait l'article du 8 janvier:
« Moscou affirme sa prétention à rassembler sous elle la diaspora en établissant ce nouvel exarchat, ce qui marque un pas de plus dans la rupture et dans la concurrence avec le patriarcat de Constantinople », qui jouit d’une primauté symbolique dans le monde orthodoxe, expliquait-il en citant Jean-François Colosimo, ancien président de l’Institut Saint-Serge de théologie.
« Il n’y a pas de raison pour le Patriarcat de Constantinople de croire qu’il a le droit de prendre sous son ministère spirituel toute la diaspora d’Europe occidentale et d’autres parties du monde », affirmait P. Alexandre Volkov, attaché de presse du patriarche Cyrille, en justifiant la création de l’exarchat.
Et le professeur Yves Hamant (8) de conclure: « On a deux visions qui s’opposent sur le sort et la gestion de la diaspora et, au delà, le sens de la primauté du patriarcat de Constantinople … Moscou nie l’autorité du Phanar depuis l’affaire ukrainienne et oppose une vision ethnique de la gestion de la diaspora à la vision œcuménique de Constantinople. En somme, le patriarche Cyrille leur fait savoir que leur primauté appartient au passé. »
Voilà Mgr Antoine devant une tâche bien ardue!
"ABSORBER LA DIASPORA « BLANCHE »"
Et l'article revient sur le sort de l'Archevêché en citant toujours "Novaya Gazeta": "la principale mission de Mgr Antoine à Paris sera de négocier le rattachement au Patriarcat de Moscou de l’Archevêché des églises russes en Europe occidentales, …". Il est vrai que les contours de la métropole confiée au métropolite Antoine épousent pour l'essentiel ceux de l’Archevêché (il manque toutefois l'Allemagne, l'Italie et les pays scandinaves, où l'Archevêché a aussi des paroisses). "Les structures sont en places. Tâche désormais à Mgr Antoine de finaliser cette unification historique," conclut Pierre Sautreuil … Ajoutons que c'est Mgr Antoine qui avait signé la lettre du 21/02/2019 précisant les conditions proposées à l'Archevêché par le patriarche Cyrille, qui a été lue lors de l'Assemblée Générale du 23 février (ibid. 3). Il est donc effectivement parfaitement au courant e la situation…
Mais cette possibilité ne constitue que l'une des possibilités pour l'Archevêché, comme l'analysait l'article du 8 janvier:
« Moscou affirme sa prétention à rassembler sous elle la diaspora en établissant ce nouvel exarchat, ce qui marque un pas de plus dans la rupture et dans la concurrence avec le patriarcat de Constantinople », qui jouit d’une primauté symbolique dans le monde orthodoxe, expliquait-il en citant Jean-François Colosimo, ancien président de l’Institut Saint-Serge de théologie.
« Il n’y a pas de raison pour le Patriarcat de Constantinople de croire qu’il a le droit de prendre sous son ministère spirituel toute la diaspora d’Europe occidentale et d’autres parties du monde », affirmait P. Alexandre Volkov, attaché de presse du patriarche Cyrille, en justifiant la création de l’exarchat.
Et le professeur Yves Hamant (8) de conclure: « On a deux visions qui s’opposent sur le sort et la gestion de la diaspora et, au delà, le sens de la primauté du patriarcat de Constantinople … Moscou nie l’autorité du Phanar depuis l’affaire ukrainienne et oppose une vision ethnique de la gestion de la diaspora à la vision œcuménique de Constantinople. En somme, le patriarche Cyrille leur fait savoir que leur primauté appartient au passé. »
Voilà Mgr Antoine devant une tâche bien ardue!
Notes du rédacteur
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Sautreuil
(2) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Communique-du-Patriarcat-oecumenique-au-sujet-de-l-Archeveche-des-eglises-orthodoxes-de-tradition-russe-en-Europe_a5569.html
(3) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Assemblee-generale-des-paroisses-orthodoxes-d-Europe-occidentale-s-est-tenue-le-23-fevrier-a-Paris-Communique-de-l_a5651.htmlhttp://exarchat.eu/spip.php?rubrique206
(4) http://exarchat.eu/spip.php?article2363
(5) http://exarchat.eu/spip.php?rubrique206
(6) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Consecration-de-la-Cathedrale-orthodoxe-russe-a-Paris-sejour-du-patriarche-Cyrille-en-France_a4928.html
(7) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Creation-d-exarchats-patriarcaux-en-Europe-occidentale-et-en-Asie-du-Sud-Est_a5607.html
(8) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Mgr-Antoine-archeveque-de-Vienne-et-de-Budapest-est-nomme-chef-de-l-Exarchat-patriarcal-en-Europe-Occidentale_a5732.html
(9) "Novaya Gazeta" est le « principal journal d'opposition de Russie » pour le "Washington Post " en 2017; cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nova%C3%AFa_Gazeta
(10)
(11) Yves Hamant, intellectuel catholique, traducteur de Soljenitsyne, professeur des universités à l'Université de Paris Ouest, UFR des Langues et des Cultures étrangères (LCE) - Laboratoire d'Études Russes Contemporaines (LERC) Il enseigne l'histoire russe contemporaine. http://plus.lefigaro.fr/tag/yves-hamant
Sources:
https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/structures-lorthodoxie-francaise-pleine-mutation-2019-01-08-1200993843
https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/LEglise-orthodoxe-russe-nomme-nouvel-archeveque-Paris-2019-06-05-1201026973?from_univers=lacroix
(1) https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Sautreuil
(2) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Communique-du-Patriarcat-oecumenique-au-sujet-de-l-Archeveche-des-eglises-orthodoxes-de-tradition-russe-en-Europe_a5569.html
(3) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Assemblee-generale-des-paroisses-orthodoxes-d-Europe-occidentale-s-est-tenue-le-23-fevrier-a-Paris-Communique-de-l_a5651.htmlhttp://exarchat.eu/spip.php?rubrique206
(4) http://exarchat.eu/spip.php?article2363
(5) http://exarchat.eu/spip.php?rubrique206
(6) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Consecration-de-la-Cathedrale-orthodoxe-russe-a-Paris-sejour-du-patriarche-Cyrille-en-France_a4928.html
(7) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Creation-d-exarchats-patriarcaux-en-Europe-occidentale-et-en-Asie-du-Sud-Est_a5607.html
(8) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Mgr-Antoine-archeveque-de-Vienne-et-de-Budapest-est-nomme-chef-de-l-Exarchat-patriarcal-en-Europe-Occidentale_a5732.html
(9) "Novaya Gazeta" est le « principal journal d'opposition de Russie » pour le "Washington Post " en 2017; cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Nova%C3%AFa_Gazeta
(10)
(11) Yves Hamant, intellectuel catholique, traducteur de Soljenitsyne, professeur des universités à l'Université de Paris Ouest, UFR des Langues et des Cultures étrangères (LCE) - Laboratoire d'Études Russes Contemporaines (LERC) Il enseigne l'histoire russe contemporaine. http://plus.lefigaro.fr/tag/yves-hamant
Sources:
https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/structures-lorthodoxie-francaise-pleine-mutation-2019-01-08-1200993843
https://www.la-croix.com/Religion/Orthodoxie/LEglise-orthodoxe-russe-nomme-nouvel-archeveque-Paris-2019-06-05-1201026973?from_univers=lacroix
Des spéculations, des excès et des mensonges purs et simples dans un entretien avec le Patriarche de Constantinople.
Il y a quelques jours, le patriarche Bartholomée de Constantinople a accordé une interview à l'agence de presse bulgare BGNES, qui a été publiée en Ukraine sous sa forme la plus complète par Glavcom).
Dans cette interview plutôt compacte, il y a tellement de mensonges qu'il est temps de poser une question : pourquoi Sa Sainteté s'exposerait-il si ouvertement comme s'il mentait comme si, pour parler franchement, il mentait comme un arracheur de dents?
Gardons le silence sur le commandement de Dieu "ne portez pas de faux témoignage". Mais après tout, les gens modernes sont très instruits : ils peuvent ouvrir l'Internet et tout vérifier en une fraction de seconde... Pourquoi le patriarche se déshonorerait-il autant ? Peut-être qu'il est acculé dans un coin ? Ou bien ouvre-t-il plutôt la "fenêtre d’Overton" [1]?
Le titre même de l'interview (dans la version de Glavcom) montre clairement le contraire : "La présence du Patriarcat de Moscou nuit aux intérêts de la nation ukrainienne".
Il y a quelques jours, le patriarche Bartholomée de Constantinople a accordé une interview à l'agence de presse bulgare BGNES, qui a été publiée en Ukraine sous sa forme la plus complète par Glavcom).
Dans cette interview plutôt compacte, il y a tellement de mensonges qu'il est temps de poser une question : pourquoi Sa Sainteté s'exposerait-il si ouvertement comme s'il mentait comme si, pour parler franchement, il mentait comme un arracheur de dents?
Gardons le silence sur le commandement de Dieu "ne portez pas de faux témoignage". Mais après tout, les gens modernes sont très instruits : ils peuvent ouvrir l'Internet et tout vérifier en une fraction de seconde... Pourquoi le patriarche se déshonorerait-il autant ? Peut-être qu'il est acculé dans un coin ? Ou bien ouvre-t-il plutôt la "fenêtre d’Overton" [1]?
Le titre même de l'interview (dans la version de Glavcom) montre clairement le contraire : "La présence du Patriarcat de Moscou nuit aux intérêts de la nation ukrainienne".
Le chef de Phanar a oublié de préciser : est-ce la présence du Patriarcat de Moscou en Ukraine ou dans le monde en général ? Le patriarche Bartholomée sait avec certitude que le Patriarcat de Moscou au sens institutionnel du terme n'est pas du tout présent en Ukraine. Sur le territoire de l'Ukraine, il n'y a pas un seul organe du Patriarcat de Moscou, pas un seul évêque de Moscou, pas une seule institution synodale, ni même un bureau de représentation.
Ceci est attesté par les documents statutaires de l'UOC [Ukrainian Orthodox Church/ Canonique] et de la ROC [Russian Orthodox Church]. Voici ce que le Statut de l'UOC dit de son statut :
"L'Église orthodoxe ukrainienne est indépendante et autonome dans son administration et sa structure. 2. Les organes suprêmes de l'autorité ecclésiastique et de l'administration de l'Église orthodoxe ukrainienne sont le Conseil de l'Église orthodoxe ukrainienne, le Conseil des évêques de l'Église orthodoxe ukrainienne et le Saint Synode de l'Église orthodoxe ukrainienne, dirigé par le métropolite de Kiev et par l'ensemble du pays. 3. L'Église orthodoxe ukrainienne est en communion avec les autres Églises orthodoxes locales par l'intermédiaire de l'Église orthodoxe russe."
Des dispositions similaires figurent dans le Statut de l'Église orthodoxe russe :
"L'Église orthodoxe ukrainienne est autonome et jouit d'une large autonomie. 2. L'Église orthodoxe ukrainienne a obtenu l'indépendance et l'autonomie de gestion conformément à la définition du Conseil épiscopal de l'Église orthodoxe russe, du 25 au 27 octobre 1990 "Sur l'Église orthodoxe ukrainienne". 3. Dans sa vie et ses activités, l'Église orthodoxe ukrainienne est guidée par la définition du Conseil épiscopal de l'Église orthodoxe russe de 1990 "Sur l'Église orthodoxe ukrainienne", la lettre du Patriarche de Moscou et de toute la Russie de 1990 et le Statut de l'Église orthodoxe ukrainienne, qui est approuvé par son Primat et approuvé par le Patriarche de Moscou et toute la Rus’. 4. Les organes de l'autorité ecclésiastique et de l'administration de l'Église orthodoxe ukrainienne sont son Concile et son Synode, dirigé par son Primat, portant le titre de "Sa Béatitude Métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine." Le centre administratif de l'Église orthodoxe ukrainienne est situé à Kiev."
Pas un seul évêque russe, pas même le Patriarche n'est membre des organes directeurs de l'UOC et n'est impliqué dans ses décisions. Au contraire, les évêques ukrainiens sont membres des organes directeurs suprêmes de l'Église orthodoxe russe : Les Conciles locaux et épiscopaux, le Synode et le Concile suprême de l'Église. Il est donc correct de ne pas parler de la présence du Patriarcat de Moscou en Ukraine, mais de la présence de l'Église orthodoxe ukrainienne en Russie.
"La présence du Patriarcat de Moscou nuit aux intérêts de la nation ukrainienne."
Patriarche Bartholomée de Constantinople
Certes, le territoire de l'Ukraine est inclus dans le territoire canonique de l'Église orthodoxe russe. "La juridiction de l'Église orthodoxe russe s'étend aux personnes orthodoxes résidant sur le territoire canonique de l'Église orthodoxe russe : dans la Fédération de Russie, en Ukraine, au Bélarus, en République de Moldova, en République d'Azerbaïdjan, en République du Kazakhstan, en République populaire de Chine, en République kirghize, en République de Lettonie, en République de Lituanie, en Mongolie, en République du Tadjikistan, au Turkménistan, en Ouzbékistan, au Japon, ainsi que dans les autres États chrétiens auxquels elle est volontairement affiliée " (Chapitre 1, par. 3 du Statut du COR).
Pourtant, il n'y a pas de présence des structures du Patriarcat de Moscou en Ukraine, si c'est ce dont parle le Patriarche Bartholomée. C'est vrai, à une exception près.
En Ukraine il y a une stavropégie du Patriarche de Moscou - le couvent de la Sainte Trinité de Korets. Pourquoi ce monastère de l'Ukraine occidentale, assez petit et peu connu à l'échelle de l'Eglise Orthodoxe Russe, s'est-il retrouvé sous le contrôle direct du Patriarche de Moscou ? Le nom de cette raison est Philarète Denisenko, qui, étant le métropolite de Kiev en 1984, afin de plaire aux autorités communistes, décida de fermer cet ancien monastère.
L’higoumène du monastère Natalia (Iltchouk) dût se rendre à Moscou pour traduire en justice le métropolite de Kiev, qui ferma les monastères non pas dans les années 30, sous Staline, et non dans les années 60, sous Khrouchtchev, mais en 1984, lorsque la "perestroïka" et la libéralisation de la vie sociale se profilaient à l'horizon. C'est alors sur ordre du Patriarche Pimène de Moscou que la seule stavropégie patriarcale est apparue en Ukraine.
Si le Patriarche de Constantinople utilise le terme " présence du Patriarcat de Moscou en Ukraine " dans le sens où l'Eglise orthodoxe ukrainienne est présente en Ukraine, alors il s'agit d'une folie : les intérêts de la nation ukrainienne sont lésés par le fait que l'Ukraine a une Eglise orthodoxe ukrainienne, composée de citoyens, prêtres et évêques ukrainiens dirigés par le Primat, le Saint Synode et le Concile des Evêques ukrainiens ?
Cependant, ce n'est pas toute la contrevérité du titre de l'interview.
Je me demande ce que le patriarche Bartholomée entend par "nation ukrainienne". Selon la Constitution de l'Ukraine, ce concept est synonyme des concepts "peuple d'Ukraine" et "citoyens d'Ukraine de toutes nationalités". SUITE Orthodoxologie
En russe Неправда в устах патриарха Варфоломея
Ceci est attesté par les documents statutaires de l'UOC [Ukrainian Orthodox Church/ Canonique] et de la ROC [Russian Orthodox Church]. Voici ce que le Statut de l'UOC dit de son statut :
"L'Église orthodoxe ukrainienne est indépendante et autonome dans son administration et sa structure. 2. Les organes suprêmes de l'autorité ecclésiastique et de l'administration de l'Église orthodoxe ukrainienne sont le Conseil de l'Église orthodoxe ukrainienne, le Conseil des évêques de l'Église orthodoxe ukrainienne et le Saint Synode de l'Église orthodoxe ukrainienne, dirigé par le métropolite de Kiev et par l'ensemble du pays. 3. L'Église orthodoxe ukrainienne est en communion avec les autres Églises orthodoxes locales par l'intermédiaire de l'Église orthodoxe russe."
Des dispositions similaires figurent dans le Statut de l'Église orthodoxe russe :
"L'Église orthodoxe ukrainienne est autonome et jouit d'une large autonomie. 2. L'Église orthodoxe ukrainienne a obtenu l'indépendance et l'autonomie de gestion conformément à la définition du Conseil épiscopal de l'Église orthodoxe russe, du 25 au 27 octobre 1990 "Sur l'Église orthodoxe ukrainienne". 3. Dans sa vie et ses activités, l'Église orthodoxe ukrainienne est guidée par la définition du Conseil épiscopal de l'Église orthodoxe russe de 1990 "Sur l'Église orthodoxe ukrainienne", la lettre du Patriarche de Moscou et de toute la Russie de 1990 et le Statut de l'Église orthodoxe ukrainienne, qui est approuvé par son Primat et approuvé par le Patriarche de Moscou et toute la Rus’. 4. Les organes de l'autorité ecclésiastique et de l'administration de l'Église orthodoxe ukrainienne sont son Concile et son Synode, dirigé par son Primat, portant le titre de "Sa Béatitude Métropolite de Kiev et de toute l'Ukraine." Le centre administratif de l'Église orthodoxe ukrainienne est situé à Kiev."
Pas un seul évêque russe, pas même le Patriarche n'est membre des organes directeurs de l'UOC et n'est impliqué dans ses décisions. Au contraire, les évêques ukrainiens sont membres des organes directeurs suprêmes de l'Église orthodoxe russe : Les Conciles locaux et épiscopaux, le Synode et le Concile suprême de l'Église. Il est donc correct de ne pas parler de la présence du Patriarcat de Moscou en Ukraine, mais de la présence de l'Église orthodoxe ukrainienne en Russie.
"La présence du Patriarcat de Moscou nuit aux intérêts de la nation ukrainienne."
Patriarche Bartholomée de Constantinople
Certes, le territoire de l'Ukraine est inclus dans le territoire canonique de l'Église orthodoxe russe. "La juridiction de l'Église orthodoxe russe s'étend aux personnes orthodoxes résidant sur le territoire canonique de l'Église orthodoxe russe : dans la Fédération de Russie, en Ukraine, au Bélarus, en République de Moldova, en République d'Azerbaïdjan, en République du Kazakhstan, en République populaire de Chine, en République kirghize, en République de Lettonie, en République de Lituanie, en Mongolie, en République du Tadjikistan, au Turkménistan, en Ouzbékistan, au Japon, ainsi que dans les autres États chrétiens auxquels elle est volontairement affiliée " (Chapitre 1, par. 3 du Statut du COR).
Pourtant, il n'y a pas de présence des structures du Patriarcat de Moscou en Ukraine, si c'est ce dont parle le Patriarche Bartholomée. C'est vrai, à une exception près.
En Ukraine il y a une stavropégie du Patriarche de Moscou - le couvent de la Sainte Trinité de Korets. Pourquoi ce monastère de l'Ukraine occidentale, assez petit et peu connu à l'échelle de l'Eglise Orthodoxe Russe, s'est-il retrouvé sous le contrôle direct du Patriarche de Moscou ? Le nom de cette raison est Philarète Denisenko, qui, étant le métropolite de Kiev en 1984, afin de plaire aux autorités communistes, décida de fermer cet ancien monastère.
L’higoumène du monastère Natalia (Iltchouk) dût se rendre à Moscou pour traduire en justice le métropolite de Kiev, qui ferma les monastères non pas dans les années 30, sous Staline, et non dans les années 60, sous Khrouchtchev, mais en 1984, lorsque la "perestroïka" et la libéralisation de la vie sociale se profilaient à l'horizon. C'est alors sur ordre du Patriarche Pimène de Moscou que la seule stavropégie patriarcale est apparue en Ukraine.
Si le Patriarche de Constantinople utilise le terme " présence du Patriarcat de Moscou en Ukraine " dans le sens où l'Eglise orthodoxe ukrainienne est présente en Ukraine, alors il s'agit d'une folie : les intérêts de la nation ukrainienne sont lésés par le fait que l'Ukraine a une Eglise orthodoxe ukrainienne, composée de citoyens, prêtres et évêques ukrainiens dirigés par le Primat, le Saint Synode et le Concile des Evêques ukrainiens ?
Cependant, ce n'est pas toute la contrevérité du titre de l'interview.
Je me demande ce que le patriarche Bartholomée entend par "nation ukrainienne". Selon la Constitution de l'Ukraine, ce concept est synonyme des concepts "peuple d'Ukraine" et "citoyens d'Ukraine de toutes nationalités". SUITE Orthodoxologie
En russe Неправда в устах патриарха Варфоломея
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