Plateforme libre de discussion
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V, Golovanow le 7 juillet 2019 d'après Rachael Kennedy
Le pape François et Vladimir Poutine se sont rencontrés pour la troisième fois le 4 juillet alors que le président russe entamait sa visite d'État en Italie. La réunion a duré un peu moins d'une heure, conformément au protocole pontifical, et n'a pas donné lieu à un communiqué. D'après le service de presse du Saint Siège, elle a porté sur les situations en Syrie, en Ukraine et au Venezuela, thèmes déjà évoqués la veille par l'assistant du président russe Youri Ouchakov, qui a aussi déclaré que "les positions sont proches, quasi identiques" sur des questions telles que la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux, la prévention des catastrophes économiques et technologiques et la protection des chrétiens dans les zones de conflit."
Y. Ouchakov a aussi ajouté que, après LA RENCONTRE HISTORIQUE DU PAPE FRANÇOIS ET DU PATRIARCHE DE MOSCOU CYRILLE à La Havane en 2016, les relations entre les Églises orthodoxe russe et catholique "ont atteint un nouveau niveau"… (2) Ainsi, ces discussions marquent aussi un rapprochement des deux branches concurrentes du christianisme dont la rivalité, souvent tendue, remonte à près de 1000 ans. Et c'est là qu'il faut revenir à 1054
Le pape François et Vladimir Poutine se sont rencontrés pour la troisième fois le 4 juillet alors que le président russe entamait sa visite d'État en Italie. La réunion a duré un peu moins d'une heure, conformément au protocole pontifical, et n'a pas donné lieu à un communiqué. D'après le service de presse du Saint Siège, elle a porté sur les situations en Syrie, en Ukraine et au Venezuela, thèmes déjà évoqués la veille par l'assistant du président russe Youri Ouchakov, qui a aussi déclaré que "les positions sont proches, quasi identiques" sur des questions telles que la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme religieux, la prévention des catastrophes économiques et technologiques et la protection des chrétiens dans les zones de conflit."
Y. Ouchakov a aussi ajouté que, après LA RENCONTRE HISTORIQUE DU PAPE FRANÇOIS ET DU PATRIARCHE DE MOSCOU CYRILLE à La Havane en 2016, les relations entre les Églises orthodoxe russe et catholique "ont atteint un nouveau niveau"… (2) Ainsi, ces discussions marquent aussi un rapprochement des deux branches concurrentes du christianisme dont la rivalité, souvent tendue, remonte à près de 1000 ans. Et c'est là qu'il faut revenir à 1054
LE GRAND SCHISME DE 1054
Comme son nom l'indique, le grand schisme a marqué en 1054 la scission officielle du christianisme entre l'Église catholique romaine, qui domine l’Occident, et l'Église orthodoxe en Orient. La christianisation des Germains par les Latins et celle des Slaves par les Orthodoxes de Byzance accentuera la différentiation géographique et culturelle.
La rupture elle-même n'était que l'apogée d'une rupture progressive entre les Églises chrétiennes de l'Orient et de l'Occident qui affecta autant les plans politique, sociologique et géographique que théologique. La chute de l’Empire romain d'Occident en 476 a marqué la séparation entre l’Empire romain d’Orient – appelé plus tard Empire byzantin - qui prospérait et son homologue occidental qui se disloquait. Le premier continuât à prospérer pendant encore 1 000 ans, jusqu'à ce que les Ottomans lui portent le coup de grâce en 1453, le deuxième connut d'autres vicissitudes et le fossé se creusât.
Le théologien catholique Yves Congar dénomme « estrangement » (3), cette ignorance réciproque qui progresse lentement au fil du temps, pour toute une série de raisons. Cela commence par la politique: l'Occident refuse l'autorité de l'empereur de Byzance, qui portait toujours le titre "d'empereur des Romains", LE PAPE DE ROME COURONNE EMPEREUR CHARLEMAGNE, roi des Francs, en l'an 800. Cet acte qui fut rejeté par les Byzantins et les Orthodoxes, de leur côté, rejetèrent l'autorité universelle du Pape soutenue par les Carolingiens.
Comme son nom l'indique, le grand schisme a marqué en 1054 la scission officielle du christianisme entre l'Église catholique romaine, qui domine l’Occident, et l'Église orthodoxe en Orient. La christianisation des Germains par les Latins et celle des Slaves par les Orthodoxes de Byzance accentuera la différentiation géographique et culturelle.
La rupture elle-même n'était que l'apogée d'une rupture progressive entre les Églises chrétiennes de l'Orient et de l'Occident qui affecta autant les plans politique, sociologique et géographique que théologique. La chute de l’Empire romain d'Occident en 476 a marqué la séparation entre l’Empire romain d’Orient – appelé plus tard Empire byzantin - qui prospérait et son homologue occidental qui se disloquait. Le premier continuât à prospérer pendant encore 1 000 ans, jusqu'à ce que les Ottomans lui portent le coup de grâce en 1453, le deuxième connut d'autres vicissitudes et le fossé se creusât.
Le théologien catholique Yves Congar dénomme « estrangement » (3), cette ignorance réciproque qui progresse lentement au fil du temps, pour toute une série de raisons. Cela commence par la politique: l'Occident refuse l'autorité de l'empereur de Byzance, qui portait toujours le titre "d'empereur des Romains", LE PAPE DE ROME COURONNE EMPEREUR CHARLEMAGNE, roi des Francs, en l'an 800. Cet acte qui fut rejeté par les Byzantins et les Orthodoxes, de leur côté, rejetèrent l'autorité universelle du Pape soutenue par les Carolingiens.
Les différences théologiques s'accentuèrent alors: elles découlaient des fondements de la philosophie grecque en Orient alors que les occidentaux étaient enracinés dans le droit romain. Plusieurs conflits ont conduit à des mini-schismes sur la procession du Saint Esprit ("filioque": le Saint Esprit provient-il du Père seul, position orthodoxe, ou du Père et du Fils, dogme introduit en Occident par les Carolingiens) et, en 1054, le pape Léon IX finit par excommunier le patriarche Michel Cérulaire qui l'excommunia en retour…
Le fossé fut accentué lors des Croisades, par l'Établissement de patriarcats latins en Terre Sainte et surtout par le sac de Constatinople par les Croisés en 1204 dont les orthodoxes gardent un amèr souvenir. 965 ans après, la division entre les deux Églises n’a pas été surmontée malgré plusieurs tentatives historiques (citons en particuliers le concile de Florence-Ferrare au XVII siècle (4), qui ne fit qu'exacerber les tensions en lançant l'uniatisme (5)). De fait, L'ORTHODOXIE EST CONDAMNÉE ET COMBATUE comme hérésie et le schisme accompli par l'introduction des nouveaux dogmes catholiques de l'infaillibilité pontificale et de l'Immaculée Conception (1854, 1870), unanimement rejetés par les Orthodoxes.
UNE RECONCILIATION?
L'Église catholique décida une volte-face au concile Vatican II (1962-65): d'hérétiques les Églises orthodoxes devinrent Églises-sœurs et à la suite de l'accolade historique entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athénagoras en 1964 à Jérusalem; les deux primats LEVERENT LES ANATHEMES RECIPROQUES de 1054, ce qui a permis le développement de nombreuses coopérations et d'un dialogue théologique.
Ainsi, une délégation orthodoxe du patriarcat de Constantinople participe chaque année à la messe célébrée par le Pape à la basilique Saint-Pierre de Rome le 29 juin, jour de la fête des saints Pierre et Paul; cette année le Pape a créé un évènement « extraordinaire et inattendu » en offrant à la délégation orthodoxe un reliquaire de saint Pierre. C'est un « GIGANTESQUE PAS VERS L’UNITE CONCRETE » a commenté le chef de la délégation orthodoxe, car c’est la première fois que des reliques de celui qui fut le premier Pape de l’histoire sont offertes à l’Église orthodoxe. Ce geste fort de l’actuel chef de l’Église catholique rappelle celui de Paul VI en janvier 1964 remettant la tête de saint André au patriarche Athénagoras (ыi saint Pierre est considéré comme le fondateur de l’Église de Rome, son frère André est le fondateur de celle de Constantinople (6)) Il rappelle aussi le prêt pendant deux mois des reliques de Saint Nicolas le Thaumaturge à l'Église russe en 2017; leur vénération rassembla des millions de pèlerins en Russie.
Le fossé fut accentué lors des Croisades, par l'Établissement de patriarcats latins en Terre Sainte et surtout par le sac de Constatinople par les Croisés en 1204 dont les orthodoxes gardent un amèr souvenir. 965 ans après, la division entre les deux Églises n’a pas été surmontée malgré plusieurs tentatives historiques (citons en particuliers le concile de Florence-Ferrare au XVII siècle (4), qui ne fit qu'exacerber les tensions en lançant l'uniatisme (5)). De fait, L'ORTHODOXIE EST CONDAMNÉE ET COMBATUE comme hérésie et le schisme accompli par l'introduction des nouveaux dogmes catholiques de l'infaillibilité pontificale et de l'Immaculée Conception (1854, 1870), unanimement rejetés par les Orthodoxes.
UNE RECONCILIATION?
L'Église catholique décida une volte-face au concile Vatican II (1962-65): d'hérétiques les Églises orthodoxes devinrent Églises-sœurs et à la suite de l'accolade historique entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople Athénagoras en 1964 à Jérusalem; les deux primats LEVERENT LES ANATHEMES RECIPROQUES de 1054, ce qui a permis le développement de nombreuses coopérations et d'un dialogue théologique.
Ainsi, une délégation orthodoxe du patriarcat de Constantinople participe chaque année à la messe célébrée par le Pape à la basilique Saint-Pierre de Rome le 29 juin, jour de la fête des saints Pierre et Paul; cette année le Pape a créé un évènement « extraordinaire et inattendu » en offrant à la délégation orthodoxe un reliquaire de saint Pierre. C'est un « GIGANTESQUE PAS VERS L’UNITE CONCRETE » a commenté le chef de la délégation orthodoxe, car c’est la première fois que des reliques de celui qui fut le premier Pape de l’histoire sont offertes à l’Église orthodoxe. Ce geste fort de l’actuel chef de l’Église catholique rappelle celui de Paul VI en janvier 1964 remettant la tête de saint André au patriarche Athénagoras (ыi saint Pierre est considéré comme le fondateur de l’Église de Rome, son frère André est le fondateur de celle de Constantinople (6)) Il rappelle aussi le prêt pendant deux mois des reliques de Saint Nicolas le Thaumaturge à l'Église russe en 2017; leur vénération rassembla des millions de pèlerins en Russie.
L'ÉGLISE RUSSE À PAS COMPTÉS
L'URSS ignorait le Vatican: "Combien de divisions?" demandait Staline, et c'est l'Église Orthodoxe russe qui ouvrit la voie par un dialogue très actif dès 1962 (7). Elle représente maintenant plus de 60% de l'Orthodoxie et la Russie a rétabli ses relations diplomatiques avec le Vatican en 2009. Sept ans plus tard il y eut la rencontre historique à Cuba dont parle Youri Ouchakov; elle lança un nouveau cycle de coopération, comme le souligne encore récemment le patriarche Cyrille(8), et une visite officielle du Pape en Russie est attendue depuis des lustres (ibid. 7). L'audience accordée au président Poutine a ravivé les spéculations, mais l'administration présidentielle les a douchées en mettant en garde contre toute précipitation: "VOUS VOULEZ ALLER PLUS VITE QUE LA MUSIQUE", a déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, la veille de la rencontre, et il a précisé ensuite que le sujet n'avait pas été évoqué durant la réunion (9).
SOURCES:
Euronews - Rachael Kennedy
(1) https://muckrack.com/rachaelkennedy
(2) https://www.bbc.com/russian/news-48871290
(3) Y. CONGAR, « Neuf cents ans après. Notes sur le ‘Schisme oriental’ », in 1054-1954 : L’Église et les Églises. Neuf siècles de douloureuse séparation entre l’Orient et l’Occident. Études et travaux sur l’Unité chrétienne offerts à Dom Lambert Beauduin, vol. I, Chevetogne, 1954 (Collection Irénikon).
(4) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-les-Grecs-ont-rejete-l-Union-de-Florence-1438-1439_a4631.html
(5) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Du-15-au-22-septembre-a-Chieti-le-dialogue-entre-catholiques-et-orthodoxes-se-poursuit-Mgr-Hilarion-L-UNIATISME-RESTE_a4865.html
(6) https://fr.aleteia.org/2019/07/02/linestimable-cadeau-du-pape-francois-au-patriarche-bartholomee/
(7) l'Église russe entame un dialogue très actif dès 1962
(8) https://www.cathkathcatt.ch/f/wp-content/uploads/sites/3/2019/05/Le-patriache-Cyrille-de-Moscou-re%C3%A7oit-une-d%C3%A9l%C3%A9gation-de-p%C3%A8lerins-de-l%E2%80%99Eglise-catholique-emmen%C3%A9s-par-le-cardinal-Angelo-De-Donatis-Patriarcat-de-Moscou-800x450.jpg
(9) https://tass.ru/politika/6515705
L'URSS ignorait le Vatican: "Combien de divisions?" demandait Staline, et c'est l'Église Orthodoxe russe qui ouvrit la voie par un dialogue très actif dès 1962 (7). Elle représente maintenant plus de 60% de l'Orthodoxie et la Russie a rétabli ses relations diplomatiques avec le Vatican en 2009. Sept ans plus tard il y eut la rencontre historique à Cuba dont parle Youri Ouchakov; elle lança un nouveau cycle de coopération, comme le souligne encore récemment le patriarche Cyrille(8), et une visite officielle du Pape en Russie est attendue depuis des lustres (ibid. 7). L'audience accordée au président Poutine a ravivé les spéculations, mais l'administration présidentielle les a douchées en mettant en garde contre toute précipitation: "VOUS VOULEZ ALLER PLUS VITE QUE LA MUSIQUE", a déclaré aux journalistes Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, la veille de la rencontre, et il a précisé ensuite que le sujet n'avait pas été évoqué durant la réunion (9).
SOURCES:
Euronews - Rachael Kennedy
(1) https://muckrack.com/rachaelkennedy
(2) https://www.bbc.com/russian/news-48871290
(3) Y. CONGAR, « Neuf cents ans après. Notes sur le ‘Schisme oriental’ », in 1054-1954 : L’Église et les Églises. Neuf siècles de douloureuse séparation entre l’Orient et l’Occident. Études et travaux sur l’Unité chrétienne offerts à Dom Lambert Beauduin, vol. I, Chevetogne, 1954 (Collection Irénikon).
(4) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Pourquoi-les-Grecs-ont-rejete-l-Union-de-Florence-1438-1439_a4631.html
(5) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/Du-15-au-22-septembre-a-Chieti-le-dialogue-entre-catholiques-et-orthodoxes-se-poursuit-Mgr-Hilarion-L-UNIATISME-RESTE_a4865.html
(6) https://fr.aleteia.org/2019/07/02/linestimable-cadeau-du-pape-francois-au-patriarche-bartholomee/
(7) l'Église russe entame un dialogue très actif dès 1962
(8) https://www.cathkathcatt.ch/f/wp-content/uploads/sites/3/2019/05/Le-patriache-Cyrille-de-Moscou-re%C3%A7oit-une-d%C3%A9l%C3%A9gation-de-p%C3%A8lerins-de-l%E2%80%99Eglise-catholique-emmen%C3%A9s-par-le-cardinal-Angelo-De-Donatis-Patriarcat-de-Moscou-800x450.jpg
(9) https://tass.ru/politika/6515705
Rédigé par Parlons D'orthodoxie le 10 Juillet 2019 à 12:19
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23 commentaires
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PO: Au nom de la glasnost nous mettons en ligne une lettre reçue de Maxime. Elle met en lumière une situation obscure.
Je fais le choix de donner quelques précisions importantes car elles permettront à chacun de savoir qui fait quoi au fameux Conseil de l'Archevêché: hormis Mgr Jean, sur les 12 membres, 8 sont opposés à la réunion avec Moscou.
A leur tête, nous trouvons Les Pères Sollogoub, Borjakhovsky et Fostiropoulos. De l'autre côté, nous avons Père Jean Gueit, Père Théodore Van der Voort, le Secretaire du CA et un membre laïc.
Lors du dernier Conseil, Mgr Jean a quitté la séance car ils se faisait tout simplement menacer verbalement et quasiment insulter. Attention, car le CA ne reflète pas ce que pense une bonne partie de l'Archevêché, à savoir que la seule option raisonnable, même si elle n'est pas l'idéal, est de rejoindre Moscou.
Je fais le choix de donner quelques précisions importantes car elles permettront à chacun de savoir qui fait quoi au fameux Conseil de l'Archevêché: hormis Mgr Jean, sur les 12 membres, 8 sont opposés à la réunion avec Moscou.
A leur tête, nous trouvons Les Pères Sollogoub, Borjakhovsky et Fostiropoulos. De l'autre côté, nous avons Père Jean Gueit, Père Théodore Van der Voort, le Secretaire du CA et un membre laïc.
Lors du dernier Conseil, Mgr Jean a quitté la séance car ils se faisait tout simplement menacer verbalement et quasiment insulter. Attention, car le CA ne reflète pas ce que pense une bonne partie de l'Archevêché, à savoir que la seule option raisonnable, même si elle n'est pas l'idéal, est de rejoindre Moscou.
Père Christophe d'Aloisio est aussi très opposé à Moscou, au sein du Conseil. On peut se dire qu'il préfère encore être sous la juridiction grecque en Belgique plutôt que devoir faire mention du Patriarche de Moscou et, au vu de ses ennuis avec la Métropole Grecque en Belgique, c'est tout à fait incompréhensible...
Mais nous pouvons craindre que le petit groupe très opposé (entre autre relayé par le groupe des amis Stavrou/Arjakovsky) tente beaucoup d'intox au cours de l'été pour faire basculer certains dans leur camps.
Si je donne autant de noms, c'est pour vous permettre d'identifier clairement d'où viennent les difficultés. Tous ces gens n'ont aucun intérêt à rejoindre Moscou car ils pensent qu'ils y perdraient de leur influence. Que l'Esprit Saint nous éclaire tous afin de sauver notre Archevêché!
Mais nous pouvons craindre que le petit groupe très opposé (entre autre relayé par le groupe des amis Stavrou/Arjakovsky) tente beaucoup d'intox au cours de l'été pour faire basculer certains dans leur camps.
Si je donne autant de noms, c'est pour vous permettre d'identifier clairement d'où viennent les difficultés. Tous ces gens n'ont aucun intérêt à rejoindre Moscou car ils pensent qu'ils y perdraient de leur influence. Que l'Esprit Saint nous éclaire tous afin de sauver notre Archevêché!
Sa naissance a eu lieu six mois avant celle de Jésus, et selon le récit évangélique a été prévu par prophétie et annoncée par un ange
Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l'archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l'Esprit Saint et aura la puissance d'Élie. Cependant le couple étant stérile, Zacharie douta des propos de l'archange qui le punit en le rendant muet et sourd. Ce n'est qu'à la naissance de l'enfant, après que Zacharie eut écrit sur une tablette « Jean est son nom » qu'il retrouva la parole et l'ouïe.
Jean était un Nazaréen depuis sa naissance. Il a passé ses premières années dans les montagnes de Judée située entre Jérusalem et la mer Morte. Il a mené une vie simple, d'ascèse, "caché dans le désert", vêtu de peau de bête et se nourrissant de "sauterelles et de miel sauvage"
Adulte, il s'installe sur les bords du Jourdain, où il commence à pratiquer le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau et prophétisé par Isaïe. Il réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie
Comme celle de Jésus, la naissance de Jean est annoncée à Zacharie par l'archange Gabriel, qui lui dit que son fils à naître, Jean, sera rempli de l'Esprit Saint et aura la puissance d'Élie. Cependant le couple étant stérile, Zacharie douta des propos de l'archange qui le punit en le rendant muet et sourd. Ce n'est qu'à la naissance de l'enfant, après que Zacharie eut écrit sur une tablette « Jean est son nom » qu'il retrouva la parole et l'ouïe.
Jean était un Nazaréen depuis sa naissance. Il a passé ses premières années dans les montagnes de Judée située entre Jérusalem et la mer Morte. Il a mené une vie simple, d'ascèse, "caché dans le désert", vêtu de peau de bête et se nourrissant de "sauterelles et de miel sauvage"
Adulte, il s'installe sur les bords du Jourdain, où il commence à pratiquer le « baptême de repentir pour la rémission des péchés » par immersion dans l'eau et prophétisé par Isaïe. Il réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue du Messie
Le glorieux prophète et précurseur Jean le Baptiste, aussi appelé Jean le Précurseur, car il était le précurseur du Christ, le prophète qui a annoncé Sa venue, l'a baptisé sur les bords du Jourdain, après l'avoir désigné comme « l'agneau de Dieu ». C'est l'un des saints les plus vénérés de l'Église orthodoxe. Jean est le cousin du Christ, par sa mère Élisabeth, qui était la fille de Zoia. Zoia est la sœur de la grand-mère du Christ.
Il a été décapité par Hérode au premier siècle, pour satisfaire sa belle-fille Salomé et sa femme Hérodiade.
Parce qu'il baptisa le Christ, il est le saint patron des parrains. Il est quelque fois appelé l'Ange du désert ; du fait de ce titre, il est parfois représenté avec des ailes.
SUITE Saints et Fêtes
.............................................
"PO" Sur le même sujet:
Parents de saint Jean-Baptiste et de la parenté de la Vierge Marie.
Hiéromoine Alexandre Nativité de saint Jean Baptiste
par Xenia Krivocheine "Saint Jean Baptiste"
Martyre de saint Jean-Baptiste
Pèlerinage à Amiens: Décollation du chef du Prophète et Précurseur Saint Jean Baptiste
Il a été décapité par Hérode au premier siècle, pour satisfaire sa belle-fille Salomé et sa femme Hérodiade.
Parce qu'il baptisa le Christ, il est le saint patron des parrains. Il est quelque fois appelé l'Ange du désert ; du fait de ce titre, il est parfois représenté avec des ailes.
SUITE Saints et Fêtes
.............................................
"PO" Sur le même sujet:
Parents de saint Jean-Baptiste et de la parenté de la Vierge Marie.
Hiéromoine Alexandre Nativité de saint Jean Baptiste
par Xenia Krivocheine "Saint Jean Baptiste"
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Pèlerinage à Amiens: Décollation du chef du Prophète et Précurseur Saint Jean Baptiste
Les orthodoxes sont nombreux à s’inquiéter pour le devenir de l'Archevêché Daru.
P.O. a reçu un abondant courrier dont les auteurs voulaient se renseigner sur cette date. En p.j. nous citons en trois langues la convocation datée du 5 juillet 2019 et signée par Mgr Jean de Charioupolis.
Il y écrit en particulier : "Fidèle à mon engagement de vous réunir à nouveau, je convoque donc pour le 7 septembre prochain une nouvelle Assemblée Générale extraordinaire sur le fondement de l'article 34 de nos statuts.
Nous procéderons ainsi à un vote sur notre avenir, et, si celui-ci conduit à un changement d'obédience, nous prendrons alors immédiatement date pour que la modification statuaire correspondante intervienne dans les prochains mois, au cours d'une nouvelle Assemblée Générale Extraordinaire ".
P.O. a reçu un abondant courrier dont les auteurs voulaient se renseigner sur cette date. En p.j. nous citons en trois langues la convocation datée du 5 juillet 2019 et signée par Mgr Jean de Charioupolis.
Il y écrit en particulier : "Fidèle à mon engagement de vous réunir à nouveau, je convoque donc pour le 7 septembre prochain une nouvelle Assemblée Générale extraordinaire sur le fondement de l'article 34 de nos statuts.
Nous procéderons ainsi à un vote sur notre avenir, et, si celui-ci conduit à un changement d'obédience, nous prendrons alors immédiatement date pour que la modification statuaire correspondante intervienne dans les prochains mois, au cours d'une nouvelle Assemblée Générale Extraordinaire ".
Архиепископ Иоанн Хариупольский, в своем обращении для участников Черезвычайного общего собрания, которое намечено на 7 сентября 2019 года, в частности, пишет:
" Верный принятому мной обязательству собрать вас снова, я созываю 7 сентября 2019 г., новое Чрезвычайное общее собрание на основе 34-ой статьи Устава Архиепископии. Таким образом мы проголосуем за наше будущее,и, если это приведет к изменению канонической принадлежности, немедленно назначим время, чтобы соответствующее изменение Устава было принято в ближайшие месяцы на новом Чрезвычайном общем собрании..."
Полностью читать текст здесь в PDF
" Верный принятому мной обязательству собрать вас снова, я созываю 7 сентября 2019 г., новое Чрезвычайное общее собрание на основе 34-ой статьи Устава Архиепископии. Таким образом мы проголосуем за наше будущее,и, если это приведет к изменению канонической принадлежности, немедленно назначим время, чтобы соответствующее изменение Устава было принято в ближайшие месяцы на новом Чрезвычайном общем собрании..."
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L'évêque Nestor /Sirotenko/ prend fin 2018 la tête en tant qu'archevêque de Chersonèse du diocèse nouvellement formé regroupant l'Espagne et le Portugal.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !
Chers frères et sœurs, nous entrons dans la troisième semaine qui suit la Sainte Pentecôte.
La première semaine suivant cette fête nous avons évoqué le magnifique don de sainteté que le Seigneur a octroyé à ses disciples, aux apôtres, à tous ceux qui croient en Lui. La force vivifiante du Seigneur est, grâce à la descente du Saint Esprit dans le monde, agissante et présente au sein de l’Eglise. Nous œuvrons assidûment au salut de nos âmes. Comme le disait Saint Séraphin de Sarov « il nous faut chercher à être en unité avec le Saint Esprit ». Comment y aboutir ? Comment vivre de la vie de l’Esprit ?
Il nous faut en cela des repères tangibles. C’est dans la Parole de Dieu, telle que nous la rapportent les Saints Evangiles, que nous trouvons ces indispensables « feuilles de route ». Aujourd’hui, en cette troisième semaine qui suit la Pentecôte, nous avons à nouveau entendu le Sermon sur la Montagne.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit !
Chers frères et sœurs, nous entrons dans la troisième semaine qui suit la Sainte Pentecôte.
La première semaine suivant cette fête nous avons évoqué le magnifique don de sainteté que le Seigneur a octroyé à ses disciples, aux apôtres, à tous ceux qui croient en Lui. La force vivifiante du Seigneur est, grâce à la descente du Saint Esprit dans le monde, agissante et présente au sein de l’Eglise. Nous œuvrons assidûment au salut de nos âmes. Comme le disait Saint Séraphin de Sarov « il nous faut chercher à être en unité avec le Saint Esprit ». Comment y aboutir ? Comment vivre de la vie de l’Esprit ?
Il nous faut en cela des repères tangibles. C’est dans la Parole de Dieu, telle que nous la rapportent les Saints Evangiles, que nous trouvons ces indispensables « feuilles de route ». Aujourd’hui, en cette troisième semaine qui suit la Pentecôte, nous avons à nouveau entendu le Sermon sur la Montagne.
Après avoir appelé ses disciples, après avoir entamé sa mission évangélique, nombreux déjà étaient ceux qui voyant les miracles et les guérisons qu’il accomplissait suivaient le Seigneur, Jésus monta sur une hauteur, une montagne et prenant la parole il les enseignait en disant : « Heureux ceux qui ont une âme de pauvre, car le Royaume des Cieux est à eux… » Chacune des paroles de ce Sermon a une valeur inestimable. Cet enseignement doit pénétrer nos âmes et nos cœurs. Nous devons, pour être sauvés, le garder en mémoire afin de rendre plus complète et plus riche notre vie spirituelle.
L’évangile de ce dimanche nous dit « La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, ton corps entier sera lumineux. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ! »
Chers frères et sœurs, réfléchissons au sens de ces paroles du Sauveur. Comment faut-il percevoir « l’œil qui est la lampe de notre corps ? » . Nous scrutons le monde qui nous environne. Même ceux qui sont privés du don de la vue, les aveugles, « voient » et pensent en images, en notions. Notre cerveau, notre raison se résument, pour 90%, à la fonction visuelle de notre organisme. Grâce à la vision, grâce à notre regard nous réceptionnons tout ce que nous savons de ce monde. Notre raison, notre intelligence sont opérantes grâce à notre don de la vue. Nous observons la lumière qui se réfléchit, le mouvement des photons qui émanent des objets qui nous environnent, l’infinie diversité des couleurs et des formes…
La science n’a pas encore trouvé à cela d’explication satisfaisante. Même la physique de l’infiniment petit, si avancée soit-elle, n’apporte pas de réponses claires. Or, pour les croyants la notion de lumière est bien plus ample, bien plus profonde que pour les chercheurs car nous savons que Dieu est Lumière et qu’Il ne comporte aucune obscurité, aucune ombre. C’est grâce à la Lumière Divine que nous devient accessible le mystère de l’union avec Dieu.
Nous appréhendons même, et c’est bien plus profond, ce que Dieu a incorporé en nous et qui nous deviendra manifeste en nous lors de notre vie future. Je pense à l’ Œil Rayonnant grâce Auquel nous voyons la lumière et par cette lumière tout ce que nous pouvons connaître des hommes et du monde.
Cet Œil est la composante rationnelle de notre âme, notre faculté d’évaluer et d’apprécier. Si notre regard est pur, notre corps, tout notre être, notre aspect et notre monde intérieur sont imprégnés de lumière. Notre âme éprouve un état de lumineuse simplicité. Si notre œil est mauvais ou fourbe , notre homme intérieur réside dans le trouble, dans les ténèbres, il ne sait où aller et en quoi espérer. Cet œil est de par lui-même notre univers intérieur tourné vers tout ce qui nous environne. Le Seigneur explicite ces paroles qui peuvent de prime abord paraître difficiles mais qui sont en réalité d’une évidente simplicité. « Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et Mamon ».
L’évangile de ce dimanche nous dit « La lampe du corps, c’est l’œil. Si donc ton œil est sain, ton corps entier sera lumineux. Mais si ton œil est malade, ton corps tout entier sera ténébreux. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, quelles ténèbres ! »
Chers frères et sœurs, réfléchissons au sens de ces paroles du Sauveur. Comment faut-il percevoir « l’œil qui est la lampe de notre corps ? » . Nous scrutons le monde qui nous environne. Même ceux qui sont privés du don de la vue, les aveugles, « voient » et pensent en images, en notions. Notre cerveau, notre raison se résument, pour 90%, à la fonction visuelle de notre organisme. Grâce à la vision, grâce à notre regard nous réceptionnons tout ce que nous savons de ce monde. Notre raison, notre intelligence sont opérantes grâce à notre don de la vue. Nous observons la lumière qui se réfléchit, le mouvement des photons qui émanent des objets qui nous environnent, l’infinie diversité des couleurs et des formes…
La science n’a pas encore trouvé à cela d’explication satisfaisante. Même la physique de l’infiniment petit, si avancée soit-elle, n’apporte pas de réponses claires. Or, pour les croyants la notion de lumière est bien plus ample, bien plus profonde que pour les chercheurs car nous savons que Dieu est Lumière et qu’Il ne comporte aucune obscurité, aucune ombre. C’est grâce à la Lumière Divine que nous devient accessible le mystère de l’union avec Dieu.
Nous appréhendons même, et c’est bien plus profond, ce que Dieu a incorporé en nous et qui nous deviendra manifeste en nous lors de notre vie future. Je pense à l’ Œil Rayonnant grâce Auquel nous voyons la lumière et par cette lumière tout ce que nous pouvons connaître des hommes et du monde.
Cet Œil est la composante rationnelle de notre âme, notre faculté d’évaluer et d’apprécier. Si notre regard est pur, notre corps, tout notre être, notre aspect et notre monde intérieur sont imprégnés de lumière. Notre âme éprouve un état de lumineuse simplicité. Si notre œil est mauvais ou fourbe , notre homme intérieur réside dans le trouble, dans les ténèbres, il ne sait où aller et en quoi espérer. Cet œil est de par lui-même notre univers intérieur tourné vers tout ce qui nous environne. Le Seigneur explicite ces paroles qui peuvent de prime abord paraître difficiles mais qui sont en réalité d’une évidente simplicité. « Nul ne peut servir deux maîtres, Dieu et Mamon ».
La nature de l’homme est telle qu’il peut choisir entre ces deux maîtres, soit il sert l’un et méprise l’autre, soit l’inverse. Si vous choisissez de servir Mamon, c'est-à-dire toute ce qui est à l’extérieur de nous et qui constitue le tissu de notre vie corporelle, vous n’êtes plus à même de servir Dieu. Nous sommes, bien sûr, immergés dans les choses de la vie, dans les soucis du quotidien. Nous nous affairons et cela ne laisse guère de place et de temps pour penser à Dieu. Nous savons que Dieu existe, nous croyons en Lui mais nous ne Le voyons plus. Or, à chacun des offices la Sainte Eglise nous exhorte à nous mettre à l’écart de tout ce qui est vanité et de fixer notre regard, nos yeux sur notre monde intérieur. Mais notre œil, la partie « pensante » de notre âme est le plus souvent myope. Nous restons à regarder ce qui est à nos pieds, sur le sol et nous ne savons pas où nous allons. Notre vision devient obscurcie.
Que faire pour mieux voir ? – demanderez-vous. Question fort simple à laquelle existe une réponse directe. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». Heureux donc ceux qui purifient leurs sentiments et qui purifient leurs cœurs. Ceux qui combattent le péché et s’opposent à tout ce qui nous empêche d’êtres simples, purs et clairvoyants.
Regardez les enfants. Avant un certain âge leur regard est simple et pur. Puis quelque chose commence à se passer : l’homme commence à observer le monde, à observer les autres. Il se pose des questions. « Qui suis-je ? » . Il se met à connaître le trouble, à se montrer orgueilleux et envieux. Puis l’âme humaine accepte le péché. Ce « Moi » se manifeste par les passions les plus diverses, ce « Moi » chute en péchant et cela nous rend de plus en plus difficile de voir Dieu. Il nous faut faire de notre mieux pour purifier nos cœurs, combattre et chasser les tentations qui nous sont chuchotées. Comme nous le dit l’un des cantiques de Pâques « Purifions nos sentiments et contemplons baignant dans une lumière indicible la Résurrection radieuse du Christ ». Notre Œil spirituel devient plus limpide et notre vie acquiert un sens véritable. Allons ensemble vers le salut !
Amen !
Que faire pour mieux voir ? – demanderez-vous. Question fort simple à laquelle existe une réponse directe. « Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu ». Heureux donc ceux qui purifient leurs sentiments et qui purifient leurs cœurs. Ceux qui combattent le péché et s’opposent à tout ce qui nous empêche d’êtres simples, purs et clairvoyants.
Regardez les enfants. Avant un certain âge leur regard est simple et pur. Puis quelque chose commence à se passer : l’homme commence à observer le monde, à observer les autres. Il se pose des questions. « Qui suis-je ? » . Il se met à connaître le trouble, à se montrer orgueilleux et envieux. Puis l’âme humaine accepte le péché. Ce « Moi » se manifeste par les passions les plus diverses, ce « Moi » chute en péchant et cela nous rend de plus en plus difficile de voir Dieu. Il nous faut faire de notre mieux pour purifier nos cœurs, combattre et chasser les tentations qui nous sont chuchotées. Comme nous le dit l’un des cantiques de Pâques « Purifions nos sentiments et contemplons baignant dans une lumière indicible la Résurrection radieuse du Christ ». Notre Œil spirituel devient plus limpide et notre vie acquiert un sens véritable. Allons ensemble vers le salut !
Amen !
La vierge de Vladimir ou Théotokos (= Marie) de Vladimir
L'icône de la Vierge de Vladimir est connue en Russie depuis 1131 alors qu'elle était apportée de Constantinople à Kiev.
En 1155, le prince André Bogolioubski partit vers le Nord pour fonder une nouvelle capitale. Ce fut Vladimir. Il apporta avec lui l'icône de Kiev. Il était captivé par sa splendeur. C'est à cette époque que l'icône commença à opérer des miracles et attira de nombreux fidèles.
En 1395, l'icône était transportée à Moscou. À trois reprises, lorsque menacée par une invasion de l'est, Moscou était sauvé par une intervention miraculeuse impliquant l'icône. L'icône se distingue par le bras de l'Enfant autour du cou maternel. Le visage de la Vierge qui nous regarde est empreint de chaleur et compréhension humaine, mais aussi d'une profonde tristesse.
Aujourd'hui, les pèlerins affluent toujours en grand nombre de toute la Russie, vers la Vierge de Vladimir.
L'icône de la Mère de Dieu, appelée aussi « icône de Vladimir», est conservée aujourd'hui dans la galerie Tretiakov à Moscou. C'est une icône dite miraculeuse du type Éléousa (tendresse miséricordieuse).
C'est une des plus anciennes icônes de ce type et, sans doute aussi, l'une des plus connues en Occident.
L'icône de la Vierge de Vladimir est connue en Russie depuis 1131 alors qu'elle était apportée de Constantinople à Kiev.
En 1155, le prince André Bogolioubski partit vers le Nord pour fonder une nouvelle capitale. Ce fut Vladimir. Il apporta avec lui l'icône de Kiev. Il était captivé par sa splendeur. C'est à cette époque que l'icône commença à opérer des miracles et attira de nombreux fidèles.
En 1395, l'icône était transportée à Moscou. À trois reprises, lorsque menacée par une invasion de l'est, Moscou était sauvé par une intervention miraculeuse impliquant l'icône. L'icône se distingue par le bras de l'Enfant autour du cou maternel. Le visage de la Vierge qui nous regarde est empreint de chaleur et compréhension humaine, mais aussi d'une profonde tristesse.
Aujourd'hui, les pèlerins affluent toujours en grand nombre de toute la Russie, vers la Vierge de Vladimir.
L'icône de la Mère de Dieu, appelée aussi « icône de Vladimir», est conservée aujourd'hui dans la galerie Tretiakov à Moscou. C'est une icône dite miraculeuse du type Éléousa (tendresse miséricordieuse).
C'est une des plus anciennes icônes de ce type et, sans doute aussi, l'une des plus connues en Occident.
Une semaine après avoir déclaré « obsolète » la pensée libérale, Vladimir Poutine est reçu ce jeudi 4 juillet par le pape François. Ce sera la sixième audience au Vatican pour le chef du Kremlin qui, dans une interview au vitriol au Financial Times à la veille du G20 au Japon, s’est déclaré haut et fort défenseur des « valeurs familiales traditionnelles de millions de gens ».
S’adressant ouvertement aux publics occidentaux, insistant sur la décadence des sociétés européennes, dénonçant leur volonté politique d’admettre l’homosexualité, Vladimir Poutine a critiqué « cette pensée libérale qui, à mon avis, est en train de disparaître ». Souvent photographié avec le patriarche orthodoxe Kirill, le président développe depuis des années ce même thème entre politique et religion : l’Occident, avec sa pensée libérale, est en déclin ; la Russie, défenseure des valeurs familiales, construit l’avenir.
Avec François, Vladimir Poutine reviendra sur ses pensées, lui qui l’a déjà rencontré en 2013 et 2015, mais s’est aussi entretenu en 2000 et 2003 avec Jean-Paul II et en 2007 avec Benoît XVI.
S’adressant ouvertement aux publics occidentaux, insistant sur la décadence des sociétés européennes, dénonçant leur volonté politique d’admettre l’homosexualité, Vladimir Poutine a critiqué « cette pensée libérale qui, à mon avis, est en train de disparaître ». Souvent photographié avec le patriarche orthodoxe Kirill, le président développe depuis des années ce même thème entre politique et religion : l’Occident, avec sa pensée libérale, est en déclin ; la Russie, défenseure des valeurs familiales, construit l’avenir.
Avec François, Vladimir Poutine reviendra sur ses pensées, lui qui l’a déjà rencontré en 2013 et 2015, mais s’est aussi entretenu en 2000 et 2003 avec Jean-Paul II et en 2007 avec Benoît XVI.
François bien vu à Moscou
Le pape actuel est bien vu à Moscou car il n’a jamais rien dit d’irritant contre le Kremlin. Cette nouvelle audience intervient à la veille d’un sommet au Vatican sur l’Ukraine, l’un des sujets clé des discussions. Pendant longtemps, c’était un objet de tensions, le Saint-Siège étant accusé par Moscou de prosélytisme sur ses terres. Mais, depuis la décision l’an passé du Patriarcat de Constantinople de reconnaître une Église indépendante en Ukraine puis celle du Patriarcat de Moscou de rompre ses liens avec Constantinople, les orthodoxes russes ont besoin de l’indirect soutien catholique.
« Pour s’affirmer en Ukraine, ils misent sur l’Église catholique qui, en leur parlant, confirme du coup l’importance du Patriarcat de Moscou », rappelle Jean-François Thiry, à la tête de la « Bibliothèque de l’esprit », rare lieu de rencontres œcuméniques en Russie entre catholiques et orthodoxes. Mais la situation est d’autant plus complexe que ce schisme est vu aussi par certains à Moscou comme une nouvelle tentative occidentale d’éloigner l’Ukraine de la Russie, hier politiquement et désormais sur le front religieux.
En Syrie, le Kremlin compte pareillement sur l’effet de levier du Vatican. Par le passé, François a affirmé que « la Russie peut donner beaucoup pour la paix mondiale », appelant l’Occident à « faire son autocritique en Libye » et évoquant des « convergences » entre le Saint-Siège et Moscou sur les conflits du monde arabe. Unis sur le sort des chrétiens d’Orient, François et Vladimir Poutine pourraient aussi chercher à relancer les efforts entre les deux Eglises pour renforcer le christianisme.
« Kirill et Poutine sont désormais clairement pour ce voyage »
Après l’historique rencontre du 12 février 2016 à Cuba entre le pape et Kirill, premier sommet entre les deux principaux dirigeants des chrétiens d’Orient et d’Occident séparés depuis le schisme de 1054, les liens institutionnels se sont multipliés entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou. Avec en vue : un possible voyage de François à Moscou.
« Kirill et Poutine sont désormais clairement pour ce voyage ! Ce serait une belle vitrine pour eux », insiste Jean-François Thiry. « Méfiances et réticences parmi les orthodoxes demeurent cependant… »
Officiellement, le Patriarcat orthodoxe assure « ne plus avoir de problèmes avec les catholiques » mais, dans les églises, de vieux différends religieux entretenus depuis trente ans reviennent régulièrement dans les discussions. Et, au sein même du clergé orthodoxe, la jalousie vis-à-vis du Vatican s’accompagne encore de soupçons sur les velléités de prosélytisme catholique.
Benjamin Quénelle, à Moscou
***
Une déclaration commune en février 2016
Elle s'était déroulée en présence d'interprètes, avec un pape sérieux et peu souriant. Mais François n'est pas allé plus loin, le Vatican étant resté très prudent dans cette crise au grand dam des catholiques ukrainiens qui avaient souhaité une condamnation directe de la politique russe en Ukraine. Un pas de plus dans le rapprochement du Vatican avec les orthodoxes russes, l'immense majorité de la population, a été accompli en février 2016 lors d'une rencontre historique entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill à Cuba.
Lire Les relations entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe russe suivent une évolution positive
A cette occasion les deux dirigeants religieux avaient signé une déclaration commune, Rome assurant qu'il s'agissait d'affirmer l'alliance entre orthodoxes et catholiques face à l'islamisme au Moyen-Orient, à une période marquée par des conflits que le pape avait qualifié de "troisième guerre mondiale par morceaux".
Le pape était à l'évidence préoccupé par les récupérations politiques prévisibles: moins d'une heure après la rencontre, il avait fait une mise au point inhabituelle aux journalistes qui l'accompagnaient lors de ce voyage devant le mener par la suite au Mexique. "Il y aura beaucoup d'interprétations (...). Ce n'est pas une déclaration politique, pas une déclaration sociologique, c'est une déclaration pastorale", avait-il insisté. Lien
Le pape actuel est bien vu à Moscou car il n’a jamais rien dit d’irritant contre le Kremlin. Cette nouvelle audience intervient à la veille d’un sommet au Vatican sur l’Ukraine, l’un des sujets clé des discussions. Pendant longtemps, c’était un objet de tensions, le Saint-Siège étant accusé par Moscou de prosélytisme sur ses terres. Mais, depuis la décision l’an passé du Patriarcat de Constantinople de reconnaître une Église indépendante en Ukraine puis celle du Patriarcat de Moscou de rompre ses liens avec Constantinople, les orthodoxes russes ont besoin de l’indirect soutien catholique.
« Pour s’affirmer en Ukraine, ils misent sur l’Église catholique qui, en leur parlant, confirme du coup l’importance du Patriarcat de Moscou », rappelle Jean-François Thiry, à la tête de la « Bibliothèque de l’esprit », rare lieu de rencontres œcuméniques en Russie entre catholiques et orthodoxes. Mais la situation est d’autant plus complexe que ce schisme est vu aussi par certains à Moscou comme une nouvelle tentative occidentale d’éloigner l’Ukraine de la Russie, hier politiquement et désormais sur le front religieux.
En Syrie, le Kremlin compte pareillement sur l’effet de levier du Vatican. Par le passé, François a affirmé que « la Russie peut donner beaucoup pour la paix mondiale », appelant l’Occident à « faire son autocritique en Libye » et évoquant des « convergences » entre le Saint-Siège et Moscou sur les conflits du monde arabe. Unis sur le sort des chrétiens d’Orient, François et Vladimir Poutine pourraient aussi chercher à relancer les efforts entre les deux Eglises pour renforcer le christianisme.
« Kirill et Poutine sont désormais clairement pour ce voyage »
Après l’historique rencontre du 12 février 2016 à Cuba entre le pape et Kirill, premier sommet entre les deux principaux dirigeants des chrétiens d’Orient et d’Occident séparés depuis le schisme de 1054, les liens institutionnels se sont multipliés entre le Saint-Siège et le Patriarcat de Moscou. Avec en vue : un possible voyage de François à Moscou.
« Kirill et Poutine sont désormais clairement pour ce voyage ! Ce serait une belle vitrine pour eux », insiste Jean-François Thiry. « Méfiances et réticences parmi les orthodoxes demeurent cependant… »
Officiellement, le Patriarcat orthodoxe assure « ne plus avoir de problèmes avec les catholiques » mais, dans les églises, de vieux différends religieux entretenus depuis trente ans reviennent régulièrement dans les discussions. Et, au sein même du clergé orthodoxe, la jalousie vis-à-vis du Vatican s’accompagne encore de soupçons sur les velléités de prosélytisme catholique.
Benjamin Quénelle, à Moscou
***
Une déclaration commune en février 2016
Elle s'était déroulée en présence d'interprètes, avec un pape sérieux et peu souriant. Mais François n'est pas allé plus loin, le Vatican étant resté très prudent dans cette crise au grand dam des catholiques ukrainiens qui avaient souhaité une condamnation directe de la politique russe en Ukraine. Un pas de plus dans le rapprochement du Vatican avec les orthodoxes russes, l'immense majorité de la population, a été accompli en février 2016 lors d'une rencontre historique entre le pape François et le patriarche orthodoxe russe Kirill à Cuba.
Lire Les relations entre l’Eglise catholique romaine et l’Eglise orthodoxe russe suivent une évolution positive
A cette occasion les deux dirigeants religieux avaient signé une déclaration commune, Rome assurant qu'il s'agissait d'affirmer l'alliance entre orthodoxes et catholiques face à l'islamisme au Moyen-Orient, à une période marquée par des conflits que le pape avait qualifié de "troisième guerre mondiale par morceaux".
Le pape était à l'évidence préoccupé par les récupérations politiques prévisibles: moins d'une heure après la rencontre, il avait fait une mise au point inhabituelle aux journalistes qui l'accompagnaient lors de ce voyage devant le mener par la suite au Mexique. "Il y aura beaucoup d'interprétations (...). Ce n'est pas une déclaration politique, pas une déclaration sociologique, c'est une déclaration pastorale", avait-il insisté. Lien
Les photos sont mises par V.G. Les vidéos proviennent de P.O.
La situation de l'Église orthodoxe ukrainienne, indépendante ou rattachée au patriarcat de Moscou, est en débat politique plus que religieux depuis plus de 25 ans que l'Ukraine est un état indépendant; les politiques s'en préoccupent régulièrement, le parlement (Rada) et le président Porochenko demandant au patriarcat de Constantinople d'instituer une Église autocéphale en Ukraine, alors que celui-ci renvoie à l'Église orthodoxe d'Ukraine canonique qui est autonome dans l'obédience du patriarcat de Moscou. La métropole de Kiev est en effet rattachée à ce patriarcat depuis plus de 450 ans mais la question revient dans l’actualité (1). Il est donc intéressant de revenir sur les circonstances de ce rattachement, qui fut aussi le résultat de considérations politiques bien plus que religieuses à la fin du XVIIе
Contexte historique
La métropole de Kiev, fondée après le baptême de St Vladimir en 988, occupait la 60e place dans les dyptiques du patriarcat de Constantinople. Après la conquête tatare (XIIIe siècle) le métropolite suivit le Grand Prince à Vladimir (1354), puis à Moscou, devenue capitale du principal état russe, tout en gardant le titre de "métropolite de Kiev et de toute la Rus" jusqu'à l'obtention du titre de "patriarche de toute les Russies" en 1589. La métropole de Kiev ne faisait alors plus partie de son obédience.
La situation de l'Église orthodoxe ukrainienne, indépendante ou rattachée au patriarcat de Moscou, est en débat politique plus que religieux depuis plus de 25 ans que l'Ukraine est un état indépendant; les politiques s'en préoccupent régulièrement, le parlement (Rada) et le président Porochenko demandant au patriarcat de Constantinople d'instituer une Église autocéphale en Ukraine, alors que celui-ci renvoie à l'Église orthodoxe d'Ukraine canonique qui est autonome dans l'obédience du patriarcat de Moscou. La métropole de Kiev est en effet rattachée à ce patriarcat depuis plus de 450 ans mais la question revient dans l’actualité (1). Il est donc intéressant de revenir sur les circonstances de ce rattachement, qui fut aussi le résultat de considérations politiques bien plus que religieuses à la fin du XVIIе
Contexte historique
La métropole de Kiev, fondée après le baptême de St Vladimir en 988, occupait la 60e place dans les dyptiques du patriarcat de Constantinople. Après la conquête tatare (XIIIe siècle) le métropolite suivit le Grand Prince à Vladimir (1354), puis à Moscou, devenue capitale du principal état russe, tout en gardant le titre de "métropolite de Kiev et de toute la Rus" jusqu'à l'obtention du titre de "patriarche de toute les Russies" en 1589. La métropole de Kiev ne faisait alors plus partie de son obédience.
En effet, le territoire de Kiev fut abrité des Tatars par les princes lituano-polonais dès le XIVe siècle (occupation de Kiev en 1361) et la métropole de Kiev, autonome de fait, se rattacha à Constantinople en 1458 malgré les protestations du métropolite et du Grand prince de Moscou. Elle jouissait d'une grande autonomie de la part de Constantinople mais elle fut quasiment annihilée quand la majorité du clergé passa dans l'Église catholique-uniate à la suite de l'Union de Brest-Litovsk (1596; c'est l'origine de l'actuelle Église gréco-catholique d'Ukraine).
La métropole orthodoxe ne se rétablit qu'à partir de 1632 avec nomination du métropolite orthodoxe de Kiev Pierre Moghila par le patriarche de Constantinople. C'est donc une métropole qui a retrouvé son autonomie mais affaiblie par la concurrence de l'Église uniate qui fait face à l'union politique avec la Russie qui se met en place.
Les croyants sont restés majoritairement fidèles à l'Orthodoxie, en particulier dans les territoires contrôlés par la cosaques Zaporogues; les cosaques étaient totalement acquis à leur foi ancestrale et ce fut l'une des causes de leur révolte. Le "Zaporoguie" terme signifiant « au-delà des rapides », est un territoire situé le long du Dniepr, en aval de Kiev, ou fut implantée à partir du XVIe siècle une "armée cosaque" destinée à défendre contre les incursions tatares le territoire de l'ancienne Rus de Kiev soumis à l'état lituano-polonais, (ces territoires furent alors dénommés "Ukraina", terme polonais signifiant limite ou bordure). Les cosaques étaient principalement des paysans fuyant la domination des seigneurs, des aventuriers de toutes sortes, voire des repris de justice; en s'installant dans ce territoire autoadministré ils devenaient des paysans-soldats au service de l'état lituano-polonais.
Mais une révolte éclata en 1648 sous la conduite de l'hetman (général en chef cosaque) Bogdan Khmelnitski (il est considéré comme un héros en Russie et un traitre en Ukraine… Après six ans de résistance à une féroce répression par l'armée polonaise, les cosaques demandaient l'assistance de la Russie et signaient le traité de Periaslavl (1654) par lequel l'hetman et les anciens des Cosaques juraient fidélité au tsar de Moscou
Une subordination de fait
Le traité de Periaslavl ne parlait pas du statut de l'Eglise, mentionnant simplement la garantie des droits immobiliers du clergé, et le métropolite titulaire de Kiev refusa de reconnaître l'autorité du patriarche de Moscou en revendiquant l'obédience canonique de Constantinople.
L'Ukraine fut alors le théâtre d'une guerre civile sanglante qui dura vingt an (voir "Taras Boulba" de Gogol): Un nouveau traité d'allégeance à la Russie fut signé en 1659 et là il était spécifié que "le Métropolite de Kiev et tout le clergé de la "Petite Russie" seront sous la bénédiction du patriarche de Moscou" alors même que les cosaques ne contrôlaient que les deux diocèses bordant le Dniepr (Kiev et Tchernigov), les 5 autres diocèses ukrainiens, plus à l'ouest, restant sous le contrôle de la Pologne qui était toujours en guerre avec la Russie. La chaire métropolitaine subit plusieurs péripéties et vacances jusqu'en 1684, quand l'hetman décida avec Moscou de convoquer un concile pour élire un nouveau métropolite de Kiev. Le patriarche de Moscou et les coempereurs de Russie (2) écrivirent au patriarche de Constantinople pour demande l'autorisation d'introniser le métropolite et un concile fut convoqué à Kiev en 1685 sans attendre la réponse définitive.
Ce fut un curieux concile où les représentants de l'hetman étaient plus nombreux que les membres du clergé qui provenaient pratiquement tous du diocèse de Kiev … Le concile élit malgré tout un évêque qui avait fui le territoire sous contrôle polonais car il s'opposait à la politique de "polonisation" qu'y menait le royaume: Il était évidemment favorable au passage de la métropole sous l'omophore du patriarcat de Moscou et il fut intronisé à Moscou où il prêta serment "au futur patriarche (la chaire était alors vacante) et à tous l'épiscopat de Russie".
Le transfert de la métropole de Kiev était réalisé "de facto" mais pour le légaliser canoniquement il fallait obtenir un congé canonique de Constantinople…
L'accord de Constantinople
Les pourparlers durèrent six mois et donnèrent lieux à des péripéties pour le moins surprenantes.
La Turquie avait de bonnes relations et même un traité de paix avec la Russie à ce moment-là (les deux empires n'avaient pas de frontière commune, car ils étaient séparés par les territoires ukrainiens sous domination polonaise et le khanat de Crimée qui occupaient toute la rive nord de la mer Noire). Beaucoup de contacts passaient par les patriarches orientaux, dont les charges dépendaient du Sultan; ils résidaient à Istanbul, avaient de nombreux contacts avec le pouvoir impérial russe, se rendaient fréquemment à Moscou et servaient d'agents d'information auprès de la Sublime Porte, comme l'écrit le patriarche de Jérusalem Docifèe. Ces contacts n'était évidemment pas très bien vu par le gouvernement du sultan: les patriarches d'Antioche et d'Alexandrie furent destitués après des séjours à Moscou et le patriarche Parfenius fut même pendu pour trahison… A la fin du XVIIe siècle l'ambassadeur de Russie ne pouvait rencontrer les patriarches qu'après accord du Grand Vizir.
Les patriarches orientaux étaient en principe favorables à la réunification de la métropole de Kiev avec Moscou car ils espéraient que l'intégration de l'Eglise d'Ukraine à l'Eglise russe serait un premier pas vers celle des duchés Danubiens puis la libération de la Grèce (en 1655 les patriarches de Jérusalem et d'Antioche demandaient au tsar Alexis I de "prendre la Moldavie sous sa protection"…). Ainsi Il y avait eu des contacts entre les patriarches de Jérusalem et de Constantinople et l'hetman zaporogue dès le commencement de la révolte cosaque contre le pouvoir polonais.
Les envoyés de Moscou chargés de négocier le congé canonique de la métropole de Kiev en 1686 durent commencèrent donc par obtenir l'autorisation du Vizir puis s'adressèrent au patriarche de Jérusalem qui servait généralement d'intermédiaire rétribué… Mais celui-ci leur opposa une fin de non-recevoir, leur reprochant la consécration anti canonique du métropolite de Kiev sans l'accord de Constantinople. Il qualifia cela de "rapt d'un diocèse" et traita la proposition d'une "généreuse aumône" de "tentative flagrante de simonie qui humilie l'Eglise orientale" écrit le professeur Volodymyr Bureha (3)… Il refusa de soutenir la demande de transfert de la métropole bien que dans sa lettre aux empereurs de Russie il avait déclaré approuver l'ordination du nouveau métropolite de Kiev. Dans le même temps, un émissaire du patriarche de Constantinople s'était directement adressé à l'envoyé de Moscou lui demandant carrément de l'argent pour l'obtention du congé canonique de Kiev; mais le représentant de Moscou répondit en substance "le congé d'abord, l'argent ensuite".
Alors les délégués de Moscou décidèrent de rencontrer le Vizir et les affaires s'arrangèrent. L'empire Ottoman était en effet en pleine déconfiture: l'armée turque avait été battue devant Vienne par les armées de l'empire austro-hongrois et de la Pologne en 1863, venait d'abandonner Budapest, tenue pendant 140 ans, et battait en retraite. La Russie, en conflit avec la Pologne, était vue comme un allié potentiel de la Porte et le vizir décida de satisfaire la demande de rattachement de la métropole de Kiev pour se concilier Moscou. Quand il reçut l'envoyé du patriarche russe, il lui annonça qu'il "allait convoquer le patriarche de Jérusalem pour lui ordonner de satisfaire la demande du gouvernement russe."
Après cela l'attitude du patriarche de Jérusalem changea du tout au tout. Il annonça que, canoniquement, tout patriarche pouvait laisser partir un évêque dans un autre patriarcat et qu'il allait donc soutenir la demande russe auprès du patriarche de Constantinople. Pour cette compréhension du problème le patriarche reçut 2000 roubles or (sic).
Le siège de Constantinople était alors occupé par le patriarche Denis, qui fut élu et déposé cinq fois dans sa vie…
En 1686 il venait d'être élu pour la quatrième fois et n'avait pas encore reçu ses pouvoirs du vizir; il exécuta donc sa décision en écrivant en ce sens aux coempereurs de Russie, au patriarche de Moscou et à l'hetman en mai 1686. Cette décision fut confirmée par un concile local du patriarcat convoqué un mois après, dont le Тomos fut signé par le patriarche et 21 métropolites. Un autre Тomos confirmait la nomination du métropolite de Kiev élu à Moscou.
Les envoyés de Moscou remercièrent le patriarche avec 200 roubles or et 120 peaux de zibelines (4) (dont le reçu personnellement signé par Denis est conservé).
Deux mois plus tard, alors que Moscou avait signé une "paix perpétuelle" avec la Pologne par laquelle la Russie s'engageait à rompre son traité avec la Turquie et à attaquer le khan de Crimée, allié des Turcs, le patriarche Denis fut accusé de collusion avec Moscou, accusation confortée par la transmission de la métropole de Kiev, et démis par le saint synode… Mais le tomos ne fut pas révoqué et il est reçu et appliqué depuis plus de 330 ans, ce qui constitue un critère essentiel de sa canonicité conformément au droit canon (5).
La métropole orthodoxe ne se rétablit qu'à partir de 1632 avec nomination du métropolite orthodoxe de Kiev Pierre Moghila par le patriarche de Constantinople. C'est donc une métropole qui a retrouvé son autonomie mais affaiblie par la concurrence de l'Église uniate qui fait face à l'union politique avec la Russie qui se met en place.
Les croyants sont restés majoritairement fidèles à l'Orthodoxie, en particulier dans les territoires contrôlés par la cosaques Zaporogues; les cosaques étaient totalement acquis à leur foi ancestrale et ce fut l'une des causes de leur révolte. Le "Zaporoguie" terme signifiant « au-delà des rapides », est un territoire situé le long du Dniepr, en aval de Kiev, ou fut implantée à partir du XVIe siècle une "armée cosaque" destinée à défendre contre les incursions tatares le territoire de l'ancienne Rus de Kiev soumis à l'état lituano-polonais, (ces territoires furent alors dénommés "Ukraina", terme polonais signifiant limite ou bordure). Les cosaques étaient principalement des paysans fuyant la domination des seigneurs, des aventuriers de toutes sortes, voire des repris de justice; en s'installant dans ce territoire autoadministré ils devenaient des paysans-soldats au service de l'état lituano-polonais.
Mais une révolte éclata en 1648 sous la conduite de l'hetman (général en chef cosaque) Bogdan Khmelnitski (il est considéré comme un héros en Russie et un traitre en Ukraine… Après six ans de résistance à une féroce répression par l'armée polonaise, les cosaques demandaient l'assistance de la Russie et signaient le traité de Periaslavl (1654) par lequel l'hetman et les anciens des Cosaques juraient fidélité au tsar de Moscou
Une subordination de fait
Le traité de Periaslavl ne parlait pas du statut de l'Eglise, mentionnant simplement la garantie des droits immobiliers du clergé, et le métropolite titulaire de Kiev refusa de reconnaître l'autorité du patriarche de Moscou en revendiquant l'obédience canonique de Constantinople.
L'Ukraine fut alors le théâtre d'une guerre civile sanglante qui dura vingt an (voir "Taras Boulba" de Gogol): Un nouveau traité d'allégeance à la Russie fut signé en 1659 et là il était spécifié que "le Métropolite de Kiev et tout le clergé de la "Petite Russie" seront sous la bénédiction du patriarche de Moscou" alors même que les cosaques ne contrôlaient que les deux diocèses bordant le Dniepr (Kiev et Tchernigov), les 5 autres diocèses ukrainiens, plus à l'ouest, restant sous le contrôle de la Pologne qui était toujours en guerre avec la Russie. La chaire métropolitaine subit plusieurs péripéties et vacances jusqu'en 1684, quand l'hetman décida avec Moscou de convoquer un concile pour élire un nouveau métropolite de Kiev. Le patriarche de Moscou et les coempereurs de Russie (2) écrivirent au patriarche de Constantinople pour demande l'autorisation d'introniser le métropolite et un concile fut convoqué à Kiev en 1685 sans attendre la réponse définitive.
Ce fut un curieux concile où les représentants de l'hetman étaient plus nombreux que les membres du clergé qui provenaient pratiquement tous du diocèse de Kiev … Le concile élit malgré tout un évêque qui avait fui le territoire sous contrôle polonais car il s'opposait à la politique de "polonisation" qu'y menait le royaume: Il était évidemment favorable au passage de la métropole sous l'omophore du patriarcat de Moscou et il fut intronisé à Moscou où il prêta serment "au futur patriarche (la chaire était alors vacante) et à tous l'épiscopat de Russie".
Le transfert de la métropole de Kiev était réalisé "de facto" mais pour le légaliser canoniquement il fallait obtenir un congé canonique de Constantinople…
L'accord de Constantinople
Les pourparlers durèrent six mois et donnèrent lieux à des péripéties pour le moins surprenantes.
La Turquie avait de bonnes relations et même un traité de paix avec la Russie à ce moment-là (les deux empires n'avaient pas de frontière commune, car ils étaient séparés par les territoires ukrainiens sous domination polonaise et le khanat de Crimée qui occupaient toute la rive nord de la mer Noire). Beaucoup de contacts passaient par les patriarches orientaux, dont les charges dépendaient du Sultan; ils résidaient à Istanbul, avaient de nombreux contacts avec le pouvoir impérial russe, se rendaient fréquemment à Moscou et servaient d'agents d'information auprès de la Sublime Porte, comme l'écrit le patriarche de Jérusalem Docifèe. Ces contacts n'était évidemment pas très bien vu par le gouvernement du sultan: les patriarches d'Antioche et d'Alexandrie furent destitués après des séjours à Moscou et le patriarche Parfenius fut même pendu pour trahison… A la fin du XVIIe siècle l'ambassadeur de Russie ne pouvait rencontrer les patriarches qu'après accord du Grand Vizir.
Les patriarches orientaux étaient en principe favorables à la réunification de la métropole de Kiev avec Moscou car ils espéraient que l'intégration de l'Eglise d'Ukraine à l'Eglise russe serait un premier pas vers celle des duchés Danubiens puis la libération de la Grèce (en 1655 les patriarches de Jérusalem et d'Antioche demandaient au tsar Alexis I de "prendre la Moldavie sous sa protection"…). Ainsi Il y avait eu des contacts entre les patriarches de Jérusalem et de Constantinople et l'hetman zaporogue dès le commencement de la révolte cosaque contre le pouvoir polonais.
Les envoyés de Moscou chargés de négocier le congé canonique de la métropole de Kiev en 1686 durent commencèrent donc par obtenir l'autorisation du Vizir puis s'adressèrent au patriarche de Jérusalem qui servait généralement d'intermédiaire rétribué… Mais celui-ci leur opposa une fin de non-recevoir, leur reprochant la consécration anti canonique du métropolite de Kiev sans l'accord de Constantinople. Il qualifia cela de "rapt d'un diocèse" et traita la proposition d'une "généreuse aumône" de "tentative flagrante de simonie qui humilie l'Eglise orientale" écrit le professeur Volodymyr Bureha (3)… Il refusa de soutenir la demande de transfert de la métropole bien que dans sa lettre aux empereurs de Russie il avait déclaré approuver l'ordination du nouveau métropolite de Kiev. Dans le même temps, un émissaire du patriarche de Constantinople s'était directement adressé à l'envoyé de Moscou lui demandant carrément de l'argent pour l'obtention du congé canonique de Kiev; mais le représentant de Moscou répondit en substance "le congé d'abord, l'argent ensuite".
Alors les délégués de Moscou décidèrent de rencontrer le Vizir et les affaires s'arrangèrent. L'empire Ottoman était en effet en pleine déconfiture: l'armée turque avait été battue devant Vienne par les armées de l'empire austro-hongrois et de la Pologne en 1863, venait d'abandonner Budapest, tenue pendant 140 ans, et battait en retraite. La Russie, en conflit avec la Pologne, était vue comme un allié potentiel de la Porte et le vizir décida de satisfaire la demande de rattachement de la métropole de Kiev pour se concilier Moscou. Quand il reçut l'envoyé du patriarche russe, il lui annonça qu'il "allait convoquer le patriarche de Jérusalem pour lui ordonner de satisfaire la demande du gouvernement russe."
Après cela l'attitude du patriarche de Jérusalem changea du tout au tout. Il annonça que, canoniquement, tout patriarche pouvait laisser partir un évêque dans un autre patriarcat et qu'il allait donc soutenir la demande russe auprès du patriarche de Constantinople. Pour cette compréhension du problème le patriarche reçut 2000 roubles or (sic).
Le siège de Constantinople était alors occupé par le patriarche Denis, qui fut élu et déposé cinq fois dans sa vie…
En 1686 il venait d'être élu pour la quatrième fois et n'avait pas encore reçu ses pouvoirs du vizir; il exécuta donc sa décision en écrivant en ce sens aux coempereurs de Russie, au patriarche de Moscou et à l'hetman en mai 1686. Cette décision fut confirmée par un concile local du patriarcat convoqué un mois après, dont le Тomos fut signé par le patriarche et 21 métropolites. Un autre Тomos confirmait la nomination du métropolite de Kiev élu à Moscou.
Les envoyés de Moscou remercièrent le patriarche avec 200 roubles or et 120 peaux de zibelines (4) (dont le reçu personnellement signé par Denis est conservé).
Deux mois plus tard, alors que Moscou avait signé une "paix perpétuelle" avec la Pologne par laquelle la Russie s'engageait à rompre son traité avec la Turquie et à attaquer le khan de Crimée, allié des Turcs, le patriarche Denis fut accusé de collusion avec Moscou, accusation confortée par la transmission de la métropole de Kiev, et démis par le saint synode… Mais le tomos ne fut pas révoqué et il est reçu et appliqué depuis plus de 330 ans, ce qui constitue un critère essentiel de sa canonicité conformément au droit canon (5).
Conclusion
L'autonomie des cosaques fut progressivement réduite puis supprimée par Catherine II (1775) et les territoires de la "Petite Russie", complétés par le reste des territoires orthodoxes (sauf la Ruthénie et la Galicie, au sud-ouest, attribuées à l'Autriche-Hongrie) après les partages de la Pologne (1795), furent divisés en plusieurs gouvernorat intégrés à l'empire russe.
La métropole de Kiev perdit de son importance: les diocèses de la rive gauche furent directement rattachés au patriarcat, de même que les nouveaux diocèses crées dans les steppes de l'est après le démantèlement du Khanat de Crimée aux XVIII-XIXe siècles. Après la suppression du patriarcat sous Pierre le Grand, le métropolite fut remplacé par un archevêque nommé par l'empereur sur proposition du synode, les spécificités ukrainiennes furent progressivement nivelées et l'archevêché de Kiev devint, jusqu'après la révolution, un diocèse de l'Eglise russe parmi d'autres. C'est toutefois l'archevêque de Kiev Vladimir qui fut le premier néomartyr de l'Eglise russe en 1917.
La situation changea avec le traité de Versailles (1919) qui attribuait à la Pologne la partie occidentale de l'Ukraine actuelle où se situent deux diocèses orthodoxes. Privés de liens avec le patriarcat de Moscou après la guerre civile et la guerre russo-polonaise de 1921, ces diocèses s'érigèrent en " L'Église Orthodoxe autocéphale d'Ukraine (UAOC)". Ces territoires furent annexés par l'URSS après la deuxième guerre mondiale, l'Eglise gréco-catholique sur ces territoires fut absorbée de force par l'Eglise russe et subit à nouveau les repressions staliniennes.
Après l'indépendance de l'Ukraine (1991), la métropole de Kiev fut renommée Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine et retrouva son autonomie du XVIIe siècle dans le cadre canonique du patriarcat de Moscou en ayant son propre synode et convoquant son propre concile local et élisant son métropolite qui est simplement confirmé par Moscou. Bien qu'elle ait subi le schisme du pseudo-patriarcat de Kiev (1992), elle est actuellement la plus importante juridiction d'Ukraine en nombre de paroisses.
Malgré tout, la canonicité du tomos de 1686 est parfois contestée bien qu'il ne fut jamais abrogé et que les patriarches de Constantinople continuent à le respecter. Le schisme de l'EOU en 1924, mentionné plus haut, et comme celui du pseudo-patriarcat de Kiev, en 1992, se fondent sur la non-canonicité de la réunification de 1686 et, en 2008, le patriarche de Constantinople Bartholomée qualifiait les évènements de 1686 d'annexion en faisant le parallèle avec l'attribution de l'autocéphalie aux Eglises des Balkans au XIXème siècle: tous ces actes, a-t-il dit, "ont été faits sous la pression des autorités politiques auxquelles le patriarcat avait dû se plier".
Mais il a depuis affirmé à plusieurs reprises que la seule Église canonique d'Ukraine était l'Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine du patriarcat de Moscou. Toutefois, la dernière déclaration du métropolite de Pergame affirmant que "cette transition avait dès les départ un caractère provisoire", contredisant la position de l’Église russe pourtant clairement documentée (ibid 1) remettent en avant le débat historique.
Les événements de 1686 doivent nous servir de leçon historique, conclu le professeur Bureha. Ils rappellent que, quelle que soient les circonstances politiques, l'Eglise du Christ doit s'efforcer de respecter ses fondements canoniques. "Les transgressions des hommes politiques et des hiérarques du XVIIe siècle nous reviennent en boomerang et nous obligent à faire un choix critique. Mais saurons nous répondre à ce défi?"
Source: Volodymyr Bureha (ibid. note 2)
L'autonomie des cosaques fut progressivement réduite puis supprimée par Catherine II (1775) et les territoires de la "Petite Russie", complétés par le reste des territoires orthodoxes (sauf la Ruthénie et la Galicie, au sud-ouest, attribuées à l'Autriche-Hongrie) après les partages de la Pologne (1795), furent divisés en plusieurs gouvernorat intégrés à l'empire russe.
La métropole de Kiev perdit de son importance: les diocèses de la rive gauche furent directement rattachés au patriarcat, de même que les nouveaux diocèses crées dans les steppes de l'est après le démantèlement du Khanat de Crimée aux XVIII-XIXe siècles. Après la suppression du patriarcat sous Pierre le Grand, le métropolite fut remplacé par un archevêque nommé par l'empereur sur proposition du synode, les spécificités ukrainiennes furent progressivement nivelées et l'archevêché de Kiev devint, jusqu'après la révolution, un diocèse de l'Eglise russe parmi d'autres. C'est toutefois l'archevêque de Kiev Vladimir qui fut le premier néomartyr de l'Eglise russe en 1917.
La situation changea avec le traité de Versailles (1919) qui attribuait à la Pologne la partie occidentale de l'Ukraine actuelle où se situent deux diocèses orthodoxes. Privés de liens avec le patriarcat de Moscou après la guerre civile et la guerre russo-polonaise de 1921, ces diocèses s'érigèrent en " L'Église Orthodoxe autocéphale d'Ukraine (UAOC)". Ces territoires furent annexés par l'URSS après la deuxième guerre mondiale, l'Eglise gréco-catholique sur ces territoires fut absorbée de force par l'Eglise russe et subit à nouveau les repressions staliniennes.
Après l'indépendance de l'Ukraine (1991), la métropole de Kiev fut renommée Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine et retrouva son autonomie du XVIIe siècle dans le cadre canonique du patriarcat de Moscou en ayant son propre synode et convoquant son propre concile local et élisant son métropolite qui est simplement confirmé par Moscou. Bien qu'elle ait subi le schisme du pseudo-patriarcat de Kiev (1992), elle est actuellement la plus importante juridiction d'Ukraine en nombre de paroisses.
Malgré tout, la canonicité du tomos de 1686 est parfois contestée bien qu'il ne fut jamais abrogé et que les patriarches de Constantinople continuent à le respecter. Le schisme de l'EOU en 1924, mentionné plus haut, et comme celui du pseudo-patriarcat de Kiev, en 1992, se fondent sur la non-canonicité de la réunification de 1686 et, en 2008, le patriarche de Constantinople Bartholomée qualifiait les évènements de 1686 d'annexion en faisant le parallèle avec l'attribution de l'autocéphalie aux Eglises des Balkans au XIXème siècle: tous ces actes, a-t-il dit, "ont été faits sous la pression des autorités politiques auxquelles le patriarcat avait dû se plier".
Mais il a depuis affirmé à plusieurs reprises que la seule Église canonique d'Ukraine était l'Eglise Orthodoxe Autonome d'Ukraine du patriarcat de Moscou. Toutefois, la dernière déclaration du métropolite de Pergame affirmant que "cette transition avait dès les départ un caractère provisoire", contredisant la position de l’Église russe pourtant clairement documentée (ibid 1) remettent en avant le débat historique.
Les événements de 1686 doivent nous servir de leçon historique, conclu le professeur Bureha. Ils rappellent que, quelle que soient les circonstances politiques, l'Eglise du Christ doit s'efforcer de respecter ses fondements canoniques. "Les transgressions des hommes politiques et des hiérarques du XVIIe siècle nous reviennent en boomerang et nous obligent à faire un choix critique. Mais saurons nous répondre à ce défi?"
Source: Volodymyr Bureha (ibid. note 2)
Notes
(1) "PO"
(2) Les tsars Pierre et Jean, fils d'Axis 1er, régnèrent ensemble de 1682 à 1696 sous la régence de leur sœur ainée la princesse Sophia
(3) Volodymyr Bureha, docteur en histoire et en théologie, professeur et vice-recteur chargé de la recherche de l'Académie théologique et séminaire de Kiev; les citations proviennent du texte du professeur Bureha sur bogoslov.ru http://www.bogoslov.ru/text/315141.html (en russe, traduction de l'auteur).
(4) Les peaux de zibeline avaient une grande valeur et étaient des cadeaux diplomatiques traditionnels des princes russes
(5) Canon 4 du quatrième Concile Œcuménique confirmé par la règle 25 du concile in Trulio.
(1) "PO"
(2) Les tsars Pierre et Jean, fils d'Axis 1er, régnèrent ensemble de 1682 à 1696 sous la régence de leur sœur ainée la princesse Sophia
(3) Volodymyr Bureha, docteur en histoire et en théologie, professeur et vice-recteur chargé de la recherche de l'Académie théologique et séminaire de Kiev; les citations proviennent du texte du professeur Bureha sur bogoslov.ru http://www.bogoslov.ru/text/315141.html (en russe, traduction de l'auteur).
(4) Les peaux de zibeline avaient une grande valeur et étaient des cadeaux diplomatiques traditionnels des princes russes
(5) Canon 4 du quatrième Concile Œcuménique confirmé par la règle 25 du concile in Trulio.
L’Espagne que nous ne connaissons pas. L’archiprêtre André Kordotchkine, recteur de la paroisse Sainte-Marie-Madeleine de Madrid partage ici avec nous son amour pour les reliques de saint Jacques le Majeur, le Suaire de notre Seigneur, une parcelle de la Sainte Croix et la geôle de la sainte martyre Léocadia.
Parfois on nous demande en quoi la vie orthodoxe à l’étranger diffère-t-elle de celle de la Russie. Il me semble qu’il y a une différence, importante, peut-être pas pour tous, mais pour beaucoup. Quand on vit à Moscou, par exemple, ou à Saint-Pétersbourg, si on a le cafard, on peut aller au monastère du Don ou sur les bords de la Smolenka, et alors ça va mieux, ou ça passe totalement. Si on est à Madrid, on n’a nulle part où aller, nulle part où recharger ses batteries.
C’est ce que je pensais quand je suis arrivé à Madrid, il y a douze ans, quand nous avons commencé à officier là où avant nous venaient des immigrés latino-américains ou marocains pour téléphoner chez eux ou vendre des pêches et des tomates. Ce n’est pas facile de commencer quelque chose, d’essuyer les plâtres, pensai-je. Mais petit à petit nous avons appris que nous n’étions pas les premiers. L’histoire passée de notre paroisse nous est apparue, elle remonte jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, nous avons découvert un prêtre remarquable : le père Constantin Koustodiev qui officiait à Madrid dans les années 1860, nous avons feuilleté les pages de l’histoire de l’Église indivise en Espagne.
Parfois on nous demande en quoi la vie orthodoxe à l’étranger diffère-t-elle de celle de la Russie. Il me semble qu’il y a une différence, importante, peut-être pas pour tous, mais pour beaucoup. Quand on vit à Moscou, par exemple, ou à Saint-Pétersbourg, si on a le cafard, on peut aller au monastère du Don ou sur les bords de la Smolenka, et alors ça va mieux, ou ça passe totalement. Si on est à Madrid, on n’a nulle part où aller, nulle part où recharger ses batteries.
C’est ce que je pensais quand je suis arrivé à Madrid, il y a douze ans, quand nous avons commencé à officier là où avant nous venaient des immigrés latino-américains ou marocains pour téléphoner chez eux ou vendre des pêches et des tomates. Ce n’est pas facile de commencer quelque chose, d’essuyer les plâtres, pensai-je. Mais petit à petit nous avons appris que nous n’étions pas les premiers. L’histoire passée de notre paroisse nous est apparue, elle remonte jusqu’au milieu du XVIIIe siècle, nous avons découvert un prêtre remarquable : le père Constantin Koustodiev qui officiait à Madrid dans les années 1860, nous avons feuilleté les pages de l’histoire de l’Église indivise en Espagne.
Photo - Le chemin de Saint Jacques
En Angleterre, tous les orthodoxes savent qui est le premier martyr d’Albanie, quels sont les saints celtes anciens, ils font des pèlerinages à Walsingham et autres lieux saints. En Espagne, rien ! Nous avons commencé à explorer « la géographie orthodoxe » de la péninsule ibérique. Et nous avons visité certains lieux, pas une fois unique, mais à plusieurs reprises, en famille, avec la paroisse.
1. Santiago de Compostella
Saint-Jacques de Compostelle est la capitale de la Galice. Cette région s’étend au nord-est de l’Espagne. En y venant, ceux qui connaissent les côtes méditerranéennes seront surpris : des champs verdoyants, des bouleaux, les vagues de l’océan et des gens différents : les Galiciens sont les descendants d’anciennes tribus celtes, ils ont gardé le souvenir de leur passé. Arrêtez-vous au bar « Casa das Crechas » où aiment se retrouver les nationalistes locaux ou tout simplement allez écouter la cornemuse galicienne sur la place Obradoiro, près de la cathédrale, vous comprendrez où vous êtes tombé.
Selon la légende, on a trouvé ici, au IXe siècle, les reliques de saint Jacques le Majeur (de Zébédée). Les Espagnols croient que c’est lui qui a introduit la nouvelle du Christ dans leur pays, les spécialistes aujourd’hui sont sceptiques sur cette question. On se demande comment saint Jacques aurait pu venir en Espagne avant de finir en martyr, comme décrit dans les Actes des Apôtres (Ap 12, 12), comment ses restes ont pu se retrouver en Espagne, pourquoi est-ce que les anciens chroniqueurs et historiens ne disent rien de son évangélisation. Quoi qu’il en soit, la légende de saint Jacques est profondément ancrée dans la culture espagnole.
Le Chemin de Compostelle, cette toile de voies qui réunit différentes villes européennes a créé au Moyen-âge un espace européen uni bien avant l’Union européenne. Au cours des dernières décennies, ces chemins ont été empruntés par un nombre toujours croissant de pèlerins. Les voyageurs russes ont formé un groupe sur Facebook. En outre, un petit nombre d’orthodoxes habitent Saint-Jacques de Compostelle et aux alentours ; régulièrement nous célébrons pour eux des offices dans la cathédrale.
En Angleterre, tous les orthodoxes savent qui est le premier martyr d’Albanie, quels sont les saints celtes anciens, ils font des pèlerinages à Walsingham et autres lieux saints. En Espagne, rien ! Nous avons commencé à explorer « la géographie orthodoxe » de la péninsule ibérique. Et nous avons visité certains lieux, pas une fois unique, mais à plusieurs reprises, en famille, avec la paroisse.
1. Santiago de Compostella
Saint-Jacques de Compostelle est la capitale de la Galice. Cette région s’étend au nord-est de l’Espagne. En y venant, ceux qui connaissent les côtes méditerranéennes seront surpris : des champs verdoyants, des bouleaux, les vagues de l’océan et des gens différents : les Galiciens sont les descendants d’anciennes tribus celtes, ils ont gardé le souvenir de leur passé. Arrêtez-vous au bar « Casa das Crechas » où aiment se retrouver les nationalistes locaux ou tout simplement allez écouter la cornemuse galicienne sur la place Obradoiro, près de la cathédrale, vous comprendrez où vous êtes tombé.
Selon la légende, on a trouvé ici, au IXe siècle, les reliques de saint Jacques le Majeur (de Zébédée). Les Espagnols croient que c’est lui qui a introduit la nouvelle du Christ dans leur pays, les spécialistes aujourd’hui sont sceptiques sur cette question. On se demande comment saint Jacques aurait pu venir en Espagne avant de finir en martyr, comme décrit dans les Actes des Apôtres (Ap 12, 12), comment ses restes ont pu se retrouver en Espagne, pourquoi est-ce que les anciens chroniqueurs et historiens ne disent rien de son évangélisation. Quoi qu’il en soit, la légende de saint Jacques est profondément ancrée dans la culture espagnole.
Le Chemin de Compostelle, cette toile de voies qui réunit différentes villes européennes a créé au Moyen-âge un espace européen uni bien avant l’Union européenne. Au cours des dernières décennies, ces chemins ont été empruntés par un nombre toujours croissant de pèlerins. Les voyageurs russes ont formé un groupe sur Facebook. En outre, un petit nombre d’orthodoxes habitent Saint-Jacques de Compostelle et aux alentours ; régulièrement nous célébrons pour eux des offices dans la cathédrale.
Photo- Une parcelle du Saint Suaire de Turin, cathédrale Saint Sauveur, Oviedo
2. Oviedo
Les habitants des Asturies sont fiers d’être d’authentiques Espagnols, et non des Maures métissés de Cordoue ou Grenade. Quand les Arabes musulmans ont envahi la péninsule ibérique beaucoup de reliques chrétiennes ont été évacuées à Oviedo, la capitale de « l’Espagne libre ». La plus importante de ces reliques est le saint Suaire (Pañolón) qui reposait sur le visage du Christ lors de son ensevelissement, l’apôtre Jean en fait mention : « Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part. » (Jn 20, 6-7)
Les savants ont prouvé la similitude entre le suaire de Turin et celui d’Oviedo, il faut toutefois souligner que celui-ci n’a pas bougé de place depuis le milieu du IXe siècle. Dans cette même cathédrale se trouvent les reliques de la sainte martyre Eulalie de Mérida, du saint martyr Euloge de Cordoue, etc.
Il y a à Oviedo et dans ses environs de nombreuses églises préromanes du IXe siècle situées dans des endroits très pittoresques, qui a vu Santa Cristina de Léna ne manquera pas de se souvenir de l’église Pokrov sur la Nerl. Les paysages sont ici différents des autres paysages d’Espagne : ils sont dramatiques, montagneux. Dans les Picos de Europa, on se croirait dans les Alpes. Les habitants des Asturies disent que leur pays est « Paraiso natural (un Paradis naturel) ».
2. Oviedo
Les habitants des Asturies sont fiers d’être d’authentiques Espagnols, et non des Maures métissés de Cordoue ou Grenade. Quand les Arabes musulmans ont envahi la péninsule ibérique beaucoup de reliques chrétiennes ont été évacuées à Oviedo, la capitale de « l’Espagne libre ». La plus importante de ces reliques est le saint Suaire (Pañolón) qui reposait sur le visage du Christ lors de son ensevelissement, l’apôtre Jean en fait mention : « Simon Pierre, qui le suivait, arriva et entra dans le sépulcre ; il vit les bandes qui étaient à terre, et le linge qu'on avait mis sur la tête de Jésus, non pas avec les bandes, mais plié dans un lieu à part. » (Jn 20, 6-7)
Les savants ont prouvé la similitude entre le suaire de Turin et celui d’Oviedo, il faut toutefois souligner que celui-ci n’a pas bougé de place depuis le milieu du IXe siècle. Dans cette même cathédrale se trouvent les reliques de la sainte martyre Eulalie de Mérida, du saint martyr Euloge de Cordoue, etc.
Il y a à Oviedo et dans ses environs de nombreuses églises préromanes du IXe siècle situées dans des endroits très pittoresques, qui a vu Santa Cristina de Léna ne manquera pas de se souvenir de l’église Pokrov sur la Nerl. Les paysages sont ici différents des autres paysages d’Espagne : ils sont dramatiques, montagneux. Dans les Picos de Europa, on se croirait dans les Alpes. Les habitants des Asturies disent que leur pays est « Paraiso natural (un Paradis naturel) ».
Photo - Chasse contenant les reliques de la martyre Eulalie de Barcelone
3. Barcelone
Barcelone, ce n’est pas que l’architecture de Gaudi ou les chants interprétés par Freddy Mercuri ou Montserrat Caballe. Dans la cathédrale de Barcelone, l’une des plus belles villes d’Espagne, reposent les reliques de sainte Eulalie de Barcelone, patronne du lieu, qui, selon la tradition, a connu le martyre au IVe siècle. Les reliques de la sainte ont été miraculeusement inventées le 23 octobre 877 par l’évêque Frodoi à l’endroit où se dresse aujourd’hui l’église Santa Maria del Mar.
Comme le culte de cette sainte a débuté plusieurs siècles après la mort de sainte Eulalie de Mérida et que par beaucoup de détails leur martyre se confond, de nombreux savants pensent qu’Eulalie de Barcelone n’a pas existé et que son culte n’est que la répétition de celui de la sainte de Mérida. Mais les Catalans considèrent ces allégations comme « impériales » et défendent leur sainte. Son introduction au Martyrologe de notre Église est due aux travaux de Dimitri de Rostov, elle est célébrée le 12 février en Occident et le 22 août/4 septembre selon le calendrier de l’Église orthodoxe russe.
3. Barcelone
Barcelone, ce n’est pas que l’architecture de Gaudi ou les chants interprétés par Freddy Mercuri ou Montserrat Caballe. Dans la cathédrale de Barcelone, l’une des plus belles villes d’Espagne, reposent les reliques de sainte Eulalie de Barcelone, patronne du lieu, qui, selon la tradition, a connu le martyre au IVe siècle. Les reliques de la sainte ont été miraculeusement inventées le 23 octobre 877 par l’évêque Frodoi à l’endroit où se dresse aujourd’hui l’église Santa Maria del Mar.
Comme le culte de cette sainte a débuté plusieurs siècles après la mort de sainte Eulalie de Mérida et que par beaucoup de détails leur martyre se confond, de nombreux savants pensent qu’Eulalie de Barcelone n’a pas existé et que son culte n’est que la répétition de celui de la sainte de Mérida. Mais les Catalans considèrent ces allégations comme « impériales » et défendent leur sainte. Son introduction au Martyrologe de notre Église est due aux travaux de Dimitri de Rostov, elle est célébrée le 12 février en Occident et le 22 août/4 septembre selon le calendrier de l’Église orthodoxe russe.
Photo - Une parcelle de la Sainte Croix
4. Santo Toribio de Liebana
Le monastère de Santo Toribio de Liébana, en Cantabrie, abrite le Lignum Crucis, la plus grande parcelle de la Sainte Croix connue hors du Vatican. Selon la tradition, elle a été transmise au monastère en même temps que les reliques de saint Thuribe (Toribio) au VIIIe siècle. Tous les ans la Croix est sortie de la chapelle où elle est conservée pour la vénération de pèlerins. Les enfants chahutent quelque peu, mais les plus âgés s’en approchent avec ferveur. Depuis plusieurs années que nous venons au monastère, c’est toujours le même moine qui présente la Croix, calme et bienveillant pour tous ceux qui viennent recevoir la bénédiction la Croix sans bien comprendre l’importance de l’événement. Les montagnes de Cantabrie se dressent autour du monastère et au-dessus se trouve la caverne où, au VIe siècle, vivait saint Thuribe, son fondateur.
4. Santo Toribio de Liebana
Le monastère de Santo Toribio de Liébana, en Cantabrie, abrite le Lignum Crucis, la plus grande parcelle de la Sainte Croix connue hors du Vatican. Selon la tradition, elle a été transmise au monastère en même temps que les reliques de saint Thuribe (Toribio) au VIIIe siècle. Tous les ans la Croix est sortie de la chapelle où elle est conservée pour la vénération de pèlerins. Les enfants chahutent quelque peu, mais les plus âgés s’en approchent avec ferveur. Depuis plusieurs années que nous venons au monastère, c’est toujours le même moine qui présente la Croix, calme et bienveillant pour tous ceux qui viennent recevoir la bénédiction la Croix sans bien comprendre l’importance de l’événement. Les montagnes de Cantabrie se dressent autour du monastère et au-dessus se trouve la caverne où, au VIe siècle, vivait saint Thuribe, son fondateur.
5. San Millán de la Cogolla
Le monastère a été fondé par saint Æmilianus (Millán) Cuccullatus (474–574) dont la vie a été écrite par l’évêque Braulion de Saragosse (Caesaraugusta) aux environs de 640.
Millán a été ordonné prêtre et affecté une paroisse après quarante ans de vie en ermite, certainement pas en reconnaissance de ses vertus, car dans l’Église wisigothe on se méfiait des moines-ermites et l’on s’efforçait de contrôler.
Il ne resta pas longtemps dans sa paroisse, grâce aux râleurs et aux envieux, il put retourner à sa vie d’ermite et fut de son vivant reconnu thaumaturge.
Dans la bibliothèque du monastère sont conservés les plus anciens codex comportant des notes en castillan, en Espagne ce monastère est considéré comme le berceau de la langue espagnole.
La partie supérieure du monastère (Suso) est un complexe de grottes creusées du VIe au XIe siècle.
Ensuite plus bas, lorsque le monastère s’est agrandi, au XIe siècle, on a construit des nouveaux bâtiments (Yuso) où aujourd’hui reposent les reliques du saint, la châsse (exécutée au XIe siècle) est constituée de plaques d’ivoire enluminées.
Certaines se trouvent dans différents musées, dont l’Ermitage. Non loin du monastère se trouve la grotte de l’ermite Émilien. C’est un de mes endroits préférés en Espagne.
Essayez d’y venir en automne, vous traverserez les vignobles de Rioja et ferez l’ascension jusqu’à la grotte du saint qui, sans aucun doute, deviendra votre ami.
Une icône peinte par Eugène Maliaguine
Le monastère a été fondé par saint Æmilianus (Millán) Cuccullatus (474–574) dont la vie a été écrite par l’évêque Braulion de Saragosse (Caesaraugusta) aux environs de 640.
Millán a été ordonné prêtre et affecté une paroisse après quarante ans de vie en ermite, certainement pas en reconnaissance de ses vertus, car dans l’Église wisigothe on se méfiait des moines-ermites et l’on s’efforçait de contrôler.
Il ne resta pas longtemps dans sa paroisse, grâce aux râleurs et aux envieux, il put retourner à sa vie d’ermite et fut de son vivant reconnu thaumaturge.
Dans la bibliothèque du monastère sont conservés les plus anciens codex comportant des notes en castillan, en Espagne ce monastère est considéré comme le berceau de la langue espagnole.
La partie supérieure du monastère (Suso) est un complexe de grottes creusées du VIe au XIe siècle.
Ensuite plus bas, lorsque le monastère s’est agrandi, au XIe siècle, on a construit des nouveaux bâtiments (Yuso) où aujourd’hui reposent les reliques du saint, la châsse (exécutée au XIe siècle) est constituée de plaques d’ivoire enluminées.
Certaines se trouvent dans différents musées, dont l’Ermitage. Non loin du monastère se trouve la grotte de l’ermite Émilien. C’est un de mes endroits préférés en Espagne.
Essayez d’y venir en automne, vous traverserez les vignobles de Rioja et ferez l’ascension jusqu’à la grotte du saint qui, sans aucun doute, deviendra votre ami.
Une icône peinte par Eugène Maliaguine
6. Monastères rupestres
En Espagne septentrionale, entre le Pays basque, Burgos et Palencia, sont conservés de nombreux ensembles de monastères rupestres dont certains remontent au VIe siècle. Vous penserez ici, bien sûr, aux monastères de Crimée. Cette région est appelée, non sans une certaine exagération, la « Cappadoce espagnole ».
Photo - Une église dans les grottes « Cappadoce espagnole ».
En Espagne septentrionale, entre le Pays basque, Burgos et Palencia, sont conservés de nombreux ensembles de monastères rupestres dont certains remontent au VIe siècle. Vous penserez ici, bien sûr, aux monastères de Crimée. Cette région est appelée, non sans une certaine exagération, la « Cappadoce espagnole ».
Photo - Une église dans les grottes « Cappadoce espagnole ».
7. La vallée du Silence
La « vallée du Silence » ou « Thébaïde de Bierzo » se trouve non loin de Ponferrada. C’est un lieu où le monachisme s’est installé très tôt. L’église Santiago de Peñalba date du Xe siècle. C’est ici qu’est enterré le saint évêque d’Astorga Guennadij. À une demi-heure de marche, on atteint la grotte où le saint a vécu en ermite et où, devenu évêque, il aimait à se retirer.
On peut continuer sur ce chemin de montagne pour atteindre les ruines du monastère San Pedro de Montes, fondé par saint Fructueux de Braga au VIIe siècle. Ici, il n’y a pas d’hôtels, mais des « casas rurales » que les habitants louent aux touristes et voyageurs. À Santiago de Peñalba, on peut descendre chez Desiderio qui vous régalera pour le dîner d’un bon « botillo », ce plat traditionnel des montagnards du León.
La « vallée du Silence » ou « Thébaïde de Bierzo » se trouve non loin de Ponferrada. C’est un lieu où le monachisme s’est installé très tôt. L’église Santiago de Peñalba date du Xe siècle. C’est ici qu’est enterré le saint évêque d’Astorga Guennadij. À une demi-heure de marche, on atteint la grotte où le saint a vécu en ermite et où, devenu évêque, il aimait à se retirer.
On peut continuer sur ce chemin de montagne pour atteindre les ruines du monastère San Pedro de Montes, fondé par saint Fructueux de Braga au VIIe siècle. Ici, il n’y a pas d’hôtels, mais des « casas rurales » que les habitants louent aux touristes et voyageurs. À Santiago de Peñalba, on peut descendre chez Desiderio qui vous régalera pour le dîner d’un bon « botillo », ce plat traditionnel des montagnards du León.
8. Les églises wisigothes de Castille-León
À 23 km de Samora se trouve l’exceptionnelle église San Pedro de la Nave qui aurait dû être ensevelie lors de la construction d’un barrage, mais grâce aux efforts de l’architecte et historien Manuel Gomes-Moreno elle a été déplacée en 1930–1932.
Ses chapiteaux sont ornés de sculptures représentant le sacrifice d’Abraham, Daniel dans la fosse aux lions et autres. Selon la tradition, cette église date du VIIIe siècle, mais on a aussi avancé une datation plus récente (IXe – XIe siècles). Le merveilleux recteur de cette église est le père Luís Santamaria qui aime à dire qu’il est le plus jeune curé dans la plus vieille église du diocèse.
On trouve une autre église unique à Venta de Baños : San Juan de Baños, construite en 661 sur ordre du roi wisigoth Réceswinthe qui avait été sauvé par les eaux d’une source coulant à proximité de l’église. N’oubliez pas de prendre avec vous une bouteille vide !
Photo - Chapitre de l’église San Pedro
À 23 km de Samora se trouve l’exceptionnelle église San Pedro de la Nave qui aurait dû être ensevelie lors de la construction d’un barrage, mais grâce aux efforts de l’architecte et historien Manuel Gomes-Moreno elle a été déplacée en 1930–1932.
Ses chapiteaux sont ornés de sculptures représentant le sacrifice d’Abraham, Daniel dans la fosse aux lions et autres. Selon la tradition, cette église date du VIIIe siècle, mais on a aussi avancé une datation plus récente (IXe – XIe siècles). Le merveilleux recteur de cette église est le père Luís Santamaria qui aime à dire qu’il est le plus jeune curé dans la plus vieille église du diocèse.
On trouve une autre église unique à Venta de Baños : San Juan de Baños, construite en 661 sur ordre du roi wisigoth Réceswinthe qui avait été sauvé par les eaux d’une source coulant à proximité de l’église. N’oubliez pas de prendre avec vous une bouteille vide !
Photo - Chapitre de l’église San Pedro
9. León
Dans la province de León, il faut absolument visiter la Colegiata de los Reyes, admirer ses fresques romanes, en particulier celle où les mois sont personnifiés chacun avec ses travaux et occupations. À côté, se trouve la basilique où en 1063 ont été accueillies les reliques de saint Isidore de Séville.
Le saint évêque Isidore est, sans conteste ,la figure la plus marquante de la patristique espagnole. Après la mort de son frère aîné Léandre, Isidore lui a succédé sur la chaire d’Hispalis (Séville). Isidore et son frère aîné sont entrés dans l’histoire comme combattants inflexibles de l’arianisme. Isidore a présidé le IIe concile de Séville qui, en 619 [IVe concile de Tolède qui, en 633], a condamné l’hérésie des « acéphalites », puis le IVe concile de Tolède en 633 [Ve en 636]. Le saint évêque est décédé le 4 avril 636, selon le calendrier mozarabe de Récémunde, c’est aussi le jour où il est commémoré.
La vénération de saint Isidore, du temps de l’Église indivise, a largement dépassé les frontières de l’Espagne. Outre deux calendriers mozarabes du Xe siècle, son nom est mentionné dans le Martyrologe d’Usuard, codex français du milieu du Xe siècle, dans les litanies du Psautier de Charlemagne et dans d’autres textes liturgiques français et allemands des IXe–XIe siècles. Dante place Isidore dans l’Empyrée, au dixième ciel.
Isidore est l’un des nombreux saints de l’Église indivise à qui est consacré un chapitre du Synaxaire rédigé par Macaire, hiéromoine du monastère athonite Saint-Simon-Pierre édité en 2011 à Moscou par le monastère Srétensky. Isidore est également mentionné par l’Église orthodoxe en Amérique.
Dans la province de León, il faut absolument visiter la Colegiata de los Reyes, admirer ses fresques romanes, en particulier celle où les mois sont personnifiés chacun avec ses travaux et occupations. À côté, se trouve la basilique où en 1063 ont été accueillies les reliques de saint Isidore de Séville.
Le saint évêque Isidore est, sans conteste ,la figure la plus marquante de la patristique espagnole. Après la mort de son frère aîné Léandre, Isidore lui a succédé sur la chaire d’Hispalis (Séville). Isidore et son frère aîné sont entrés dans l’histoire comme combattants inflexibles de l’arianisme. Isidore a présidé le IIe concile de Séville qui, en 619 [IVe concile de Tolède qui, en 633], a condamné l’hérésie des « acéphalites », puis le IVe concile de Tolède en 633 [Ve en 636]. Le saint évêque est décédé le 4 avril 636, selon le calendrier mozarabe de Récémunde, c’est aussi le jour où il est commémoré.
La vénération de saint Isidore, du temps de l’Église indivise, a largement dépassé les frontières de l’Espagne. Outre deux calendriers mozarabes du Xe siècle, son nom est mentionné dans le Martyrologe d’Usuard, codex français du milieu du Xe siècle, dans les litanies du Psautier de Charlemagne et dans d’autres textes liturgiques français et allemands des IXe–XIe siècles. Dante place Isidore dans l’Empyrée, au dixième ciel.
Isidore est l’un des nombreux saints de l’Église indivise à qui est consacré un chapitre du Synaxaire rédigé par Macaire, hiéromoine du monastère athonite Saint-Simon-Pierre édité en 2011 à Moscou par le monastère Srétensky. Isidore est également mentionné par l’Église orthodoxe en Amérique.
Photo - Chasse contenant les reliques de Saint Isidore
10. Toledo
La grande majorité des touristes qui se rendent à Madrid essaie d’aller à Tolède, ancienne capitale espagnole située à une heure de route de l’actuelle. Peu savent que la Toletum romaine est le lieu du martyre de sainte Léocadie, morte dans une geôle au début du IVe siècle.
Sur le lieu de l’inhumation de la sainte, le roi wisigoth Sisebut fit construire, en 618, une église où se tinrent les IVe, Ve, VIe et XVIIe conciles de Tolède ; c’est ici que se trouvent les tombeaux des évêques de Tolède Eugène, Ildefonse et Julien. Dans la Vie d’Ildefonse est précisément décrite l’invention des reliques de sainte Léocadie au VIIe siècle. L’église fut détruite durant l’invasion arabe, mais jusqu’à ce jour le lieu d’inhumation de la sainte est conservé dans l’église Cristo de la Vega. À Tolède se trouve également l’église Sainte-Léocadie élevée, selon la tradition, à l’emplacement de la maison natale de la sainte.
Au VIIIe siècle, les reliques de la sainte furent translatées à Oviedo, et aujourd’hui les pèlerins, venus vénérer le suaire de notre Seigneur qui est gardé dans la « Cámara santa » de la cathédrale, peuvent accéder à l’étage inférieur de la chapelle, dans la crypte sainte Léocadie où étaient conservées ses reliques.
Au XIe siècle, à l’époque d’Alfonse VI, les reliques de sainte Léocadie se trouvaient dans l’abbaye flamande Saint-Gilles (à Bruges) d’où elles sont revenues le 26 avril 1587. Aujourd’hui, elles sont dans la cathédrale de Tolède, dans « el Ochavo », une chapelle habituellement fermée au public. Une châsse contenant une partie du chef de la sainte est conservée dans l’église orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine de Madrid.
10. Toledo
La grande majorité des touristes qui se rendent à Madrid essaie d’aller à Tolède, ancienne capitale espagnole située à une heure de route de l’actuelle. Peu savent que la Toletum romaine est le lieu du martyre de sainte Léocadie, morte dans une geôle au début du IVe siècle.
Sur le lieu de l’inhumation de la sainte, le roi wisigoth Sisebut fit construire, en 618, une église où se tinrent les IVe, Ve, VIe et XVIIe conciles de Tolède ; c’est ici que se trouvent les tombeaux des évêques de Tolède Eugène, Ildefonse et Julien. Dans la Vie d’Ildefonse est précisément décrite l’invention des reliques de sainte Léocadie au VIIe siècle. L’église fut détruite durant l’invasion arabe, mais jusqu’à ce jour le lieu d’inhumation de la sainte est conservé dans l’église Cristo de la Vega. À Tolède se trouve également l’église Sainte-Léocadie élevée, selon la tradition, à l’emplacement de la maison natale de la sainte.
Au VIIIe siècle, les reliques de la sainte furent translatées à Oviedo, et aujourd’hui les pèlerins, venus vénérer le suaire de notre Seigneur qui est gardé dans la « Cámara santa » de la cathédrale, peuvent accéder à l’étage inférieur de la chapelle, dans la crypte sainte Léocadie où étaient conservées ses reliques.
Au XIe siècle, à l’époque d’Alfonse VI, les reliques de sainte Léocadie se trouvaient dans l’abbaye flamande Saint-Gilles (à Bruges) d’où elles sont revenues le 26 avril 1587. Aujourd’hui, elles sont dans la cathédrale de Tolède, dans « el Ochavo », une chapelle habituellement fermée au public. Une châsse contenant une partie du chef de la sainte est conservée dans l’église orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine de Madrid.
Photo - Cathédrale de Tolède, icône de la Sainte martyre Lèocadie (peinte par Eugène Maliaguine) , don offert par des fidèles de l’Eglise orthodoxe russe
11. Jaca et ses environs
Cette ville du nord de l’Aragon garde la mémoire de la sainte Eurosie (Orosia) martyrisée à l’époque des invasions arabo-musulmanes. Ses reliques ont été déposées dans la cathédrale de Jaca au XIe siècle. Les premières mentions de sa mort et de son culte remontent au XIIIe siècle. Selon la tradition, établie en 1493 par le moine tchèque Juan du monastère Monte Oliveti, elle serait originaire de Bohème. Mais dès le début du XVIIe siècle, cette version a été contestée.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas faux de dire que dans le culte que lui accorde l’Église, elle représente un lien vivant entre l’antique Espagne et le monde chrétien orthodoxe. Son chef repose dans l’église du village de Yebra de Basa, d’où un sentier pittoresque mène à travers la montagne à une église construite sur le lieu de son martyre.
Pèlerins venus de Madrid, nous avons emprunté ce sentier, mais nous devions redescendre pour rejoindre notre autocar par un autre chemin, indiqué sur la carte.
Nous l’avons cherché, mais en vain. Un orage s’annonçait, venu non d’en haut, mais de côté, il avançait droit sur nous, comme ça arrive en montagne. Il n’y avait âme qui vive. Il aurait été dangereux de descendre. Tout à coup, nous avons aperçu un berger, son accent aragonais m’a paru bizarre, mais bientôt l’explication vint. Basile était originaire de Tchernivtsi, et plus de la moitié de notre groupe était ukrainienne. Difficile de dire qui fut le plus heureux de cette rencontre, lui, nous ou son chien Trotski. Nous sommes descendus de la montagne dans des jeeps de la Garde civile et je me suis promis de ne plus JAMAIS faire confiance aux cartes et emmener quelqu’un sur un chemin que je n’ai emprunté moi-même au moins une fois.
Malgré tout le voyage a été merveilleux. Nous avons encore devant les yeux les pics des Pyrénées, les prés, le berger, son chien Trotski et l’image de sainte Eurosie protectrice de ceux que surprend l’orage.
En octobre 2016, nous organisons pour les Russes orthodoxes un pèlerinage, que j’espère conduire, sur les lieux saints d’Espagne. Venez, nous serons heureux de vous accueillir.
Photo Lieu du martyr de sainte Eurosie Orosia , Nord de la province d’Aragon
11. Jaca et ses environs
Cette ville du nord de l’Aragon garde la mémoire de la sainte Eurosie (Orosia) martyrisée à l’époque des invasions arabo-musulmanes. Ses reliques ont été déposées dans la cathédrale de Jaca au XIe siècle. Les premières mentions de sa mort et de son culte remontent au XIIIe siècle. Selon la tradition, établie en 1493 par le moine tchèque Juan du monastère Monte Oliveti, elle serait originaire de Bohème. Mais dès le début du XVIIe siècle, cette version a été contestée.
Quoi qu’il en soit, il n’est pas faux de dire que dans le culte que lui accorde l’Église, elle représente un lien vivant entre l’antique Espagne et le monde chrétien orthodoxe. Son chef repose dans l’église du village de Yebra de Basa, d’où un sentier pittoresque mène à travers la montagne à une église construite sur le lieu de son martyre.
Pèlerins venus de Madrid, nous avons emprunté ce sentier, mais nous devions redescendre pour rejoindre notre autocar par un autre chemin, indiqué sur la carte.
Nous l’avons cherché, mais en vain. Un orage s’annonçait, venu non d’en haut, mais de côté, il avançait droit sur nous, comme ça arrive en montagne. Il n’y avait âme qui vive. Il aurait été dangereux de descendre. Tout à coup, nous avons aperçu un berger, son accent aragonais m’a paru bizarre, mais bientôt l’explication vint. Basile était originaire de Tchernivtsi, et plus de la moitié de notre groupe était ukrainienne. Difficile de dire qui fut le plus heureux de cette rencontre, lui, nous ou son chien Trotski. Nous sommes descendus de la montagne dans des jeeps de la Garde civile et je me suis promis de ne plus JAMAIS faire confiance aux cartes et emmener quelqu’un sur un chemin que je n’ai emprunté moi-même au moins une fois.
Malgré tout le voyage a été merveilleux. Nous avons encore devant les yeux les pics des Pyrénées, les prés, le berger, son chien Trotski et l’image de sainte Eurosie protectrice de ceux que surprend l’orage.
En octobre 2016, nous organisons pour les Russes orthodoxes un pèlerinage, que j’espère conduire, sur les lieux saints d’Espagne. Venez, nous serons heureux de vous accueillir.
Photo Lieu du martyr de sainte Eurosie Orosia , Nord de la province d’Aragon
TRADUCTION " PO"
Испания: 11 святых мест, которые нужно посетить Протоиерей Андрей Кордочкин
Испания, которую мы не знаем. Мощи апостола Иакова Зеведеева, плат Спасителя, часть Креста Господня и темница мученицы Леокадии. Своей любовью к испанским святыням делится настоятель прихода в честь Марии Магдалины в Мадриде протоиерей Андрей Кордочкин.
Испания: 11 святых мест, которые нужно посетить Протоиерей Андрей Кордочкин
Испания, которую мы не знаем. Мощи апостола Иакова Зеведеева, плат Спасителя, часть Креста Господня и темница мученицы Леокадии. Своей любовью к испанским святыням делится настоятель прихода в честь Марии Магдалины в Мадриде протоиерей Андрей Кордочкин.
Le Synode de l’Église russe hors-frontières confirme la fusion de ses diocèses de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale et donne à l’évêque Irénée (Steenberg) le titre d’évêque de Londres et d’Europe occidentale
Une session régulière du Saint-Synode des évêques de l’Église orthodoxe russe hors-frontières s’est tenue à San Francisco du 27 au 28 juin 2019, à l’occasion du 25ème anniversaire de la canonisation de St Jean de Changhaï qui, de 1953 à 1962, était l’archevêque du diocèse d’Europe occidentale de cette Église. Les hiérarques suivants ont pris part à la séance du Synode, sous la présidence du métropolite Hilarion de New York et d’Amérique orientale : les archevêques Marc de Berlin et d’Allemagne, Cyrille de San Francisco et d’Amérique occidentale, Gabriel de Montréal et du Canada, les évêques Irénée de Richmond et d’Europe occidentale, (lequel est également secrétaire synodal pour les relations inter-orthodoxes de l’Église russe hors-frontières) et Nicolas de Manhattan. L’évêque Théodose de Seattle, bien que non-membre du Synode, a également participé à la session. Lors de sa séance du mercredi 29 juin, le Synode a confirmé sa décision de réunir les diocèses d’Europe occidentale et de Grande-Bretagne et Irlande en un seul diocèse de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale, un processus déjà commencé lors de la session du Synode qui eut lieu à Londres en septembre 2018. SUITE
Une session régulière du Saint-Synode des évêques de l’Église orthodoxe russe hors-frontières s’est tenue à San Francisco du 27 au 28 juin 2019, à l’occasion du 25ème anniversaire de la canonisation de St Jean de Changhaï qui, de 1953 à 1962, était l’archevêque du diocèse d’Europe occidentale de cette Église. Les hiérarques suivants ont pris part à la séance du Synode, sous la présidence du métropolite Hilarion de New York et d’Amérique orientale : les archevêques Marc de Berlin et d’Allemagne, Cyrille de San Francisco et d’Amérique occidentale, Gabriel de Montréal et du Canada, les évêques Irénée de Richmond et d’Europe occidentale, (lequel est également secrétaire synodal pour les relations inter-orthodoxes de l’Église russe hors-frontières) et Nicolas de Manhattan. L’évêque Théodose de Seattle, bien que non-membre du Synode, a également participé à la session. Lors de sa séance du mercredi 29 juin, le Synode a confirmé sa décision de réunir les diocèses d’Europe occidentale et de Grande-Bretagne et Irlande en un seul diocèse de Grande-Bretagne et d’Europe occidentale, un processus déjà commencé lors de la session du Synode qui eut lieu à Londres en septembre 2018. SUITE
V. Golovanow
Les foucades du soi-disant "patriarche de Kiev" et les péripéties disloquant la pseudo-Église d'Ukraine schismatique, souvent citées sur PO, ne font pas sourire les Orthodoxes.
En revanche, un évènement survenu le 25 juin dernier et peu mentionné dans les média orthodoxes francophones a clairement mis en lumière la fracture qui traverse maintenant l'Orthodoxie: douze Églises orthodoxes refusent de reconnaitre créée en Ukraine le 4 janvier, reconnue par le seul patriarcat de Constantinople, et deux Églises n'ont pas pris position officiellement
LES 12 REFUS DE LA DÉCISION DU PHANAR
Les délégations officielles de dix Églises orthodoxes locales étaient réunies le 25 juin dernier à Kiev pour la fête onomastique du métropolite de Kiev Onuphre, qui occupe le siège primatial de depuis cinq ans. Outre l'Église russe, il y avait les représentants officiels des Églises d'Alexandrie, de Jérusalem, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Chypre, de Pologne, des Terres Tchèques et de Slovaquie et de l'Église orthodoxe en Amériques. Le patriarche d’Antioche a pour sa part adressé une lettre au métropolite Onuphre, désigné comme "métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine," dans laquelle il prie "notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ de vous renforcer et de vous accorder, ainsi qu’à votre Église et votre peuple la constance dans la foi,.." (1).
Il faut y ajouter l'Église d'Albanie, dont le synode a refusé de reconnaître l'EOU schismatique, (2) ce qui porte à douze les refus de la décision de Constantinople.
Les foucades du soi-disant "patriarche de Kiev" et les péripéties disloquant la pseudo-Église d'Ukraine schismatique, souvent citées sur PO, ne font pas sourire les Orthodoxes.
En revanche, un évènement survenu le 25 juin dernier et peu mentionné dans les média orthodoxes francophones a clairement mis en lumière la fracture qui traverse maintenant l'Orthodoxie: douze Églises orthodoxes refusent de reconnaitre créée en Ukraine le 4 janvier, reconnue par le seul patriarcat de Constantinople, et deux Églises n'ont pas pris position officiellement
LES 12 REFUS DE LA DÉCISION DU PHANAR
Les délégations officielles de dix Églises orthodoxes locales étaient réunies le 25 juin dernier à Kiev pour la fête onomastique du métropolite de Kiev Onuphre, qui occupe le siège primatial de depuis cinq ans. Outre l'Église russe, il y avait les représentants officiels des Églises d'Alexandrie, de Jérusalem, de Serbie, de Roumanie, de Bulgarie, de Chypre, de Pologne, des Terres Tchèques et de Slovaquie et de l'Église orthodoxe en Amériques. Le patriarche d’Antioche a pour sa part adressé une lettre au métropolite Onuphre, désigné comme "métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine," dans laquelle il prie "notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ de vous renforcer et de vous accorder, ainsi qu’à votre Église et votre peuple la constance dans la foi,.." (1).
Il faut y ajouter l'Église d'Albanie, dont le synode a refusé de reconnaître l'EOU schismatique, (2) ce qui porte à douze les refus de la décision de Constantinople.
SEUL CONSTATNTINOPLE RECONNAIT L'EGLISE SCHISMATIQUE
Effectivement, malgré tous les efforts déployés, aucune Église locale ne s'est jointe au siège œcuménique pour reconnaitre la pseudo Église instaurée par le "concile" du 15 décembre 2018.
Il y a toutefois encore deux Église qui n'ont pas pris de position claire et définitive et n'étaient pas représentées à Kiev: les Églises de Géorgie et de Grèce…
La fracture de l'Orthodoxie se voit ainsi clairement. Il nous reste à prier pour que Dieu nous ramène la paix et l'unité.
(1) https://mospat.ru/ru/2019/06/28/news175829/; traduction sur https://orthodoxie.com/message-du-patriarche-dantioche-jean-x-au-metropolite-de-kiev-onuphre/
(2) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-orthodoxe-albanaise-refuse-de-reconnaitre-l-Eglise-orthodoxe-en-Ukraine_a5668.html
Effectivement, malgré tous les efforts déployés, aucune Église locale ne s'est jointe au siège œcuménique pour reconnaitre la pseudo Église instaurée par le "concile" du 15 décembre 2018.
Il y a toutefois encore deux Église qui n'ont pas pris de position claire et définitive et n'étaient pas représentées à Kiev: les Églises de Géorgie et de Grèce…
La fracture de l'Orthodoxie se voit ainsi clairement. Il nous reste à prier pour que Dieu nous ramène la paix et l'unité.
(1) https://mospat.ru/ru/2019/06/28/news175829/; traduction sur https://orthodoxie.com/message-du-patriarche-dantioche-jean-x-au-metropolite-de-kiev-onuphre/
(2) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Eglise-orthodoxe-albanaise-refuse-de-reconnaitre-l-Eglise-orthodoxe-en-Ukraine_a5668.html
Le père Vladimir Zelinsky a diffusée un texte qui doit paraître dans le Messager № 210 de l'ACER
Rappelons que le 27 novembre 2018 Sa Sainteté Bartholomée, patriarche œcuménique, a révoqué le Tomos de l’Archevêché Il a en même temps suggéré aux paroisses de tradition russe de s’incorporer aux diocèses grecs locaux dépendant du Patriarcat de Constantinople. Malheureusement l’Assemblée qui s’est tenue le 23 février 2019 n’a pris aucune décision en ce qui concerne son appartenance canonique. Monseigneur Jean dans son intervention de clôture a déclaré que s’il lui arrivait quelque chose l’Archevêché disparaîtrait et que si il était interdit par Constantinople il rejoindrait à titre personnel le patriarcat de Moscou. De surcroît il a exprimé le souhait que l’on cesse de commémorer le patriarche Bartholomée, ceci dans la Cathédrale de même que dans les autres paroisses.
Une assemblée générale extraordinaire sera convoquée le 7 septembre 2019
НИКТО НЕ ХОТЕЛ ВЫБИРАТЬ
Протоиерей Владимир Зелинский
27 ноября 2018 года Патриарх Варфоломей вызывает в Стамбул нашего предстоятеля Архиепископа Иоанна Хариупольского и заявляет без обиняков: «У меня недобрая весть для вас. Русский Экзархат распущен. Вы становитесь викарием греческого митрополита во Франции Эммануила. Ваши приходы переходят в ведение греческих митрополий, они есть в каждой европейской стране. У нас для них особого места больше нет». И в каждой стране, где вежливым приглашением, где приказом явиться, греки не замедлили о том напомнить: отныне мы – их.
Rappelons que le 27 novembre 2018 Sa Sainteté Bartholomée, patriarche œcuménique, a révoqué le Tomos de l’Archevêché Il a en même temps suggéré aux paroisses de tradition russe de s’incorporer aux diocèses grecs locaux dépendant du Patriarcat de Constantinople. Malheureusement l’Assemblée qui s’est tenue le 23 février 2019 n’a pris aucune décision en ce qui concerne son appartenance canonique. Monseigneur Jean dans son intervention de clôture a déclaré que s’il lui arrivait quelque chose l’Archevêché disparaîtrait et que si il était interdit par Constantinople il rejoindrait à titre personnel le patriarcat de Moscou. De surcroît il a exprimé le souhait que l’on cesse de commémorer le patriarche Bartholomée, ceci dans la Cathédrale de même que dans les autres paroisses.
Une assemblée générale extraordinaire sera convoquée le 7 septembre 2019
НИКТО НЕ ХОТЕЛ ВЫБИРАТЬ
Протоиерей Владимир Зелинский
27 ноября 2018 года Патриарх Варфоломей вызывает в Стамбул нашего предстоятеля Архиепископа Иоанна Хариупольского и заявляет без обиняков: «У меня недобрая весть для вас. Русский Экзархат распущен. Вы становитесь викарием греческого митрополита во Франции Эммануила. Ваши приходы переходят в ведение греческих митрополий, они есть в каждой европейской стране. У нас для них особого места больше нет». И в каждой стране, где вежливым приглашением, где приказом явиться, греки не замедлили о том напомнить: отныне мы – их.
***
To whom il may concern. Тем, кого это касается. А тем, кого не касается, не советую и читать. Только устанете от наших долгих юрисдикционных дел. Не ожидаю понимания, ожидаю нареканий. Этот текст должен появиться в 210-ом выпуске Вестника РХД летом этого года.
НИКТО НЕ ХОТЕЛ ВЫБИРАТЬ.
Однако ж заставили. Существовали мы мирно, со всеми в дружбе и общении, жили небогато, на службах работая, но вольно и независимо. Но Господь выгоняет из уютных гнезд. И ставит перед решением, которое не хочется принимать.
Вселенский Патриарх учреждает Православную Церковь Украины, что в принципе, вне каких-либо оценок, было ожидаемо. Патриарх Московский, в ответ на вторжение на каноническую территорию, которая уже более трех веков считается российской, порывает евхаристическое общение со всеми чадами Вселенского патриархата. Тем самым и с нашим Экзархатом, с 1931 года принадлежащим Константинополю, но всегда ощущавшим себя прежде всего Русской Церковью. Это был серьезный удар, хотя в разных странах, разных приходах и пережитый по-разному.
Но и его наш Экзархат мог бы выдержать. В конце концов случился подобный кризис более 20 лет назад в Эстонии и худо-бедно разрешился. С Украиной – все понимали – он будет длиться дольше, болезненнее, но разрешится когда-нибудь и он. Однако Константинополь сделал его принципиально неразрешимым.
27 ноября 2018 года Патриарх Варфоломей вызывает в Стамбул нашего предстоятеля Архиепископа Иоанна Хариупольского и заявляет без обиняков: «У меня недобрая весть для вас. Русский Экзархат распущен. Вы становитесь викарием греческого митрополита во Франции Эммануила. Ваши приходы переходят в ведение греческих митрополий, они есть в каждой европейской стране. У нас для них особого места больше нет». И в каждой стране, где вежливым приглашением, где приказом явиться, греки не замедлили о том напомнить: отныне мы – их.
Но здесь обнаружилась существенная деталь, которую они не заметили или не учли. Вселенский Патриарх был вправе распустить учрежденный им Экзархат, но не мог распустить Архиепископию, созданную не им и способную прожить без него. Архиепископия - это собрание приходов, живущих общей традицией, следующих решениям Московского Собора 1917-18 годов (избрание Архиепископа общим собранием клириков и мирян, особая роль епархиального и приходских советов и т.п.). Теперь этим приходам предстояло решить: или «разойтись по грекам» или остаться единым церковным телом. На общем собрании 23 февраля 2019 193 голосами против 16 было выбрано единство.
Но вот остаться - как? В каком качестве? На этот счет как не было, так и нет никакого единомыслия. Варианты были и остаются такие: войти в Русскую Зарубежную Церковь, в Московский патриархат, но с сохранением автономии, присоединиться к Румынской Митрополии в Западной Европе, которая в лице митрополита Иосифа готова как будто Архиепископию принять. Или наконец остаться сами по себе, без всякого патриархата над нами.
И Зарубежная Церковь готова принять нас, но на своих условиях. Никаких разных календарей, голосований и прочего модернизма. Однако для Архиепископии возможность выбора - знак ее свободы и идентичности, от них она не может отказаться. С Румынской Митрополией пока неясно и так неясным и остается; приглашать нас к себе может благословить только Патриарх Даниил и его Синод в Бухаресте. А они молчат. Наконец можно присоединиться к Москве или же повиснуть в некоем канонически неопределенном пространстве, которое едва ли устроит другие православные Церкви. К грекам идти никому особенно не хочется. Но кому-то придется.
Остается Москва. Она внушает страх. Но предлагает Архиепископии достойную автономию, принимая все «странные» наши традиции, введенные Московским Собором, практически пока ничего не требуя взамен. Такой выбор имеет многих сторонников, но и вызывает наибольшее сопротивление. Об этом идет дискуссия. К собранию клириков, состоявшемуся в Париже 11 мая 2019 года я написал письмо, в котором утверждал, что нам, Русской Церкви в Европе, невозможно оставаться в разрыве с Московским Патриархатом.
Письмо было адресовано клирикам Архиепископии и написано по-французски (благословение матери, французский язык!), очень скоро кем-то не без мелких неточностей переведено и опубликовано на сайте Credo-Press. Никакой сайт, конечно, не обязан представлять авторам переводы их текстов или предупреждать о публикациях, но добрые нравы журналистики этому не препятствуют. Что касается самого письма, то на собрании 11 мая в Свято-Сергиевском институте человек 10 или около того, подходили ко мне и благодарили. Причем, как-то келейно, негромко, сугубо приватно, так что даже подкралась мысль: «А не совершил ли я невзначай нечто отважное?».
На собрании 11 мая определенно, avec la clarté française (с французской ясностью), прозвучала только точка зрения Архипископа Иоанна: он за Москву. В феврале он рассказывал, насколько трудным было для него такое решение; в течение более 40 лет он поминает Вселенского Патриарха. Остальные, в том числе французское большинство, не были столь конкретны в своем выборе. Неконкретность означала: «скорее нет» (впрочем, у двух ораторов: скорее да). Английское благочиние было настроено решительней всех: нет и ни в каком случае. В частном разговоре мне сказали: знаете, когда к нам приехал ваш епископ из Москвы и стал вершить дела, мы сразу почувствовали себя сотрудниками московского министерства иностранных дел. Во время своего выступления я обратился к ним по-английски (перевод часто не успевал за речами): Прекрасно понимаю, вас, англичан, но вы должны понять и нас, итальянцев. По крайней мере хотя бы учесть, что есть и такая реальность.
Реальность, как я ее вижу, сводится к следующему. Мы все привыкли к независимости, никто не хочет ее терять. Здесь нет разногласий. Но в человеческом, социальном плане церковные наши ситуации совершенно разные. Во всех странах, в столицах особенно, существуют уже состоявшиеся общины, чьи прихожане давно выбрали собственный церковный путь. Они - либо эмигранты в третьем-четвертом поколении, либо природные европейцы, кровно с Россией никак не связанные. Конечно, в каждый из таких приходов, новая волна забросила десяток-другой российских прихожан, но не они определяют его уже сложившийся облик. Кому не нравится юрисдикция Константинополя, переходит в московский приход, который, как правило, неподалеку. Старый приход от таких переходов не разрушается.
В Италии ситуация совершенно иная. Здесь нет первой эмиграции, как не осталось и их потомков. За исключением детей, коих уже немало, и обращенных в Православие итальянцев (некоторые из них уже в сане), я вообще не знаю никого из православных, кто бы родился в этой стране. Они в огромном большинстве своем прибыли сюда как экономические беженцы, помыкались там и сям, в сараях спали, за еду и койку работали, потом нашли работу получше, с трудом оформили документы, остались, если не навсегда, то надолго, некоторые замуж повыходили, и вот неожиданно (ибо ехали не за этим) нашли православный приход. Почти все они, как и их родители, как и деды их, были прихожанами Московской патриархии.
Никто из них и слыхом не слыхивал о какой-то там Архиепископии православных русских (или русской традиции) церквей в Западной Европе. Ну, храм как храм, служба идет по-нашему, московская Церковь их признает, все вроде бы нормально.
И все нормально и шло до того момента, когда словно топор ударил по бревнышкам выстроенному нашему дому, расколов его пополам. Человек под сорок, добрая половина прихода внезапно исчезла, не сказав, за двумя случаями, ни слова. Остались самые верные или те, кому до церковных бурь дела нет.
Когда случается выступать, я неизменно изумляю итальянцев вопросом: знаете ли вы, что Италия – самая православная в Западной Европе страна? Одних румын здесь не меньше миллиона, их приходы повсюду. Другой миллион составляют украинцы и молдаване. Ну, а затем идут русские, сербы, грузины, греки (у них приходов немало, но самих греков единицы), албанцы, болгары, всех вместе их тоже немало набирается. Восемь канонических православных Церквей существует на территории Италии, включая Польскую Митрополию с ее церковной вотчиной на Сардинии. Не считая мелких, неканонических, созданных, как правило, итальянцами, отколовшимися от Рима.
Те на собрании, кто был не согласен с выбором «в Москву», как правило не предлагали ничего своего. Они говорили: существует иное решение. Но это решение как-то уклонялось от вербализации, оно лишь подразумевалось. Ясно было, что Константинополь свое решение о роспуске Экзархата может как-то смягчить, но назад не возьмет. Иное решение означало: останемся такими, как есть, вне Москвы, вне Константинополя, вне Зарубежной Церкви, сами по себе. В пример ставилась Американская митрополия, она существовала на весьма смутных канонических правах, пока в 1970 Москва не даровала ей полновесную автокефалию. Но и по сей день ПЦА не признается Константинополем, что не мешает ей находиться в полном каноническом общении со всеми Православными Церквями. Итак, выберем свободу, а там посмотрим. Так уже было в 1965 году, когда Вселенский патриарх Афинагор лишил Архиепископию своего омофора, посоветовав ей вернуться в Москву. Архиепископия совету не последовала и пребывала независимой до 1971 года, когда тот же Афинагор принял ее обратно. Возврат к такому статусу означает пребывание в канонической невесомости сколь угодно долго. Пока кто-нибудь не дарует нам автокефалию. Если вообще вспомнит о нас.
Практически же Архиепископия должна выбрать между двумя путями: идти в Москву или не в Москву. «Не в Москву» значит к грекам или вообще в никуда. Сторонники «не в Москву» стараются по возможности смягчить жесткость этого выбора. Но он таков, каков есть, и невозможно его избежать.
Об этом и было мое письмо клирикам Архиепископии. В оригинале в нем более 8 тыс знаков. Но российские мои друзья-читатели, прочитав перевод, усмотрели в нем только один знак, указующий на Москву. Они спонтанно полагали, что приход – это одна пастырская голова с кнутом, а прочие – овцы бессловесные, которых можно гонять туда-сюда. Но именно они-то, в силу нашей «демократии», заложенной Московским собором, имеют право голоса. В письме своем я подчеркиваю: нужно четко оговорить все условия нашей автономии. И предлагаю Генеральной Ассамблее до перехода «под Москву», как любят говорить, найти еще двух кандидатов для избрания в викарные епископы, чтобы вписаться в московскую структуру с уже готовым корпусом из трех архиереев. Но «за Москву» россияне, по крайней мере те, кто мне писал и звонил, сурово меня осудили. Даже Гапоном назвал старый друг.
И первым делом, конечно, захотели открыть мне глаза. Но глаза мои давно и безнадежно открыты. Разбуди меня среди ночи, я тотчас смогу воспроизвести все слежавшиеся в памяти слова про сергианство, пресмыкательство, сотрудничество, требоисполнительство, «структуру, созданную Сталиным в 1943 году» и т.п. Но во всем этом привычном дискурсе две вещи всегда смущали меня. Во-первых, говорится все это (о сергианстве особенно), как правило, наследниками тех, кто сам, решив мученичества избежать, оставил волкам свои приходы и епархии, вопреки словам Христа («А наемник не пастырь...» Ин.10:12). Не касаюсь непоминающих и катакомб; их право на суд куплено дорогой ценой. Во-вторых, никак не могу найти в истории русской православной Церкви – а весь ее досергианский путь постоянно и резко противопоставляется сергианскому – длительный период, когда дела обстояли бы радикально иначе. Если в 1857 году в Российской империи было нормально, богоустановлено и потому благословенно владеть и торговать людьми (никого не сужу, мир был таков), то почему через 70 лет, когда мир стал другой, стало кощунственно говорить богоборческой, бесчеловечной системе «ваши радости – наши радости»?
Один эпизод из прошлого:
«Священник рассматривался властью как должностное лицо, которое служит прежде всего государству, а потом уже Богу, и наряду с другими чиновниками обязан принимать изветы и писать доносы. В практику Тайной канцелярии Петра входит особый, невиданный термин – «исповедальный допрос». Он применялся к умирающему от пыток узнику, которого исповедует священник, а рядом сидит секретарь с бумагой и пером. «Исповедальный допрос» считался сыском абсолютно достоверным, ибо на смертном одре человек не может лгать» ( Е.В.Анисимов. Миссия Русской православной церкви в петровское время, Церковь и время. № 4 (37) 2006).
Богочеловеческое тело Церкви состоит из пшеницы и плевел, их не различишь до жатвы. И потому я не могу взирать на советский период нашей церковной истории как на особо, непростительно греховный, отделяя его от остальных. История едина, мы либо принимаем ее такой, какая она есть, либо уходим на поиски идеальной Церкви. Которая конкретно для меня лежит на другой стороне от моего идеала.
К тому же все эти справедливые (да, да, часто весьма справедливые!) речи о сергианстве произносятся с таким чувством самоуважения, с такой уверенностью стояния на праведной стороне истории, с таким ощущением близкого соседства себя и истины, что я уже перестаю воспринимать то, о чем они, эти речи, а слышу только человеческую природу, которая за ними стоит.
В письме своем я не скрывал, что хочу спасти общину, которая не может бесконечно пребывать в неопределенности. В нашем городе неподалеку есть большой молдавский, т.е. московский приход куда, не зная молдавского, и двинулись мои бывшие прихожане, и огромный (огромный воистину) украинский греко-католический – в 80 метрах от моего храма. Кстати, многие православные, прибывающие с Западной Украины, а эмиграция идет в основном оттуда, оказываются у греко-католиков, там «ридна мова» и все свое, национальное. (Хотя и у нас Апостол – и по-украински тоже, и рушники повсюду). Друзья, меня попрекавшие в «московитстве», сами, разумеется, были и остаются прихожанами московских храмов, и мне в голову не придет попрекать их несоответствием принципам. Здоровое чувство христианского реализма, лишенное фанатизма, не гонит их на поиски утопий «чистых» церквей, придумавших сами себя.
Когда я начинал свое служение в Брешии, то, как я писал, у меня не было ничего. Ни прихода, ни храма. И потом всё это (не без благословения Божия?) довольно быстро возникло, собралось, обрело почву под ногами; теперь уже и иконостас в храме стоит. Вступал ли кто на священнический путь на голом месте и при светской работе (даже двух)? Начав его к тому же с жестоко ранившего меня конфликта с приходским советом первого моего прихода сразу же после рукоположения, от чего я и оказался в пустоте. И все эти годы, странствуя из одного гостеприимного католического храма в другой, я не переходил в иную юрисдикцию. И сейчас не перехожу, остаюсь в Архиепископии, которая есть моя Русская Церковь. Но пришло время выбирать.
Мой выбор прост: община, где практически все прихожане и сегодня чувствуют себя чадами Московского Патриархата, не может и не должна находиться с ним в состоянии «евхаристической войны». Но и жертвовать обретенной свободой и сложившейся традицией тоже не должна.
Прот. Владимир Зелинский
To whom il may concern. Тем, кого это касается. А тем, кого не касается, не советую и читать. Только устанете от наших долгих юрисдикционных дел. Не ожидаю понимания, ожидаю нареканий. Этот текст должен появиться в 210-ом выпуске Вестника РХД летом этого года.
НИКТО НЕ ХОТЕЛ ВЫБИРАТЬ.
Однако ж заставили. Существовали мы мирно, со всеми в дружбе и общении, жили небогато, на службах работая, но вольно и независимо. Но Господь выгоняет из уютных гнезд. И ставит перед решением, которое не хочется принимать.
Вселенский Патриарх учреждает Православную Церковь Украины, что в принципе, вне каких-либо оценок, было ожидаемо. Патриарх Московский, в ответ на вторжение на каноническую территорию, которая уже более трех веков считается российской, порывает евхаристическое общение со всеми чадами Вселенского патриархата. Тем самым и с нашим Экзархатом, с 1931 года принадлежащим Константинополю, но всегда ощущавшим себя прежде всего Русской Церковью. Это был серьезный удар, хотя в разных странах, разных приходах и пережитый по-разному.
Но и его наш Экзархат мог бы выдержать. В конце концов случился подобный кризис более 20 лет назад в Эстонии и худо-бедно разрешился. С Украиной – все понимали – он будет длиться дольше, болезненнее, но разрешится когда-нибудь и он. Однако Константинополь сделал его принципиально неразрешимым.
27 ноября 2018 года Патриарх Варфоломей вызывает в Стамбул нашего предстоятеля Архиепископа Иоанна Хариупольского и заявляет без обиняков: «У меня недобрая весть для вас. Русский Экзархат распущен. Вы становитесь викарием греческого митрополита во Франции Эммануила. Ваши приходы переходят в ведение греческих митрополий, они есть в каждой европейской стране. У нас для них особого места больше нет». И в каждой стране, где вежливым приглашением, где приказом явиться, греки не замедлили о том напомнить: отныне мы – их.
Но здесь обнаружилась существенная деталь, которую они не заметили или не учли. Вселенский Патриарх был вправе распустить учрежденный им Экзархат, но не мог распустить Архиепископию, созданную не им и способную прожить без него. Архиепископия - это собрание приходов, живущих общей традицией, следующих решениям Московского Собора 1917-18 годов (избрание Архиепископа общим собранием клириков и мирян, особая роль епархиального и приходских советов и т.п.). Теперь этим приходам предстояло решить: или «разойтись по грекам» или остаться единым церковным телом. На общем собрании 23 февраля 2019 193 голосами против 16 было выбрано единство.
Но вот остаться - как? В каком качестве? На этот счет как не было, так и нет никакого единомыслия. Варианты были и остаются такие: войти в Русскую Зарубежную Церковь, в Московский патриархат, но с сохранением автономии, присоединиться к Румынской Митрополии в Западной Европе, которая в лице митрополита Иосифа готова как будто Архиепископию принять. Или наконец остаться сами по себе, без всякого патриархата над нами.
И Зарубежная Церковь готова принять нас, но на своих условиях. Никаких разных календарей, голосований и прочего модернизма. Однако для Архиепископии возможность выбора - знак ее свободы и идентичности, от них она не может отказаться. С Румынской Митрополией пока неясно и так неясным и остается; приглашать нас к себе может благословить только Патриарх Даниил и его Синод в Бухаресте. А они молчат. Наконец можно присоединиться к Москве или же повиснуть в некоем канонически неопределенном пространстве, которое едва ли устроит другие православные Церкви. К грекам идти никому особенно не хочется. Но кому-то придется.
Остается Москва. Она внушает страх. Но предлагает Архиепископии достойную автономию, принимая все «странные» наши традиции, введенные Московским Собором, практически пока ничего не требуя взамен. Такой выбор имеет многих сторонников, но и вызывает наибольшее сопротивление. Об этом идет дискуссия. К собранию клириков, состоявшемуся в Париже 11 мая 2019 года я написал письмо, в котором утверждал, что нам, Русской Церкви в Европе, невозможно оставаться в разрыве с Московским Патриархатом.
Письмо было адресовано клирикам Архиепископии и написано по-французски (благословение матери, французский язык!), очень скоро кем-то не без мелких неточностей переведено и опубликовано на сайте Credo-Press. Никакой сайт, конечно, не обязан представлять авторам переводы их текстов или предупреждать о публикациях, но добрые нравы журналистики этому не препятствуют. Что касается самого письма, то на собрании 11 мая в Свято-Сергиевском институте человек 10 или около того, подходили ко мне и благодарили. Причем, как-то келейно, негромко, сугубо приватно, так что даже подкралась мысль: «А не совершил ли я невзначай нечто отважное?».
На собрании 11 мая определенно, avec la clarté française (с французской ясностью), прозвучала только точка зрения Архипископа Иоанна: он за Москву. В феврале он рассказывал, насколько трудным было для него такое решение; в течение более 40 лет он поминает Вселенского Патриарха. Остальные, в том числе французское большинство, не были столь конкретны в своем выборе. Неконкретность означала: «скорее нет» (впрочем, у двух ораторов: скорее да). Английское благочиние было настроено решительней всех: нет и ни в каком случае. В частном разговоре мне сказали: знаете, когда к нам приехал ваш епископ из Москвы и стал вершить дела, мы сразу почувствовали себя сотрудниками московского министерства иностранных дел. Во время своего выступления я обратился к ним по-английски (перевод часто не успевал за речами): Прекрасно понимаю, вас, англичан, но вы должны понять и нас, итальянцев. По крайней мере хотя бы учесть, что есть и такая реальность.
Реальность, как я ее вижу, сводится к следующему. Мы все привыкли к независимости, никто не хочет ее терять. Здесь нет разногласий. Но в человеческом, социальном плане церковные наши ситуации совершенно разные. Во всех странах, в столицах особенно, существуют уже состоявшиеся общины, чьи прихожане давно выбрали собственный церковный путь. Они - либо эмигранты в третьем-четвертом поколении, либо природные европейцы, кровно с Россией никак не связанные. Конечно, в каждый из таких приходов, новая волна забросила десяток-другой российских прихожан, но не они определяют его уже сложившийся облик. Кому не нравится юрисдикция Константинополя, переходит в московский приход, который, как правило, неподалеку. Старый приход от таких переходов не разрушается.
В Италии ситуация совершенно иная. Здесь нет первой эмиграции, как не осталось и их потомков. За исключением детей, коих уже немало, и обращенных в Православие итальянцев (некоторые из них уже в сане), я вообще не знаю никого из православных, кто бы родился в этой стране. Они в огромном большинстве своем прибыли сюда как экономические беженцы, помыкались там и сям, в сараях спали, за еду и койку работали, потом нашли работу получше, с трудом оформили документы, остались, если не навсегда, то надолго, некоторые замуж повыходили, и вот неожиданно (ибо ехали не за этим) нашли православный приход. Почти все они, как и их родители, как и деды их, были прихожанами Московской патриархии.
Никто из них и слыхом не слыхивал о какой-то там Архиепископии православных русских (или русской традиции) церквей в Западной Европе. Ну, храм как храм, служба идет по-нашему, московская Церковь их признает, все вроде бы нормально.
И все нормально и шло до того момента, когда словно топор ударил по бревнышкам выстроенному нашему дому, расколов его пополам. Человек под сорок, добрая половина прихода внезапно исчезла, не сказав, за двумя случаями, ни слова. Остались самые верные или те, кому до церковных бурь дела нет.
Когда случается выступать, я неизменно изумляю итальянцев вопросом: знаете ли вы, что Италия – самая православная в Западной Европе страна? Одних румын здесь не меньше миллиона, их приходы повсюду. Другой миллион составляют украинцы и молдаване. Ну, а затем идут русские, сербы, грузины, греки (у них приходов немало, но самих греков единицы), албанцы, болгары, всех вместе их тоже немало набирается. Восемь канонических православных Церквей существует на территории Италии, включая Польскую Митрополию с ее церковной вотчиной на Сардинии. Не считая мелких, неканонических, созданных, как правило, итальянцами, отколовшимися от Рима.
Те на собрании, кто был не согласен с выбором «в Москву», как правило не предлагали ничего своего. Они говорили: существует иное решение. Но это решение как-то уклонялось от вербализации, оно лишь подразумевалось. Ясно было, что Константинополь свое решение о роспуске Экзархата может как-то смягчить, но назад не возьмет. Иное решение означало: останемся такими, как есть, вне Москвы, вне Константинополя, вне Зарубежной Церкви, сами по себе. В пример ставилась Американская митрополия, она существовала на весьма смутных канонических правах, пока в 1970 Москва не даровала ей полновесную автокефалию. Но и по сей день ПЦА не признается Константинополем, что не мешает ей находиться в полном каноническом общении со всеми Православными Церквями. Итак, выберем свободу, а там посмотрим. Так уже было в 1965 году, когда Вселенский патриарх Афинагор лишил Архиепископию своего омофора, посоветовав ей вернуться в Москву. Архиепископия совету не последовала и пребывала независимой до 1971 года, когда тот же Афинагор принял ее обратно. Возврат к такому статусу означает пребывание в канонической невесомости сколь угодно долго. Пока кто-нибудь не дарует нам автокефалию. Если вообще вспомнит о нас.
Практически же Архиепископия должна выбрать между двумя путями: идти в Москву или не в Москву. «Не в Москву» значит к грекам или вообще в никуда. Сторонники «не в Москву» стараются по возможности смягчить жесткость этого выбора. Но он таков, каков есть, и невозможно его избежать.
Об этом и было мое письмо клирикам Архиепископии. В оригинале в нем более 8 тыс знаков. Но российские мои друзья-читатели, прочитав перевод, усмотрели в нем только один знак, указующий на Москву. Они спонтанно полагали, что приход – это одна пастырская голова с кнутом, а прочие – овцы бессловесные, которых можно гонять туда-сюда. Но именно они-то, в силу нашей «демократии», заложенной Московским собором, имеют право голоса. В письме своем я подчеркиваю: нужно четко оговорить все условия нашей автономии. И предлагаю Генеральной Ассамблее до перехода «под Москву», как любят говорить, найти еще двух кандидатов для избрания в викарные епископы, чтобы вписаться в московскую структуру с уже готовым корпусом из трех архиереев. Но «за Москву» россияне, по крайней мере те, кто мне писал и звонил, сурово меня осудили. Даже Гапоном назвал старый друг.
И первым делом, конечно, захотели открыть мне глаза. Но глаза мои давно и безнадежно открыты. Разбуди меня среди ночи, я тотчас смогу воспроизвести все слежавшиеся в памяти слова про сергианство, пресмыкательство, сотрудничество, требоисполнительство, «структуру, созданную Сталиным в 1943 году» и т.п. Но во всем этом привычном дискурсе две вещи всегда смущали меня. Во-первых, говорится все это (о сергианстве особенно), как правило, наследниками тех, кто сам, решив мученичества избежать, оставил волкам свои приходы и епархии, вопреки словам Христа («А наемник не пастырь...» Ин.10:12). Не касаюсь непоминающих и катакомб; их право на суд куплено дорогой ценой. Во-вторых, никак не могу найти в истории русской православной Церкви – а весь ее досергианский путь постоянно и резко противопоставляется сергианскому – длительный период, когда дела обстояли бы радикально иначе. Если в 1857 году в Российской империи было нормально, богоустановлено и потому благословенно владеть и торговать людьми (никого не сужу, мир был таков), то почему через 70 лет, когда мир стал другой, стало кощунственно говорить богоборческой, бесчеловечной системе «ваши радости – наши радости»?
Один эпизод из прошлого:
«Священник рассматривался властью как должностное лицо, которое служит прежде всего государству, а потом уже Богу, и наряду с другими чиновниками обязан принимать изветы и писать доносы. В практику Тайной канцелярии Петра входит особый, невиданный термин – «исповедальный допрос». Он применялся к умирающему от пыток узнику, которого исповедует священник, а рядом сидит секретарь с бумагой и пером. «Исповедальный допрос» считался сыском абсолютно достоверным, ибо на смертном одре человек не может лгать» ( Е.В.Анисимов. Миссия Русской православной церкви в петровское время, Церковь и время. № 4 (37) 2006).
Богочеловеческое тело Церкви состоит из пшеницы и плевел, их не различишь до жатвы. И потому я не могу взирать на советский период нашей церковной истории как на особо, непростительно греховный, отделяя его от остальных. История едина, мы либо принимаем ее такой, какая она есть, либо уходим на поиски идеальной Церкви. Которая конкретно для меня лежит на другой стороне от моего идеала.
К тому же все эти справедливые (да, да, часто весьма справедливые!) речи о сергианстве произносятся с таким чувством самоуважения, с такой уверенностью стояния на праведной стороне истории, с таким ощущением близкого соседства себя и истины, что я уже перестаю воспринимать то, о чем они, эти речи, а слышу только человеческую природу, которая за ними стоит.
В письме своем я не скрывал, что хочу спасти общину, которая не может бесконечно пребывать в неопределенности. В нашем городе неподалеку есть большой молдавский, т.е. московский приход куда, не зная молдавского, и двинулись мои бывшие прихожане, и огромный (огромный воистину) украинский греко-католический – в 80 метрах от моего храма. Кстати, многие православные, прибывающие с Западной Украины, а эмиграция идет в основном оттуда, оказываются у греко-католиков, там «ридна мова» и все свое, национальное. (Хотя и у нас Апостол – и по-украински тоже, и рушники повсюду). Друзья, меня попрекавшие в «московитстве», сами, разумеется, были и остаются прихожанами московских храмов, и мне в голову не придет попрекать их несоответствием принципам. Здоровое чувство христианского реализма, лишенное фанатизма, не гонит их на поиски утопий «чистых» церквей, придумавших сами себя.
Когда я начинал свое служение в Брешии, то, как я писал, у меня не было ничего. Ни прихода, ни храма. И потом всё это (не без благословения Божия?) довольно быстро возникло, собралось, обрело почву под ногами; теперь уже и иконостас в храме стоит. Вступал ли кто на священнический путь на голом месте и при светской работе (даже двух)? Начав его к тому же с жестоко ранившего меня конфликта с приходским советом первого моего прихода сразу же после рукоположения, от чего я и оказался в пустоте. И все эти годы, странствуя из одного гостеприимного католического храма в другой, я не переходил в иную юрисдикцию. И сейчас не перехожу, остаюсь в Архиепископии, которая есть моя Русская Церковь. Но пришло время выбирать.
Мой выбор прост: община, где практически все прихожане и сегодня чувствуют себя чадами Московского Патриархата, не может и не должна находиться с ним в состоянии «евхаристической войны». Но и жертвовать обретенной свободой и сложившейся традицией тоже не должна.
Прот. Владимир Зелинский
L’Ukraine compte désormais trois Eglises orthodoxes: la plus importante est l’Eglise orthodoxe ukrainienne (EOU-PM) dirigée par le métropolite de Kiev et de toute l’Ukraine Onuphre. Elle est auto-administrée, mais conserve un lien canonique et spirituel avec le Patriarcat de Moscou. Plus de 12’000 paroisses et 200 monastères sont restés fidèles à l’Eglise canonique. Il y a désormais deux autres Eglises non canoniques, celle de Philarète Denissenko, et la nouvelle Eglise orthodoxe autocéphale ukrainienne, avec laquelle il a définitivement pris ses distances.
“L’un, Drabinko, est venu avec une seule paroisse, et l’autre [Siméon Chostatsky] est venu avec 20 paroisses, mais il y a 300 paroisses dans son diocèse, alors quel genre d’unification est-ce donc ? C’est purement une formalité “, lance Philarète. Et de souligner que 13 Eglises orthodoxes locales ne reconnaissent pas la nouvelle Eglise comme une Eglise canonique et personne ne veut être en communion le métropolite Epiphane, “si ce n’est le patriarche œcuménique!”
La décision de Philarète Denissenko de restaurer le “Patriarcat de Kiev” montre que le projet de Constantinople de créer une nouvelle Eglise ukrainienne, “en fonction des intérêts politiques du moment”, a échoué, a déclaré pour sa part sur Interfax Nicolas Balachov, vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE).
“L’un, Drabinko, est venu avec une seule paroisse, et l’autre [Siméon Chostatsky] est venu avec 20 paroisses, mais il y a 300 paroisses dans son diocèse, alors quel genre d’unification est-ce donc ? C’est purement une formalité “, lance Philarète. Et de souligner que 13 Eglises orthodoxes locales ne reconnaissent pas la nouvelle Eglise comme une Eglise canonique et personne ne veut être en communion le métropolite Epiphane, “si ce n’est le patriarche œcuménique!”
La décision de Philarète Denissenko de restaurer le “Patriarcat de Kiev” montre que le projet de Constantinople de créer une nouvelle Eglise ukrainienne, “en fonction des intérêts politiques du moment”, a échoué, a déclaré pour sa part sur Interfax Nicolas Balachov, vice-président du Département des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou (DREE).
Un projet soutenu par l’ex-président Porochenko
Cette “Eglise orthodoxe unifiée”, promue par l’ex-président ukrainien Petro Porochenko, n’est reconnue par aucune autre Eglise orthodoxe au plan mondial, à l’exception du Patriarcat œcuménique de Constantinople, et ne rassemble qu’une poignée de paroisses en Ukraine.
Philarète, qui s’est vu accorder le titre de “patriarche honoraire” de la nouvelle Eglise orthodoxe ukrainienne, n’a pas accepté d’être réduit au statut de simple évêque diocésain. Il a déclaré rejeter totalement le décret (tomos, en langage ecclésiastique) créant la nouvelle Eglise, accordé par Constantinople le 6 janvier 2019. Philarète consacre désormais toute son énergie à ramener les schismatiques ukrainiens dans son “Patriarcat de Kiev”.
De Moscou à Constantinople
Philarète Denissenko (*) refuse que cette Eglise, qui s’est séparée du Patriarcat de Moscou, soit à partir de maintenant soumise au Patriarcat de Constantinople. Il déplore que la structure ecclésiale nouvellement créée en Ukraine n’ait le droit ni de préparer le saint chrême, ni d’avoir de diaspora, prérogatives qui relèvent désormais du Phanar, c’est-à-dire de Constantinople.
Philarète n’a en fait jamais accepté les termes dictés par le patriarche de Constantinople Bartholomée dans son décret d’autocéphalie de l’EOAU-PC. C’est la raison pour laquelle il a organisé dans la capitale ukrainienne, le 20 juin 2019, un “synode local du Patriarcat de Kiev” (EOU-PK, une organisation ecclésiastique schismatique aux yeux du monde orthodoxe). A cette occasion, il a annulé décision prise par une assemblée similaire le 15 décembre 2018, lorsque l’EOU-PK avait annoncé son autodissolution et son intégration dans la nouvelle Eglise ukrainienne.
Le nouveau primat Epiphane Doumenko déjà contesté
Le “patriarche honoraire” a une nouvelle fois mis en question le primat du métropolite Epiphane Doumenko, chef de l’EOAU-PC, la nouvelle Eglise orthodoxe détachée du Patriarcat de Moscou. Son “synode local” a confirmé la persistance du Patriarcat de Kiev, en particulier en tant que personne morale propriétaire de biens et de monastères, et des institutions éducatives qui en font partie. Interrogé par l’agence russe Interfax sur la façon dont l’EOU-PK va récupérer ses biens, Philarète a exprimé l’espoir que son “Patriarcat” n’aurait pas à se battre pour les récupérer. SUITE Jacques Berset
Cette “Eglise orthodoxe unifiée”, promue par l’ex-président ukrainien Petro Porochenko, n’est reconnue par aucune autre Eglise orthodoxe au plan mondial, à l’exception du Patriarcat œcuménique de Constantinople, et ne rassemble qu’une poignée de paroisses en Ukraine.
Philarète, qui s’est vu accorder le titre de “patriarche honoraire” de la nouvelle Eglise orthodoxe ukrainienne, n’a pas accepté d’être réduit au statut de simple évêque diocésain. Il a déclaré rejeter totalement le décret (tomos, en langage ecclésiastique) créant la nouvelle Eglise, accordé par Constantinople le 6 janvier 2019. Philarète consacre désormais toute son énergie à ramener les schismatiques ukrainiens dans son “Patriarcat de Kiev”.
De Moscou à Constantinople
Philarète Denissenko (*) refuse que cette Eglise, qui s’est séparée du Patriarcat de Moscou, soit à partir de maintenant soumise au Patriarcat de Constantinople. Il déplore que la structure ecclésiale nouvellement créée en Ukraine n’ait le droit ni de préparer le saint chrême, ni d’avoir de diaspora, prérogatives qui relèvent désormais du Phanar, c’est-à-dire de Constantinople.
Philarète n’a en fait jamais accepté les termes dictés par le patriarche de Constantinople Bartholomée dans son décret d’autocéphalie de l’EOAU-PC. C’est la raison pour laquelle il a organisé dans la capitale ukrainienne, le 20 juin 2019, un “synode local du Patriarcat de Kiev” (EOU-PK, une organisation ecclésiastique schismatique aux yeux du monde orthodoxe). A cette occasion, il a annulé décision prise par une assemblée similaire le 15 décembre 2018, lorsque l’EOU-PK avait annoncé son autodissolution et son intégration dans la nouvelle Eglise ukrainienne.
Le nouveau primat Epiphane Doumenko déjà contesté
Le “patriarche honoraire” a une nouvelle fois mis en question le primat du métropolite Epiphane Doumenko, chef de l’EOAU-PC, la nouvelle Eglise orthodoxe détachée du Patriarcat de Moscou. Son “synode local” a confirmé la persistance du Patriarcat de Kiev, en particulier en tant que personne morale propriétaire de biens et de monastères, et des institutions éducatives qui en font partie. Interrogé par l’agence russe Interfax sur la façon dont l’EOU-PK va récupérer ses biens, Philarète a exprimé l’espoir que son “Patriarcat” n’aurait pas à se battre pour les récupérer. SUITE Jacques Berset
le 23 juin 2019: Sa Béatitude le Métropolite Tikhon de toute l'Amérique et du Canada de l'Eglise orthodoxe d'Amérique était l'invité du patriarche Bartholomée en Turquie ce week-end, concélébrant avec lui en Cappadoce, le dimanche de la Toussaint.
Le Métropolite Tikhon et une délégation de l'OCA ont été invités par le patriarche Bartholomée à participer à un pèlerinage annuel en Cappadoce avec un pèlerinage de 3 jours au patriarcat de Constantinople, rapporte le service de presse de l'Eglise orthodoxe en Amérique.
La Cappadoce est une région riche en histoire de l'Église, et la délégation de l'OCA a eu la chance de visiter les anciennes églises et les monastères de la région au cours de son voyage, ainsi que les églises qui furent fermées après l'échange démographique de 1922.
Le Métropolite Tikhon et une délégation de l'OCA ont été invités par le patriarche Bartholomée à participer à un pèlerinage annuel en Cappadoce avec un pèlerinage de 3 jours au patriarcat de Constantinople, rapporte le service de presse de l'Eglise orthodoxe en Amérique.
La Cappadoce est une région riche en histoire de l'Église, et la délégation de l'OCA a eu la chance de visiter les anciennes églises et les monastères de la région au cours de son voyage, ainsi que les églises qui furent fermées après l'échange démographique de 1922.
En réfléchissant à sa visite dans les anciennes églises, après la Divine Liturgie, le Métropolite Tikhon remarqua :
Lorsque je voyage à l'étranger, j'apporte normalement les prières et les salutations des fidèles de l'Amérique du Nord à l'endroit où je voyage. Mais après ces jours, où j'ai eu l'honneur de marcher - à l'invitation de Votre Sainteté - sur les terres de Cappadoce, je sens que c'est plutôt moi qui reçois, au nom des Nord-Américains, les prières et l'accueil du témoignage martyre qui résonne des cavernes désertes et des ruines des églises qui nous entourent.
En raison de sa visite en Turquie, le Métropolite Tikhon n'a pas pu assister à l'intronisation de Mgr Elpidophoros à la tête de l'archidiocèse grec orthodoxe d'Amérique à New York, samedi. Étant donné le moment de son voyage et les déclarations de l'OCA au cours des derniers mois concernant la crise ukrainienne en cours, des rumeurs de pression sur le Métropolite Tikhon et "d'accords sous la table" ont commencé à circuler rapidement.
Cependant, des sources familières avec les événements du voyage ont informé OrthoChristian qu'il s'agissait d'une visite de bonne volonté, destinée à permettre aux deux primats de mieux se connaître, et qu'aucune discussion sérieuse sur les événements orthodoxes actuels n'a été organisée.
Le patriarche Bartholomée est conscient de la position de l'OCA de ne pas reconnaître la soi-disant "Église orthodoxe d'Ukraine", appelant plutôt à un concile pan-orthodoxe pour traiter la question, et il comprend que les évêques de l'OCA n'ont pas l'intention de s'écarter de cette position.
SUITE Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après ORTHOCHRISTIAN
Предстоятель Православной церкви в Америке митрополит Тихон в минувшее воскресенье, 23 июня, сослужил литургию вместе с константинопольским патриархом Варфоломеем в Каппадокии
Lorsque je voyage à l'étranger, j'apporte normalement les prières et les salutations des fidèles de l'Amérique du Nord à l'endroit où je voyage. Mais après ces jours, où j'ai eu l'honneur de marcher - à l'invitation de Votre Sainteté - sur les terres de Cappadoce, je sens que c'est plutôt moi qui reçois, au nom des Nord-Américains, les prières et l'accueil du témoignage martyre qui résonne des cavernes désertes et des ruines des églises qui nous entourent.
En raison de sa visite en Turquie, le Métropolite Tikhon n'a pas pu assister à l'intronisation de Mgr Elpidophoros à la tête de l'archidiocèse grec orthodoxe d'Amérique à New York, samedi. Étant donné le moment de son voyage et les déclarations de l'OCA au cours des derniers mois concernant la crise ukrainienne en cours, des rumeurs de pression sur le Métropolite Tikhon et "d'accords sous la table" ont commencé à circuler rapidement.
Cependant, des sources familières avec les événements du voyage ont informé OrthoChristian qu'il s'agissait d'une visite de bonne volonté, destinée à permettre aux deux primats de mieux se connaître, et qu'aucune discussion sérieuse sur les événements orthodoxes actuels n'a été organisée.
Le patriarche Bartholomée est conscient de la position de l'OCA de ne pas reconnaître la soi-disant "Église orthodoxe d'Ukraine", appelant plutôt à un concile pan-orthodoxe pour traiter la question, et il comprend que les évêques de l'OCA n'ont pas l'intention de s'écarter de cette position.
SUITE Version française Claude Lopez-Ginisty
d'après ORTHOCHRISTIAN
Предстоятель Православной церкви в Америке митрополит Тихон в минувшее воскресенье, 23 июня, сослужил литургию вместе с константинопольским патриархом Варфоломеем в Каппадокии
Un nouveau film dédié à l’héritage de l’iconographe orthodoxe Grégoire Kroug vient de paraître sur DVD chez les "Ouverture Productions" à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort, sous l’intitulé « Dans la Paix de Père Grégoire avec le Père Archimandrite Barsanuphe ».
Le film a été réalisé sur l’initative du feu archimandrite Barsanuphe (Ferrier, +2018) à partir dès images d’archives de différentes époques, y compris les tournages exclusifs datés du 1968, effectués par une chaîne télévisive française au Skite du Saint-Esprit à Mesnil-Saint-Denis. Grâce à ces matériaux visuels nous vivont quelques moments mémorables avec le Père Grégoire (Kroug) pendant qu’il dessine une icône et l’archimandrite Serge (Chévitch), le Père-supérieur du Skit.
Le film a été réalisé sur l’initative du feu archimandrite Barsanuphe (Ferrier, +2018) à partir dès images d’archives de différentes époques, y compris les tournages exclusifs datés du 1968, effectués par une chaîne télévisive française au Skite du Saint-Esprit à Mesnil-Saint-Denis. Grâce à ces matériaux visuels nous vivont quelques moments mémorables avec le Père Grégoire (Kroug) pendant qu’il dessine une icône et l’archimandrite Serge (Chévitch), le Père-supérieur du Skit.
Pour commander le DVD, envoyez un chèque de 13 € (10 € + 3 € de frais de port) à l’ordre de Ouverture Productions, 7 avenue des Bruyères – 78320 Le Mesnil St Denis
Pour tout renseignement, contacter les Ouverture Productions par email: ouverture.productions@gmail.com
Pour tout renseignement, contacter les Ouverture Productions par email: ouverture.productions@gmail.com
L'épisode du Tomos a suscité des troubles en Ukraine même comme à l'étranger. On apprend que cinq paroisses ukrainiennes en Allemagne ont décidé de se maintenir au sein de la juridiction du prétendu "patriarche Philarète" (PK). Aucune de ces paroisses n'a accepté de relever directement du patriarcat œcuménique et, donc, de la métropole grecque en Allemagne, c'est à dire de la nouvelle entité ecclésiale dirigée par le métropolite Épiphane. Ces paroisses désirent maintenir les liens qui les unissent à l'Ukraine.
Aucune Eglise locale n'a laissé sa diaspora rejoindre Constantinople. Les Eglises de Roumanie, de Bulgarie et de Serbie ont en Allemagne des métropoles et prennent en charge leurs fidèles, cela sans dépendre de Constantinople en quoi que ce soit. Source
Aucune Eglise locale n'a laissé sa diaspora rejoindre Constantinople. Les Eglises de Roumanie, de Bulgarie et de Serbie ont en Allemagne des métropoles et prennent en charge leurs fidèles, cela sans dépendre de Constantinople en quoi que ce soit. Source
Une soeur quasi-jumelle de l'horloge de la cathédrale Notre-Dame de Paris a été retrouvée à quelques kilomètres de là, relançant l'espoir de pouvoir reconstruire ce chef-d'oeuvre emporté par les flammes avec le toit- explique l'horloger Jean-Baptiste Viot
Il faut monter un petit escalier en colimaçon, aussi étroit que sombre, pour arriver à une sorte de remise, située sous les cloches de l'Église de la Sainte-Trinité à Paris. Là, parmi un bric-à-brac de statues d'anges oubliées, de sculptures abandonnées et de vieux meubles, une horloge gigantesque sommeille, derrière une cloison de bois à la peinture écaillée.
Il faut monter un petit escalier en colimaçon, aussi étroit que sombre, pour arriver à une sorte de remise, située sous les cloches de l'Église de la Sainte-Trinité à Paris. Là, parmi un bric-à-brac de statues d'anges oubliées, de sculptures abandonnées et de vieux meubles, une horloge gigantesque sommeille, derrière une cloison de bois à la peinture écaillée.
"C'est incroyable. C'est la même. La même"
Alors qu'il réalise un inventaire pour le compte d'experts en objets d'art, l'horloger Jean-Baptiste Viot pénètre en mai dans cette petite pièce à l'odeur de renfermé, avec en tête les images de l'horloge de Notre-Dame, détruite dans le violent incendie d'avril. C'est le choc quand il découvre que le mécanisme de plus de deux mètres de long oublié au fond de la Ste-Trinité est "identique".
"C'est incroyable. C'est la même. La même", répète-t-il en lustrant de sa main noircie la plaque d'étain ornant l'horloge, pour faire apparaître une inscription qui ne trompe pas sur son lien de parenté : "Année 1867. Construite par Collin", soit la même année que celle de Notre-Dame. Et par le même atelier.
A moins de 4 kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, Jean-Baptiste Viot vient de mettre la main sur la soeur-jumelle, ou presque, de l'horloge qui a quasiment entièrement fondu dans l'incendie. "C'est une chance énorme. C'est comme si on retrouvait une autre édition d'un livre qui aurait brûlé. C'est inestimable", explique-t-il.
La découverte de l'horloge de la Sainte-Trinité est inespérée
À la différence de la charpente de Notre-Dame, l'horloge n'avait pas été numérisée avant sa destruction. Les plans ayant disparu, aucune indication n'existe donc, sauf des photos, pour guider sa reconstruction.
La découverte de l'horloge de la Sainte-Trinité est inespérée : "Elle nous permet d'avoir une base de travail pour refaire les pièces" de celle de Notre-Dame. "Elle va servir d'étalon", selon Jean-Baptiste Viot. "C'est presque miraculeux d'avoir fait cette découverte", acquiesce Olivier Chandez, l'horloger de Notre-Dame. "Si on n'avait eu que des photos, il aurait fallu extrapoler. Mais avec ce modèle, on a toutes les cotations et on peut lancer les fabrications", explique l'expert.
Rendue obsolète par la fée électricité qui compte dorénavant les heures à La Sainte-Trinité, l'horloge n'a pas tourné depuis plus de cinquante ans. Mais il suffit de donner un bon coup de manivelle pour qu'à nouveau le tic-tac se fasse entendre. "C'est fou. Cinquante ans après. Même la sonnerie est fonctionnelle", se réjouit Jean-Baptiste Viot.
Notre-Dame sans horloge ?
Mais il n'est pas question de déshabiller Ste-Trinité pour habiller Notre-Dame en y transférant l'horloge, tranche M. Chandez: "C'est le même modèle mais il y a quand même quelques différences : celle de Notre-Dame était un peu plus élaborée. Il n'est donc pas possible de faire l'échange standard".
L'horloger voudrait plutôt qu'une "vraie réplique" retrouve l'emplacement que l'horloge occupait avant le sinistre, exactement sous la flèche disparue, sous les toits. Mais pour ce faire, encore faut-il que cette reconstruction s'inscrive dans le projet global de rénovation de l'édifice. "Qu'on reconstruise sans horloge, c'est une crainte, oui" , avertit Olivier Chandez.
Pourtant, la reconstruction de l'horloge "serait une goutte d'eau" dans les fonds déjà promis pour la reconstruction (850 millions d'euros à la mi-avril). "Si elle coûte 1% du budget global, ce serait déjà le bout du monde", estime Olivier Chandez. En tout cas, le "maître du temps" de Notre-Dame refuse de concevoir une "nouvelle" cathédrale sans son cadran : "tous les édifices religieux ont une horloge. Tous". Et Jean-Baptiste Viot d'abonder : "Une cathédrale sans horloge, c'est comme un porte-avions sans avions". SUITE
Alors qu'il réalise un inventaire pour le compte d'experts en objets d'art, l'horloger Jean-Baptiste Viot pénètre en mai dans cette petite pièce à l'odeur de renfermé, avec en tête les images de l'horloge de Notre-Dame, détruite dans le violent incendie d'avril. C'est le choc quand il découvre que le mécanisme de plus de deux mètres de long oublié au fond de la Ste-Trinité est "identique".
"C'est incroyable. C'est la même. La même", répète-t-il en lustrant de sa main noircie la plaque d'étain ornant l'horloge, pour faire apparaître une inscription qui ne trompe pas sur son lien de parenté : "Année 1867. Construite par Collin", soit la même année que celle de Notre-Dame. Et par le même atelier.
A moins de 4 kilomètres de la cathédrale Notre-Dame, Jean-Baptiste Viot vient de mettre la main sur la soeur-jumelle, ou presque, de l'horloge qui a quasiment entièrement fondu dans l'incendie. "C'est une chance énorme. C'est comme si on retrouvait une autre édition d'un livre qui aurait brûlé. C'est inestimable", explique-t-il.
La découverte de l'horloge de la Sainte-Trinité est inespérée
À la différence de la charpente de Notre-Dame, l'horloge n'avait pas été numérisée avant sa destruction. Les plans ayant disparu, aucune indication n'existe donc, sauf des photos, pour guider sa reconstruction.
La découverte de l'horloge de la Sainte-Trinité est inespérée : "Elle nous permet d'avoir une base de travail pour refaire les pièces" de celle de Notre-Dame. "Elle va servir d'étalon", selon Jean-Baptiste Viot. "C'est presque miraculeux d'avoir fait cette découverte", acquiesce Olivier Chandez, l'horloger de Notre-Dame. "Si on n'avait eu que des photos, il aurait fallu extrapoler. Mais avec ce modèle, on a toutes les cotations et on peut lancer les fabrications", explique l'expert.
Rendue obsolète par la fée électricité qui compte dorénavant les heures à La Sainte-Trinité, l'horloge n'a pas tourné depuis plus de cinquante ans. Mais il suffit de donner un bon coup de manivelle pour qu'à nouveau le tic-tac se fasse entendre. "C'est fou. Cinquante ans après. Même la sonnerie est fonctionnelle", se réjouit Jean-Baptiste Viot.
Notre-Dame sans horloge ?
Mais il n'est pas question de déshabiller Ste-Trinité pour habiller Notre-Dame en y transférant l'horloge, tranche M. Chandez: "C'est le même modèle mais il y a quand même quelques différences : celle de Notre-Dame était un peu plus élaborée. Il n'est donc pas possible de faire l'échange standard".
L'horloger voudrait plutôt qu'une "vraie réplique" retrouve l'emplacement que l'horloge occupait avant le sinistre, exactement sous la flèche disparue, sous les toits. Mais pour ce faire, encore faut-il que cette reconstruction s'inscrive dans le projet global de rénovation de l'édifice. "Qu'on reconstruise sans horloge, c'est une crainte, oui" , avertit Olivier Chandez.
Pourtant, la reconstruction de l'horloge "serait une goutte d'eau" dans les fonds déjà promis pour la reconstruction (850 millions d'euros à la mi-avril). "Si elle coûte 1% du budget global, ce serait déjà le bout du monde", estime Olivier Chandez. En tout cas, le "maître du temps" de Notre-Dame refuse de concevoir une "nouvelle" cathédrale sans son cadran : "tous les édifices religieux ont une horloge. Tous". Et Jean-Baptiste Viot d'abonder : "Une cathédrale sans horloge, c'est comme un porte-avions sans avions". SUITE
Il n'y a pas eu de nouvelle information après de l’Assemblée Pastorale de "l'Archevêché des Églises russes en Europe occidentale" ("Daru") le 11 mai 2019 et il n'y en aura probablement pas avant la prochaine Assemblée Générale (AG) annoncée pour le 10 septembre.
Temps de réflexion et de préparation des différentes options qui nous permet une analyse sereine de la situation. Notre article précédent analysait (1) les mutations structurelles de l'Orthodoxie russe en France, dont "Daru" semble bien constituer l'enjeu. Le professeur Yves Hamant souligne qu'il y a « deux visions qui s’opposent sur le sort et la gestion de la diaspora et le sens de la primauté du patriarcat de Constantinople …. » (ibid.) Daru est un enjeu collatéral dans ce jeu de go dont l'Ukraine constitue le champs essentiel. Mais, pour l'Orthodoxie en France, le devenir de Daru est important, tant par son histoire et les valeurs dont l'Archevêché est porteur, que par son impact sur la future organisation de l'Orthodoxie en Europe occidentale.
Temps de réflexion et de préparation des différentes options qui nous permet une analyse sereine de la situation. Notre article précédent analysait (1) les mutations structurelles de l'Orthodoxie russe en France, dont "Daru" semble bien constituer l'enjeu. Le professeur Yves Hamant souligne qu'il y a « deux visions qui s’opposent sur le sort et la gestion de la diaspora et le sens de la primauté du patriarcat de Constantinople …. » (ibid.) Daru est un enjeu collatéral dans ce jeu de go dont l'Ukraine constitue le champs essentiel. Mais, pour l'Orthodoxie en France, le devenir de Daru est important, tant par son histoire et les valeurs dont l'Archevêché est porteur, que par son impact sur la future organisation de l'Orthodoxie en Europe occidentale.
Nous nous proposons donc de revenir au plus près du terrain, en repartant des documents qui sont actuellement entre les mains des membres de l'Archevêché qui se préparent pour l'AG de septembre et qui vont servir de base à notre analyse. Les documents relatifs aux débats de l’Assemblée Pastorale de mai sont en ligne (2) (pour être complet, il faudrait y ajouter la lettre du 21/02/2019 de Monseigneur Antoine, alors archevêque de Vienne et de Budapest, lue lors de l'AG Extraordinaire du 23 février dernier (3); elle complète les autres documents en précisant les conditions proposées à l'Archevêché par le patriarche de Moscou... ).
DANS LA SITUATION D'UNE "PARASYNAGOGUE"
"L'Avis canonique sur l’autonomie" (4) proposé par l'Archiprêtre Jivko Panev (5) est particulièrement intéressant et instructif. Il expose bien les problèmes que pose l'exigence d'autonomie «ici et maintenant»" (6) exposé par l'Archiprêtre Wladimir Yagello (7) et objet d'une pétition (8). Ce texte est à lire tant il est clairement argumenté et référencé. Il expose en particulier deux points fondamentaux:
- "Ayant opposé une fin de non-recevoir à la décision de l’autorité canonique du Patriarcat de Constantinople sous lequel notre Archevêché se plaçait (voir l’article 7 de nos Statuts), nous nous trouvons du point de vue de la tradition canonique dans une situation caractérisée par saint Basile le Grand comme « parasynagogue », c’est-à-dire séparés de l’Église /de nos jours on dirait plutôt "ecclésiole"/. La canonicité de notre entité ecclésiale est donc mise en cause ou, autrement dit, notre décision ne respecte pas les canons de l’Église…
- À la lumière de ce qu’il est exposé, il est déconseillé de nous entraîner dans une aventure canoniquement dangereuse et qui nous ÉLOIGNERAIT DE LA COMMUNION DES ÉGLISES ORTHODOXES. Toutes les Églises passées par l’état de schisme au 19e siècle ont obtenu l’autocéphalie une fois exprimé leur REPENTIR de leur désobéissance canonique et APRÈS AVOIR DEMANDÉ ET OBTENU PARDON DE L’ÉGLISE MÈRE. Serions-nous prêts à suivre une telle voie ?" s'interroge le père Jivko (Les passages en majuscules sont en gras dans l'original)
Et le canoniste souligne que "L’auto-proclamation d’une entité ecclésiale, déjà dans un état de désobéissance par rapport à son autorité ecclésiastique et disposant d’un seul hiérarque ressemblerait à l’aventure de l’ECOF et empêcherait le concours des Églises amies de notre archevêché susceptibles de nous prêter des évêques."
Cette préoccupation est d'ailleurs présente dans le texte même de la pétition (paragraphe 6) : "La proclamation de notre autonomie et de notre indépendance... devrait susciter une sollicitude paternelle et une neutralité bienveillante de la part de l’ensemble des Patriarcats Orthodoxes." Mais le père Jivko qualifie cette position d'"optimisme puéril ... /qui/ tient peut-être à l’orgueil inconscient de bénéficier d’une vocation particulière revendiquée: «consciente de notre vocation particulière en Europe occidentale» dit le texte (paragraphe 7). D'ailleurs le père Wladimir (Yagelo), qui défendait ce texte lors de l'assemblée pastorale, n'a pas su répondre à la question comment il proposait concrètement de procéder pour sacrer des évêques pour l'Archevêché...
PRESERVER L'INTEGRITÉ DE L'ARCHEVÊCHÉ
Pour rester dans la communion orthodoxe sans dériver dans la mouvance "non canonique", l'Archevêché doit donc impérativement être adossé à l'une des Églises canoniques qui accepterait de le "conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive". Comme le souligne la "Proposition sur l’Avenir de l’Archevêché par un groupe de prêtres"(9) et l'indique la lettre de Mgr Antoine (ibid. 2) et le "Point sur les négociations avec le Patriarcat de Moscou" (10), l'Église russe est actuellement la seule juridiction à en prendre le chemin, contrairement à Constantinople (mais la porte ne semble pas totalement fermée d'après le compte rendu publié) et à l'Église Orthodoxe Russe à l'Étranger (EORE, cf. "Lettre pastorale", (11)).
Toutefois, ces deux solutions semblent, chacune pour sa part, cristalliser un bon nombre d'oppositions résolues du fait de cette opposition fondamentale dont nous parlions en introduction. Aucune d'elle ne semble donc, à l'heure actuelle, permettre de préserver l'intégrité de l'Archevêché, décidée le 23 février dernier, mais rien n'exclut que d'autres options ne soient possibles, voire en cours de discussion: les Églises de Roumanie et de Serbie, voire l'Église orthodoxe en Amériques (OCA), avaient été évoquées (12) sans qu'aucune proposition concrète n'émerge et on peut penser que ces trois mois supplémentaires donnés à la réflexion permettrons de faire bouger les lignes et émerger la solution la plus consensuelle possible.
V.Golovanow
Photo: Monseigneur Euloge en 1928, rue Daru
DANS LA SITUATION D'UNE "PARASYNAGOGUE"
"L'Avis canonique sur l’autonomie" (4) proposé par l'Archiprêtre Jivko Panev (5) est particulièrement intéressant et instructif. Il expose bien les problèmes que pose l'exigence d'autonomie «ici et maintenant»" (6) exposé par l'Archiprêtre Wladimir Yagello (7) et objet d'une pétition (8). Ce texte est à lire tant il est clairement argumenté et référencé. Il expose en particulier deux points fondamentaux:
- "Ayant opposé une fin de non-recevoir à la décision de l’autorité canonique du Patriarcat de Constantinople sous lequel notre Archevêché se plaçait (voir l’article 7 de nos Statuts), nous nous trouvons du point de vue de la tradition canonique dans une situation caractérisée par saint Basile le Grand comme « parasynagogue », c’est-à-dire séparés de l’Église /de nos jours on dirait plutôt "ecclésiole"/. La canonicité de notre entité ecclésiale est donc mise en cause ou, autrement dit, notre décision ne respecte pas les canons de l’Église…
- À la lumière de ce qu’il est exposé, il est déconseillé de nous entraîner dans une aventure canoniquement dangereuse et qui nous ÉLOIGNERAIT DE LA COMMUNION DES ÉGLISES ORTHODOXES. Toutes les Églises passées par l’état de schisme au 19e siècle ont obtenu l’autocéphalie une fois exprimé leur REPENTIR de leur désobéissance canonique et APRÈS AVOIR DEMANDÉ ET OBTENU PARDON DE L’ÉGLISE MÈRE. Serions-nous prêts à suivre une telle voie ?" s'interroge le père Jivko (Les passages en majuscules sont en gras dans l'original)
Et le canoniste souligne que "L’auto-proclamation d’une entité ecclésiale, déjà dans un état de désobéissance par rapport à son autorité ecclésiastique et disposant d’un seul hiérarque ressemblerait à l’aventure de l’ECOF et empêcherait le concours des Églises amies de notre archevêché susceptibles de nous prêter des évêques."
Cette préoccupation est d'ailleurs présente dans le texte même de la pétition (paragraphe 6) : "La proclamation de notre autonomie et de notre indépendance... devrait susciter une sollicitude paternelle et une neutralité bienveillante de la part de l’ensemble des Patriarcats Orthodoxes." Mais le père Jivko qualifie cette position d'"optimisme puéril ... /qui/ tient peut-être à l’orgueil inconscient de bénéficier d’une vocation particulière revendiquée: «consciente de notre vocation particulière en Europe occidentale» dit le texte (paragraphe 7). D'ailleurs le père Wladimir (Yagelo), qui défendait ce texte lors de l'assemblée pastorale, n'a pas su répondre à la question comment il proposait concrètement de procéder pour sacrer des évêques pour l'Archevêché...
PRESERVER L'INTEGRITÉ DE L'ARCHEVÊCHÉ
Pour rester dans la communion orthodoxe sans dériver dans la mouvance "non canonique", l'Archevêché doit donc impérativement être adossé à l'une des Églises canoniques qui accepterait de le "conserver comme entité ecclésiale unie selon sa forme primitive". Comme le souligne la "Proposition sur l’Avenir de l’Archevêché par un groupe de prêtres"(9) et l'indique la lettre de Mgr Antoine (ibid. 2) et le "Point sur les négociations avec le Patriarcat de Moscou" (10), l'Église russe est actuellement la seule juridiction à en prendre le chemin, contrairement à Constantinople (mais la porte ne semble pas totalement fermée d'après le compte rendu publié) et à l'Église Orthodoxe Russe à l'Étranger (EORE, cf. "Lettre pastorale", (11)).
Toutefois, ces deux solutions semblent, chacune pour sa part, cristalliser un bon nombre d'oppositions résolues du fait de cette opposition fondamentale dont nous parlions en introduction. Aucune d'elle ne semble donc, à l'heure actuelle, permettre de préserver l'intégrité de l'Archevêché, décidée le 23 février dernier, mais rien n'exclut que d'autres options ne soient possibles, voire en cours de discussion: les Églises de Roumanie et de Serbie, voire l'Église orthodoxe en Amériques (OCA), avaient été évoquées (12) sans qu'aucune proposition concrète n'émerge et on peut penser que ces trois mois supplémentaires donnés à la réflexion permettrons de faire bouger les lignes et émerger la solution la plus consensuelle possible.
V.Golovanow
Photo: Monseigneur Euloge en 1928, rue Daru
RENVOIS
(1) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/MUTATION-STRUCTURELLE-DE-L-ORTHODOXIE-RUSSE-EN-FRANCE_a5743.html?com#com_6894315
(2) http://exarchat.eu/spip.php?rubrique206
(3) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Assemblee-generale-des-paroisses-orthodoxes-d-Europe-occidentale-s-est-tenue-le-23-fevrier-a-Paris-Communique-de-l_a5651.html
(4) http://exarchat.eu/spip.php?article2370
(5) http://www.saint-serge.net/presentation/prof_jivkopanev.html
(6) http://exarchat.eu/spip.php?article2369
(7) http://www.exarchat.eu/spip.php?article103
(8)https://github.com/CPAORIEO/Proposition/blob/master/index.md ; 172 signatures au 19 juin 2019.
(9) http://exarchat.eu/spip.php?article2368
(10) http://exarchat.eu/spip.php?article2372
(11) http://exarchat.eu/spip.php?article2371
(12) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/SITUATION-TOUJOURS-TRES-COMPLIQUEE-AU-SEIN-DE-L-ARCHEVECHE-DE-DARU-AG-REPOUSSEE_a5707.html
(1) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/MUTATION-STRUCTURELLE-DE-L-ORTHODOXIE-RUSSE-EN-FRANCE_a5743.html?com#com_6894315
(2) http://exarchat.eu/spip.php?rubrique206
(3) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/L-Assemblee-generale-des-paroisses-orthodoxes-d-Europe-occidentale-s-est-tenue-le-23-fevrier-a-Paris-Communique-de-l_a5651.html
(4) http://exarchat.eu/spip.php?article2370
(5) http://www.saint-serge.net/presentation/prof_jivkopanev.html
(6) http://exarchat.eu/spip.php?article2369
(7) http://www.exarchat.eu/spip.php?article103
(8)https://github.com/CPAORIEO/Proposition/blob/master/index.md ; 172 signatures au 19 juin 2019.
(9) http://exarchat.eu/spip.php?article2368
(10) http://exarchat.eu/spip.php?article2372
(11) http://exarchat.eu/spip.php?article2371
(12) https://www.egliserusse.eu/blogdiscussion/SITUATION-TOUJOURS-TRES-COMPLIQUEE-AU-SEIN-DE-L-ARCHEVECHE-DE-DARU-AG-REPOUSSEE_a5707.html
Le numéro 264 de Contacts, revue française de l’orthodoxie, vient de paraître. Il est consacré à un hommage au père Nicolas Lossky, universitaire orthodoxe d’origine russe, prêtre du Patriarcat de Moscou, ancien professeur à l’Institut Saint-Serge, acteur du dialogue œcuménique au niveau international (comme membre actif du Conseil oecuménique des Églises).
Ce volume propose notamment un essai inédit de 36 pages du p. Nicolas « Les défis du mouvement œcuménique », qui résonne comme son testament spirituel. Suivent quatre articles repris du p. Nicolas Lossky et une série d’hommages dédiée aux multiples facettes d’un homme de foi au service de l’Église et de l’unité des chrétiens.
Ce volume propose notamment un essai inédit de 36 pages du p. Nicolas « Les défis du mouvement œcuménique », qui résonne comme son testament spirituel. Suivent quatre articles repris du p. Nicolas Lossky et une série d’hommages dédiée aux multiples facettes d’un homme de foi au service de l’Église et de l’unité des chrétiens.
A la suite d’une longue maladie l’archiprêtre Nicolas Lossky, théologien et linguiste, a été rappelé à Dieu le 23 octobre 2017 à l’âge de 87 ans.
Le père Nicolas a été mon directeur de thèse lorsque j’étudiais à l’Institut de théologie Saint Serge, à Paris. Il y a enseigné pendant de longues années, cela bien qu’à l’époque les relations inter juridictionnelles étaient plus que difficiles. Le défunt était ami avec nous tous, ni à l’archevêché, ni au patriarcat de Moscou on ne l’a jamais considéré comme étant un « agent double ».
Rare qualité dans la diaspora que de rester tolérant. Le père Nicolas n’était pas un émigré, c’était un authentique européen et en même temps un vrai russe. Spécialiste de la littérature anglaise, il connaissait en profondeur la théologie, c’était un musicien de talent, un chef de chœur et une fin connaisseur de l’iconographie.
Père Nicolas était le digne héritier de la grande dynastie des Lossky. La liste de ceux par qui il a été formé, qu’il a fréquenté est plus qu’impressionnante.
Son office funèbre a été célébré à l’église Saint Serge. C’est un choix profondément juste et symbolique. Le père Nicolas représentait parfaitement « l’école de Paris », la renaissance religieuse du XXe siècle, ceci tout en restant immuablement fidèle au patriarcat de Moscou.
SUITE
Le père Nicolas a été mon directeur de thèse lorsque j’étudiais à l’Institut de théologie Saint Serge, à Paris. Il y a enseigné pendant de longues années, cela bien qu’à l’époque les relations inter juridictionnelles étaient plus que difficiles. Le défunt était ami avec nous tous, ni à l’archevêché, ni au patriarcat de Moscou on ne l’a jamais considéré comme étant un « agent double ».
Rare qualité dans la diaspora que de rester tolérant. Le père Nicolas n’était pas un émigré, c’était un authentique européen et en même temps un vrai russe. Spécialiste de la littérature anglaise, il connaissait en profondeur la théologie, c’était un musicien de talent, un chef de chœur et une fin connaisseur de l’iconographie.
Père Nicolas était le digne héritier de la grande dynastie des Lossky. La liste de ceux par qui il a été formé, qu’il a fréquenté est plus qu’impressionnante.
Son office funèbre a été célébré à l’église Saint Serge. C’est un choix profondément juste et symbolique. Le père Nicolas représentait parfaitement « l’école de Paris », la renaissance religieuse du XXe siècle, ceci tout en restant immuablement fidèle au patriarcat de Moscou.
SUITE
Valerian Novitzky est né en 1897 dans la famille d’un simple prêtre de village.
Son saint patron est le martyr Valerian qui avait souffert pour sa foi du temps de l’Empire Romain. Qui pouvait deviner lors du baptême que le nouveau né était également destiné à endurer des souffrances terribles ?
Nous savons peu de choses de son enfance. Il a chanté dans la chorale de la paroisse dont son père avait la charge. Il s’est inscrit au séminaire de Minsk dont il n’a pas réussi à terminer les études car le séminaire fut fermé déjà en 1918. En 1921 le jeune Valerian est étudiant à la faculté de droit de l’université de Minsk.
En 1923, après la mort de son père, il décide de se consacrer à l’Eglise et devient prêtre pour être nommé recteur de la paroisse villageoise de son défunt père. Il expliquait sa décision en disant : « Il est indispensable de sauver la Foi ». C’était un homme d’une grande bonté, un prédicateur éloquent qui réussit pendant les sept qu’il passa dans cette paroisse à faire revenir à la foi de nombreux fidèles égarés.
Son saint patron est le martyr Valerian qui avait souffert pour sa foi du temps de l’Empire Romain. Qui pouvait deviner lors du baptême que le nouveau né était également destiné à endurer des souffrances terribles ?
Nous savons peu de choses de son enfance. Il a chanté dans la chorale de la paroisse dont son père avait la charge. Il s’est inscrit au séminaire de Minsk dont il n’a pas réussi à terminer les études car le séminaire fut fermé déjà en 1918. En 1921 le jeune Valerian est étudiant à la faculté de droit de l’université de Minsk.
En 1923, après la mort de son père, il décide de se consacrer à l’Eglise et devient prêtre pour être nommé recteur de la paroisse villageoise de son défunt père. Il expliquait sa décision en disant : « Il est indispensable de sauver la Foi ». C’était un homme d’une grande bonté, un prédicateur éloquent qui réussit pendant les sept qu’il passa dans cette paroisse à faire revenir à la foi de nombreux fidèles égarés.
Le 14 janvier 1930 il est arrêté et emprisonné dans la ville de Sloutzk.
On l’accuse de s’être prononcé contre la collectivisation forcée de l’agriculture ainsi que d’avoir protesté contre la création de cercles antireligieux dans un village voisin. Il disait qu’il allait refuser une sépulture chrétienne à ceux des paysans qui adhèreraient à ces cercles où l’on mettait en scène des spectacles blasphématoires et où l’on incitait les paysans à adhérer au parti bolchevik. Lors de la perquisition effectuée à son domicile on y trouva une lettre qu’il adressait à ses parents résidant en Biélorussie occidentale : c’était une « circonstance aggravante ». Cette lettre était rédigée comme un communiqué du front relatant la terrible situation que vivait l’Eglise.
Les geôliers du père Valerian voulaient obtenir de lui qu’il se défroque et en fasse l’annonce dans la presse.
Il rejeta bien sûr ces offres bien qu’en contrepartie on lui proposait la vie sauve. Sa femme pu le visiter une seule fois. Il fut permis au père Valerian d’écrire une courte lettre à sa femme : « Ma chérie, il m’a été proposé d’abjurer Dieu et d’abandonner mon état pour avoir la vie sauve. J’ai refusé. Comment vas-tu faire pour éduquer toute seule nos enfants ? ». Le couple avait deux filles et un fils. Sa femme répondit : « Mon chéri, ne renonce pas à la foi, reste prêtre, Dieu me viendra en aide ». Ce fut leur dernier échange.
Une Commission spéciale de la NKVD de Biélorussie condamne le 23 février 1930 le père Valerian à être fusillé. Il avait résisté à des interrogatoires d’une extrême cruauté, ne s’était pas reconnu coupable et n’a dénoncé personne.
Les parents du défunt ont par la suite raconté que vers la fin des années 70 le bourreau du père Valerian se mourait dans un village de Biélorussie.
Sur son lit de mort il raconta comment trois détenus furent conduits de leur cellule dans une forêt, deux d’entre eux portaient la soutane et avaient des croix pectorales. Le père Valerian faisait partie de ces trois condamnés. Un homme armé d’un pistolet leur proposa à nouveau de répudier leur foi. Ils refusèrent. On les força à creuser leur tombe et on les exécuta.
Le Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe Russe a canonisé le père Valerian le 13 août 2000.
Mémoire éternelle- Вечная память
..................................................
"Calendrier orthodoxe"
Traduction " P.O."
On l’accuse de s’être prononcé contre la collectivisation forcée de l’agriculture ainsi que d’avoir protesté contre la création de cercles antireligieux dans un village voisin. Il disait qu’il allait refuser une sépulture chrétienne à ceux des paysans qui adhèreraient à ces cercles où l’on mettait en scène des spectacles blasphématoires et où l’on incitait les paysans à adhérer au parti bolchevik. Lors de la perquisition effectuée à son domicile on y trouva une lettre qu’il adressait à ses parents résidant en Biélorussie occidentale : c’était une « circonstance aggravante ». Cette lettre était rédigée comme un communiqué du front relatant la terrible situation que vivait l’Eglise.
Les geôliers du père Valerian voulaient obtenir de lui qu’il se défroque et en fasse l’annonce dans la presse.
Il rejeta bien sûr ces offres bien qu’en contrepartie on lui proposait la vie sauve. Sa femme pu le visiter une seule fois. Il fut permis au père Valerian d’écrire une courte lettre à sa femme : « Ma chérie, il m’a été proposé d’abjurer Dieu et d’abandonner mon état pour avoir la vie sauve. J’ai refusé. Comment vas-tu faire pour éduquer toute seule nos enfants ? ». Le couple avait deux filles et un fils. Sa femme répondit : « Mon chéri, ne renonce pas à la foi, reste prêtre, Dieu me viendra en aide ». Ce fut leur dernier échange.
Une Commission spéciale de la NKVD de Biélorussie condamne le 23 février 1930 le père Valerian à être fusillé. Il avait résisté à des interrogatoires d’une extrême cruauté, ne s’était pas reconnu coupable et n’a dénoncé personne.
Les parents du défunt ont par la suite raconté que vers la fin des années 70 le bourreau du père Valerian se mourait dans un village de Biélorussie.
Sur son lit de mort il raconta comment trois détenus furent conduits de leur cellule dans une forêt, deux d’entre eux portaient la soutane et avaient des croix pectorales. Le père Valerian faisait partie de ces trois condamnés. Un homme armé d’un pistolet leur proposa à nouveau de répudier leur foi. Ils refusèrent. On les força à creuser leur tombe et on les exécuta.
Le Concile des évêques de l’Eglise orthodoxe Russe a canonisé le père Valerian le 13 août 2000.
Mémoire éternelle- Вечная память
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"Calendrier orthodoxe"
Traduction " P.O."
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