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Le quotidien français catholique "La Croix" publie un article sur la visite, cette semaine, à Paris du patriarche Barthélemy de Constantinople.
Des informations sur le programme de cette visite sont, par ailleurs, proposées sur le site de l'AEOF
Communiqué
Visite de sa Sainteté Bartholomée Ier (du 11 au 14 avril 2011)au Quai d'Orsay avec le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé
Lire l'intervention du patriarche Bartholomeos Ier
ALLOCUTION DE SA SAINTETE
LE PATRIARCHE BARTHOLOMÉE de Constantinople
À L’ISSUE DU TE DEUM
CÉLÉBRÉ EN LA CATHÉDRALE SAINT STÉPHANE ICI
Des informations sur le programme de cette visite sont, par ailleurs, proposées sur le site de l'AEOF
Communiqué
Visite de sa Sainteté Bartholomée Ier (du 11 au 14 avril 2011)au Quai d'Orsay avec le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé
Lire l'intervention du patriarche Bartholomeos Ier
ALLOCUTION DE SA SAINTETE
LE PATRIARCHE BARTHOLOMÉE de Constantinople
À L’ISSUE DU TE DEUM
CÉLÉBRÉ EN LA CATHÉDRALE SAINT STÉPHANE ICI
Rédigé par l'équipe de rédaction le 13 Avril 2011 à 18:36
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9 commentaires
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Vladimir Golovanow
Le site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou publie une grande interview du métropolite Hilarion de Volokolamsk à la « Rossiyskaïa gazeta » (Le Journal Russe) (n°5449 (73) du 7 avril 2011). Comme il aborde plusieurs thèmes très différents, je pense intéressant d'en faire plusieurs posts qui peuvent donner lieu à des échanges ciblés sur chacun de ces thèmes. En premier voici des extraits qui traitent de la "christianophobie", néologisme qui entre, malheureusement, dans le langage commun, et du combat que mène l’Église pour répondre aux défis de la modernité:
Citation:
– Monseigneur, peut-on dire aujourd’hui que le christianisme traverse une phase offensive active dans le monde entier, ou reste-t-il plutôt une religion persécutée ?
– Les études montrent que les chrétiens sont aujourd’hui le groupe confessionnel religieux le plus discriminé et le plus persécuté.
Le site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou publie une grande interview du métropolite Hilarion de Volokolamsk à la « Rossiyskaïa gazeta » (Le Journal Russe) (n°5449 (73) du 7 avril 2011). Comme il aborde plusieurs thèmes très différents, je pense intéressant d'en faire plusieurs posts qui peuvent donner lieu à des échanges ciblés sur chacun de ces thèmes. En premier voici des extraits qui traitent de la "christianophobie", néologisme qui entre, malheureusement, dans le langage commun, et du combat que mène l’Église pour répondre aux défis de la modernité:
Citation:
– Monseigneur, peut-on dire aujourd’hui que le christianisme traverse une phase offensive active dans le monde entier, ou reste-t-il plutôt une religion persécutée ?
– Les études montrent que les chrétiens sont aujourd’hui le groupe confessionnel religieux le plus discriminé et le plus persécuté.
Dans des pays où le christianisme est présent depuis des siècles et y occupait des positions dominantes, les chrétiens sont aujourd’hui persécutés, forcés de quitter leurs terres natales et de s’exiler. Cette discrimination est particulièrement marquée et de grande envergure dans un certain nombre de pays musulmans. Il suffit de mentionner l’Irak, où la plupart des familles chrétiennes se sont trouvées dans l’obligation de quitter le pays depuis le changement de pouvoir. Ou le Pakistan où un ministre chrétien a été assassiné il y a peu. On tue des chrétiens dans un pays comme l’Inde, dans certaines régions des Philippines, dans toute une pléiade d’autres états.
En même temps, le problème de la christianophobie a longtemps été passé sous silence en Europe. Les hommes politiques européens, retenus par le politiquement correct, ont beaucoup parlé de lutte contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie ou d’autres manifestations d’intolérance religieuse ou ethnique, se gardant bien cependant d’évoquer le thème de la « christianophobie ». Ils n’ont commencé à en parler que ces derniers mois. En janvier, une résolution à mon avis révolutionnaire a été prise au niveau du Parlement européen. Elle énumère les faits de persécution contre les chrétiens dans différents pays du monde et propose des solutions concrètes pour leur venir en aide. Je pense que le thème de la christianophobie doit également être envisagé dans un contexte de collaboration inter-chrétienne. Avec les chrétiens d’autres confessions, nous devons défendre les minorités chrétiennes dans les pays où elles sont persécutées...
– Monseigneur, quelle métaphore proposeriez-vous pour décrire la période que traverse aujourd’hui l’Église ?
– C’est une époque de combat. Depuis sa création par notre Seigneur Jésus Christ, l’Église s’est toujours trouvée en conflit avec ce siècle (cf I Jean 2, 16). Ce conflit a pris des formes différentes. L’Église a parfois été persécutée, elle a parfois vécu dans des conditions favorables, mais le monde dans lequel règne le péché s’est toujours opposé à sa volonté d’enseigner aux hommes morale et spiritualité. F. Dostoïevski propose une bonne comparaison : le cœur de l’homme est un champ de bataille entre Dieu et le diable.
L’Église est une armée qui se bat pour que les valeurs et les idéaux moraux absolus règnent dans le monde, tandis que le siècle s’oppose violemment à elle dans ce combat. Et les forces sont, naturellement, inégales. Les représentants de l’idéologie séculariste sont quantitativement plus nombreux que les représentants de l’idéal religieux. La lutte ne concerne pas les vérités théologiques. Notre mission ne consiste pas à prouver aux gens l’existence de Dieu, elle concerne d’autant moins des intérêts institutionnels. Il s’agit de lutter pour les âmes. Pour l’avenir de nos enfants et des pays dans lesquels nous vivons.
Je me contenterai d’un exemple démontrant la nécessité de ce combat. Aujourd’hui, dans tous les pays développés, indépendamment de leur situation économique, la situation démographique est à peu près identique. Le niveau de vie en Russie diffère du niveau de vie des Suédois, mais le problème démographique est tout aussi aïgu dans les deux pays. Et la raison du non-désir de la majorité absolue des couples d’avoir plusieurs enfants n’est pas économique, mais idéologique. L’idée même de la famille nombreuse comme famille heureuse semble incongrue, on a oublié que les enfants étaient une bénédiction divine. Si autrefois un couple pouvait avoir 5 enfants, 15 petits-enfants et 45 arrières-petits-enfants, aujourd’hui 20 personnes auront 15 enfants, 6 petits-enfants et 2 arrières-petits-enfants. Cette tendance à l’extinction manifeste clairement que l’échelle des valeurs de nos contemporains ne correspond plus à celle sur laquelle les hommes ont construit leur vision du monde et leur vie durant des siècles. C’est pourquoi je dis qu’il s’agit d’une lutte pour la vie humaine, pour l’avenir de nos peuples, et non d’un débat théologique....
– Vous avez été l’un des premiers à dire que l’Église devait répondre aux défis de la modernité. Quels changements se produisent aujourd’hui dans l’Église, quelle Église voulons-nous voir ? La période que nous vivons actuellement ne rappelle-t-elle pas ce qu’ont vécu les catholiques après le Concile Vatican II ?
– Je crois que le Concile Vatican II est difficile à apprécier. Même au sein de l’Église catholique les opinions divergent radicalement quant à ses résolutions. Toute comparaison de ce qui se produit dans l’Église orthodoxe avec le Concile Vatican II péchera donc par inexactitude.
Des évènements sans précédents se produisent à l’intérieur de l’Église orthodoxe ces 20 dernières années. La montée quantitative de l’Église est suffisamment parlante. Mais elle recouvre de nombreux changements qualitatifs. L’Église est sortie du ghetto, elle occupe désormais la place qui lui revient dans l’espace social. Je pense qu’il serait plus juste de comparer l’histoire de l’Église russe contemporaine non pas avec le Concile Vatican II, mais avec la période de l’histoire de l’Empire romain qui suivit la publication de l’Édit de Milan par l’empereur Constantin, en 313. Il a permis à l’Église persécutée durant trois siècles de sortir des catacombes et d’occuper la place qui lui revenait dans la société, de s’occuper de mission et de charité, d’initier des projets éducatifs.
Pourtant, notre époque n’est pas seulement celle de la renaissance de l’Église, mais également celle de nouveaux défis. Si naguère l’ennemi principal de l’Église était l’athéisme militant, qui occupait une position dominante dans notre pays, aujourd’hui nous avons affaire au sécularisme militant, une idéologie beaucoup plus insidieuse, s’immisçant dans les cœurs par le système d’éducation, par les médias, la culture, les tentations de ce monde. Je pense que c’est cette lutte entre l’Église, qui continue à défendre des valeurs spirituelles et morales éternelles et absolues, et ce siècle, taillé pour un état d’esprit consommateur, qui déterminera le mode de vie de l’Église durant les décennies à venir.
Propos recueillis par Elena Iakovleva
Le site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou
En même temps, le problème de la christianophobie a longtemps été passé sous silence en Europe. Les hommes politiques européens, retenus par le politiquement correct, ont beaucoup parlé de lutte contre l’antisémitisme, contre l’islamophobie ou d’autres manifestations d’intolérance religieuse ou ethnique, se gardant bien cependant d’évoquer le thème de la « christianophobie ». Ils n’ont commencé à en parler que ces derniers mois. En janvier, une résolution à mon avis révolutionnaire a été prise au niveau du Parlement européen. Elle énumère les faits de persécution contre les chrétiens dans différents pays du monde et propose des solutions concrètes pour leur venir en aide. Je pense que le thème de la christianophobie doit également être envisagé dans un contexte de collaboration inter-chrétienne. Avec les chrétiens d’autres confessions, nous devons défendre les minorités chrétiennes dans les pays où elles sont persécutées...
– Monseigneur, quelle métaphore proposeriez-vous pour décrire la période que traverse aujourd’hui l’Église ?
– C’est une époque de combat. Depuis sa création par notre Seigneur Jésus Christ, l’Église s’est toujours trouvée en conflit avec ce siècle (cf I Jean 2, 16). Ce conflit a pris des formes différentes. L’Église a parfois été persécutée, elle a parfois vécu dans des conditions favorables, mais le monde dans lequel règne le péché s’est toujours opposé à sa volonté d’enseigner aux hommes morale et spiritualité. F. Dostoïevski propose une bonne comparaison : le cœur de l’homme est un champ de bataille entre Dieu et le diable.
L’Église est une armée qui se bat pour que les valeurs et les idéaux moraux absolus règnent dans le monde, tandis que le siècle s’oppose violemment à elle dans ce combat. Et les forces sont, naturellement, inégales. Les représentants de l’idéologie séculariste sont quantitativement plus nombreux que les représentants de l’idéal religieux. La lutte ne concerne pas les vérités théologiques. Notre mission ne consiste pas à prouver aux gens l’existence de Dieu, elle concerne d’autant moins des intérêts institutionnels. Il s’agit de lutter pour les âmes. Pour l’avenir de nos enfants et des pays dans lesquels nous vivons.
Je me contenterai d’un exemple démontrant la nécessité de ce combat. Aujourd’hui, dans tous les pays développés, indépendamment de leur situation économique, la situation démographique est à peu près identique. Le niveau de vie en Russie diffère du niveau de vie des Suédois, mais le problème démographique est tout aussi aïgu dans les deux pays. Et la raison du non-désir de la majorité absolue des couples d’avoir plusieurs enfants n’est pas économique, mais idéologique. L’idée même de la famille nombreuse comme famille heureuse semble incongrue, on a oublié que les enfants étaient une bénédiction divine. Si autrefois un couple pouvait avoir 5 enfants, 15 petits-enfants et 45 arrières-petits-enfants, aujourd’hui 20 personnes auront 15 enfants, 6 petits-enfants et 2 arrières-petits-enfants. Cette tendance à l’extinction manifeste clairement que l’échelle des valeurs de nos contemporains ne correspond plus à celle sur laquelle les hommes ont construit leur vision du monde et leur vie durant des siècles. C’est pourquoi je dis qu’il s’agit d’une lutte pour la vie humaine, pour l’avenir de nos peuples, et non d’un débat théologique....
– Vous avez été l’un des premiers à dire que l’Église devait répondre aux défis de la modernité. Quels changements se produisent aujourd’hui dans l’Église, quelle Église voulons-nous voir ? La période que nous vivons actuellement ne rappelle-t-elle pas ce qu’ont vécu les catholiques après le Concile Vatican II ?
– Je crois que le Concile Vatican II est difficile à apprécier. Même au sein de l’Église catholique les opinions divergent radicalement quant à ses résolutions. Toute comparaison de ce qui se produit dans l’Église orthodoxe avec le Concile Vatican II péchera donc par inexactitude.
Des évènements sans précédents se produisent à l’intérieur de l’Église orthodoxe ces 20 dernières années. La montée quantitative de l’Église est suffisamment parlante. Mais elle recouvre de nombreux changements qualitatifs. L’Église est sortie du ghetto, elle occupe désormais la place qui lui revient dans l’espace social. Je pense qu’il serait plus juste de comparer l’histoire de l’Église russe contemporaine non pas avec le Concile Vatican II, mais avec la période de l’histoire de l’Empire romain qui suivit la publication de l’Édit de Milan par l’empereur Constantin, en 313. Il a permis à l’Église persécutée durant trois siècles de sortir des catacombes et d’occuper la place qui lui revenait dans la société, de s’occuper de mission et de charité, d’initier des projets éducatifs.
Pourtant, notre époque n’est pas seulement celle de la renaissance de l’Église, mais également celle de nouveaux défis. Si naguère l’ennemi principal de l’Église était l’athéisme militant, qui occupait une position dominante dans notre pays, aujourd’hui nous avons affaire au sécularisme militant, une idéologie beaucoup plus insidieuse, s’immisçant dans les cœurs par le système d’éducation, par les médias, la culture, les tentations de ce monde. Je pense que c’est cette lutte entre l’Église, qui continue à défendre des valeurs spirituelles et morales éternelles et absolues, et ce siècle, taillé pour un état d’esprit consommateur, qui déterminera le mode de vie de l’Église durant les décennies à venir.
Propos recueillis par Elena Iakovleva
Le site du Département des relations extérieures du patriarcat de Moscou
L’émission télévisée du 9 avril 2011 « Le patriarche s’adresse à vous » (Slovo pastyrja) était consacrée aux critiques dont est actuellement l’objet l’Eglise orthodoxe russe.
Une habitante de la capitale russe, Mme Valérie Kocheleva, a posé la question suivante :
- Votre Sainteté l’hostilité de nombreuses personnes à l’égard de la foi orthodoxe et de l’Eglise m’est très douloureuse. A la suite de tant de souffrances éprouvées au XX siècle par notre Eglise, par le clergé et les fidèles il paraît étrange que tant de personnes reprennent avec plaisir les calomnies et les mensonges diffusées par les médias à propos de l’Eglise et de ses évêques. Il serait peut-être opportun que l’Eglise réagisse à cette campagne et change de mode de communication avec le monde et les gens ?
Le patriarche a répondu à cette question :
- Chère Valérie, la question que vous formulez est d’une grande importance. Puisque nous sommes limités par le temps j’essayerai d’y répondre autant que possible brièvement.
Une habitante de la capitale russe, Mme Valérie Kocheleva, a posé la question suivante :
- Votre Sainteté l’hostilité de nombreuses personnes à l’égard de la foi orthodoxe et de l’Eglise m’est très douloureuse. A la suite de tant de souffrances éprouvées au XX siècle par notre Eglise, par le clergé et les fidèles il paraît étrange que tant de personnes reprennent avec plaisir les calomnies et les mensonges diffusées par les médias à propos de l’Eglise et de ses évêques. Il serait peut-être opportun que l’Eglise réagisse à cette campagne et change de mode de communication avec le monde et les gens ?
Le patriarche a répondu à cette question :
- Chère Valérie, la question que vous formulez est d’une grande importance. Puisque nous sommes limités par le temps j’essayerai d’y répondre autant que possible brièvement.
Pour commencer par la fin : faut-il que l’Eglise change d’attitude ? L’Eglise est consciente rapports qui existent entre elle le monde et les gens. Ce n’est pas parce que l’Eglise travaille mal ou d’une manière inefficace qu’elle est critiquée. Il s’agit de tout à fait autre chose. Quelques exemples tirés d’un passé récent.
L’Eglise russe a, en effet, été presque détruite et annihilée.
Que de clercs, que de laïcs ont péri, victimes de la répression, que d’églises détruites. La Russie est jusqu’à présent couverte de ces ruines. Il suffit de survoler à basse altitude la région de Moscou, celle de Yaroslav, le centre du pays et de nombreux autres endroits pour constater que l’époque soviétique a laissé derrière elle une quantité impressionnante d’églises détruites et de décombres. Jamais, dans aucun pays, de toute l’histoire de la civilisation la religion et la foi n’ont eu à souffrir autant que de ce qui s’est passé en Russie.
Mais les temps ont changé et nous nous sommes mis à reconstruire. Nos forces étaient insuffisantes, nous manquions de bras, et je ne mentionne même pas les moyens indispensables. Peu à peu, grâce aux efforts persévérants de tous nous avons bien avancé dans cette reconstruction. Alors déjà, l’Eglise faisait l’objet de critiques acerbes. Il y avait peut-être alors moins de haine que maintenant.
Quelle était alors la raison de ces attaques ? On nous rappelait l’expérience des autres, des chrétiens d’Occident en particulier : « Regardez, voici un bel exemple de dialogue avec l’opinion ! Comme ils sont actifs dans leur effort de mission ! Comme le service social est développé chez eux ! Comme la formation des jeunes y est bien organisée ! Et vous ? Vous ne faites rien d’autre que de mettre en route des chantiers ! » Récemment encore nous étions accusés d’être « improductifs ». Or, ces critiques ne poursuivaient qu’un seul but : détourner les gens de l’Eglise.
De nos jours l’Eglise est devenue un interlocuteur très présent dans ses contacts avec la société. Nous conduisons notre travail de mission auprès de l’intelligentsia, des politiques. Nous sommes en contact étroit avec les milieux artistiques et les syndicats, avec les personnalités les plus diverses. Dans le cadre de ce dialogue l’Eglise n’est pas silencieuse. Au contraire, nous intervenons souvent en suggérant des idées nouvelles qui suscitent des débats animés. L’Eglise se consacre à la jeunesse. Nous menons des activités sociales et nous gérons d’importantes œuvres de bienfaisance. Nous allons vers les pauvres, les sans-abris, les orphelins. Nous prenons part à la lutte contre les incendies et nous accordons notre soutien aux victimes des catastrophes naturelles.
Et tout cela ne fait que susciter à notre égard des critiques encore plus virulentes : « L’Eglise s’ingère dans tous les domaines de la vie, elle veut pouvoir contrôler nos personnalités ! Elle est en train de fusionner avec l’Etat, l’Eglise est la structure la plus riche du pays ! Que de biens immobiliers ! »
Mais regardez, Messieurs, toutes ces ruines, ces décombres qu’il nous faut encore reconstruire ! Mais ils ne veulent rien savoir, il leur importe de faire croire à la richesse de l’Eglise, à une Eglise alliée du pouvoir et de l’appareil d’Etat, qui est omniprésente et qui aspire à prendre le contrôle des consciences. Ce n’est que mensonges ! Ils mentaient à l’époque accusant l’Eglise de passivité, ils mentent aujourd’hui de la manière la plus fourbe.
Quelle est l’explication d’une telle attitude ? En verrons-nous la fin ?
Certes non : « Dieu combat le diable, les cœurs des hommes sont le champ de bataille ». Il y aura toujours ceux qui entendront la Bonne Nouvelle et qui suivront le Sauveur comme L’ont suivi les apôtres, comme L’ont suivi les saintes femmes, les martyrs et les confesseurs à l’époque de Rome, les martyrs et les confesseurs du XX siècles exterminés précisément par ceux qui ne voulaient pas d’une présence trop marquée de l’Eglise dans la vie du peuple et de la société.
Pourtant il y a nombre de personnes qui ne croient ni en Dieu, ni au diable, ce sont là des concepts qui ne signifient rien à leurs yeux. Il leur faut des preuves tangibles : montrez nous d’une manière convaincante ce qui se fait dans la société, dans la vie et ce n’est qu’alors que nous y croirons. On peut leur répondre : votre opposition à l’Eglise n’a rien à voir avec l’incompatibilité idéologique de diverses doctrines : les doctrines laïques ont simplement cessé d’avoir cours. Ces gens là réfutent l’enseignement de l’Eglise. Quand l’Eglise était reléguée dans un espace clos, qu’elle était astreinte à rester dans l’enceinte des paroisses, qu’elle n’avait pas accès au monde extérieur et qu’elle était bâillonnée la majorité des gens, y compris les intellectuels, avaient à son égard une attitude de compassion condescendante. L’Eglise était perçue comme un reliquat folklorique, une sorte de pièce rapportée de la tradition culturelle. Nous n’étions visibles que « de loin ».
Mais lorsqu’aujourd’hui l’Eglise porte haut et d’une manière audible l’enseignement du Christ cette mission dérange beaucoup de personnes car elle ne cadre pas du tout avec leurs préceptes de vie. Quelques exemples : nous expliquons que l’ivrognerie et la gourmandise, la recherche du plaisir, etc. sont condamnables. Nous expliquons pourquoi et nous le faisons de sorte à être entendus par tous. Certains nous entendent et s’efforcent de changer pour le mieux. D’autres sont mécontents et disent que nous devons cesser de prêcher car cela les incommode, cela les perturbe dans leurs valeurs. Je suis un pêcheur, je suis ainsi fait. Mais ne me dites pas que mes péchés sont une expression du mal. C’est là que se situe le conflit entre diverses visions du monde.
De tous les temps l’enseignement de l’Eglise s’est heurté à de fortes résistances.
A Rome les premiers chrétiens étaient persécutés et exterminés. A des époques plus favorables à l’Eglise on a tenté de « la reprogrammer », de la refaire, de l’adapter aux besoins du jour. Parfois cela réussissait, en tout cas en ce qui concerne certains membres de l’Eglise. Quant à ceux qui ne se laissaient pas « reprogrammer », cela même à des époques favorables à l’Eglise, ils étaient punis ou devenaient l’objet d’une surveillance particulière. Saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, remarquable Père de l’Eglise ayant vécu au V siècle, époque du triomphe de la foi à Byzance, et il a fini ses jours en Abkhazie. C’était alors une région pourrie, infestée par le paludisme, au climat insupportable. C’est là que saint Jean est mort, exilé dans ces lieux par les « pieux » empereurs de Byzance. Ne parlons pas du XX siècle. L’Eglise a été l’objet de persécutions cruelles, tout a été entrepris afin de la « reprogrammer ».
Nous constatons aujourd’hui la même chose : on veut que nous changions, que nous adoptions une autre langue, que nous cessions d’agir sur les consciences. Mais il est impossible de nous reprogrammer car si l’Eglise changeait de nature, elle serait vouée à disparaître.
L’Eglise continuera toujours à témoigner du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, de la liberté et de l’esclavage, de la responsabilité et du refus de responsabilité. Si la voix de l’Eglise venait à être réduite au silence il ne sera plus possible de discerner le bien du mal, cela également dans la vie sociale.
Voilà pourquoi l’Eglise continuera à servir avec humilité, à souffrir de l’hostilité. Rien de nouveau à cela : en 2.000 ans nous avons pris l’habitude d’être persécutés et malmenés. Notre devoir est de témoigner de la Vérité, comme le dit l’apôtre Paul «à temps et à contretemps » (Tm 2. 4,2).
Nous allons annoncer le Royaume de Dieu et en témoigner à chaque nouvelle génération.
Sur ce je termine cette émission et j’appelle sur vous la bénédiction Divine.
Traduction Nikita KRIVOCHEINE
"PO"
L’Eglise russe a, en effet, été presque détruite et annihilée.
Que de clercs, que de laïcs ont péri, victimes de la répression, que d’églises détruites. La Russie est jusqu’à présent couverte de ces ruines. Il suffit de survoler à basse altitude la région de Moscou, celle de Yaroslav, le centre du pays et de nombreux autres endroits pour constater que l’époque soviétique a laissé derrière elle une quantité impressionnante d’églises détruites et de décombres. Jamais, dans aucun pays, de toute l’histoire de la civilisation la religion et la foi n’ont eu à souffrir autant que de ce qui s’est passé en Russie.
Mais les temps ont changé et nous nous sommes mis à reconstruire. Nos forces étaient insuffisantes, nous manquions de bras, et je ne mentionne même pas les moyens indispensables. Peu à peu, grâce aux efforts persévérants de tous nous avons bien avancé dans cette reconstruction. Alors déjà, l’Eglise faisait l’objet de critiques acerbes. Il y avait peut-être alors moins de haine que maintenant.
Quelle était alors la raison de ces attaques ? On nous rappelait l’expérience des autres, des chrétiens d’Occident en particulier : « Regardez, voici un bel exemple de dialogue avec l’opinion ! Comme ils sont actifs dans leur effort de mission ! Comme le service social est développé chez eux ! Comme la formation des jeunes y est bien organisée ! Et vous ? Vous ne faites rien d’autre que de mettre en route des chantiers ! » Récemment encore nous étions accusés d’être « improductifs ». Or, ces critiques ne poursuivaient qu’un seul but : détourner les gens de l’Eglise.
De nos jours l’Eglise est devenue un interlocuteur très présent dans ses contacts avec la société. Nous conduisons notre travail de mission auprès de l’intelligentsia, des politiques. Nous sommes en contact étroit avec les milieux artistiques et les syndicats, avec les personnalités les plus diverses. Dans le cadre de ce dialogue l’Eglise n’est pas silencieuse. Au contraire, nous intervenons souvent en suggérant des idées nouvelles qui suscitent des débats animés. L’Eglise se consacre à la jeunesse. Nous menons des activités sociales et nous gérons d’importantes œuvres de bienfaisance. Nous allons vers les pauvres, les sans-abris, les orphelins. Nous prenons part à la lutte contre les incendies et nous accordons notre soutien aux victimes des catastrophes naturelles.
Et tout cela ne fait que susciter à notre égard des critiques encore plus virulentes : « L’Eglise s’ingère dans tous les domaines de la vie, elle veut pouvoir contrôler nos personnalités ! Elle est en train de fusionner avec l’Etat, l’Eglise est la structure la plus riche du pays ! Que de biens immobiliers ! »
Mais regardez, Messieurs, toutes ces ruines, ces décombres qu’il nous faut encore reconstruire ! Mais ils ne veulent rien savoir, il leur importe de faire croire à la richesse de l’Eglise, à une Eglise alliée du pouvoir et de l’appareil d’Etat, qui est omniprésente et qui aspire à prendre le contrôle des consciences. Ce n’est que mensonges ! Ils mentaient à l’époque accusant l’Eglise de passivité, ils mentent aujourd’hui de la manière la plus fourbe.
Quelle est l’explication d’une telle attitude ? En verrons-nous la fin ?
Certes non : « Dieu combat le diable, les cœurs des hommes sont le champ de bataille ». Il y aura toujours ceux qui entendront la Bonne Nouvelle et qui suivront le Sauveur comme L’ont suivi les apôtres, comme L’ont suivi les saintes femmes, les martyrs et les confesseurs à l’époque de Rome, les martyrs et les confesseurs du XX siècles exterminés précisément par ceux qui ne voulaient pas d’une présence trop marquée de l’Eglise dans la vie du peuple et de la société.
Pourtant il y a nombre de personnes qui ne croient ni en Dieu, ni au diable, ce sont là des concepts qui ne signifient rien à leurs yeux. Il leur faut des preuves tangibles : montrez nous d’une manière convaincante ce qui se fait dans la société, dans la vie et ce n’est qu’alors que nous y croirons. On peut leur répondre : votre opposition à l’Eglise n’a rien à voir avec l’incompatibilité idéologique de diverses doctrines : les doctrines laïques ont simplement cessé d’avoir cours. Ces gens là réfutent l’enseignement de l’Eglise. Quand l’Eglise était reléguée dans un espace clos, qu’elle était astreinte à rester dans l’enceinte des paroisses, qu’elle n’avait pas accès au monde extérieur et qu’elle était bâillonnée la majorité des gens, y compris les intellectuels, avaient à son égard une attitude de compassion condescendante. L’Eglise était perçue comme un reliquat folklorique, une sorte de pièce rapportée de la tradition culturelle. Nous n’étions visibles que « de loin ».
Mais lorsqu’aujourd’hui l’Eglise porte haut et d’une manière audible l’enseignement du Christ cette mission dérange beaucoup de personnes car elle ne cadre pas du tout avec leurs préceptes de vie. Quelques exemples : nous expliquons que l’ivrognerie et la gourmandise, la recherche du plaisir, etc. sont condamnables. Nous expliquons pourquoi et nous le faisons de sorte à être entendus par tous. Certains nous entendent et s’efforcent de changer pour le mieux. D’autres sont mécontents et disent que nous devons cesser de prêcher car cela les incommode, cela les perturbe dans leurs valeurs. Je suis un pêcheur, je suis ainsi fait. Mais ne me dites pas que mes péchés sont une expression du mal. C’est là que se situe le conflit entre diverses visions du monde.
De tous les temps l’enseignement de l’Eglise s’est heurté à de fortes résistances.
A Rome les premiers chrétiens étaient persécutés et exterminés. A des époques plus favorables à l’Eglise on a tenté de « la reprogrammer », de la refaire, de l’adapter aux besoins du jour. Parfois cela réussissait, en tout cas en ce qui concerne certains membres de l’Eglise. Quant à ceux qui ne se laissaient pas « reprogrammer », cela même à des époques favorables à l’Eglise, ils étaient punis ou devenaient l’objet d’une surveillance particulière. Saint Jean Chrysostome, évêque de Constantinople, remarquable Père de l’Eglise ayant vécu au V siècle, époque du triomphe de la foi à Byzance, et il a fini ses jours en Abkhazie. C’était alors une région pourrie, infestée par le paludisme, au climat insupportable. C’est là que saint Jean est mort, exilé dans ces lieux par les « pieux » empereurs de Byzance. Ne parlons pas du XX siècle. L’Eglise a été l’objet de persécutions cruelles, tout a été entrepris afin de la « reprogrammer ».
Nous constatons aujourd’hui la même chose : on veut que nous changions, que nous adoptions une autre langue, que nous cessions d’agir sur les consciences. Mais il est impossible de nous reprogrammer car si l’Eglise changeait de nature, elle serait vouée à disparaître.
L’Eglise continuera toujours à témoigner du bien et du mal, de la vérité et du mensonge, de la liberté et de l’esclavage, de la responsabilité et du refus de responsabilité. Si la voix de l’Eglise venait à être réduite au silence il ne sera plus possible de discerner le bien du mal, cela également dans la vie sociale.
Voilà pourquoi l’Eglise continuera à servir avec humilité, à souffrir de l’hostilité. Rien de nouveau à cela : en 2.000 ans nous avons pris l’habitude d’être persécutés et malmenés. Notre devoir est de témoigner de la Vérité, comme le dit l’apôtre Paul «à temps et à contretemps » (Tm 2. 4,2).
Nous allons annoncer le Royaume de Dieu et en témoigner à chaque nouvelle génération.
Sur ce je termine cette émission et j’appelle sur vous la bénédiction Divine.
Traduction Nikita KRIVOCHEINE
"PO"
Le samedi 9 avril 2011, fête de la Louange de la Mère de Dieu, au cours de la divine liturgie célébrée à la chapelle du Séminaire orthodoxe russe à Epinay-sous-Sénart, la Congrégation des Sœurs Auxiliatrices a solennellement transmis au séminaire un reliquaire avec une des épines de la Couronne d'épines du Seigneur Jésus-Christ.
A la fin de la liturgie, la sœur Geneviève Médevielle, économe générale de la province de France des Sœurs Auxiliatrices et ancien vice-recteur de l'Institut catholique de Paris, a lu la décision de la Mère Générale et du Conseil de la Congrégation de faire don de la relique au Séminaire orthodoxe russe. Elle a ensuite remis entre les mains de l'évêque Nestor de Chersonèse le reliquaire en argent massif qui porte au milieu une capsule en cristal de roche renfermant une épine de la Couronne du Christ.
SUITE Eglise russe
A la fin de la liturgie, la sœur Geneviève Médevielle, économe générale de la province de France des Sœurs Auxiliatrices et ancien vice-recteur de l'Institut catholique de Paris, a lu la décision de la Mère Générale et du Conseil de la Congrégation de faire don de la relique au Séminaire orthodoxe russe. Elle a ensuite remis entre les mains de l'évêque Nestor de Chersonèse le reliquaire en argent massif qui porte au milieu une capsule en cristal de roche renfermant une épine de la Couronne du Christ.
SUITE Eglise russe
Le Concile pan-russe de 1917-1918 qui siégeant à Moscou est jusqu’à aujourd'hui présenté par plusieurs chercheurs comme un exemple de canonicité et de retour aux sources premières et authentiques de l’Eglise.
D’autres auteurs estiment que ce Concile était rénovationniste dans son esprit et qu’il tendait à saper les fondements de l’Eglise. Etait-ce un Concile « révolutionnaire » ?
Quelles étaient les intentions du législateur, c’est à dire du Concile, en ce qui concerne les dispositions régissant l’administration diocésaine ? Pouvons-nous et devons-nous nous inspirer aujourd’hui des décisions adoptées en 1918 ?
D’autres auteurs estiment que ce Concile était rénovationniste dans son esprit et qu’il tendait à saper les fondements de l’Eglise. Etait-ce un Concile « révolutionnaire » ?
Quelles étaient les intentions du législateur, c’est à dire du Concile, en ce qui concerne les dispositions régissant l’administration diocésaine ? Pouvons-nous et devons-nous nous inspirer aujourd’hui des décisions adoptées en 1918 ?
Les réformes instaurées par le Concile dans le domaine de l’administration ecclésiale suscitent également de nombreux débats. L’higoumène Sabba consacre son nouveau livre à un aspect encore peu étudié de ces réformes.
Les lecteurs verront comment les propositions des chercheurs, des évêques diocésains, des membres de la Conférence préconciliaire de 1905-1906 reprises par l’Assemblée préconciliaire de 1910 ainsi que par les premiers Congrès ecclésiaux tenus au début de 1917, le Conseil préconciliaire de l’été 1917 trouvent leur expression définitive dans les décisions adoptées par le Concile lui même. Il s’y agit en particulier de la nomination des évêques et de l’organisation de l’administration des diocèses ainsi que de la responsabilité des vicaires et des prieurs et de la participation des clercs et des laïcs. Est-ce que les décisions adoptées par le Concile dans ce domaine sont applicables de nos jours ?
........................................
Игумен Савва (Тутунов) Епархиальные реформы
(Cette série est publiée sous la direction de l’archiprêtre Nicolas Balachov)
Культурный центр «Духовная библиотека»
Тираж 2.000 экз.
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Orthodoxierusseoccident "Parution du livre de l'higoumène Savva Toutounov relatif au concile"
Les lecteurs verront comment les propositions des chercheurs, des évêques diocésains, des membres de la Conférence préconciliaire de 1905-1906 reprises par l’Assemblée préconciliaire de 1910 ainsi que par les premiers Congrès ecclésiaux tenus au début de 1917, le Conseil préconciliaire de l’été 1917 trouvent leur expression définitive dans les décisions adoptées par le Concile lui même. Il s’y agit en particulier de la nomination des évêques et de l’organisation de l’administration des diocèses ainsi que de la responsabilité des vicaires et des prieurs et de la participation des clercs et des laïcs. Est-ce que les décisions adoptées par le Concile dans ce domaine sont applicables de nos jours ?
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Игумен Савва (Тутунов) Епархиальные реформы
(Cette série est publiée sous la direction de l’archiprêtre Nicolas Balachov)
Культурный центр «Духовная библиотека»
Тираж 2.000 экз.
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Orthodoxierusseoccident "Parution du livre de l'higoumène Savva Toutounov relatif au concile"
Vendredi 15 avril:
Conférence du père Serge Model sur Mgr Basile (Krivochéine) à Bruxelles
"UN ÉVÊQUE RUSSE EN Belgique : MGR BASILE KRIVOCHEINE" (A L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE SES ŒUVRES EN FRANÇAIS)
Conférence du père Serge Model, vendredi 15 avril à 18 h, à Bruxelles, crypte de l’église royale Sainte-Marie, place de la Reine. Rens. : Association « œcuménisme et paix », tél :00- 32- 2 245 45 10
.......................................
le 2 mai 2011 à Bruxelles au Club Prince Albert
Conférence P. Model sur Mgr Basile ( Krivocheine)
Fondation pour la Préservation du Patrimoine russe dans l’Union Européenne organise le 2 mai une nouvelle conférence à Bruxelles au Club Prince Albert. Elle sera donnée en français par le Père Serge Model sur le destin exceptionnel de Mgr Basile Krivochéine, un officier russe blanc devenu évêque orthodoxe en Belgique, à l'occasion de la publication de ses mémoires et œuvres théologiques.
Vous trouverez en annexe d’autres événements culturel ou scientifiques qui pourraient vous intéresser.(1)
Conférence du père Serge Model sur Mgr Basile (Krivochéine) à Bruxelles
"UN ÉVÊQUE RUSSE EN Belgique : MGR BASILE KRIVOCHEINE" (A L’OCCASION DE LA PUBLICATION DE SES ŒUVRES EN FRANÇAIS)
Conférence du père Serge Model, vendredi 15 avril à 18 h, à Bruxelles, crypte de l’église royale Sainte-Marie, place de la Reine. Rens. : Association « œcuménisme et paix », tél :00- 32- 2 245 45 10
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le 2 mai 2011 à Bruxelles au Club Prince Albert
Conférence P. Model sur Mgr Basile ( Krivocheine)
Fondation pour la Préservation du Patrimoine russe dans l’Union Européenne organise le 2 mai une nouvelle conférence à Bruxelles au Club Prince Albert. Elle sera donnée en français par le Père Serge Model sur le destin exceptionnel de Mgr Basile Krivochéine, un officier russe blanc devenu évêque orthodoxe en Belgique, à l'occasion de la publication de ses mémoires et œuvres théologiques.
Vous trouverez en annexe d’autres événements culturel ou scientifiques qui pourraient vous intéresser.(1)
10 mai 2011 : Université Paris-Sorbonne:
Table ronde autour du livre de Mgr Basile Krivochéine (éd. du Cerf)
"Mémoire des deux mondes : de la Révolution à l’Église captive"
Organisation : Institut de recherche pour l’histoire des religions (IRER) de l’université Paris-Sorbonne
Président : Alexandre Lavrov, chercheur associé au CERCEC et professeur à l’université Paris 8
Avec la participation de : Pierre Gonneau (univ. Paris-Sorbonne), père Job Getcha, ancien doyen de l’Institut Saint-Serge, Bernard Marchadier, spécialiste de Soloviev
Lieu : Maison de la recherche
28, rue serpente, Paris VIe de 18 h à 20 h salle D040 (rez-de-chaussée)
Contact : Martin Dumont, martin.dumont@paris-sorbonne.fr
................................................
Note (1)
N.B. Ci-dessous d’autres événements culturel ou scientifiques qui pourraient vous intéresser
Nous vous remercions de votre soutien, et nous réjouissons d’avance de vous revoir à cette occasion.
Daniel Stevens Dr Nicolas Bieliavsky, Prince et Princesse Boris Galitzine,
Président Président du Comité scientifique Secrétaires
Fondation pour la Préservation du Patrimoine russe dans l’Union Européenne, asbl
Avenue Edmond Parmentier 48
1150 Bruxelles
0 32 2 770 31 19
P.S. Pour information, voici d’autres événements qui pourraient vous intéresser :
A/ Théâtre en russe à Anvers : voir sur http://www.antwerpriza.be/data/ru/
B/ Liste des prochains séminaires organisés par le CEVIPOL (Centre d'étude de la vie politique, ULB, Bruxelles) en avril 2011. Avec le soutien de l'Ecole doctorale thématique en sciences politique et de la Faculté de Sciences sociales et politiques de l'ULB Renseignements : amerlin@ulb.ac.be
1. "Les clubs politiques informels de la perestroïka et la désintégration du régime soviétique", Jeudi 07 avril 2011, par Carole Sigman, chargée de recher che CNRS à l'Institut des sciences sociales du politique (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), auteure de "Clubs politiques et perestroïka en Russie. Subversion sans dissidence", Karthala, Paris, 2009. Séminaire de recherche "Acteurs politiques et sociaux en Europe centrale et orientale / Ex URSS", de 12h15 à 14h, Institut de Sociologie, Salle du CEVIPOL, 12ème étage - local 227 (S.12.227), Avenue Jeanne, 44, 1050 Bruxelles.
2. « La difficile intégration des Tatars de Crimée en Ukraine après 1991 », Mardi 26 avril 2011, par Aurélie Campana, Professeure de Science Politique à l'Université Laval du Québec, co auteure de "Le s Déportations en héritage : les peuples réprimés du Caucase et de Crimée, hier et aujourd'hui", Presses universitaires de Rennes, 2009, Séminaire de recherche "Acteurs politiques et sociaux en Europe centrale et orientale / ex URSS". De 12h15 à 14h, Bâtiment de Sociologie, Salle du CEVIPOL, 12ème étage, local 227 (S.12.227), Av. Jeanne, 44, 1050 Bruxelles
C/ Prochaines conférences du Cycle proposé par la Chaire InBev-Baillet Latour et ouvert au public les jeudis de 14 à 16 h, dans le cadre du Séminaire EUSL2310 sur les conflits et coopérations dans l’espace postsoviétique
Ce séminaire portant sur les conflits et coopérations dans l’espace postsoviétique propose une analyse des tensions et conflits en ex-URSS envisagés à divers niveaux : les dimensions ethniques, culturelles et politiques des conflits, les luttes d'influence des puissances régionales ou mondiales; les enjeux économiques et l'accès aux ressources naturelles; ainsi que les moyens diplomatiques déployés pour résoudre les conflits ou prévenir leur éclosion (diplomatie bilatérale, groupes de contact, organisations régionales)
(Lieu : auditoire Lecl-62, place Montesquieu, 1348 Louvain-la-Neuve) Renseignements : Xavier.Follebouckt@uclouvain.be ou 010/47.85.29
1. Jeudi 7 avril : La Russie, l’OTAN et l’OSCE, par le Général Patrick Nopens, Senior associate fellow, Egmont Institute for International Relations
2. Jeudi 28 avril : La problématique de l’énergie sur l’espace postsoviétique, par le Prof. Bernard Snoy et d’Oppuers, professeur invité UCL
Table ronde autour du livre de Mgr Basile Krivochéine (éd. du Cerf)
"Mémoire des deux mondes : de la Révolution à l’Église captive"
Organisation : Institut de recherche pour l’histoire des religions (IRER) de l’université Paris-Sorbonne
Président : Alexandre Lavrov, chercheur associé au CERCEC et professeur à l’université Paris 8
Avec la participation de : Pierre Gonneau (univ. Paris-Sorbonne), père Job Getcha, ancien doyen de l’Institut Saint-Serge, Bernard Marchadier, spécialiste de Soloviev
Lieu : Maison de la recherche
28, rue serpente, Paris VIe de 18 h à 20 h salle D040 (rez-de-chaussée)
Contact : Martin Dumont, martin.dumont@paris-sorbonne.fr
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Note (1)
N.B. Ci-dessous d’autres événements culturel ou scientifiques qui pourraient vous intéresser
Nous vous remercions de votre soutien, et nous réjouissons d’avance de vous revoir à cette occasion.
Daniel Stevens Dr Nicolas Bieliavsky, Prince et Princesse Boris Galitzine,
Président Président du Comité scientifique Secrétaires
Fondation pour la Préservation du Patrimoine russe dans l’Union Européenne, asbl
Avenue Edmond Parmentier 48
1150 Bruxelles
0 32 2 770 31 19
P.S. Pour information, voici d’autres événements qui pourraient vous intéresser :
A/ Théâtre en russe à Anvers : voir sur http://www.antwerpriza.be/data/ru/
B/ Liste des prochains séminaires organisés par le CEVIPOL (Centre d'étude de la vie politique, ULB, Bruxelles) en avril 2011. Avec le soutien de l'Ecole doctorale thématique en sciences politique et de la Faculté de Sciences sociales et politiques de l'ULB Renseignements : amerlin@ulb.ac.be
1. "Les clubs politiques informels de la perestroïka et la désintégration du régime soviétique", Jeudi 07 avril 2011, par Carole Sigman, chargée de recher che CNRS à l'Institut des sciences sociales du politique (Université Paris Ouest Nanterre La Défense), auteure de "Clubs politiques et perestroïka en Russie. Subversion sans dissidence", Karthala, Paris, 2009. Séminaire de recherche "Acteurs politiques et sociaux en Europe centrale et orientale / Ex URSS", de 12h15 à 14h, Institut de Sociologie, Salle du CEVIPOL, 12ème étage - local 227 (S.12.227), Avenue Jeanne, 44, 1050 Bruxelles.
2. « La difficile intégration des Tatars de Crimée en Ukraine après 1991 », Mardi 26 avril 2011, par Aurélie Campana, Professeure de Science Politique à l'Université Laval du Québec, co auteure de "Le s Déportations en héritage : les peuples réprimés du Caucase et de Crimée, hier et aujourd'hui", Presses universitaires de Rennes, 2009, Séminaire de recherche "Acteurs politiques et sociaux en Europe centrale et orientale / ex URSS". De 12h15 à 14h, Bâtiment de Sociologie, Salle du CEVIPOL, 12ème étage, local 227 (S.12.227), Av. Jeanne, 44, 1050 Bruxelles
C/ Prochaines conférences du Cycle proposé par la Chaire InBev-Baillet Latour et ouvert au public les jeudis de 14 à 16 h, dans le cadre du Séminaire EUSL2310 sur les conflits et coopérations dans l’espace postsoviétique
Ce séminaire portant sur les conflits et coopérations dans l’espace postsoviétique propose une analyse des tensions et conflits en ex-URSS envisagés à divers niveaux : les dimensions ethniques, culturelles et politiques des conflits, les luttes d'influence des puissances régionales ou mondiales; les enjeux économiques et l'accès aux ressources naturelles; ainsi que les moyens diplomatiques déployés pour résoudre les conflits ou prévenir leur éclosion (diplomatie bilatérale, groupes de contact, organisations régionales)
(Lieu : auditoire Lecl-62, place Montesquieu, 1348 Louvain-la-Neuve) Renseignements : Xavier.Follebouckt@uclouvain.be ou 010/47.85.29
1. Jeudi 7 avril : La Russie, l’OTAN et l’OSCE, par le Général Patrick Nopens, Senior associate fellow, Egmont Institute for International Relations
2. Jeudi 28 avril : La problématique de l’énergie sur l’espace postsoviétique, par le Prof. Bernard Snoy et d’Oppuers, professeur invité UCL
Dans une déclaration, un groupe orthodoxe non canonique, appelé "Saint-Synode de Milan", a fait part de son souhait de rejoindre le Patriarcat de Moscou.
Il s'agit d'un groupe de vieux-calendaristes établi en Occident depuis une trentaine d'années. Moins d'une dizaine de paroisses et communautés relèvent aujourd'hui de ce groupe en Italie, une vingtaine aux Etats-Unis et quelques unes en Espagne et dans d'autres pays. La déclaration semble indiquer que ce désir de rattachement au Patriarcat de Moscou concerne seulement la partie italienne. A la fin des années 80, quelques uns de ses membres (dont Mgr Gabriel au Portugal) ont été reçus au sein de l'Eglise orthodoxe de Pologne.
Orthodoxie.com
Il s'agit d'un groupe de vieux-calendaristes établi en Occident depuis une trentaine d'années. Moins d'une dizaine de paroisses et communautés relèvent aujourd'hui de ce groupe en Italie, une vingtaine aux Etats-Unis et quelques unes en Espagne et dans d'autres pays. La déclaration semble indiquer que ce désir de rattachement au Patriarcat de Moscou concerne seulement la partie italienne. A la fin des années 80, quelques uns de ses membres (dont Mgr Gabriel au Portugal) ont été reçus au sein de l'Eglise orthodoxe de Pologne.
Orthodoxie.com
Nous ne publions que rarement des enregistrements audio et vidéo. En prendre connaissance demande de nos lecteurs un certain effort technique ainsi que du temps.
Voici une conférence présentée à l’Académie de théologie de Moscou par l’higoumène Philippe (Riabykh) récemment nommé par le Saint Synode représentant permanent de l’EOR auprès des institutions européennes à Strasbourg. Il remplace dans ces fonctions l’higoumène Philarète (Boulekov) qui devient vice-président de la DREE.
Cette allocution est consacrée aux 65 ans de l’histoire de la DREE depuis sa fondation, en 1946, et jusqu’à nos jours, au rôle important que ce service a joué dans la survie de l’Eglise russe à l’époque soviétique, à ses orientations actuelles.
LA VIDÉO en russe présente un intérêt particulier pour les orthodoxes de tradition russe résidant hors de la Fédération.
Bogoslov.ru et 'PO"
L’higoumène Philippe (Riabykh) et l’higoumène Philarète (Boulekov)
Voici une conférence présentée à l’Académie de théologie de Moscou par l’higoumène Philippe (Riabykh) récemment nommé par le Saint Synode représentant permanent de l’EOR auprès des institutions européennes à Strasbourg. Il remplace dans ces fonctions l’higoumène Philarète (Boulekov) qui devient vice-président de la DREE.
Cette allocution est consacrée aux 65 ans de l’histoire de la DREE depuis sa fondation, en 1946, et jusqu’à nos jours, au rôle important que ce service a joué dans la survie de l’Eglise russe à l’époque soviétique, à ses orientations actuelles.
LA VIDÉO en russe présente un intérêt particulier pour les orthodoxes de tradition russe résidant hors de la Fédération.
Bogoslov.ru et 'PO"
L’higoumène Philippe (Riabykh) et l’higoumène Philarète (Boulekov)
Par Chantal Joly
Du 20 au 25 avril 2011, cinq frères de Taizé, accompagnés de 200 jeunes, célèbreront Pâques à Moscou. Le prieur de la communauté, frère Aloïs, se réjouit de cette nouvelle étape avec l'Église orthodoxe.
Pourquoi vous absenter de Taizé pour Pâques ?
C'est vrai qu'à cette période nous accueillons des milliers de jeunes, ce qui nous a fait un peu hésiter mais cherchant passionnément la communion entre chrétiens, comment ne pas répondre favorablement à l'invitation à venir célébrer la plus belle réalité qu'ont nos amis orthodoxes : la Semaine Sainte ? Cette fête est pour eux la plus importante. Elle est la source même, celle qui leur a permis de tenir dans des situations très difficiles. Nous avons la chance que Pâques tombe le même jour dans les calendriers d'Orient et d'Occident. Nous sommes très reconnaissants à l'église orthodoxe de nous avoir invités à vivre ce pèlerinage. Les liens tissés avec Taizé sont très anciens. Les jeunes présents sur notre colline seront unis à ce que nous vivrons en Russie.
Du 20 au 25 avril 2011, cinq frères de Taizé, accompagnés de 200 jeunes, célèbreront Pâques à Moscou. Le prieur de la communauté, frère Aloïs, se réjouit de cette nouvelle étape avec l'Église orthodoxe.
Pourquoi vous absenter de Taizé pour Pâques ?
C'est vrai qu'à cette période nous accueillons des milliers de jeunes, ce qui nous a fait un peu hésiter mais cherchant passionnément la communion entre chrétiens, comment ne pas répondre favorablement à l'invitation à venir célébrer la plus belle réalité qu'ont nos amis orthodoxes : la Semaine Sainte ? Cette fête est pour eux la plus importante. Elle est la source même, celle qui leur a permis de tenir dans des situations très difficiles. Nous avons la chance que Pâques tombe le même jour dans les calendriers d'Orient et d'Occident. Nous sommes très reconnaissants à l'église orthodoxe de nous avoir invités à vivre ce pèlerinage. Les liens tissés avec Taizé sont très anciens. Les jeunes présents sur notre colline seront unis à ce que nous vivrons en Russie.
Quel est le programme de votre séjour ?
Nous n'organisons rien de notre initiative. Nous allons vivre la Semaine Sainte dans les paroisses dans lesquelles nous seront répartis. Vous savez, c'est très touchant de voir comment elles préparent notre arrivée, elles n'en ont pas l'habitude et sont très soucieuses que tout se passe bien. Tous les participants seront accueillis dans des familles. Outre les célébrations, nous aurons des carrefours les après-midi sur les icônes, le chant liturgique orthodoxe, etc. Le dimanche nous célébrerons les Vêpres avec le patriarche Kyrill. Un circuit-pèlerinage de la ville est aussi prévu d'églises en églises ainsi qu'un temps de prière à la mémoire des martyrs au sanctuaire de Boutovo, au sud de Moscou. C'est là que dans les années 1930 durant le stalinisme, 20765 personnes furent fusillées, dont un millier de prêtres, moniales, paysans ou intellectuels à cause de leur foi. Des témoins ont connu ces périodes de persécution, il devient très urgent que nous allions les écouter.....
SUITE Eglise catholique
Nous n'organisons rien de notre initiative. Nous allons vivre la Semaine Sainte dans les paroisses dans lesquelles nous seront répartis. Vous savez, c'est très touchant de voir comment elles préparent notre arrivée, elles n'en ont pas l'habitude et sont très soucieuses que tout se passe bien. Tous les participants seront accueillis dans des familles. Outre les célébrations, nous aurons des carrefours les après-midi sur les icônes, le chant liturgique orthodoxe, etc. Le dimanche nous célébrerons les Vêpres avec le patriarche Kyrill. Un circuit-pèlerinage de la ville est aussi prévu d'églises en églises ainsi qu'un temps de prière à la mémoire des martyrs au sanctuaire de Boutovo, au sud de Moscou. C'est là que dans les années 1930 durant le stalinisme, 20765 personnes furent fusillées, dont un millier de prêtres, moniales, paysans ou intellectuels à cause de leur foi. Des témoins ont connu ces périodes de persécution, il devient très urgent que nous allions les écouter.....
SUITE Eglise catholique
Chers amis,
Les organisateurs du XII Congrès de la jeunesse orthodoxe organisé par l’EORHF souhaiteraient obtenir l’aide de « l’Association Chersonèse ».
Nous proposons de tenir une réunion le dimanche 10 avril à 13h 30 dans le réfectoire de la cathédrale des Trois saints Docteurs, 5 rue Pétel, dans le XV arrondissement. La réunion sera présidée par l’un des prêtres de la paroisse.
Les organisateurs du XII Congrès de la jeunesse orthodoxe organisé par l’EORHF souhaiteraient obtenir l’aide de « l’Association Chersonèse ».
Nous proposons de tenir une réunion le dimanche 10 avril à 13h 30 dans le réfectoire de la cathédrale des Trois saints Docteurs, 5 rue Pétel, dans le XV arrondissement. La réunion sera présidée par l’un des prêtres de la paroisse.
Дорогие друзья!
Организаторы ХII Всезарубежного съезда православной молодежи, который пройдёт в Париже с 1 по 8 июля 2011 года
Обратились к молодёжной ассоциации "Корсунь" за помощью и содействием!
Для обсуждения и координации наших действий предлагаем всем заинтересованным встретиться в ближайшее воскресенье, 10 апреля, в трапезной храма Трех Святителей в 13:30.
Давайте поможем молодежи из разных стран поучаствовать в этом грандиозном событии!
Организаторы ХII Всезарубежного съезда православной молодежи, который пройдёт в Париже с 1 по 8 июля 2011 года
Обратились к молодёжной ассоциации "Корсунь" за помощью и содействием!
Для обсуждения и координации наших действий предлагаем всем заинтересованным встретиться в ближайшее воскресенье, 10 апреля, в трапезной храма Трех Святителей в 13:30.
Давайте поможем молодежи из разных стран поучаствовать в этом грандиозном событии!
Vladimir GOLOVANOW
En abordant la dernière ligne droite du Grand Carême, je vous propose d'oublier les querelles subalternes et de relire cette magnifique homélie du père Alexander Schmemann. Elle a été publié sur plusieurs sites.
Le Carême est un don que Dieu nous fait, un don qui est admirable, merveilleux, un don que nous désirons. Certes, mais un don de quoi? Je dirais que c'est un don de l'essentiel – ce qui est essentiel et qui cependant souffre le plus en notre vie parce que nous menons une vie de confusion et dispersée, une vie qui nous cache sans cesse l'éternel, le glorieux, la signification divine de la vie, et nous enlève ce qui devrait nous "pousser", et, dès lors, corriger et remplir notre vie de joie. Et cet essentiel est l'action de grâce : accepter de Dieu cette merveilleuse vie, comme disait saint Pierre, "créée à partir du néant..", créée exclusivement par l'amour e Dieu, car il n'y a pas d'autre raison d'exister pour nous; aimé par Lui avant même que nous ne naissions, nous avons été emmenés en Sa merveilleuse Lumière. A présent nous vivons et nous oublions.
En abordant la dernière ligne droite du Grand Carême, je vous propose d'oublier les querelles subalternes et de relire cette magnifique homélie du père Alexander Schmemann. Elle a été publié sur plusieurs sites.
Le Carême est un don que Dieu nous fait, un don qui est admirable, merveilleux, un don que nous désirons. Certes, mais un don de quoi? Je dirais que c'est un don de l'essentiel – ce qui est essentiel et qui cependant souffre le plus en notre vie parce que nous menons une vie de confusion et dispersée, une vie qui nous cache sans cesse l'éternel, le glorieux, la signification divine de la vie, et nous enlève ce qui devrait nous "pousser", et, dès lors, corriger et remplir notre vie de joie. Et cet essentiel est l'action de grâce : accepter de Dieu cette merveilleuse vie, comme disait saint Pierre, "créée à partir du néant..", créée exclusivement par l'amour e Dieu, car il n'y a pas d'autre raison d'exister pour nous; aimé par Lui avant même que nous ne naissions, nous avons été emmenés en Sa merveilleuse Lumière. A présent nous vivons et nous oublions.
Quand ai-je donc pensé à cela pour la dernière fois? Mais il y a bien tant de petites choses et affaires que je n'oublie pas, qui transforment toute ma vie en un vacarme vide, en une sorte de voyage sans but.
Le Carême me retourne, me rend cet essentiel – la couche essentielle de la vie.
C'est essentiel parce que cela vient de Dieu; c'est essentiel parce que cela révèle Dieu. Le temps essentiel, parce qu'à nouveau le temps est un grand, très grand domaine de péché. Parce que le temps est le temps de quoi? De priorités. Et combien de fois nos priorités ne sont pas ce qu'elles devraient être? Cependant, en Carême, attendant, écoutant, chantant... vous verrez petit à petit ce qu'est ce temps - brisé, dévoyé, nous amenant à la mort et à rien d'autre, vide de sens. Vous verrez que ce temps redevient attente, devient quelque chose de précieux. Vous ne voudrez plus en retirer une seule minute de son but agréable à Dieu, d'accepter de lui Sa vie et de Lui restituer cette vie accompagnée de notre gratitude, notre sagesse, notre joie, notre accomplissement.
Après ce temps essentiel vient cette relation essentielle que nous avons avec tout en ce monde, une relation qui est si bien exprimée dans nos textes liturgiques par le mot respect. Si souvent, tout devient pour nous un objet "utile", quelque chose qui est bon à prendre, quelque chose qui m'appartient et sur laquelle j'ai "des droits." Tout devrait être comme Communion en mes mains. C'est ça, le respect dont je parle. C'est la découverte que Dieu, comme Pasternak disait autrefois, était ".. un grand Dieu de détails," et que rien en ce monde n'est étranger à ce divin respect. Dieu est respectueux, mais bien souvent nous ne le sommes pas.
Nous avons donc le temps essentiel, la relation essentielle à tout, empreinte de respect, et en dernier mais qui n'est pas la moindre des choses, la redécouverte de ce lien essentiel entre nous : la redécouverte que nous appartenons les uns aux autres, la redécouverte que nul n'est entré en ma vie ou votre vie sans la volonté de Dieu. Et avec cette redécouverte, il y a partout un appel à faire quelque chose pour Dieu: à aider, à réconforter, à transformer, à prendre avec vous, avec chacun d'entre vous, ce frère et cette soeur du Christ. C'est la relation essentielle.
Temps essentiel, matière essentielle, pensée essentielle : tout est si différent de ce que le monde nous offre.
Dans le monde, tout est fortuit. Si vous ne savez pas comment "tuer" le temps, notre société est résolument ingénieuse pour vous aider à y parvenir. Nous tuons le temps, nous tuons le respect, nous transformons les communications, les relations, les mots, les paroles divines, en des blagues et des blasphèmes, et parfois en simple non-sens. Il y a une faim et une soif de vide, rien que de succès apparent.
Ne comprenons-nous pas, ne comprenons-nous pas, frères et soeurs, quelle puissance nous est donnée sous la forme du Carême? Le Carême du Printemps! Le début du Carême! La Résurrection de Carême! Et tout cela nous est donné gratuitement. Venez, écoutez cette prière. Faites-là vôtre! N'essayez pas d'y réfléchir par vous-même; venez seulement, entrez et réjouissez-vous! Et cette joie commencera à tuer ces péchés, vieux et douloureux et lassants.. Et avec ça, vous aurez cette grande joie que les Anges ont entendue, que les disciples ont expérimentée lorsqu'ils sont revenus à Jérusalem après l'Ascension du Christ. C'est cette joie qui leur avait été laissée que nous adoptons généreusement. C'est tout d'abord la joie de savoir, la joie d'avoir quelque chose en moi qui, que je le veuille ou non, va commencer à transformer la vie en moi et autour de moi.
Ce dernier essentiel, c'est l'essentiel retour à chacun : c'est ici là que nous commençons ce soir.
C'est ce que nous sommes occupés à faire en ce moment. Car si nous devions penser aux véritables péchés que nous avons commis, nous dirions qu'une des choses les plus importantes c'est exactement le style et la tonalité que nous adoptons les uns envers les autres : se plaignant et critiquant. Je ne pense pas qu'il y a des cas de grande haine destructive ou d'assassinat, ou quelque chose du genre. C'est juste que nous existons comme si nous étions totalement étrangers à la vie les uns des autres, hors des intérêts des autres, hors de l'amour des autres. Si on n'a pas réparé cette relation, il n'y a pas de possibilité d'entrer dans le Carême. Le péché – que nous l'appelions "originel" ou "primordial" – a rompu l'unité de la vie en ce monde, il a rompu le temps, et le temps est devenu ce courant fragmenté qui nous amène à la vieillesse et à la mort. Il a rompu nos relations sociales, il a rompu les familles. Tous est "diabolos" – divisé et détruit. Mais le Christ est venu en ce monde et a dit : ".. et Moi, quand Je serai élevé de terre, J'attirerai à Moi toute l'humanité" (Jn 12,32).
Il m'est impossible d'aller au Christ sans prendre avec moi l'essentiel. Il ne s'agit pas de tout abandonner en allant au Christ; il s'agit de trouver en Lui la puissance de cette Résurrection : puissance d'unité, d'amour, de confiance, de joie, de tout cela qui, même s'il occupe quelque place dans notre vie, y est en même temps si minuscule. Il est tragique de penser que du coeur des églises, des séminaires, ce sont des complaintes qui montent au Ciel... on est fatigué, il y a toujours quelque chose qui ne va pas... Vous savez, quand je suis parfois dans mon bureau, j'ai le loisir d'admirer des gens qui inventent sans arrêt de nouvelles "tragédies".
Mais nous sommes au Christ, et le Christ est à Dieu.
Et si nous savions – parce que nous ne savons que si peu de ce qui nous réunit – nous remplacerions toutes mes petites offenses par ne fut-ce qu'un petit peu de cette joie. C'est le pardon que nous voulons et demandons à Dieu de nous donner. Parce que s'il y a bien un Commandement strict dans l'Évangile, c'est bien celui-là : "Si vous pardonnez... alors votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas... alors votre Père ne vous pardonnera pas non plus.." (Mt. 6,14-15). Alors bien sûr, c'est une nécessité. Mais le MAINTENANT de tout cela, je le répète à nouveau, consiste à être horrifié de la dispersion de notre propre existence, par la mesquinerie de nos relations, par la destruction des mots, et par l'abandon de ce respect.
A présent, nous avons à nous pardonner les uns les autres, que nous ayons ou non des péchés explicites ou crimes à reprocher les uns aux autres. Cette réconciliation est une autre épiphanie de l'Église en tant que Royaume de Dieu. Nous sommes sauvés parce que nous sommes dans le Corps du Christ. Nous sommes sauvés parce que nous acceptons le monde et l'ordre essentiel de la part du Christ. Et pour finir, nous acceptons le Christ quand nous nous acceptons les uns les autres. Tout le restant est mensonge et hypocrisie.
Dès lors, pères, frères et soeurs : pardonnons-nous les uns les autres.
Ne pensons pas au pourquoi. Il y a suffisamment de moments pour y penser. Posons l'acte. Maintenant, comme dans une sorte de profonde respiration, dites : "Seigneur, aide-nous à pardonner. Seigneur, renouvelle toutes ces relations." Quelle belle occasion est ici donnée à l'amour pour qu'il triomphe! Pour l'unité afin qu'elle reflète la Divine unité, et pour tout l'essentiel pour revenir comme la vie elle-même. Quelle chance! Est-ce que la réponse que nous donnons aujourd'hui est "oui" ou "non"? Allons-nous donner ce pardon? Allons-nous l'accepter avec joie? Ou est-ce quelque chose que nous ne faisons uniquement que parce que c'est prescrit par le calendrier – aujourd'hui, vous suivez, pardon; demain, on aura...? Non! C'est le moment crucial. C'est le début du Grand Carême. C'est notre "réparation" printanière, parce que la réconciliation est la puissante rénovation de ce qui est en ruine.
Alors de grâce, pour l'amour du Christ : pardonnons-nous les uns les autres. La première chose que je vous demande à tous, ma famille spirituelle, c'est de me pardonner. Imaginez toutes mes tentations de paresse, de trop vouloir éviter, et ainsi de suite. Quelle incessante défense de mes propres intérêts, santé, ou ceci ou cela.. Je sais que je n'ai même pas un gramme de ce don de soi, de cette abnégation qui est en vérité l'authentique repentance, la véritable rénovation de l'amour.
S'il vous plaît, pardonnez-moi et priez pour moi, afin que ce que je prêche, je puisse quelque part, ne fut-ce qu'un petit peu, l'intégrer et l'incarner dans ma vie.
Protopresbytre Alexander Schmemann
Prononcé le Dimanche du Pardon, 20 mars 1983, en la chapelle du Saint Vladimir Orthodox Theological Seminary, avant le Rite du Pardon. Transcrit d'après enregistrement sur cassette et édité. Publié avec l'approbation de Juliana Schmemann dans la "Saint Vladimir s Theological Foundation Newsletter".
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Ce texte complet se trouve ne particulier sur Nectaire.net et ICI
Le Carême me retourne, me rend cet essentiel – la couche essentielle de la vie.
C'est essentiel parce que cela vient de Dieu; c'est essentiel parce que cela révèle Dieu. Le temps essentiel, parce qu'à nouveau le temps est un grand, très grand domaine de péché. Parce que le temps est le temps de quoi? De priorités. Et combien de fois nos priorités ne sont pas ce qu'elles devraient être? Cependant, en Carême, attendant, écoutant, chantant... vous verrez petit à petit ce qu'est ce temps - brisé, dévoyé, nous amenant à la mort et à rien d'autre, vide de sens. Vous verrez que ce temps redevient attente, devient quelque chose de précieux. Vous ne voudrez plus en retirer une seule minute de son but agréable à Dieu, d'accepter de lui Sa vie et de Lui restituer cette vie accompagnée de notre gratitude, notre sagesse, notre joie, notre accomplissement.
Après ce temps essentiel vient cette relation essentielle que nous avons avec tout en ce monde, une relation qui est si bien exprimée dans nos textes liturgiques par le mot respect. Si souvent, tout devient pour nous un objet "utile", quelque chose qui est bon à prendre, quelque chose qui m'appartient et sur laquelle j'ai "des droits." Tout devrait être comme Communion en mes mains. C'est ça, le respect dont je parle. C'est la découverte que Dieu, comme Pasternak disait autrefois, était ".. un grand Dieu de détails," et que rien en ce monde n'est étranger à ce divin respect. Dieu est respectueux, mais bien souvent nous ne le sommes pas.
Nous avons donc le temps essentiel, la relation essentielle à tout, empreinte de respect, et en dernier mais qui n'est pas la moindre des choses, la redécouverte de ce lien essentiel entre nous : la redécouverte que nous appartenons les uns aux autres, la redécouverte que nul n'est entré en ma vie ou votre vie sans la volonté de Dieu. Et avec cette redécouverte, il y a partout un appel à faire quelque chose pour Dieu: à aider, à réconforter, à transformer, à prendre avec vous, avec chacun d'entre vous, ce frère et cette soeur du Christ. C'est la relation essentielle.
Temps essentiel, matière essentielle, pensée essentielle : tout est si différent de ce que le monde nous offre.
Dans le monde, tout est fortuit. Si vous ne savez pas comment "tuer" le temps, notre société est résolument ingénieuse pour vous aider à y parvenir. Nous tuons le temps, nous tuons le respect, nous transformons les communications, les relations, les mots, les paroles divines, en des blagues et des blasphèmes, et parfois en simple non-sens. Il y a une faim et une soif de vide, rien que de succès apparent.
Ne comprenons-nous pas, ne comprenons-nous pas, frères et soeurs, quelle puissance nous est donnée sous la forme du Carême? Le Carême du Printemps! Le début du Carême! La Résurrection de Carême! Et tout cela nous est donné gratuitement. Venez, écoutez cette prière. Faites-là vôtre! N'essayez pas d'y réfléchir par vous-même; venez seulement, entrez et réjouissez-vous! Et cette joie commencera à tuer ces péchés, vieux et douloureux et lassants.. Et avec ça, vous aurez cette grande joie que les Anges ont entendue, que les disciples ont expérimentée lorsqu'ils sont revenus à Jérusalem après l'Ascension du Christ. C'est cette joie qui leur avait été laissée que nous adoptons généreusement. C'est tout d'abord la joie de savoir, la joie d'avoir quelque chose en moi qui, que je le veuille ou non, va commencer à transformer la vie en moi et autour de moi.
Ce dernier essentiel, c'est l'essentiel retour à chacun : c'est ici là que nous commençons ce soir.
C'est ce que nous sommes occupés à faire en ce moment. Car si nous devions penser aux véritables péchés que nous avons commis, nous dirions qu'une des choses les plus importantes c'est exactement le style et la tonalité que nous adoptons les uns envers les autres : se plaignant et critiquant. Je ne pense pas qu'il y a des cas de grande haine destructive ou d'assassinat, ou quelque chose du genre. C'est juste que nous existons comme si nous étions totalement étrangers à la vie les uns des autres, hors des intérêts des autres, hors de l'amour des autres. Si on n'a pas réparé cette relation, il n'y a pas de possibilité d'entrer dans le Carême. Le péché – que nous l'appelions "originel" ou "primordial" – a rompu l'unité de la vie en ce monde, il a rompu le temps, et le temps est devenu ce courant fragmenté qui nous amène à la vieillesse et à la mort. Il a rompu nos relations sociales, il a rompu les familles. Tous est "diabolos" – divisé et détruit. Mais le Christ est venu en ce monde et a dit : ".. et Moi, quand Je serai élevé de terre, J'attirerai à Moi toute l'humanité" (Jn 12,32).
Il m'est impossible d'aller au Christ sans prendre avec moi l'essentiel. Il ne s'agit pas de tout abandonner en allant au Christ; il s'agit de trouver en Lui la puissance de cette Résurrection : puissance d'unité, d'amour, de confiance, de joie, de tout cela qui, même s'il occupe quelque place dans notre vie, y est en même temps si minuscule. Il est tragique de penser que du coeur des églises, des séminaires, ce sont des complaintes qui montent au Ciel... on est fatigué, il y a toujours quelque chose qui ne va pas... Vous savez, quand je suis parfois dans mon bureau, j'ai le loisir d'admirer des gens qui inventent sans arrêt de nouvelles "tragédies".
Mais nous sommes au Christ, et le Christ est à Dieu.
Et si nous savions – parce que nous ne savons que si peu de ce qui nous réunit – nous remplacerions toutes mes petites offenses par ne fut-ce qu'un petit peu de cette joie. C'est le pardon que nous voulons et demandons à Dieu de nous donner. Parce que s'il y a bien un Commandement strict dans l'Évangile, c'est bien celui-là : "Si vous pardonnez... alors votre Père céleste vous pardonnera aussi; mais si vous ne pardonnez pas... alors votre Père ne vous pardonnera pas non plus.." (Mt. 6,14-15). Alors bien sûr, c'est une nécessité. Mais le MAINTENANT de tout cela, je le répète à nouveau, consiste à être horrifié de la dispersion de notre propre existence, par la mesquinerie de nos relations, par la destruction des mots, et par l'abandon de ce respect.
A présent, nous avons à nous pardonner les uns les autres, que nous ayons ou non des péchés explicites ou crimes à reprocher les uns aux autres. Cette réconciliation est une autre épiphanie de l'Église en tant que Royaume de Dieu. Nous sommes sauvés parce que nous sommes dans le Corps du Christ. Nous sommes sauvés parce que nous acceptons le monde et l'ordre essentiel de la part du Christ. Et pour finir, nous acceptons le Christ quand nous nous acceptons les uns les autres. Tout le restant est mensonge et hypocrisie.
Dès lors, pères, frères et soeurs : pardonnons-nous les uns les autres.
Ne pensons pas au pourquoi. Il y a suffisamment de moments pour y penser. Posons l'acte. Maintenant, comme dans une sorte de profonde respiration, dites : "Seigneur, aide-nous à pardonner. Seigneur, renouvelle toutes ces relations." Quelle belle occasion est ici donnée à l'amour pour qu'il triomphe! Pour l'unité afin qu'elle reflète la Divine unité, et pour tout l'essentiel pour revenir comme la vie elle-même. Quelle chance! Est-ce que la réponse que nous donnons aujourd'hui est "oui" ou "non"? Allons-nous donner ce pardon? Allons-nous l'accepter avec joie? Ou est-ce quelque chose que nous ne faisons uniquement que parce que c'est prescrit par le calendrier – aujourd'hui, vous suivez, pardon; demain, on aura...? Non! C'est le moment crucial. C'est le début du Grand Carême. C'est notre "réparation" printanière, parce que la réconciliation est la puissante rénovation de ce qui est en ruine.
Alors de grâce, pour l'amour du Christ : pardonnons-nous les uns les autres. La première chose que je vous demande à tous, ma famille spirituelle, c'est de me pardonner. Imaginez toutes mes tentations de paresse, de trop vouloir éviter, et ainsi de suite. Quelle incessante défense de mes propres intérêts, santé, ou ceci ou cela.. Je sais que je n'ai même pas un gramme de ce don de soi, de cette abnégation qui est en vérité l'authentique repentance, la véritable rénovation de l'amour.
S'il vous plaît, pardonnez-moi et priez pour moi, afin que ce que je prêche, je puisse quelque part, ne fut-ce qu'un petit peu, l'intégrer et l'incarner dans ma vie.
Protopresbytre Alexander Schmemann
Prononcé le Dimanche du Pardon, 20 mars 1983, en la chapelle du Saint Vladimir Orthodox Theological Seminary, avant le Rite du Pardon. Transcrit d'après enregistrement sur cassette et édité. Publié avec l'approbation de Juliana Schmemann dans la "Saint Vladimir s Theological Foundation Newsletter".
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Ce texte complet se trouve ne particulier sur Nectaire.net et ICI
Voici les résultats du sondage que nous avons réalisé sur notre blog de discussion:
L'Église orthodoxe russe disposera à partir de 2014 d’une nouvelle église moderne en plein cœur de Paris :
10.5% de nos lecteurs pensent que cette église aura une fonction « fédératrice » contribuant par son existence à faire disparaître les divergences qui déchirent jusqu’à présent les fidèles de tradition russe;
30.5% considèrent que sa construction risque, au contraire, d’exacerber les réactions de rejet à l’égard du patriarcat de Moscou que certains milieux ne font qu’encourager;
59% sont convaincus que l'église quai Branly et le centre culturel attenant deviendront un foyer intense et durable de rayonnement de l’orthodoxie de tradition russe et de la culture russe en France.
L'Église orthodoxe russe disposera à partir de 2014 d’une nouvelle église moderne en plein cœur de Paris :
10.5% de nos lecteurs pensent que cette église aura une fonction « fédératrice » contribuant par son existence à faire disparaître les divergences qui déchirent jusqu’à présent les fidèles de tradition russe;
30.5% considèrent que sa construction risque, au contraire, d’exacerber les réactions de rejet à l’égard du patriarcat de Moscou que certains milieux ne font qu’encourager;
59% sont convaincus que l'église quai Branly et le centre culturel attenant deviendront un foyer intense et durable de rayonnement de l’orthodoxie de tradition russe et de la culture russe en France.
François-Xavier Maigre, à Istanbul
Les 4 600 chrétiens d’Irak réfugiés en Turquie s’apprêtent à fêter Pâques, dans l’attente d’un pays d’accueil
Une chrétienne d’Irak, réfugiée en Turquie, se recueille dans la cathédrale du Saint-Esprit, à Istanbul. Face à une gestion politique complexe et un avenir incertain, les chrétiens d’Irak se recentrent sur leur foi.
Ferveur et espoir. Lovée dans une arrière-cour du quartier Taksim, cœur frénétique d’Istanbul, la cathédrale du Saint-Esprit vibre de toutes ses pierres. Et si le chemin de croix célébré ce vendredi de Carême y est tellement poignant, ce n’est pas seulement parce que les fidèles prient en araméen, la langue de Jésus.
Les 4 600 chrétiens d’Irak réfugiés en Turquie s’apprêtent à fêter Pâques, dans l’attente d’un pays d’accueil
Une chrétienne d’Irak, réfugiée en Turquie, se recueille dans la cathédrale du Saint-Esprit, à Istanbul. Face à une gestion politique complexe et un avenir incertain, les chrétiens d’Irak se recentrent sur leur foi.
Ferveur et espoir. Lovée dans une arrière-cour du quartier Taksim, cœur frénétique d’Istanbul, la cathédrale du Saint-Esprit vibre de toutes ses pierres. Et si le chemin de croix célébré ce vendredi de Carême y est tellement poignant, ce n’est pas seulement parce que les fidèles prient en araméen, la langue de Jésus.
C’est sans doute aussi parce qu’on ne peut s’empêcher d’associer les souffrances du Christ à celles de ces familles chaldéennes, qui ont fui par centaines les violences dont elles étaient victimes en Irak. Ici, leur sécurité n’est plus menacée. Mais leur épreuve est loin d’être terminée : la Turquie ne fait que les recevoir provisoirement, en attendant qu’elles trouvent un pays d’accueil. Sursis sur les rives du Bosphore.
Mener une vie normale
Sarmad, 18 ans, est l’un des 4 600 réfugiés irakiens actuellement recensés en Turquie. Cela fait quatre mois que ce jeune homme réservé vivote à Istanbul. Originaire d’un village chrétien, non loin de Qaraqosh (nord de l’Irak), il a vu la mort de près. Suite 'La Croix"
Mener une vie normale
Sarmad, 18 ans, est l’un des 4 600 réfugiés irakiens actuellement recensés en Turquie. Cela fait quatre mois que ce jeune homme réservé vivote à Istanbul. Originaire d’un village chrétien, non loin de Qaraqosh (nord de l’Irak), il a vu la mort de près. Suite 'La Croix"
Par Frédérique Lebel
Alors que la France débat et s’enflamme sur la place de l’Islam en France et la construction de nouvelles mosquées, c’est un autre débat qui agite la communauté orthodoxe dans l’Hexagone. L’Eglise orthodoxe russe s’apprête à construire une vaste cathédrale aux pieds de la Tour Eiffel. Le terrain a été acheté 70 millions d’euros par l’Etat russe avec la bénédiction de la France.
Querelle autour de la construction d’une cathédrale orthodoxe russe en plein Paris
Ce nouveau lieu de culte n’est pas forcément apprécié par la communauté orthodoxe de Paris qui voit d’un mauvais œil le patriarcat de Moscou trop proche du pouvoir. Car eux-mêmes se sont placés sous la bénédiction de l’autre grande autorité de l’orthodoxie celle de Constantinople.
C’est le reportage de RFI Camille Magnard. Écouter (19:31 )
Alors que la France débat et s’enflamme sur la place de l’Islam en France et la construction de nouvelles mosquées, c’est un autre débat qui agite la communauté orthodoxe dans l’Hexagone. L’Eglise orthodoxe russe s’apprête à construire une vaste cathédrale aux pieds de la Tour Eiffel. Le terrain a été acheté 70 millions d’euros par l’Etat russe avec la bénédiction de la France.
Querelle autour de la construction d’une cathédrale orthodoxe russe en plein Paris
Ce nouveau lieu de culte n’est pas forcément apprécié par la communauté orthodoxe de Paris qui voit d’un mauvais œil le patriarcat de Moscou trop proche du pouvoir. Car eux-mêmes se sont placés sous la bénédiction de l’autre grande autorité de l’orthodoxie celle de Constantinople.
C’est le reportage de RFI Camille Magnard. Écouter (19:31 )
Le 4 avril 2011, l’une des institutions majeures de l’Église orthodoxe russe, le Département des relations extérieures, fêtait son 65e anniversaire.
L’intensification des contacts de l’Église orthodoxe avec l’étranger, qui exigeait la création d’un organe ecclésiastique couvrant cet aspect important de la vie de l’Église, est à l’origine de l’instauration du Département le 4 avril 1946.
Son premier président (1946-1960) fut le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) de Kroutitsy et Kolomna, suivi par le métropolite Nicodème (Rotov) de Leningrad et Novgorod (1960-1972), puis du métropolite Juvénal (Poyarkov) de Kroutitsy et de Kolomna (1972-1981), et du métropolite Philarète (Vakhromeev) de 1981 à 1989. De 1989 à 2009, le Département fut dirigé par l’archevêque (métropolite à partir de 1991) Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, aujourd’hui patriarche de Moscou et de toute la Russie.
L’intensification des contacts de l’Église orthodoxe avec l’étranger, qui exigeait la création d’un organe ecclésiastique couvrant cet aspect important de la vie de l’Église, est à l’origine de l’instauration du Département le 4 avril 1946.
Son premier président (1946-1960) fut le métropolite Nicolas (Iarouchevitch) de Kroutitsy et Kolomna, suivi par le métropolite Nicodème (Rotov) de Leningrad et Novgorod (1960-1972), puis du métropolite Juvénal (Poyarkov) de Kroutitsy et de Kolomna (1972-1981), et du métropolite Philarète (Vakhromeev) de 1981 à 1989. De 1989 à 2009, le Département fut dirigé par l’archevêque (métropolite à partir de 1991) Cyrille de Smolensk et de Kaliningrad, aujourd’hui patriarche de Moscou et de toute la Russie.
ette période fut marquée par des changements qualitatifs dans la structure et le fonctionnement du Département des relations extérieures. Le dialogue avec les autorités civiles atteignit un tout autre niveau, favorisant l’optimisation des relations entre l’Eglise et l’état. Les contacts et la collaboration entre l’Église et les organismes politiques, sociaux, scientifiques et culturels furent également élargis et renforcés.
Le Département est à l’origine d’un document développant la position de l’Église sur différents phénomènes et questions et société, les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe, adoptées au Concile épiscopal jubilaire de l’an 2000.
Le 17 mai 2007, la signature de l’Acte de communion canonique rétablissait l’unité entre le Patriarcat de Moscou et l’Eglise russe Hors-Frontières, résultat de longues consultations et négociations, conduites avec la participation active du Département.
Soucieux de la pastorale de nos compatriotes amenés à résider hors de Russie par la force des courants migratoires, le Département a considérablement augmenté le nombre des paroisses et institutions du Patriarcat de Moscou à l’étranger. SUITE Mospat.ru
Le Département est à l’origine d’un document développant la position de l’Église sur différents phénomènes et questions et société, les Bases de la conception sociale de l’Eglise orthodoxe russe, adoptées au Concile épiscopal jubilaire de l’an 2000.
Le 17 mai 2007, la signature de l’Acte de communion canonique rétablissait l’unité entre le Patriarcat de Moscou et l’Eglise russe Hors-Frontières, résultat de longues consultations et négociations, conduites avec la participation active du Département.
Soucieux de la pastorale de nos compatriotes amenés à résider hors de Russie par la force des courants migratoires, le Département a considérablement augmenté le nombre des paroisses et institutions du Patriarcat de Moscou à l’étranger. SUITE Mospat.ru
Vladimir GOLOVANOW
Orthodoxie et Islam
L'actualité étant décidément prenante, avec cette décision sans précédant, prise par l'AEOF d'envoyer ICI je trouve intéressant de revenir sur cette prise de position de patriarche Alexis en 2007 (1).
Il répondait à un groupe de théologiens musulmans de différents pays qui avait adressé une lettre ouverte à 28 primats et responsables d’Églises chrétiennes, dont Sa Sainteté le patriarche Alexis. En partant de la théologie chrétienne de l'Amour de Dieu, le patriarche développe plusieurs axes de dialogue, sans oublier de mentionner les difficultés des Chrétiens dans certains pays musulmans, et revient sur le modèle de coexistence pacifique qui a fait ses preuves en Russie, "un des rares pays multireligieux et multiethnique qui n’ait pas connu de guerres ces religions qui ont secoué tant d’autres régions de la planète "
Orthodoxie et Islam
L'actualité étant décidément prenante, avec cette décision sans précédant, prise par l'AEOF d'envoyer ICI je trouve intéressant de revenir sur cette prise de position de patriarche Alexis en 2007 (1).
Il répondait à un groupe de théologiens musulmans de différents pays qui avait adressé une lettre ouverte à 28 primats et responsables d’Églises chrétiennes, dont Sa Sainteté le patriarche Alexis. En partant de la théologie chrétienne de l'Amour de Dieu, le patriarche développe plusieurs axes de dialogue, sans oublier de mentionner les difficultés des Chrétiens dans certains pays musulmans, et revient sur le modèle de coexistence pacifique qui a fait ses preuves en Russie, "un des rares pays multireligieux et multiethnique qui n’ait pas connu de guerres ces religions qui ont secoué tant d’autres régions de la planète "
Citation: Une compréhension claire des valeurs spirituelles de chacune des religions
Je remercie les chefs religieux et les savants musulmans qui ont adressé une lettre ouverte aux représentants des Églises et des organisations chrétiennes, dont le primat de l’Église orthodoxe russe. Les chrétiens et les musulmans ont beaucoup d’objectifs similaires qui peuvent être atteints grâce à des efforts communs. Cependant, il ne peut y avoir de communauté d’efforts sans une compréhension claire des valeurs spirituelles de chacune des religions. C’est pourquoi je salue le désir de la communauté musulmane de commencer un dialogue sincère et ouvert avec les Églises chrétiennes au plan intellectuel et scientifique.
Aujourd’hui, le christianisme et l’islam accomplissent dans le monde une mission très importante. Ils rappellent à l’humanité l’existence de Dieu et la dimension spirituelle de l’homme et du monde. Nous témoignons du lien qui existe entre la paix et la justice, l’éthique et la loi, la vérité et l’amour.
La lettre note à juste titre que le commandement d’aimer Dieu et le prochain rapproche les chrétiens et les musulmans. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il faille définir un minimum religieux qui, en résumant les convergences entre la foi chrétienne et la foi musulmane, suffirait à la vie spirituelle de l’homme. Aucune affirmation doctrinale du christianisme ou de l’islam ne doit être coupée de l’ensemble de son système théologique. Ce serait risquer de perdre nos identités religieuses particulières et la comparaison de chaque doctrine dans son intégrité semblent donc plus fructueuses.
Dans le christianisme, le discours sur l’amour de Dieu et du prochain est impossible en dehors du discours sur Dieu lui-même. Selon la révélation néotestamentaire, Dieu se manifeste aux hommes en tant qu’amour. « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour (2) ». De même, « nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour: celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (3 )». Il est évident que l’amour est la propriété la plus essentielle, la plus spécifique et la plus importante de la nature même de Dieu.
Un être isolé ne peut que s’aimer soi-même, or l’amour-propre n’est pas l’amour au sens propre. L’amour suppose toujours l’existence d’un autre. De même que l’homme ne peut être considéré comme une personne que dans la communion avec d’autres personnes, ainsi Dieu ne peut être une personne que dans un rapport d’amour envers une autre personne. C’est pourquoi, le Nouveau Testament parle de Dieu comme de l’unique Nature en trois Hypostases : Père, Fils et Saint-Esprit. Dieu est l’unité de trois Personnes qui partagent la même nature. Cette nature appartient en plénitude à chacune d’elles : ainsi, il n’y a pas trois dieux, mais un Dieu unique. Dieu-Trinité est la plénitude de l’amour. Chaque Hypostase est liée par l’amour aux deux autres. Les Personnes de la Trinité se considèrent comme « toi » et « moi » : « Toi, Père, tu es en moi et moi en toi (4)» dit le Christ au Père. « Tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi j’ai dit que c’est de mon bien qu’il reçoit et qu’il vous le dévoilera (5) », dit le Christ au sujet de l’Esprit Saint. Ainsi, chaque Hypostase est dans la Trinité tournée vers les deux autres. C’est ce que saint Maxime le Confesseur appelle « le mouvement éternel dans l’amour ».
L’homme acquiert la connaissance véritable de l’être et des propriétés de Dieu en le découvrant comme amour. L’amour de Dieu est la seule propriété de la nature divine qui est à l’origine de la providence de Dieu sur l’humanité et son salut : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas, mais ait la vie éternelle (6)».
La Révélation chrétienne de l'amour de Dieu
L’enseignement chrétien sur l’incarnation du Fils de Dieu en Jésus-Christ est la révélation naturelle de l’amour de Dieu envers l’homme. « En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l’amour: ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés (7) ».
L’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (8) est capable de vivre et de connaître l’amour que Dieu a pour lui. L’amour de Dieu est communiqué à l’homme et devient son trésor intérieur, une force vivifiante qui définit toute sa vie. En réponse à cet amour de Dieu, l’homme commence à aimer à son tour : « Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu (9)». Dieu attend de l’homme non pas tant la fidélité d’un serviteur que l’amour d’un fils. C’est pourquoi, dans la principale prière chrétienne qui nous a été enseignée par le Seigneur lui-même (10) , l’homme s’adresse à Dieu comme à son Père céleste.
La manifestation d’un vrai amour de l’homme pour Dieu n’est possible que si l’homme est libre. La liberté rend possible la vertu et l’obéissance à la volonté divine non par peur ou pour une récompense. L’amour pour Dieu engendre dans l’homme un désir désintéressé de suivre ses commandements. En effet, selon saint Isaac le Syrien, « dans son grand amour, Dieu n’a pas voulu restreindre notre liberté, mais a souhaité que nous nous approchions de lui par l’amour de notre propre cœur ». Ainsi, la liberté de l’homme grandit, s’élargit et se fortifie au fur et à mesure que s’accroît en lui l’amour pour Dieu qui est le cœur du perfectionnement spirituel et éthique. L’homme qui aime Dieu cherche à ressembler à son Créateur: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (11)».
Je n’ai pas l’intention dans cette lettre d’exposer l’ensemble de la théologie chrétienne. J’aimerais seulement proposer une façon de parler de l’amour de Dieu pour l’homme et de l’homme pour Dieu qu’on ne peut réduire à quelques formules laconiques. C’est, en effet, le fondement de tout le système théologique chrétien. Je suis convaincu que les penseurs chrétiens et musulmans auront tout à gagner à découvrir en profondeur leurs enseignements respectifs. Il est donc important de développer le dialogue chrétien-musulman au niveau doctrinal : il permettra d’élargir la coopération scientifique et la connaissance mutuelle, il créera un fondement solide pour une collaboration diversifiée entre nos communautés religieuses.
Le dialogue doctrinal entre l’Église orthodoxe et l’islam
Au cours des dernières années, le dialogue doctrinal entre l’Église orthodoxe et l’islam a beaucoup progressé. Ce n’est pas seulement parce que le monde contemporain nous oblige à communiquer davantage entre nous, mais aussi parce que les chrétiens et les musulmans se sont trouvés devant des défis identiques auxquels il n’est pas possible de répondre isolément. Nous devons faire face à la poussée de l’idéologie antireligieuse qui prétend à l’universalité et cherche à dominer toutes les sphères de la vie publique. Nous observons par ailleurs des tentatives d’imposer une « nouvelle morale » en contradiction avec les normes éthiques professées par les religions traditionnelles. C’est ensemble que nous devons faire face à ces défis.
Beaucoup de chrétiens et de musulmans redoutent que le développement du dialogue interreligieux ne conduise à un syncrétisme religieux, à une révision doctrinale et à l’effacement des frontières entre les traditions spirituelles. Cependant, le temps a démontré qu’une collaboration réfléchie entre les religions non seulement préserve, mais aussi fait ressortir l’originalité et la spécificité de chacune. Bien plus, le développement d’une forme juste de dialogue interreligieux empêche toute machination qui viserait à instaurer une supra‑religion universelle.
Nous devons malheureusement reconnaître que le christianisme et l’islam ont beaucoup d’ennemis qui voudraient, d’une part, susciter des conflits entre nous, et d’autre part nous amener à une fausse « unité » fondée sur l’indifférence religieuse et une éthique donnant la priorité aux intérêts purement séculiers. C’est pourquoi, en tant que responsables religieux, nous avons besoin les uns des autres pour aider nos fidèles à rester ce qu’ils sont dans un monde en constante évolution.
Témoigner de l'expérience russe
De ce point de vue, l’expérience de la coexistence du christianisme et de l’islam en Russie mérite une attention particulière. Au cours du dernier millénaire, les religions traditionnelles professées par les peuples de Russie ont gardé chacune leur particularité sans devenir une cause de conflits. La Russie est un des rares pays multireligieux et multiethnique qui n’ait pas connu ces guerres de religions qui ont secoué tant d’autres régions de la planète.
Les principes fondamentaux religieux et éthiques des confessions traditionnelles de la Russie ont toujours poussé leurs fidèles à coopérer avec les hommes d’autres religions et convictions dans l’esprit de la paix et de la concorde. Les représentants de différentes communautés religieuses ont toujours vécu les uns à côté des autres, ont travaillé ensemble, ont défendu ensemble leur patrie. Cela ne les empêchait pas de rester fidèles à la foi de leurs pères, à la défendre des attaques extérieures, souvent de façon solidaire. Nos compatriotes ne sont jamais entrés en conflit pour des raisons religieuses. Ainsi, la Russie a élaboré un système efficace de rapports interreligieux dont la pierre angulaire est un principe de coexistence pacifique dans le respect mutuel.
La Russie contemporaine dispose d’une structure importante de dialogue interreligieux : c’est le Conseil interreligieux de Russie qui oeuvre de façon fructueuse depuis plus de dix ans déjà. Son exemple et son expérience se sont révélés utiles aux autres États indépendants qui se sont formés sur l’ex-espace soviétique. Les responsables religieux de ces pays ont créé le Conseil interreligieux de la CEI (Communauté d’États indépendants). Dans le cadre de ces organisations, nous cherchons des réponses communes aux différents problèmes d’actualité. Nous souhaitons aussi témoigner au reste du monde de l’expérience positive de coexistence et de collaboration des orthodoxes et des musulmans au cours des siècles au sein d’une même société. Nous savons que dans beaucoup d’autres pays de tradition chrétienne, les musulmans ont également la possibilité de mener en toute liberté une vie religieuse. Dans de nombreux pays musulmans, les chrétiens sont soutenus et jouissent du droit de vivre selon leurs traditions religieuses. Cependant, dans un certain nombre d’autres pays de l’islam, la législation interdit la construction d’églises, la célébration de la liturgie, la libre prédication de la foi chrétienne. J’espère que la lettre des chefs religieux musulmans qui propose de renforcer le dialogue entre nos deux religions contribuera à l’amélioration des conditions de vie des minorités chrétiennes dans de tels pays.
Au niveau doctrinal, notre dialogue pourrait toucher les questions aussi importantes que l’enseignement sur Dieu, sur l’homme et le monde. En même temps, sur le plan pratique, la collaboration entre chrétiens et musulmans pourrait servir à la défense du rôle de la religion dans la vie publique, à la lutte contre la diffamation de la religion, contre l’intolérance et la xénophobie, à la protection des lieux saints et à la réalisation d’initiatives communes dans l’oeuvre de la paix. Je suis convaincu que les chrétiens et les musulmans doivent être les initiateurs des dialogues interreligieux aux niveaux régional et mondial. Il serait donc utile, dans le cadre des organisations internationales, de créer des mécanismes qui permettraient de prendre en compte d’une façon plus respectueuse les traditions spirituelles et culturelles de chaque peuple.
Je remercie encore une fois tous les savants et les chefs religieux musulmans pour leur lettre ouverte. J’espère beaucoup que nous serons témoins de l’évolution fructueuse aussi bien du dialogue théologique que de la coopération dans la sphère publique entre nos deux religions.
..............................................
1 La traduction française est du hiéromoine Alexandre Siniakov.
Messager de l’Église orthodoxe russe - n°9, mai-juin 2008, p.6‑9.
Les titres sont de VG
2 1 Jn 4
3 1 Jn 4, 16.
4 Jn 17, 21.
5 Jn 16, 15.
6 Jn 3, 16.
7 1 Jn 4, 9-10.
8 Gn 1, 26.
9 1 Jn 3, 1.
10 Lc 11, 2.
11 Mt 5, 48.
Je remercie les chefs religieux et les savants musulmans qui ont adressé une lettre ouverte aux représentants des Églises et des organisations chrétiennes, dont le primat de l’Église orthodoxe russe. Les chrétiens et les musulmans ont beaucoup d’objectifs similaires qui peuvent être atteints grâce à des efforts communs. Cependant, il ne peut y avoir de communauté d’efforts sans une compréhension claire des valeurs spirituelles de chacune des religions. C’est pourquoi je salue le désir de la communauté musulmane de commencer un dialogue sincère et ouvert avec les Églises chrétiennes au plan intellectuel et scientifique.
Aujourd’hui, le christianisme et l’islam accomplissent dans le monde une mission très importante. Ils rappellent à l’humanité l’existence de Dieu et la dimension spirituelle de l’homme et du monde. Nous témoignons du lien qui existe entre la paix et la justice, l’éthique et la loi, la vérité et l’amour.
La lettre note à juste titre que le commandement d’aimer Dieu et le prochain rapproche les chrétiens et les musulmans. D’ailleurs, je ne pense pas qu’il faille définir un minimum religieux qui, en résumant les convergences entre la foi chrétienne et la foi musulmane, suffirait à la vie spirituelle de l’homme. Aucune affirmation doctrinale du christianisme ou de l’islam ne doit être coupée de l’ensemble de son système théologique. Ce serait risquer de perdre nos identités religieuses particulières et la comparaison de chaque doctrine dans son intégrité semblent donc plus fructueuses.
Dans le christianisme, le discours sur l’amour de Dieu et du prochain est impossible en dehors du discours sur Dieu lui-même. Selon la révélation néotestamentaire, Dieu se manifeste aux hommes en tant qu’amour. « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est Amour (2) ». De même, « nous avons reconnu l’amour que Dieu a pour nous, et nous y avons cru. Dieu est amour: celui qui demeure dans l’amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (3 )». Il est évident que l’amour est la propriété la plus essentielle, la plus spécifique et la plus importante de la nature même de Dieu.
Un être isolé ne peut que s’aimer soi-même, or l’amour-propre n’est pas l’amour au sens propre. L’amour suppose toujours l’existence d’un autre. De même que l’homme ne peut être considéré comme une personne que dans la communion avec d’autres personnes, ainsi Dieu ne peut être une personne que dans un rapport d’amour envers une autre personne. C’est pourquoi, le Nouveau Testament parle de Dieu comme de l’unique Nature en trois Hypostases : Père, Fils et Saint-Esprit. Dieu est l’unité de trois Personnes qui partagent la même nature. Cette nature appartient en plénitude à chacune d’elles : ainsi, il n’y a pas trois dieux, mais un Dieu unique. Dieu-Trinité est la plénitude de l’amour. Chaque Hypostase est liée par l’amour aux deux autres. Les Personnes de la Trinité se considèrent comme « toi » et « moi » : « Toi, Père, tu es en moi et moi en toi (4)» dit le Christ au Père. « Tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi j’ai dit que c’est de mon bien qu’il reçoit et qu’il vous le dévoilera (5) », dit le Christ au sujet de l’Esprit Saint. Ainsi, chaque Hypostase est dans la Trinité tournée vers les deux autres. C’est ce que saint Maxime le Confesseur appelle « le mouvement éternel dans l’amour ».
L’homme acquiert la connaissance véritable de l’être et des propriétés de Dieu en le découvrant comme amour. L’amour de Dieu est la seule propriété de la nature divine qui est à l’origine de la providence de Dieu sur l’humanité et son salut : « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne meure pas, mais ait la vie éternelle (6)».
La Révélation chrétienne de l'amour de Dieu
L’enseignement chrétien sur l’incarnation du Fils de Dieu en Jésus-Christ est la révélation naturelle de l’amour de Dieu envers l’homme. « En ceci s’est manifesté l’amour de Dieu pour nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l’amour: ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés (7) ».
L’homme créé à l’image et à la ressemblance de Dieu (8) est capable de vivre et de connaître l’amour que Dieu a pour lui. L’amour de Dieu est communiqué à l’homme et devient son trésor intérieur, une force vivifiante qui définit toute sa vie. En réponse à cet amour de Dieu, l’homme commence à aimer à son tour : « Voyez quelle manifestation d’amour le Père nous a donnée pour que nous soyons appelés enfants de Dieu (9)». Dieu attend de l’homme non pas tant la fidélité d’un serviteur que l’amour d’un fils. C’est pourquoi, dans la principale prière chrétienne qui nous a été enseignée par le Seigneur lui-même (10) , l’homme s’adresse à Dieu comme à son Père céleste.
La manifestation d’un vrai amour de l’homme pour Dieu n’est possible que si l’homme est libre. La liberté rend possible la vertu et l’obéissance à la volonté divine non par peur ou pour une récompense. L’amour pour Dieu engendre dans l’homme un désir désintéressé de suivre ses commandements. En effet, selon saint Isaac le Syrien, « dans son grand amour, Dieu n’a pas voulu restreindre notre liberté, mais a souhaité que nous nous approchions de lui par l’amour de notre propre cœur ». Ainsi, la liberté de l’homme grandit, s’élargit et se fortifie au fur et à mesure que s’accroît en lui l’amour pour Dieu qui est le cœur du perfectionnement spirituel et éthique. L’homme qui aime Dieu cherche à ressembler à son Créateur: « Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait (11)».
Je n’ai pas l’intention dans cette lettre d’exposer l’ensemble de la théologie chrétienne. J’aimerais seulement proposer une façon de parler de l’amour de Dieu pour l’homme et de l’homme pour Dieu qu’on ne peut réduire à quelques formules laconiques. C’est, en effet, le fondement de tout le système théologique chrétien. Je suis convaincu que les penseurs chrétiens et musulmans auront tout à gagner à découvrir en profondeur leurs enseignements respectifs. Il est donc important de développer le dialogue chrétien-musulman au niveau doctrinal : il permettra d’élargir la coopération scientifique et la connaissance mutuelle, il créera un fondement solide pour une collaboration diversifiée entre nos communautés religieuses.
Le dialogue doctrinal entre l’Église orthodoxe et l’islam
Au cours des dernières années, le dialogue doctrinal entre l’Église orthodoxe et l’islam a beaucoup progressé. Ce n’est pas seulement parce que le monde contemporain nous oblige à communiquer davantage entre nous, mais aussi parce que les chrétiens et les musulmans se sont trouvés devant des défis identiques auxquels il n’est pas possible de répondre isolément. Nous devons faire face à la poussée de l’idéologie antireligieuse qui prétend à l’universalité et cherche à dominer toutes les sphères de la vie publique. Nous observons par ailleurs des tentatives d’imposer une « nouvelle morale » en contradiction avec les normes éthiques professées par les religions traditionnelles. C’est ensemble que nous devons faire face à ces défis.
Beaucoup de chrétiens et de musulmans redoutent que le développement du dialogue interreligieux ne conduise à un syncrétisme religieux, à une révision doctrinale et à l’effacement des frontières entre les traditions spirituelles. Cependant, le temps a démontré qu’une collaboration réfléchie entre les religions non seulement préserve, mais aussi fait ressortir l’originalité et la spécificité de chacune. Bien plus, le développement d’une forme juste de dialogue interreligieux empêche toute machination qui viserait à instaurer une supra‑religion universelle.
Nous devons malheureusement reconnaître que le christianisme et l’islam ont beaucoup d’ennemis qui voudraient, d’une part, susciter des conflits entre nous, et d’autre part nous amener à une fausse « unité » fondée sur l’indifférence religieuse et une éthique donnant la priorité aux intérêts purement séculiers. C’est pourquoi, en tant que responsables religieux, nous avons besoin les uns des autres pour aider nos fidèles à rester ce qu’ils sont dans un monde en constante évolution.
Témoigner de l'expérience russe
De ce point de vue, l’expérience de la coexistence du christianisme et de l’islam en Russie mérite une attention particulière. Au cours du dernier millénaire, les religions traditionnelles professées par les peuples de Russie ont gardé chacune leur particularité sans devenir une cause de conflits. La Russie est un des rares pays multireligieux et multiethnique qui n’ait pas connu ces guerres de religions qui ont secoué tant d’autres régions de la planète.
Les principes fondamentaux religieux et éthiques des confessions traditionnelles de la Russie ont toujours poussé leurs fidèles à coopérer avec les hommes d’autres religions et convictions dans l’esprit de la paix et de la concorde. Les représentants de différentes communautés religieuses ont toujours vécu les uns à côté des autres, ont travaillé ensemble, ont défendu ensemble leur patrie. Cela ne les empêchait pas de rester fidèles à la foi de leurs pères, à la défendre des attaques extérieures, souvent de façon solidaire. Nos compatriotes ne sont jamais entrés en conflit pour des raisons religieuses. Ainsi, la Russie a élaboré un système efficace de rapports interreligieux dont la pierre angulaire est un principe de coexistence pacifique dans le respect mutuel.
La Russie contemporaine dispose d’une structure importante de dialogue interreligieux : c’est le Conseil interreligieux de Russie qui oeuvre de façon fructueuse depuis plus de dix ans déjà. Son exemple et son expérience se sont révélés utiles aux autres États indépendants qui se sont formés sur l’ex-espace soviétique. Les responsables religieux de ces pays ont créé le Conseil interreligieux de la CEI (Communauté d’États indépendants). Dans le cadre de ces organisations, nous cherchons des réponses communes aux différents problèmes d’actualité. Nous souhaitons aussi témoigner au reste du monde de l’expérience positive de coexistence et de collaboration des orthodoxes et des musulmans au cours des siècles au sein d’une même société. Nous savons que dans beaucoup d’autres pays de tradition chrétienne, les musulmans ont également la possibilité de mener en toute liberté une vie religieuse. Dans de nombreux pays musulmans, les chrétiens sont soutenus et jouissent du droit de vivre selon leurs traditions religieuses. Cependant, dans un certain nombre d’autres pays de l’islam, la législation interdit la construction d’églises, la célébration de la liturgie, la libre prédication de la foi chrétienne. J’espère que la lettre des chefs religieux musulmans qui propose de renforcer le dialogue entre nos deux religions contribuera à l’amélioration des conditions de vie des minorités chrétiennes dans de tels pays.
Au niveau doctrinal, notre dialogue pourrait toucher les questions aussi importantes que l’enseignement sur Dieu, sur l’homme et le monde. En même temps, sur le plan pratique, la collaboration entre chrétiens et musulmans pourrait servir à la défense du rôle de la religion dans la vie publique, à la lutte contre la diffamation de la religion, contre l’intolérance et la xénophobie, à la protection des lieux saints et à la réalisation d’initiatives communes dans l’oeuvre de la paix. Je suis convaincu que les chrétiens et les musulmans doivent être les initiateurs des dialogues interreligieux aux niveaux régional et mondial. Il serait donc utile, dans le cadre des organisations internationales, de créer des mécanismes qui permettraient de prendre en compte d’une façon plus respectueuse les traditions spirituelles et culturelles de chaque peuple.
Je remercie encore une fois tous les savants et les chefs religieux musulmans pour leur lettre ouverte. J’espère beaucoup que nous serons témoins de l’évolution fructueuse aussi bien du dialogue théologique que de la coopération dans la sphère publique entre nos deux religions.
..............................................
1 La traduction française est du hiéromoine Alexandre Siniakov.
Messager de l’Église orthodoxe russe - n°9, mai-juin 2008, p.6‑9.
Les titres sont de VG
2 1 Jn 4
3 1 Jn 4, 16.
4 Jn 17, 21.
5 Jn 16, 15.
6 Jn 3, 16.
7 1 Jn 4, 9-10.
8 Gn 1, 26.
9 1 Jn 3, 1.
10 Lc 11, 2.
11 Mt 5, 48.
Réunion et concélébration des évêques membres de la Conférence épiscopale orthodoxe du Benelux-
le samedi 2 avril 2011
Lors de la concélébration, l’homélie a été assurée par le Métropolite Joseph (Patriarcat de Roumanie) qui entre autres a dit : «Par ce dimanche de Saint Jean de Climaque, l’Eglise nous enseigne que notre vie chrétienne est une montée vers Dieu. Sans avoir l’espérance et l’amour de Dieu nous ne pouvons pas avoir le salut et la vie éternelle. La source de notre vie c’est Dieu et nous devons être les témoins de cette vie en Dieu dans le monde sécularisé où nous vivons».
le samedi 2 avril 2011
Lors de la concélébration, l’homélie a été assurée par le Métropolite Joseph (Patriarcat de Roumanie) qui entre autres a dit : «Par ce dimanche de Saint Jean de Climaque, l’Eglise nous enseigne que notre vie chrétienne est une montée vers Dieu. Sans avoir l’espérance et l’amour de Dieu nous ne pouvons pas avoir le salut et la vie éternelle. La source de notre vie c’est Dieu et nous devons être les témoins de cette vie en Dieu dans le monde sécularisé où nous vivons».
Cette Conférence a été créée suite à la décision prise par la IVe Conférence Préconciliaire Panorthodoxe, réunie à Chambésy (Genève) en juin 2009. Suite Orthodoxia.be
Vladimir Golovanow
Une réunion de l'Assemblée des évêques orthodoxes canoniques du Canada s'est déroulée le 17 mars au siège de la métropole grecque à Toronto. Les discussions ont essentiellement porté sur l'organisation de cette assemblée. La décision de créer cette assemblée avait été décidée lors de l'Assemblée épiscopale des Amériques du Nord et Centrale (mais 2010), alors qu'elle n'était pas prévue par la IVe Conférence de Chambésy (juin 2009) qui avait proposé la création des Assemblée épiscopales.
Une réunion de l'Assemblée des évêques orthodoxes canoniques du Canada s'est déroulée le 17 mars au siège de la métropole grecque à Toronto. Les discussions ont essentiellement porté sur l'organisation de cette assemblée. La décision de créer cette assemblée avait été décidée lors de l'Assemblée épiscopale des Amériques du Nord et Centrale (mais 2010), alors qu'elle n'était pas prévue par la IVe Conférence de Chambésy (juin 2009) qui avait proposé la création des Assemblée épiscopales.
L'Assemblée comprend 9 évêques représentants la Métropole grecque (patriarcat de Constantinople, 2 évêques dont le président), le patriarcat de Moscou (2 évêques, dont un pour Eglise Hors Frontiéres), l'OCA (2 évêques, dont un pour l'archidiocèse roumain), les patriarcats de Serbie et de Roumanie (1 évêque chacun) l'Eglise d'Albanie et l'Eglise Ukrainienne du Canada (autonome au sein du patriarcat de Constantinople).
Source: OCA
Source: OCA
Le phylétisme
Voilà un mot savant qui revient de plus en plus souvent dans les controverses entre orthodoxes. A la vérité, il est souvent employé en tant qu'accusation suprême dans les polémiques et sous-entend que l'adversaire à qui l'on s'adresse est considéré comme quasi hérétique, vocable que l'on a, tout de même, quelque scrupule à utiliser. Paradoxe supplémentaire, ce qualificatif est souvent employé de façon croisée par les partis en controverse.
Ce terme ne nous vient pas de l'Eglise ancienne. Il apparaît surtout au 19ème siècle dans le cadre des disputes entre les Bulgares et le patriarcat de Constantinople qui aboutirent au « schisme bulgare », lequel dura 60 ans, et ne fut surmonté qu'en 1946, par la reconnaissance de l'autocéphalie de l'Eglise de Bulgarie par le Patriarcat de Constantinople.
Après avoir très brièvement examiné la signification de ce terme, nous nous efforcerons d'examiner les circonstances historiques qui lui donnèrent son importance présente et, enfin, nous tenterons de comprendre comment il peut éclairer les problèmes actuellement discutés dans l'Eglise.
Voilà un mot savant qui revient de plus en plus souvent dans les controverses entre orthodoxes. A la vérité, il est souvent employé en tant qu'accusation suprême dans les polémiques et sous-entend que l'adversaire à qui l'on s'adresse est considéré comme quasi hérétique, vocable que l'on a, tout de même, quelque scrupule à utiliser. Paradoxe supplémentaire, ce qualificatif est souvent employé de façon croisée par les partis en controverse.
Ce terme ne nous vient pas de l'Eglise ancienne. Il apparaît surtout au 19ème siècle dans le cadre des disputes entre les Bulgares et le patriarcat de Constantinople qui aboutirent au « schisme bulgare », lequel dura 60 ans, et ne fut surmonté qu'en 1946, par la reconnaissance de l'autocéphalie de l'Eglise de Bulgarie par le Patriarcat de Constantinople.
Après avoir très brièvement examiné la signification de ce terme, nous nous efforcerons d'examiner les circonstances historiques qui lui donnèrent son importance présente et, enfin, nous tenterons de comprendre comment il peut éclairer les problèmes actuellement discutés dans l'Eglise.
Phylétisme vient du mot grec « phûlon » qui veut dire « tribu » Il est employé pour désigner une organisation de l'Eglise qui serait fondée sur l'appartenance à une tribu ou une ethnie et qui supposerait une Eglise réservée exclusivement aux membres de cette ethnie ou ce peuple. Bien évidemment, il n'existe pas d'exemple d'une organisation ecclésiale fondée vraiment sur ce principe, mais certaines s'en approchent, comme nous le verrons plus loin.
Le contexte historique de la fin de l'empire ottoman
Le phylétisme, dont on parle beaucoup aujourd'hui, a en réalité déjà fait l'objet de polémiques à la fin du 19ème siècle, lors de l'affaiblissement de l'empire ottoman. Les circonstances historiques de cette époque étaient très différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Rappelons que l'empire ottoman était un état confessionnel où le pouvoir politique n'était pas séparé du pouvoir religieux. Les chrétiens étaient certes citoyens de seconde zone, qui payait un impôt spécial dont les musulmans étaient exonérés, mais ils avaient tout de même un statut, celui de « millet ». Le « millet » est une minorité religieuse, gouvernée au travers de son ethnarque, le chef religieux. A la chute de Byzance, le patriarche de Constantinople fut institué ethnarque des chrétiens. Il perdit beaucoup de sa liberté mais il acquit un pouvoir quasi séculier
sur les chrétiens, pouvoir qu'il n'avait pas dans l'empire byzantin. Il était seul interlocuteur du sultan pour le millet des « Roumis » c'est à dire des chrétiens (en référence à l'empire romain).
Le Patriarche devint donc, à son corps défendant, un rouage de l'administration du sultan. Cette situation créa beaucoup d'inconvénients. Le primat, premier parmi des égaux, devint le chef, tout au moins dans la conception du sultan. La tentation du pouvoir devint plus prégnante. Les modes de fonctionnement de l'Eglise furent modifiés par décret du sultan. Ainsi furent supprimés des centres de primauté, que l'on qualifierait d'autocéphalies actuellement, notamment la bulgare. Tout cela eut des conséquences lorsque l'empire ottoman commença à se désagréger.
Dès que la Grèce obtint son indépendance politique, en 1830, elle sortit de la juridiction du Patriarcat de Constantinople et s'érigea en entité indépendante sur le plan religieux. L'Eglise d'Hellade élisait elle-même ses évêques et son primat. Il est intéressant de constater que, quand « les territoires du Nord » (le nord de la Grèce, comprenant notamment Thessalonique) furent rattachés à la Grèce en 1912, ils furent placés sous la juridiction de l'Archevêché d'Athènes, tout en restant, nominalement, sous celle de Constantinople. Ils étaient en effet partie intégrante du territoire canonique du patriarcat de Constantinople (défini lors de la création de l'archevêché de Constantinople par le 28 canon du concile œcuménique de Chalcédoine.) Une vive polémique a éclaté récemment entre les deux Eglises à propos de l'élection des évêques dans les diocèses des « territoires du nord », en raison de ce caractère hybride, directement issu des circonstances historiques liées à fin de l'empire ottoman.
La sortie de l'Eglise d'Hellade de la juridiction du patriarcat de Constantinople ne peut s'expliquer que par le fait que l'émancipation de la soumission politique à l'empire ottoman entraînait ipso facto la nécessité de l'émancipation de la tutelle du Patriarche de Constantinople, qui était un rouage de l'administration du Sultan.
L'affaire bulgare
La prise de conscience de leur sujétion et le développement de leur aspiration à l'indépendance politique par d'autres peuples des Balkans, qui fut d'ailleurs largement favorisée par l'Eglise, entraîna pareillement des tensions avec le Patriarcat. Dans le cas bulgare, ces tensions furent aggravées par l'hellénisation, c'est-à-dire la tendance du Patriarcat à nommer dans cette contrée des évêques non pas bulgares mais grecs et d'y promouvoir le grec, au détriment du slavon, comme langue liturgique.
Les Bulgares commencèrent leur chemin vers la création d'un état bulgare en voulant se libérer de la sujétion au Patriarche. Le gouvernement ottoman les aida dans cette dernière entreprise car il y voyait deux avantages. D'une part, il détournait ainsi contre le Patriarcat les velléités d'indépendance des Bulgares et, d'autre part, il affaiblissait le Patriarcat en fractionnant le millet des « Roumis » en plusieurs parties. Le Patriarcat s'opposait fortement à l'octroi de l'autocéphalie aux bulgares, mais le gouvernement du sultan finit par l'imposer. Toutefois il exigea que l`ethnarque des bulgares réside à Constantinople, auprès de lui.
C'est ce dernier point qui permit au Patriarche de s'opposer vivement aux dessein du sultan en déclarant que cette décision était contraire aux principes même de l'orthodoxie. Il ne peut y avoir en un lieu donné une Eglise pour les Grecs et une autre pour les Bulgares, car l'Eglise n'est pas fondée sur un principe ethnique mais territorial. Seul un concile « œcuménique » pouvait en décider. Un concile général fut donc convoqué. Il ne réunit cependant que des Eglises situées à l'intérieur des limites de l'empire ottoman et dont les primats étaient tous des Grecs (Patriarcats d'Antioche, de Jérusalem, d'Alexandrie, Eglise de Chypre,…) Ce concile déclara schismatiques les évêques de l'Eglise bulgare et condamna fermement le « phylétisme», c'est à dire la tendance à organiser l'Eglise en fonction du principe ethnique et non territorial. La première décision ne fut pas prise sans oppositions, car certains participants du concile savaient bien qu'il s'agissait d'une question plus politique qu'ecclésiale. La seconde recueillit une approbation beaucoup plus large, quoique non unanime.
L'Eglise bulgare n'en fut pas moins constituée. Elle n'était pas reconnue par les Eglises grecques mais l'Eglise russe, par exemple, ne voulut pas prendre parti et resta en communion avec les deux Eglises protagonistes. Ce schisme dura jusqu'en 1946, année où L'Eglise de Bulgarie fut reconnue comme autocéphale par le Patriarcat de Constantinople.
Telle fut, sans entrer dans les détails, l'histoire de ce que l'on a appelé le schisme bulgare. Quelle leçon en tirer ? Tout d'abord que ce schisme ne résulte pas d'une fausse doctrine que les Bulgares auraient confessée et tenté d'introduire dans l'Eglise, mais d'une situation de fait, apparue dans le processus politique, situation qui fut analysée comme présentant, dans l'Eglise, un caractère phylétique. Cette circonstance permit au Patriarcat de s'opposer à l'autocéphalie de l'Eglise bulgare pour de justes raisons, alors qu'en réalité ces raisons pouvaient être, elles aussi, surtout politiques et liées aux luttes intestines dans l'empire ottoman.
Situation actuelle
Cette constatation est intéressante car la situation d'alors présente une certaine analogie avec celle que nous vivons maintenant.
Tout d'abord personne, je veux dire aucune Eglise, ne soutient une doctrine fausse est n'essaye de prouver que l'organisation de l'Eglise doit se faire selon les groupes ethniques. Mais la situation qui de fait, s'est instaurée dans la diaspora, peut être analysée comme fondée sur un principe phylétique, puisque dans une même ville il peut y avoir plusieurs évêques, présidant chacun une communauté d'origine ethnique différente.
Toutefois, contrairement à ce qui se passait au 19ième siècle, il est difficile d'accuser telle ou telle Eglise particulière de phylétisme, car il est possible de faire ce reproche à la très grande majorité d'entre elles. Et c'est sur ce point que je voudrais maintenant concentre l'attention d'abord pour le démontrer et ensuite pour s'interroger sur sa signification.
Pour bien se rendre compte de ce qui se passe il suffit d'examiner le cas de l'Amérique du Nord. L'Orthodoxie a pénétré ce territoire par l'Alaska, où les missionnaires russes ont annoncé la bonne nouvelle aux populations locales d'esquimaux.
Progressivement l'Eglise se fortifia et le siège de l'évêché d'Amérique du Nord fut transféré de Sitka à New York. Au début du 20ième siècle le Saint hiérarque Tikhon, qui le dirigea jusqu en 1907, envisagea de le transformer en Eglise autonome ou autocéphale.
Sur ces entre faits survinrent les grands bouleversements de la première moitié du funeste 20ième siècle : la guerre mondiale, la révolution russe, l'écroulement des empires et en particulier de l'empire ottoman. De grands flots d'émigrés orthodoxes pénétrèrent les pays de l'Europe de l'Ouest ou d'Amérique. Le patriarcat de Constantinople se trouva libéré de sa position ambiguë dans l'empire ottoman. L'Eglise d'Hellade lui confia le soin pastoral des Grecs émigrés, et le Patriarcat de Constantinople créa, dans ce but, en Amérique du Nord, un nouveau diocèse, à côté de celui qui existait déjà et qui était issu de l'Eglise russe.
Cette création donna le signal de l'apparition d'une multitude de juridictions nouvelles, desservant chacune un groupe de fidèles de même origine. Plus tard, lorsqu'en 1970 la métropole issue de l'Eglise russe obtint l'autocéphalie conférée par l'Eglise russe, son Eglise mère, cet octroi fut critiqué de manière véhémente par le Patriarche œcuménique et par d'autres. Cette autocéphalie ne fut jamais reconnue par plusieurs Eglises. Aussi douloureux que cela puisse être pour ceux qui avaient placé en elle leur espoir de normalisation de la situation canonique américaine, il faut bien reconnaître que cette autocéphalie n'a pas été « reçue » (acceptée) par le plérôme de l'Eglise (l'Eglise dans sa plénitude).
La situation est la même dans les autres parties du monde, du moins pour en ce qui concerne les pays non orthodoxes de tradition, que nous appellons pays de diaspora.
Quelle peut donc être la signification de ce phénomène aujourd'hui?
Souvent les commentateurs croient nécessaire de montrer une certaine indignation devant cet état de fait. Il serait dû au coupable nationalisme des orthodoxes, qui auraient tendance à mettre leur attachement à leur patrie d'origine avant leur fidélité au Christ.
Cependant cette accusation ressassée et répétée n'a pas fait avancer les choses d'un iota, au cours des dernières décennies. C'est sans doute que cette explication est un peu simpliste et ne rend compte ni des véritables données du mal ni des moyens de le guérir. De plus les accusations de phylétisme ou de nationalisme sont souvent portées par des gens qui ont une solution formelle à promouvoir et sonnent donc comme des plaidoyers pro domo. (1)
En réalité l'application du principe territorial, pour important qu'il soit, est rendue malaisée en raison des bouleversements profonds et rapides qui ont marqué l'histoire récente. Des orthodoxes qui vivaient dans des pays pénétrés d'une culture historiquement sanctifiée par l'Eglise, où l'application du principe territorial allait de soi (mais où il y avait d'autres problèmes), se sont trouvés propulsés dans des pays où la culture est différente et où ils forment une minorité hétérogène, composée de groupes d'origines différentes.
Le principe territorial n'est pas le seul qu'il faille absolument tendre à respecter. L'apostolicité de l'Eglise suppose que la foi se transmette de génération en génération sans être altérée. Cela peut se faire naturellement dans les Eglises des pays orthodoxes, au travers des structures traditionnelles et des rites ancestraux. L'adaptation à des conditions nouvelles est nécessaire mais périlleuse. Le théologien moderne Jean Meyendorff a écrit que ce processus absolument inévitable, « peut être spirituellement fatal » (2) et il peut aussi entraîner un abandon massif de l'Eglise par des fidèles désorientés.
La conciliarité de l'Eglise organise le témoignage réciproque des évêques d'une Eglise territoriale traditionnelle, réunis autour de leur primat, et donne l'assurance qu'ils proclament chacun la vraie foi. Ce témoignage dans des conditions très nouvelles de la diaspora est difficile à faire vivre de façon organique dans un cadre nouveau.
C'est sans doute pour cela que l'Eglise orthodoxe, dans sa sagesse, et par économie, se hâte très lentement dans la résolution du problème du phylétisme. Par économie veut dire que sans nier le caractère essentiel de l'organisation territoriale elle considère qu'il faut suspendre son application pour éviter d'apporter à l'Eglise plus de tord que de bien. Très clairement l'Eglise maintient sur les terres de diaspora les structures issues des Eglises traditionnelles. Est-ce un signe de sclérose ? Certes non. Les problèmes qui se posent dans l'église ne sont pas des problèmes juridiques ou d'ordre administratif. L'Eglise vit selon des normes qui correspondent à son essence réelle et ne peut s'engager sur des voies subjectives, selon les vues de tel ou tel groupe de fidèles.
Il n'entre pas dans le cadre de cette courte réflexion sur les problèmes liés au phylétisme d'examiner en profondeur tous les problèmes que posent aux orthodoxes les mutations rapides du monde où ils vivent et annoncent la bonne nouvelle, ni, a fortiori, de proposer des solutions.
Il est certains, en revanche, que ces questions requièrent prières et réflexion conciliaire des théologiens, des pasteurs des hommes de prière et de tout le peuple de façon à trouver des solutions créatrices, conformes à l'essence de l'Eglise. Et nous savons que celle-ci ne faillira pas, car elle est menée par l'Esprit Saint.
Séraphin Rehbinder
Décembre 2010
.............................
(1) Par exemple certains éléments du Patriarcat de Constantinople, par une interprétation contestée et abusivement extensive du canon 28 du concile de Chalcédoine considèrent qu'il appartient à ce Patriarcat de nommer les évêques dans tous les pays de diaspora. Afin de promouvoir cette, idée ils reprochent une attitude phylétique aux autres Eglises. Autre exemple, certains éléments de l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe de l'Ouest accusent de phylétisme l'Eglise russe. Cela justifie à leurs yeux le refus de revenir en son sein afin de garder une certaine « indépendance. »
(2) In « Orthodoxie et catholicité » aux éditions du Seuil, Paris 1965 (p. 97)
3 avril 2011, sur son site l' OLTR
Ce document - texte intégral est disponible
Le contexte historique de la fin de l'empire ottoman
Le phylétisme, dont on parle beaucoup aujourd'hui, a en réalité déjà fait l'objet de polémiques à la fin du 19ème siècle, lors de l'affaiblissement de l'empire ottoman. Les circonstances historiques de cette époque étaient très différentes de ce qu'elles sont aujourd'hui. Rappelons que l'empire ottoman était un état confessionnel où le pouvoir politique n'était pas séparé du pouvoir religieux. Les chrétiens étaient certes citoyens de seconde zone, qui payait un impôt spécial dont les musulmans étaient exonérés, mais ils avaient tout de même un statut, celui de « millet ». Le « millet » est une minorité religieuse, gouvernée au travers de son ethnarque, le chef religieux. A la chute de Byzance, le patriarche de Constantinople fut institué ethnarque des chrétiens. Il perdit beaucoup de sa liberté mais il acquit un pouvoir quasi séculier
sur les chrétiens, pouvoir qu'il n'avait pas dans l'empire byzantin. Il était seul interlocuteur du sultan pour le millet des « Roumis » c'est à dire des chrétiens (en référence à l'empire romain).
Le Patriarche devint donc, à son corps défendant, un rouage de l'administration du sultan. Cette situation créa beaucoup d'inconvénients. Le primat, premier parmi des égaux, devint le chef, tout au moins dans la conception du sultan. La tentation du pouvoir devint plus prégnante. Les modes de fonctionnement de l'Eglise furent modifiés par décret du sultan. Ainsi furent supprimés des centres de primauté, que l'on qualifierait d'autocéphalies actuellement, notamment la bulgare. Tout cela eut des conséquences lorsque l'empire ottoman commença à se désagréger.
Dès que la Grèce obtint son indépendance politique, en 1830, elle sortit de la juridiction du Patriarcat de Constantinople et s'érigea en entité indépendante sur le plan religieux. L'Eglise d'Hellade élisait elle-même ses évêques et son primat. Il est intéressant de constater que, quand « les territoires du Nord » (le nord de la Grèce, comprenant notamment Thessalonique) furent rattachés à la Grèce en 1912, ils furent placés sous la juridiction de l'Archevêché d'Athènes, tout en restant, nominalement, sous celle de Constantinople. Ils étaient en effet partie intégrante du territoire canonique du patriarcat de Constantinople (défini lors de la création de l'archevêché de Constantinople par le 28 canon du concile œcuménique de Chalcédoine.) Une vive polémique a éclaté récemment entre les deux Eglises à propos de l'élection des évêques dans les diocèses des « territoires du nord », en raison de ce caractère hybride, directement issu des circonstances historiques liées à fin de l'empire ottoman.
La sortie de l'Eglise d'Hellade de la juridiction du patriarcat de Constantinople ne peut s'expliquer que par le fait que l'émancipation de la soumission politique à l'empire ottoman entraînait ipso facto la nécessité de l'émancipation de la tutelle du Patriarche de Constantinople, qui était un rouage de l'administration du Sultan.
L'affaire bulgare
La prise de conscience de leur sujétion et le développement de leur aspiration à l'indépendance politique par d'autres peuples des Balkans, qui fut d'ailleurs largement favorisée par l'Eglise, entraîna pareillement des tensions avec le Patriarcat. Dans le cas bulgare, ces tensions furent aggravées par l'hellénisation, c'est-à-dire la tendance du Patriarcat à nommer dans cette contrée des évêques non pas bulgares mais grecs et d'y promouvoir le grec, au détriment du slavon, comme langue liturgique.
Les Bulgares commencèrent leur chemin vers la création d'un état bulgare en voulant se libérer de la sujétion au Patriarche. Le gouvernement ottoman les aida dans cette dernière entreprise car il y voyait deux avantages. D'une part, il détournait ainsi contre le Patriarcat les velléités d'indépendance des Bulgares et, d'autre part, il affaiblissait le Patriarcat en fractionnant le millet des « Roumis » en plusieurs parties. Le Patriarcat s'opposait fortement à l'octroi de l'autocéphalie aux bulgares, mais le gouvernement du sultan finit par l'imposer. Toutefois il exigea que l`ethnarque des bulgares réside à Constantinople, auprès de lui.
C'est ce dernier point qui permit au Patriarche de s'opposer vivement aux dessein du sultan en déclarant que cette décision était contraire aux principes même de l'orthodoxie. Il ne peut y avoir en un lieu donné une Eglise pour les Grecs et une autre pour les Bulgares, car l'Eglise n'est pas fondée sur un principe ethnique mais territorial. Seul un concile « œcuménique » pouvait en décider. Un concile général fut donc convoqué. Il ne réunit cependant que des Eglises situées à l'intérieur des limites de l'empire ottoman et dont les primats étaient tous des Grecs (Patriarcats d'Antioche, de Jérusalem, d'Alexandrie, Eglise de Chypre,…) Ce concile déclara schismatiques les évêques de l'Eglise bulgare et condamna fermement le « phylétisme», c'est à dire la tendance à organiser l'Eglise en fonction du principe ethnique et non territorial. La première décision ne fut pas prise sans oppositions, car certains participants du concile savaient bien qu'il s'agissait d'une question plus politique qu'ecclésiale. La seconde recueillit une approbation beaucoup plus large, quoique non unanime.
L'Eglise bulgare n'en fut pas moins constituée. Elle n'était pas reconnue par les Eglises grecques mais l'Eglise russe, par exemple, ne voulut pas prendre parti et resta en communion avec les deux Eglises protagonistes. Ce schisme dura jusqu'en 1946, année où L'Eglise de Bulgarie fut reconnue comme autocéphale par le Patriarcat de Constantinople.
Telle fut, sans entrer dans les détails, l'histoire de ce que l'on a appelé le schisme bulgare. Quelle leçon en tirer ? Tout d'abord que ce schisme ne résulte pas d'une fausse doctrine que les Bulgares auraient confessée et tenté d'introduire dans l'Eglise, mais d'une situation de fait, apparue dans le processus politique, situation qui fut analysée comme présentant, dans l'Eglise, un caractère phylétique. Cette circonstance permit au Patriarcat de s'opposer à l'autocéphalie de l'Eglise bulgare pour de justes raisons, alors qu'en réalité ces raisons pouvaient être, elles aussi, surtout politiques et liées aux luttes intestines dans l'empire ottoman.
Situation actuelle
Cette constatation est intéressante car la situation d'alors présente une certaine analogie avec celle que nous vivons maintenant.
Tout d'abord personne, je veux dire aucune Eglise, ne soutient une doctrine fausse est n'essaye de prouver que l'organisation de l'Eglise doit se faire selon les groupes ethniques. Mais la situation qui de fait, s'est instaurée dans la diaspora, peut être analysée comme fondée sur un principe phylétique, puisque dans une même ville il peut y avoir plusieurs évêques, présidant chacun une communauté d'origine ethnique différente.
Toutefois, contrairement à ce qui se passait au 19ième siècle, il est difficile d'accuser telle ou telle Eglise particulière de phylétisme, car il est possible de faire ce reproche à la très grande majorité d'entre elles. Et c'est sur ce point que je voudrais maintenant concentre l'attention d'abord pour le démontrer et ensuite pour s'interroger sur sa signification.
Pour bien se rendre compte de ce qui se passe il suffit d'examiner le cas de l'Amérique du Nord. L'Orthodoxie a pénétré ce territoire par l'Alaska, où les missionnaires russes ont annoncé la bonne nouvelle aux populations locales d'esquimaux.
Progressivement l'Eglise se fortifia et le siège de l'évêché d'Amérique du Nord fut transféré de Sitka à New York. Au début du 20ième siècle le Saint hiérarque Tikhon, qui le dirigea jusqu en 1907, envisagea de le transformer en Eglise autonome ou autocéphale.
Sur ces entre faits survinrent les grands bouleversements de la première moitié du funeste 20ième siècle : la guerre mondiale, la révolution russe, l'écroulement des empires et en particulier de l'empire ottoman. De grands flots d'émigrés orthodoxes pénétrèrent les pays de l'Europe de l'Ouest ou d'Amérique. Le patriarcat de Constantinople se trouva libéré de sa position ambiguë dans l'empire ottoman. L'Eglise d'Hellade lui confia le soin pastoral des Grecs émigrés, et le Patriarcat de Constantinople créa, dans ce but, en Amérique du Nord, un nouveau diocèse, à côté de celui qui existait déjà et qui était issu de l'Eglise russe.
Cette création donna le signal de l'apparition d'une multitude de juridictions nouvelles, desservant chacune un groupe de fidèles de même origine. Plus tard, lorsqu'en 1970 la métropole issue de l'Eglise russe obtint l'autocéphalie conférée par l'Eglise russe, son Eglise mère, cet octroi fut critiqué de manière véhémente par le Patriarche œcuménique et par d'autres. Cette autocéphalie ne fut jamais reconnue par plusieurs Eglises. Aussi douloureux que cela puisse être pour ceux qui avaient placé en elle leur espoir de normalisation de la situation canonique américaine, il faut bien reconnaître que cette autocéphalie n'a pas été « reçue » (acceptée) par le plérôme de l'Eglise (l'Eglise dans sa plénitude).
La situation est la même dans les autres parties du monde, du moins pour en ce qui concerne les pays non orthodoxes de tradition, que nous appellons pays de diaspora.
Quelle peut donc être la signification de ce phénomène aujourd'hui?
Souvent les commentateurs croient nécessaire de montrer une certaine indignation devant cet état de fait. Il serait dû au coupable nationalisme des orthodoxes, qui auraient tendance à mettre leur attachement à leur patrie d'origine avant leur fidélité au Christ.
Cependant cette accusation ressassée et répétée n'a pas fait avancer les choses d'un iota, au cours des dernières décennies. C'est sans doute que cette explication est un peu simpliste et ne rend compte ni des véritables données du mal ni des moyens de le guérir. De plus les accusations de phylétisme ou de nationalisme sont souvent portées par des gens qui ont une solution formelle à promouvoir et sonnent donc comme des plaidoyers pro domo. (1)
En réalité l'application du principe territorial, pour important qu'il soit, est rendue malaisée en raison des bouleversements profonds et rapides qui ont marqué l'histoire récente. Des orthodoxes qui vivaient dans des pays pénétrés d'une culture historiquement sanctifiée par l'Eglise, où l'application du principe territorial allait de soi (mais où il y avait d'autres problèmes), se sont trouvés propulsés dans des pays où la culture est différente et où ils forment une minorité hétérogène, composée de groupes d'origines différentes.
Le principe territorial n'est pas le seul qu'il faille absolument tendre à respecter. L'apostolicité de l'Eglise suppose que la foi se transmette de génération en génération sans être altérée. Cela peut se faire naturellement dans les Eglises des pays orthodoxes, au travers des structures traditionnelles et des rites ancestraux. L'adaptation à des conditions nouvelles est nécessaire mais périlleuse. Le théologien moderne Jean Meyendorff a écrit que ce processus absolument inévitable, « peut être spirituellement fatal » (2) et il peut aussi entraîner un abandon massif de l'Eglise par des fidèles désorientés.
La conciliarité de l'Eglise organise le témoignage réciproque des évêques d'une Eglise territoriale traditionnelle, réunis autour de leur primat, et donne l'assurance qu'ils proclament chacun la vraie foi. Ce témoignage dans des conditions très nouvelles de la diaspora est difficile à faire vivre de façon organique dans un cadre nouveau.
C'est sans doute pour cela que l'Eglise orthodoxe, dans sa sagesse, et par économie, se hâte très lentement dans la résolution du problème du phylétisme. Par économie veut dire que sans nier le caractère essentiel de l'organisation territoriale elle considère qu'il faut suspendre son application pour éviter d'apporter à l'Eglise plus de tord que de bien. Très clairement l'Eglise maintient sur les terres de diaspora les structures issues des Eglises traditionnelles. Est-ce un signe de sclérose ? Certes non. Les problèmes qui se posent dans l'église ne sont pas des problèmes juridiques ou d'ordre administratif. L'Eglise vit selon des normes qui correspondent à son essence réelle et ne peut s'engager sur des voies subjectives, selon les vues de tel ou tel groupe de fidèles.
Il n'entre pas dans le cadre de cette courte réflexion sur les problèmes liés au phylétisme d'examiner en profondeur tous les problèmes que posent aux orthodoxes les mutations rapides du monde où ils vivent et annoncent la bonne nouvelle, ni, a fortiori, de proposer des solutions.
Il est certains, en revanche, que ces questions requièrent prières et réflexion conciliaire des théologiens, des pasteurs des hommes de prière et de tout le peuple de façon à trouver des solutions créatrices, conformes à l'essence de l'Eglise. Et nous savons que celle-ci ne faillira pas, car elle est menée par l'Esprit Saint.
Séraphin Rehbinder
Décembre 2010
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(1) Par exemple certains éléments du Patriarcat de Constantinople, par une interprétation contestée et abusivement extensive du canon 28 du concile de Chalcédoine considèrent qu'il appartient à ce Patriarcat de nommer les évêques dans tous les pays de diaspora. Afin de promouvoir cette, idée ils reprochent une attitude phylétique aux autres Eglises. Autre exemple, certains éléments de l'Archevêché des églises orthodoxes russes en Europe de l'Ouest accusent de phylétisme l'Eglise russe. Cela justifie à leurs yeux le refus de revenir en son sein afin de garder une certaine « indépendance. »
(2) In « Orthodoxie et catholicité » aux éditions du Seuil, Paris 1965 (p. 97)
3 avril 2011, sur son site l' OLTR
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En complément de la position prise par les évêques orthodoxes de France dans le communiqué de l'AEOF (Assemblée des évêques orthodoxes de France) en date du 31 mars 2011 au soutien de la tribune publiée par la Conférence des responsables de culte en France, l'AEOF a décidé de confier à Carol Saba, porte-parole et responsable de la communication de l'AEOF, le soin de la représenter pour prendre part en tant qu’observateur au débat organisé par l'UMP (sur la laïcité), le mardi 5 avril 2011.
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