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Je pense que l'Eglise catholique aborde là des thèmes particulièrement proches pour nous, Orthodoxes, et que cet article nous ouvre plusieurs pistes de réflexions…
Au moment même où l’archevêque Hilarion de Volokolamsk, venu à Rome au nom du patriarche orthodoxe de Moscou, termine sa visite dans un climat très positif (VG: sic, c'est une phrase de l'article), Benoît XVI a voulu répondre au besoin de reconnaissance de "ses" Églises orientales: il a reçus tous les patriarches et archevêques majeurs des Églises catholiques d’Orient(1), représentant dix rites différents (latin, melkite, maronite, arménien, syriaque chaldéen, copte…) et il a annoncé la tenue, du 10 au 24 octobre 2010 à Rome, d’une assemblée spéciale du Synode des évêques sur «L’Église catholique au Moyen-Orient, communion et témoignage»: “La multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme” (Ac 4, 32)» a rappelé le Saint Père.
Ce sera une première : une telle assemblée avait eu lieu pour le Liban en 1995, mais jamais le Synode n’avait été convoqué au sujet du Proche-Orient. Benoît XVI prend acte du fait que « l’horizon œcuménique est souvent lié à l’horizon interreligieux » et déclare : « Je considère comme un devoir primordial de promouvoir la synodalité si chère à l’ecclésiologie orientale et saluée par Vatican II. »
Quatre points devraient être abordés par l’assemblée synodale, tant attendue après la visite de Benoît XVI en Terre sainte:
* La montée des fondamentalismes et les inquiétudes qu’elle suscite parmi les chrétiens, souvent voués à l’exil; (2)
* Les modalités du dialogue islamo-chrétien;
* Le statut des patriarches catholiques orientaux dans l’Église universelle,
* La juridiction ecclésiastique au Koweït et dans les pays du Golfe.
Au moment même où l’archevêque Hilarion de Volokolamsk, venu à Rome au nom du patriarche orthodoxe de Moscou, termine sa visite dans un climat très positif (VG: sic, c'est une phrase de l'article), Benoît XVI a voulu répondre au besoin de reconnaissance de "ses" Églises orientales: il a reçus tous les patriarches et archevêques majeurs des Églises catholiques d’Orient(1), représentant dix rites différents (latin, melkite, maronite, arménien, syriaque chaldéen, copte…) et il a annoncé la tenue, du 10 au 24 octobre 2010 à Rome, d’une assemblée spéciale du Synode des évêques sur «L’Église catholique au Moyen-Orient, communion et témoignage»: “La multitude des croyants n’avait qu’un cœur et qu’une âme” (Ac 4, 32)» a rappelé le Saint Père.
Ce sera une première : une telle assemblée avait eu lieu pour le Liban en 1995, mais jamais le Synode n’avait été convoqué au sujet du Proche-Orient. Benoît XVI prend acte du fait que « l’horizon œcuménique est souvent lié à l’horizon interreligieux » et déclare : « Je considère comme un devoir primordial de promouvoir la synodalité si chère à l’ecclésiologie orientale et saluée par Vatican II. »
Quatre points devraient être abordés par l’assemblée synodale, tant attendue après la visite de Benoît XVI en Terre sainte:
* La montée des fondamentalismes et les inquiétudes qu’elle suscite parmi les chrétiens, souvent voués à l’exil; (2)
* Les modalités du dialogue islamo-chrétien;
* Le statut des patriarches catholiques orientaux dans l’Église universelle,
* La juridiction ecclésiastique au Koweït et dans les pays du Golfe.
À bien des égards, en dépit de leur diversité – elles sont établies au Liban, en Syrie, en Irak, en Égypte, en Israël, mais aussi en Inde, en Roumanie, en Ukraine, en Arménie… –, ces Églises méconnues en Occident présentent des défis communs: fortes diasporas, réticence de l’Église latine à l’établissement de hiérarchies orientales en Occident et en terres de mission, alors que les Églises orthodoxes le font; synodalité comme mode habituel de gouvernement; sans oublier l’existence d’un clergé marié.
Jusque là nous sommes, je crois, exactement sur la même problématique; ensuite nous passons dans l'organisation catholique totalement différente du fonctionnement des Orthodoxes (comparons à nos conférences préconciliaires!): toute la «machine» synodale romaine, bien rodée, se met au travail dès ce lundi. Jusqu’à demain, précise Mgr Nikola Eterovic, secrétaire du Synode, les cardinaux en charge des dossiers rencontreront les patriarches. Les lineamenta devraient être publiés avant Noël, débouchant sur l’instrumentum laboris vers Pâques. Enfin, « parce que le Synode ne sera dirigé contre personne, précise Mgr Eterovic, et sera un véritable espace de dialogue en vérité pour la paix et la justice, nous allons évidemment trouver la meilleure façon d’y donner la parole aux mondes juif et musulman. »
Commentaire de VG: les Orthodoxes sont-ils exclus ou leur participation va sans le dire? La référence à Mgr Hillarion le laisserait penser, mais ce n'est peut-^tre qu'un rapprochement de journaliste…
Notes:
D'après Frédéric MOUNIER, "La Croix"
Photo: Benoît XVI lors de sa récente visite en Terre Sainte Source: Siciliani-Gennari/SIR
(1) Je les cite, car je trouve les titres instructifs: SB le Cardinal Pierre Sfeir, Patriarche des Maronites, SB le Cardinal Emmanuel III Delly, Patriarche des Chaldéens, SB le Cardinal Lubomyr Husar, Archevêque majeur des Ukrainiens, SB le Cardinal Varkey Vithayathil, CSSR, Archevêque majeur des Syro-malabars, SB Antonios Naguib, Patriarche des Coptes, SB Grégoire III Laham, Patriarche des Greco-melkites, SB Ignace Youssif III Younan, Patriarche des Syriens, SB Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche des Arméniens, SB Lucian Mureşan, Archevêque majeur des Roumains, SB Baselios Moran Mor Cleemis Thottunkal, Archevêque majeur des Syro-malankars, et SB Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem.)
(2) Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk (Irak), proposait l'organisation de ce Synode dans une interview le 15 février dernier et disait en particulier: « Les musulmans ne sont pas tous fondamentalistes ou terroristes, il y a beaucoup de braves musulmans et la coexistence avec eux est possible », et il se disait convaincu que ce qu’il faut c’est seulement « trouver la façon juste pour se positionner par rapport à eux » ; c’est « trouver la manière et le langage. Surtout le langage…La question à se poser continuellement est : « quelles paroles devons-nous utiliser avec les fidèles de l’Islam ? » Et enfin, « le sang de cinq cents martyrs chrétiens » tués durant ces dernières années », dont Mgr Sako a dit conserver la mémoire nom par nom, constitue selon lui « un appel mais aussi une espérance ». Leur fidélité, leur prière et leur sang invitent « à ne pas abandonner ce pays, à rester pour témoigner ici et maintenant de l’Évangile ».
Jusque là nous sommes, je crois, exactement sur la même problématique; ensuite nous passons dans l'organisation catholique totalement différente du fonctionnement des Orthodoxes (comparons à nos conférences préconciliaires!): toute la «machine» synodale romaine, bien rodée, se met au travail dès ce lundi. Jusqu’à demain, précise Mgr Nikola Eterovic, secrétaire du Synode, les cardinaux en charge des dossiers rencontreront les patriarches. Les lineamenta devraient être publiés avant Noël, débouchant sur l’instrumentum laboris vers Pâques. Enfin, « parce que le Synode ne sera dirigé contre personne, précise Mgr Eterovic, et sera un véritable espace de dialogue en vérité pour la paix et la justice, nous allons évidemment trouver la meilleure façon d’y donner la parole aux mondes juif et musulman. »
Commentaire de VG: les Orthodoxes sont-ils exclus ou leur participation va sans le dire? La référence à Mgr Hillarion le laisserait penser, mais ce n'est peut-^tre qu'un rapprochement de journaliste…
Notes:
D'après Frédéric MOUNIER, "La Croix"
Photo: Benoît XVI lors de sa récente visite en Terre Sainte Source: Siciliani-Gennari/SIR
(1) Je les cite, car je trouve les titres instructifs: SB le Cardinal Pierre Sfeir, Patriarche des Maronites, SB le Cardinal Emmanuel III Delly, Patriarche des Chaldéens, SB le Cardinal Lubomyr Husar, Archevêque majeur des Ukrainiens, SB le Cardinal Varkey Vithayathil, CSSR, Archevêque majeur des Syro-malabars, SB Antonios Naguib, Patriarche des Coptes, SB Grégoire III Laham, Patriarche des Greco-melkites, SB Ignace Youssif III Younan, Patriarche des Syriens, SB Nerses Bedros XIX Tarmouni, Patriarche des Arméniens, SB Lucian Mureşan, Archevêque majeur des Roumains, SB Baselios Moran Mor Cleemis Thottunkal, Archevêque majeur des Syro-malankars, et SB Fouad Twal, Patriarche latin de Jérusalem.)
(2) Mgr Louis Sako, archevêque de Kirkuk (Irak), proposait l'organisation de ce Synode dans une interview le 15 février dernier et disait en particulier: « Les musulmans ne sont pas tous fondamentalistes ou terroristes, il y a beaucoup de braves musulmans et la coexistence avec eux est possible », et il se disait convaincu que ce qu’il faut c’est seulement « trouver la façon juste pour se positionner par rapport à eux » ; c’est « trouver la manière et le langage. Surtout le langage…La question à se poser continuellement est : « quelles paroles devons-nous utiliser avec les fidèles de l’Islam ? » Et enfin, « le sang de cinq cents martyrs chrétiens » tués durant ces dernières années », dont Mgr Sako a dit conserver la mémoire nom par nom, constitue selon lui « un appel mais aussi une espérance ». Leur fidélité, leur prière et leur sang invitent « à ne pas abandonner ce pays, à rester pour témoigner ici et maintenant de l’Évangile ».
Rédigé par Vladimir Golovanow le 26 Septembre 2009 à 13:21
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"FOMA"
A.Tkathenko
Comment naissent les monastères?
Pour qu’apparaisse un monastère, il faut l’abnégation de quelques personnes, la décision de consacrer sa vie au salut de son âme et aussi, le concours de la grâce venue d’en haut. C’est ainsi que fut fondé il y a une dizaine d’années, en Russie, l’un des couvents les plus jeunes du monde : le monastère de l’Icône du Christ « non façonnée de main d’homme »(1) au village de Klykovo, dans la région de Kalouga.
L’higoumène Mikhaïl (Semenov) dirige l'un des plus jeunes monastères de la planète : le couvent fondé en l’honneur de l’Icône du Seigneur achéiropoiète du village de Klykovo (région de Kalouga) a tout juste un peu plus de 10 ans. En conversant avec le père Mikhaïl, nous avons bénéficié d’une occasion unique de vous transmettre une histoire étonnante, recueillie de première main, puisque le père Mikhaïl a vécu les prémisses du miracle de la naissance de ce nouveau monastère.
Rivière, prairies : la nature alentour est belle. Le cœur s’emplit d’un sentiment nouveau, comme s’il pouvait enfin respirer son content d’air frais. La voilà, la vraie vie, la voilà, la beauté divine !
La route actuelle qui mène à l’Eglise n’existait pas jadis - à vrai dire, il n’y avait pas de route du tout. Une église s’élevait sur un mont, et autour, sous la pluie, s’étendait un marécage. Au printemps et en automne, la boue devenait si épaisse qu’il fallait organiser une véritable expédition pour amener un prêtre jusqu’à l’église. On conduisait le bon père aux portes mêmes de l’édifice, parce que le marais arrivait jusqu’au seuil.
A cette époque, l’été était particulièrement agréable. С'était beau, tout en vert, sans asphalte, sans barrière ni maison. C’était le paradis sur terre : une nature généreuse, intacte. Il y avait encore arbres et buissons, que l’on a du enlever lorsqu’on a fait le plan des lieux. L’herbe poussait plus haut qu’un homme ! A travers ces fourrés, deux chemins étaient empruntés par les gens du coin, mais on ne les voyait même pas à cause des herbes. C’était un vrai désert. Rien que la verdure, le ciel, et le silence…
A.Tkathenko
Comment naissent les monastères?
Pour qu’apparaisse un monastère, il faut l’abnégation de quelques personnes, la décision de consacrer sa vie au salut de son âme et aussi, le concours de la grâce venue d’en haut. C’est ainsi que fut fondé il y a une dizaine d’années, en Russie, l’un des couvents les plus jeunes du monde : le monastère de l’Icône du Christ « non façonnée de main d’homme »(1) au village de Klykovo, dans la région de Kalouga.
L’higoumène Mikhaïl (Semenov) dirige l'un des plus jeunes monastères de la planète : le couvent fondé en l’honneur de l’Icône du Seigneur achéiropoiète du village de Klykovo (région de Kalouga) a tout juste un peu plus de 10 ans. En conversant avec le père Mikhaïl, nous avons bénéficié d’une occasion unique de vous transmettre une histoire étonnante, recueillie de première main, puisque le père Mikhaïl a vécu les prémisses du miracle de la naissance de ce nouveau monastère.
Rivière, prairies : la nature alentour est belle. Le cœur s’emplit d’un sentiment nouveau, comme s’il pouvait enfin respirer son content d’air frais. La voilà, la vraie vie, la voilà, la beauté divine !
La route actuelle qui mène à l’Eglise n’existait pas jadis - à vrai dire, il n’y avait pas de route du tout. Une église s’élevait sur un mont, et autour, sous la pluie, s’étendait un marécage. Au printemps et en automne, la boue devenait si épaisse qu’il fallait organiser une véritable expédition pour amener un prêtre jusqu’à l’église. On conduisait le bon père aux portes mêmes de l’édifice, parce que le marais arrivait jusqu’au seuil.
A cette époque, l’été était particulièrement agréable. С'était beau, tout en vert, sans asphalte, sans barrière ni maison. C’était le paradis sur terre : une nature généreuse, intacte. Il y avait encore arbres et buissons, que l’on a du enlever lorsqu’on a fait le plan des lieux. L’herbe poussait plus haut qu’un homme ! A travers ces fourrés, deux chemins étaient empruntés par les gens du coin, mais on ne les voyait même pas à cause des herbes. C’était un vrai désert. Rien que la verdure, le ciel, et le silence…
Notre âme aspirait à des exploits spirituels, et ce travail en faisait partie. Personne n’était chargé de notre approvisionnement, et il n’y avait aucun financement. Les gens vivaient de ce qu’ils apportaient. Il arrivait qu’on n’ait qu’une miche de pain pour sept, et on se demandait bien, alors, ce qu’on mangerait le lendemain. Les moines décidèrent de rester et de s’en remettre à la volonté divine. Le Seigneur leur envoya tout le nécessaire, de façon parfois étonnante.
« A quoi cela servait-il aux moines ? Il y a tant de monastères dans le monde, pourquoi en fonder un nouveau ? Il doit y avoir un sens spirituel à cela. En effet notre monastère est le seul dans le monde à être dédié à l’Icône archeiropoïete, qui est une image très sainte. Et puis, le Seigneur n’aurait pas béni ce commencement, s’il avait été le fruit de notre seule lubie ou fantaisie, toute pieuse qu’elle fût. » raconte le père Mikhaïl.
Nous voudrions que la vie ici, à Klykovo, ne se mue pas en une existence facile et bien installée. Il est si facile d’y basculer et d’oublier pourquoi on est entré au couvent. Alors le monastère se transforme en une sorte de maison de retraite avec des offices et des obédiences, et il perd sa raison d’être. Lorsque les moines sont arrivés ici, ce n’était qu’un marécage. Ils l’ont vaincu : aujourd’hui il n’y a plus de marais. Mais ce qui est bien plus effrayant, c’est lorsque la vie elle-même devient un bourbier, quand l’esprit enlisé dans les multiples soucis quotidiens en vient à oublier Dieu. Si l’on vient à bout de ce marécage-ci, alors, on n’est pas venu pour rien.
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Traduction Myriam Odaysky
(1) Il s'agit de l'image achéiropoète (visage sacré non réalisé de main d'homme) envoyée au roi d'Edesse Abgar par le Christ. La légende raconte que le roi lépreux désirait voir Jésus et s'entretenir avec lui. Il lui envoya une petite délégation de ses gens de cour qui le rencontrèrent prêchant en Palestine. Ne pouvant accéder au désir du roi, Jésus imprima miraculeusement sa Face sur un linge destiné à Abgar, créant ainsi la première icône, source et fondement de toute les autres. (voir aussi :
http://www.atelier-st-andre.net/fr/pages/oeuvres/fricone06.html ;
« A quoi cela servait-il aux moines ? Il y a tant de monastères dans le monde, pourquoi en fonder un nouveau ? Il doit y avoir un sens spirituel à cela. En effet notre monastère est le seul dans le monde à être dédié à l’Icône archeiropoïete, qui est une image très sainte. Et puis, le Seigneur n’aurait pas béni ce commencement, s’il avait été le fruit de notre seule lubie ou fantaisie, toute pieuse qu’elle fût. » raconte le père Mikhaïl.
Nous voudrions que la vie ici, à Klykovo, ne se mue pas en une existence facile et bien installée. Il est si facile d’y basculer et d’oublier pourquoi on est entré au couvent. Alors le monastère se transforme en une sorte de maison de retraite avec des offices et des obédiences, et il perd sa raison d’être. Lorsque les moines sont arrivés ici, ce n’était qu’un marécage. Ils l’ont vaincu : aujourd’hui il n’y a plus de marais. Mais ce qui est bien plus effrayant, c’est lorsque la vie elle-même devient un bourbier, quand l’esprit enlisé dans les multiples soucis quotidiens en vient à oublier Dieu. Si l’on vient à bout de ce marécage-ci, alors, on n’est pas venu pour rien.
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Traduction Myriam Odaysky
(1) Il s'agit de l'image achéiropoète (visage sacré non réalisé de main d'homme) envoyée au roi d'Edesse Abgar par le Christ. La légende raconte que le roi lépreux désirait voir Jésus et s'entretenir avec lui. Il lui envoya une petite délégation de ses gens de cour qui le rencontrèrent prêchant en Palestine. Ne pouvant accéder au désir du roi, Jésus imprima miraculeusement sa Face sur un linge destiné à Abgar, créant ainsi la première icône, source et fondement de toute les autres. (voir aussi :
http://www.atelier-st-andre.net/fr/pages/oeuvres/fricone06.html ;
Le patriarche de Moscou et de Russie Cyrille I estime qu’août 1991 (effondrement du régime soviétique) a eu pour conséquence essentielle la renaissance de la vie religieuse et la cessation des persécutions athées.
Voici ce qu’il a, selon Interfax, dit au cours de l’homélie qu’il a prononcée le 24 août devant l’icône miraculeuse de la Vierge de Koursk :
« Le Seigneur a laissé détruire ses églises, blasphémer les saintes reliques, le sang a coulé, nous avons éprouvé de grands tourments afin que notre peuple, et le monde entier à travers notre histoire, puissent s’imprégner de la logique Divine de l’être, des mystères de la volonté Divine. Le chemin de souffrances qu’a connu le pays au XX siècle n’a pas été vain car nous avons tous pu expier nos péchés face à Dieu, expier d’avoir abjuré notre foi, ceci dans la douleur, le martyr et les malheurs. Il est venu un jour quand Dieu, et Dieu seul, sans qu’une intervention humaine ne soit envisageable, cela à la date de Sa glorieuse Transfiguration, a renoncé à Sa colère et manifesté Son amour : Il a mis fin à notre captivité athée qui avait duré plus de soixante dix ans.
(C’est en effet le 19 août 1991, jour de la Transfiguration dans le calendrier julien que s’est effondré le pouvoir soviétique.)
La Russie a certes du beaucoup endurer pendant les années qui ont suivi 1991 mais, et c’est essentiel, nous avons été les témoins d’un ample mouvement de retour à la foi.
Nous ne considérons pas que cette pénible période puisse être comparée à une retour « aux temps troubles » dans l’histoire de la Russie. Les troubles se sont toujours accompagnés chez nous de persécutions de la foi. Or, nous venons de traverser une époque très dure, une véritable crise d’amnésie et d’obscurcissement de nos consciences mais aussi, et c’est essentiel de notre volonté de retour à Dieu.
Les décennies de régime athée n’ont pas été vaines, elles ont appris à la société qu’il nous faut protéger notre foi de sorte à ce que les évènements, même les plus terribles, ne puissent plus jamais l’ébranler. »
Voici ce qu’il a, selon Interfax, dit au cours de l’homélie qu’il a prononcée le 24 août devant l’icône miraculeuse de la Vierge de Koursk :
« Le Seigneur a laissé détruire ses églises, blasphémer les saintes reliques, le sang a coulé, nous avons éprouvé de grands tourments afin que notre peuple, et le monde entier à travers notre histoire, puissent s’imprégner de la logique Divine de l’être, des mystères de la volonté Divine. Le chemin de souffrances qu’a connu le pays au XX siècle n’a pas été vain car nous avons tous pu expier nos péchés face à Dieu, expier d’avoir abjuré notre foi, ceci dans la douleur, le martyr et les malheurs. Il est venu un jour quand Dieu, et Dieu seul, sans qu’une intervention humaine ne soit envisageable, cela à la date de Sa glorieuse Transfiguration, a renoncé à Sa colère et manifesté Son amour : Il a mis fin à notre captivité athée qui avait duré plus de soixante dix ans.
(C’est en effet le 19 août 1991, jour de la Transfiguration dans le calendrier julien que s’est effondré le pouvoir soviétique.)
La Russie a certes du beaucoup endurer pendant les années qui ont suivi 1991 mais, et c’est essentiel, nous avons été les témoins d’un ample mouvement de retour à la foi.
Nous ne considérons pas que cette pénible période puisse être comparée à une retour « aux temps troubles » dans l’histoire de la Russie. Les troubles se sont toujours accompagnés chez nous de persécutions de la foi. Or, nous venons de traverser une époque très dure, une véritable crise d’amnésie et d’obscurcissement de nos consciences mais aussi, et c’est essentiel de notre volonté de retour à Dieu.
Les décennies de régime athée n’ont pas été vaines, elles ont appris à la société qu’il nous faut protéger notre foi de sorte à ce que les évènements, même les plus terribles, ne puissent plus jamais l’ébranler. »
Ces dernières semaines le net et la presse russes sont saturés de textes polémiques consacrés au livre du père Mitrofanov.
Voici une contribution de Xenia Krivochéine
A la télé le camarade Ziouganov (secrétaire du P.C. russe) nous expose sans la moindre gêne les exploits du peuple et nous chante les louanges du grand Staline. Il n’est pas le moins du monde troublé par le souvenir des crimes commis par son parti de concert avec la Tcheka et le KGB. N’exagère-t-il pas les facultés d’oubli des Russes ? Ou mise-t-il sur leur pardon chrétien ? Ziouganov s’adresse à la génération non avertie de ceux nés après 1990 et qui sont dans l’ignorance des camps de concentration. Or sont encore de ce monde leurs pères, leurs grands-parents qui savent parfaitement ce que signifiaient les locutions « ennemi du peuple » ou « enfants d’un ennemi du peuple ». Il induit les jeunes âmes en tentation, il s’agit de sa part d’une manipulation coupable au regard d’un chrétien. On nous apprend dès l’enfance à s’en tenir à la vérité. La notion de « devoir de mémoire » est reconnue depuis la fin de la guerre dans tout les pays civilisés, ce devoir fait l’objet de mille soins de la part des victimes du national-socialisme, surtout par les Juifs du monde entier. Le génocide qu’ils ont eu à souffrir se traduit en une séquelle sans fin de revendications et d’exigences à l’égard de la nation allemande. Il y a longtemps que les Allemands ont apporté leur repentir pour Hitler, leur compatriote dégénéré. Mais le souvenir des atrocités qu’il a commises est toujours là, il nous immunise d’un retour ce ces horreurs à l’avenir.
Voici une contribution de Xenia Krivochéine
A la télé le camarade Ziouganov (secrétaire du P.C. russe) nous expose sans la moindre gêne les exploits du peuple et nous chante les louanges du grand Staline. Il n’est pas le moins du monde troublé par le souvenir des crimes commis par son parti de concert avec la Tcheka et le KGB. N’exagère-t-il pas les facultés d’oubli des Russes ? Ou mise-t-il sur leur pardon chrétien ? Ziouganov s’adresse à la génération non avertie de ceux nés après 1990 et qui sont dans l’ignorance des camps de concentration. Or sont encore de ce monde leurs pères, leurs grands-parents qui savent parfaitement ce que signifiaient les locutions « ennemi du peuple » ou « enfants d’un ennemi du peuple ». Il induit les jeunes âmes en tentation, il s’agit de sa part d’une manipulation coupable au regard d’un chrétien. On nous apprend dès l’enfance à s’en tenir à la vérité. La notion de « devoir de mémoire » est reconnue depuis la fin de la guerre dans tout les pays civilisés, ce devoir fait l’objet de mille soins de la part des victimes du national-socialisme, surtout par les Juifs du monde entier. Le génocide qu’ils ont eu à souffrir se traduit en une séquelle sans fin de revendications et d’exigences à l’égard de la nation allemande. Il y a longtemps que les Allemands ont apporté leur repentir pour Hitler, leur compatriote dégénéré. Mais le souvenir des atrocités qu’il a commises est toujours là, il nous immunise d’un retour ce ces horreurs à l’avenir.
Qui aurait l’idée de diviniser Hitler ? Alors que le Führer a, dans les années trente, relevé son pays des ruines, le niveau des vie des Allemands s’était considérablement amélioré, l’économie était prospère. Le monde craignait et respectait l’Allemagne. Les Allemands avaient à nouveau conscience d’appartenir à une grande nation, ils se mirent à défiler au pas, à entonner des chants patriotiques, arborer des cravates, à exposer des sculptures relevant du réalisme socialiste et à tourner des films chauvins.
L’espionnite se généralisa rapidement, la délation était devenue la norme. Les dissidents se retrouvèrent derrière les barreaux. Chercheurs, gens de théâtre, écrivains émigraient en nombre. Les Allemands étaient devenue une glaise dont il fallait sculpter « le surhomme ». Je pourrais continuer. Mais la propagande soviétique nous a beaucoup appris sur les crimes de l’hitlérisme…
Des associations ne viennent-elles pas à l’esprit ? Le camarade Ziouganov serait-il naïf au point de ne pas savoir qu’il ne peut y avoir de victimes sans bourreaux ? Voilà que nous venons de proclamer saints les Nouveaux Martyrs, nous nous sommes mis à parler à haute voix du régime athée. Mais ne ce sont-ils pas Lénine et Staline, la Tcheka et le KGB qui ont torturé à mort ces victimes. N’y avait-il pas des Russes parmi les bourreaux ?
Nous dissertons à propos de patriotisme et de trahison. Mais est-ce que nombre de patriotes russes fait prisonniers par la Wermacht et retournés dans leurs pays n’ont pas été passés par les armes et déportés dans le camps ? Pouvons nous dire qu’ils avaient été trahis par Staline et les siens ?
Les tortionnaires de la Tcheka invoquaient les sentiments patriotiques en forçant un fils à signer des dépositions contre son père, une épouse à dénoncer son mari. Délations réciproques entre voisins, entre collègues. L’exemple de Judas était largement suivi. L’homme est faible, il aspire à vivre et aimer, à protéger ses enfants : c’est sur tout cela que se fondait l’école de Judas. Que de Russes ont été brisés. Pour de nombreuses générations ils ont été immergés dans la terreur et l’épouvante. Ceux qui avaient survécu aux tortures et aux camps s’étaient vu intimés l’ordre de se taire, sinon les membres de leurs familles connaîtraient leur sort… Et ils gardaient le silence.
A propos de patriotisme et de trahison:
Dans le recueil « La patrie des gens heureux » le poète Sergueï Mikhalkov (auteur de hymnes soviétiques et d’un hymne russe) fait part de sa joie : « Tu seras effacé de la surface de la terre pour que puissions vivre en paix ». Dans sa pièce « Je veux rentrer chez moi » le poète pour enfants Mikhalkov appelle les émigrés blancs et « les personnes déplacées » à réintégrer l’URSS.
La famille des Krivochéine s’est confiée à cette fable et est rentrée au pays en 1947. Un Oukase de 1946 déclarait le pardon des « ci-devant ». Bien sûr ! Les Krivochéine, de même des que des milliers d’autres Russes blancs souhaitaient prendre part à la reconstruction. Dans la chambre de leur fils Nikita ils avaient après la guerre remplacé un portrait de Nicolas II par une photo de Staline… Igor Krivochéine avait connu la torture de la gestapo rue des Saussaies, puis Buchenwald et Dachau. Médaillé de la Résistance il fût appréhendé dès son arrivée en URSS et condamné à dix ans de camp de rééducation par le travail pour « collaboration avec les bourgeoisie internationale ». Le tour de son fils Nikita vint en 1957. Tout ceci est narré dans les souvenirs de Nina Krivochéine « Les quatre tiers d’une vie » (Albin Michel, 1987).
Cette famille était mue par son patriotisme. Résistance et retour en Russie ! Ces personnes courageuses ont été dupées et trahies. Nombreux, bien sûr, étaient ceux qui croyaient que Staline n’était pas le moins du monde au courant de tout cela (cf.Xenia Krivochéine « Staline toujours et aujourd’hui », revue « Zvezda », N° 11, 2008).
« L’âme russe » est en errance, sans pouvoir trouver son héros : Léon Tolstoï ou Saint Alexandre de la Neva ? Pourquoi pas Staline ? Quelles sont les références fiables ? Le sol vacille sous nos pieds et nos enfants n’ont pas lu Soljenitsyne et sa « Roue Rouge », l’histoire de notre pays par excellence. Nos enfants ne font plus crédit à leurs parents, de croire en la Russie, ils se moquent de la morale. Ils fument, ils boivent, ils sniffent, ils s’amusent, ne pensent qu’à l’argent et à l’Occident pourri ! Oui, bien sûr, c’est l’Occident qui est fautif de tout cela, l’Occident qui dévoie nos enfants, qui nous déprave nous-mêmes ! Tout cela n’existait pas à l’époque de l’URSS.
La vérité est que c’est bien en URSS que tout ceci a commencé, à ne prendre que Beria, ses méfaits et son dévergondage. Lisez les aveux passés par, le camarade Ejov, un grand ami de Staline (« Сталинский питомец – Николай Ежов», Никита Петров, Марк Янсен, Moscou, 2008). De quelle influence pernicieuse de l’Occident pouvait-on alors parler ? Ejov, fils du peuple et non le produit de la classe des exploiteurs, à peine un certificat d’études, bourreau et criminel de masse patenté.
Un mensonge en entraîne un autre : nous entendons dire aujourd’hui que si la crise économique n’était pas venue « de là-bas », nous n’en serions pas là où nous sommes… Ce n’est pas de notre fait, notre économie est plus saine que la leur. Cessez de raconter ces sornettes, elles ne sont entendues que par des semi patriotes mal instruits dans les provinces reculées. Voila la vieille antienne soviétique de retour : « nous sommes encerclés, on veut notre fin ». Espionnite, russophobie, vocabulaire appartenant au passé. Une chose est vraie : le monde veut voir une Russie forte et amicale.
N’est-il pas temps de faire un peu d’introspection, de remplacer nos vieux robinets rouillés qui débitent une eau saumâtre ? De réfléchir à à la nécessité d’une justice plus juste, de mettre fin à la concussion à tous les niveaux, de châtier le vol conformément au Code pénal et non à la loi du milieu ? Publions pour la jeunesse des manuels fiables.
Les statistiques publiées en Russie nous disent que 24 millions de ses habitants vivent en deçà du seuil de pauvreté. Ceci alors que nous dissertons pour savoir qui est le traître de la pièce, invoquant des notions dont « les simples gens » comme on disait en URSS ont étés aliénés, « honneur et patrie ».
Les intervenants de cette polémique se sont même référés à Berdiaev, un homme qui, jusqu’à la fin de ses jours, était à gauche. Pourquoi aller chercher des parrains parmi les émigrés, ou dans « l’école de Paris », solliciter la bénédiction de Maïakovski ou Volochine, ce serait un débat sans fin… L’intelligentsia russe n’a-t-elle pas par ses errances amenées la Russie au putsch de 1917. Soljenitsyne en a fait une rigoureuse démonstration.
Mais comment trouver le juste milieu : accéder à une qualité de vie acceptable sans perdre son âme ? Seule l’Eglise nous donne cet espoir par son intelligente action pastorale. Ces espoirs sont dubitatifs. Bien que résidant à Paris je reste très attachée à la Russie. Je m’emploie à essayer de ne pas lui être inutile. De tout cœur je lui souhaite intelligence et prospérité, d’être susceptible de revenir sur ses erreurs et de les abjurer.
Le père Basile Ermakov , un ancien déporté, recteur de la paroisse du cimetière ou repose Mgr Basile (Krivochéine)avait envoyé à Ziouganov une admirable lettre dont voici le texte
Mgr. Basile, officier blanc, moine à la Sainte Montagne, éminent patrologue, s’en est toujours tenu au principe « La vérité. Rien que la vérité ! Rien que la vérité ! »
NOTES
Photo: polygone de Boutovo.... une simple croix de bois sur le lieu des exécutions.
Pour compléter le texte qui précède, voici, en russe, un article de Nikita Krivochéine paru dans "Ejednevny Journal":
Voici quelques chapitres du livre:
Archiprêtre Georges Mitrofanov
«La tragédie de la Russie : les sujets interdits de l’Histoire du XXe siècle»
L’espionnite se généralisa rapidement, la délation était devenue la norme. Les dissidents se retrouvèrent derrière les barreaux. Chercheurs, gens de théâtre, écrivains émigraient en nombre. Les Allemands étaient devenue une glaise dont il fallait sculpter « le surhomme ». Je pourrais continuer. Mais la propagande soviétique nous a beaucoup appris sur les crimes de l’hitlérisme…
Des associations ne viennent-elles pas à l’esprit ? Le camarade Ziouganov serait-il naïf au point de ne pas savoir qu’il ne peut y avoir de victimes sans bourreaux ? Voilà que nous venons de proclamer saints les Nouveaux Martyrs, nous nous sommes mis à parler à haute voix du régime athée. Mais ne ce sont-ils pas Lénine et Staline, la Tcheka et le KGB qui ont torturé à mort ces victimes. N’y avait-il pas des Russes parmi les bourreaux ?
Nous dissertons à propos de patriotisme et de trahison. Mais est-ce que nombre de patriotes russes fait prisonniers par la Wermacht et retournés dans leurs pays n’ont pas été passés par les armes et déportés dans le camps ? Pouvons nous dire qu’ils avaient été trahis par Staline et les siens ?
Les tortionnaires de la Tcheka invoquaient les sentiments patriotiques en forçant un fils à signer des dépositions contre son père, une épouse à dénoncer son mari. Délations réciproques entre voisins, entre collègues. L’exemple de Judas était largement suivi. L’homme est faible, il aspire à vivre et aimer, à protéger ses enfants : c’est sur tout cela que se fondait l’école de Judas. Que de Russes ont été brisés. Pour de nombreuses générations ils ont été immergés dans la terreur et l’épouvante. Ceux qui avaient survécu aux tortures et aux camps s’étaient vu intimés l’ordre de se taire, sinon les membres de leurs familles connaîtraient leur sort… Et ils gardaient le silence.
A propos de patriotisme et de trahison:
Dans le recueil « La patrie des gens heureux » le poète Sergueï Mikhalkov (auteur de hymnes soviétiques et d’un hymne russe) fait part de sa joie : « Tu seras effacé de la surface de la terre pour que puissions vivre en paix ». Dans sa pièce « Je veux rentrer chez moi » le poète pour enfants Mikhalkov appelle les émigrés blancs et « les personnes déplacées » à réintégrer l’URSS.
La famille des Krivochéine s’est confiée à cette fable et est rentrée au pays en 1947. Un Oukase de 1946 déclarait le pardon des « ci-devant ». Bien sûr ! Les Krivochéine, de même des que des milliers d’autres Russes blancs souhaitaient prendre part à la reconstruction. Dans la chambre de leur fils Nikita ils avaient après la guerre remplacé un portrait de Nicolas II par une photo de Staline… Igor Krivochéine avait connu la torture de la gestapo rue des Saussaies, puis Buchenwald et Dachau. Médaillé de la Résistance il fût appréhendé dès son arrivée en URSS et condamné à dix ans de camp de rééducation par le travail pour « collaboration avec les bourgeoisie internationale ». Le tour de son fils Nikita vint en 1957. Tout ceci est narré dans les souvenirs de Nina Krivochéine « Les quatre tiers d’une vie » (Albin Michel, 1987).
Cette famille était mue par son patriotisme. Résistance et retour en Russie ! Ces personnes courageuses ont été dupées et trahies. Nombreux, bien sûr, étaient ceux qui croyaient que Staline n’était pas le moins du monde au courant de tout cela (cf.Xenia Krivochéine « Staline toujours et aujourd’hui », revue « Zvezda », N° 11, 2008).
« L’âme russe » est en errance, sans pouvoir trouver son héros : Léon Tolstoï ou Saint Alexandre de la Neva ? Pourquoi pas Staline ? Quelles sont les références fiables ? Le sol vacille sous nos pieds et nos enfants n’ont pas lu Soljenitsyne et sa « Roue Rouge », l’histoire de notre pays par excellence. Nos enfants ne font plus crédit à leurs parents, de croire en la Russie, ils se moquent de la morale. Ils fument, ils boivent, ils sniffent, ils s’amusent, ne pensent qu’à l’argent et à l’Occident pourri ! Oui, bien sûr, c’est l’Occident qui est fautif de tout cela, l’Occident qui dévoie nos enfants, qui nous déprave nous-mêmes ! Tout cela n’existait pas à l’époque de l’URSS.
La vérité est que c’est bien en URSS que tout ceci a commencé, à ne prendre que Beria, ses méfaits et son dévergondage. Lisez les aveux passés par, le camarade Ejov, un grand ami de Staline (« Сталинский питомец – Николай Ежов», Никита Петров, Марк Янсен, Moscou, 2008). De quelle influence pernicieuse de l’Occident pouvait-on alors parler ? Ejov, fils du peuple et non le produit de la classe des exploiteurs, à peine un certificat d’études, bourreau et criminel de masse patenté.
Un mensonge en entraîne un autre : nous entendons dire aujourd’hui que si la crise économique n’était pas venue « de là-bas », nous n’en serions pas là où nous sommes… Ce n’est pas de notre fait, notre économie est plus saine que la leur. Cessez de raconter ces sornettes, elles ne sont entendues que par des semi patriotes mal instruits dans les provinces reculées. Voila la vieille antienne soviétique de retour : « nous sommes encerclés, on veut notre fin ». Espionnite, russophobie, vocabulaire appartenant au passé. Une chose est vraie : le monde veut voir une Russie forte et amicale.
N’est-il pas temps de faire un peu d’introspection, de remplacer nos vieux robinets rouillés qui débitent une eau saumâtre ? De réfléchir à à la nécessité d’une justice plus juste, de mettre fin à la concussion à tous les niveaux, de châtier le vol conformément au Code pénal et non à la loi du milieu ? Publions pour la jeunesse des manuels fiables.
Les statistiques publiées en Russie nous disent que 24 millions de ses habitants vivent en deçà du seuil de pauvreté. Ceci alors que nous dissertons pour savoir qui est le traître de la pièce, invoquant des notions dont « les simples gens » comme on disait en URSS ont étés aliénés, « honneur et patrie ».
Les intervenants de cette polémique se sont même référés à Berdiaev, un homme qui, jusqu’à la fin de ses jours, était à gauche. Pourquoi aller chercher des parrains parmi les émigrés, ou dans « l’école de Paris », solliciter la bénédiction de Maïakovski ou Volochine, ce serait un débat sans fin… L’intelligentsia russe n’a-t-elle pas par ses errances amenées la Russie au putsch de 1917. Soljenitsyne en a fait une rigoureuse démonstration.
Mais comment trouver le juste milieu : accéder à une qualité de vie acceptable sans perdre son âme ? Seule l’Eglise nous donne cet espoir par son intelligente action pastorale. Ces espoirs sont dubitatifs. Bien que résidant à Paris je reste très attachée à la Russie. Je m’emploie à essayer de ne pas lui être inutile. De tout cœur je lui souhaite intelligence et prospérité, d’être susceptible de revenir sur ses erreurs et de les abjurer.
Le père Basile Ermakov , un ancien déporté, recteur de la paroisse du cimetière ou repose Mgr Basile (Krivochéine)avait envoyé à Ziouganov une admirable lettre dont voici le texte
Mgr. Basile, officier blanc, moine à la Sainte Montagne, éminent patrologue, s’en est toujours tenu au principe « La vérité. Rien que la vérité ! Rien que la vérité ! »
NOTES
Photo: polygone de Boutovo.... une simple croix de bois sur le lieu des exécutions.
Pour compléter le texte qui précède, voici, en russe, un article de Nikita Krivochéine paru dans "Ejednevny Journal":
Voici quelques chapitres du livre:
Archiprêtre Georges Mitrofanov
«La tragédie de la Russie : les sujets interdits de l’Histoire du XXe siècle»
"La Croix"
Le cardinal Josip Bozanic, se rendra jeudi au camp de concentration de Jasenovac, surnommé l'"Auschwitz croate", première visite sur ce site d'un chef de l'Eglise catholique croate, qui a entretenu des relations controversées avec le régime pro-nazi, a indiqué mardi son bureau.
Outre Jasenovac, camp mis en place par le régime oustachi pendant la Seconde Guerre mondiale à 100 km au sud-est de Zagreb, le cardinal Bozanic visitera le site du camp voisin de Stara Gradiska et la ville de Petrinja où il va célébrer une messe, a-t-on ajouté de même source.
Des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Tziganes et de Croates antifascistes sont morts dans les camps de concentration du régime pro-nazi croate, dont le plus notoire était celui de Jasenovac.
Chaque année une cérémonie à la mémoire des victimes est organisée à Jasenovac et des messes oecuméniques y sont célébrées. La visite du cardinal Bozanic est en revanche la première d'un chef de l'Eglise catholique croate.
Le cardinal Josip Bozanic, se rendra jeudi au camp de concentration de Jasenovac, surnommé l'"Auschwitz croate", première visite sur ce site d'un chef de l'Eglise catholique croate, qui a entretenu des relations controversées avec le régime pro-nazi, a indiqué mardi son bureau.
Outre Jasenovac, camp mis en place par le régime oustachi pendant la Seconde Guerre mondiale à 100 km au sud-est de Zagreb, le cardinal Bozanic visitera le site du camp voisin de Stara Gradiska et la ville de Petrinja où il va célébrer une messe, a-t-on ajouté de même source.
Des centaines de milliers de Serbes, de Juifs, de Tziganes et de Croates antifascistes sont morts dans les camps de concentration du régime pro-nazi croate, dont le plus notoire était celui de Jasenovac.
Chaque année une cérémonie à la mémoire des victimes est organisée à Jasenovac et des messes oecuméniques y sont célébrées. La visite du cardinal Bozanic est en revanche la première d'un chef de l'Eglise catholique croate.
Les critiques accusent l'Eglise catholique croate et son chef durant la Seconde guerre mondiale, le cardinal Alojzije Stepinac, d'avoir collaboré avec le régime oustachi tout en étant au courant des atrocités commises par ce dernier. Ils mettent en garde également contre l'attitude tolérante actuelle de l'Eglise catholique face à la multiplication ces dernières années de manifestations à caractère nazi et à l'étalage public de ses symboles.
Assigné à résidence durant le régime communiste yougoslave qui l'accusait de collaboration avec les nazis, le cardinal Stepinac est mort en 1960. Le pape Jean Paul II l'a béatifié durant une visite en Croatie indépendante en 1998.
L'annonce de la visite du cardinal Bozanic à Jasenovac a été saluée par les Serbes de Croatie, la communauté juive et les anciens combattants antifascistes.
"Nous attendons avec beaucoup d'intérêt le message que le cardinal entend transmettre à cette occasion", a dit à la presse le leader des Serbes de Croatie, Milorad Pupovac.
"Je regrette qu'une telle visite n'ait pas eu lieu plus tôt, mais mieux vaut tard que jamais", a déclaré de son côté le chef de la communauté juive, Ivo Goldstein.
Pour sa part, Ivan Fumic, responsable de l'Association des combattants de la Seconde guerre mondiale, a affirmé qu'au sein de l'Eglise catholique croate "il y a toujours certains qui relativisent les crimes" commis à Jasenovac.
"Le cardinal doit condamner les crimes du régime oustachi (...) ainsi que ces prêtres qui, en tant que membre du mouvement oustachi, y ont participé", a-t-il souligné.
Près de 90% des 4,4 millions d'habitants de la Croatie sont catholiques.
Assigné à résidence durant le régime communiste yougoslave qui l'accusait de collaboration avec les nazis, le cardinal Stepinac est mort en 1960. Le pape Jean Paul II l'a béatifié durant une visite en Croatie indépendante en 1998.
L'annonce de la visite du cardinal Bozanic à Jasenovac a été saluée par les Serbes de Croatie, la communauté juive et les anciens combattants antifascistes.
"Nous attendons avec beaucoup d'intérêt le message que le cardinal entend transmettre à cette occasion", a dit à la presse le leader des Serbes de Croatie, Milorad Pupovac.
"Je regrette qu'une telle visite n'ait pas eu lieu plus tôt, mais mieux vaut tard que jamais", a déclaré de son côté le chef de la communauté juive, Ivo Goldstein.
Pour sa part, Ivan Fumic, responsable de l'Association des combattants de la Seconde guerre mondiale, a affirmé qu'au sein de l'Eglise catholique croate "il y a toujours certains qui relativisent les crimes" commis à Jasenovac.
"Le cardinal doit condamner les crimes du régime oustachi (...) ainsi que ces prêtres qui, en tant que membre du mouvement oustachi, y ont participé", a-t-il souligné.
Près de 90% des 4,4 millions d'habitants de la Croatie sont catholiques.
ПАЛОМНИЧЕСКАЯ СЛУЖБА КОРСУНСКОЙ ЕПАРХИИ ВО ФРАНЦИИ
SERVICE DE PELERINAGE DU DIOCESE DE CHERSONESE EN FRANCE
avec la bénédiction de l'archevêque Innocent de Chersonèse
Chers frères et sœurs nous vous invitons à prendre part à notre pèlerinage qui aura lieu en Alsace: Eschau – Saint Nicolas de Port – Soulosse Saint Elophe – Ottrott – Andlau
Les trois Saintes Martyres Foi, Espérance et Charité et leur mère Sainte Sophie
Début du pèlerinage le 29 septembre a 19h30, retour a Paris le 1 octobre a 22h00
Départ le 29 septembre 2009 a 19h30 de l’église des Trois-Saints-Docteurs.
Durée du pèlerinage : 2 jours et demi
Pour toutes questions concernant les réservations contactez nous au:
b[tel.: 01 75 43 97 23 (de 15h00 a 18h00) 06 29 97 16 64 – Violetta MASLOV
SERVICE DE PELERINAGE DU DIOCESE DE CHERSONESE EN FRANCE
avec la bénédiction de l'archevêque Innocent de Chersonèse
Chers frères et sœurs nous vous invitons à prendre part à notre pèlerinage qui aura lieu en Alsace: Eschau – Saint Nicolas de Port – Soulosse Saint Elophe – Ottrott – Andlau
Les trois Saintes Martyres Foi, Espérance et Charité et leur mère Sainte Sophie
Début du pèlerinage le 29 septembre a 19h30, retour a Paris le 1 octobre a 22h00
Départ le 29 septembre 2009 a 19h30 de l’église des Trois-Saints-Docteurs.
Durée du pèlerinage : 2 jours et demi
Pour toutes questions concernant les réservations contactez nous au:
b[tel.: 01 75 43 97 23 (de 15h00 a 18h00) 06 29 97 16 64 – Violetta MASLOV
Nous poursuivons notre tradition d’organiser chaque année un pèlerinage auprès des reliques de la martyre Sainte Sophie (Eschau – abbaye St Trophime, a 450 km de Paris) ou la Divine liturgie sera celebree a 10h00 le mercredi 30 septembre 2009.
La suite de notre pèlerinage :
•Saint Nicolas de Port (hymne acathiste devant les reliques de Saint Nicolas)
•Andlau, ou nous pourrons vénérer le crane de Saint Lazare le ressuscite.
•Vénération des reliques de Saint Elophe (IV siècle). Elophe fut condamne pour avoir
répandu la parole du Christ en l’an 362. Il fut martyrise et decapite. Elophe prit sa tete entre
ses mains et gravit la colline d’environ 2 km. Sur le chemin il lava sa tete pleine de sang dans une source et de cette façon la bénit. Par la suite, une église fut construite a l’emplacement de sa mort, aujourd’hui encore on trouve ses reliques dans cette église.
•Le Mont Saint Odile a Ottrot, qui se trouve a 150km de Saint Nicolas de Port, ou nous
pourrons venerer les reliques de Sainte Odile (VII siecle). En bas du mont il y a une Sainte
Source (vous pourrez y prendre de l’eau). Un grand nombre de miracles s’y est produit
notamment chez les personnes souffrant de maladies des yeux.
La suite de notre pèlerinage :
•Saint Nicolas de Port (hymne acathiste devant les reliques de Saint Nicolas)
•Andlau, ou nous pourrons vénérer le crane de Saint Lazare le ressuscite.
•Vénération des reliques de Saint Elophe (IV siècle). Elophe fut condamne pour avoir
répandu la parole du Christ en l’an 362. Il fut martyrise et decapite. Elophe prit sa tete entre
ses mains et gravit la colline d’environ 2 km. Sur le chemin il lava sa tete pleine de sang dans une source et de cette façon la bénit. Par la suite, une église fut construite a l’emplacement de sa mort, aujourd’hui encore on trouve ses reliques dans cette église.
•Le Mont Saint Odile a Ottrot, qui se trouve a 150km de Saint Nicolas de Port, ou nous
pourrons venerer les reliques de Sainte Odile (VII siecle). En bas du mont il y a une Sainte
Source (vous pourrez y prendre de l’eau). Un grand nombre de miracles s’y est produit
notamment chez les personnes souffrant de maladies des yeux.
"FOMA"
Tatiana MASSE
En arrivant à l’église Saint Jean le Russe à Lyon, on remarque tout de suite le prêtre d’un certain âge qui prie dans le sanctuaire en français. La voix est faible, mais son intonation chavire le cœur…
■ Le protoprêtre Michel de Castelbajac est né en 1928. Après des études à Sciences Po et à l’institut de Théologie de Saint Denis, il a travaillé au Ministère des Affaires Etrangères, puis dirigé une usine de production de cristal. Il fut ordonné prêtre en 1964 par saint Jean (Maximovitch), archevêque de Shanghaï et de San-Francisco.
Etroit est le chemin qui mène au ciel.
— Il faut sans doute que je vous parle un peu de ma vie. Jusqu’à l’âge de dix-sept ans, j’ai vécu en Gascogne où mon père possédait quelques terres dont il avait hérité. Nous travaillions nous-même aux champs. Je ne me souviens guère de vacances scolaires que je n’aurais passées entre les haricots et les tomates. Ma famille était de tradition catholique, et l’on nous avait appris dès l’enfance à dire : « Que Dieu vous bénisse » en guise de salutation. Cela étant, si j’aimais beaucoup l’Eglise, je ne peux vraiment pas dire que j’étais un adolescent idéal et pieux. Je sortais la nuit, volais l’argent de mes parents pour m’acheter des albums d’art, dont je voulais faire ma profession. Pourtant mon père avait d’autres projets. Il rêvait pour moi d’une carrière de haut fonctionnaire ou d’homme d’affaires. On chercha d’abord à me placer dans un collège de Jésuites où il y avait des cours de commerce, et ensuite, comme cela n’avait pas marché, à Sciences Po. Je me souviens du jour où je dus quitter ma Gascogne ensoleillée pour le brouillard parisien. Je n’avais aucune envie de cette vie de fonctionnaire dont rêvait mon père. Je devins quand même diplomate et travaillai au Ministère des Affaires Etrangères.
Tatiana MASSE
En arrivant à l’église Saint Jean le Russe à Lyon, on remarque tout de suite le prêtre d’un certain âge qui prie dans le sanctuaire en français. La voix est faible, mais son intonation chavire le cœur…
■ Le protoprêtre Michel de Castelbajac est né en 1928. Après des études à Sciences Po et à l’institut de Théologie de Saint Denis, il a travaillé au Ministère des Affaires Etrangères, puis dirigé une usine de production de cristal. Il fut ordonné prêtre en 1964 par saint Jean (Maximovitch), archevêque de Shanghaï et de San-Francisco.
Etroit est le chemin qui mène au ciel.
— Il faut sans doute que je vous parle un peu de ma vie. Jusqu’à l’âge de dix-sept ans, j’ai vécu en Gascogne où mon père possédait quelques terres dont il avait hérité. Nous travaillions nous-même aux champs. Je ne me souviens guère de vacances scolaires que je n’aurais passées entre les haricots et les tomates. Ma famille était de tradition catholique, et l’on nous avait appris dès l’enfance à dire : « Que Dieu vous bénisse » en guise de salutation. Cela étant, si j’aimais beaucoup l’Eglise, je ne peux vraiment pas dire que j’étais un adolescent idéal et pieux. Je sortais la nuit, volais l’argent de mes parents pour m’acheter des albums d’art, dont je voulais faire ma profession. Pourtant mon père avait d’autres projets. Il rêvait pour moi d’une carrière de haut fonctionnaire ou d’homme d’affaires. On chercha d’abord à me placer dans un collège de Jésuites où il y avait des cours de commerce, et ensuite, comme cela n’avait pas marché, à Sciences Po. Je me souviens du jour où je dus quitter ma Gascogne ensoleillée pour le brouillard parisien. Je n’avais aucune envie de cette vie de fonctionnaire dont rêvait mon père. Je devins quand même diplomate et travaillai au Ministère des Affaires Etrangères.
A la même époque, j’épousai Christine, mère de mes quatre enfants. Je continuai de fréquenter l’église catholique, mais ma relation à la foi me conduisit à rompre avec l’Eglise Romaine. Tous mes efforts pour comprendre ce qui m’arrivait se heurtaient à de l’incompréhension, on me traitait de protestant. Personne ne comprenait la profondeur de mon tourment. Tout cela se termina par ma rupture, si douloureuse pour mes proches et moi, avec le catholicisme. Beaucoup dans ma famille ne comprirent pas combien cette démarche était difficile pour moi. Je fus véritablement proscrit tant de ma famille que de celle de mon épouse. Avec cela, il se passait dans mon âme quelque chose d’incroyable ; je me retrouvai seul, ayant perdu la foi, et commençai à m’agiter à la recherche de quelque chose de nouveau.
A cette époque, à Paris, René Guenon était très populaire : catholique d’origine, il était devenu l’apologiste de la philosophie orientale en Europe. Sous son influence, je me passionnai pour la mystique musulmane et j’allai chez les soufis. Leur enseignement sur la prière du cœur m’attirait. Toutefois, malgré mon assiduité, mon cœur restait vide. Je me rendis alors dans un ashram de Vishnu, que je fréquentai régulièrement pendant un an. Je lus la Bhagavad Gîta, me liai avec un gourou qui m’introduit petit à petit à l’organisation de cette communauté. Pourtant, ne trouvant pas les réponses à mes questions spirituelles, je les quittai. J’étudiai la philosophie chinoise Dao, je lus différents livres… Comme vous le voyez, mon chemin fut véritablement compliqué. J’essayais une quantité d’enseignements, mais ma soif spirituelle demeurait inassouvie...
Un jour, un ami très proche tomba malade. Lorsque je lui rendis visite, il me demanda s’il y avait une vie après la mort, et dit : « Michel, j’ai peur de mourir. Je ne vais pas à l’église, mais toi… Tu es croyant, parle-moi de Dieu. »
J’étais arrivé chez lui à dix heures du matin et ne partis qu’après le déjeuner. Tout ce temps-là nous parlâmes de la foi. Toutefois, à la fin, il me fallut reconnaître que je ne pouvais l’aider en rien : «Pardonne-moi, dis-je, mais je n’ai pas réussi à trouver mon Eglise. Je l’ai cherchée trois ans et ne l’ai pas trouvée…». Il était allongé sur un lit dans une pièce immense, longue et sombre. J’étais tellement absorbé par notre conversation que je n’ai même pas remarqué que quelqu’un d’autre était présent à ce moment là.
Or, à la station de bus, on me toucha l’épaule : «Cette Eglise existe, - me dit soudain une personne inconnue -, excusez-moi, j’ai entendu malgré moi votre conversation alors que je me trouvais au fond de la pièce. Je suis croyant et ce que vous avez dit m’a touché. Je peux vous conduire à l’Eglise que vous cherchez»…
Nous échangeâmes nos coordonnées et partîmes chacun dans une direction. Deux mois plus tard, on frappa à la porte. Je me souviens que Marie-Lise, notre fille de deux ans, qui commençait à peine à parler, s’écria soudain : « C’est l’ami de papa ! ». En vérité, cette personne faisait pour moi ce que pouvait faire seul un véritable ami.
C’était la fameuse personne de la station de bus, Spiridon Brettos, un Grec. Il me dit : «Il y a un prêtre russe à l’église orthodoxe française du boulevard Blanqui, dans le 13e. Je pense que vous devriez le rencontrer».
Je me rendis à la liturgie orthodoxe et restai pour toujours dans cette Eglise. Du premier coup, sans hésitation aucune. Je trouvai ici, enfin, ce que je cherchais depuis si longtemps. La vraie vie.
Un office qui donne l’impression d’être au paradis. La communion au Christ... Aujourd’hui encore, je pleure parfois de bonheur d’appartenir à cette Eglise. La route qui m’a menée ici fut par trop difficile…
— Vous employez les mots que l’on aime citer dans les manuels d’histoire. Les ambassadeurs du prince Vladimir, après avoir assisté à l’office à Constantinople, dirent, eux aussi, qu’ils ne savaient pas s’ils étaient sur terre où dans les cieux…
— Cela est difficile à comprendre pour celui qui est né et a grandi dans la tradition orthodoxe. L’Eglise Orthodoxe est un lieu où l’on sent de manière particulièrement forte la réalité dans laquelle Dieu s’est fait homme. Les orthodoxes ont une relation vivante avec l’Eglise, ils vivent en Elle. Et lorsque l’on rencontre des gens dont le regard est illuminé par la foi dans le Christ, on a envie de les suivre, de leur parler, de leur demander de parler d’eux-mêmes. Lors de la liturgie, cette impression de communier avec Dieu est particulièrement forte…
— Vous êtes toujours coupé de vos proches catholiques ?
— Heureusement, aujourd’hui tout cela s’est plus ou moins apaisé. Nous avons appris à éviter les sujets de discorde et rétabli la communication. Je suis allé il y a très peu de temps à une fête organisée en l’honneur du millénaire de la famille Castelbajac, lors de laquelle se sont réunis les représentants de cette immense famille de différents coins de France. Hélas, beaucoup de mes proches ne sont déjà plus de ce monde. Cela dit, je suis très heureux que tout ait changé pour le mieux.
Malaise à Pâques
i[— Vous ne vous êtes pas seulement converti, mais êtes devenu prêtre orthodoxe. Cela a-t-il été difficile ?]i
— Très. Je le compris presque immédiatement. Il me fallut, pour étudier la théologie, abandonner ma carrière au ministère des Affaires Etrangères et travailler comme gardien de nuit. Je fus ainsi confronté au dilemme typique des hommes croyants : comment à la fois servir l’Eglise et satisfaire aux besoins de la famille. En effet, je ne devais pas seulement m’occuper de ma propre instruction. J’avais une femme et quatre enfants dont j’étais responsable. A un moment, nous n’avions même pas d’argent pour acheter des médicaments pour notre enfant. Il fallut réfléchir à un moyen d’arrondir nos fins de mois…
Lorsque je vois des prêtres qui ne font que servir l’Eglise, comme beaucoup dans votre pays, je les envie. Je ne pus me consacrer pleinement aux affaires religieuses qu’une fois que mes enfants eurent grandi, lorsque je partis à la retraite, à soixante ans. Jusque là, j’avais été président d’une usine de production de cristal en banlieue parisienne, et secrétaire de préfet. Je travaillais comme fonctionnaire cinq jours par semaine, et le dimanche j’entrais dans le sanctuaire pour célébrer la liturgie.
Voila ce qui fut vraiment difficile : me trouver à la fois dans deux états totalement différents. Un jour je fus tellement fatigué qu’arrivé à l’église pour Pâques, je me changeai et tombai évanoui. Il y eut cependant des problèmes plus graves.
— Par exemple ?
— Par exemple, alors que j’étais prêtre depuis longtemps, je continuai de ne pas avoir un regard suffisamment « orthodoxe ». Dans les premières années de mon sacerdoce je me vis obligé de demander à l’une de nos paroissiennes d’aller se confesser à un autre prêtre. En fait, elle me parlait de ses difficultés et attendait de moi des conseils, et de mon côté je ne voyais pas où se trouvait le problème et ne pouvais l’apaiser. Il y a des choses qui sont vraiment importantes pour la vie d’une personne et sa croissance spirituelle, mais les comprendre, apprendre à les reconnaître est assez difficile. A l’époque je ne savais pas les discerner, je n’avais pas suffisamment d’expérience.
L’orthodoxie donne vraiment un regard nouveau, elle permet de distinguer les vrais problèmes des faux. Mais pour cela il faut s’en imprégner, apprendre à percevoir le monde à travers son prisme.
— Quel est le rapport de vos enfants à l’Eglise orthodoxe ?
— Mes aînés sont restés laïcs. Mon fils Jean-Guillaume dirige une agence d’architecture à Paris, et ma fille aînée Marie-Lise est restauratrice. En revanche, les cadets ont liés directement leur vie au service de l’Eglise. Quentin est prêtre à la paroisse Saint Jean le Russe à Lyon et ma fille Catherine est moniale dans un monastère grec. Après sa scolarité elle fit des études de langues et travailla à la Bibliothèque Nationale de Paris, où elle était spécialise des manuscrits grecs anciens. Un jour on l’envoya en Grèce, à Salonique. Là, Catherine passa quelques jours au monastère. Ce fut suffisant pour qu’elle fasse le choix le plus important de sa vie.
Au bout de quelque temps elle prit l’habit monastique.
Mon fils est prêtre, et ma fille moniale. Pour des parents pieux, il n’est pas de joie plus grande ! Néanmoins, ce choix nous fit souffrir, mon épouse et moi-même. Le couvent grec dans lequel vit Catherine est connu pour sa règle stricte. Les premiers jours de carême, les moniales ne mangent absolument rien, elles ont de multiples services, le monastère lui-même est pauvre et ascétique, il n’y a aucun confort : par exemple, il faut descendre la montagne en chariot pour aller chercher l’eau. La première année nous n’eûmes aucune nouvelle de notre fille, nous n’avions pas même le droit de lui écrire. Aujourd’hui je peux la voir, je lui parle au téléphone. Je suis allé récemment en Grèce, où j’ai rendu visite à Sérafima - c’est le nom qu’elle a reçu lors de son entrée au couvent. Elle est très gaie, son visage est jeune et rayonnant. Toutes les moniales sont rayonnantes de joie. Ma fille y vit depuis plus de vingt ans et ne vieillit pas du tout.
L’orthodoxie russe dans les yeux d’un Français
— Père Michel, on dit en Russie que la société occidentale est dominée par une conscience laïque. Est-ce vrai ? Pourriez-vous qualifier votre pays de catholique ?
— Non. Hélas, la France est véritablement un pays athée. L’Eglise ici n’a aucune influence. C’est justement pour cela que se développent ici des religions qui ne sont pas traditionnelles pour les Français. Le chemin que j’ai parcouru est aujourd’hui assez typique. Il témoigne de la crise que traverse notre société.
Vous savez, j’ai beaucoup appris dans mon enfance en travaillant dans les champs. Il est écrit dans la Bible que Dieu maudit Adam en lui disant que l’homme gagnera son pain à la sueur de son front. Mais pour celui qui a appris à apprécier son labeur cela devient une bénédiction. Par cette sueur l’homme se rapproche de Dieu. Si l’homme ne pense qu’au moyen de gagner plus, il devient malheureux. Ces pensées nourrissent l’orgueil et l’égoïsme, et plus il y a d’égoïsme, plus l’homme est malheureux. A cause de lui nous croupissons dans notre solitude.
Les gens sont seuls dans la foule, seuls dans la vie. Ils ne font pas confiance à l’Eglise catholique, et en même temps ils ont un extrême besoin d’être soutenus. Aussi, ils se mettent à chercher ce qui pourrait les consoler, comme je le fis moi-même.
En outre, nombreux sont ceux qui, en « vol libre », passent d’une religion à l’autre, sans trouver la vraie voie. C’est pourquoi, me semble-t-il, la tâche principale des Russes qui vivent aujourd’hui en France est de confesser l’orthodoxie. Ce sont vraiment vos compatriotes qui peuvent partager aux autres leur foi salvatrice.
Il y a quarante ans, lorsque je me convertis, c’était une autre époque. Mes proches ne savaient pas ce que signifiaient le mot « Orthodoxie », mon père pensait que c’était un groupe de musique. Mais aujourd’hui n’importe quel Français qui s’intéresse à la religion est parfaitement informé de l’existence de l’Eglise orthodoxe. Beaucoup veulent en savoir plus sur elle. S’ils sont rares à fréquenter les églises orthodoxes, c’est, permettez-moi, la faute des Russes. Ils font de l’Orthodoxie leur propriété nationale, et n’accueillent pas volontiers les étrangers. Je me souviens qu’un jour, ma fille arriva dans un monastère orthodoxe. Quelqu’un, l’ayant entendu parler, lui demanda : « Pourquoi êtes-vous ici ? Vous êtes pourtant Française ! ». Le pauvre fut bien réprimandé par l’ami russe qui accompagnait ma fille…
L’orthodoxie est une religion universelle, qui existe pour tout homme sur terre. Refuser à quelqu’un d’être orthodoxe à cause de sa nationalité est un péché.
Le Christ est le même pour tous. Il nous unit. Dans ce sens, il n’y a pas, dans l’Eglise, de nationalité.
— Et vous, qu’est-ce qui vous relie personnellement à la Russie et comment la voyez-vous aujourd’hui ?
— Vous savez, notre famille est liée à l’histoire de votre pays. Il suffit de dire que l’un de mes ancêtres fut le seul étranger qui reçut la Croix de Saint André des mains mêmes du tsar. Monsieur de Castelbajac était ambassadeur de France en Russie peu de temps avant la guerre de Crimée des années 1853-56. Il fit tout son possible pour éviter ce conflit, écrivit au gouvernement, tentant de montrer que déclarer la guerre à la Russie était un crime. Un beau jour il fut convoqué auprès de l’empereur Nicolas 1er. Le souverain lui dit : « La guerre aura lieu de toute façon, nous ne pouvons l’éviter. Mais je veux vous récompenser personnellement »…
La Russie me semble un pays fantastique ! Un exemple étonnant de ce que le Seigneur éprouve ceux qu’il aime. Comme dans le proverbe : « seul un vrai père bat son fils ». Car Dieu n’éprouve pas pour se venger ni inspirer la crainte. C’est une façon d’éduquer, de nous arrêter ou nous enseigner, nous les hommes.
Ainsi toutes les difficultés et tragédies auxquelles la Russie a été et sera confrontée confirment que vous vivez dans un pays élu de Dieu.
Regardez le vingtième siècle en Russie. Les guerres sanglantes et les révolutions, le pouvoir athée et les persécutions de l’Eglise ont donné au monde une foule de nouveaux saints. C’est justement grâce à leurs prières que la Russie est libre aujourd’hui.
Traduction: Myriam Odaysky
A cette époque, à Paris, René Guenon était très populaire : catholique d’origine, il était devenu l’apologiste de la philosophie orientale en Europe. Sous son influence, je me passionnai pour la mystique musulmane et j’allai chez les soufis. Leur enseignement sur la prière du cœur m’attirait. Toutefois, malgré mon assiduité, mon cœur restait vide. Je me rendis alors dans un ashram de Vishnu, que je fréquentai régulièrement pendant un an. Je lus la Bhagavad Gîta, me liai avec un gourou qui m’introduit petit à petit à l’organisation de cette communauté. Pourtant, ne trouvant pas les réponses à mes questions spirituelles, je les quittai. J’étudiai la philosophie chinoise Dao, je lus différents livres… Comme vous le voyez, mon chemin fut véritablement compliqué. J’essayais une quantité d’enseignements, mais ma soif spirituelle demeurait inassouvie...
Un jour, un ami très proche tomba malade. Lorsque je lui rendis visite, il me demanda s’il y avait une vie après la mort, et dit : « Michel, j’ai peur de mourir. Je ne vais pas à l’église, mais toi… Tu es croyant, parle-moi de Dieu. »
J’étais arrivé chez lui à dix heures du matin et ne partis qu’après le déjeuner. Tout ce temps-là nous parlâmes de la foi. Toutefois, à la fin, il me fallut reconnaître que je ne pouvais l’aider en rien : «Pardonne-moi, dis-je, mais je n’ai pas réussi à trouver mon Eglise. Je l’ai cherchée trois ans et ne l’ai pas trouvée…». Il était allongé sur un lit dans une pièce immense, longue et sombre. J’étais tellement absorbé par notre conversation que je n’ai même pas remarqué que quelqu’un d’autre était présent à ce moment là.
Or, à la station de bus, on me toucha l’épaule : «Cette Eglise existe, - me dit soudain une personne inconnue -, excusez-moi, j’ai entendu malgré moi votre conversation alors que je me trouvais au fond de la pièce. Je suis croyant et ce que vous avez dit m’a touché. Je peux vous conduire à l’Eglise que vous cherchez»…
Nous échangeâmes nos coordonnées et partîmes chacun dans une direction. Deux mois plus tard, on frappa à la porte. Je me souviens que Marie-Lise, notre fille de deux ans, qui commençait à peine à parler, s’écria soudain : « C’est l’ami de papa ! ». En vérité, cette personne faisait pour moi ce que pouvait faire seul un véritable ami.
C’était la fameuse personne de la station de bus, Spiridon Brettos, un Grec. Il me dit : «Il y a un prêtre russe à l’église orthodoxe française du boulevard Blanqui, dans le 13e. Je pense que vous devriez le rencontrer».
Je me rendis à la liturgie orthodoxe et restai pour toujours dans cette Eglise. Du premier coup, sans hésitation aucune. Je trouvai ici, enfin, ce que je cherchais depuis si longtemps. La vraie vie.
Un office qui donne l’impression d’être au paradis. La communion au Christ... Aujourd’hui encore, je pleure parfois de bonheur d’appartenir à cette Eglise. La route qui m’a menée ici fut par trop difficile…
— Vous employez les mots que l’on aime citer dans les manuels d’histoire. Les ambassadeurs du prince Vladimir, après avoir assisté à l’office à Constantinople, dirent, eux aussi, qu’ils ne savaient pas s’ils étaient sur terre où dans les cieux…
— Cela est difficile à comprendre pour celui qui est né et a grandi dans la tradition orthodoxe. L’Eglise Orthodoxe est un lieu où l’on sent de manière particulièrement forte la réalité dans laquelle Dieu s’est fait homme. Les orthodoxes ont une relation vivante avec l’Eglise, ils vivent en Elle. Et lorsque l’on rencontre des gens dont le regard est illuminé par la foi dans le Christ, on a envie de les suivre, de leur parler, de leur demander de parler d’eux-mêmes. Lors de la liturgie, cette impression de communier avec Dieu est particulièrement forte…
— Vous êtes toujours coupé de vos proches catholiques ?
— Heureusement, aujourd’hui tout cela s’est plus ou moins apaisé. Nous avons appris à éviter les sujets de discorde et rétabli la communication. Je suis allé il y a très peu de temps à une fête organisée en l’honneur du millénaire de la famille Castelbajac, lors de laquelle se sont réunis les représentants de cette immense famille de différents coins de France. Hélas, beaucoup de mes proches ne sont déjà plus de ce monde. Cela dit, je suis très heureux que tout ait changé pour le mieux.
Malaise à Pâques
i[— Vous ne vous êtes pas seulement converti, mais êtes devenu prêtre orthodoxe. Cela a-t-il été difficile ?]i
— Très. Je le compris presque immédiatement. Il me fallut, pour étudier la théologie, abandonner ma carrière au ministère des Affaires Etrangères et travailler comme gardien de nuit. Je fus ainsi confronté au dilemme typique des hommes croyants : comment à la fois servir l’Eglise et satisfaire aux besoins de la famille. En effet, je ne devais pas seulement m’occuper de ma propre instruction. J’avais une femme et quatre enfants dont j’étais responsable. A un moment, nous n’avions même pas d’argent pour acheter des médicaments pour notre enfant. Il fallut réfléchir à un moyen d’arrondir nos fins de mois…
Lorsque je vois des prêtres qui ne font que servir l’Eglise, comme beaucoup dans votre pays, je les envie. Je ne pus me consacrer pleinement aux affaires religieuses qu’une fois que mes enfants eurent grandi, lorsque je partis à la retraite, à soixante ans. Jusque là, j’avais été président d’une usine de production de cristal en banlieue parisienne, et secrétaire de préfet. Je travaillais comme fonctionnaire cinq jours par semaine, et le dimanche j’entrais dans le sanctuaire pour célébrer la liturgie.
Voila ce qui fut vraiment difficile : me trouver à la fois dans deux états totalement différents. Un jour je fus tellement fatigué qu’arrivé à l’église pour Pâques, je me changeai et tombai évanoui. Il y eut cependant des problèmes plus graves.
— Par exemple ?
— Par exemple, alors que j’étais prêtre depuis longtemps, je continuai de ne pas avoir un regard suffisamment « orthodoxe ». Dans les premières années de mon sacerdoce je me vis obligé de demander à l’une de nos paroissiennes d’aller se confesser à un autre prêtre. En fait, elle me parlait de ses difficultés et attendait de moi des conseils, et de mon côté je ne voyais pas où se trouvait le problème et ne pouvais l’apaiser. Il y a des choses qui sont vraiment importantes pour la vie d’une personne et sa croissance spirituelle, mais les comprendre, apprendre à les reconnaître est assez difficile. A l’époque je ne savais pas les discerner, je n’avais pas suffisamment d’expérience.
L’orthodoxie donne vraiment un regard nouveau, elle permet de distinguer les vrais problèmes des faux. Mais pour cela il faut s’en imprégner, apprendre à percevoir le monde à travers son prisme.
— Quel est le rapport de vos enfants à l’Eglise orthodoxe ?
— Mes aînés sont restés laïcs. Mon fils Jean-Guillaume dirige une agence d’architecture à Paris, et ma fille aînée Marie-Lise est restauratrice. En revanche, les cadets ont liés directement leur vie au service de l’Eglise. Quentin est prêtre à la paroisse Saint Jean le Russe à Lyon et ma fille Catherine est moniale dans un monastère grec. Après sa scolarité elle fit des études de langues et travailla à la Bibliothèque Nationale de Paris, où elle était spécialise des manuscrits grecs anciens. Un jour on l’envoya en Grèce, à Salonique. Là, Catherine passa quelques jours au monastère. Ce fut suffisant pour qu’elle fasse le choix le plus important de sa vie.
Au bout de quelque temps elle prit l’habit monastique.
Mon fils est prêtre, et ma fille moniale. Pour des parents pieux, il n’est pas de joie plus grande ! Néanmoins, ce choix nous fit souffrir, mon épouse et moi-même. Le couvent grec dans lequel vit Catherine est connu pour sa règle stricte. Les premiers jours de carême, les moniales ne mangent absolument rien, elles ont de multiples services, le monastère lui-même est pauvre et ascétique, il n’y a aucun confort : par exemple, il faut descendre la montagne en chariot pour aller chercher l’eau. La première année nous n’eûmes aucune nouvelle de notre fille, nous n’avions pas même le droit de lui écrire. Aujourd’hui je peux la voir, je lui parle au téléphone. Je suis allé récemment en Grèce, où j’ai rendu visite à Sérafima - c’est le nom qu’elle a reçu lors de son entrée au couvent. Elle est très gaie, son visage est jeune et rayonnant. Toutes les moniales sont rayonnantes de joie. Ma fille y vit depuis plus de vingt ans et ne vieillit pas du tout.
L’orthodoxie russe dans les yeux d’un Français
— Père Michel, on dit en Russie que la société occidentale est dominée par une conscience laïque. Est-ce vrai ? Pourriez-vous qualifier votre pays de catholique ?
— Non. Hélas, la France est véritablement un pays athée. L’Eglise ici n’a aucune influence. C’est justement pour cela que se développent ici des religions qui ne sont pas traditionnelles pour les Français. Le chemin que j’ai parcouru est aujourd’hui assez typique. Il témoigne de la crise que traverse notre société.
Vous savez, j’ai beaucoup appris dans mon enfance en travaillant dans les champs. Il est écrit dans la Bible que Dieu maudit Adam en lui disant que l’homme gagnera son pain à la sueur de son front. Mais pour celui qui a appris à apprécier son labeur cela devient une bénédiction. Par cette sueur l’homme se rapproche de Dieu. Si l’homme ne pense qu’au moyen de gagner plus, il devient malheureux. Ces pensées nourrissent l’orgueil et l’égoïsme, et plus il y a d’égoïsme, plus l’homme est malheureux. A cause de lui nous croupissons dans notre solitude.
Les gens sont seuls dans la foule, seuls dans la vie. Ils ne font pas confiance à l’Eglise catholique, et en même temps ils ont un extrême besoin d’être soutenus. Aussi, ils se mettent à chercher ce qui pourrait les consoler, comme je le fis moi-même.
En outre, nombreux sont ceux qui, en « vol libre », passent d’une religion à l’autre, sans trouver la vraie voie. C’est pourquoi, me semble-t-il, la tâche principale des Russes qui vivent aujourd’hui en France est de confesser l’orthodoxie. Ce sont vraiment vos compatriotes qui peuvent partager aux autres leur foi salvatrice.
Il y a quarante ans, lorsque je me convertis, c’était une autre époque. Mes proches ne savaient pas ce que signifiaient le mot « Orthodoxie », mon père pensait que c’était un groupe de musique. Mais aujourd’hui n’importe quel Français qui s’intéresse à la religion est parfaitement informé de l’existence de l’Eglise orthodoxe. Beaucoup veulent en savoir plus sur elle. S’ils sont rares à fréquenter les églises orthodoxes, c’est, permettez-moi, la faute des Russes. Ils font de l’Orthodoxie leur propriété nationale, et n’accueillent pas volontiers les étrangers. Je me souviens qu’un jour, ma fille arriva dans un monastère orthodoxe. Quelqu’un, l’ayant entendu parler, lui demanda : « Pourquoi êtes-vous ici ? Vous êtes pourtant Française ! ». Le pauvre fut bien réprimandé par l’ami russe qui accompagnait ma fille…
L’orthodoxie est une religion universelle, qui existe pour tout homme sur terre. Refuser à quelqu’un d’être orthodoxe à cause de sa nationalité est un péché.
Le Christ est le même pour tous. Il nous unit. Dans ce sens, il n’y a pas, dans l’Eglise, de nationalité.
— Et vous, qu’est-ce qui vous relie personnellement à la Russie et comment la voyez-vous aujourd’hui ?
— Vous savez, notre famille est liée à l’histoire de votre pays. Il suffit de dire que l’un de mes ancêtres fut le seul étranger qui reçut la Croix de Saint André des mains mêmes du tsar. Monsieur de Castelbajac était ambassadeur de France en Russie peu de temps avant la guerre de Crimée des années 1853-56. Il fit tout son possible pour éviter ce conflit, écrivit au gouvernement, tentant de montrer que déclarer la guerre à la Russie était un crime. Un beau jour il fut convoqué auprès de l’empereur Nicolas 1er. Le souverain lui dit : « La guerre aura lieu de toute façon, nous ne pouvons l’éviter. Mais je veux vous récompenser personnellement »…
La Russie me semble un pays fantastique ! Un exemple étonnant de ce que le Seigneur éprouve ceux qu’il aime. Comme dans le proverbe : « seul un vrai père bat son fils ». Car Dieu n’éprouve pas pour se venger ni inspirer la crainte. C’est une façon d’éduquer, de nous arrêter ou nous enseigner, nous les hommes.
Ainsi toutes les difficultés et tragédies auxquelles la Russie a été et sera confrontée confirment que vous vivez dans un pays élu de Dieu.
Regardez le vingtième siècle en Russie. Les guerres sanglantes et les révolutions, le pouvoir athée et les persécutions de l’Eglise ont donné au monde une foule de nouveaux saints. C’est justement grâce à leurs prières que la Russie est libre aujourd’hui.
Traduction: Myriam Odaysky
« Il y a un lieu précis dans lequel se déroule le combat spirituel … Ce lieu est cet organe central de l’homme que la Bible appelle le “cœur” (lev, kardia) ». Par ces mots, le prieur de Bose, Enzo Bianchi, a tracé, dans sa conférence d’ouverture, l’espace et le temps intérieurs qui caractérisent le combat spirituel dans l’anthropologie biblique. Car c’est précisément « Le combat spirituel dans la tradition orthodoxe » qui a été le thème de la XVIIe édition du Colloque œcuménique international de spiritualité orthodoxe qui s’est tenue auprès du Monastère de Bose du 9 au 12 septembre 2009, en collaboration avec les Églises orthodoxes.
L’importante portée œcuménique de la rencontre s’est rendue visible en particulier à travers les mots de salutation et d’encouragement qui ont été reçus de la part du pape Benoît XVI, mais aussi du patriarche de Constantinople Bartholomée Ier, du patriarche d’Antioche Ignace IV, du patriarche de Moscou Cyrille Ier, du patriarche de l’Église orthodoxe roumaine Daniel Ier, de l’archevêque d’Athènes Jérôme.
La suite du communiqué, les interventions des conférenciers, celles des Métropolites Georges du Mont Liban qui avait pour titre: “Le combat spirituel pour l’unité de l’Église” et Kallistos de Dioklleia “Le combat spirituel dans le monde contemporain” ainsi que bien d’autres informations sont à votre disposition.
L’importante portée œcuménique de la rencontre s’est rendue visible en particulier à travers les mots de salutation et d’encouragement qui ont été reçus de la part du pape Benoît XVI, mais aussi du patriarche de Constantinople Bartholomée Ier, du patriarche d’Antioche Ignace IV, du patriarche de Moscou Cyrille Ier, du patriarche de l’Église orthodoxe roumaine Daniel Ier, de l’archevêque d’Athènes Jérôme.
La suite du communiqué, les interventions des conférenciers, celles des Métropolites Georges du Mont Liban qui avait pour titre: “Le combat spirituel pour l’unité de l’Église” et Kallistos de Dioklleia “Le combat spirituel dans le monde contemporain” ainsi que bien d’autres informations sont à votre disposition.
L’année liturgique comporte, outre le cycle des dimanches et le cycle des fêtes commémorant directement Notre Seigneur, un cycle des fêtes des saints. La première grande fête de ce cycle des saints que nous rencontrons après le début de l’année liturgique est la fête de la nativité de la bienheureuse Vierge Marie, célébrée le 21 septembre. Il convenait que, dès les premiers jours de la nouvelle année religieuse, nous fussions mis en présence de la plus haute sainteté humaine reconnue et vénérée par l’Église, celle de la mère de Jésus-Christ. Les textes lus et les prières chantées à l’occasion de cette fête nous éclaireront beaucoup sur le sens du culte que l’Église rend à Marie.
Au cours des vêpres célébrées le soir de la veille du 21 septembre, nous lisons plusieurs leçons tirées de l’Ancien Testament. C’est tout d’abord le récit de la nuit passée par Jacob à Luz (Gn 28, 10-17).
L’Évangile lu aux matines du 21 septembre (Lc 1 : 39-49, 56) décrit la visite faite par Marie à Élisabeth.
Deux phrases de cet évangile expriment bien l’attitude de l’Église envers Marie et indiquent pourquoi celle-ci a été en quelque sorte mise à part et au-dessus de tous les autres saints.
Au cours des vêpres célébrées le soir de la veille du 21 septembre, nous lisons plusieurs leçons tirées de l’Ancien Testament. C’est tout d’abord le récit de la nuit passée par Jacob à Luz (Gn 28, 10-17).
L’Évangile lu aux matines du 21 septembre (Lc 1 : 39-49, 56) décrit la visite faite par Marie à Élisabeth.
Deux phrases de cet évangile expriment bien l’attitude de l’Église envers Marie et indiquent pourquoi celle-ci a été en quelque sorte mise à part et au-dessus de tous les autres saints.
Il y a d’abord cette phrase de Marie elle-même : " Oui, désormais toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout-Puissant a fait pour moi de grandes choses ".
Et il y a cette phrase dite par Élisabeth à Marie : " Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ".
Quiconque nous reprocherait de reconnaître et d’honorer le fait que Marie soit " bénie entre les femmes " se mettrait en contradiction avec l’Écriture elle-même. Nous continuerons donc, comme " toutes les générations ", à appeler Marie " bienheureuse ". Nous ne la séparerons d’ailleurs jamais de son Fils, et nous ne lui dirons jamais " tu es bénie " sans ajouter ou du moins sans penser : " Le fruit de tes entrailles est béni ".
Et s’il nous est donné de sentir parfois l’approche gracieuse de Marie, ce sera Marie portant Jésus dans son sein, Marie en tant que mère de Jésus, et nous lui dirons avec Élisabeth : " Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? "
Et il y a cette phrase dite par Élisabeth à Marie : " Tu es bénie entre les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ".
Quiconque nous reprocherait de reconnaître et d’honorer le fait que Marie soit " bénie entre les femmes " se mettrait en contradiction avec l’Écriture elle-même. Nous continuerons donc, comme " toutes les générations ", à appeler Marie " bienheureuse ". Nous ne la séparerons d’ailleurs jamais de son Fils, et nous ne lui dirons jamais " tu es bénie " sans ajouter ou du moins sans penser : " Le fruit de tes entrailles est béni ".
Et s’il nous est donné de sentir parfois l’approche gracieuse de Marie, ce sera Marie portant Jésus dans son sein, Marie en tant que mère de Jésus, et nous lui dirons avec Élisabeth : " Comment m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? "
La rencontre à Castelgandolfo entre le pape Benoit XVI et Monseigneur Hilarion, le numéro deux du patriarcat de Moscou, n'a pas fait la une des journaux. Pourtant l'audience était importante puisqu'elle a confirmé des rapports d'amitié entre l'Église catholique et l'Église orthodoxe russe.
Plus précisément le président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou est venu souder une nouvelle alliance entre chrétiens contre les dérives du monde sécularisé. Monseigneur Hilarion a ainsi expliqué que le patriarche Cyrille lui avait demandé de se dédier « à une seule symphonie, celle qui unie les Églises chrétiennes contre l’avancée du sécularisme ».
Le frère dominicain Hyacinthe Destivelle revient sur cette rencontre. Il est directeur d’Istina, un centre de réflexion œcuménique
Des propos recueillis par Marie Duhamel.
Plus précisément le président du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou est venu souder une nouvelle alliance entre chrétiens contre les dérives du monde sécularisé. Monseigneur Hilarion a ainsi expliqué que le patriarche Cyrille lui avait demandé de se dédier « à une seule symphonie, celle qui unie les Églises chrétiennes contre l’avancée du sécularisme ».
Le frère dominicain Hyacinthe Destivelle revient sur cette rencontre. Il est directeur d’Istina, un centre de réflexion œcuménique
Des propos recueillis par Marie Duhamel.
Dans l'interview citée dans ma note précédente, le p. Job Getcha avait aussi développé le thème ukrainien. Il s'est félicité du début de déblocage qui s'est produit grâce aux rencontres des primats en 2008 et 2009: la question a ainsi été mise à l'ordre du jour des réunions interorthodoxes à la suite du succès des contacts de l'an dernier entre le patriarche Bartholomé I et le patriarche Alexis II de bienheureuse mémoire. "Après dix ans de relations tendues, dit le p. Job, ce dernier a participé a la réunion de primats en octobre dernier avec Mgr Vladimir (Sabodan), primat de l'Église autonome d'Ukraine qui a demandé par lettre à tous les primats de régler le problème ukrainien d'une façon conciliaire."
"Le processus préconciliaire a été réactivé après cette synaxe. Une Conférence a eu lieu à Chambézy /en juin/. Lorsque le Patriarche de Moscou a rendu visite au Patriarche de Constantinople, les deux primats ont passé en revue ce qui était fait et restait à faire. Bien entendu, la question ukrainienne ne sera pas réglée très vite dans le cadre de ce processus, mais elle n'est certainement pas oubliée. Au contraire, bien des progrès ont été obtenus en un an."
"Le processus préconciliaire a été réactivé après cette synaxe. Une Conférence a eu lieu à Chambézy /en juin/. Lorsque le Patriarche de Moscou a rendu visite au Patriarche de Constantinople, les deux primats ont passé en revue ce qui était fait et restait à faire. Bien entendu, la question ukrainienne ne sera pas réglée très vite dans le cadre de ce processus, mais elle n'est certainement pas oubliée. Au contraire, bien des progrès ont été obtenus en un an."
"L'appel del' "Eglise autocéphale ukrainienne" (1), continue le p. Job, demandant au patriarcat de Constantinople de contribuer à "renforcer la conscience catholique ecclésiale en Ukraine"(2) est un pas important vers la solution du problème de la division de l'Église orthodoxe. L'EOAU abandonne en fait le principe ethnophilitiique, qui est la cause essentielle de la division de l'Église orthodoxe, et recherche la communion avec le plerum de l'Église orthodoxe(3). Bien entendu, il serait mieux et plus efficace si toutes les structures ecclésiales, qui ne sont pas actuellement en communion avec le plerum de l'Église orthodoxe, prenaient une telle décision. Je pense que le patriarcat de Constantinople considérera que cet appel est positif, mais la résolution de la question ukrainienne reste liée au processus préconciliaire, comme je l'ai déjà dit" conclut-il.
Il me semble donc claire que Constantinople n'a pas suscité et ne répondra pas à cet appel. Étant donné l'accent mis par le p. Job sur l'action des patriarche Alexis II et Cyrille I, qualifiée de très positive, et la lettre de Mgr Vladimir, il me semble que Constantinople laisse le champ libre au Patriarcat de Moscou pour négocier une solution qui sera ensuite entérinée par le concile… Et Moscou n'a pas attendu pour avancer: les discussions avec les dissidents sont entamées (cf. note sur L’Eglise orthodoxe ukrainienne).
Toutefois, interrogé sur une interview de Mgr Hilarion (Alfeev), que le père Job affirme respecter comme ami et comme théologien, il lance une remarque gratuitement polémique: "il fait là plus preuve de la subjectivité politicienne d'un fonctionnaire ecclésial que de l'objectivité scientifique d'un théologien" et il cite comme exemple le problème de l'autocéphalie de l'Ukraine: elle est impossible pour Mgr Hilarion "car Russie, Ukraine et Biélorussie font partie d'un seul espace spirituel". Irrecevable répond le p. Job eu égard à l'histoire récente de l'Orthodoxie: d'une part le territoire politique de la Grèce actuelle est partagé entre 2 juridictions – l'Église de Grèce, pour le sud et le centre, et le Patriarcat Œcuménique pour le nord et l'Athos, et d'autre part, si on suivait Mgr Hilarion, les Églises de Pologne et de Slovaquie et Tchéquie devraient toujours faire partie de l'Eglise russe. Répondant ainsi totalement à coté du sujet, le p. Job me parait faire là lui-même "plus preuve de la subjectivité politicienne d'un fonctionnaire ecclésial que de l'objectivité scientifique d'un théologien".
Pourtant ce sujet de l'acquisition de l'autonomie et de l'autocéphalie par une église locale est important et d'actualité: il est aussi à l'ordre du jour des conférences préconciliaires.
Le p. Job aurait pu rajouter à sa liste des Église issues de l'Église russe: l'Église de Finlande et celle des Amériques (OCA), ainsi que l'archevêché de Daru… Il est certain que la ligne directrice l'Église russe, comme l'a écrit le p. Jean Meyendorff "a toujours été une Église pour les Américains /ou chaque autre pays/, fondée avec la bénédiction de l'Église mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle". (4) Les autocéphalies (ou autonomies) citées ci-dessus ont toutes été accordées par l'Église russe sur demande des Églises concernées. Le cas de l'espace Russie-Ukraine-Biélorussie (et je rajouterais Lettonie, Lituanie, Estonie, Moldavie, Kazakhstan…etc.) est bien différent puisque c'est l'écrasante majorité des membres de ces Églises locales qui ne veut pas de l'autocéphalie, comme on l'a encore vu lors du voyage de Cyrille I en Ukraine… D'ailleurs, les Églises qui l'ont demandée, bénéficient d'une très large autonomie, qui équivaut de fait à l'autocéphalie (cf. en particulier les explications de Philarète sur la situation en Ukraine).
Notes
(1) "Église orthodoxe autocéphale ukrainienne"
(2) Il s'agit de l'appel du 28 août dernier; cf. note dédiée
(3) Le P" Job fait ici allusion qu fait que, dans la diaspora depuis 1945, l'EOAU s'est toujours refusée à entrer dans aucune structure canonique… tout comme l'EORHF!
(4) Cf. nécrologie du P. Alexandre Schmemann annexée à l'édition russe du Journal, après une 1ère publication dans "St Vladimir's Theological Quarterly, 28, 1984", pp 3-10.
Traduit du russe par V. Golovanow).
Il me semble donc claire que Constantinople n'a pas suscité et ne répondra pas à cet appel. Étant donné l'accent mis par le p. Job sur l'action des patriarche Alexis II et Cyrille I, qualifiée de très positive, et la lettre de Mgr Vladimir, il me semble que Constantinople laisse le champ libre au Patriarcat de Moscou pour négocier une solution qui sera ensuite entérinée par le concile… Et Moscou n'a pas attendu pour avancer: les discussions avec les dissidents sont entamées (cf. note sur L’Eglise orthodoxe ukrainienne).
Toutefois, interrogé sur une interview de Mgr Hilarion (Alfeev), que le père Job affirme respecter comme ami et comme théologien, il lance une remarque gratuitement polémique: "il fait là plus preuve de la subjectivité politicienne d'un fonctionnaire ecclésial que de l'objectivité scientifique d'un théologien" et il cite comme exemple le problème de l'autocéphalie de l'Ukraine: elle est impossible pour Mgr Hilarion "car Russie, Ukraine et Biélorussie font partie d'un seul espace spirituel". Irrecevable répond le p. Job eu égard à l'histoire récente de l'Orthodoxie: d'une part le territoire politique de la Grèce actuelle est partagé entre 2 juridictions – l'Église de Grèce, pour le sud et le centre, et le Patriarcat Œcuménique pour le nord et l'Athos, et d'autre part, si on suivait Mgr Hilarion, les Églises de Pologne et de Slovaquie et Tchéquie devraient toujours faire partie de l'Eglise russe. Répondant ainsi totalement à coté du sujet, le p. Job me parait faire là lui-même "plus preuve de la subjectivité politicienne d'un fonctionnaire ecclésial que de l'objectivité scientifique d'un théologien".
Pourtant ce sujet de l'acquisition de l'autonomie et de l'autocéphalie par une église locale est important et d'actualité: il est aussi à l'ordre du jour des conférences préconciliaires.
Le p. Job aurait pu rajouter à sa liste des Église issues de l'Église russe: l'Église de Finlande et celle des Amériques (OCA), ainsi que l'archevêché de Daru… Il est certain que la ligne directrice l'Église russe, comme l'a écrit le p. Jean Meyendorff "a toujours été une Église pour les Américains /ou chaque autre pays/, fondée avec la bénédiction de l'Église mère et invitant tous les candidats à se joindre librement à elle". (4) Les autocéphalies (ou autonomies) citées ci-dessus ont toutes été accordées par l'Église russe sur demande des Églises concernées. Le cas de l'espace Russie-Ukraine-Biélorussie (et je rajouterais Lettonie, Lituanie, Estonie, Moldavie, Kazakhstan…etc.) est bien différent puisque c'est l'écrasante majorité des membres de ces Églises locales qui ne veut pas de l'autocéphalie, comme on l'a encore vu lors du voyage de Cyrille I en Ukraine… D'ailleurs, les Églises qui l'ont demandée, bénéficient d'une très large autonomie, qui équivaut de fait à l'autocéphalie (cf. en particulier les explications de Philarète sur la situation en Ukraine).
Notes
(1) "Église orthodoxe autocéphale ukrainienne"
(2) Il s'agit de l'appel du 28 août dernier; cf. note dédiée
(3) Le P" Job fait ici allusion qu fait que, dans la diaspora depuis 1945, l'EOAU s'est toujours refusée à entrer dans aucune structure canonique… tout comme l'EORHF!
(4) Cf. nécrologie du P. Alexandre Schmemann annexée à l'édition russe du Journal, après une 1ère publication dans "St Vladimir's Theological Quarterly, 28, 1984", pp 3-10.
Traduit du russe par V. Golovanow).
CITE DU VATICAN
Le second tome du "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI en librairie au printemps
Le second tome du "Jésus de Nazareth" écrit par le pape Benoît XVI sortira en librairie "au printemps 2010", a annoncé jeudi le père Federico Lombardi, porte-parole du pape, à l'agence télévisuelle catholique Rome reports.
Le pape avait prévu de se consacrer durant ses vacances d'été dans le Val d'Aoste à la rédaction de ce second ouvrage consacré à la vie du Christ, mais il a dû y renoncer après sa fracture au poignet qui a nécessité un plâtre.
Le premier tome est paru en avril 2007.
Le second tome du "Jésus de Nazareth" de Benoît XVI en librairie au printemps
Le second tome du "Jésus de Nazareth" écrit par le pape Benoît XVI sortira en librairie "au printemps 2010", a annoncé jeudi le père Federico Lombardi, porte-parole du pape, à l'agence télévisuelle catholique Rome reports.
Le pape avait prévu de se consacrer durant ses vacances d'été dans le Val d'Aoste à la rédaction de ce second ouvrage consacré à la vie du Christ, mais il a dû y renoncer après sa fracture au poignet qui a nécessité un plâtre.
Le premier tome est paru en avril 2007.
Programme des Festivités à l’occasion du 70ème anniversaire de la consécration de l’église de la Dormition de la Mère de Dieu auprès du cimetière russe de Sainte Geneviève des Bois.
Adresse de l’église : Rue Léo Lagrange, 91700 Sainte Geneviève des Bois.
Samedi 10 octobre
- 10h00 : Ouverture d’une exposition d’icônes et d’artisanat russe. (Vente de cierges, d’encens, de CD, de livres, d’objets de piété orthodoxe)
- 17h00 : Office des défunts en mémoire de nos évêques et de tous les clercs et laïcs ayant servis dans l’église de la Dormition.
- 18h00 : Vigiles solennelles.
Dimanche 11 octobre
- 9h30 : Divine Liturgie pontificale, concélébrée par l’archevêque Gabriel, l’archevêque Innocent et l’évêque Michel, suivie d’un office de grâce à la Très Sainte Mère de Dieu et d’une procession autour du cimetière russe.
- 13h00 : Grand buffet russe dans les jardins de l’église.
- 15h30 : Conférence de Monsieur Nikita Struve sur l’histoire de l’église, de sa construction à nos jours. Exposition de photos anciennes.
-18h00 : Concert de chants liturgiques orthodoxes russes par la chorale de l’église, par le choeur de la laure Trinité Saint Serge de Moscou suivi de musique instrumentale russe par l’orchestre de balalaïkas « Saint Georges » en la salle Gérard Philipe, rue Marc Sangnier, Sainte Geneviève des Bois.
По благословению Высокогопреосвященнейшeго архиепископа Koмaнcкогo Гавриила, архиепископ Корсунский Иннокентий, (Московский патриархат) и епископ Женевский и Западноевропейский Михаил (Русская Православная Церковь Заграницей) сослужилaт Владыке Гавриилу, торжественную Божественную литургию в воскресенье 11 октября.
Adresse de l’église : Rue Léo Lagrange, 91700 Sainte Geneviève des Bois.
Samedi 10 octobre
- 10h00 : Ouverture d’une exposition d’icônes et d’artisanat russe. (Vente de cierges, d’encens, de CD, de livres, d’objets de piété orthodoxe)
- 17h00 : Office des défunts en mémoire de nos évêques et de tous les clercs et laïcs ayant servis dans l’église de la Dormition.
- 18h00 : Vigiles solennelles.
Dimanche 11 octobre
- 9h30 : Divine Liturgie pontificale, concélébrée par l’archevêque Gabriel, l’archevêque Innocent et l’évêque Michel, suivie d’un office de grâce à la Très Sainte Mère de Dieu et d’une procession autour du cimetière russe.
- 13h00 : Grand buffet russe dans les jardins de l’église.
- 15h30 : Conférence de Monsieur Nikita Struve sur l’histoire de l’église, de sa construction à nos jours. Exposition de photos anciennes.
-18h00 : Concert de chants liturgiques orthodoxes russes par la chorale de l’église, par le choeur de la laure Trinité Saint Serge de Moscou suivi de musique instrumentale russe par l’orchestre de balalaïkas « Saint Georges » en la salle Gérard Philipe, rue Marc Sangnier, Sainte Geneviève des Bois.
По благословению Высокогопреосвященнейшeго архиепископа Koмaнcкогo Гавриила, архиепископ Корсунский Иннокентий, (Московский патриархат) и епископ Женевский и Западноевропейский Михаил (Русская Православная Церковь Заграницей) сослужилaт Владыке Гавриилу, торжественную Божественную литургию в воскресенье 11 октября.
A l’occasion du centenaire de la fondation du monastère Marthe et Marie, une exposition d’objets ayant appartenu aux membres de la famille impériale a été inaugurée.
Pour la première fois, 91 ans après l’assassinat de la famille impériale à Ekaterinbourg et celui d’autres membres de la maison Romanov, à Alapaïevsk, on peut voir à Moscou des pièces uniques ayant trait à ces évènements tragiques. Cette exposition est organisée par le monastère de la Sainte Trinité (Jordanville, USA) et le séminaire qui s’y trouve.
Des objets personnels des membres de la famille impériale, trouvés après l’assassinat de l’empereur Nicolas II, de sa femme et de ses enfants, dans la maison Ipatiev, de même que des objets trouvés à Alapaïevsk appartenant à la sainte martyre Elisabeth Féodorovna et à sa compagne, la moniale Varvara, sont présentés dans cette exposition. De plus les visiteurs pourront voir des documents d’archives, témoignant de la destinée tourmentée des objets rassemblés par le musée du monastère de la sainte Trinité à Jordanville.
Sont aussi montrées des icônes trouvées dans la maison Ipatiev après l’assassinat de la famille impériale. On trouve dans cette exposition, des choses ayant appartenu à Nicolas II, à son épouse et au Tsarévitch Alexis (une tunique, un fragment de couverture tricotée par les grandes-duchesses pour le tsarévitch) ainsi que les Actes des Apôtres, livre ayant appartenu à la grande duchesse Elisabeth Féodorovna, trouvé à Alapaïevsk avec d’autres objets.
Historique de cette exposition
En janvier 1919, l’amiral A.V. Koltchak, par l’ordre N°36, ordonna au général M.K. Diteriks, de transférer d’Ekaterinbourg tous les objets ayant appartenu à la famille impériale, de même que les objets relatifs à l’enquête en cours. Au début de février 1919, ce général achemina tous ces objets à Omsk à la disposition de Koltchak.
Furent en même temps transportés à Omsk, des objets acheminés par le Général Major Galitzine depuis Alapaïevsk, ayant appartenus à la grande duchesse Elisabeth Féodorovna, au grand duc Serge Mikhaïlovitch, aux princes Jean, Igor et Constantin Constantinovitch et aussi au prince Vladimir Paley. Tous ces objets étaient disposés dans des malles, des valises et des caisses, sans description du contenu.
Parmi les objets réunis à Ekaterinbourg, furent tout d’abord sélectionnés les objets et les documents trouvés dans la maison Ipatiev, la maison Popov, la décharge de la maison Ipatiev et les fouilles effectuées dans la proximité de la Fosse Ganina, dans les bureaux du conseil régional et ceux des Postes et Télégraphe. Tous ces objets et ces documents constituaient des preuves matérielles de l’assassinat de la famille impériale, et pour cette raison ils furent soumis à une étude et une description détaillée. Après cette expertise policière, une grande partie de ces objets, notamment ceux qui présentaient une valeur matérielle, firent l’objet de nouvelles descriptions, puis furent à nouveau emballés et scellés.
Pour la première fois, 91 ans après l’assassinat de la famille impériale à Ekaterinbourg et celui d’autres membres de la maison Romanov, à Alapaïevsk, on peut voir à Moscou des pièces uniques ayant trait à ces évènements tragiques. Cette exposition est organisée par le monastère de la Sainte Trinité (Jordanville, USA) et le séminaire qui s’y trouve.
Des objets personnels des membres de la famille impériale, trouvés après l’assassinat de l’empereur Nicolas II, de sa femme et de ses enfants, dans la maison Ipatiev, de même que des objets trouvés à Alapaïevsk appartenant à la sainte martyre Elisabeth Féodorovna et à sa compagne, la moniale Varvara, sont présentés dans cette exposition. De plus les visiteurs pourront voir des documents d’archives, témoignant de la destinée tourmentée des objets rassemblés par le musée du monastère de la sainte Trinité à Jordanville.
Sont aussi montrées des icônes trouvées dans la maison Ipatiev après l’assassinat de la famille impériale. On trouve dans cette exposition, des choses ayant appartenu à Nicolas II, à son épouse et au Tsarévitch Alexis (une tunique, un fragment de couverture tricotée par les grandes-duchesses pour le tsarévitch) ainsi que les Actes des Apôtres, livre ayant appartenu à la grande duchesse Elisabeth Féodorovna, trouvé à Alapaïevsk avec d’autres objets.
Historique de cette exposition
En janvier 1919, l’amiral A.V. Koltchak, par l’ordre N°36, ordonna au général M.K. Diteriks, de transférer d’Ekaterinbourg tous les objets ayant appartenu à la famille impériale, de même que les objets relatifs à l’enquête en cours. Au début de février 1919, ce général achemina tous ces objets à Omsk à la disposition de Koltchak.
Furent en même temps transportés à Omsk, des objets acheminés par le Général Major Galitzine depuis Alapaïevsk, ayant appartenus à la grande duchesse Elisabeth Féodorovna, au grand duc Serge Mikhaïlovitch, aux princes Jean, Igor et Constantin Constantinovitch et aussi au prince Vladimir Paley. Tous ces objets étaient disposés dans des malles, des valises et des caisses, sans description du contenu.
Parmi les objets réunis à Ekaterinbourg, furent tout d’abord sélectionnés les objets et les documents trouvés dans la maison Ipatiev, la maison Popov, la décharge de la maison Ipatiev et les fouilles effectuées dans la proximité de la Fosse Ganina, dans les bureaux du conseil régional et ceux des Postes et Télégraphe. Tous ces objets et ces documents constituaient des preuves matérielles de l’assassinat de la famille impériale, et pour cette raison ils furent soumis à une étude et une description détaillée. Après cette expertise policière, une grande partie de ces objets, notamment ceux qui présentaient une valeur matérielle, firent l’objet de nouvelles descriptions, puis furent à nouveau emballés et scellés.
A cause de l’avancée de l’armée rouge, Koltchak prit la décision d’envoyer les affaires personnelles de la famille impériale en Europe. Selon le témoignage de P. Gilliard, le général M.K. Dieteriks remit les caisses contenant ces objets au Haut Commissaire britannique en Sibérie, Maïls Lempson, en le priant de les acheminer en Grande Bretagne. Selon le journal de Sydney Gibbs et les témoignages de M.K. Dieteriks et de N.A. Sokolov, les caisses furent chargées sur le train de Lempson, se rendant à Vladivostok. Au mois de mars 1920 sur les 50 caisses expédiées vers le bateau britannique « Kent » et le vapeur « Atreous » seules 29 caisses furent chargées à bord. Après leur arrivée en Grande Bretagne les caisses furent remises à la grande duchesse Xénia Alexandrovna.
D’après les mémoires de Mathilde Kséchinskaya, tous les menus objets, trouvés sur les corps des princes tués à Alapaïevsk « furent envoyés par l’amiral Koltchak à la grande duchesse Xénia qui les envoya à son tour à plusieurs membres de la famille impériale. »
Une partie de ces objets, remis à la grande duchesse Xénia Alexandrovna à Bruxelles, furent conservés dans l’église orthodoxe russe hors frontières, dédiée au souvenir du tsar martyr Nicolas II, après sa consécration en 1950. Parmi ces objets : la Bible offerte par l’impératrice au tsarévitch Alexis, une croix et de petites icônes portées sur le corps, ces dernières trouvées dans la mine d’Ekaterinbourg avec des bagues et une Icône de Saint Jean Baptiste qui se trouvait dans la maison Ipatiev, de même que les épaulettes de l’empereur et sa capote.
Au printemps 1948, la grande duchesse Xénia Alexandrovna décida de remettre une partie des reliques de la famille impériale au recteur de la paroisse de Londres, l’archiprêtre Mikhaïl Polsky, lequel souhaitait s’installer, à San Francisco. Dans sa lettre en date du 29 mars 1948, adressée au Père Mikhaïl, elle le prie de garder ces reliques et leur emplacement secrets, « jusqu’au moment où, il serait possible de faire connaître leur existence à la Sainte Eglise russe, enfin libérée du pouvoir athée. »
Le père Mikhaïl Polsky décéda en 1960. Après sa mort, conformément à sa volonté, le doyen des prêtres de la cathédrale de l’affliction de la Sainte Mère de Dieu, à San Francisco, l’archiprêtre Nicolas Dombrovsky, remit en février 1962 cette collection au monastère de la Sainte Trinité à Jordanville, où elle fut précieusement conservée durant toutes ces années.
Le 17 juin 1984, un musée de l’Histoire russe fut inauguré dans les murs du séminaire de la Saint Trinité, ce qui permit à un large public de découvrir les objets uniques, qui y sont exposés.
D’après les données transmises par le doyen du séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, l’archidiacre Vladimir Tsourikoff.
D’après les mémoires de Mathilde Kséchinskaya, tous les menus objets, trouvés sur les corps des princes tués à Alapaïevsk « furent envoyés par l’amiral Koltchak à la grande duchesse Xénia qui les envoya à son tour à plusieurs membres de la famille impériale. »
Une partie de ces objets, remis à la grande duchesse Xénia Alexandrovna à Bruxelles, furent conservés dans l’église orthodoxe russe hors frontières, dédiée au souvenir du tsar martyr Nicolas II, après sa consécration en 1950. Parmi ces objets : la Bible offerte par l’impératrice au tsarévitch Alexis, une croix et de petites icônes portées sur le corps, ces dernières trouvées dans la mine d’Ekaterinbourg avec des bagues et une Icône de Saint Jean Baptiste qui se trouvait dans la maison Ipatiev, de même que les épaulettes de l’empereur et sa capote.
Au printemps 1948, la grande duchesse Xénia Alexandrovna décida de remettre une partie des reliques de la famille impériale au recteur de la paroisse de Londres, l’archiprêtre Mikhaïl Polsky, lequel souhaitait s’installer, à San Francisco. Dans sa lettre en date du 29 mars 1948, adressée au Père Mikhaïl, elle le prie de garder ces reliques et leur emplacement secrets, « jusqu’au moment où, il serait possible de faire connaître leur existence à la Sainte Eglise russe, enfin libérée du pouvoir athée. »
Le père Mikhaïl Polsky décéda en 1960. Après sa mort, conformément à sa volonté, le doyen des prêtres de la cathédrale de l’affliction de la Sainte Mère de Dieu, à San Francisco, l’archiprêtre Nicolas Dombrovsky, remit en février 1962 cette collection au monastère de la Sainte Trinité à Jordanville, où elle fut précieusement conservée durant toutes ces années.
Le 17 juin 1984, un musée de l’Histoire russe fut inauguré dans les murs du séminaire de la Saint Trinité, ce qui permit à un large public de découvrir les objets uniques, qui y sont exposés.
D’après les données transmises par le doyen du séminaire de la Sainte Trinité à Jordanville, l’archidiacre Vladimir Tsourikoff.
Les medias russes laïcs publient un très grand nombres d’articles traitant de la déclaration récente du synode de l’Eglise russe hors frontières à propos du livre du père Georges Mitrofanov et donc du mouvement « vlassovien ».
La polémique est devenue virulente à un tel point que l'archevêque Marc de Berlin et d’Allemagne a cru nécessaire d’apporter des clarifications sous la forme d’une interview à Interfax.
En voici l’essentiel :
Excellence, la déclaration du synode l’EORHF a suscité en Russie de fortes réactions pour la plupart critiques. Ceci non seulement dans les milieux communistes, mais aussi dans des cercles que l’on pourrait nommer « patriotiques blancs », chez ceux des croyants qui estiment faussé le choix « Staline ou Vlassov ». On aurait souhaité voir des personnages plus acceptables et plus univoques en tant que symboles de la résistance au pouvoir athée et de service à l’idée nationale russe. Comment, selon vous, se poursuivra le dialogue entre la partie de l’Eglise qui se situe à l’étranger et la société russe qui éprouve une forte vénération à l’égard de la victoire de 1945 ?
-La résolution adoptée par le Synode n’avait pas pour but de glorifier Vlassov et d’en faire l’alternative à ce qui existait à l’époque dans le pays. Telle n’était pas la portée de ce texte. Le Synode tenait à contribuer à ce qu’un débat ouvert se développe quant à ce qui s’est produit en réalité. Jamais ces thèmes n’a encore été discutés en profondeur en Russie. La parution de l’ouvrage du Père Georges Mitrofanov a pour ainsi dire ouvert le feu. Le livre s’est heurté à de violentes critiques. Les évêques de l’étranger ont simplement tenu à préciser que le personnage du général Vlassov devait être abordé dans toute sa complexité. Il y de cela assez longtemps Alexandre Soljenitsyne a longuement parlé de Vlassov dans son « Archipel ».
La polémique est devenue virulente à un tel point que l'archevêque Marc de Berlin et d’Allemagne a cru nécessaire d’apporter des clarifications sous la forme d’une interview à Interfax.
En voici l’essentiel :
Excellence, la déclaration du synode l’EORHF a suscité en Russie de fortes réactions pour la plupart critiques. Ceci non seulement dans les milieux communistes, mais aussi dans des cercles que l’on pourrait nommer « patriotiques blancs », chez ceux des croyants qui estiment faussé le choix « Staline ou Vlassov ». On aurait souhaité voir des personnages plus acceptables et plus univoques en tant que symboles de la résistance au pouvoir athée et de service à l’idée nationale russe. Comment, selon vous, se poursuivra le dialogue entre la partie de l’Eglise qui se situe à l’étranger et la société russe qui éprouve une forte vénération à l’égard de la victoire de 1945 ?
-La résolution adoptée par le Synode n’avait pas pour but de glorifier Vlassov et d’en faire l’alternative à ce qui existait à l’époque dans le pays. Telle n’était pas la portée de ce texte. Le Synode tenait à contribuer à ce qu’un débat ouvert se développe quant à ce qui s’est produit en réalité. Jamais ces thèmes n’a encore été discutés en profondeur en Russie. La parution de l’ouvrage du Père Georges Mitrofanov a pour ainsi dire ouvert le feu. Le livre s’est heurté à de violentes critiques. Les évêques de l’étranger ont simplement tenu à préciser que le personnage du général Vlassov devait être abordé dans toute sa complexité. Il y de cela assez longtemps Alexandre Soljenitsyne a longuement parlé de Vlassov dans son « Archipel ».
Mais il n’avait pas été compris. Il n’est pas acceptable à nos yeux que toute personne qui rejetait Staline soit considérée comme un traître. Le débat doit porter sur des faits réels, il ne s’agit pas d’une polémique doctrinaire…
Des volontaires appartenant à des ethnies diverses ont combattu dans l’Armée Vlassov, dont des Ukrainiens. Le mouvement Vlassov n’était exclusivement « grand russien », il était d’inspiration pan-russienne. L’ont rejoint tous ceux qui se refusaient de continuer à souffrir sous le joug communiste. C’est par milliers que des volontaires se ralliaient aux unités Vlassov. L’histoire ne connaît pas d’autres exemples de telles masses de population ayant passé à l’ennemi pour combattre le régime existant dans leur pays. En effet, il n’y avait jamais eu auparavant de pouvoir qui extermine sa propre population à une telle envergure.
A. Soljenitsyne cite des chiffres : un camp de dix mille prisonniers de guerre des Allemands dont neuf mille ont accepté de suivre Vlassov. Un autre camp où quatre mille militaires de l’Armée Rouge faits prisonniers par les Allemands sur cinq mille sont passés dans les unités Vlassov. Ils n’y ont pas été forcés. La vie était tellement terrible qu’au début de la guerre la population acclamait les occupants non parce qu’ils conquéraient le territoire national, mais parce qu’il était possible d’ouvrir à nouveau des églises, qu’une vie moins difficile que sous les soviets était devenue possible, pour la première fois depuis 1917.
Monseigneur, qu’est-ce qui différencie d’après vous le mouvement de Vlassov de celui de Bendera ? (Mouvance nationaliste ukrainienne qui a combattu la Wermacht comme l’Armée Rouge. (NdT)
-Le mouvement Vlassov se fixait exclusivement pour but de renverser le pouvoir athée tandis que les divers mouvements ukrainiens ne voulaient que détacher la Petite Russie de la Grande Russie….
Permettez, Votre Éminence, une question d’un ordre plus abstrait. La délégation de l’EORHF venue en Russie pour accompagner la sainte icône de la Vierge de Koursk se rendra dans le monastère de la Nouvelle Jérusalem où se trouve la sépulture du patriarche Nicon. Le métropolite Antoine avait été un partisan du patriarche Nicon, il le considérait comme un grand personnage de l’histoire russe, un pasteur éminent, comme celui auquel revient le mérite d’avoir réussi l’union entre la Grande Russie et la Petite Russie, celui dont le rêve avait été de faire de la Russie le leader du monde orthodoxe. Mais le patriarche Nicon a fait l’objet d’une campagne de calomnies. Le métropolite Antoine a beaucoup œuvré pour le rétablissement de la foi unique (edinoverie), pour l’union entre les Vieux Croyants et l’Eglise russe. La délégation de l’EORHF a également l’intention de se rendre dans le centre de « la foi unique » à Mikhailovskoe. Comment le métropolite Antoine a-t-il su rester le partisan du patriarche Nicon et, en même temps, obtenir le ralliement de Vieux Croyants à l’Eglise orthodoxe. Est-ce que cela peut se faire de nos jours ?
-L’Eglise est hospitalière. Nous ne sommes pas une communauté d’exclusion mais d’inclusion. Nous accueillons les bras ouverts tous ceux qui viennent à nous le cœur ouvert, qui veulent puiser à l’expérience de l’Eglise. C’est une expérience riche et très variée. Nous sommes conscients de ce que les évènements qui ont causé l’apparition des « vieux rites » et la scission d’une partie de l’Eglise ne sont pas encore suffisamment étudiés. Des clarifications sont indispensables. Bien des avancées ont déjà eu lieu, y compris au XIX siècle sous l’influence du métropolite Philarète (Drosdov) qui a contribué à l’apparition du mouvement de « la foi unique ». L’Eglise orthodoxe a reconnu que des spécifités peuvent avoir lieu d’être dans les rites et que personne n’en meurt. Ce qui compte, c’est le salut au sein de l’Eglise. C’est dans cet esprit que la possibilité a été donnée aux Vieux Croyants qui le souhaitaient de rejoindre l’Eglise. C’était là une possibilité très intéressante faire revenir au sein de l’Eglise une partie de son troupeau. Il y a au sein de l’EORHF une telle paroisse. Elle se trouve aux Etats-Unis. Les rites y sont conformes « à la foi unique ». Je connais cette paroisse et j’y ai célébré. Les fidèles sont des personnes de valeur. Ils sont devenus totalement américains, ils ont oublié le slavon. Mais ils s’en tiennent aux vieux rites. Nous ne devons pas les rejeter, mais, au contraire, accepter ceux qui viennent à nous dans la bonne volonté et le cœur ouvert….
D’autres questions portaient sur la situation ecclésiale en Ukraine, les mouvements nationalistes ukrainiens pendant la guerre, l’éventualité d’un afflux de néophytes orthodoxes en Europe et aux Etats-Unis, la venue en Russie de l’icône miraculeuse de la Vierge de Koursk….
Des volontaires appartenant à des ethnies diverses ont combattu dans l’Armée Vlassov, dont des Ukrainiens. Le mouvement Vlassov n’était exclusivement « grand russien », il était d’inspiration pan-russienne. L’ont rejoint tous ceux qui se refusaient de continuer à souffrir sous le joug communiste. C’est par milliers que des volontaires se ralliaient aux unités Vlassov. L’histoire ne connaît pas d’autres exemples de telles masses de population ayant passé à l’ennemi pour combattre le régime existant dans leur pays. En effet, il n’y avait jamais eu auparavant de pouvoir qui extermine sa propre population à une telle envergure.
A. Soljenitsyne cite des chiffres : un camp de dix mille prisonniers de guerre des Allemands dont neuf mille ont accepté de suivre Vlassov. Un autre camp où quatre mille militaires de l’Armée Rouge faits prisonniers par les Allemands sur cinq mille sont passés dans les unités Vlassov. Ils n’y ont pas été forcés. La vie était tellement terrible qu’au début de la guerre la population acclamait les occupants non parce qu’ils conquéraient le territoire national, mais parce qu’il était possible d’ouvrir à nouveau des églises, qu’une vie moins difficile que sous les soviets était devenue possible, pour la première fois depuis 1917.
Monseigneur, qu’est-ce qui différencie d’après vous le mouvement de Vlassov de celui de Bendera ? (Mouvance nationaliste ukrainienne qui a combattu la Wermacht comme l’Armée Rouge. (NdT)
-Le mouvement Vlassov se fixait exclusivement pour but de renverser le pouvoir athée tandis que les divers mouvements ukrainiens ne voulaient que détacher la Petite Russie de la Grande Russie….
Permettez, Votre Éminence, une question d’un ordre plus abstrait. La délégation de l’EORHF venue en Russie pour accompagner la sainte icône de la Vierge de Koursk se rendra dans le monastère de la Nouvelle Jérusalem où se trouve la sépulture du patriarche Nicon. Le métropolite Antoine avait été un partisan du patriarche Nicon, il le considérait comme un grand personnage de l’histoire russe, un pasteur éminent, comme celui auquel revient le mérite d’avoir réussi l’union entre la Grande Russie et la Petite Russie, celui dont le rêve avait été de faire de la Russie le leader du monde orthodoxe. Mais le patriarche Nicon a fait l’objet d’une campagne de calomnies. Le métropolite Antoine a beaucoup œuvré pour le rétablissement de la foi unique (edinoverie), pour l’union entre les Vieux Croyants et l’Eglise russe. La délégation de l’EORHF a également l’intention de se rendre dans le centre de « la foi unique » à Mikhailovskoe. Comment le métropolite Antoine a-t-il su rester le partisan du patriarche Nicon et, en même temps, obtenir le ralliement de Vieux Croyants à l’Eglise orthodoxe. Est-ce que cela peut se faire de nos jours ?
-L’Eglise est hospitalière. Nous ne sommes pas une communauté d’exclusion mais d’inclusion. Nous accueillons les bras ouverts tous ceux qui viennent à nous le cœur ouvert, qui veulent puiser à l’expérience de l’Eglise. C’est une expérience riche et très variée. Nous sommes conscients de ce que les évènements qui ont causé l’apparition des « vieux rites » et la scission d’une partie de l’Eglise ne sont pas encore suffisamment étudiés. Des clarifications sont indispensables. Bien des avancées ont déjà eu lieu, y compris au XIX siècle sous l’influence du métropolite Philarète (Drosdov) qui a contribué à l’apparition du mouvement de « la foi unique ». L’Eglise orthodoxe a reconnu que des spécifités peuvent avoir lieu d’être dans les rites et que personne n’en meurt. Ce qui compte, c’est le salut au sein de l’Eglise. C’est dans cet esprit que la possibilité a été donnée aux Vieux Croyants qui le souhaitaient de rejoindre l’Eglise. C’était là une possibilité très intéressante faire revenir au sein de l’Eglise une partie de son troupeau. Il y a au sein de l’EORHF une telle paroisse. Elle se trouve aux Etats-Unis. Les rites y sont conformes « à la foi unique ». Je connais cette paroisse et j’y ai célébré. Les fidèles sont des personnes de valeur. Ils sont devenus totalement américains, ils ont oublié le slavon. Mais ils s’en tiennent aux vieux rites. Nous ne devons pas les rejeter, mais, au contraire, accepter ceux qui viennent à nous dans la bonne volonté et le cœur ouvert….
D’autres questions portaient sur la situation ecclésiale en Ukraine, les mouvements nationalistes ukrainiens pendant la guerre, l’éventualité d’un afflux de néophytes orthodoxes en Europe et aux Etats-Unis, la venue en Russie de l’icône miraculeuse de la Vierge de Koursk….
Délégation vaudoise à Moscou
Le Musée de l'Elysée s'invite sur la Place Rouge de Moscou: durant le mois de septembre, il y expose des clichés uniques de la famille Romanov pris par le Vaudois Pierre Gilliard au Musée historique d'Etat.
Un évènement culturel qui suscite un engouement majeur dans la capitale russe.
Précepteur durant treize ans à la cour de Russie, le Vaudois Pierre Gilliard (1879-1962) a suivi les quatre grandes duchesses Olga, Anastasia, Tatiana et Maria Nicolaëvna, ainsi que le tsarévitch Alexis Nicolaiëvitch, des années fastes jusqu'à leur exécution à Ekaterimbourg en 1918.
Léguées au canton de Vaud, les photographies de Pierre Gillard retrouvent une place symbolique et ephémère sur la mythique Place Rouge. Le destin de la famille du tsar, canonisée par l'Eglise orthodoxe russe en 2000, rencontre un vif intérêt chez les Russes et explique le succès de l'exposition temporaire visitée par la délégation vaudoise en voyage en Russie du 13 au 16 septembre.
Le Musée de l'Elysée s'invite sur la Place Rouge de Moscou: durant le mois de septembre, il y expose des clichés uniques de la famille Romanov pris par le Vaudois Pierre Gilliard au Musée historique d'Etat.
Un évènement culturel qui suscite un engouement majeur dans la capitale russe.
Précepteur durant treize ans à la cour de Russie, le Vaudois Pierre Gilliard (1879-1962) a suivi les quatre grandes duchesses Olga, Anastasia, Tatiana et Maria Nicolaëvna, ainsi que le tsarévitch Alexis Nicolaiëvitch, des années fastes jusqu'à leur exécution à Ekaterimbourg en 1918.
Léguées au canton de Vaud, les photographies de Pierre Gillard retrouvent une place symbolique et ephémère sur la mythique Place Rouge. Le destin de la famille du tsar, canonisée par l'Eglise orthodoxe russe en 2000, rencontre un vif intérêt chez les Russes et explique le succès de l'exposition temporaire visitée par la délégation vaudoise en voyage en Russie du 13 au 16 septembre.
Première visite du responsable des relations extérieures
ROME, Lundi 14 septembre 2009 (ZENIT.org)
Le responsable des relations ecclésiastiques extérieures du Patriarcat de Moscou, l'archevêque Hilarion de Volokolamsk rencontrera Benoît XVI au cours de sa visite au Vatican où il a été invité par le cardinal Kasper, du 15 au 20 septembre.
Un communiqué du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, présidé par le cardinal Walter Kasper souligne que cette visite témoigne de « la continuité des bonnes relations » entre le conseil pontifical et le département présidé par l'archevêque Hilarion.
Il s'agit de « confirmer les rapports d'amitié entre l'Eglise catholique et l'Eglise orthodoxe russe ».
C'est la première visite de l'archevêque Hilarion à Rome, depuis sa nomination à cette responsabilité, auparavant assumée par le nouveau patriarche de Moscou, Kirill.
L'archevêque orthodoxe russe rencontrera outre le cardinal Kasper, le cardinal-secrétaire d'Etat Tarcisio Bertone, et le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, et Mgr Gianfranco Ravasi, président du Conseil pontifical de la culture.
Dans son communiqué, le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens fait observer que, « dans le sillage de nombreuses rencontres et conversations tenues par le passé avec le patriarche, cette visite confirmera les rapports d'amitié entre l'Eglise catholique et de l'Eglise orthodoxe russe, sur de solides bases de compréhension et de respect réciproques, dans la perspective d'une collaboration par la présence des Eglises dans la vie des peuples en Europe et dans le monde ».
Anita S. Bourdin
L’Eglise russe considère qu’elle a un rôle important à jouer dans les relations russo-géorgiennes.
L’archevêque métropolitain de Moscou a estimé, ce 13 septembre 2009, que les liens d’amitiés qui persistent entre les Eglises russe et géorgiennes sont un gage d’amitié entre ces deux pays qui se disputent la tutelle de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Alors que la Fédération de Russie a reconnu, il y a un an, l’indépendance de ces deux régions sécessionnistes, l’Eglise russe se révèle plus prudente.
Pour elle, la loi canonique de partage d’influence des provinces n’est pas remise en question : l’Eglise orthodoxe géorgienne, autocéphale, inclut l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, « malgré le changement de frontière » qui a eu lieu avec leur détachement officiel de la Géorgie. Rappelons toutefois que ce redécoupage n’est reconnu que de la Russie, du Nicaragua et du Vénézuela.
Par Sophie Tournon. Source : Georgia Times
L’archevêque métropolitain de Moscou a estimé, ce 13 septembre 2009, que les liens d’amitiés qui persistent entre les Eglises russe et géorgiennes sont un gage d’amitié entre ces deux pays qui se disputent la tutelle de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud. Alors que la Fédération de Russie a reconnu, il y a un an, l’indépendance de ces deux régions sécessionnistes, l’Eglise russe se révèle plus prudente.
Pour elle, la loi canonique de partage d’influence des provinces n’est pas remise en question : l’Eglise orthodoxe géorgienne, autocéphale, inclut l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, « malgré le changement de frontière » qui a eu lieu avec leur détachement officiel de la Géorgie. Rappelons toutefois que ce redécoupage n’est reconnu que de la Russie, du Nicaragua et du Vénézuela.
Par Sophie Tournon. Source : Georgia Times
vendredi11 septembre 2009, par Gari/armenews
Le Patriarcat arménien de Jérusalem a récemment émis une vive protestation contre une décision du ministère israélien de l’Intérieur d’expulser deux séminaristes impliqués dans une rixe avec un jeune homme juif qui avait craché sur une procession religieuse à laquelles ils prenaient part.
Le porte-parole du Patriarcat, le Père Pakrad Bourjekian, a noté que ce n’était pas la première fois que des membres du clergé arménien ou d’autres églises chrétiennes étaient victimes d’agressions de ce genre à Jérusalem. Il a ajouté que les hommes d’église n’étaient d’ailleurs pas les seuls visés par ces actes gratuits de violence ou de mépris, qui s’en prennent indifféremment aux membres de la communauté arménienne affichant leur appartenance religieuse par le port de la croix ou tout autre signe.
Cette dernière provocation est survenue le soir du dimanche 6 septembre, alors que les séminaristes arméniens réintégraient le couvent de Saint-Jacques à l’issue de leur procession hebdomadaire à l’église du Saint-Sépulcre. Aux abords du couvent, un jeune Juif coiffé de la kipa a craché au passage du cortège religieux.
Le Patriarcat arménien de Jérusalem a récemment émis une vive protestation contre une décision du ministère israélien de l’Intérieur d’expulser deux séminaristes impliqués dans une rixe avec un jeune homme juif qui avait craché sur une procession religieuse à laquelles ils prenaient part.
Le porte-parole du Patriarcat, le Père Pakrad Bourjekian, a noté que ce n’était pas la première fois que des membres du clergé arménien ou d’autres églises chrétiennes étaient victimes d’agressions de ce genre à Jérusalem. Il a ajouté que les hommes d’église n’étaient d’ailleurs pas les seuls visés par ces actes gratuits de violence ou de mépris, qui s’en prennent indifféremment aux membres de la communauté arménienne affichant leur appartenance religieuse par le port de la croix ou tout autre signe.
Cette dernière provocation est survenue le soir du dimanche 6 septembre, alors que les séminaristes arméniens réintégraient le couvent de Saint-Jacques à l’issue de leur procession hebdomadaire à l’église du Saint-Sépulcre. Aux abords du couvent, un jeune Juif coiffé de la kipa a craché au passage du cortège religieux.
L’un des séminaristes ayant pris à partie le jeune Juif et ceux qui l’accompagnaient, ceux-ci ont répondu par d’autres crachats, provoquant une rixe qui s’est terminée par l’arrestation par la police israélienne de deux des séminaristes arméniens, astreints à une garde à vue de 24 heures.
Le même soir, la police a informé le patriarcat arménien que l’affaire serait jugée devant un tribunal le lendemain matin, où les Arméniens ont été informés que la police avait finalement porté l’affaire devant le ministère israélien de l’Intérieur, qui avait décidé d’expulser les deux séminaristes. Le Père Bourjekina s’est indigné de l’attitude des autorités israéliennes, qui ont toujours manifesté une indulgence patente devant de tels comportements.
Cette fois encore, les jeunes Juifs à l’origine de l’incident n’ont pas été inquiétés. Le religieux déplore en outre que ce « harcèlement par les civils » se double de complications administratives pour les moines et les prêtres arméniens originaires du Liban, de Syrie ou de Jordanie, dont le ministère retarde intentionnellement le renouvellement des visas. Il a exprimé la crainte que « ce genre de persécutions » contre les Arméniens puissent envenimer les relations déjà délicates entre l’Etat hébreu et l’Eglise arménienne.
Le même soir, la police a informé le patriarcat arménien que l’affaire serait jugée devant un tribunal le lendemain matin, où les Arméniens ont été informés que la police avait finalement porté l’affaire devant le ministère israélien de l’Intérieur, qui avait décidé d’expulser les deux séminaristes. Le Père Bourjekina s’est indigné de l’attitude des autorités israéliennes, qui ont toujours manifesté une indulgence patente devant de tels comportements.
Cette fois encore, les jeunes Juifs à l’origine de l’incident n’ont pas été inquiétés. Le religieux déplore en outre que ce « harcèlement par les civils » se double de complications administratives pour les moines et les prêtres arméniens originaires du Liban, de Syrie ou de Jordanie, dont le ministère retarde intentionnellement le renouvellement des visas. Il a exprimé la crainte que « ce genre de persécutions » contre les Arméniens puissent envenimer les relations déjà délicates entre l’Etat hébreu et l’Eglise arménienne.
Le métropolite de Kroutitzy et Kolomna Juvénal a célébré le 9 septembre un office des défunts, jour du dix-neuvième anniversaire de la mort tragique du père Alexandre Men (1935-1990).
« Voilà dix neuf ans que nous nous réunissons avec amour et reconnaissance sur la tombe du père Alexandre Men. Toutes ses activités pastorales étaient pures et sans le moindre manquement. Il nous appelait au salut, à la conquête du Royaume de Dieu », a dit le métropolite Juvénal dans son homélie.
L’office funèbre a été dit dans l’église de la Purification de la Vierge, à Novaya Derevnia, non loin de Moscou. Le père Men a été pendant de longues années le recteur de cette paroisse. A la suite de l’office le métropolite, accompagné de nombreux membres du clergé, s’est rendu sur la tombe du défunt, dans le village Semkhoz lieu où le père Men a été assassiné.
Le même jour le métropolite Juvénal a inauguré la conférence annuelle « Lectures du père Men » qui avait cette fois pour sujet « L’Eglise et la jeunesse ».
« Voilà dix neuf ans que nous nous réunissons avec amour et reconnaissance sur la tombe du père Alexandre Men. Toutes ses activités pastorales étaient pures et sans le moindre manquement. Il nous appelait au salut, à la conquête du Royaume de Dieu », a dit le métropolite Juvénal dans son homélie.
L’office funèbre a été dit dans l’église de la Purification de la Vierge, à Novaya Derevnia, non loin de Moscou. Le père Men a été pendant de longues années le recteur de cette paroisse. A la suite de l’office le métropolite, accompagné de nombreux membres du clergé, s’est rendu sur la tombe du défunt, dans le village Semkhoz lieu où le père Men a été assassiné.
Le même jour le métropolite Juvénal a inauguré la conférence annuelle « Lectures du père Men » qui avait cette fois pour sujet « L’Eglise et la jeunesse ».
Dans son allocution Mgr Juvénal a évoqué la récente époque athée.
Malgré les interdits et les persécutions le père Men a su faire venir au Christ de très nombreux nouveaux catéchisés. « Tels des étoiles qui brillent dans les ténèbres les serviteurs du culte illuminaient les âmes par la ferveur de leur foi. L’Eglise se maintenait en vie grâce aux prières qu’elle élevait au Ciel, ceux d’entre nous qui aimaient Dieu par dessus tout servaient la foi avec zèle et piété ».
Mgr Juvénal a également évoqué la mémoire du patriarche Pimen dont le saint patron est célébré à la date du 9 septembre.
Maintenant que les obstacles à la diffusion de la Bonne Nouvelle qui existaient dans le passé ont disparu les prêtres sont littéralement tenus de proclamer la parole de Dieu sans se donner de cesse. Ils peuvent s’inspirer dans cette mission du nom lumineux de l’archiprêtre Alexandre Men, pasteur zélé et talentueux qui ne se confinait pas dans sa famille ou sa communauté. Il prêchait, autant que cela était possible à l’époque, dans les milieux les plus larges, s’adressant « aux proches comme aux lointains ».
Les enfants spirituels et les amis du défunt ont été unanimes à constater que le métropolite Juvénal avait été cette année tout particulièrement aimant et éloquent. Dans son allocution inaugurale des « Lectures Men » Mgr Juvénal a invité l’auditoire à se préparer au mieux à la célébration du douzième anniversaire de la mort tragique du père Men.
Ceux qui vénèrent la mémoire du père Alexandre, qui viennent au Christ grâce à ses livres sont de plus en plus nombreux. C’est ce qu’a constaté le père Michel Depoutatov, l’un des disciples du défunt. De plus en plus de paroisses présentent les livres du père Men dans leurs librairies.
« Les lectures Men » seront cette année présidées par le père Victor Grigorenko. Deux expositions y seront organisées, l’une consacrée aux dessins et aux esquisses sur des sujets bibliques et historiques du futur père Men qui se passionnait pour le dessin lorsqu’il était adolescent. La deuxième exposition présentera des icônes peintes par le prêtre André Davydov.
Malgré les interdits et les persécutions le père Men a su faire venir au Christ de très nombreux nouveaux catéchisés. « Tels des étoiles qui brillent dans les ténèbres les serviteurs du culte illuminaient les âmes par la ferveur de leur foi. L’Eglise se maintenait en vie grâce aux prières qu’elle élevait au Ciel, ceux d’entre nous qui aimaient Dieu par dessus tout servaient la foi avec zèle et piété ».
Mgr Juvénal a également évoqué la mémoire du patriarche Pimen dont le saint patron est célébré à la date du 9 septembre.
Maintenant que les obstacles à la diffusion de la Bonne Nouvelle qui existaient dans le passé ont disparu les prêtres sont littéralement tenus de proclamer la parole de Dieu sans se donner de cesse. Ils peuvent s’inspirer dans cette mission du nom lumineux de l’archiprêtre Alexandre Men, pasteur zélé et talentueux qui ne se confinait pas dans sa famille ou sa communauté. Il prêchait, autant que cela était possible à l’époque, dans les milieux les plus larges, s’adressant « aux proches comme aux lointains ».
Les enfants spirituels et les amis du défunt ont été unanimes à constater que le métropolite Juvénal avait été cette année tout particulièrement aimant et éloquent. Dans son allocution inaugurale des « Lectures Men » Mgr Juvénal a invité l’auditoire à se préparer au mieux à la célébration du douzième anniversaire de la mort tragique du père Men.
Ceux qui vénèrent la mémoire du père Alexandre, qui viennent au Christ grâce à ses livres sont de plus en plus nombreux. C’est ce qu’a constaté le père Michel Depoutatov, l’un des disciples du défunt. De plus en plus de paroisses présentent les livres du père Men dans leurs librairies.
« Les lectures Men » seront cette année présidées par le père Victor Grigorenko. Deux expositions y seront organisées, l’une consacrée aux dessins et aux esquisses sur des sujets bibliques et historiques du futur père Men qui se passionnait pour le dessin lorsqu’il était adolescent. La deuxième exposition présentera des icônes peintes par le prêtre André Davydov.
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