Ce texte nous a été adressé par Irénée en tant que commentaire. Nous avons préféré en faire un post.

Je voudrais simplement rappeler en joignant ci dessous quelques extraits de ce qui figure dans le document officiel émanant de l'Eglise de Russie et concernant les relations avec les autres Eglises. Juste pour que les choses soient plus claires...
Extraits :
"Néanmoins, tout en reconnaissant la nécessité de rétablir l'unité chrétienne détruite, l'Église orthodoxe affirme que l'unité authentique n'est possible que dans le sein de l'Église Une, Sainte, Catholique et Apostolique. Tous les autres "modèles" d'unité sont irrecevables.
L'Église orthodoxe ne peut admettre la thèse selon laquelle, en dépit des divisions historiques, l'unité de principe, l'unité de fond des chrétiens n'aurait pas été détruite. Selon cette théorie, l'Église coïnciderait avec l'ensemble du "monde chrétien", et l'unité chrétienne existerait par dessus les barrières dénominationnelles, la division des Églises n'affectant que le niveau imparfait des relations humaines. L'Église, affirme-t-on, demeure une, mais cette unité se manifeste insuffisamment dans des formes visibles. Dans ce modèle d'unité la tâche des chrétiens est comprise non comme le rétablissement d'une unité perdue, mais comme la manifestation d'une unité subsistant d'une manière inamissible. Ce modèle répète la doctrine protestante de "l'Église invisible".


Absolument inacceptable et liée avec celle qui vient d'être exposée, est la théorie dite "des branches", qui considère comme normale et providentielle l'existence du christianisme sous forme de "branches" distinctes.
Pour l'Orthodoxie l'affirmation selon laquelle les divisions des chrétiens sont une imperfection inévitable de l'histoire chrétienne, qu'elles n'existent qu'à la surface de l'histoire et qu'elles peuvent être guéries ou maîtrisées moyennant des compromis entre dénominations est inacceptable.

L'Église orthodoxe ne peut reconnaître l'"égalité des dénominations". Ceux qui ont déchu de l'Église ne peuvent lui être à nouveau unis dans l'état où ils se trouvent actuellement; les divergences dogmatiques existantes ne doivent pas seulement être surmontées, mais contournées. Cela signifie que le chemin de l'unité est un chemin de repentance, de conversion et de renouveau.

Inacceptable, également la pensée que toutes les divisions sont des malentendus tragiques, que les désaccords ne paraissent inconciliables que par manque d'amour mutuel et de compréhension, qu'en dépit de toute la différence et de toute la dissemblance il y a une unité et un accord suffisants "sur l'essentiel ". Les séparations ne peuvent pas être ramenées à des passions humaines, à l'égoïsme, ni à plus forte raison aux circonstances culturelles, sociales ou politiques. L'affirmation selon laquelle ce qui distingue l'Église orthodoxe des communautés chrétiennes avec lesquelles elle n'est pas en communion sont des questions d'un caractère secondaire, est tout aussi inacceptable. On n'a pas le droit de réduire toutes les divisions et les désaccords aux seuls facteurs non théologiques.

La division du monde chrétien n'est pas seulement une division dans les formules doctrinales, mais aussi dans l'expérience de la foi. Il faut atteindre à un accord plein et sincère non seulement dans expression formelle de la foi, mais surtout dans son l'expérience même. L'unité formellement confessée dans le credo n'épuise pas l'unité de l'Église, encore qu'elle en constitue l'une des conditions nécessaires.

L'unité de l'Église est avant tout unité et communion dans les sacrements. Mais l'authentique communion dans les sacrements n'a rien de commun avec la pratique appelée "intercommunion". L'unité ne peut se réaliser que dans l'identité de l'expérience et de la vie dans la grâce, dans la foi de l'Église, dans la plénitude de la vie sacramentelle dans l'Esprit Saint.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 14 Mai 2010 à 11:11 | 14 commentaires | Permalien

Bonne fête de l'Ascension!
C'est au premier chapitre des Actes des Apôtres que l’on trouve le récit de l’Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Jésus accomplit sa mission sur terre et monte au ciel dans la gloire, acclamé par les anges. Il avait dit à Marie de Magdala : “Je monte vers mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu” (Jean 20, 17). Le Christ, vrai Dieu et vrai homme introduit, par son corps, l’humanité toute entière, rachetée par son sang, à la droite de Dieu le Père. Désormais nous sommes, avec le Fils de Dieu, les fils adoptifs du Père, héritiers du Royaume des Cieux.

En montant au ciel, Jésus promet à ses apôtres l’envoi du Saint-Esprit qu’ils recevront à la Pentecôte. Jésus promet aussi de rester avec les croyants jusqu’à la fin du monde (Matth. 28, 20). Par le Saint-Esprit, il est mystérieusement présent dans les sacrements. Une dernière promesse faite aux apôtres et annoncée par les anges-messagers. C’est le Retour glorieux du Christ, au second avènement. Il apparaîtra, entouré des anges, pour venir nous chercher et nous introduire, avec nos corps ressuscités, au Royaume des Cieux (I Thessaloniciens 4, 16-18).

Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Mai 2010 à 10:00 | 0 commentaire | Permalien

Le Kremlin a décidé de restaurer et dévoiler au public deux icônes vieilles de six siècles qui ont été redécouvertes sur deux tours de la forteresse fin avril sous une couche de plâtre apposé par les bolchéviques, a indiqué mercredi son Département des Musées.
Les deux icônes ornaient les portes des deux principales tours de la muraille du Kremlin. "Les travaux ont commencé pour enlever la couche épaisse de plâtre qui recouvrait les icônes depuis 1937", a dit Iana Belochapkina, porte-parole du Département.
"Les deux icônes ont été visiblement peintes à l'huile par-dessus des fresques et les travaux sont destinés à vérifier cette hypothèse", a de son côté déclaré Andreï Batalov, vice-directeur général des Musées du Kremlin...Suite AFP

Rédigé par l'équipe de rédaction le 12 Mai 2010 à 20:43 | 0 commentaire | Permalien

La jeunesse du diocèse de Chersonèse
Le site Internet de l'association de la jeunesse du diocèse de Chersonèse (Patriarcat de Moscou) en France vient d'être lancé. Il existe en version russe, française, anglaise et allemande.
Il propose différentes informations, ainsi des albums de photographies et des vidéos.

L'association de jeunesse de l'Eglise Orthodoxe Russe en France, « Chersonèse », a pour but de consolider et de propager les valeurs et traditions spirituelles et culturelles de l'Europe en se fondant sur la tradition orthodoxe russe et sur l'héritage de l'Europe chrétienne du premier millénaire, à travers l'organisation d'événements sociaux et pédagogiques, de conférences, de séminaires, de camps d'été, d'activités socio-culturelles et éditrices.

Rédigé par l'équipe rédaction le 12 Mai 2010 à 13:18 | 0 commentaire | Permalien

NICE: un rapport du secrétaire diocésain, Michel Sollogoub
A lire dans son intégralité sur le site de la cathédrale de Nice Le rapport du secrétaire diocésain, Michel Sollogoub à l’AG de l’Archevêché suscitera certainement de nombreuses réactions d’ordre factuel, juridique, moral, enfin, car la vérité y est allègrement altérée, la réalité y est déformée.
« Parlons » accueillera volontiers les auteurs qui accepteront de traiter des aspects juridiques et autres de l’affaire de la cathédrale de Nice. Nous y incorporons quelques mises au point d’ordre factuel.

Extrait de l’extrait :

Michel Sollogoub: « Nous continuerons donc à soutenir notre association à Nice en continuant à rappeler qu’en vérité, pendant plus de 70 ans l’Etat russe –bolchévique, puis soviétique – de l’époque, occupé qu’il était à construire la nouvelle société d’où seraient bannies toutes les superstitions religieuses et alors qu’il s’efforçait de réduire par la force la foi des Chrétiens orthodoxes russes, a abandonné la cathédrale de Nice à son sort. Heureusement les émigrés de la première vague ont été là pour la sauvegarder, l’entretenir et l’embellir »

Parlons d’orthodoxie : - Qui sont « les émigrés de la première vague » ? Le métropolite Euloge rêvant de réintégrer l’Eglise Russe ? Les pères André Sergueenko et Boris Stark ainsi que la moniale Jeanne Reitlinger volontairement rentrés en URSS après la guerre pour y poursuivre leur sacerdoce ? Sainte Marie (Skobtsov) qui, à Ravensbrück, disait à ses compagnes de baraquement que son seul souhait, si elle survivait, était d’aller se rendre utile en Russie ? L'un de ses maîtres à penser, Nicolas Berdiaev tant aimé des tenants de l'école de Paris était restée jusqu'au bour fidèle à l'Eglise Russe. Les membres et les dirigeants des groupements militaires et des partis monarchiques et de droite qui œuvraient à faire disparaître le régime soviétique ? La fameuse « école de Paris » essentiellement constituée de marxistes et de sociaux-révolutionnaires repentis ? L’émigration de la première génération et de toutes celles qui suivirent étaient tout aussi désunie que l’était la Russie d’avant 1917.
Que dire enfin du Grand-duc Vladimir Kirillovitch qui souhaita être inhumé dans la cathédrale Saints Pierre et Paul? Ce souhait fût réalisé. N'est-ce pas là, avec la Grande-duchesse Maria Fedorovna, mère de Nicolas II dont les cendres furent transférées de Copenhague à Saint Pétersbourg le symbole le plus éloquent de la réalité des changements en Russie? Ne s'agit-il pas de représentants par excellence de "la première émigration"?
Il est plus qu’étrange de se revendiquer de l’émigration de la quatrième, voire cinquième, génération lorsque l’on n’a gardé de ses origines ni la langue, ni la culture et ne connaissant pratiquement rien de l’URSS et de la Russie post soviétique.
La réalité émigrée en Union Européenne, ce sont les très nombreux nouveaux arrivés, pour l’essentiel migrants économiques et jeunes spécialistes venus des pays orthodoxes de la C.E.I. et de l’ex COMECON. Ces fidèles, « victimes du phylétisme » que déplore M. Sollogoub aiment se retrouver dans les paroisses de leurs Églises mères. Ils ont beaucoup de peine à se reconnaître dans les églises dont ils ignorent la langue liturgique et les codes de communication avec le clergé et les paroissiens qui se sentent appartenir à « l’orthodoxie universelle ».

M.S : « En se déclarant continuateur de l’URSS pour la possession de la cathédrale, la Fédération de Russie se déclare implicitement solidaire des méfaits de l’URSS dans le domaine de la persécution religieuse : il est difficile de vouloir bénéficier des actifs sans assumer aussi le passif d’une situation historique donnée. Nous pensions que cette époque était révolue. Les faits prouvent qu’il n’en est rein. En refusant de porter une condamnation sur le régime soviétique et d’en tirer les conséquences, la Fédération de Russie se déclare implicitement solidaire de ce régime »
P.O. : - Il vaut mieux être aveugle que de lire ces élucubrations : la décommunisation et la désoviétisation ne se sont pas faites à la cadence et à la profondeur rêvées. M. Sollogoub aurait certainement mieux réussi à transformer et à purifier une société sortant de 75 ans d’arbitraire sanguinaire et de disette. Cela, bien sûr, en évitant l’effusion de sang.
L’auteur du rapport aurait-il le front de dire que la liberté de conscience n’existe pas en Russie ? Que les religions n’y sont pas séparées de l’Etat ? Que le patriarcat de Moscou reste cryptocommuniste et couvre les crimes du régime ?
Nous vous invitons à prendre connaissance de deux textes récents publiés sur « Parlons » : l’homélie du patriarche Cyrille à Boutovo ainsi que la réponse de l’higoumène Philippe, vice-président de la Directions des relations extérieures du patriarcat de Moscou au publiciste stalinien Alexandre Prokhanov. Ces deux textes sont d’une grande clarté. Ils peuvent servir de réponse exhaustive à M.Sollogoub.

M.S. « Nous en sommes profondément choqués et le regrettons vivement. Je le redis en pleine conscience : cette affaire est tragique pour nous tous. C’est une erreur majeure pour l’image de la Russie moderne en France. Je regrette vivement que, alors que certaines voix en Russie même évoquent la restitution des biens des Russes spoliés par le gouvernement soviétique, voici que le gouvernement de la Russie moderne s’en prend aux rares biens que nos grands-parents ont sauvegardé comme les ultimes vestiges de leur patrie perdue et qu’ils ont entretenus et enrichis comme ils l’ont pu et souvent, comme à Nice ou en d’autre lieux, en y consacrant beaucoup de ce qu’ils avaient pu préserver. Il s’agit bien d’un déni de l’œuvre de l’émigration dont nous sommes les héritiers. Je regrette aussi vivement que cette position ne soit pas partagée par la totalité des descendants de l’émigration russe »

P.O. : - Que faire ? Un groupe nombreux de descendants d’émigrés, et non des moindres (ainsi que beaucoup de Français « de souche ») sont restés fidèles au rêve de leurs ascendants : contribuer autant qu’ils le peuvent à ce que le pays d’origine se libère de la dictature communiste et revienne à sa tradition. Cela est en train de s’accomplir depuis le 21 août 1991.Faut-il leur reprocher cette fidélité ?

M.S. « Il faut, en effet, considérer l’archevêché pour ce qu’il est : une entité ecclésiale à la longue et riche histoire forgée dans l’émigration russe, ici, en Occident, et qui aspire à y poursuivre son témoignage pour le bien des fidèles qui y trouvent la voie de la Vie éternelle. Une entité ecclésiale enracinée dans la tradition liturgique spirituelle et théologique russe : la Russie est incontestablement la patrie spirituelle de ceux de nos fidèles qui ne sont pas d’ascendance russe. Pour les autres, elle est une Patrie tout court »

P.O. :- Et pour preuve de cela : le torrent de calomnies et de mensonges qui est déversé sur la Russie moderne et l’Eglise orthodoxe russe ! En particulier et surtout dans les déclarations à propos de l’affaire de Nice.

M .S. « Enracinée dans la tradition russe, mais ouverte à tous : l’orthodoxie ayant une dimension universelle comme nous l’avons appris de nos Père de l’Ecole de théologie de Paris, elle n’est ni Russe, ni Grecque, ni Roumaine, ni Serbe »

P.O . : - Relevant directement de Constantinople ce qui ne peut être qu’un statut provisoire dans l’ecclésiologie orthodoxe.

M .S. « C’est le fondement de notre désaccord avec le Patriarcat de Moscou et un certain nombre d’Églises–mères qui cherche à rassembler tous les orthodoxes russes, comme le Patriarcat de Roumanie cherche à réunir tous les orthodoxes Roumains et le Serbe, tous les serbes. Cette maladie phylétiste de l’orthodoxie qui se déchaîne aujourd’hui, nous nous y opposons, parce que nous croyons que le message du Christ transmis dans son authenticité par notre Eglise orthodoxe s’adresse à tous les hommes, quelle que soit leur nationalité, et que nous avons à en témoigner là où Dieu nous a donné de vivre. C’est la vocation unique de notre Archevêché. Nos Pères l’avaient pressenti dès les années quarante. Nous nous efforçons de lui rester fidèles : dans la pauvreté certes, car aucune Eglise mère nationale ne nous soutient – nous n’avons ni passeport diplomatique pour nos clercs, ni moyens de pression politiques,- avec le dévouement et l’abnégation de ceux qui savent où est l’Unique Nécessaire et qui ne tirent aucun avantage de leur service désintéressé »

P.O.- Le budget de la cathédrale Saint Nicolas à Nice tel que publié par « Le Figaro » en est la meilleure preuve. (" Effectivement, il faut payer aujourd'hui trois euros pour visiter la cathédrale. Multipliée par des milliers de visiteurs, cette somme alimente un budget confortable pour une paroisse. Il a été de 580 784 euros en 2008, selon les comptes approuvés en assemblée générale. Cela en fait l'une des paroisses orthodoxes les mieux dotées en France. Elle a la charge de neuf salariés dont les prêtres, et une dizaine d'appartements de fonctions. Autant d'éléments matériels qui entrent dans l'équation du conflit. Cette aisance, qui donne son indépendance à l'association - les visites rapportent un peu moins de la moitié du budget -, cesserait le jour où la Russie serait confirmée dans la propriété du lieu)

M.S : « Dans le respect aussi de l’esprit du Concile de Moscou de 1917-1918, que notre Archevêché est le seul en Europe à pratiquer, qui donne à la communauté paroissiale l’autonomie indispensable… »

P.O. - Voir la manière dont sont préparées et tenues les assemblées diocésaines et paroissiales que ce soit à St Serge ou Alexandre de la Néva ( cf.Seraphin Rehbinder: L'archevêché est-il fidèle à sa vocation?)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Mai 2010 à 20:39 | 23 commentaires | Permalien

Le patriarche Kirill Ier de Moscou et de toutes les Russies offre un concert à Benoît XVI à l'occasion de son anniversaire, le 20 mai à 18 h dans la salle Paul VI du Vatican. Le concert a lieu dans le cadre de la Journée de culture et de spiritualité russe organisée au Vatican et promue par le patriarche.
« C'est un cadeau de l'Eglise orthodoxe russe » au pape pour son anniversaire, a précisé l'higoumène Philipp Vassiltsev. Un message du patriarche Kirill Ier devrait être lu à cette occasion par le métropolite Hilarion. Le pape prononcera une allocution à la fin du concert.
L'orchestre national russe sera placé sous la direction de Carlo Ponti - fils de Sofia Loren et Carlo Ponti. Participeront aussi à ce concert le chœur du synode de Moscou, dirigé par Alexeï Puzakov, et la Chapelle des Cors de Russie, dirigé par Sergeï Pechanski....suite ROME, Lundi 10 mai 2010 (ZENIT.org)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Mai 2010 à 20:00 | 0 commentaire | Permalien

Chers Amis
A 9 H 30 du matin, sera diffusée l'émission "Orthodoxie" produite par l'archiprêtre Nicolas Ozoline et réalisé par le cinéaste Jean-Pierre Bonneau, dans le cadre de France 2, en deux volets, et consacrée à l'exposition de Rueil-Malmaison "L'Archipel des Solovki, Veilleuse du Grand Nord" et à la table-ronde, conçue et dirigée par votre serviteur, également commissaire de l'exposition.
Interviendront le hiéromoine Stefan, du Monastère des Solovki, et auteur des photographies, l'archiprêtre Nicolas Ozoline, Mr Nicolas Miletitch, ancien directeur de la rédaction de l'AFP, le prof. Oleg Kobtzeff, et Saverio Maestrali, photographe et directeur artistique de l'exposition.

Cyril Semenoff-Tian-Chansky

Rédigé par l'équipe de rédaction le 10 Mai 2010 à 15:10 | 0 commentaire | Permalien

Pour un climat serein entre catholiques et orthodoxes
Les deux "Journées de culture et de spiritualité russe" organisées de manière inédite au Vatican les 19 et 20 mai s’inscrivent dans un climat de “compréhension“ qui s’installe peu à peu entre Rome et Moscou depuis l’élection de Benoît XVI, selon le Conseil pontifical de la culture, l’un des organisateurs de ce projet. Le patriarche de Moscou Cyrille sera représenté par l’archevêque Hilarion Alfeyev, président du département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou.


Ces journées, qui impliquent également le Conseil pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, ont été présentées lors d’une conférence de presse le 7 mai.
Interrogé au sujet d’une première rencontre entre Benoît XVI et le patriarche Cyrille, Mgr Pasquale Iacobone a défini les manifestations des 19 et 20 mai comme “des germes de futurs développements“ dans les relations entre catholiques et orthodoxes, dans un climat “d’amitié, de collaboration et de compréhe …suite Rome, 7 mai 2010 (Apic)

Rédigé par l'équipe de rédaction le 9 Mai 2010 à 17:03 | 2 commentaires | Permalien

Nicolas Ross: Réunion rue Daru
Pour se mettre dans l’ambiance de l’époque trouble et décisive pour l’avenir de l’Exarchat russe d’Europe occidentale du Patriarcat de Constantinople. Il s’agit de la traduction d’un extrait du Journal de Pierre Kovalevsky, daté du mercredi 29 août 1945 et tirée d’un livre à paraître prochainement.
N.R.

Réunion rue Daru.
Je suis allé rue Daru pour tout préparer, mais en vain. Il y avait une telle obstruction de la part du père Savva qu’il a été impossible de rien organiser. Dans l’intérêt même du point de vue qu’il défend, il aurait été utile de prévoir le programme de la séance, la rédaction du protocole etc. Il ne faisait que déambuler dans la cour et dans le bureau en répétant à tout le monde : « C’est une réunion de tchékistes, convoquée sur l’ordre du GPU », ce qui a révolté beaucoup de personnes.
La majorité des clercs et des laïcs a une attitude correctement conservatrice : tout en saluant dans l’amour les arrivants et la possibilité d’avoir des relations avec eux, ils veulent conserver ce qui a été créé en 25 ans, ce qui a une valeur originale, et veulent défendre la liberté de leur action dans l’Église et de leurs activités contre toute influence politique. Seules 5-6 personnes (parmi les présents) souhaitent une soumission totale et sans réserves.
Un autre groupe irréductible se rassemble autour de l’archimandrite Cyprien. Le Métropolite et le père Savva constituent les pôles les plus extrêmes par rapport aux groupes qui penchent de leur côté. Le Métropolite rejette notre existence et la valeur de nos activités ici et, de cette manière, notre passé dans lequel il s’est impliqué, et il veut ainsi le gommer entièrement. Le père Savva ne fait que se répandre en imprécations.

Il a été décidé de ne laisser entrer que les délégués. J’ai proposé de tenir une liste à l’entrée, le père Savva l’a refusée, mais au bout de 10 minutes, il l’a autorisée pour les laïcs, après que j’eus mis du papier et une plume sur la table. À la place des seuls délégués, il a laissé entrer quantité de personnes extérieures qui, par ailleurs, étaient des gens bien connus. Il a confié le secrétariat au « groupe de résistance », alors qu’il avait affirmé, une demi-heure avant cela qu’il ne fallait ni compte-rendu, ni protocole (à Th.G. Spasski, K. Andronikov et Sacha Schmemann, qui ne représentaient personne).

Le métropolite Nicolas est arrivé un quart d’heure à l’avance et les quatre évêques se sont consultés entre eux pendant quelques minutes. À 5 h précises, ils sont entrés dans l’église, après avoir été salués sur les marches par le recteur, le clergé et, vu l’absence du marguillier, par A. Merkoulov. À la question d’Afonski au sujet de ce qu’il fallait chanter, le père Savva a répondu : « Rien du tout ! » Alors, je me suis mis d’accord avec le père Grégoire Lomako et il a été décidé de chanter À Ta très pure image (aujourd’hui, c’est la fête du Troisième Sauveur). Tout le monde était assis sur des chaises, disposées en travers de l’église. Les évêques se sont installés à une table, dans des fauteuils. […] Le métropolite Euloge voulait s’asseoir au centre, mais j’avais disposé deux fauteuils l’un à côté de l’autre et deux sur les côtés, pour les deux évêques. Mais comme le métropolite Nicolas, à cause de la surdité du Métropolite dans son oreille droite, a voulu s’asseoir à gauche de lui, je pensais que le métropolite Euloge s’assoirait dans le fauteuil de droite, mais il s’est assis dans le fauteuil de gauche et le métropolite Nicolas s’est retrouvé totalement de côté.

Le premier à prendre la parole fut le métropolite Euloge. Bien qu’il eût apporté des notes, il a parlé sans les consulter. Je n’ai jamais entendu de discours à la fois aussi incohérent et aussi déconnecté de la réalité. Il y avait là des anecdotes concernant de vieilles dames, les larmes et l’attendrissement provoqués par la rencontre avec une jeune fille soviétique qui a conservé sa virginité durant 20 ans, mais aussi un appel à tout abandonner et à partir là-bas, parce que c’était là-bas que se trouvaient les vraies tâches à accomplir. Le plus désagréable était de voir Monseigneur noircir le tableau de notre vie en émigration en parlant d’une dénationalisation totale, qui n’existe pas, de la conversion de notre jeunesse au catholicisme, ce qui est un vrai mensonge etc. Pourquoi se comporte-t-il ainsi ? L’impression laissée est très pénible. « Recevez-nous, vos parents pauvres, chez vous », voilà sa conclusion.
Le métropolite Nicolas, dans un brillant discours qui a duré une heure, a exposé la situation de l’Église dans les circonstances présentes. Bien sûr, la NEP dans l’Église a redonné du pouvoir à la hiérarchie et on peut se réjouir que certaines choses aient déjà été faites et que beaucoup d’autres pourraient être faites, mais son exposé est quand-même trop optimiste. Si beaucoup de choses ont changé depuis 1943, il y avait encore des persécutions en 1941, alors que d’après ses affirmations, il était possible d’agir même en ces années-là. Les chiffres indiqués par le Métropolite doivent être pris comme des vœux, et non comme la réalité (20 000 paroisses et 30 000 prêtres). Il est évident que toutes les informations disponibles convergent sur un point : il y a un manque considérable de prêtres et on n’a pas assez de membres du clergé pour desservir les églises qui sont ouvertes. […]

Après le métropolite Nicolas, c’est le père Grégoire Lomako qui a parlé au nom de toutes les paroisses. Bien qu’il eût rédigé son texte lui-même, sans consulter une seule paroisse, son exposé a été reçu par tous avec une approbation silencieuse et je peux affirmer qu’il correspondait au sentiment général. Il s’est exprimé, comme toujours, avec une grande aisance. Il a noté l’importance de la paroisse et de l’église dans la vie de l’Église hors frontières, l’esprit de sacrifice des exilés lors de l’édification de leurs lieux de culte, leur situation différente dans les pays orthodoxes et les pays non orthodoxes, les erreurs des évêques et le fait que la soumission au Patriarche œcuménique était juste, en sa qualité d’évêque des orthodoxes qui vivent en dehors des frontières de leur Église locale. Mais la fin de l’exposé du père Grégoire a manqué de clarté : « Il faut que Moscou se mette d’accord avec Constantinople, mais il est également indispensable que nous restions sous Constantinople ». Le plus important est que dans son exposé eut été établi le fait que l’Église russe hors frontières avait une existence propre, et qu’il était souhaitable qu’elle fût autonome.

La réunion aurait pu s’achever à ce moment-là et on aurait eu l’impression qu’on avait écouté des exposés sans que se fût exprimé l’avis du clergé et des fidèles. Mais alors le métropolite Euloge a commis une bienheureuse erreur. Il a proposé de passer aux résolutions et d’envoyer un télégramme à Constantinople avec une demande de renoncer à nous garder sous sa juridiction et de nous transférer sous celle de Moscou. Trois personnes (dont le père Constantin Zambrjitski) ont crié : « Nous le demandons ». Mais les autres ont exprimé une désapprobation totale et, tout-à-coup, toutes les langues se sont déliées. Durant la dernière heure, dans une série de discours et d’interventions de meeting, tous les courants se sont exprimés, et on peut dire que les délégués de Moscou ont pu découvrir un tableau complet de toutes les difficultés présentes (et non de la décision simpliste que préconise le métropolite Euloge), et les participants ont pu se rendre compte de la responsabilité et de l’importance des décisions à prendre.

Le premier à parler, très bien et de manière très concrète mais vive, fut le père Vassili Zenkovski. Il attira l’attention sur le fait que les orthodoxes hors frontières étaient étrangers au pouvoir soviétique, qu’ils étaient appelés sous les drapeaux dans les pays où ils résidaient et que, pour cette raison, beaucoup de ce qui est naturel dans les limites de la Russie soviétique ou même dans les pays qu’elle occupe, n’est pas applicable ici. Il s’est opposé avec la plus extrême vigueur à l’image négative, brossée par le Métropolite, de notre existence ici. Nos activités se développent et nous accomplissons ici notre travail d’orthodoxes. C’est pour cela que l’autonomie est indispensable pour l’Église hors frontières. Ce qui apparaît à Moscou comme le summum de la liberté, après 20 années où elle était absente, nous étoufferait totalement.
Les mêmes idées ont été exprimées par le représentant de la paroisse de Rueil-Malmaison. A.V. Kartachev, malheureusement, après avoir exprimé des idées justes au sujet des fidèles et de leurs guides, ainsi que de la nécessité de débattre de tout et de tout préparer, est parti dans un exposé savant, qui en a effrayé beaucoup.
Le Métropolite, qui jusqu’à cet instant avait paru indifférent, s’est animé brusquement et a dit d’un ton à la fois vexé et têtu : « Il n’y a pas que la conciliarité dans l’Église, mais aussi un aspect apostolique, et les décisions ne sont pas prises par les fidèles, mais par les évêques ». Et il a tapé plusieurs fois sur la table. Il s’est découvert par ailleurs que des pourparlers entre Constantinople et Moscou à notre sujet (d’après le métropolite Nicolas), non seulement étaient en cours, mais avaient presque abouti, et qu’il était donc tout simplement incongru d’envoyer un télégramme.
Ensuite a débuté un meeting général. Le père Constantin Zambrjitski s’est exprimé pour une soumission totale, le père Choumkine pour une confiance totale au Métropolite, Kachkine, le marguillier du Petit-Clamart, contre le clergé qui provoque des schismes etc. Enfin, vers 8 h, la réunion s’est achevée. Parmi les 80 personnes présentes, plus de 60 étaient pour une solution conservatrice et protectrice des acquis, environ 10 sont restés dans une opposition résolue, près de 10 étaient pour une soumission totale et sans conditions [à Moscou], et une seule (le métropolite Euloge) pour la liquidation de tout et le départ là-bas.

Le métropolite Nicolas a tout le temps écouté avec attention et, semble-t-il, a compris où se trouvaient les difficultés et ce qu’il fallait faire. À la fin, il a dit en son nom propre et en celui du patriarche Alexis, que pour l’Église hors frontières serait conservé le statut d’exarchat avec sa propre organisation et avec le métropolite Euloge à sa tête.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 8 Mai 2010 à 08:44 | 0 commentaire | Permalien

L’higoumène Philippe (Riabykh) : « C’est notre peuple multiethnique  qui a gagné la guerre »
Le 29 décembre 2009 Alexandre Prokhanov, rédacteur en chef du quotidien « Zavtra » a écrit à Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, Président du Département des relations ecclésiales extérieures, le priant de clarifier l’attitude de l’Eglise quant au rôle de Joseph Staline dans l’histoire de notre pays. A.Prokhanov se référait à son article « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu! » (« Zavtra », N°1,2010).
A la veille du 65e anniversaire de la Victoire l’higoumène Philippe (Riabykh), vice-président de la DREE a répondu à cette lettre :


Distingué Alexandre Andréevitch,

Mgr Hilarion, métropolite de Volokolamsk, m’a chargé de répondre à votre lettre du 29 décembre dernier.
La manière dont l’Eglise Orthodoxe Russe perçoit l’histoire du XX siècle est exposée dans de nombreux ouvrages et travaux de recherche. L’Eglise s’en tient à la seule approche concevable, celle qui se fonde sur un amour désintéressé de la Patrie et l’évidence du rôle essentiel de la foi dans la vie du peuple. L’histoire moderne a démontré qu’aucun effort humain, fût-il le plus brutal, n’est à même de maintenir l’unité au sein de la société et de lui apporter la prospérité. La négation de Dieu et, d’autant plus, l’athéisme militant conduisent à de graves erreurs politiques et sociales : « L’insensé a dit en son cœur: « Non, plus de Dieu ! » (Ps 13,1).

De nombreux milliers de fidèles ont payé de leurs vies ces principes qui sont ceux de l’Eglise à l’égard de l’histoire du XX siècle. Les patriotes de la Russie historique doivent aujourd’hui faire de sorte à ce que jamais plus notre Etat ne retombe dans une politique athée. Un tel retour serait de nos jours une réelle menace pour la survie même de notre pays.

L’héroïsation des athées et de leurs méthodes de gouvernement ne saurait contribuer à la cohésion des peuples de la Russie historique. Bien au contraire, elle favorise la désunion. Que dites-vous du patriotisme tel qu’il est exprimé dans ces paroles de Lénine à propos de la Première guerre mondiale : « Ceux qui préconisent la victoire de leurs gouvernements dans cette guerre, de même que ceux qui proclament « Ni victoire, ni défaite » sont les uns et les autres des tenants du national-chauvinisme. Dans cette guerre réactionnaire la classe révolutionnaire ne peut que souhaiter la défaite de son gouvernement, ne peut ne pas voir les liens de cause à effet entre les échecs militaires des gouvernements avec de meilleures possibilités de les faire tomber. Au contraire, tout ouvrier conscient est dans son for intérieur persuadé de l’opportunité de la défaite. Cela s’insère parfaitement dans notre logique de transformation de la guerre impérialiste en guerre civile » (V. Lénine, « Le socialisme et la guerre », l’attitude du parti social-démocrate ouvrier de Russie à l’égard de la guerre).

Envers et contre tout très nombreux sont ceux qui, bien qu’ayant eu à souffrir du régime soviétique, sont restés fidèle à la Russie. Souvenons-nous de la Grande-duchesse Elisaveta Fedorovna, devenue Sainte et martyre. Voyant dans quel abîme avait été précipitée la Patrie elle écrivait à l’Empereur Nicolas II, alors que Lénine et ses camarades appelaient à la défaite : « J’éprouve une profonde compassion pour la Russie et son peuple qui ne savent plus ce qu’ils font. Comment ne pas les comparer à des enfants souffrants que nous aimons bien plus lorsqu’ils sont malades que quand ils sont gais et en bonne santé. La Sainte Russie ne peut périr. Mais, hélas, la Grande Russie n’est plus… »

Les bolchéviks ont dès la prise du pouvoir fait de leur mieux pour que périsse l’un des plus grands pays chrétiens du monde. Ils ont exterminé des millions de nos compatriotes dans le but d’édifier un problématique paradis terrestre. Je ne suis pas enclin à idéaliser l’Empire Russe. Il est cependant nécessaire de rappeler que ce pays a mis plus de mille ans à se constituer. C’était un pays qui se fondait sur les valeurs du christianisme et qui pouvait parfaitement continuer à se développer si les révolutionnaires ne s’étaient pas appliqués à le déstabiliser au lieu d’essayer de trouver des solutions concertées avec le pouvoir historique.
Staline a mis en place un système absolument inhumain que rien ne saurait justifier, ni l’industrialisation, ni l’acquisition de l’arme nucléaire, ni le maintien de l’entité territoriale, ni même la victoire dans la Grande guerre nationale… Tout ceci n’est pas à mettre au mérite de Staline. C’est le mérite de notre peuple multiethnique. Le régime stalinien se fondait sur la terreur, la violence, la négation des libertés, le mensonge et la délation. Ce régime était autodestructeur, les bourreaux d’hier devenant les victimes d’aujourd’hui. Ses succès étaient éphémères. Je n’ai rien à voir avec les « ennemis de l’empire » dont vous parlez et qui rejettent Staline et son système. Notre Patrie, la Russie, ne doit rien à personne pour les crimes perpétrés par le pouvoir communiste car c’est la Russie qui a été la première victime de ce pouvoir. Il a suffi que Staline meure pour que son régime s’écroule tel un château de cartes. Cette agonie a pris plusieurs décennies mais le compte à rebours à commencé le 5 mars 1953. Les systèmes athées sont de par nature éphémères. Le régime lénino-stalinien ne s’est maintenu en Russie que soixante-dix ans et quelques. Cela alors que la civilisation russe chrétienne fondée par saint Vladimir égal aux apôtres est plus que millénaire. La Russie aura un avenir si elle reste fidèle à ses racines historiques, si elle reste fidèle à son baptême dans les eaux du Dniepr. Avec l’aide de Dieu de nombreux peuple y cohabiteront dans l’amitié.
M. Prokhanov, vous faites dans votre article appel à l’opinion publique. En effet, nombreux sont ceux qui estiment que Staline est « le leader le plus populaire en Russie ». Mais il ne s’agit pas là d’un soutien au régime totalitaire mis en place par Staline ou du désir de voir en lui « un homme fort capable de mettre de l’ordre dans le pays ». La Russie, comme tout pays, a certes besoin d’un pouvoir fort et efficace. Mais d’un pouvoir que se fonderait sur d’autres valeurs et qui gouvernerait par d’autres méthodes. Se trouverait-il, même parmi vos camarades, des personnes qui accepteraient d’abandonner leurs appartements pour aller s’installer dans des camps de concentration inhumains et y être transformés en bêtes de somme ?
Si l’Eglise a prié pour le pouvoir et eu des contacts avec les représentants de ce pouvoir pendant la période stalinienne cela ne signifie en rien qu’elle acceptait la politique de l’Etat à l’égard de la religion et de la société dans son ensemble. L’Eglise prêchait alors comme toujours une approche religieuse de la vie alors que le pouvoir voulait implanter le matérialisme et une idéologie unique. L’Eglise était irréconciliable avec la vision du monde qui était celle du régime en place. De nombreux évêques, clercs et laïcs ont résisté au régime athée. Ils aspiraient à la renaissance de la Sainte Russie.

Je citerai l’archevêque Basile (Krivochéine) (1900-1985). Alors qu’il passait en voiture à proximités des basiliques du Kremlin son neveu lui fit observer la beauté de cette architecture. Mgr Basile répondit : « Oui, c’est très beau. Mais le jour viendra où il faudra sanctifier à nouveau ces cathédrales

». Ces jours sont enfin venus, gloire à Dieu ! L’Eglise fondée par Dieu a vocation à améliorer le monde par la force de l’amour. Sachant que Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés » (1 Tm, 2.4) l’Eglise accepte le dialogue avec divers pouvoirs, avec diverses personnalités dans l’espoir de les voir se tourner vers Dieu. C’est bien dans cet esprit que l’apôtre Paul écrivait à l’apôtre Timothée : « Je recommande donc, avant tout, qu’on fasse des demandes, des prières, des supplications, des actions de grâce pour tous les hommes, pour tous les rois et tous les dépositaires de l’autorité, afin que nous puissions mener une vie calme et paisible en toute piété et dignité. Voilà ce qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur, lui qui veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm, 2,1-4).
On ne saurait nier que des changements considérables sont survenus en 1943 dans la politique de l’Etat soviétique à l’égard de la religion. Ce changement d’attitude de la part de Staline s’expliquait par l’agression de l’Allemagne hitlérienne contre l’Union soviétique. Les Allemands réussirent à occuper une partie importante du territoire, y compris des régions où toute vie religieuse avait été supprimée. On comptait dans l’ensemble de l’URSS (frontières de 1939) au moment de la guerre déclenchée par l’Allemagne 300 églises, 4 évêques en chaire, près de 500 clercs non encore arrêtés. Les bolcheviks avec Staline à leur tête s’étaient fixés pour but l’anéantissement de la vie religieuse dans toutes ses manifestations. Mais ils furent amenés à changer leurs positions avec la Grande guerre nationale. Les raisons de ce changement sont évidentes. La vie religieuse connaissait une véritable renaissance dans les territoires occupés (les autorités d’occupation ont laissés reprendre leurs activités à près de 9.000 paroisses, alors que Staline n’a à la même époque restitué à l’Eglise que 718 églises. Ne pensez-vous pas, M. Prokhanov, qu’il nous incombe dans ces conditions de nous mettre à idolâtrer Hitler ?). Un tel renouveau de la vie religieuse exigeait de Staline qu’il y réagisse par des mesures de propagande. Il se devait de montrer que la vie religieuse était également possible dans les territoires non occupés et que la libération par l’Armée Rouge des régions occupées n’entrainait pas la suppression de la vie religieuse.

Autre chose : le retour à cette époque des symboles traditionnels russes, - épaulettes des officiers, réhabilitation de la musique et de l’architecture classiques… Tout cela n’était que propagande. L’unique objectif étant de sauver par tous les moyens le régime en place. Plusieurs milliers de nos compatriotes qui avaient fui la Russie à la suite de la guerre civile furent dupes de ce leurre stalinien et regagnèrent le pays. Le résultat en est connu : la majorité d’entre eux furent emprisonnés et réduits à se nourrir du brouet carcéral.
Vous mettez au crédit de Staline, M. Prokhanov, d’avoir reconstitué « le grand espace russe ». Or, nous savons que cet espace a été morcelé par les successeurs du « guide tous les temps et de tous les peuples ». Staline a laissé une bombe à retardement en redessinant à son goût « le grand espace russe » et en traçant des frontières artificielles entre les ex Républiques soviétiques. Cette stratégie stalinienne a engendré l’extrémisme, le nationalisme et la xénophobie qui sévissent de nos jours. Un seul facteur unificateur s’est maintenu dans l’espace historique de la Russie (Fédération de Russie, Ukraine, Belarus, Moldavie et autres États indépendants de l’ex URSS), c’est l’Eglise orthodoxe. Si l’Empire Russe n’avait pas été démembré après la révolution selon des critères ethniques et territoriaux on aurait pu éviter de disloquer le pays réel et de le faire disparaître au début des années 90.

Notre Sainte Eglise a toujours été et reste dans le courant des siècles avec son peuple dans les joies comme dans le malheur. Notre clergé a partagé le sort de la nation à l’époque du joug tartare, de même qu’en 1612 et que lors de l’invasion napoléonienne et des tranchées de la Première guerre, à l’époque de la Terreur rouge, dans les camps du GOULAG, pendant la Grande guerre nationale ainsi que dans les années de la désagrégation de notre Patrie et celles de la crise économique.
En réponse à vos derniers arguments, M . Prokhanov, je dirai que la victoire de 1945 n’a pas été remportée par notre peuple grâce au leadership de Staline. D’éminents historiens rendent Staline responsables des terribles pertes que nous avons endurées. La politique arbitraire conduite avant la guerre a causé la mort de dizaines de millions de nos compatriotes. C’est notre peuple multiethnique qui a gagné la guerre car il s’inspirait des paroles du Christ : « Nul n’a plus grand amour que celui-ci : déposer sa vie pour ses amis » (Jn 15.13).

J’aimerai espérer que ce débat à propos de l’histoire récente de notre pays se poursuivra d’une manière civilisée et n’entraînera pas la séparation de notre peuple en deux camps hostiles.
Dans l’espoir d’être compris par vous, veuillez agréer l’assurance de mes sentiments les meilleurs,

Higoumène Philippe (Riabykh), vice-président du Département des relations ecclésiales extérieures du patriarcat de Moscou

En russe Mospat. ru

© Traduction pour " P.O." Nikita KRIVOCHEINE

Rédigé par l'équipe de rédaction le 7 Mai 2010 à 12:59 | 1 commentaire | Permalien

Anniversaire de la Victoire et défaite de Staline
Vladimir Golovanow

J'ai fait un court séjour en Russie fin avril et j'ai été frappé par la lecture des journaux: de pleines pages étaient consacrées à la préparation du 65ème anniversaire de la Victoire, ce qui est habituel. Mais parmi les souvenirs de vétérans et de survivants du blocus de Leningrad il y avait aussi un très grand nombre d'articles dénonçant les fautes, les erreurs et les crimes de Staline (1).
Tout a commencé début avril, quand le maire de Moscou annonça vouloir décorer la ville pour le 9 mai avec de grands portraits des héros de la guerre, dont le généralisimus Staline. L'idée a provoqué un tollé dans la presse et l'ONG Mémorial annonça son intention de réaliser un contre affichage. Simultanément Poutine dénonçait le massacre des Polonais à Katyn (de façon ambiguë il est vrai), puis le film "Katyn" de Wajda, celui-ci sans ambiguïté, était montré en prime-time sur la chaine publique la plus regardée en Russie et la copie de l'ukase ordonnant l'exécution était publiée sur Internet sur ordre du président Medvedev. Fin avril la mairie annonçait l'abandon de l'affichage, sous la pression du Kremlin laissait entendre le quotidien Vedomosti.



Entre temps, le 140-ème anniversaire de la naissance de Lénine a été peu remarqué, contrairement aux années précédentes. Deux sondages récents du "Centre russe d'étude de l'opinion publique" (WCIOM) et du centre independent "Levada" montrent la baisse de sa notoriété et un autre sondage effectué parmi des enfants en école primaire montre même une complète méconnaissance du personnage (l'un des bambin a répondu que c'était un cosmonaute!)

Enfin la condamnation sans appel des crimes bolchéviques prononcée par le la patriarche Cyrille le 1 mai 2010 est venue clore ce mois d'avril qui a ainsi marqué une nouvelle avancée dans la débolchevisation de la Russie.

(1) Par exemple: ICI

Rédigé par Vladimir Golovanow le 6 Mai 2010 à 14:42 | 8 commentaires | Permalien

Le métropolite Hilarion Alfeyev, haut responsable de l’Eglise orthodoxe russe, affirme que son Eglise ne souhaite aucunement être une "Eglise d’Etat officielle" et qu’elle ne s’alliera jamais avec une quelconque force politique. Depuis 2005, Hilarion Alfeyev est privat-docent de la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg, en Suisse.

"La menace d’une utilisation de l’Eglise par le gouvernement n’a aucun fondement aujourd’hui", a déclaré le métropolite Hilarion Alfeyev, président du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, selon l’agence de presse russe Interfax. "Loin de vouloir accorder la priorité à un quelconque parti politique ou pouvoir politique, l’Eglise russe suit le principe de l’équidistance", insiste-t-il....
Suite Radio Ville-Marie

Rédigé par l'équipe de rédaction le 5 Mai 2010 à 16:55 | 0 commentaire | Permalien

Mgr Hilarion à propos de l’octroi de l’autocéphalie
Une interview de Mgr Hilarion avec S.Tchapnine, rédacteur en chef de la « Revue du patriarcat de Moscou »

« Nous avons abouti à un consensus pour ce qui est du problème de l’octroi de l’autocéphalie. La Commission préparatoire préconciliaire interorthodoxe poursuit son travail. Elle discute du projet de l’ordre du jour du Saint et Grand Concile de l’Eglise orthodoxe. La Commission examine en 2009-2010 le problème de l’octroi et de l’autocéphalie et de l’ordre des dyptiques des primats des Églises orthodoxes locales.

Les procédures de l’octroi de l’autocéphalie adoptées les 10-17 décembre 2009 à Chambésy représentent une grande avancée dans la coopération inter-orthodoxe. Il s’agissait de définir les procédures de l’octroi de l’autocéphalie et de l’autonomie aux églises orthodoxes ainsi que de l’ordre des dyptiques, ou séquence de la commémoration liturgique des primats des Églises locales. La discussion qui a duré six jours a permis de conclure quant à l’octroi de l’autocéphalie et de l’autonomie. La question de dyptiques a été reportée jusqu’à la prochaine session de la Commission. En 1993 le sujet de l’autocéphalie avait déjà été examiné par la Commission préconciliaire. Il avait été alors convenu que l’octroi de l’autocéphalie à une partie d’une Église locale doit se fonder sur le consentement préalable de l’Eglise Mère.

Ce n’est qu’avec ce consentement que l’on peut commencer à rechercher un consensus panorthodoxe adéquat. Cette recherche serait coordonnée par le patriarcat de Constantinople. La procédure de la proclamation de l’autocéphalie a été débattue par la Commission à sa session de décembre 2009. Il n’a pas été simple d’obtenir l’accord de tous les membres de la Commission. La délégation de l’Eglise orthodoxe russe estimait que cette procédure devait être conforme au principe conciliaire, traditionnel dans l’orthodoxie, lors de l’adoption de décisions importantes portant sur des questions présentant un intérêt pour l’Eglise dans son ensemble.

C’est dans cet esprit que le Tomos sur l’octroi de l’autocéphalie doit être signé par les Primats de toutes les Églises locales. Cette approche était également celles des Églises orthodoxes serbe, Roumaine, Bulgare, Polonaise, Tchèques et Slovaque. Les délégations de certaines Églises estimaient qu’il devrait suffire de la seule signature du patriarche œcuménique sous un tel Tomos.
Un débat approfondi a permis d’élaborer un libellé selon lequel il est indispensable que les Primats de toutes les Églises autocéphales apposent leurs signatures sous un Tomos octroyant l’autocéphalie. Les délégations ont convenu de débattre lors de la prochaine session de la Commission de la teneur d’un tel Tomos ainsi que de l’ordre des signatures.

En ce qui concerne la question de l’autonomie des Églises, la délégation du patriarcat de Moscou estime que chaque Église locale est en droit de conférer l’autonomie à l’une de ses parties. Une autre approche serait en contradiction avec le principe de non ingérence dans les affaires internes d’une Eglise orthodoxe autocéphale.

En effet, chacune des Églises autonomes dispose de droits très étendus à l’auto-administration tout en restant étroitement liée à l’Eglise à laquelle est rattachée. Le primat de cette Eglise personnifie l’autocéphalie de l’Eglise autonome: c’est lui transmet la sainte myrrhe à l’Eglise autonome, c’est le nom du primat de l’Eglise autocéphale qui est commémoré lors des liturgies officiées dans les paroisses de l’Eglise autonome. Cette position de principe avait obtenu l’assentiment de l’ensemble des membres de la Commission préconciliaire. Il y fut aussi décidé que chacune des Églises autocéphales est en droit d’octroyer l’autonomie à l’une de ses parties. Ce faisant elle est tenue de notifier les autres Églises de cet octroi d’autonomie ».

- La précision des libellés est très importante, surtout lors des traductions des textes dans diverses langues. Dans quelles langues s’est déroulée la discussion des projets de texte ? Existe-t-il un texte officiel en langue russe ?

« Conformément au Règlement des conférences panorthodoxes préconciliaires et des Commission préparatoires panorthodoxes adopté en 1986 le grec, le russe et le français sont les langues officielles. Lors de la session de décembre tenue à Chambésy, de même que lors des sessions précédentes, les rapporteurs se sont exprimés dans chacune de ces trois langues. Le secrétariat de Chambésy fournit une interprétation simultanée des débats. Les documents officiels sont également signés dans chacune des trois langues officielles. Chacune des versions fait foi… ».

« L’atmosphère des débats de la session de décembre de la Commission a été marquée par la volonté sincère des délégations d’aboutir à des décisions unanimes. Les délégations ont réussi à trouver des approches nouvelles pour aborder à nouveau des questions discutées depuis longtemps ».

- Est-que les décisions prises par la Commission sont définitives et quand entreront-elles en vigueur ?

« Les Commission préparatoires ne sont compétentes que dans la préparation du projet d’ordre du jour du Saint et Grand Concile de l’Eglise orthodoxe. Les documents élaborés par les Commissions doivent être approuvés par les Conférences préconciliaires. Ce n’est qu’ensuite qu’ils sont soumis à l’examen du Concile. La tenue de la Conférence panorthodoxe préconciliaire suivante, la cinquième, sera possible après que la Commission ait définitivement approuvé les documents portant sur l’autocéphalie et les dyptiques ».

-Quand doit se réunir la prochaine session de la Commission préparatoire ?


« Les dates de la prochaine session ne sont pas encore approuvées. Elle devra élaborer la procédure de la signature d’un Tomos octroyant l’autocéphalie et poursuivre la discussion de la question des dyptiques. J’espère que les délégations pourront aller de l’avant et que la volonté commune d’atteindre des consensus restera aussi forte ».

Mospat.ru

Traduction "P.O"

Rédigé par l'équipe de rédaction le 5 Mai 2010 à 12:42 | 1 commentaire | Permalien

Homélie du patriarche Cyrille pour le jour de la commémoration des Nouveaux Martyrs de Boutovo
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. Le Christ est ressuscité!

Ce n’est pas seulement les uns aux autres que nous adressons aujourd’hui cette salutation pascale mais aussi à tous ceux dont la vie s’est terminée ici. Les dépouilles de ces victimes innocentes gisent dans cette terre, alors que leurs saintes âmes séjournent aux cotés du Seigneur. Ceux qui ont été assassinés ici même glorifient avec nous le Christ Ressuscité se tenant dans la triomphante Eglise céleste.

Comment ne pas réfléchir en ce lieu de détresse à la terrible tragédie qui a frappé notre peuple ? Aux raisons de cette inimaginable cruauté, de ces suspicions infondées, de ces persécutions et de ces mises à mort ? Comment ne pas penser à ce que sont les limites de l’homme dans les manifestations de sa bonté, son potentiel de sainteté, de sa capacité de pêcher et de haïr? Comment se fait-il que les hommes ne se contentent pas de faire le mal mais trouvent des justifications intellectuelles, logiques, psychologiques et émotionnelles aux crimes qu’ils commettent ? Et il ne s’agit pas seulement des bourreaux en tant que tels mais aussi de ceux qui avaient décidé de lancer le génocide de leur propre peuple. Il s’agit aussi de tous ceux qui avaient applaudi ces décisions et qui s’étaient identifiés avec ces terribles exécutions.

Le passage des Actes des apôtres qui devait être lu aujourd’hui s’associe avec les évènements que nous commémorons. Il y est question du meurtre de l’apôtre Jacques par Hérode. Hérode ordonne de le décapiter croyant que cette exécution sera du goût de la foule. Souhaitant plaire à ceux qui persécutaient les premiers chrétiens il commet un crime et livre un innocent aux mains des bourreaux. L’histoire de l’Eglise si riche en souffrance évoque les premiers temps du christianisme.

L’image de Dieu Lui-même souffrant pour le genre humain est constamment présente dans l’histoire de l’Eglise. Le Sauveur a accepté la Croix sans s’être rendu coupable de la moindre faute, sans qu’il y ait la moindre raison à Son supplice. La haine des hommes ne pouvait accepter que Dieu se soit adressé au genre humain en la personne de Son Fils. Tous ceux qui ont continué de servir la vérité en Dieu ont pris des risques. Il y a eu des époques où c’étaient leurs vies qui étaient en jeu.

Nous honorons la mémoire de ces témoins de la Vérité. Ils allaient à contre-courant car la tendance n’était pas à aller vers Dieu, vers le salut mais tout à fait ailleurs.
L’Evangile de ce samedi contient un passage qui nous explicite le sens du drame que nous avons vécu. Nous y trouvons l’explication des persécutions systématiques souffertes par le Christ et par son Eglise. Même en temps de paix tout ce qu’accomplit l’Eglise suscite les critiques, la hargne et les calomnies. Pourquoi le monde fait-il preuve de tant de condescendance à l’égard de ses propres fautes ? Ceci alors que le moindre pêché humain, s’il est commis dans l’enceinte de l’Eglise est présenté comme un évènement d’une immense importance et suscite des campagnes de presse. Vous avez compris qu’il ne s’agit pas là d’un passé lointain mais de nos jours.

Mais pour quelles raisons des hommes ont ici, à Boutovo, froidement tué leurs semblables? S’agissait-il de rapprocher l’avènement d’une société juste au sein de laquelle tous seraient libres et égaux? Comment ne pas se poser la question: quelle est donc la nature de cette liberté qui doit être payée par de si terribles sacrifices, des crimes abominables et la privation de toute liberté?
Les paroles de l’Evangile selon Saint Jean que nous avons entendues aujourd’hui nous ont brûlé le cœur et nous ont permis de mieux comprendre les raisons de ce qui s’est passé en Russie à cette terrible époque: « Et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libèrera ». Et les Juifs répondent d’emblée au Sauveur: «Nous sommes la descendance d’Abraham et jamais nous n’avons été esclaves de personne » (Jn, 8, 32-33). Les enfants d’Abraham s’inspiraient des lieux communs qui nous sont propres jusqu’à présent. Il faut entendre par cela que la liberté ne saurait être que politique et que si l’on est pas en esclavage cela signifie que l’on est libre. Or, le Seigneur a tout à fait autre chose en vue. Aux objections des Juifs qui insistent sur le fait de ne pas avoir été esclaves il répond: « Quiconque commet le pêché est esclave » (Jn,8,34). Cela signifie que les libertés extérieures, quelle que soit leur étendue, ne rendent l’homme libre.
L’homme est faible, il n’est pas difficile de l’asservir, de s’emparer de son esprit, de lui inculquer préjugés et lieux communs, de s’approprier les commandes de sa pensée et de son libre arbitre. Tout ceci est fort simple à réaliser à partir du moment où l’homme accepte de devenir l’esclave du pêché et de ses passions. Il suffit d’apprendre à gérer les passions, à commander le pêché pour avoir le sentiment d’être le maître du monde ? Mais tout est bien plus compliqué.

Ceux qui mettaient à mort leurs malheureuses victimes au polygone de Boutovo et partout dans notre pays de souffrances voulaient par leurs crimes et le sang versé obtenir une liberté qui en réalité conduisait à un nouveau système d’asservissement. Mais ceux qui devenaient les victimes de cette terrible machine de destruction, ceux qui ont péri à Boutovo, auxquels on tirait une balle dans la nuque avant de les jeter dans un fossé étaient en réalité des hommes libres. Leurs bourreaux n’étaient pas capables de comprendre que les fusillés étaient authentiquement libres. Les victimes n’avaient pas accepté de trahir pour sauver leurs vies. Ils étaient mis en rangs au bord des fossés, on les tuait. Ils montaient vers Dieu tels des anges car une liberté complète et absolue en Dieu leur était conférée.
Ce qu’ont vécu notre peuple et notre Eglise ne doit jamais être oublié !
Nous devons apprendre à ne pas céder aux tentations de ce monde. Ces tentations provoquent les passions, le pêché et nous asservissent, elles ne nous laissent pas comprendre ce qu’est la liberté authentique. Si nous parvenons à conjuguer la liberté intérieure chrétienne à une organisation juste de la société et de l’Etat, si nous réussissons à interdire les instituts de l’oppression et de l’asservissement de la personnalité nous aurons réussi à mettre en place une grande civilisation.
S’agit-là d’un rêve ou d’un espoir? Notre peuple saura-t-il accomplir tout ceci? Il se trouvera toujours dans le genre humain et au sein de l’Eglise du Christ des hommes qui refuseront d’accepter le pêché. Ceux là sauront toujours discerner le pêché de la Vérité.
Que Dieu nous aide à constamment avoir en mémoire les victimes de Boutovo et de réfléchir au passé et à l’avenir en vivant selon les admirables paroles de l’Evangile entendues aujourd’hui: « Et vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libèrera !»
Amen.

Traduction pour "P.O." Nikita Krivocheine
Site en russe Patriarchia.ru

Rédigé par l'équipe de rédaction le 1 Mai 2010 à 20:03 | 3 commentaires | Permalien

Le patriarche Cyrille estime qu’il n’existe aucun fondement canonique à la présence en Estonie d’une juridiction ecclésiale sous l’omophore du patriarcat de Constantinople.

Intervenant hier au cours d’une réunion du Conseil de rédaction de l’Encyclopédie orthodoxe le patriarche a mentionné le projet d’une édition du livre consacré par le défunt Alexis II à l’histoire de l’orthodoxie en Estonie. Il a dit: « Cet ouvrage rigoureusement scientifique montre que la présence de la foi orthodoxe dans les pays baltes résulte des activités missionnaires conduites par l’Eglise orthodoxe russe et que la culture orthodoxe dans cette région relève de la tradition russe.

Les évènements tragiques du XX siècle ont fait que pour une période assez courte l’Eglise orthodoxe d’Estonie a relevé de la juridiction du patriarche œcuménique. Cet intermède ne saurait justifier le maintien de l’orthodoxie estonienne sous l’omophore de Constantinople. Les activités des structures ecclésiales de l’Eglise de Constantinople en Estonie ne peuvent être considérées comme légitimes, canoniquement fondées et ayant des racines historiques.

La perception de l’histoire de l’Eglise est également faussée en Ukraine par de nombreuses publications hostiles au patriarcat de Moscou. Les faits y sont altérés de la manière la plus brutale qui soit. Mais sont pas ceux dont la voix est la plus bruyante qui l’emportant dans de tels débats et qui font paraître des textes journalistes agressifs. Les chercheurs armés de faits irréfutables et procédant à une analyse objective de ces faits finissent toujours par faire triompher la vérité.

Les historiens qui étudient l’orthodoxie en Ukraine doivent faire connaître la vérité aux milieux intellectuels de Russie, d’Ukraine et des autres pays frères ».

Interfax, le 30 avril 2010
Traduction " P.O"

Rédigé par l'équipe rédaction le 30 Avril 2010 à 13:56 | 33 commentaires | Permalien

Le site Bogoslov.ru poste un extrait du journal de P.Kovalevsky (1946 et 1949), une publication de Nicolas Ross: ICI
Pour se mettre dans l’ambiance de l’époque trouble et décisive pour l’avenir de l’Exarchat russe d’Europe occidentale du Patriarcat de Constantinople. Il s’agit de la traduction d’un extrait du Journal de Pierre Kovalevsky, daté du mercredi 29 août 1945 et tirée d’un livre à paraître prochainement.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 30 Avril 2010 à 13:00 | 0 commentaire | Permalien

Saint Martin, pape et confesseur de la foi, mort en 655 à Chersonèse
L'Église catholique fête aujourd'hui un saint commun avec les orthodoxes: Martin, pape de Rome (+ 655), mort comme confesseur de la foi en exil à Chersonèse, en Crimée. Aujourd'hui, c'est l'archevêque de Chersonèse qui a la charge pastorale (extra-territoriale) des communautés du patriarcat de Moscou en France, Espagne, Suisse et Portugal, ainsi que, provisoirement, en Italie.

Dans le calendrier orthodoxe, saint Martin est célébré le 14 avril (27 avril selon le calendrier julien). De sa captivité à Constantinople, saint Martin écrivait: "On ne m’a pas encore donné un peu d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, la dysenterie m'épuise. Je vomis la nourriture que je prends. En ces épreuves, Dieu qui voit tout me regarde. J’ai confiance en lui." Et puis, dans une autre lettre à ses amis: "Mes épreuves vont-elles continuer ? Aurai-je un peu de repos ? Comme il plaira au Seigneur ! Il est proche, le Seigneur, que craindrai-je ? Que, de sa puissante main, Dieu vous garde de toute tentation !"

Voici la vie de ce saint pape (proposée par le site de la Conférence des évêques de France):

Né en Toscane, ordonné diacre à Rome, il est nommé bientôt apocrisiaire, c’est-à-dire légat du pape, à Constantinople. En 649, il est élu pape alors qu’on est en pleine querelle monothélite. Il s’agit d’une hérésie inventée par un empereur byzantin pour rallier les populations monophysites de son empire : on dira que le Christ possède bien les deux natures divine et humaine, mais qu’une seule volonté, la divine, le guide. Le moine Maxime le Confesseur était allé jusqu’à Rome alerter le pape sur cette nouvelle hérésie. Saint Maxime et saint Martin font condamner l’hérésie impériale par un concile au Latran. Mais l’empereur byzantin n’apprécie guère d’être ainsi désavoué : il fait accuser Martin d’élection illégale et d’hérésie. Le pape est arrêté, emmené de force en 653 à Constantinople alors qu’il est malade. Il fut maltraité durant la longue traversée : "J’y suis depuis quarante jours et l’on ne m’a pas donné d’eau pour me laver. Je grelotte de froid, je suis épuisé par la dysenterie, je vomis la nourriture que je dois manger." Arrivé à Constantinople, il fut gardé au secret durant 93 jours et finalement condamné à mort. On le dépouilla publiquement de ses vêtements sacerdotaux en les déchirant. Puis, le vieillard reçut une lourde chaîne autour du cou et fut traîné ainsi dans toute la ville, alors qu’il pouvait à peine marcher. Devant un tel châtiment, le patriarche de Constantinople, bien que partisan de l’empereur, obtint que cette peine soit commuée en exil à Chersonèse, en Crimée. Saint Martin y meurt en 655, brisé par une détention cruelle. Le moine byzantin saint Maxime le suivra quelques années plus tard dans la même confession de foi. Saint Martin est le dernier pape martyr.

Rédigé par l'équipe de rédaction le 28 Avril 2010 à 17:14 | 4 commentaires | Permalien

François-Xavier MAIGRE

Des dizaines de milliers de pèlerins sont attendus en Galice en cette année jubilaire compostellane, marquée par une visite de Benoît XVI au sanctuaire le 6 novembre 2010

Qu’est qu’une « année sainte jacquaire » ?

Chaque fois que la fête de saint Jacques (25 juillet) tombe un dimanche, l’année est déclarée « année sainte jacquaire » ou « année jubilaire compostellane ». Les pèlerins ayant atteint le sanctuaire galicien peuvent bénéficier d’une indulgence plénière, accordée par l’Église sous conditions : visiter la cathédrale Saint-Jacques ; prier aux intentions du pape ; se confesser et communier. La précédente année sainte remonte à 2004 : 200 000 personnes avaient assisté aux célébrations à Compostelle. En 1999, ils étaient 154 000. Des records d’affluence sont donc à prévoir cet été sur le Camino. ...suite "La Croix"


Rédigé par l'équipe de rédaction le 27 Avril 2010 à 18:34 | 1 commentaire | Permalien

Service de presse du patriarcat de Moscou, le 27 avril

Dans son intervention liminaire à la séance inaugurale du Sommet des responsables religieux réuni à Bakou le patriarche de Moscou et de Russie Cyrille I a rappelé que les communautés religieuses de par le monde doivent résister à de graves menaces parmi lesquelles la volonté de certains d’évincer la religion de la vie de la société. " Ce n’est qu’avec l’ensemble des droits et des libertés qu’il est envisageable d’évincer la religion de nos vies! " dit le patriarche Cyrille. "Nombreux sont ceux dans le monde moderne, en Europe essentiellement, qui considèrent que le rapport de l’homme à Dieu serait un facteur qui freine le progrès et le développement et qu’il convient pour le bien commun de laisser dans le passé. La morale traditionnelle, le mariage en tant qu’union entre un homme et une femme, la nature sacrée de la vie humaine seraient également des concepts appartenant au passé. Si aux yeux de ces milieux la religion et la morale peuvent être tolérées dans la sphère privée elles doivent être évincées de la vie sociale.

Comment ne pas être étonnés de la perte de mémoire sont souffrent ces personnes ? L’humanité a eu l’occasion de mettre en place à grande échelle une expérience de vie sans religion. Il y a eu des pays où toute religion avait été prohibée dans la vie sociale. Nous connaissons le prix qu’il a fallu payer pour ces expériences : l’expérience des régimes totalitaires du XX siècle a coûté trop cher à l’humanité pour être facilement oubliée.
Églises incendiées en Espagne, exécutions à la chaîne à Boutovo, dans la banlieue de Moscou, monastères transformés en camps de concentration, « champs de la mort » au Cambodge… Toujours et partout la haine de la religion, la volonté d’édifier une société d’où toute spiritualité serait bannie ont apporté les mêmes résultats. Le XX siècle nous a montré qu’il est possible de réussir à évincer la religion mais seulement en sacrifiant les droits et les libertés, la sécurité et le bien-être.
La religion maintiendra toujours sa présence et son influence dans les sociétés non totalitaires qui confèrent aux individus ne fût-ce qu’un peu de liberté. Voila plus de deux cent ans que l’on prédit la disparition de la religion. Mais la religion est toujours là car les humains sont religieux de par leur nature, ils aspirent à la vérité suprême, à trouver le sens de l’existence, de véritables raisons d’espérer. Toute vision réaliste du monde doit compter avec cet état de fait "
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Le patriarche Cyrille appelle au respect des droits et des libertés dans la lutte antiterroriste

Bakou, le 26 avril Interfax
Le patriarche Cyrille se prononce contre le double langage dans la mise en œuvre de la politique antiterroriste. Il a dit dans le cadre d’une intervention au récent Sommet interreligieux de Bakou
" Nous soutenons le combat contre le terrorisme mais nous estimons que le double langage n’y a pas sa place. Il nous faut être honnête avec nous-mêmes, avec Dieu, avec les autres. Souvent des actions fort dangereuses pour nos droits et nos libertés sont de nos jours conduites sous le couvert de la lutte antiterroriste. Ne faisons pas le jeu du mal en combattant le mal.
A propos de la globalisation le patriarche a rappelé que s’il s’agit d’un processus économiquement avantageux pour certains, il entraine le nivellement culturel et la désorientation morale "

Traduction M.Anna pour " P.O."


Rédigé par l'équipe de rédaction le 27 Avril 2010 à 15:06 | 3 commentaires | Permalien

LE CHRIST EST RESSUSCITE !

La pannichida (office des défunts) du 9 ème jour sera célébrée par le Père Nestor (Sirotenko) le mardi 27 avril à 19h30 en la Cathédrale des Trois Saints Docteurs
5, rue Pétel 75015 PARIS – Métro Vaugirard.

La pannichida (office des défunts) du 40 ème jour sera célébrée par le Père Anatole Rakovitch le vendredi 28 mai à 19h00 en la cathédrale saint Alexandre Nevsky

Le Serviteur de Dieu Ygor est décédé suite à un accident le lundi 19 avril 2010 à 18h03 à l’hôpital Militaire Percy à Clamart entouré de sa famille.

Le corps arrive à la cathédrale Saint Alexandre Nevsky 12, rue Daru le jeudi 22 avril 2010 à 17 heures
Le vendredi 23 avril 2010 à partir de 09h00 aura lieu la Divine Liturgie des défunts suivis de l’office des funérailles.
Départ pour le cimetière de Sainte Geneviève des Bois - 8, Rue Léo Lagrange
91700 Sainte Geneviève des Bois se fera vers 14h00.
Pour ceux qui ne peuvent pas venir, prier pour lui.
La famille MARKOFF.


Rédigé par l'équipe de rédaction le 27 Avril 2010 à 06:14 | 4 commentaires | Permalien

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