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Voici un article intéressant du quotidien français "Le Monde", signé par un de ses anciens directeurs, André Fontaine:
Courageux, beau gosse, cultivé, sportif, père de famille et mari exemplaire... ? N'en déplaise à ceux auxquels, sans le vouloir, il ne peut que porter ombrage, Barack Obama est actuellement l'homme d'Etat le plus influent et, en tout cas, le plus populaire de la planète. Il faut donc faire extrêmement attention à ce qu'il fait et à ce qu'il dit. Et notamment à la manière dont il a appelé de ses voeux, lors de son récent voyage à Moscou, "une Russie forte, pacifique et prospère", occupant "sa juste place de grande puissance", et affirmé sa conviction que "les jours où les empires pouvaient traiter les Etats souverains comme les pièces d'un jeu d'échecs sont finis".
Courageux, beau gosse, cultivé, sportif, père de famille et mari exemplaire... ? N'en déplaise à ceux auxquels, sans le vouloir, il ne peut que porter ombrage, Barack Obama est actuellement l'homme d'Etat le plus influent et, en tout cas, le plus populaire de la planète. Il faut donc faire extrêmement attention à ce qu'il fait et à ce qu'il dit. Et notamment à la manière dont il a appelé de ses voeux, lors de son récent voyage à Moscou, "une Russie forte, pacifique et prospère", occupant "sa juste place de grande puissance", et affirmé sa conviction que "les jours où les empires pouvaient traiter les Etats souverains comme les pièces d'un jeu d'échecs sont finis".
On aimerait tant le croire ! Mais le sont-ils vraiment ? Les récentes interventions de la Russie en Tchétchénie et en Géorgie, la déclaration de Poutine selon laquelle la disparition de l'URSS est le plus grand malheur du XXe siècle, son refus de condamner les crimes de Staline, la tranquillité d'âme avec laquelle les "oligarques" et lui se sont taillé des fortunes sur les ruines de l'Etat bolchevik, la manière dont il s'y est pris avec la Constitution pour conserver au moins une partie d'un pouvoir venu à expiration, les assassinats de journalistes contestataires, tout cela autorise à se poser la question.
Le secrétaire d'Etat américain William Seward, qui acheta l'Alaska à la Russie en 1867, justifiait ce que nombre de ses compatriotes qualifiaient de "folie" en assurant que la patrie des tsars "ne voulait que du bien" aux Etats-Unis et les laissait "conduire leurs affaires comme ils l'entendaient...". Un demi-siècle plus tard, le président Wilson, dans la lignée duquel Obama se situe à bien des égards, assurait le Congrès, au lendemain de la révolution d'Octobre que, "pour ceux qui la connaissaient le mieux, la Russie avait toujours été profondément démocratique dans toute sa manière de penser". Ce n'était pas précisément l'avis de Marx, selon lequel "la politique russe est invariable, comme le reconnaît l'historien officiel, le Moscovite Karamzin. Ses méthodes, sa tactique, ses manoeuvres peuvent varier, mais l'étoile polaire de sa politique - la domination du monde - est une étoile fixe".
On ne compte pas les grands et moins grands esprits qui, durant près de deux siècles, ont tenu le même langage. A commencer, bien sûr, par le marquis de Custine parti en 1835 pour un pays où il s'attendait à trouver un bon exemple de la société gentiment conservatrice dont il rêvait pour la France, et qui en rapporta, avec La Russie en 1839, un réquisitoire contre "une nation essentiellement conquérante, avide à force de privations, expiant d'avance chez elle, par une soumission avilissante, l'espoir d'exercer la tyrannie chez les autres. (...)L'esclave, à genoux, rêve la domination du monde ;un jour le géant endormi se lèvera et la violence mettra fin au règne de la parole". Les slavophiles, dont Herzen, Dostoïevski, Bielinski, exalteront ce destin. "Russie, écrira Gogol à la fin de ses Ames mortes, (...)n'es-tu pas semblable à l'une de ces rapides troïkas que rien ne saurait gagner de vitesse ? (...) Où te hâtes-tu ainsi ? Réponds-moi ! Pas de réponse. (...) La cloche centrale, comme en un rêve, exécute son fluide soliloque : l'air rugissant éclate en lambeaux et devient vent : tous les objets de la terre passent en volant, tandis que les autres nations et les autres Etats s'écartent, regardent avec étonnement et cèdent le pas." Nicolas Berdiaev dans Les Sources et le sens du communisme russe, paru en France en 1951, n'a pas hésité à écrire que le bolchevisme n'était rien de moins que "la synthèse d'Ivan le Terrible et de Marx".
On n'en est évidemment plus là, mais on comprend que nombre de Russes vivent mal la perte de puissance que connaît leur pays. Celui-ci, grâce à Staline et aux vingt millions de morts soviétiques de la seconde guerre mondiale, avait retrouvé en 1945 ses frontières d'avant 1914 : il est à nouveau sans accès aux mers chaudes, ceinturé d'Etats souvent hostiles. Soit déjà membres du pacte atlantique, soit candidats à le rejoindre. Alors que le pacte de Varsovie a été dissous, ce qui naturellement agace les militaires, auxquels le président russe, Dmitri Medvedev a annoncé le 17 mars que la Russie devrait réarmer "face à l'OTAN" à partir de 2011. Le transport du gaz et du pétrole, ressources principales de la Russie, pose problème en permanence. La Chine dite communiste, un moment satellite de l'URSS stalinienne, est devenue la seconde puissance du monde ; étroitement liée aux intérêts économiques des Etats-Unis.
C'est un peu dans tous les domaines, à commencer par celui, dramatique, de la chute de la natalité, que le géant russe fait face au déclin. S'étendant sur 17 millions de km², contre un peu plus de neuf aux Etats-Unis, au Canada et à la Chine, et sur onze fuseaux horaires, il reste, et de beaucoup, le plus vaste pays du monde, mais il est très loin d'être le plus peuplé, les Américains étant deux fois plus nombreux. Le développement de l'alcoolisme, du tabagisme, de la criminalité reflète une morosité assez générale. Sur quoi débouchera-t-elle ? Personne n'a intérêt à laisser s'écrire une nouvelle page de ce qu'Hélène Carrère d'Encausse a appelé le "malheur russe". Il faut aider ce grand peuple.
Source: http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/08/01/pourquoi-l-occident-a-interet-a-aider-le-peuple-russe_1224870_3232.html
Le secrétaire d'Etat américain William Seward, qui acheta l'Alaska à la Russie en 1867, justifiait ce que nombre de ses compatriotes qualifiaient de "folie" en assurant que la patrie des tsars "ne voulait que du bien" aux Etats-Unis et les laissait "conduire leurs affaires comme ils l'entendaient...". Un demi-siècle plus tard, le président Wilson, dans la lignée duquel Obama se situe à bien des égards, assurait le Congrès, au lendemain de la révolution d'Octobre que, "pour ceux qui la connaissaient le mieux, la Russie avait toujours été profondément démocratique dans toute sa manière de penser". Ce n'était pas précisément l'avis de Marx, selon lequel "la politique russe est invariable, comme le reconnaît l'historien officiel, le Moscovite Karamzin. Ses méthodes, sa tactique, ses manoeuvres peuvent varier, mais l'étoile polaire de sa politique - la domination du monde - est une étoile fixe".
On ne compte pas les grands et moins grands esprits qui, durant près de deux siècles, ont tenu le même langage. A commencer, bien sûr, par le marquis de Custine parti en 1835 pour un pays où il s'attendait à trouver un bon exemple de la société gentiment conservatrice dont il rêvait pour la France, et qui en rapporta, avec La Russie en 1839, un réquisitoire contre "une nation essentiellement conquérante, avide à force de privations, expiant d'avance chez elle, par une soumission avilissante, l'espoir d'exercer la tyrannie chez les autres. (...)L'esclave, à genoux, rêve la domination du monde ;un jour le géant endormi se lèvera et la violence mettra fin au règne de la parole". Les slavophiles, dont Herzen, Dostoïevski, Bielinski, exalteront ce destin. "Russie, écrira Gogol à la fin de ses Ames mortes, (...)n'es-tu pas semblable à l'une de ces rapides troïkas que rien ne saurait gagner de vitesse ? (...) Où te hâtes-tu ainsi ? Réponds-moi ! Pas de réponse. (...) La cloche centrale, comme en un rêve, exécute son fluide soliloque : l'air rugissant éclate en lambeaux et devient vent : tous les objets de la terre passent en volant, tandis que les autres nations et les autres Etats s'écartent, regardent avec étonnement et cèdent le pas." Nicolas Berdiaev dans Les Sources et le sens du communisme russe, paru en France en 1951, n'a pas hésité à écrire que le bolchevisme n'était rien de moins que "la synthèse d'Ivan le Terrible et de Marx".
On n'en est évidemment plus là, mais on comprend que nombre de Russes vivent mal la perte de puissance que connaît leur pays. Celui-ci, grâce à Staline et aux vingt millions de morts soviétiques de la seconde guerre mondiale, avait retrouvé en 1945 ses frontières d'avant 1914 : il est à nouveau sans accès aux mers chaudes, ceinturé d'Etats souvent hostiles. Soit déjà membres du pacte atlantique, soit candidats à le rejoindre. Alors que le pacte de Varsovie a été dissous, ce qui naturellement agace les militaires, auxquels le président russe, Dmitri Medvedev a annoncé le 17 mars que la Russie devrait réarmer "face à l'OTAN" à partir de 2011. Le transport du gaz et du pétrole, ressources principales de la Russie, pose problème en permanence. La Chine dite communiste, un moment satellite de l'URSS stalinienne, est devenue la seconde puissance du monde ; étroitement liée aux intérêts économiques des Etats-Unis.
C'est un peu dans tous les domaines, à commencer par celui, dramatique, de la chute de la natalité, que le géant russe fait face au déclin. S'étendant sur 17 millions de km², contre un peu plus de neuf aux Etats-Unis, au Canada et à la Chine, et sur onze fuseaux horaires, il reste, et de beaucoup, le plus vaste pays du monde, mais il est très loin d'être le plus peuplé, les Américains étant deux fois plus nombreux. Le développement de l'alcoolisme, du tabagisme, de la criminalité reflète une morosité assez générale. Sur quoi débouchera-t-elle ? Personne n'a intérêt à laisser s'écrire une nouvelle page de ce qu'Hélène Carrère d'Encausse a appelé le "malheur russe". Il faut aider ce grand peuple.
Source: http://www.lemonde.fr/opinions/article/2009/08/01/pourquoi-l-occident-a-interet-a-aider-le-peuple-russe_1224870_3232.html
Rédigé par l'équipe de rédaction le 3 Août 2009 à 12:23
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Venant après le succès de la rencontre avec le patriarche Barthélemy, cette visite pastorale de patriarche Cyrille de Moscou en Ukraine revêt une importance essentielle pour faire progresser l'unité de l'orthodoxie, que le patriarche Cyrille considère comme l'un de ses deux objectifs principaux(1). L'Église orthodoxe Ukrainienne constitue bien évidement une donnée essentielle dans ce processus: majoritaire dans le pays et comprenant autant de paroisses et de monastère qu'en Russie "intra muros", elle est divisée en 3 juridictions(2) – l'Église orthodoxe d'Ukraine (EOU), autonome au sein du patriarcat de Moscou, est très largement majoritaire (environ 9-10 000 paroisses), le "patriarcat de Kiev" (PK) autoproclamé, est une dissidence minoritaire (environ 1-2000 paroisses. Enfin "l'Église orthodoxe autocéphale ukrainienne" (EOAU) est une réimplantation de l'Église ukrainienne émigrée qui compte 2-300 paroisses … Le rassemblement de cette Église disloqué est donc un objectif majeur pour le Patriarche de Moscou.
Un article d'Alexis Makarkin (3) donne une analyse de ce voyage après la fin de sa première étape – Kiev.
Un article d'Alexis Makarkin (3) donne une analyse de ce voyage après la fin de sa première étape – Kiev.
D'après lui, cette visite devait combiner action pastorale et politique… et il insiste sur ce dernier point: il lui semble en effet impossible de séparer la religion de la politique en Ukraine, pays ultra politisé qui entre en pré-campagne électorale pour les présidentielles prévue en janvier prochain. A l'exclusion du président V. Iouchtchenko, tous les principaux leaders politiques, à commencer par V. Ianoukovitch, leader de l'opposition favorable au rapprochement avec la Russie que les sondages donnent favori pour la présidentielle, et I. Tymochenko, premier ministre et adversaire déclaré du président avec qui elle avait fait la "Révolution orange" en 2004, que les sondages donnent en deuxième position. Contrairement à 2004, où le patriarcat avait ouvertement soutenu Ianoukovich à la présidentielle, le patriarche Cyrille n'a pas pris position cette fois et la portée politique de sa visite est ailleurs.
C'est lors du dépôt de gerbes aux victimes du Holodomor (4), avec Iouchtchenko, que le patriarche Cyrille a fait un geste politique. "L'establishment politique russe … considère le Holodomor soit comme un point secondaire(5) exagéré par les ennemis de la Russie, soit comme un phénomène bien triste mais inévitable pour créer ce puissant potentiel militaire et industriel qui a permis de gagner la guerre" écrit Alexis Makarkin. Le patriarche n'a évidement pas emboité le pas de ces néo-staliniens, ni suivi la version ukrainienne du génocide; il a simplement parlé du drame de sa famille, qui a failli mourir de faim, montrant ainsi que c'était bien le drame commun des Russes et des Ukrainiens. L'auteur fait ici le lien avec la position de l'Église sur le stalinisme: il rappelle les récentes déclarations de Mgr Hillarion (Alfeev), comparant Staline à Hitler, que le patriarche a édulcorées sans les renier en précisant que "ce n'est la même chose: le nazisme est anti-humain alors que le stalinisme est répressif", et aussi que le patriarche a renvoyé dos à dos ceux qui, dans chaque camp, essayent de réécrire l'histoire "mais, question simple: à quoi tout cela à mené? A l'effondrement. A l'effondrement de ces écoles historiques et de ces régimes." … "Ainsi ce n'est pas seulement la version soviétique de l'histoire qui est rejetée par le patriarche, conclu l'auteur, mais il fait de façon évidente le parallèle entre ces deux régimes…" C'est évidement quelque chose de très fort et de très nouveau dans le discours politique russe! Cela rappelle les années 1960 en Allemagne Fédérale, quand la classe politique et les intellectuels ont réellement condamnés le nazisme…
L'opposition du patriarche à l'autocéphalie ukrainienne était attendue et n'a pas attiré l'attention: après la cérémonie au monument aux victimes du Holodomor, il a déclaré au président Iouchtchenko: "l'Église locale existe en Ukraine. Si elle n'existait pas il n'y aurait pas d'Ukraine… Elle existe depuis plus de 1000 ans" (cf. Interfax). "Par contre ce qui a frappé l'opinion ce sont ses invectives contre le "libéralisme" (6), écrit Alexis Makarkin. "Dans la philosophie libérale on évacue l'idée même du pêché; chacun est autonome est crée son propre système de valeurs. Mais s'il n'y a plus de différence entre le pêché et la sainteté, alors il n'y a pas de différence entre la vérité et le mensonge". Pour autant, ajoute l'auteur, il n'y a rien là de nouveau car Mgr Cyrille disait la même chose étant métropolite…(7) mais là c'est le patriarche qui parle, et sa parole s'impose à toutes ses ouailles, y compris celles qui confessent des idées "libérales", même si, à l'évidence elles constituent une minorité!
Dernier point important de cette visite à Kiev, pour Alexis Makarkin, la mise en place effective de l'organe interconciliaire par le Saint-Synode qui siégeait exceptionnellement à la Laure des Grottes. L'auteur rappelle qu'il s'agit de palier la rareté des réunions des Conciles locaux, 2 en 20 ans, tous deux consacrés à l'élection du patriarche, en créant cet organe sensé préparer les décisions des conciles épiscopaux et locaux, comme ce fut le cas au début du XXe siècle. Présidé par le patriarche, cet organe inclut des membres du clergé et qui représentent différents courants d'opinions: le P. Tikhon (Chevchukov), auteur du filme controversé sur la chute de Byzance, et l'historien de l'Église Vladimir Burega, qui avait qualifié le film de "pur produit de propagande", la très patriote ex-députée Nathalia Narotchinskaia (8) et le P. Georges Mitrofanov (9) qui célébra un office à la mémoire du général Vlasov et de ses compagnons en 2006 et osa dire dans son homélie que "c'était de vrais patriotes"… Bien que ce soit le patriarche et le Saint-Synode qui désignent les membres de ce nouvel organe, sa mise en place montre le rôle accru des laïcs dans la vie de l'Église voulu par le patriarche (comme aussi la nomination d'un laïc, V. Legoïda, à la tête d'un département synodal du patriarcat).
Telles sont les conclusions tirées de la première étape de ce voyage historique. Mais le voyage continue: le patriarche Cyrille a visité le Donbass et la Crimée, régions majoritairement peuplées de Russes, et devait se rendre à Rovno, en Ukraine occidentale. Mais nous apprenons que ce voyage est annulé "pour raisons de sécurité"… Il est néanmoins arrivé au monastère de Korets (région de Rovno) et à appelé à prier pour surmonter les divisions… Affaire à suivre.
Que Dieu garde notre patriarche!
C'est lors du dépôt de gerbes aux victimes du Holodomor (4), avec Iouchtchenko, que le patriarche Cyrille a fait un geste politique. "L'establishment politique russe … considère le Holodomor soit comme un point secondaire(5) exagéré par les ennemis de la Russie, soit comme un phénomène bien triste mais inévitable pour créer ce puissant potentiel militaire et industriel qui a permis de gagner la guerre" écrit Alexis Makarkin. Le patriarche n'a évidement pas emboité le pas de ces néo-staliniens, ni suivi la version ukrainienne du génocide; il a simplement parlé du drame de sa famille, qui a failli mourir de faim, montrant ainsi que c'était bien le drame commun des Russes et des Ukrainiens. L'auteur fait ici le lien avec la position de l'Église sur le stalinisme: il rappelle les récentes déclarations de Mgr Hillarion (Alfeev), comparant Staline à Hitler, que le patriarche a édulcorées sans les renier en précisant que "ce n'est la même chose: le nazisme est anti-humain alors que le stalinisme est répressif", et aussi que le patriarche a renvoyé dos à dos ceux qui, dans chaque camp, essayent de réécrire l'histoire "mais, question simple: à quoi tout cela à mené? A l'effondrement. A l'effondrement de ces écoles historiques et de ces régimes." … "Ainsi ce n'est pas seulement la version soviétique de l'histoire qui est rejetée par le patriarche, conclu l'auteur, mais il fait de façon évidente le parallèle entre ces deux régimes…" C'est évidement quelque chose de très fort et de très nouveau dans le discours politique russe! Cela rappelle les années 1960 en Allemagne Fédérale, quand la classe politique et les intellectuels ont réellement condamnés le nazisme…
L'opposition du patriarche à l'autocéphalie ukrainienne était attendue et n'a pas attiré l'attention: après la cérémonie au monument aux victimes du Holodomor, il a déclaré au président Iouchtchenko: "l'Église locale existe en Ukraine. Si elle n'existait pas il n'y aurait pas d'Ukraine… Elle existe depuis plus de 1000 ans" (cf. Interfax). "Par contre ce qui a frappé l'opinion ce sont ses invectives contre le "libéralisme" (6), écrit Alexis Makarkin. "Dans la philosophie libérale on évacue l'idée même du pêché; chacun est autonome est crée son propre système de valeurs. Mais s'il n'y a plus de différence entre le pêché et la sainteté, alors il n'y a pas de différence entre la vérité et le mensonge". Pour autant, ajoute l'auteur, il n'y a rien là de nouveau car Mgr Cyrille disait la même chose étant métropolite…(7) mais là c'est le patriarche qui parle, et sa parole s'impose à toutes ses ouailles, y compris celles qui confessent des idées "libérales", même si, à l'évidence elles constituent une minorité!
Dernier point important de cette visite à Kiev, pour Alexis Makarkin, la mise en place effective de l'organe interconciliaire par le Saint-Synode qui siégeait exceptionnellement à la Laure des Grottes. L'auteur rappelle qu'il s'agit de palier la rareté des réunions des Conciles locaux, 2 en 20 ans, tous deux consacrés à l'élection du patriarche, en créant cet organe sensé préparer les décisions des conciles épiscopaux et locaux, comme ce fut le cas au début du XXe siècle. Présidé par le patriarche, cet organe inclut des membres du clergé et qui représentent différents courants d'opinions: le P. Tikhon (Chevchukov), auteur du filme controversé sur la chute de Byzance, et l'historien de l'Église Vladimir Burega, qui avait qualifié le film de "pur produit de propagande", la très patriote ex-députée Nathalia Narotchinskaia (8) et le P. Georges Mitrofanov (9) qui célébra un office à la mémoire du général Vlasov et de ses compagnons en 2006 et osa dire dans son homélie que "c'était de vrais patriotes"… Bien que ce soit le patriarche et le Saint-Synode qui désignent les membres de ce nouvel organe, sa mise en place montre le rôle accru des laïcs dans la vie de l'Église voulu par le patriarche (comme aussi la nomination d'un laïc, V. Legoïda, à la tête d'un département synodal du patriarcat).
Telles sont les conclusions tirées de la première étape de ce voyage historique. Mais le voyage continue: le patriarche Cyrille a visité le Donbass et la Crimée, régions majoritairement peuplées de Russes, et devait se rendre à Rovno, en Ukraine occidentale. Mais nous apprenons que ce voyage est annulé "pour raisons de sécurité"… Il est néanmoins arrivé au monastère de Korets (région de Rovno) et à appelé à prier pour surmonter les divisions… Affaire à suivre.
Que Dieu garde notre patriarche!
(1) L'autre étant l'approfondissement de la pratique religieuse, dont nous parlons ailleurs.
(2) Sans parler des dissidents de l'Église Hors Frontières, qui ont des ramifications et rassemblent aussi quelques dizaines de paroisses dans le pays
(3) Premier vice président du "Centre des technologies politiques", spécialiste des analyses politiques dans l'espace post-soviétique
(4) Nom donné à la grande famine des années 1932-1933, largement organisée par le pouvoir bolchévique, qui fit selon des sources aujourd'hui incontestables, plus de 6 millions de victimes (cf. Le livre noir du communisme, sous la direction de R. Courtois, Robert Laffont, Paris 1997, p.178-188). Les autorités ukrainiennes présentent cette famine comme une tentative de génocide du peuple ukrainien par les Russes mais s'il est indéniable que la paysannerie ukrainienne a été la principale victime et qu'on peut parler, avec André Sakharov, de "l'ukrainophobie de Staline" (mais N. Kroutchev, Ukrainien de souche, y a personnellement participé!), nombre d'autres régions de l'URSS ont été touchées (pays cosaques, basse Volga, Caucase nord, Kazakhstan…). En réalité (…) la famine apparaît comme l'ultime épisode de l'affrontement, commencé dans les années 1918-21, entre l'État bolchevique et la paysannerie (op. cité p.188)
(5) Commentaire VG: M. Le Pen dirait "un détail"…
(6) Le mot "libéralisme" n'est pas pris dans son sens économique, le plus répandu chez nous, mais dans le sens que lui donnent certains théologiens protestants pour qualifier les tendances doctrinales qui cherchent à mettre l'Église en accord avec ce qu'on croit être les nécessités de l'époque. Équivalent du modernisme chez les catholiques…
(7) Commentaire VG: en effet, il suffit de lire les 2 livres que le métropolite Cyrille avait publiés en français.
(8) Auteur de Que reste-t-il de notre victoire? Paris édition des Syrtes, 2007. Cet ouvrage est classé texte de nature propagandiste par Marie Mendras dans Russie. L'envers du pouvoir, édition Odile Jacob, 2008.
(9) Professeur de l'académie de théologie de Saint-Pétersbourg
(2) Sans parler des dissidents de l'Église Hors Frontières, qui ont des ramifications et rassemblent aussi quelques dizaines de paroisses dans le pays
(3) Premier vice président du "Centre des technologies politiques", spécialiste des analyses politiques dans l'espace post-soviétique
(4) Nom donné à la grande famine des années 1932-1933, largement organisée par le pouvoir bolchévique, qui fit selon des sources aujourd'hui incontestables, plus de 6 millions de victimes (cf. Le livre noir du communisme, sous la direction de R. Courtois, Robert Laffont, Paris 1997, p.178-188). Les autorités ukrainiennes présentent cette famine comme une tentative de génocide du peuple ukrainien par les Russes mais s'il est indéniable que la paysannerie ukrainienne a été la principale victime et qu'on peut parler, avec André Sakharov, de "l'ukrainophobie de Staline" (mais N. Kroutchev, Ukrainien de souche, y a personnellement participé!), nombre d'autres régions de l'URSS ont été touchées (pays cosaques, basse Volga, Caucase nord, Kazakhstan…). En réalité (…) la famine apparaît comme l'ultime épisode de l'affrontement, commencé dans les années 1918-21, entre l'État bolchevique et la paysannerie (op. cité p.188)
(5) Commentaire VG: M. Le Pen dirait "un détail"…
(6) Le mot "libéralisme" n'est pas pris dans son sens économique, le plus répandu chez nous, mais dans le sens que lui donnent certains théologiens protestants pour qualifier les tendances doctrinales qui cherchent à mettre l'Église en accord avec ce qu'on croit être les nécessités de l'époque. Équivalent du modernisme chez les catholiques…
(7) Commentaire VG: en effet, il suffit de lire les 2 livres que le métropolite Cyrille avait publiés en français.
(8) Auteur de Que reste-t-il de notre victoire? Paris édition des Syrtes, 2007. Cet ouvrage est classé texte de nature propagandiste par Marie Mendras dans Russie. L'envers du pouvoir, édition Odile Jacob, 2008.
(9) Professeur de l'académie de théologie de Saint-Pétersbourg
A partir de septembre la chaîne "Vesti" diffusera une émission orthodoxe hebdomadaire
"L'Eglise et le monde".
Le responsable de cette émission sera Mgr Hilarion, président du département des relations ecclésiales extérieures du patriarcat de Moscou. Les spectateurs seront ainsi informés de la manière dont l'Eglise voit les grands problèmes de l'actualité. L'archevêque Hialrion répondra aux questions qui lui seront adressées par l'intermédiaire du site "vera.vesti.ru" ou celui de la revue "Neskoutchny Sad"
L'unde des rubriques sera intitulée "Dictionnaire orthodoxe", y seront explicités les fondements de la doctrine orthodoxe, de l'histoire de l'Eglise, de l'ordo... L'émission comportera également un sujet relatant la vie des saints.
Elle sera co-produite par Ivan Semionov, commentateur de la chaîne. Nos lecteurs peuvent regarder "Vesti.ru" sur leurs ordinateurs grâce au site
Nous annoncerons les horaires de "L'Eglise et les monde".
"L'Eglise et le monde".
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С сентября на Российском информационном канале «Вести» выходит новая еженедельная программа «Церковь и мир».
Ее ведет архиепископ Волоколамский Иларион (Алфеев), председатель Отдела внешних церковных связей Московского патриархата.
Программа построена по принципу тележурнала. Главная тема посвящена актуальным событиям церковной и общественной жизни. Многое в мире требует разъяснений со стороны Русской Православной Церкви. К сожалению, часто комментарии запаздывают. Программа «Церковь и мир» предоставит зрителям доступ к церковному взгляду на эти проблемы из первых рук каждую неделю.
Владыка Иларион развернуто ответит на любые вопросы телезрителей. Их можно оставлять на сайте программы: vera.vesti.ru и на сайте журнала "Нескучный сад"
Рубрика «Православный словарь» разъясняет сложные понятия вероучения, истории церкви богослужебного обихода. Эта рубрика также будет отталкиваться от вопросов, которые задают на сайте – того, что интересует телезрителей и требует пояснений: как обращаться к священнику, какие бывают богослужения, чем патриархат отличается от патриархии?
Также в программу входит подборка новостей духовной тематики. В конце выпуска -- видеорассказ о православных святых.
Архиепископ Иларион (Алфеев) известен и как богослов, и как композитор. Свободно говорит и переводит с нескольких иностранных языков, преподавал в теологических вузах Европы, был представителем церкви при международных организациях. Автор многочисленных богословских и просветительских трудов.
Соведущий передачи – Иван Семенов, обозреватель ВГТРК.
Смотрите «Церковь и мир» на канале «Вести-24» каждые выходные.
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Архиепископ Иларион (Алфеев) известен и как богослов, и как композитор. Свободно говорит и переводит с нескольких иностранных языков, преподавал в теологических вузах Европы, был представителем церкви при международных организациях. Автор многочисленных богословских и просветительских трудов.
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En marge de la visite du patriarche Cyrille en Ukraine, le père André Kuraev (1) a émis une opinion originale sur le nom même du pays (2): d'après lui, ce nom provient d'un "sobriquet péjoratif" dont les Polonais ont affublé la région pendent leur domination (3).
En effet, "okraïna", d'où provient le nom, signifie extrémité, banlieue d'une ville, or "Kiev, la mère des villes russes, ne peut être une banlieue pour les Russes!" Les Russes ont toujours préféré le terme Petite Russie (Malorossia), nom officiel de la province dans l'Empire russe. Et il ne faut pas voir là un terme dévalorisant, inventé par les "Moskali" (nom péjoratif donné aux Russes par les Ukrainiens): ce qualificatif fut donné par les Grecs anciens, en transposant leur propre situation. En effet dans l'antiquité, "la Petite Grèce" était le cœur historique du pays, avec Athènes, Sparte… etc. alors que "la Grande Grèce" qualifiait les colonies, en particulier en Asie mineure…
Ainsi, 'la Petite Russie" serait le cœur historique, avec Kiev, et "la Grande Russie", une espèce de colonie de la première…
Je laisse au P. André la responsabilité de cette présentation. Mais le sens en est clair: pour l'Église orthodoxe russe, l'Ukraine revêt une importance capitale.
En effet, "okraïna", d'où provient le nom, signifie extrémité, banlieue d'une ville, or "Kiev, la mère des villes russes, ne peut être une banlieue pour les Russes!" Les Russes ont toujours préféré le terme Petite Russie (Malorossia), nom officiel de la province dans l'Empire russe. Et il ne faut pas voir là un terme dévalorisant, inventé par les "Moskali" (nom péjoratif donné aux Russes par les Ukrainiens): ce qualificatif fut donné par les Grecs anciens, en transposant leur propre situation. En effet dans l'antiquité, "la Petite Grèce" était le cœur historique du pays, avec Athènes, Sparte… etc. alors que "la Grande Grèce" qualifiait les colonies, en particulier en Asie mineure…
Ainsi, 'la Petite Russie" serait le cœur historique, avec Kiev, et "la Grande Russie", une espèce de colonie de la première…
Je laisse au P. André la responsabilité de cette présentation. Mais le sens en est clair: pour l'Église orthodoxe russe, l'Ukraine revêt une importance capitale.
Notes
(1) Le père diacre André Kuraev est professeur à l'académie de théologie de Moscou et fondateur du plus grand forum Internet orthodoxe en Russie. Il vient d'être nommé président du comité de rédaction du manuel pour le cours de "Bases de la culture orthodoxe" des écoles secondaires.
(2) Cf. http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=31307
(3) L'Ukraine a été dominée par la Lituanie et la Pologne (unies à partir de 1386) du XIVe siècle (prise de Kiev en 1365-70) au XVIIe pour la partie orientale (union avec la Russie en 1654) et XVIIIe pour la partie occidentale ("partages de la Pologne": 1772 – 1795)
(1) Le père diacre André Kuraev est professeur à l'académie de théologie de Moscou et fondateur du plus grand forum Internet orthodoxe en Russie. Il vient d'être nommé président du comité de rédaction du manuel pour le cours de "Bases de la culture orthodoxe" des écoles secondaires.
(2) Cf. http://www.interfax-religion.ru/?act=news&div=31307
(3) L'Ukraine a été dominée par la Lituanie et la Pologne (unies à partir de 1386) du XIVe siècle (prise de Kiev en 1365-70) au XVIIe pour la partie orientale (union avec la Russie en 1654) et XVIIIe pour la partie occidentale ("partages de la Pologne": 1772 – 1795)
Comme le signale Orthodoxie.com, Mgr Séraphin, archevêque de Johannesbourg et de Pretoria (Patriarcat d'Alexandrie et de toute l'Afrique), a évoqué la question de l'ordination des femmes, y compris à la prêtrise dans un article récent publié par l'agence Romfea. Il a suggéré que ce sujet soit discuté lors du prochain grand concile et rappelle le rôle important des femmes dans l'Église primitive dans le témoignage, l'enseignement, la pastorale et l'action caritative. Il a également annoncé l'intention du Patriarcat d'Alexandrie d'examiner la possibilité d'une relance du diaconat féminin, tel que celui-ci existait aux premiers siècles. Hier, dans une déclaration, le Patriarcat d'Alexandrie a fait savoir que Mgr Séraphin avait exprimé son opinion personnelle sur cette question et non la position officielle de l'Église.
En fait les missions des diaconesses étaient variées et importantes: au-delà de l'action sociale et pastorale elle allaient jusqu'à l'administration des sacrements, puisque les diaconess assistaient l'évêque lors de du baptême et de la chrismation des femmes et portaient les Saints Dons aux femmes qui ne pouvaient assister à la Liturgie; le rite Byzantin d'ordination était le même que pour les diacres et les épouses des évêques étaient systématiquement ordonnées.
En fait les missions des diaconesses étaient variées et importantes: au-delà de l'action sociale et pastorale elle allaient jusqu'à l'administration des sacrements, puisque les diaconess assistaient l'évêque lors de du baptême et de la chrismation des femmes et portaient les Saints Dons aux femmes qui ne pouvaient assister à la Liturgie; le rite Byzantin d'ordination était le même que pour les diacres et les épouses des évêques étaient systématiquement ordonnées.
Ce ministère a d'abord été supprimé en Occident (concile d'Oran de 441) alors qu'en Orient il est tombé en désuétude, IXe-Xe siècles, ce qui fait qu'il n'a jamais été établi en Russie. Il est redevenu d'actualité au XIXe siècle, quand le développement spectaculaire du monachisme féminin en Russie a posé la question de ses missions: le rôle social que commencent à tenir les communautés féminines se concilie mal avec les strictes règles monastiques, qui limitent en particulier les déplacements hors des monastères, et certains théologiens s'offusquent de ce qu'ils considèrent comme un mauvais mélange des genres. Le rétablissement du ministère des diaconesses apparaît alors comme une solution: il fait l'objet de larges débats préconciliaires et, promu en particulier par Sainte Élisabeth (SA la Grande duchesse, fondatrice de l'abbaye de Marthe et Marie à Moscou), il obtient finalement le soutien de tous les membres du Saint Synodes. Le projet a été débattu en commission du Saint et Grand Concile local le 26 mars 1918 mais n'a pas pu être porté devant l'assemblée générale faute de temps…
Le débat resurgit maintenant en Russie et dans toute l'Orthodoxie, la prise de position de Mgr Séraphin n'étant que la dernière en date.
Hier, dans une déclaration, le Patriarcat d'Alexandrie a fait savoir que Mgr Séraphin avait exprimé son opinion personnelle sur cette question et non la position officielle de l'Église.
D'après PAVLOV C.V. 2008. Cf. http://www.sfi.ru/rubrs.asp?art_id=9700&rubrid=996
Le débat resurgit maintenant en Russie et dans toute l'Orthodoxie, la prise de position de Mgr Séraphin n'étant que la dernière en date.
Hier, dans une déclaration, le Patriarcat d'Alexandrie a fait savoir que Mgr Séraphin avait exprimé son opinion personnelle sur cette question et non la position officielle de l'Église.
D'après PAVLOV C.V. 2008. Cf. http://www.sfi.ru/rubrs.asp?art_id=9700&rubrid=996
Voilà une analyse intéressante publiée dans The Guardian. Très surprenant, surtout en comparaison avec les sottises qu'écrit parfois l'Agence France Presse:
Patriarch Kirill isn't doing Russia's bidding in Ukraine. What he wants is a unified, independent Orthodox church
This week's visit by Russia's Orthodox patriarch, Kirill, to neighbouring Ukraine has been the subject of some controversy. Many suspect that Kirill is the Kremlin's cleric, intent on advancing a pro-Russian agenda. The accusation is that his presence will precipitate the looming schism among rival Ukrainian Orthodox churches.
However, one of the key priorities of Kirill's patriarchal reign is to improve relations among Orthodox churches weakened by divisions and conflict. These divisions have a long history, but tensions flared up in the early 1990s when the Soviet Union collapsed and was replaced by newly independent states that sought to bolster their autocephalous national churches, with their own patriarchs and full jurisdictional authority.
Since then, Ukrainian Orthodoxy has been split between those who pledge loyalty to the Moscow patriarchate and those who seek to establish a fully independent body under the aegis of the Kiev patriarchate, which is considered schismatic by the Russian Orthodox church. Kirill's visit in the Ukraine seeks to avoid a full-blown schism.
Patriarch Kirill isn't doing Russia's bidding in Ukraine. What he wants is a unified, independent Orthodox church
This week's visit by Russia's Orthodox patriarch, Kirill, to neighbouring Ukraine has been the subject of some controversy. Many suspect that Kirill is the Kremlin's cleric, intent on advancing a pro-Russian agenda. The accusation is that his presence will precipitate the looming schism among rival Ukrainian Orthodox churches.
However, one of the key priorities of Kirill's patriarchal reign is to improve relations among Orthodox churches weakened by divisions and conflict. These divisions have a long history, but tensions flared up in the early 1990s when the Soviet Union collapsed and was replaced by newly independent states that sought to bolster their autocephalous national churches, with their own patriarchs and full jurisdictional authority.
Since then, Ukrainian Orthodoxy has been split between those who pledge loyalty to the Moscow patriarchate and those who seek to establish a fully independent body under the aegis of the Kiev patriarchate, which is considered schismatic by the Russian Orthodox church. Kirill's visit in the Ukraine seeks to avoid a full-blown schism.
The Ukrainian scenario encapsulates a wider problem across the Orthodox world – tensions between the Moscow patriarchate that accounts for almost half of around 270 million Orthodox faithful and the other national churches. Some, like the Kiev patriarchate, refuse any links with the Russian church and lack any external recognition. Others look to Constantinople – the cradle of Orthodoxy – and its ecumenical patriarch who enjoys the status of "first among equals" (primus inter pares) within the Orthodox episcopate.
Yet others accept the Moscow patriarchate's traditional claim to pre-eminence over the other Orthodox churches. Since the demise of the Byzantine empire, Moscow has often arrogated to itself the dubious title of "Third Rome" – the sole legitimate successor to the legacy of Roman empire in the west and the Byzantine empire in the east. Pointing to the proximity between the Moscow patriarch and the Kremlin in the post-Soviet era, critics say that this sort of messianic faith fuels both Russian religious supremacism and political imperialism.
The trouble is that in modern times most, if not all, Orthodox churches are predominantly national communities that support and serve the sovereign state – a marked difference with the transnational Roman Catholic church led by an independent pope who does not owe his authority to any secular power. For complex historical reasons, the ecumenical patriarch of Constantinople (now Istanbul) has to be a Turkish citizen resident in Turkey, giving the republic's strongly secular influence over internal church affairs.
By forging closer links with other Orthodox churches, Kirill is determined to reassert the trans-national character of Orthodoxy. On his first visit as patriarch in Constantinople at the beginning of this month, he appealed to the common theological tradition that binds together the Orthodox sister churches. Crucially, he also described the ecumenical patriarchate of Constantinople as the new Rome that safeguards the unity of all local communities across the Orthodox world.
As the head of the single largest Orthodox church, Kirill's desire to defend the special contribution of the Moscow patriarchate "to the common Orthodox witness before the modern world which is losing its spiritual and moral guidelines" is not reactionary nostalgia. Rather, it underscores his continued commitment to a shared supranational Orthodox identity.
Nor is it accurate to brand him as a Russian neo-imperialist dressed in the clothes of religious piety. Like his predecessor Patriarch Alexy II, under whom he served as metropolitan in charge of ecumenical relations, Kirill has already improved ties with other Orthodox churches. Last summer, he opposed the creation of a new patriarchate in Georgia's breakaway region of South Ossetia, arguing that political independence is no reason for the South Ossetian Orthodox church to cut ties with the Georgian patriarchate. (Both the Moscow and the Georgian patriarchs spoke out publicly against the military conflict). Kirill's visit to the Ukraine is of a piece with the logic of Orthodox unity rather than an ill-conceived exercise in pro-Russian PR.
Key to a stronger pan-Orthodox identity is greater church autonomy from the state – Kirill's other key priority. In a sermon during his enthronement service attended by both President Medvedev and Prime Minister Putin, he criticised the Russian government's response to the current economic downturn, enjoining the president to take bolder action and inveighing against the authorities for violating the standards of justice and righteousness.
Moreover, only a fortnight ago Kirill obtained guarantees from Russian politicians that the Moscow patriarchate would be allowed to preview all legislation considered in the State Duma, Russia's lower house of parliament. This extraordinary agreement enables the church to examine proposed legislation and influence its outcome. Staunch secularists and atheists will be up in arms, but this is potentially a stunning reversal of the widely perceived subordination of the Orthodox church to the Russian state.
None of the patriarch's initiatives are uncontroversial, but the charge that he is the Kremlin's cleric simply doesn't wash. At 62, Kirill is relatively young and his patriarchal rule could last for a generation. Together with the ecumenical patriarch of Constantinople and others, he will seek to strengthen Orthodoxy against the forces of aggressive secularism and atheism and to affirm the autonomy of the church vis-à-vis the state without divorcing religion from politics.
Source: http://www.guardian.co.uk/commentisfree/belief/2009/jul/28/kirill-ukraine-russia-orthodox
Yet others accept the Moscow patriarchate's traditional claim to pre-eminence over the other Orthodox churches. Since the demise of the Byzantine empire, Moscow has often arrogated to itself the dubious title of "Third Rome" – the sole legitimate successor to the legacy of Roman empire in the west and the Byzantine empire in the east. Pointing to the proximity between the Moscow patriarch and the Kremlin in the post-Soviet era, critics say that this sort of messianic faith fuels both Russian religious supremacism and political imperialism.
The trouble is that in modern times most, if not all, Orthodox churches are predominantly national communities that support and serve the sovereign state – a marked difference with the transnational Roman Catholic church led by an independent pope who does not owe his authority to any secular power. For complex historical reasons, the ecumenical patriarch of Constantinople (now Istanbul) has to be a Turkish citizen resident in Turkey, giving the republic's strongly secular influence over internal church affairs.
By forging closer links with other Orthodox churches, Kirill is determined to reassert the trans-national character of Orthodoxy. On his first visit as patriarch in Constantinople at the beginning of this month, he appealed to the common theological tradition that binds together the Orthodox sister churches. Crucially, he also described the ecumenical patriarchate of Constantinople as the new Rome that safeguards the unity of all local communities across the Orthodox world.
As the head of the single largest Orthodox church, Kirill's desire to defend the special contribution of the Moscow patriarchate "to the common Orthodox witness before the modern world which is losing its spiritual and moral guidelines" is not reactionary nostalgia. Rather, it underscores his continued commitment to a shared supranational Orthodox identity.
Nor is it accurate to brand him as a Russian neo-imperialist dressed in the clothes of religious piety. Like his predecessor Patriarch Alexy II, under whom he served as metropolitan in charge of ecumenical relations, Kirill has already improved ties with other Orthodox churches. Last summer, he opposed the creation of a new patriarchate in Georgia's breakaway region of South Ossetia, arguing that political independence is no reason for the South Ossetian Orthodox church to cut ties with the Georgian patriarchate. (Both the Moscow and the Georgian patriarchs spoke out publicly against the military conflict). Kirill's visit to the Ukraine is of a piece with the logic of Orthodox unity rather than an ill-conceived exercise in pro-Russian PR.
Key to a stronger pan-Orthodox identity is greater church autonomy from the state – Kirill's other key priority. In a sermon during his enthronement service attended by both President Medvedev and Prime Minister Putin, he criticised the Russian government's response to the current economic downturn, enjoining the president to take bolder action and inveighing against the authorities for violating the standards of justice and righteousness.
Moreover, only a fortnight ago Kirill obtained guarantees from Russian politicians that the Moscow patriarchate would be allowed to preview all legislation considered in the State Duma, Russia's lower house of parliament. This extraordinary agreement enables the church to examine proposed legislation and influence its outcome. Staunch secularists and atheists will be up in arms, but this is potentially a stunning reversal of the widely perceived subordination of the Orthodox church to the Russian state.
None of the patriarch's initiatives are uncontroversial, but the charge that he is the Kremlin's cleric simply doesn't wash. At 62, Kirill is relatively young and his patriarchal rule could last for a generation. Together with the ecumenical patriarch of Constantinople and others, he will seek to strengthen Orthodoxy against the forces of aggressive secularism and atheism and to affirm the autonomy of the church vis-à-vis the state without divorcing religion from politics.
Source: http://www.guardian.co.uk/commentisfree/belief/2009/jul/28/kirill-ukraine-russia-orthodox
Nous vous proposons ici un extrait du la conférence de presse du patriarche Cyrille de Moscou aux journalistes ukrainiens, publié sur le site de l'Église orthodoxe russe en France.
En répondant aux questions des journalistes ukrainiens, la veille de sa visite en Ukraine, le patriarche Cyrille de Moscou a mis l'accent sur le fait que "l'Église orthodoxe russe n'est pas l'Église de la Fédération de Russie", dans la mesure où la majeure partie de ses évêques et communautés se trouve en dehors de la Russie.
"C'est pourquoi, lorsque nous parlons du patriotisme, nous ne pensons pas au patriotisme des citoyens de la Fédération de Russie, en tout cas pas seulement. Nous parlons de l'amour de tout membre de l'Église pour le pays ou l'ethos auxquels il s'identifie. Pour cette raison, le patriotisme chrétien est différent du nationalisme. Ce patriotisme est toujours équilibré par l'universalisme chrétien, ce qui n'est pas le cas du nationalisme", a ajouté le patriarche.
"L'universalisme chrétien procure à l'homme un fondement éthique très solide de telle sorte que l'amour qu'il a pour son peuple, la fidélité qu'il a à son pays sont toujours équilibrés par les valeurs humaines universelles, dans le sens chrétien du terme", a souligné le patriarche.
En répondant aux questions des journalistes ukrainiens, la veille de sa visite en Ukraine, le patriarche Cyrille de Moscou a mis l'accent sur le fait que "l'Église orthodoxe russe n'est pas l'Église de la Fédération de Russie", dans la mesure où la majeure partie de ses évêques et communautés se trouve en dehors de la Russie.
"C'est pourquoi, lorsque nous parlons du patriotisme, nous ne pensons pas au patriotisme des citoyens de la Fédération de Russie, en tout cas pas seulement. Nous parlons de l'amour de tout membre de l'Église pour le pays ou l'ethos auxquels il s'identifie. Pour cette raison, le patriotisme chrétien est différent du nationalisme. Ce patriotisme est toujours équilibré par l'universalisme chrétien, ce qui n'est pas le cas du nationalisme", a ajouté le patriarche.
"L'universalisme chrétien procure à l'homme un fondement éthique très solide de telle sorte que l'amour qu'il a pour son peuple, la fidélité qu'il a à son pays sont toujours équilibrés par les valeurs humaines universelles, dans le sens chrétien du terme", a souligné le patriarche.
Le quotidien Le Monde publie le 26 juillet un article sur une nouvelle initiative du Ministère français des affaires étrangères:
Certains ne manqueront pas d'y voir un nouveau signe de la "laïcité positive" prônée par le président de la République, Nicolas Sarkozy. D'autres, un esprit du temps qui confère aux religions un rôle-clé dans le supposé clash des civilisations. Depuis le 1er juin, un pôle religions s'est installé au sein de la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères, une première en France.
Le ministre Bernard Kouchner, à l'origine de cette création, y voit, lui, "un effet de la mondialisation" et une nécessaire "modernisation" des mentalités. La réflexion pour une prise en compte de paramètres religieux était "insuffisante" au sein de la diplomatie française, assure le ministre. "On a intégré la démographie, l'écologie et les pandémies à la réflexion stratégique, pourquoi pas les religions ? Toutes les guerres que j'ai connues comportaient à des degrés divers des histoires de religion", assure-t-il, dans une allusion aux conflits du Kosovo, du Sri Lanka ou du Liban, qu'il a particulièrement suivis.
"Dans certains pays, faire de la politique, c'est parler religion, et inversement. On ne peut pas l'ignorer", défend aussi le responsable du nouveau pôle, Joseph Maïla, spécialiste de l'islam et de la sociologie des conflits, fondateur de l'Institut de formation à la médiation et à la négociation. Et de citer les points chauds de la planète que sont l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak ou l'Iran.
Certains ne manqueront pas d'y voir un nouveau signe de la "laïcité positive" prônée par le président de la République, Nicolas Sarkozy. D'autres, un esprit du temps qui confère aux religions un rôle-clé dans le supposé clash des civilisations. Depuis le 1er juin, un pôle religions s'est installé au sein de la direction de la prospective du ministère des affaires étrangères, une première en France.
Le ministre Bernard Kouchner, à l'origine de cette création, y voit, lui, "un effet de la mondialisation" et une nécessaire "modernisation" des mentalités. La réflexion pour une prise en compte de paramètres religieux était "insuffisante" au sein de la diplomatie française, assure le ministre. "On a intégré la démographie, l'écologie et les pandémies à la réflexion stratégique, pourquoi pas les religions ? Toutes les guerres que j'ai connues comportaient à des degrés divers des histoires de religion", assure-t-il, dans une allusion aux conflits du Kosovo, du Sri Lanka ou du Liban, qu'il a particulièrement suivis.
"Dans certains pays, faire de la politique, c'est parler religion, et inversement. On ne peut pas l'ignorer", défend aussi le responsable du nouveau pôle, Joseph Maïla, spécialiste de l'islam et de la sociologie des conflits, fondateur de l'Institut de formation à la médiation et à la négociation. Et de citer les points chauds de la planète que sont l'Afghanistan, le Pakistan, l'Irak ou l'Iran.
Pas question pour autant d'accréditer l'idée que la plupart des conflits actuels trouvent leur origine ou leur explication unique dans des différends religieux : "Le pôle religions, c'est 6 personnes pour 16 000 diplomates !", relativise le ministre. Mais ses promoteurs soulignent que la diplomatie française, imprégnée des principes de laïcité, se montre parfois en retrait par rapport aux questions religieuses. Aussi le pôle religions devra-t-il sensibiliser les diplomates de la nouvelle génération aux questions religieuses.
"Comment faire de la médiation dans un conflit si on ne connaît pas la différence entre chiisme et sunnisme, entre un grec-orthodoxe et un maronite ?", s'interroge M. Maïla. D'origine libanaise, cet intellectuel catholique, ancien recteur de l'Institut catholique de Paris, s'est intéressé de près à l'accord de Taëf, qui, en 1989, a mis fin à la guerre civile libanaise en redistribuant les pouvoirs au sein des différentes communautés religieuses. "Certains conflits sont résolus par un accommodement entre communautés religieuses", insiste-t-il, tout en précisant : "La finalité du pôle demeure politique et diplomatique, et la diplomatie reste régulée par des valeurs laïques."
En s'appuyant sur des experts, le pôle religions devra mener une réflexion en amont, suivre les grands mouvements religieux à travers le monde et leurs éventuelles implications politiques pour, le cas échéant, accompagner la diplomatie active de la France. Ce travail de prospective devrait ainsi s'intéresser aux évolutions du protestantisme évangélique, aux différentes facettes de l'islam et de l'islamisme à travers le monde, au poids de l'orthodoxie en Russie, aux vagues de prosélytisme… Le pôle religions devra aussi centraliser les réactions internationales à la suite de déclarations ou de décisions de la France sur des sujets religieux. L'une de ses premières missions a consisté à donner aux ambassadeurs des éléments de langage commun après les propos critiques du président de la République sur le port de la burqa en France. Il leur a été conseillé de mettre en avant la dignité de la femme, la sécurité et la spécificité culturelle française… Le pôle travaille aussi sur les questions touchant le fondement théologique de la Constitution iranienne dans la crise actuelle. Dans les prochaines semaines, les experts pourraient être amenés à évaluer les conséquences d'une condamnation de l'Eglise de scientologie sur les relations avec les Etats-Unis. Ou à s'interroger sur les rapports de la France avec un groupement comme l'Organisation de la conférence islamique (OCI), fédération de 57 pays fondée sur la religion.
Jusqu'à présent, l'expérience diplomatique de la France en matière religieuse était cantonnée à ses relations avec le Vatican et à sa responsabilité vis-à-vis des congrégations religieuses. Depuis les années 1920 et la normalisation des rapports diplomatiques entre la France et le Vatican, un conseiller pour les affaires religieuses est en effet rattaché au ministère des affaires étrangères.
Censée élargir son champ d'action aux autres religions, la fonction est restée marquée par le contexte historique de sa création. Diplomate, le conseiller est chargé de l'accueil des personnalités religieuses en France et représente la France dans les organismes internationaux. Il fut à la manœuvre lors de la visite du pape à Paris et à Lourdes en septembre 2008. Il a aussi joué un rôle central dans la conclusion de l'accord signé entre la France et le Vatican sur les diplômes universitaires.
Stéphanie Le Bars
"Comment faire de la médiation dans un conflit si on ne connaît pas la différence entre chiisme et sunnisme, entre un grec-orthodoxe et un maronite ?", s'interroge M. Maïla. D'origine libanaise, cet intellectuel catholique, ancien recteur de l'Institut catholique de Paris, s'est intéressé de près à l'accord de Taëf, qui, en 1989, a mis fin à la guerre civile libanaise en redistribuant les pouvoirs au sein des différentes communautés religieuses. "Certains conflits sont résolus par un accommodement entre communautés religieuses", insiste-t-il, tout en précisant : "La finalité du pôle demeure politique et diplomatique, et la diplomatie reste régulée par des valeurs laïques."
En s'appuyant sur des experts, le pôle religions devra mener une réflexion en amont, suivre les grands mouvements religieux à travers le monde et leurs éventuelles implications politiques pour, le cas échéant, accompagner la diplomatie active de la France. Ce travail de prospective devrait ainsi s'intéresser aux évolutions du protestantisme évangélique, aux différentes facettes de l'islam et de l'islamisme à travers le monde, au poids de l'orthodoxie en Russie, aux vagues de prosélytisme… Le pôle religions devra aussi centraliser les réactions internationales à la suite de déclarations ou de décisions de la France sur des sujets religieux. L'une de ses premières missions a consisté à donner aux ambassadeurs des éléments de langage commun après les propos critiques du président de la République sur le port de la burqa en France. Il leur a été conseillé de mettre en avant la dignité de la femme, la sécurité et la spécificité culturelle française… Le pôle travaille aussi sur les questions touchant le fondement théologique de la Constitution iranienne dans la crise actuelle. Dans les prochaines semaines, les experts pourraient être amenés à évaluer les conséquences d'une condamnation de l'Eglise de scientologie sur les relations avec les Etats-Unis. Ou à s'interroger sur les rapports de la France avec un groupement comme l'Organisation de la conférence islamique (OCI), fédération de 57 pays fondée sur la religion.
Jusqu'à présent, l'expérience diplomatique de la France en matière religieuse était cantonnée à ses relations avec le Vatican et à sa responsabilité vis-à-vis des congrégations religieuses. Depuis les années 1920 et la normalisation des rapports diplomatiques entre la France et le Vatican, un conseiller pour les affaires religieuses est en effet rattaché au ministère des affaires étrangères.
Censée élargir son champ d'action aux autres religions, la fonction est restée marquée par le contexte historique de sa création. Diplomate, le conseiller est chargé de l'accueil des personnalités religieuses en France et représente la France dans les organismes internationaux. Il fut à la manœuvre lors de la visite du pape à Paris et à Lourdes en septembre 2008. Il a aussi joué un rôle central dans la conclusion de l'accord signé entre la France et le Vatican sur les diplômes universitaires.
Stéphanie Le Bars
L'agence catholique Zenit a publié hier l'information suivante sur l'introduction des cours de religion dans les écoles en Russie:
ROME, Vendredi 24 Juillet 2009 (ZENIT.org) - Dès septembre 2009, des cours de religion seront introduits dans le cursus scolaire en Russie, du primaire jusqu'à la fin du secondaire. Ces cours seront dispensés au choix sur l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme, le judaïsme, ou un enseignement sur l' « éthique de la culture laïque » pour les jeunes non croyants.
Mgr Paolo Pezzi, archevêque de la Mère de Dieu, à Moscou, a déclaré réserver un « accueil positif » à cette mesure, même si l'Église catholique n'est pas concernée. Sur Radio Vatican, il a salué cette mesure qui «tient compte du fait que là où il y a une majorité religieuse déterminée, il y a la possibilité d'enseigner d'autres religions».
Les catholiques « en tant que minorité, ne rentrent pas dans ce plan d'enseignement officiel », a-t-il regretté. Mais « si dans certaines écoles la présence d'élèves catholiques est telle qu'elle justifie la formation d'un groupe, nous évaluons l'idée de demander cette possibilité », a-t-il expliqué.
ROME, Vendredi 24 Juillet 2009 (ZENIT.org) - Dès septembre 2009, des cours de religion seront introduits dans le cursus scolaire en Russie, du primaire jusqu'à la fin du secondaire. Ces cours seront dispensés au choix sur l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme, le judaïsme, ou un enseignement sur l' « éthique de la culture laïque » pour les jeunes non croyants.
Mgr Paolo Pezzi, archevêque de la Mère de Dieu, à Moscou, a déclaré réserver un « accueil positif » à cette mesure, même si l'Église catholique n'est pas concernée. Sur Radio Vatican, il a salué cette mesure qui «tient compte du fait que là où il y a une majorité religieuse déterminée, il y a la possibilité d'enseigner d'autres religions».
Les catholiques « en tant que minorité, ne rentrent pas dans ce plan d'enseignement officiel », a-t-il regretté. Mais « si dans certaines écoles la présence d'élèves catholiques est telle qu'elle justifie la formation d'un groupe, nous évaluons l'idée de demander cette possibilité », a-t-il expliqué.
Pour le haut prélat, cette décision a été prise face à « la nécessité de rééduquer les jeunes, de leur redonner une proposition convaincante pour leur vie ». « Aujourd'hui, il y a une soif, un désir de chercher, même dans la religion, un sens à la vie ». Et cela est « à mon avis très fort ».
« Je le considère comme un fait important, a-t-il ajouté, même si nous ne sommes pas concernés directement ». Il a notamment souligné l'importance, pour l'Eglise catholique, de « donner (sa) contribution grâce à (son) expérience dans le domaine de la religion catholique dans d'autres pays pour avoir des instituts, des écoles qui soient authentiquement chrétiennes, ouvertes à la formation intégrale de l'homme ».
Le 21 juillet dernier, à Moscou, le président Dmitri Medvedev a tranché pour l'introduction de l'enseignement de la religion à l'école. L'expérience sera menée dans 18 régions et 12 000 écoles, c'est-à-dire pour plus de 250 000 élèves. Le président Medvedev envisage la généralisation de cette expérience à tout le pays dès 2012.
« Je le considère comme un fait important, a-t-il ajouté, même si nous ne sommes pas concernés directement ». Il a notamment souligné l'importance, pour l'Eglise catholique, de « donner (sa) contribution grâce à (son) expérience dans le domaine de la religion catholique dans d'autres pays pour avoir des instituts, des écoles qui soient authentiquement chrétiennes, ouvertes à la formation intégrale de l'homme ».
Le 21 juillet dernier, à Moscou, le président Dmitri Medvedev a tranché pour l'introduction de l'enseignement de la religion à l'école. L'expérience sera menée dans 18 régions et 12 000 écoles, c'est-à-dire pour plus de 250 000 élèves. Le président Medvedev envisage la généralisation de cette expérience à tout le pays dès 2012.
La veille de son départ pour Kiev le patriarche Cyrille de Moscou a reçu plusieurs journalistes ukrainiens. Il leur a, entre autre, déclaré : "La mission de l'Église est de témoigner de la Vérité, les accusation que l'on porte à son égard de s'être mise au service du pouvoir sont sans fondements. Nous devons nous adresser à la conscience des gens, nous devons éveiller leurs consciences. L'Église n'a pas à être tributaire de doctrines ou de pratiques politiques de tel ou autre État. Si l'Église s'engageait dans cette voie, elle cesserait de personnifier la conscience de la nation. Ce positionnement nous a permis de rester indépendants du pouvoir, de formuler notre attitude à l'égard de nombreux problèmes du monde moderne, d'avoir élaboré en 2000 "Les fondements de la doctrine sociale de l'Église".
"Il se dit de part et d'autre que nous entretenons des relations de proximité avec les autorités, que nous accordons notre soutien idéologique à la politique du gouvernement. Ces affirmations sont totalement erronées. Elles sont destinées à des personnes qui sont dans l'ignorance des relations qui existent actuellement entre l'Église et l'État . L'Église n'a vocation ni à se situer dans l'opposition. au pouvoir, ni à lui accorder son soutien politique. Nous portons la Divine Vérité en nous fondant sur les Saintes Écritures. L'Église se doit en premier de préserver son autonomie à l'égard du pouvoir séculier. Elle reste libre, indépendante de quelque parti politique que ce soit, au service du peuple."
"Il se dit de part et d'autre que nous entretenons des relations de proximité avec les autorités, que nous accordons notre soutien idéologique à la politique du gouvernement. Ces affirmations sont totalement erronées. Elles sont destinées à des personnes qui sont dans l'ignorance des relations qui existent actuellement entre l'Église et l'État . L'Église n'a vocation ni à se situer dans l'opposition. au pouvoir, ni à lui accorder son soutien politique. Nous portons la Divine Vérité en nous fondant sur les Saintes Écritures. L'Église se doit en premier de préserver son autonomie à l'égard du pouvoir séculier. Elle reste libre, indépendante de quelque parti politique que ce soit, au service du peuple."
Jean Colobos:
- Un jour qu'il était assis devant l'église, les frères faisaient cercle autour de lui et l'interrogeaient sur leurs pensées. Un des vieillards, en le voyant, fut tenté de jalousie et lui dit: "Ta cruche, Jean, est remplie de poison". L'abbé Jean lui dit: "Il en est ainsi, abbé; et tu dis cela alors que tu vois seulement l'extérieur; mais si tu voyais l'intérieur, que dirais-tu?"
- Les Pères disaient qu'un jour, durant une agape que prenaient les frères, l'un d'eux rit à table. Et l'abbé Jean, le voyant, pleura et dit: "Qu'a donc ce frère dans le cœur pour rire, alors qu'il devrait plutôt pleurer puisqu'il mange une agape?"
- Un jour qu'il était assis devant l'église, les frères faisaient cercle autour de lui et l'interrogeaient sur leurs pensées. Un des vieillards, en le voyant, fut tenté de jalousie et lui dit: "Ta cruche, Jean, est remplie de poison". L'abbé Jean lui dit: "Il en est ainsi, abbé; et tu dis cela alors que tu vois seulement l'extérieur; mais si tu voyais l'intérieur, que dirais-tu?"
- Les Pères disaient qu'un jour, durant une agape que prenaient les frères, l'un d'eux rit à table. Et l'abbé Jean, le voyant, pleura et dit: "Qu'a donc ce frère dans le cœur pour rire, alors qu'il devrait plutôt pleurer puisqu'il mange une agape?"
Le père Dimitri Ageev a publié dans la revue Cerkov i Vremja [L'Église et le temps] des extraits des mémoires de M. Serge Krikorian consacrés à Mgr Serge (Konovalov). L'auteur est un ami d'enfance de la famille Konovalov. Cette publication vient d'être reprise par le site "Bogoslov.ru"
Voici les résultats du sondage mené au cours des derniers mois sur ce blog. La question posée était: "La liturgie orthodoxe doit-elle évoluer ?"
Parmi les 456 répondants, 35 % se sont exprimés contre toute évolution de la liturgie orthodoxe,
30 % reconnaissent la nécessité de traduire la liturgie dans les langues vernaculaires,
15 % pensent que la liturgie évolue naturellement de toute façon,
enfin 14 % considèrent qu'il est important d'expliquer davantage le sens des rites, sans les modifier.
Un nouveau sondage est désormais mené sur le rétablissement de la participation de l'Église orthodoxe russe au travail de la Conférence des Églises européennes.
Parmi les 456 répondants, 35 % se sont exprimés contre toute évolution de la liturgie orthodoxe,
30 % reconnaissent la nécessité de traduire la liturgie dans les langues vernaculaires,
15 % pensent que la liturgie évolue naturellement de toute façon,
enfin 14 % considèrent qu'il est important d'expliquer davantage le sens des rites, sans les modifier.
Un nouveau sondage est désormais mené sur le rétablissement de la participation de l'Église orthodoxe russe au travail de la Conférence des Églises européennes.
Le 22 juillet, à l'initiative du patriarcat de Moscou, un certain nombre de chefs religieux chrétiens (orthodoxes, catholiques, protestants), musulmans et juifs ont rencontré à Moscou le directeur général de l'UNESCO Koïchiro Matsuura. A l'ordre du jour de cette rencontre inhabituelle - réflexion sur la mise en place d'un organe de dialogue interreligieux sous l'égide de l'UNESCO.
Il s'agit, comme l'a expliqué dans la conférence de presse le patriarche Cyrille de Moscou, d'un groupe de travail qui réunirait des hauts représentants des religions mondiales. Ce groupe fonctionnerait en partenariat avec l'UNESCO, tout en étant indépendant institutionnellement.
Un communiqué a été adopté à la fin de la rencontre. La traduction française est publiée sur le site du diocèse de Chersonèse. Voyons si cette nouvelle initiative apportera quelque chose de nouveau ou sera juste un organe interreligieux mondial de plus. En tout cas, le dialogue entre les religions semble au centre des préoccupations des orthodoxes à Moscou...
Il s'agit, comme l'a expliqué dans la conférence de presse le patriarche Cyrille de Moscou, d'un groupe de travail qui réunirait des hauts représentants des religions mondiales. Ce groupe fonctionnerait en partenariat avec l'UNESCO, tout en étant indépendant institutionnellement.
Un communiqué a été adopté à la fin de la rencontre. La traduction française est publiée sur le site du diocèse de Chersonèse. Voyons si cette nouvelle initiative apportera quelque chose de nouveau ou sera juste un organe interreligieux mondial de plus. En tout cas, le dialogue entre les religions semble au centre des préoccupations des orthodoxes à Moscou...
Mesdames et Messieurs les lecteurs, voici une prière adressée à ceux d'entre vous qui avez la bonté de laisser des commentaires aux articles proposés sur ce blog:
Pourriez-vous, de grâce, ne pas utiliser d'abréviations (telles que EOR, DREE, EORHF etc). En effet, elles ne sont pas intelligibles pour les hôtes de passage de cette plateforme qui souhaite être ouverte au plus grand nombre possible de personnes. Nous vous saurons gré d'écrire les appellations des Églises et des institutions religieuses en entier.
Merci de votre coopération précieuse et de vos contributions instructives.
Pourriez-vous, de grâce, ne pas utiliser d'abréviations (telles que EOR, DREE, EORHF etc). En effet, elles ne sont pas intelligibles pour les hôtes de passage de cette plateforme qui souhaite être ouverte au plus grand nombre possible de personnes. Nous vous saurons gré d'écrire les appellations des Églises et des institutions religieuses en entier.
Merci de votre coopération précieuse et de vos contributions instructives.
Analyse proposée par l'agence Reuters 21.07.09
Le président Dmitri Medvedev a dévoilé mardi un projet national visant à instaurer des cours de religion dans les écoles russes.
L'offensive de la puissante Église orthodoxe russe pour rendre obligatoire la religion dans les établissements scolaires s'était heurtée jusqu'à présent à l'opposition des organisations de défense des droits de l'homme, qui voient d'un mauvais oeil son influence grandissante dans la vie publique depuis le démantèlement de l'Union soviétique en 1991. Lors d'une réunion avec des dignitaires religieux - musulmans, chrétiens et juifs - dans sa résidence de Barvikha, dans les environs de Moscou, Medvedev a indiqué qu'au printemps prochain, un projet pilote permettrait à 250.000 élèves de choisir eux-mêmes entre un cours sur leur propre religion, un cours de "religions comparées" et des cours laïques de morale.
Le patriarche Kirill, à la tête de l'Eglise orthodoxe russe, ainsi que les représentants des autres religions, ont salué la proposition du président. "Je pense que nous devons affirmer l'importance fondamentale des principes de séparation de la religion et de l'État", a souligné Medvedev au cours de la réunion. "S'il est couronné de succès, le projet pourrait être étendu à tous les étudiants", a-t-il dit.
Le président Dmitri Medvedev a dévoilé mardi un projet national visant à instaurer des cours de religion dans les écoles russes.
L'offensive de la puissante Église orthodoxe russe pour rendre obligatoire la religion dans les établissements scolaires s'était heurtée jusqu'à présent à l'opposition des organisations de défense des droits de l'homme, qui voient d'un mauvais oeil son influence grandissante dans la vie publique depuis le démantèlement de l'Union soviétique en 1991. Lors d'une réunion avec des dignitaires religieux - musulmans, chrétiens et juifs - dans sa résidence de Barvikha, dans les environs de Moscou, Medvedev a indiqué qu'au printemps prochain, un projet pilote permettrait à 250.000 élèves de choisir eux-mêmes entre un cours sur leur propre religion, un cours de "religions comparées" et des cours laïques de morale.
Le patriarche Kirill, à la tête de l'Eglise orthodoxe russe, ainsi que les représentants des autres religions, ont salué la proposition du président. "Je pense que nous devons affirmer l'importance fondamentale des principes de séparation de la religion et de l'État", a souligné Medvedev au cours de la réunion. "S'il est couronné de succès, le projet pourrait être étendu à tous les étudiants", a-t-il dit.
В Общественной палате РФ выступают за преподавание религии в школах
Москва. 22 июля. ИНТЕРФАКС - Оптимальным решением вопроса, связанного с духовным просвещением школьников, может стать предмет по истории религии, считает председатель комиссии Общественной палаты РФ по межнациональным отношениям и свободе совести Николай Сванидзе.
"На мой взгляд, нужно преподавать именно историю основных религий, и делать это должны светские люди, специалисты-историки и культурологи", - заявил Н.Сванидзе "Интерфаксу".
По его словам, сейчас дети находятся "в вакууме, не понимая, что такое хорошо, что такое плохо, и в этих условиях необходимо обеспечить их такими знаниями".
"Преподавание истории религии - это оптимальное решение, которое позволит увеличить культурную базу детей, ее моральные основы", - убежден собеседник агентства.
"Человечество, так или иначе, всегда ориентируется на историческую мораль, у кого-то она христианская, у кого-то буддийская, у кого-то исламская", - добавил Н.Сванидзе.
В свою очередь, руководитель общественного проекта "Собрание родителей" Игорь Литвененко высказал мнение, что введение преподавания основ религий поставит точку в многолетнем споре о том, нужны ли такие уроки в школах.
"Это движение вперед, наконец-то споры о преподавании в школах религии будут прекращены, потому что решение (озвученное президентом РФ Дмитрием Медведевым на встрече с религиозными лидерами страны - "ИФ") отвечает интересам всех заинтересованных сторон", - заявил И.Литвененко "Интерфаксу".
По его мнению, возможность выбора учебного курса полностью соответствует принципам открытости образования, прописанным в законе об образовании.
"Сейчас главное разработать и закрепить правовой механизм выбора религии для преподавания школьникам", - добавил И.Литвененко.
Москва. 22 июля. ИНТЕРФАКС - Оптимальным решением вопроса, связанного с духовным просвещением школьников, может стать предмет по истории религии, считает председатель комиссии Общественной палаты РФ по межнациональным отношениям и свободе совести Николай Сванидзе.
"На мой взгляд, нужно преподавать именно историю основных религий, и делать это должны светские люди, специалисты-историки и культурологи", - заявил Н.Сванидзе "Интерфаксу".
По его словам, сейчас дети находятся "в вакууме, не понимая, что такое хорошо, что такое плохо, и в этих условиях необходимо обеспечить их такими знаниями".
"Преподавание истории религии - это оптимальное решение, которое позволит увеличить культурную базу детей, ее моральные основы", - убежден собеседник агентства.
"Человечество, так или иначе, всегда ориентируется на историческую мораль, у кого-то она христианская, у кого-то буддийская, у кого-то исламская", - добавил Н.Сванидзе.
В свою очередь, руководитель общественного проекта "Собрание родителей" Игорь Литвененко высказал мнение, что введение преподавания основ религий поставит точку в многолетнем споре о том, нужны ли такие уроки в школах.
"Это движение вперед, наконец-то споры о преподавании в школах религии будут прекращены, потому что решение (озвученное президентом РФ Дмитрием Медведевым на встрече с религиозными лидерами страны - "ИФ") отвечает интересам всех заинтересованных сторон", - заявил И.Литвененко "Интерфаксу".
По его мнению, возможность выбора учебного курса полностью соответствует принципам открытости образования, прописанным в законе об образовании.
"Сейчас главное разработать и закрепить правовой механизм выбора религии для преподавания школьникам", - добавил И.Литвененко.
La semaine dernière, pendant l'assemblée générale de la Conférence des Églises européennes (KEK) du 15 au 21 juillet, le patriarche Barthélemy de Constantinople a invité l'Église catholique à rejoindre cette instance de l'œcuménisme européen. En effet, la KEK regroupe aujourd'hui des dizaines d'Églises protestantes et les Églises locales orthodoxes (voir sur le site de la KEK la liste des Églises membres), mais l'Église catholique romaine n'en a jamais fait partie.
"A ce propos, nous aimerions souligner que la coopération entre la KEK et le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe était nécessaire et constructive. Pour améliorer cet engagement œcuménique, nous proposons de mettre en place un mode de coopération mieux organisé et structuré entre ces deux instances. Nous souhaitons rappeler que l’Église de Constantinople avait naguère proposé, lors de la huitième Assemblée de notre Conférence, tenue à l’Académie orthodoxe de Crète en 1979, que l’Église catholique romaine devienne dans l’avenir membre de la KEK. Il est évident que cet enjeu n’est pas facile et que des travaux préalables et des amendements des règlements relatifs s’avèrent nécessaires. Néanmoins, nous sommes convaincus qu’une Conférence de toutes les Églises européennes peut, à l’unisson, répondre au mieux au commandement sacré du rétablissement de la communion ecclésiale et servir l’homme contemporain confronté à une multitude de problèmes complexes", disait le patriarche Barthélemy.
"A ce propos, nous aimerions souligner que la coopération entre la KEK et le Conseil des Conférences épiscopales d’Europe était nécessaire et constructive. Pour améliorer cet engagement œcuménique, nous proposons de mettre en place un mode de coopération mieux organisé et structuré entre ces deux instances. Nous souhaitons rappeler que l’Église de Constantinople avait naguère proposé, lors de la huitième Assemblée de notre Conférence, tenue à l’Académie orthodoxe de Crète en 1979, que l’Église catholique romaine devienne dans l’avenir membre de la KEK. Il est évident que cet enjeu n’est pas facile et que des travaux préalables et des amendements des règlements relatifs s’avèrent nécessaires. Néanmoins, nous sommes convaincus qu’une Conférence de toutes les Églises européennes peut, à l’unisson, répondre au mieux au commandement sacré du rétablissement de la communion ecclésiale et servir l’homme contemporain confronté à une multitude de problèmes complexes", disait le patriarche Barthélemy.
Dans une interview parue quelques jours plus tard dans le quotidien La Croix, le cardinal Jean-Pierre Ricard, vice-président du Conseil des conférences épiscopales d'Europe, a affirmé que même si une coopération plus étroite entre l'Église catholique et la KEK est possible et souhaitable, il ne peut y avoir de fusion entre les deux:
"Il y a des formes de collaboration à intensifier ou à chercher, sans supprimer nos instances existantes. Le problème de la KEK est le même que celui du Conseil œcuménique des Églises (COE) : quelle est sa nature ecclésiologique ? Est-ce une 'super-Église' ? Une plate-forme de rencontre entre Églises ? Un lieu de prise de parole et de décisions à la majorité ? Cela mérite d’être clarifié pour voir si c’est compatible avec notre vision catholique", disait notamment le cardinal Ricard. Il précisait également: "S’il s’agit d’intensifier la collaboration entre la KEK et le Conseil des conférences épiscopales d’Europe (CCEE), j’y suis tout à fait favorable. Nous la vivons d’ailleurs déjà. KEK et CCEE travaillent ensemble par exemple sur la question des migrants ou pour organiser des rassemblements œcuméniques européens, comme à Sibiu en 2007. Nous avons aussi une commission mixte pour le dialogue avec l’islam. Dans cette ligne, nous pouvons intensifier nos collaborations. Mais je ne crois pas qu’il soit possible d’intégrer le CCEE à la KEK."
La question ecclésiologique soulevée ici à juste titre doit également être posée par les Églises orthodoxes. S'il est vrai que la coopération entre les communautés chrétiennes européennes dans le cadre de la KEK est indispensable aujourd'hui, elle ne doit pas engendrer une nouvelle ecclésiologie qui serait contraire à l'héritage des apôtres et des Pères de l'Église.
21/07/2009 15:55 MOSCOU, 21 juillet - RIA Novosti
Les questions du dialogue interreligieux doivent être débattues au niveau global, y compris au sein de l'UNESCO, a estimé le président Medvedev rencontrant mardi le directeur général de l'organisation internationale, Koichiro Mazuura.
"La Russie possède une expérience séculaire unique en matière de dialogue interreligieux", a expliqué le chef de l'État russe. Ayant relevé que les droits de toutes les confessions étaient respectés en Russie, M.Medvedev a dit: "Je juge normal que cette expérience et les difficultés actuelles en la matière soient débattues au niveau global, notamment au sein de l'UNESCO".
Le président a qualifié d'opportune la mise sur pied d'un Groupe de haut niveau pour le dialogue interreligieux, sous l'égide de l'UNESCO. "J'espère que ce mécanisme fonctionnera sans à coups, donnera les résultats escomptés, sera en mesure de contribuer au prestige de l'UNESCO et au dialogue interreligieux", a ajouté le chef de l'État russe.
A son tour, M.Mazuura a remercié le président russe pour son initiative de créer un Groupe de haut niveau. Selon lui, "cette initiative est très importante dans le contexte de la promotion du dialogue interreligieux".
Ont pris part à la rencontre Medvedev-Mazuura le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, la porte-parole de la présidence Natalia Timakova, le chef de la Direction des musulmans du Caucase Allahchoukiour Pacha-zadé, le rabbin Artour Chnaïer et Mgr Antonio Mennini, représentant du Saint-Siège en Russie.
Les questions du dialogue interreligieux doivent être débattues au niveau global, y compris au sein de l'UNESCO, a estimé le président Medvedev rencontrant mardi le directeur général de l'organisation internationale, Koichiro Mazuura.
"La Russie possède une expérience séculaire unique en matière de dialogue interreligieux", a expliqué le chef de l'État russe. Ayant relevé que les droits de toutes les confessions étaient respectés en Russie, M.Medvedev a dit: "Je juge normal que cette expérience et les difficultés actuelles en la matière soient débattues au niveau global, notamment au sein de l'UNESCO".
Le président a qualifié d'opportune la mise sur pied d'un Groupe de haut niveau pour le dialogue interreligieux, sous l'égide de l'UNESCO. "J'espère que ce mécanisme fonctionnera sans à coups, donnera les résultats escomptés, sera en mesure de contribuer au prestige de l'UNESCO et au dialogue interreligieux", a ajouté le chef de l'État russe.
A son tour, M.Mazuura a remercié le président russe pour son initiative de créer un Groupe de haut niveau. Selon lui, "cette initiative est très importante dans le contexte de la promotion du dialogue interreligieux".
Ont pris part à la rencontre Medvedev-Mazuura le patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, la porte-parole de la présidence Natalia Timakova, le chef de la Direction des musulmans du Caucase Allahchoukiour Pacha-zadé, le rabbin Artour Chnaïer et Mgr Antonio Mennini, représentant du Saint-Siège en Russie.
Comme chaque année, l'archevêque Théophane de Stavropol et Vladikavkaz (un des principaux diocèses dans le Caucase du Nord) a baptisé le 19 juillet 1200 Ossètes. La célébration s'est déroulée au lac du monastère de la Théophanie, en Ossétie du Nord. Plus de 20 prêtres, en plus de l'archevêque, y ont participé.
Cette tradition des baptêmes collectifs annuels a commencé en 2005. Depuis, plus de 6 500 personnes furent baptisées dans les eaux du lac du monastère. Pour l'évêque, c'est une preuve que le peuple ossète, après des décennies du régime soviétique athée, revient à la foi de ses ancêtres.
Source: site du diocèse de Stavropol
Cette tradition des baptêmes collectifs annuels a commencé en 2005. Depuis, plus de 6 500 personnes furent baptisées dans les eaux du lac du monastère. Pour l'évêque, c'est une preuve que le peuple ossète, après des décennies du régime soviétique athée, revient à la foi de ses ancêtres.
Source: site du diocèse de Stavropol
Selon l'agence russe ITAR-TASS, les députés de la fraction majoritaire du parlement russe, "Russie Unie", ont proposé des amendements à la loi sur la publicité rendant obligatoires les avertissements sur le danger de l'interruption volontaire de la grossesse.
Selon les statistiques cités par les députés, en 2006, le nombre d'avortements en Russie a dépassé le chiffre de 1 500 000. En revanche, le nombre de naissances s'élève à 1 479 600. Des chiffres inquiétants pour la démographie du pays !
Source: site du service de presse du patriarcat de Moscou.
Selon les statistiques cités par les députés, en 2006, le nombre d'avortements en Russie a dépassé le chiffre de 1 500 000. En revanche, le nombre de naissances s'élève à 1 479 600. Des chiffres inquiétants pour la démographie du pays !
Source: site du service de presse du patriarcat de Moscou.
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Communiqué des Evêques Orthodoxes de France au sujet de la guerre en Ukraine
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